Capitolo 6 :: Ici, c'est chez moi!

Pubblicato: 14-07-08 - Ultimo aggiornamento: 14-07-08

Commenti: Bonjour à tous! Tout d'abord baissez les massues qui planent sur ma tête... je sais que j'ai été longue sur ce coup mais pour me faire pardonner je vous ai écrit un long chapitre! Et je vais vous faire un super com pour toutes vous remercier ... allez j'me lance... je voudrais remercier Stella pour avoir majer exprès pour mon anniversaire et car elle à découvert la fin de l'une de mes fics! Les grands esprits se rencontrent! Pour info, c'est bien la fin de "Que les temps changent" que tu as trouvé mais je te dis pas qui sera dans l'avion..., Sirine qui n'a pas hésité à revenir "se rappeler à mon bou souvenir" et qui à réclamait ce chapitre à corps et à cris, Yunalescaminnie pour son gentil mail et son super travail sur le site (comme auteur et comme bêta), Kaori4ever et Rkever, les deux soeurs Evers qui en plus d'écrire toutes deux des fics qui nous enchantent sont le soutien le plus indéfléctible de HFC, Tokra nouvelle venue qui a eu une charmante attention pour moi et qui écrit une fic que j'adore, Paty, ma nouvelle grande amie qui est l'une des rares à manier l'humour avec un talent incontesté et qui me fait me marrer devant mon ordi, Eden qui est un auteur génial (j'attends d'ailleurs la suite de ta fic) et qui est une grande courageuse (elle se lève tôt même le samedi...), Lyly qui va pouvoir enfin arrêter de camper devant son ordi, Kitty notre harceleuse préférée qui est aussi le boosteur de beaucoup d'entre nous, Saoria mon auteur sadique préférées, avait qui j'ai eu un gros délire sur Mick, qui me croit diletante (j'essaye de me corriger...) et qui est l'une des meilleurs , à mon sens, du site, Kaori62 qui est la plus prolifique de toutes et qui nous ponds des situations pas possible pour nos amoureux, Grifter l'amoureuse transie de Ryan (je ne citerais pas son nom...) et ma partenaire de galère, Nanou qui est le soutien le plus pacifiste du site, elle ne m'a jamais menacé d'une massue et m'a même très gentiment conseillé de prendre mon temps que mes vrais fans s'auraient attendre (faudrez que vous l'écoutiez plus souvent..!), Moon la lectrice que tout le monde adore tant elle gentille et concernée par nos histoires dans ses com's, je t'embrasse ma belle et ta choupinette aussi (et bien sûr le papa de la choupinette aussi!), Cristina qui me suit depuis le début et qui m'a envoyé un très gentil mail pour mes 18 ans, Kithawke qui a un peu disparue en ce moment mais qui sinon est un solide soutien, Saintoise qui m'a fait aimé la SF et qui m'a écrit quelque chose d'adorable au sujet de ma fic comme quoi "elle etait la bouffée d'air frais de sa journée" c'est trop gentil merci, et à Tennad qui me suit aussi depuis un bon bout de temps et qui comment moi aime que les sentiments des persos soient analysés. Je remercie aussi tous les "lecteurs de passage" et tous ceux qui lisent ma fic sans laisser de traces! Je souhaite qu'elle vous plaise aussi! J'espère que ce chapitre vous plaira autant que les autres, vous verrez Serena en prend pour son grade, Ryô reprend du poil de la bête, Kao doute ... Je vous embrasse tous, vous souhaite une bonne lecture et vous remercie encore pour tout! Ah oui, et un autre merci à tous ceux qui ont pris le risque de lire "Wherever you will go". Je vous adore, à très vite (promis, j'me motive!) Bisous. Indie

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Des salles défilèrent sous les yeux de Kaori : elle traversa couloirs, blocs opératoires et chambres à une vitesse hallucinante. Elle ne savait pas bien ce qu'il l'attendait au dehors mais elle avait l'intime conviction que ce qu'elle allait y découvrir s'avérait plus que révélateur. Il fallait qu'elle rejoigne l'extérieur rapidement pour avoir une chance de coincer ce qu'elle venait d'apercevoir. Elle n'aurait su comment l'expliquer mais alors qu'elle était en train de regarder ses deux partenaires se battre, elle avait subitement senti quelque chose. Comme si quelqu'un venait de lui envoyait un éclair qui l'aurait clouer sur place. La jeune femme s'était baissée pour mieux distinguer par la fenêtre les traits de cette entité inconnue : une ombre lui était soudain clairement apparue, et des yeux s'étaient mis à luire dans la nuit. Un regard à la fois profondément troublant mais aussi particulièrement dur, comme si à la place des iris, il y avait deux billes d'acier tranchant. Elle avait sursauté et alors sans que rien ne l'ai laissé prévoir, elle avait prit la direction de la sortie pour retrouver son inconnu. Il fallait qu'elle mette la main sur cet homme, car il s'agissait bel et bien d'un homme, et qu'elle comprenne pourquoi elle avait été la seule à détecter sa présence.  

Elle arriva dans la cour extérieure, essoufflée et les mains sur son arme : ne sachant pas quelles étaient les intentions de cette ombre, il valait mieux prendre ses précautions. Elle opéra un tour sur elle même, analysant chaque recoin de la petite place, chaque parcelle dissimulée par la noirceur de la nuit. Mais rien. Il n'y avait visiblement personne et son instinct ne lui indiqua pas la présence de l'aura qu'elle recherchait. Quelque peu déçue, Kaori rengaina son arme, s'apprêtant à rejoindre ses partenaires quand son regard se posa sur une enveloppe blanche, déposée à même le sol. Ce n'était vraiment pas la place pour une enveloppe : elle s'en saisit et la fit tournoyer entre ses doigts doucement. Le maigre papier ne contenait aucune écriture quelconque, aucune tâche significative et était d'une blancheur anormale. A l'évidence, ce pli venait d'être tout juste déposé. La jeune femme s'apprêtait à l'ouvrir quand deux fusées déboulèrent dans la cour : Jake lancé dans une course folle s'arrêta peu avant de percuter sa partenaire. Il se freina sur la pointe des pieds mais ce ne fut hélas pas le cas pour Fabian qui , lui, vint taper dans le dos de son acolyte avec violence. Le nettoyeur fit quelques pas en arrière se tenant le nez avec les deux mains :  

- Je commence à avoir sérieusement marre d'abord se sont mes atouts qui en prennent un coup et maintenant c'est ma glorieuse cloison nasale qui se voit mise à mal! J'ai comme l'impression que cette soirée n'est pas la mienne... maugréa Fab'  

- Arrêtes de te plaindre! soupira son partenaire puis se retournant vers Kaori il ajouta: Je peux savoir pourquoi tu t'es enfuie comme cela ?!  

- J'ai aperçu quelque chose par la fenêtre de la Clinique ... j'ai juste voulu savoir ce que c'était ...  

- Et cette lettre serait le fameux "quelque chose" ? ironisa Jake  

- Mais non abruti! fit Kao en le frappant avec l'enveloppe. Je ne saurais pas dire ce que j'ai vu tout ce que je sais c'est que je devais le suivre. C'était une personne, j'en suis sûre, un homme, en fait, mais avec une aura si mystérieuse... enfin bref, j'ai voulu voir ce que c'était et à la place de mon mystérieux inconnu, j'ai trouvé cette enveloppe...  

- Ben ouvre-là! s'exclama Fabian qui venait de se rapprocher  

- C'est ce que je comptais faire avant que deux espèces d'olibrius se jettent sur moi!  

La jeune femme conclut sa phrase avec un rire léger et tandis que Mick, Ryô et Kazue se joignaient à eux, elle entreprit l'ouverture du cachet. L'enveloppe ne contenait qu'une simple photographie : Kaori la sortit et la mettant à la lumière, avisa ce qu'elle représentait. Quand elle en découvrit le contenu, son regard se voila subitement, ses lèvres se crispèrent et ses doigts se mirent à blanchir au phalanges. Sans un autre regard, elle jeta la photo vers Jake qui s'en saisit au vol, la regarda, puis l'envoya en direction de Fabian. Les trois partenaires échangèrent un regard entendu et prirent ensemble la direction de leur voiture.  

- On peut savoir ce qu'il se passe ? tonna la voix de Ryô  

Le jeune Rodriguez envoya une ultime fois la photographie dans les airs et cela en direction de Ryô. Ce dernier regarda le cliché : il y vit avec stupéfaction, Serena, allongée dans un lit. Certainement, le lit qu'elle devait occuper chez ses gardes du corps. Mais pourquoi diable, une photo de sa femme était-elle dans cette enveloppe ? Il remarqua les quelques mots tracés au bas de la représentation : " La partie débute... que le meilleur gagne. Angel." Le nettoyeur fronça les sourcils : quel jeu pouvait bien débuter ? Et qui était cet Angel ? Il regarda l'équipe JFK qui s'agitait avec virulence et croisant le regard de Kaori, il comprit. Sans un autre mot, l'époux de l'ambassadrice emboîta le pas à ses gardes du corps tandis que Mick faisait signe à ses amis qu'il courrait prévenir Saeko.  

Il fut décidé, encore une fois, que Ryô et Kaori prendraient la Mini tandis que Jake et Fabian partiraient avec leur voiture d'arrivée. Chacun se dirigea vers son moyen de locomotion mais Kaori fut surprise quand arrivant près de la petite cylindrée, Ryô se presente côté conducteur. Le nettoyeur quémanda d'un regard les clés à son ancienne partenaire qui les lui envoya avec une habitude déroutante. Elle sursauta elle-même , après avoir fait glisser le trousseau sur le toit, de la facilité avec laquelle elle avait effectué ce geste, comme si inconsciemment au fond d'elle, il lui restait des réflexes de son ancienne vie. Comme si la Kaori, partenaire et amoureuse transie de Ryô n'avait pas complètement disparue. Cette pensée lui fit légèrement peur : elle ne voulait plus redevenir ce qu'elle avait été, elle ne voulait plus souffrir de par sa faiblesse pour cette homme. La nettoyeuse secoua vigoureusement la tête et monta dans la petite cylindrée qui démarra sur les chapeaux de roue.  

Comme à l'aller, il régnait dans l'habitacle un silence pesant mais ce coup-ci Ryô se décida à le briser :  

- Tu m'expliques ?  

- T'expliquer quoi ? fit Kaori vaguement  

- Pourquoi une simple photographie vous met dans de tels états ...  

Le nettoyeur avait bien comprit que ce n'était certainement pas le fait que leur cliente ait été prise en photo, endormie, qui mettait ces nettoyeurs dans un tel état de panique. Même si elle n'était plus sa partenaire, il savait comment Kaori réagissait. Elle tentait de le cacher mais il avait bien vu dans son regard, qu'elle était dépassée par les évènements. Le jeune femme souffla, elle voulait lui mentir mais à quoi bon mentir au numéro un du métier ?  

- Ce n'est pas l'objet de la photographie qui nous dérange mais plutôt son lieu de prise... Depuis que tu es parti, je n'ai pas changé les pièges que tu avais posé à l'appart et Falcon en a même rajouté! De plus, il y a aussi les mesures anti-pervers que j'ai installé contre toi à l'époque contre Mick et Fabian aujourd'hui. Tu t'imagines donc que le mec qui a pris cette photo a traversé tous les pièges sans en déclencher un seul...  

- C'est un pro...lâcha Ryô  

- Un pro de pro! En plus, si ce type est celui que j'ai aperçu à l'ambassade et après que j'ai entrevu à la Clinique, je peux t'assurer que cette affaire va considérablement se compliquer! Tu te rends compte qu'il a réussi à nous cacher sa présence durant tout mon examen médical ?! Que toi, comme Jake, comme Fabian ou comme Mick, aucun d'entre vous n'a ressenti son aura ? Je vais être franche avec toi, je ne pensais pas que cette mission pourrait se compliquer aussi rapidement!  

- Et le message ?  

- Je pense qu'il joue avec nous! Il sait qu'il est fort et il en profite! C'est pourquoi je m'inquiète pour ta femme car si ce mec est vraiment après elle, il va falloir que nous redoublions de vigilance. D'ailleurs, il n'est pas exclu que nous ayons recours à tes aptitudes.  

Ryô jeta un regard en biais à Kaori: elle avait dit cela avec simplicité et naturel. Elle ne le regardait pas mais il sut qu'elle reconnaissait encore sa valeur de nettoyeur : lui qui ne s'était pas servi de son Magnum depuis un bon bout de temps, allait devoir reprendre les armes pour protéger son épouse. Bien sûr, il n'allait pas laissé sa femme se faire tuer sans réagir mais il devait reconnaître que le fait que ce soit Kaori qui le lui demande, allait y être pour beaucoup. Il n'eut pas à s'appesantir plus longtemps sur la demande de son ex-partenaire car ils arrivaient déjà en vue de l'appartement.  

Les pneus de la Mini crissèrent devant l'immeuble en brique rouges, suivis de près par ceux de la berline de Jake. Ils se rangèrent à leur tour, juste à côté du coupé de Saeko et descendirent arme au poing. Les quelques marches de l'entrée ne furent qu'une formalité pour les quatre nettoyeurs, ils passèrent la porte d'entrée. Kaori sortit son arme de son holster, imitée par Ryô. La jeune femme sentit une bouffée de chaleur envahir alors son corps quand l'homme la doubla avec son Magnum. Elle le retrouvait enfin: ce nettoyeur si sûr de lui, avec ce regard à la fois protecteur et menaçant. L'aura de Ryô changea du tout au tout : l'homme qui l'avait accompagné jusqu'là n'était plus, il redevenait l'homme dont elle était tombée amoureuse. Si envoûtant, si dangereux, si attirant...  

Pour la seconde fois de la soirée, elle secoua la tête pour se sortir ses idées saugrenues de la tête et elle suivit ses partenaires doucement. Les garçons montèrent les marches silencieusement mais rapidement et ils arrivèrent à l'étage où les clients étaient logés. Situé en dessous de l'appartement de City Hunter, Kaori avait jugé bon de séparer les protégés des protecteurs, pour éviter de rejouer des scènes du passé. Ainsi chacun avait son espace de vie et se devait de le respecter mais cela ne semblait pas être le cas de Serena. Dès qu'ils arrivèrent aux abords des quartiers de la diva, ils furent surpris par le vacarme qui régnaient dans le petit logis. Ils trouvèrent Saeko, Ava et Peter devant la porte.  

- Qu'est ce qu'il se passe ici ? demanda Kaori durement  

- Ah vous voilà! fit Saeko, visiblement soulagée. Figures-toi que quand je suis arrivée, j'ai vite été voir si Serena allait bien et je l'ai malencontreusement réveillée. Quand je lui ai expliqué la situation, elle devenue comme folle, elle a commencé à tout balancé...  

- J'ai vainement essayé de la calmer, ajouta Peter, mais c'était peine perdue! Elle est déchaînée...  

- Je vous en prie, ne vous énervez pas Mademoiselle Makimura, tenta de plaider Ava. Je suis sûre qu'en attendant un peu, elle se calmera d'elle même...  

- Se calmera d'elle même ?! reprit Kaori en haussant le ton. Cette folle est en train de mettre mon appartement à sac et vous vous voulez que j'attende qu'elle se calme d'elle même! C'est bien mal me connaître, laissez moi passer.  

- Laisse moi faire Kaori, soupira Ryô, je vais la calmer...  

- Tu permets, ici chez moi, jusqu'à preuve du contraire, alors si quelqu'un doit la calmer ce sera moi et personne d'autre! Maintenant laissez-moi passer.  

Tous se décalèrent sur le côté tandis que Kaori pénétrait dans l'appartement, une expression de colère profonde imprimée sur le visage. A peine avait-elle mis les pieds dans l'habitat qu'elle devait se baisser rapidement. Une statuette en porcelaine vint s'écraser contre le mur juste au dessus de la jeune nettoyeuse. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase...  

Une balle siffla à l'oreille de Serena, lui faisant lâcher la vaisselle qu'elle tenait entre les mains. L'ambassadrice regarda qui était l'auteur de cet affront:  

- Vous ?! hurla t-elle, hors d'elle. De quel droit vous permettez-vous ?!  

- Du même droit qui vous permet de mettre mon appartement sans dessus dessous! répliqua Kaori sur le même ton en rabaissant son arme. Je peux savoir pourquoi vous fichez un tel bazar, ici ?  

- J'ai eu l'immense honneur de voir débouler votre amie policière qui m'a dit qu'un détraqué avait réussi à s'infiltrer ici et à me prendre en photo! Je pensais que vous étiez le meilleurs alors comment se fait-il que n'importe qui puisse entrer chez vous ?!  

- N'importe qui n'entre pas chez moi! Il s'avère que ce "détraqué" comme vous dîtes, et certainement un nettoyeur de notre acabit, c'est à dire un professionnel de haut niveau. Pour votre gouverne, cette maison est truffée de piège en tout genre, donc si cela avait été un simple quidam, je peux vous assurer qu'il ne serait pas entré aussi facilement! Et puis je ne comprends pas en quoi une intrusion, vous fait vous mettre dans des états pareils ?!  

- Il faut bien que j'évacue la colère que j'éprouve pour vous... fit Serena dédaigneuse.  

Ce fut le mot de trop pour Kaori, qui déjà éprouvée par sa soirée mouvementée, se rua sur sa cliente. Elle se stoppa à deux centimètres du visage de Serena et persifla méchamment :  

- Écoutez moi bien car je ne vais pas me répéter... vous êtes en danger, c'est indéniable mais cela ne vous donne pas le trop de traiter les gens qui vous protège comme des chiens. Je ne vais certainement pas accepter de mettre ma vie en danger, ou que ma maison devienne le cible d'attaque massives pour une femme qui se montre aussi cruelle avec moi et mes partenaires. Alors on va faire comme ça : je vais vous protégez mais en contrepartie vous allez appliquez mes règles....  

- Et si je refuse ?! fit Serena en la coupant  

- SI vous refusez ?! La porte est ouverte, je ne vous retiens pas! A vous de voir si vous voulez engagez d'autres gardes du corps!  

- Vous vous dédouanez de votre mission !  

- Je ne me dédouane de rien du tout! Nous avons accepté cette mission car c'est mon amie qui nous l'a demandé et pour aucune autre raison! Je vous rappelle qu'aucun contrat ne me lie à vous.  

Prenant conscience de la position dans laquelle elle s'était mise, la jeune ambassadrice trépigna du pied. Jamais personne ne s'était opposé à elle de cette façon, jamais personne ne lui avait tenu tête aussi durement. Habituellement tous craignaient ses colères plus que la peste mais cette nettoyeuse avait dès le début montrait qu'elle n'avait pas peur d'elle. Et cela Serena ne le supportait pas: elle avait l'ascendant sur chaque personne de son entourage. Même sur son fougueux mari alors ce n'allait pas être une nettoyeuse de pacotille qui allait lui tenir tête. Elle ouvrit la bouche pour lui rétorquer une remarque bien sentie quand Kaori reprit :  

- Maintenant vous allez ranger tout ce fouillis! Vous trouverez des balais et tout le nécessaire dans le placard sous l'escalier.  

- Il en est hors de question! vociféra Serena  

- Mais je ne vous laisse pas le choix, sourit Kaori machiavélique . Ou alors il pourrait que malencontreusement l'information concernant votre lieu de résidence se mette à circuler dans le Milieu... je ne vous donne alors que quelques jours ...  

- Mais...mais vous n'oseriez pas....  

- Vous voulez essayer ?! susurra une Kaori sournoise  

Paniquée, sa cliente commença à regarder de tous les côtés. Elle ne savait pas si la nettoyeuse mettrait sa menace à exécution mais elle semblait parfaitement capable de le faire. De mauvaise grâce, elle cracha :  

- Je vous hais...  

- A la bonheur! Ce sentiment est réciproque! A présent, mettez vous au travail, je veux que tout soit propre pour demain matin...  

- C'est humainement impossible!  

- Je sais bien... à vous de m'en démontrez le contraire....ça serait tellement dommage qu'on retrouve votre dépouille dans les bas-fonds de la ville...  

- Vous êtes ignoble, fit la jeune ambassadrice en se dirigeant vers la remise  

- Je sais cela aussi... à demain très chère...  

Kaori quitta l'appartement tandis que Serena se mettait à hurler de colère. La nettoyeuse se retint de rire en refermant la porte : elle avait enfin mouché sa cliente et c'était là ce qu'elle voulait faire depuis le premier soir. Depuis que cette peste avait osé la menacer, depuis qu'elle avait su qu'elle était la femme de Ryô...  

Finalement, elle se fendit d'un large sourire en se retournant vers ses clients. Ava la regardait avec des petits yeux perdus, Peter semblait bluffé et Ryô la sondait avec son regard impénétrable. Malgré elle, ses prunelles accrochèrent celles de Ryô et sans l'intervention discrète de Saeko, elle se serait certainement noyée dans le profondeur de ce regard. La jeune femme se détourna rapidement : cette soirée avait vraiment été trop éprouvante pour qu'elle garde les idées claires, il lui fallait maintenant un whisky et une bonne nuit de sommeil. Elle jeta un regard implorant à Jake qui comprit immédiatement ses intentions :  

- Bien j'imagine que Serena va nettoyer toute la nuit alors vous allez vous installez dans notre appartement pour ce soir. On va s'arranger suivez-moi ...  

Jake fit signe à ses clients de le suivre, ce qu'ils firent avec un soulagement masqué. Au moment, où Ryô frôla Kaori il lui souffla un "merci" profond, elle lui répondit d'un clin d'œil et alors que tous disparaissaient dans l'escalier, la commissaire rejoignit son amie.  

- Je présume que tu vas vouloir une analyse graphologique de ta photographie ?  

- Tu présumes bien. Et recherche ce que tu pourrais trouver sur un certain "Angel"...  

- Bien Mademoiselle! Bon je te laisse maintenant, passe une agréable nuit...  

- Saeko! gronda Kaori alors que la jeune policière courait en riant vers la sortie  

La dernière membre de JFK rejoint enfin son appartement et manqua de buter sur Ryô qui était immobile devant la porte d'entrée. Elle le contourna et passant sa main devant les yeux de son ex-partenaire, lui demanda :  

- Ryô ?! Tu es sûr que tout va bien ?  

- Euh...oui...oui...euh ça à tellement changé...  

Le jeune homme ne reconnaissait plus l'appartement qu'il avait quitté trois ans plus tôt : tout avait tellement changé. Leur vieux canapé avait été remplacé par un divan en cuir noir et deux fauteuils assortis. Au centre, trônait une table basse en bois massif et verre avec quelques magazines éparpillés en dessous. Les murs avait été repeints en blanc cassé, les plinthes en marron foncé et le parquet avait été changé. Tout avait gagné une nouvelle personnalité: il était certain que Kaori avait imprimé son empreinte sur chaque meuble de cet habitation. Ryô pouvait apercevoir une cuisine moderne en inox brossé et une nouvelle salle à manger, plus classique, plus moderne, plus Kaori. Il ne savait plus où donnait de la tête tellement son environnement s'était métamorphosé comme si cet appartement avait suivit la même mutation que sa partenaire. Il esquissa un maigre sourire : il avait fallu qu'il parte pour que Kaori s'affirme enfin, pour qu'elle devienne enfin la femme qu'elle espérait être. Cette pensée lui serra le cœur: pourquoi n'avait-elle pas pu être elle-même alors qu'il était là ? Il aurait tant aimé la voir se mouvoir dans un appartement à son image, dans des tenues qui l'auraient représenté. Son regard s'assombrit alors que Kaori reprenait :  

- Oui, je sais... Après ton départ, j'ai voulu en quelque sorte effacer les traces de mon ancienne vie pourtant je n'ai pu me résoudre à quitter cette bâtisse que j'aimais tant alors j'ai tout redécoré...bon j'avoue les garçons n'ont pas eu leur mot à dire... mais viens je vais te montrer ta chambre!  

La jeune femme entraîna Ryô dans les escaliers qui les menèrent à l'étage: le nettoyeur remarqua la présence de deux portes supplémentaires.  

- Vous vous êtes agrandis ?  

- Bien obligés, sourit Kao, il a fallut qu'on prévoit une chambre de plus et un bureau pour gérer nos affaires. On a conservé ce qu'était ta chambre, la mienne et celle d'amis ainsi que la salle de bain. J'ai donc pris ton ancienne chambre, Jake la mienne et Fabian la nouvelle construite.  

- Alors tu as pris ma chambre ? murmura Ryô alors que Kaori lui ouvrait la porte de sa chambre.  

Il remarqua que peu de choses avait changé dans son ancienne chambrée : les meubles étaient restés les mêmes, si ce n'est une commode et un bureau qui avait été ajoutés. Même son lit était resté le même : il sourit tendrement à l'idée que finalement sa partenaire avait enfin fini par dormir dans son lit. Ce petit rictus n'échappa pas à Kaori qui se dépêcha de dissiper ce qui aurait pu substituer dans l'esprit de son partenaire :  

- Ne crois pas que je soit adepte d'un quelconque fétichisme pour toi! Non, non! Mais ton lit était encore valable, ton armoire assez grande... et euh...euh je n'ai pas voulu tout effacé de toi...  

- Tu as quand même retiré mes bimbos du mur ? railla gentiment Ryô  

- Encore heureux! Disons que j'ai gardé de toi ce que j'imaginais le meilleur et que j'ai gommé tes défauts.... souffla Kaori  

Elle s'effaça pour le laisser entrer : il pénétra dans l'antre de la nettoyeuse. Il ressentit la douceur du parfum de Kaori, la tendresse et l'apaisement qui émanaient de chaque objet lui appartenant. En un coup d'œil circulaire, il s'imprégna des lieux, il fit entrer en lui toutes les émotions qui étaient contenues entre ces quatre murs.  

- Je suis désolée mais je n'ai pas changé les draps... fit Kaori désolée  

- Cela ne me dérange absolument pas.  

Bien sûr que cela ne le dérangeait pas : il allait pouvoir dormir dans les draps de son ange, il allait pouvoir humer son odeur durant toute la nuit, pouvoir laisser les effluves de sa partenaire s'imprimer sur sa peau. Ryô masqua un sourire satisfait bien qu'il ne soit pas sûr de beaucoup dormir cette nuit ....  

- Et toi où vas-tu dormir ? demanda t-il à Kaori  

- Je ne sais pas encore, normalement avec l'un ou l'autre de mes partenaires.  

Soudain, des pleurs s'élevèrent du rez-de-chaussée: ou plutôt un cri plaintif leur parvint du salon. Kaori n'eut pas à aller voir pour comprendre la situation et le drame qui devait se dérouler en bas. Elle sourit à son client et ajouta :  

- D'après ces pleurs, je pense que je vais dormir avec Jake! Tu trouveras donc Fabian sur le divan dans le salon et pour ma part, je serais dans la chambre de droite avec Jake. Si jamais tu as besoin de quoique ce soit, n'hésites pas. Mais surtout reposes toi, la journée de demain va être longue... bonne nuit.  

- Bonne nuit...mon ange. souffla Ryô alors que Kaori disparaissait dans l'escalier  

A quelques mètres à peine, un homme rabaissa ses jumelles. Il jeta un dernier regard à cette femme qui s'activait dans ce grand appartement : il admira encore celle qui occupait ses pensées inlassablement. Elle se croyait en sécurité dans cette forteresse mais il avait démontré à ces nettoyeurs de seconde zone qu'il était plus fort qu'eux. Il voulait cette femme et il l'aurait quelque soient les obstacles qui se mettraient entre lui et sa proie. A commencer par ce Saeba de malheur ...  

- A demain ma petite furie adorée... le jeu vient de commencer... tu en es la récompense .. et j'en serais l'unique vainqueur...  

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