Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Indiana

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 8 capitoli

Pubblicato: 27-12-07

Ultimo aggiornamento: 15-11-09

 

Commenti: 65 reviews

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RomanceHumour

 

Riassunto: Bénévole pour une association,Kaori se retrouve accompagnatrice d'un jeune homme sourd. Mais voilà son ami a un caractère bien trempé qui fait rapidement des étincelle avec celui de la jeune femme. Que va t-il se passer entre ces deux-là? Comment Ryô va t'il prendre ce nouveau partenariat ? Et si le nouvel ami de Kao avait plus de problèmes qu'il ne veut bien le dire ?!

 

Disclaimer: Les personnages de "Ecouter son bonheur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Ecouter son bonheur

 

Capitolo 7 :: Deux ombres ...

Pubblicato: 17-04-09 - Ultimo aggiornamento: 17-04-09

Commenti: Bonjour ! Voici la suite de cette fic qui était très attendue par notre Toto nationale, donc je lui dédicace ce ptit chap ! J'ai remis à jour les chapitres précédents si le coeur vous en dit de les lire ou de les relire ! En attendant bonne lecture à tous et de gros bisous !

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8


 

Par les rideaux entrouverts, le soleil filtrait largement dans la chambre encore plongée dans la pénombre : une masse alanguie dans un drap de satin grogna doucement. Elle roula sur le côté et d'une main chercha le réveil qui devait certainement être placé sur la table de nuit . Elle le trouva, s'en saisit tandis que de sa seconde main, elle essayait de dissiper le brouillard qui avait élu domicile sur ses yeux. L'heure affichée sur le réveil la fit frémir : dix heures moins le quart, voilà un record de paresse que Kaori venait d'inaugurer !  

 

La jeune femme reposa l'horloge sur le guéridon et se laissa retomber, face contre son oreiller : elle se sentait curieusement endolorie ce matin, courbaturée en de nombreux endroits et globalement fatiguée.  

 

D'habitude quand elle se réveillait, elle se sentait plus ou moins reposée mais là au contraire, elle se sentait encore exténuée. Elle soupira profondément en sortant la tête de son coussin et en la plaçant vers la fenêtre : pourquoi diable était-elle fatiguée dès le réveil ?! Elle réessaya d'ouvrir ses yeux et se maudit immédiatement de l'avoir fait car sur l'oreiller voisin du sien était avachi un visage qu'elle ne connaissait que trop bien ... Ryô dormait encore profondément sur son édredon, le visage était détendu et les traits reposés. Il dormait la bouche légèrement ouverte tandis que ces yeux fermés, cachés par d'épaisses mèches, lui retombaient sur le front.  

 

Prise de panique, Kaori repoussa brusquement le drap l'entourant et sauta hors du lit : second geste de la journée qu'elle regretta instantanément car elle s'aperçut que se faisant, elle se retrouvait en tenue d'Ève. Elle sa plaqua une main sur la bouche pour s'éviter de crier juste avant de filer vers la salle de bain : refermant la porte à sa suite, elle se saisit d'un peignoir qui traînait sur le rebord de la baignoire et tenta de remettre un peu d'ordre dans ces idées. La jeune femme essaya de restituer à sa mémoire les événements de sa soirée : elle se revoyait prendre un bain relaxant, se diriger vers la chambre de Ryô, le trouver sur le balcon ... s'enguirlander avec lui ... la massue ... le pire des amants ... les baisers ... la chambre ... le lit ... et ... oh non !  

 

Des images assez vives d'elle et Ryô faisant quelque chose qu'ils n'auraient jamais du faire lui revinrent à l'esprit . Elle commença à se rappeler avec précision du déroulement des événements, de la passion contenue de leur nuit, de son abandon aux mains expertes de Ryô et du plaisir qui en avait découlé.  

 

Naturellement, ses souvenirs lui firent apparaître une coloration significative sur ses joues : elle ouvrit le robinet au maximum et essaya de chasser sa gêne à grand renfort d'eau froide. Relevant la tête vers le miroir, elle croisa son reflet : bien que ce matin, elle ne sente pas particulièrement reposée, elle put constater que son visage avait gagné un éclat qui en aurait fait pâlir le soleil ! Était-ce cela l'effet étalon de Shinjuku ?! Une simple nuit entre les bras de Ryô permettait d'obtenir cette plénitude ?!  

 

Quelle étrange sensation ...  

 

Kaori comprit soudainement ce que toutes les femmes qui passaient la nuit avec son partenaire vivaient : ce n'était pas une simple question de performance, bien qu'elle dut le reconnaître Ryô excellait en la matière, mais c'était plutôt une question de ressentiment. Ryô avait ce don unique de faire croire à la femme qu'il tenait entre ses bras qu'elle était la seule à compter à ses yeux, qu'elle était la plus belle, que tant qu'elle resterait en sa compagnie elle serait protégée et aimée. Bien qu'il soit un pervers affligeant durant la journée, la jeune nettoyeuse avait pu constater que cette nuit dans l'intimité des draps, il l'avait choyé et respecté comme personne auparavant.  

 

Elle ne put s'empêcher de sourire en retournant vers le lieu du crime : elle s'assit sur le bord du lit, prenant appui sur l'un de ses bras puis s'approcha un peu plus de son amant. Elle repoussa doucement une de ses mèches rebelles et laissa s'attarder ses doigts sur les contours si durs du visage de son homme. Ce qu'elle pouvait l'aimer quand il dormait : il semblait si serein, si apaisé, si calme qu'à cet instant elle n'avait plus l'impression qu'il était un nettoyeur redoutable. Il redevenait simplement un homme, un homme que beaucoup de femmes s'arracheraient et qui très curieusement avait choisi sa compagnie la nuit dernière.  

 

Elle l'aimait, c'était un fait, et elle l'aimait encore plus après leur nuit de passion : ce fut avec un sourire attendri, qu'elle se pencha vers les lèvres de Ryô et qu'elle y déposa un tendre baiser. A cette douce sensation, le nettoyeur émit un grognement qui fut un signal de départ pour sa partenaire : Kaori s'éclipsa doucement par la porte avant que son partenaire ne s'éveille.  

 

La jeune femme vérifia à gauche et à droite avant de traverser le couloir pour aller frapper à la chambre lui faisant face : elle asséna quelques coups fermes sur la porte et attendit patiemment que son occupante daigne venir lui ouvrir. N'obtenant aucune réponse, elle réitéra l'opération de manière plus soutenue jusqu'à ce qu'un grand fracas se fasse entendre dans la chambre. Des pas lourds résonnèrent dans le silence ambiant accompagnés par un cortège de jurons qui firent sourire Kaori. La porte s'entrebailla sur une tête hirsute :  

 

- Je te préviens que t'as intérêt à avoir une bonne excuse pour me réveiller ! grogna Eriko. Parce que sinon je ne donne pas cher de ta peau !  

- J'ai passé la nuit avec Ryô ...  

 

En moins de temps qu'il ne fallut pour le dire, Eriko attrapa Kaori par le bras et la tira vers l'intérieur de la chambre. Quand ce fut fait, la styliste se rua vers les rideaux, les ouvrant en grand avant de faire signe à son amie de s'asseoir sur l'un des grands fauteuils. La nettoyeuse s'exécuta en serrant nerveusement les pans de son peignoir :  

 

- Bon va falloir que tu m'expliques tout dans les détails ! sourit Eriko. Qu'est ce que tu entends par passé la nuit avec Ryô ?!  

- Ce qu'on entend toujours par passé la nuit avec quelqu'un ! soupira Kaori. Je veux dire qu'on a ... enfin ... on l'a fait !  

- J'ai compris l'idée générale ! la taquina son amie. Mais j'aimerais plus de détails sur votre nuit ?! Vas-y, racontes !  

- Mais il n'y a rien à raconter ... ou alors va falloir crypter mes prochaines paroles ...  

- Oh ... souffla la styliste avec un air entendu. A ce point là ?! Et c'était ... euh ... bien ?!  

- Dire que c'était bien serait faire un euphémisme ! Passer la nuit avec Ryô ... ça n'a pas de mots ! C'était doux tout en étant fougueux, tendre et sauvage, passionné et timide ... tous les contraires étaient contenus dans cette nuit !  

- Ca donne l'eau à la bouche ... Mais attends une seconde, si c'était si magnifique que ça ... qu'est ce que tu fais là ?! Tu devrais pas être en train de profiter d'un réveil câlin ?!  

- C'est pas l'envie qui m'en manque mais j'ai trop peur d'affronter le regard de Ryô ...  

- Je crois qu'il a vu tout ce qu'il y avait à voir !  

- Eriko ! gronda Kaori, gênée  

- Ben quoi ?!  

- Je ne parlais pas de ce regard là ! Ce que je veux dire c'est que ce qui s'est passé entre lui et moi va avoir forcément des conséquences ! Soit il accepte que nous formions un couple a peu près normal soit il me sort l'une des phrases dont il a le secret . Du genre "c'était une erreur" ou "c'était le coup d'un soir", "une histoire sans lendemain" ... des mots que je ne supporterais pas d'entendre ! J'en souffrirais trop !  

- Tu as donc décidé de le fuir ?! T'es consciente qu'à un moment ou à un autre, il va falloir que vous ayez une conversation ?!  

- Je sais ... soupira la nettoyeuse. Mais le plus tard sera le mieux ... pour l'instant, j'ai juste envie d'une bonne douche et de vêtements propres.  

 

La styliste acquiesça tranquillement tandis que son amie investissait la salle de bain de la chambre : en d'autres occasions, Eriko lui aurait certainement fait remarquer qu'elle avait sa propre salle d'eau dans sa chambre mais Kaori semblait trop désorientée sans qu'on lui en rajoute une couche. Laissant son amie s'enfermer dans la salle de bain, elle décida donc de se rallonger sur son lit et de poursuivre un tant soit peu sa nuitée.  

 

Dans la chambre opposée, un corps se mit à remuer entre les draps qui l'entouraient : d'un mouvement de reins, Ryô fit glisser les draps sur sa musculature, dévoilant la perfection de son corps ainsi que sa totale nudité. Le nettoyeur cligna plusieurs fois pour finir de se réveiller juste avant de se lever d'un bond : il se saisit de son boxer qui traînait dans un coin de la chambre et entreprit de trouver la trace de sa partenaire. Lui, n'avait absolument pas oublier ce qui s'était passé durant la nuit : il avait enfin assouvi son désir de Kaori, et cela deux fois plutôt qu'une !  

 

Il s'était enfin permis ce qu'il se refusait de faire depuis des années : il avait goûté chaque parcelle du corps de son ange, avait laissé ses lèvres parcourir cette peau offerte et finalement ils avaient fusionné. Une fusion d'une volupté insoupçonnée et insoupçonnable : bien que de nombreuses femmes aient été ses compagne d'un soir, aucune n'était parvenue à le faire se sentir aussi vivant .  

 

Kaori avait ce don particulier de rendre ceux qu'elle approchait meilleurs, de leur donner une nouvelle rage de vivre : Ryô n'avait pas fait exception à cette règle, et la nuit qu'ils avaient passé ensemble ne faisait que confirmer cette constatation. L'homme qu'il était, s'était réveillé durant cette étreinte : il avait découvert des sentiments, des désirs qu'ils ne soupçonnait pas. Il n'avait pas vulgairement couché avec Kaori, il lui avait fait l'amour avec toute la douceur, toute la passion, tout l'amour dont il était capable.  

 

Il soupira en se dirigeant vers la salle de bain : il se sentait si détendu, si serein que s'en était presque incroyable. Comment une femme pouvait-elle réussir se tour de force ? Il avait du mal à y croire mais il était si heureux que la seule femme capable de cette prouesse, l'ait choisi lui. Il ouvrit la porte de la salle d'eau, pensant y trouver sa partenaire alanguie dans un bain mousseux et pensant l'y rejoindre, mais rien. Il la chercha dans chaque recoin de la chambre, mais rien. Il ne la trouva nulle part : pourquoi avait-elle disparu ? Avait-il fait quelque chose de mal ?  

 

Ne sachant que faire, il préféra aller prendre une bouche douche relaxante. Tandis que Ryô entrait dans sa salle de bain, Kaori sortait de celle d'Eriko : les cheveux enroulés dans une serviette et le corps lové dans l'épais peignoir, elle regagna la chambre de son amie. Elle s'apprêtait à lui parler quand elle s'aperçut que la jeune styliste avait déjà rejoint le monde des songes. Eriko tenait son édredon entre ses bras, un léger ronflement s'échappant par sa bouche entrouverte. La nettoyeuse esquissa un sourire en s'éclipsant sur la point des pieds par la porte : son amie avait l'habitude des voyages au long cours mais elles avait toujours du mal avec le décalage horaire.  

 

Alors très doucement, Kaori s'éclipsa par la porte de la chambre : la jeune femme lança un regard dans le corridor et se rassurant sur l'absence d'une certaine personne, elle s'élança vers sa chambre pour s'y enfermer. Comme une adolescente prise en faute, elle se jeta sur son lit, le corps secoué par des spasmes. Elle s'enroula dans son dessus de lit en riant à gorge déployée : elle n'aurait su dire pourquoi mais la douche qu'elle venait de prendre lui avait remis les idées en place. Oui, elle avait passé la nuit avec Ryô ?! Et alors ?! Ce n'était pas foncièrement grave ! Foncièrement agréable, peut-être mais foncièrement dramatique, certainement pas !  

 

Bien sûr, son partenaire voudrait peut-être faire comme si de rien n'était mais bizarrement Kaori ne croyait pas trop à cette éventualité : il fallait reconnaître qu'il lui avait démontré par plus d'une fois, la nuit passée, son intention de faire avancer leur situation. En repensant à certains détails croustillants de sa nuit, la nettoyeuse sentit le rouge lui monter aux joues. Bien qu'elle soit plus qu'heureuse de ce qui s'était passé, elle ne pouvait empêcher ce sentiment de gêne plus qu'habituel ! Une passion avec Ryô Saeba changeait bien des choses mais il en faudrait plus pour que Kaori ne soit plus timide ...  

 

Malgré cela, la jeune femme décida qu'elle devait rejoindre son amant, pour au moins s'expliquer ou au mieux remettre le couvert ...  

 

Elle se leva donc et faisant tomber son peignoir à terre, entreprit de trouver une tenue convenable dans ses valises. Elle opta pour une jupe en flanelle, de couleur ivoire et un chemisier à manches courtes jaune paille. Elle vérifia son reflet dans le miroir, juste avant de souligner ses yeux avec un peu de khôl et de s'appliquer un gloss irisé sur les lèvres. Par soucis de simplicité, elle préféra enfiler des petites ballerines blanches : fière du résultat final, elle sortit de sa chambre et prit la direction de celle de Ryô.  

 

Mais alors qu'elle s'apprêtait à porter un coup à la porte, des éclats de voix lui parvinrent clairement : elle tourna la tête dans tous les sens, recherchant d'où pouvait provenir ces échos. Son regard finit par tomber sur une bouche d'aération qui semblait reliée à l'étage supérieur : elle s'approcha timidement de l'évacuation et y colla son oreille. Il lui parvint les brides d'une discussion pour le moins houleuse entre au moins trois protagonistes : elle reconnut sans mal la voix de Jay mais elle ignorait à qui appartenait les deux autres voix. Il eut soudain un grand bruit de fracas comme si quelqu'un venait de passer ses nerfs sur un vase et puis, un claquement brutal de porte.  

 

Kaori conclut que la conversation venait de se terminer car l'un des participants avait quitté la pièce : elle se décolla du mur et un dilemme s'imposa à elle. Devait-elle faire comme si de rien n'était, et retourner voir Ryô ? Ou alors devait-elle monter à l'étage du dessus et feindre de venir rendre visite à Jay ?  

 

La question était de savoir si elle allait suivre son désir qui lui criait de retrouver son amant ou sa curiosité maladive qui la poussait à se rendre auprès de Jay. Elle s'accorda dix secondes de réflexion ... et finalement décida d'aller voir Jay pour satisfaire ses interrogations.  

 

La jeune femme gravit les escaliers la menant à l'étage des Carlson : l'épais velours rouge crissait sous chacun de ses pas pendant qu'elle tenait fermement la rampe dorée de l'escalier. Elle arriva devant une large porte en bois massif, ornée de multiples arabesques en étain : de sa main droite, elle exerça une légère pression sur la sonnette et entraîna un carillon à la sonorité démesurée. Elle attendit patiemment que quelqu'un daigne lui ouvrir en triturant nerveusement ses mains : enfin, le panneau de bois s'entrouvrit pour laisser apparaître un homme d'un certain âge, coincé dans un costume trois pièces. Il portait de petites lunettes rondes et dorées, qui venaient apporter un peu de couleur à la sobriété de sa personne : une chevelure clairsemée d'un blanc impeccable, une petite moustache qui frisotait sur les bords et un teint assez blafard s'accordant à merveille avec son physique de majordome sec, constituaient son portrait.  

 

Malgré elle, Kaori se sentait plus qu'impressionnée par la stature et la présence de cette homme : aussi, il ne fut pas surprenant qu'elle réprime un sursaut quand l'apparition lui demanda d'une voix sourde :  

 

- Que désirez vous, Mademoiselle ?  

- Eh bien ... euh, je désirais voir Jay ... bafouilla Kao  

- Jay ? s'étonna l'homme. Vous voulez certainement parler de Monsieur Carlson ?  

- C'est cela ! J'aimerais voir Jay Carlson, il est là ?  

- Je crois, Mademoiselle, qu'il va vous être impossible de rencontrer Monsieur. Il est occupé à des affaires familiales qui requièrent sa pleine attention et je crains qu'il n'ait pas une seconde à vous accorder.  

- Mais c'est lui-même qui m'a demandé de venir ! s'indigna Kaori. Je n'ai pas fait le voyage depuis le Japon pour rester cloîtrée dans ma chambre ! Allez le prévenir de ma présence, s'il vous plaît !  

 

Le majordome adressa un regard noir à cette petite péronnelle qui avait osé le contredire : de plus, elle avait une détermination dans la voix qu'il n'appréciait guère ! Cependant, elle semblait ne pas vouloir démordre de sa position et ce fut pourquoi, soufflant de mauvaise grâce, il la questionna :  

 

- Bien et qui dois-je annoncer ?  

- Mademoiselle Kaori Makimura !  

 

L'homme acquiesça en ouvrant un peu plus la porte pour que Kaori pénètre dans l'appartement : elle passa devant le serviteur et se stoppa sur le large tapis étalé dans l'intégralité du corridor. La jeune femme se sentit soudainement mal à l'aise : elle, la petite japonaise, coincée sur un tapis tissé certainement à la main, perdu au milieu de la blancheur du sol et parmi les divers tableaux de renom qui ornaient les murs. Elle aurait voulu demander à son hôte si ils étaient tous des originaux mais elle se rabroua rapidement, elle n'était pas en position d'avoir cette audace. Le majordome la doubla sans cérémonie et s'éloignant vers une porte, il lui lança durement :  

 

- Veuillez attendre ici.  

 

Kaori opina du chef et se fixa à l'endroit même où elle se tenait : elle vit l'employé disparaître derrière la porte avec un certain soulagement. Se retrouvant seule, elle entreprit d'examiner sa salle d'attente avec minutie, le moins que l'on puisse dire était que les Carlson avaient énormément de goût en matière de décoration.  

 

Partout où son regard tombait, elle rencontrait des meubles raffinés, des tissus précieux, des matières nobles ou des peintures célèbres. Il n'y avait vraiment pas de place en ces lieux pour un salon en kit ! Malheureusement, la découverte de la nettoyeuse se limita au couloir, étant donné que toutes les portes du corridor étaient fermées. Elle aurait voulu en pousser une, juste pour jeter un coup d'œil derrière mais alors qu'elle avançait sa main vers l'une des poignées, la porte du fond se réouvrit à la volée :  

 

- Kaori ?  

 

La dite Kaori vit apparaître Jay dans le couloir, le vit courir vers elle et finalement la prendre dans ses bras avec emportement. Il la souleva littéralement et la serra de toutes ses forces : elle sentit sans mal qu'il avait besoin d'un contact amical. Quand elle avait croisé son regard, elle avait bien remarqué la lueur colérique qui se mêlait à une étincelle inquiète. Il n'était pas le Jay sûr de lui qui l'avait accompagné hier : comment cet homme si dur, si prétentieux pouvait être passé à cette homme désespéré qui la serrait si fort ?!  

 

Elle le repoussa doucement et s'arrangea pour qu'il la repose à terre : quand ce fut fait, elle voulu lui demander ce qui n'allait pas mais elle se retint, s'apercevant de la présence soupçonneuse du majordome.  

 

Jay qui avait vu que son amie s'apprêtait à lui parler, se retourna en suivant le regard de Kaori. Il rencontra sans surprise, les prunelles inexpressives du dévoué serviteur de sa chère tante.  

 

- Je peux savoir ce que vous faîtes là, Andrews ? questionna Jay, cinglant. Je croyais vous avoir dit que je connaissais cette demoiselle !  

- Je sais, Monsieur mais Madame désire que je garde un œil sur vous ... Vous n'êtes pas en état de rester seul et nous ne connaissons rien de Mademoiselle Makimura ...  

- Arrêtez ! le coupa furieusement le jeune homme. Je ne vous permettrez aucune insinuations au sujet de Kaori ! Maintenant, fichez le camp ! Vous n'avez qu'à aller cirer les chaussures de votre chère patronne !  

 

Kaori assistait à l'échange impuissante à l'échange entre les deux hommes : elle sentait bien que Jay était hors de lui, certainement du fait de la conversation houleuse qu'elle avait entendu mais elle ne comprenait pas qui était cette femme qui voulait régenter la vie de son ami, tout comme elle ne comprenait pas l'attitude amère du majordome. Elle voulu intervenir mais Jay était parti sur sa lancée :  

 

- Je vous ai demandé de nous laisser, Andrews !  

- Je suis navré, Monsieur, mais mes directives sont précises ...  

- Très bien ! Alors c'est moi qui m'en vais !  

 

D'un mouvement rageur, Jay se retourna vers Kaori et la saisissant fermement par le poignet, l'entraîna à sa suite en dehors de l'appartement. Ils dévalèrent les escaliers dans un raffut monstre et sans que Kaori ne puisse protester. Ils déboulèrent rapidement dans le hall où Jay consentit à relâcher sa captive : essoufflée, Kao s'accorda une pause sur le rebord de la grande fontaine. Elle haletait comme un petit chien mais semblait en bien meilleur était que son ami : ce dernier, faisait les cent pas comme un lion en cage, en pestant et en étouffant des jurons.  

 

La jeune femme vit que Jay avait besoin de parler, que le fait qu'il soit à fleur de peau le rendait plus ouvert, plus apte à la conversation : ce fut pourquoi, se relevant, elle s'assura de capter son regard et lui demanda :  

 

- Tu as un portable sur toi ? Ou tout autre chose qui pourrait permettre de te localiser ?  

 

Jay acquiesça en sortant de ses poches intérieures, deux portables et un PDA. Kaori s'en saisit et d'un ample mouvement, les balança dans la fontaine sous le regard interloqué de son ami : elle en fit de même avec son propre portable et elle s'assura de retirer l'émetteur que Ryô avait caché dans un des boutons de son chemisier. Quand elle fut rassurée sur le fait qu'ils ne pourraient pas être pistés, elle prit la main de Jay et l'amena vers la sortie. Le doux soleil d'une fin de matinée les éblouit quelque peu mais sans s'en soucier, Kaori partit en direction des faubourgs parisiens.  

 

- Mais où est-ce que tu m'emmènes comme ça ? s'enquit Jay  

- Je n'en n'ai aucune idée ! lui avoua Kaori en se retournant vers lui. J'ai juste envie qu'aujourd'hui on se perde dans l'immensité de Paris ! Que personne ne puisse nous empêcher de profiter de cette liberté offerte ... nous devenons deux ombres qui allons nous fondre dans l'euphorie française !  

- Kaori, ce n'est pas raisonnable ...  

- Mais Jay, je n'ai pas envie d'être raisonnable ! Tu as l'air d'avoir besoin de souffler alors je t'offres une journée de repos où nous ne serons que nous deux, où nous pourrons faire ce que nous voulons sans que quiconque ne vienne nous gâcher notre plaisir ! Ça te tente ?!  

 

Jay regarda tendrement son amie : la douceur des yeux de Kaori était si engageante, ressemblait tant à l'asile dont il avait besoin et la fraîcheur de la jeune femme était si attirante, qu'il ne put que soupirer :  

 

- Très bien ... aujourd'hui nous serons deux fantômes à la découverte de la capitale ... mais laisses moi faire, je vais t'emmener dans un endroit que tu vas adorer ... 

 


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