Capitolo 8 :: Voleuse de vie

Pubblicato: 18-09-08 - Ultimo aggiornamento: 18-09-08

Commenti: Amis du jour, bonjour! Ce chapitre vient assez rapidement, car je suis en phase prolifique et j'espère que cela va vous faire plaisir! J'en profite pour souhaiter un joyeux anniversaire à notre Nanou nationale, et pour m'excuser de mon retard! Désolée ma grande! J'ai lu dans vos reviews et il y a quelques petites interrogations auxquelles je vais essayer de répondre: tout d'abord est-ce que Serena va mourrir ? Eh bien vous allez le lire dans ce chapitre mais soyons réalistes si je l'avais tué dès le huitième chapitre, il n'y aurait plus eu d'histoire! Après est-ce que Ryô va se réveiller ? La réponse est oui, d'ailleurs il commence dans ce qui va suivre mais il faudra attendre le prochain chap pour vraiment retrouver notre nettoyeur! Qu'est ce que veulent dire les tatouages de Kaori et Jake ? Ah ça, je peux pas le dire maintenant, vous le découvrirez en même temps que Ryô...lol En ce qui concerne la relation Kao/Jake, euh... elle n'est pas simple et va évoluer très bientôt... (ah oui, et on m'a soumis l'idée de la disparition de JFK et du RK power, je suis d'accord mais je me vois mal faire mourrir Jake le beau gosse ou Fabian le pitre... je les adore c'est pas ma faute quand même...lol). Pour finir, on m'a mis sur le même plan que Saoria, en sous-entendant que j'étais "sadique"! Je dements cette réputation, je laisse le sadisme à mes amies Saoria et Paty! Je ne suis pas tyrannique avec mes personnages, j'aime juste le suspens (oui, je sais c'est un tantinet pareil mais si l'un d'entre vous me le fait remarquer j'arrête de majer...lol). Voilà, il ne me reste plus qu'a vous remercier pour vos reviews (j'ai dépassé les 100!) et a vous souhaiter une bonne lecture. Gros bisous.

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L'étage de l'immeuble s'était emplit d'une épaisse fumée opaque : les nettoyeurs progressaient avec difficulté dans cette purée de pois, une main sur les yeux en guise de protection et la seconde serrée autour de la crosse d'un revolver. Jake ouvrait la marche, suivi de près par Fabian qui le couvrait puis de Kaori et Ryô qui fermaient cette bien curieuse procession. Ils avaient descendus les escaliers menant au premier étage avec rapidité, peu de temps après l'explosion, mais ils avaient été ralentis par la fumée omniprésente et surtout par l'odeur âcre que cette dernière avait.  

Finalement, ils étaient parvenus à se faufiler parmi les divers amas informes que l'explosion avait provoqué : des morceaux de plafond, de murs, des segments de poutres et autres armatures de bois qui jonchaient le sol du premier étage. Plus les nettoyeurs se rapprochaient de l'appartement incriminé, plus l'odeur devenait intense et insupportable . Kaori du relever le col de sa chemise devant son nez pour éviter de défaillir. Enfin, ils virent la porte de l'habitation qui avait , elle-aussi volée en éclats : Jake la poussa du pied, tout en évitant de la faire sortir de ses gonds tandis que Fabian jetait un coup d'œil circulaire, arme en main. Il entra un peu plus dans ce qu'il restait de l'appartement, fit un dernier tour sur lui même puis adressa un signe négatif à ses partenaires tout en rangeant son arme dans son holster. Tous rengainèrent tandis que le jeune homme se dirigeait vers les fenêtres pour les ouvrir et permettre à l'étrange fog qui planait de s'évacuer. L'air ambiant devint progressivement de plus en plus respirable, permettant par la même occasion aux instigateurs d'y voir plus clair. Mais alors que les dernières traces blanchâtres disparaissait, emportées par un léger vent nippon, une masse allongée sur le sol apparue distinctement aux yeux des nettoyeurs. Ryô la reconnu immédiatement, bouscula légèrement Jake et se précipita vers elle en hurlant :  

- Serena !  

Il se laissa tomber à genoux aux côtés de sa femme : la retournant, il put constater qu'elle portait de nombreuses plaies et autres ecchymoses sur le visage. Son corps semblait dépourvu de vie, s'avachissant dans les bras de son mari et n'ayant comme vitalité que ce que le corps de son soutien lui insufflait . Ryô repoussa une mèche noircie de son épouse derrière l'oreille de celle-ci : même si cette femme n'était pas ce que l'on pouvait appeler une femme modèle, elle n'en restait pas moins humaine, elle n'en restait pas moins sa femme et il ne pouvait nier la tristesse que lui provoquer l'état de Serena . Il vit vaguement Kaori s'agenouiller à ses côtés et prendre le pouls de la jeune victime.  

- Ne t'inquiètes pas...lâcha finalement la nettoyeuse en relâchant le bras de sa cliente. Elle est juste sonnée. Ramène la dans la chambre pendant qu'on prévient Kazue.  

- Mais Kaori... bredouilla le nettoyeur visiblement sous le choc  

- Allez reprends-toi! Voyons ce n'est pas la première fois que tu es confronté à une attaque en règle quand même ?! Elle n'a rien, si ce n'est quelques plaies superficielles! Alors ne fais pas cette tête et fais ce que je te dis.  

Le nettoyeur ancra son regard dans celui de Kaori, s'excusant ainsi d'avoir réagi aussi mollement et se rassurant dans la douceur des prunelles de sa partenaire. Elle l'assura d'un franc sourire tandis qu'il prenait doucement sa femme entre ses bras et l'emmenait vers l'étage du dessus, accompagné par Fabian. Jake et Kaori restèrent donc seuls dans les ruines de leur appartement : ils se regardèrent un instant en silence, tout en inspectant ce qu'il restait de leur demeure. Finalement Kao partit d'un rire léger, releva une chaise estropiée qui traînait dans un coin et s'y asseyant, lança à son partenaire :  

- Qu'est ce que tu en penses ?  

- Qui te fais dire que je pense à quelque chose ?! lui rétorqua Jake  

- Ton regard... Tu sais nous ne sommes partenaires que depuis quelques années mais j'ai remarqué dès le début que quand ton regard devenait opaque, que quand le gris de tes yeux devenait plus sombre c'est que tu venais de comprendre quelque chose qui te déplaisait.  

- Tu m'observes donc autant ?! J'en suis flatté!  

- Arrêtes, fit Kaori plus fermement. Je ne suis plus la jeune femme du début de notre partenariat : je n'ai plus besoin que tu me protèges tout le temps, je n'ai plus besoin que tu me caches ce qui te tourmente ou te tracasse. On n'est passés par tellement de choses que je n'ai plus peur de ce que tu pourrais me dire...  

- Que tu n'es plus peur de ce que je puisse t'apprendre est un fait. Que moi j'ai peur de t'apprendre ce que je viens de comprendre, en est un autre...  

Jake se détourna de Kaori : il ne voulait pas qu'elle puisse lire dans ses yeux, ce quelque chose qu'il se refusait de lui dire. Ce quelque chose dont il avait si peur : le jeune homme avança lentement vers la fenêtre ouverte, laissant son regard se perdre sur les grattes-ciels japonais qui se découpaient dans l'aube. Devait-il dire à Kaori ce qu'il venait de découvrir, ce qu'il pensait être la clé de cette affaire ?  

Il s'était pourtant fait la promesse de la protéger au mieux de ce monde, de l'éloigner le plus possible des atrocités de leur profession. Lui l'ex-mercenaire, qui avait quitté un boulot bien payé et plutôt tranquille pour suivre une jeune femme dont il ne savait rien. Il ne connaissait que vaguement Kaori à cette époque et pourtant dès qu'il avait croisé le regard angélique de sa partenaire, dès qu'elle lui avait adressé un sourire, il avait senti qu'il se devait de rester à ses côtés. Comme si soudainement son existence prenait un sens : il allait devenir le protecteur de cet ange, il allait devenir le Jake qu'il était désormais...  

Perdu dans ses pensée, le nettoyeur ne remarqua pas que sa partenaire s'était levée à son tour : il ne la sentit arriver que quand deux fins bras glissèrent sur sa taille. Kaori noua ses mains sur son abdomen et se serra un peu plus contre son dos : elle nicha sa tête dans le creux de ses larges omoplates et en lâcha un soupir d'aise. Mais apparemment ce n'était pas là sa place car d'un geste ample du bras, Jake la fit passer devant lui et la prit à son tour entre ses bras. Il cala la tête de la jeune femme contre son cou et chuchota :  

- Je peux savoir ce que tu es en train de faire ?  

- J'essaie d'obtenir des informations...  

- Et tu crois vraiment que c'est en venant te coller à moi que je vais avouer ?! sourit Jake. Je croyais que l'un de tes principes était de jamais vendre ton corps.  

- Qui te parle de vente ? lui répondit Kaori en se retournant pour lui faire face. Je partage juste un moment de tendresse avec un ami...  

- Un ami auquel tu veux soutirer des renseignements, je te rappelle... et puis tu sais pertinemment que j'ai horreur que tu utilises cette méthode d'interrogatoire avec moi...  

- Je sais...mais je sais aussi que tu ne me résistes jamais bien longtemps...n'est ce pas mon Jake adoré...  

Le jeune homme perdit son regard dans celui de sa partenaire : les yeux de Kaori avaient gagné une petit étincelle aguicheuse, séductrice qui fit parcourir des discrets frissons sur la peau du nettoyeur. Et puis, s'étant précipités sur les lieux de l'explosion juste après leur réveil : ils n'avaient pas eu le temps de se vêtir convenablement. Si bien que Jake toujours torse nu pouvait sentir les plus qu'agréables courbes de Kaori, au travers de la chemise de celle-ci, se collaient contre ses muscles tendus...  

Il eut finalement un petit sourire charmé et relâchant sa prisonnière, il soupira :  

- Tu es un vrai démon...  

- On me l'a souvent dit... sourit à son tour Kaori. Allez dis-moi ce qui tu as découvert!  

- Oh, je ne parlerais pas de découvertes...disons plutôt que je commence à émettre plusieurs hypothèses. Pour faire simple, je suis parti d'un très simple déduction : à savoir, qui était présent durant chacune des attaques ?!  

- Euh,... laisse moi réfléchir... la première a eu lieu à l'ambassade et j'y étais avec Ava. La seconde, enfin si on peut la considérer ainsi, a eut lieu à la Clinique du Doc et je suis la seule à être sortie. La dernière vint de se produire, et seule Serena était présente.  

- D'accord. Tu reconnais donc ta présence sur deux des lieux d'attaques... mais réfléchissons un instant à la troisième offensive adverse : d'après toi, comment s'est produit l'explosion ? demanda Jake à Kaori  

- Eh bien, aux vues de l'épaisse fumée blanchâtre qu'il y avait à notre arrivée, je pencherais pour une explosion due à des produits chimiques...  

- Oui et qui l'aurait déclenché ?  

- Euh...je n'ai pas vu de traces de dispositif de mise à feu à distance donc je dirais que c'est Serena qui a du en déclenché le mécanisme.  

- Oui et où se mécanisme se trouvait-il ?  

- Visiblement relié à la porte du débarras. répondit la nettoyeuse  

- Encore juste et qui aurait normalement du ouvrir la porte à la place de Serena ?  

- Euh... je crois que je commence à voir où tu veux en venir.... Me connaissant tu penses que j'aurais du être celle qui aurait ouvert la porte et donc celle qui aurait du déclenché l'explosion ?!  

- En d'autres termes tu étais la cible...  

Kaori ouvrit ses yeux sous le coup de la surprise : en y réfléchissant bien, le raisonnement de Jake semblait logique et plausible. C'était elle qui était avec Ava, elle qui avait été la seule à sentir la présence de l'intrus à la Clinique, elle qui aurait du ouvrir cette maudite porte... Celui ou ceux qui avait piégé cet appartement, semblait la connaître avec minutie sinon comment auraient-ils pu prévoir qu'elle irait chercher un balai ou autre pour parfaire le nettoyage de Serena ? Non, il fallait pour cela connaître sa manie de la propreté... il fallait parfaitement la connaître...  

- Tu crois vraiment que je suis la cible de toutes les attaques que nous subissons depuis le début de l'affaire ? s'exclama la jeune femme en se rapprochant de son partenaire  

- Je ne crois rien du tout pour l'instant, assura Jake. Je me fis juste aux indices qui nous sont donnés ... mais il ne faut pas non plus oublier la photo que nous avons reçue.  

- Celle de Serena ?!  

- Oui, elle est peut-être réellement la cible de cette affaire et les attaques contre toi ne sont qu'un moyen comme un autre de se débarrasser de ses gardes du corps. Je t'avouerais que pour l'instant je suis un peu largué par ce qui nous arrive...  

- Peut-être que Serena pourra nous en dire plus sur ce qu'il vient d'arriver ?! hasarda Kaori  

- Ouais, ben si on veut apprendre quelque chose d'elle, je ferais mieux d'aller lui poser les question moi-même. Parce que si c'est toi qui y va ...  

- Comment ça "si c'est toi qui y va" ? Ça veut dire quoi ça ?  

- Juste qu'on ne sait jamais...après tout elle est avec l'homme que tu aimes...  

- Je n'aime pas Ryô! explosa Kaori furibonde. Vous allez me laisser tranquille à la fin! A vous entendre, on direz que j'attends que Serena se retrouve seule pour lui régler son compte! Je vous en prie, éloignez les couteaux sinon je ne jure plus de moi...  

- Et bien maintenant que tu abordes le sujet... je vais peut-être m'occuper de cacher les armes...  

- Quoi ? vociféra littéralement la jeune femme  

Bizarrement une massue fit alors son apparition dans la main droite de Kaori mais avant qu'elle n'eut le temps de l'abattre sur son partenaire, celui-ci avait filé par la porte et courait dans les escaliers menant à l'étage. Elle s'élança à sa poursuite en tentant de masquer son envie de rire : rien que de voir se peindre un sourire sur les lèvres de Jake, avait réussi à l'apaiser. Cet homme ne semblait absolument pas conscient de l'ascendant qu'il avait sur sa partenaire et elle n'en avait que trop conscience. Il était vrai qu'il lui céder tout ce qu'elle désirait mais il n'avait pas beaucoup d'efforts à faire pour qu'elle aussi lui accorde le moindre de ses désirs.  

A l'étage du dessus, l'ambiance était beaucoup moins agréable : en effet, Serena venait tout juste de se réveiller. Ryô l'avait conduite dans la chambre que Kaori lui avait alloué, l'avait installée le plus confortablement possible sur le lit mais avant que Fabian n'ait eu le temps d'appeler Kazue pour la faire venir, la jeune ambassadrice s'était déjà réveillée en hurlant. Elle interdit formellement à son garde du corps d'appeler qui que soit et fit demander Ava pour qu'elle vienne la soigner. Ryô tenta bien de la faire changer d'avis, l'assurant sur la qualité des soins dispensés par l'infirmière mais c'était peine perdue car Serena hurla deux fois plus fort. Ryô, intima à Fabian de sortir de la pièce et à Peter d'aller chercher la collaboratrice de sa femme. Quand tous eurent quitter la chambre, le nettoyeur vint s'asseoir sur le lit en face de Serena. La jeune femme les lèvres pincées, le regard colérique et les bras serrés sur sa poitrine se borna à regarder par la fenêtre. Ryô eut un sourire navré devant l'attitude puérile de sa femme, il se racla la gorge et entama :  

- Je peux savoir ce qui s'est passé ?  

- Ce qui s'est passé avant ou après que ta petite copine ait décidé de me tuer ?! lui rétorqua Serena, aigre  

- De quoi parles-tu ?  

- Tu es vraiment trop naïf, mon pauvre Ryô. Cette Kaori de malheur veut ma peau dès le premier soir! Je ne serais donc pas étonnée d'apprendre que se soit-elle qui ait piégé ce placard!  

- Tu te rends compte de ce que tu ais en train d'insinuer, Serena ?! fit Ryô, outré.  

- Mais je m'en rends bien compte, chéri. Je ne sais pas ce qu'il a exactement entre vous mais une chose est sûre, c'est que cette peste veut m'éjecter de ma place d'épouse émérite... La meilleure des façon pour cela est de me faire disparaître dans un triste accident...  

Serena ne put hélas pas finir sa phrase car son mari venait de lui assener une claque retentissante sur la joue droite.  

- Maintenant tu vas te calmer! hurla le nettoyeur , fou de rage. Je ne tolèrerais pas que tu profères des accusations aussi dures envers une personne qui m'est chère. Je connais assez Kaori pour être sûr et certain que ce n'est pas elle qui est derrière tout ça!  

- Tu m'as frappé ? bégaya Serena. Tu as osé me gifler...  

- Oui, je l'ai fait! Et tu sais je ne frappe pas les femmes d'ordinaire mais là tu as vraiment dépassé les bornes! Arrête de croire que le monde entier t'en veux , Serena, car si il est vrai que certaines personnes ne te portent pas dans leurs cœurs, c'est par ta faute entièrement...  

- Et toi tu rends compte de ce que tu insinues ? commença à pleurer Serena en se tenant la joue. Tu penses donc que tout ce qui m'arrive est de ma faute...  

- Je n'ai pas dit ça...souffla Ryô en se radoucissant. J'essaie juste de faire comprendre que si tu te mets tout le monde à dos, c'est normal que ces mêmes personnes t'en veuillent un jour ou l'autre! Allez...arrête de pleurer...je n'aime pas te voir comme cela...  

Le nettoyeur vint délicatement retirer la main de sa femme, de la joue de cette dernière et la serra entre ses doigts. Serena ravala ses larmes avec un soupir sur-joué puis tendit les lèvres en direction de celles de son époux. Un peu gêné par l'attitude de sa femme, Ryô regarda d'abord à gauche et à droite avant de venir embrasser sa femme. Il n'aimait pas particulièrement ces démonstrations affectives publiques mais il aimait encore moins à avoir à y accéder alors que Kaori ne devait pas être bien loin. Il sentit la langue de sa femme vouloir passer la barrière de ses dents mais il se refusa à la laisser faire. Sauf que la jeune femme ne s'avouait pas vaincue aussi facilement : elle attrapa la nuque de Ryô et le ramena à elle, jusqu'à ce qu'il s'allonge parfaitement sur son corps. Elle commençait à entreprendre une partie plus charnelle de leur entretien quand la porte de la chambre s'ouvrit à la volée sur une Kaori, un peu décontenancée par la situation.  

Ryô se releva précipitamment sous le regard furibond de Serena qui n'appréciait pas du tout l'intrusion de Kaori alors qu'elle s'apprêter à déshabiller son homme. Homme qui d'ailleurs venait de quitter le lit pour se poster juste à côté de la porte tandis que son ex-partenaire gardait la bouche grande ouverte. Elle reprit ses esprit et tenta de dire :  

- Euh.... j'aurais peut-être du laisser Jake venir en fin de compte ... euh... je crois que dans ce type de situation on dit un truc bateau du genre, " Je suis désolée et j'ai rien vu"... euh... je repasserais plus tard...  

- Kaori attends, ce n'ai pas ce que tu crois... lâcha Ryô en se rapprochant  

- Mais je ne crois rien du tout...encore désolée pour le dérangement! s'empressa de dire Kaori en esquivant l'approche de son partenaire  

La nettoyeuse adressa un dernier sourire contrit à ses clients juste avant de filer par la porte. Le panneau de bois à peine refermé, Kaori se laissa submergée par une douleur profonde en provenance de son ventre. Cette douleur coutumière qu'elle pensait ne plus jamais ressentir, celle qu'elle ressentait chaque soir quand Ryô préférait aller voir d'autres femmes... Quand elle restait seule à attendre, à espérer que l'homme qu'elle aimait rentrerait... Sauf que depuis que City Hunter n'était plus, elle n'avait plus jamais eu à souffrir de l'absence de celui qui partageait sa vie. Que se soit Jake ou Fabian, aucun des deux ne l'avait laissé seule un soir : si l'un devait sortir pour le travail ou pour le plaisir alors l'autre restait auprès d'elle. Mais Jake ou Fabian n'était pas Ryô, lui ne s'était jamais préoccupé de ce qu'elle pensait : il sortait tous les soirs, rentrait parfois mais surtout allait rejoindre des femmes sans se demander ce qu'elle en pensait. Kaori, restée encore une fois à l'appartement, la ressentait alors cette douleur, cette jalousie destructrice qui la rongeait. Elle montait se réfugier entre les bras de Morphée pour oublier sa peine et le lendemain tout recommençait comme la veille.  

La jeune femme secoua vivement la tête elle ne voulait plus souffrir par la faute de Ryô, elle s'était promis de ne plus jamais souffrir par la faute de cet homme. Mais l'imaginer en train de.... Des images s'imposèrent subitement à l'esprit de Kaori : des images si vives, si intenses qu'elle en relâcha la poignée de la porte, dégoûtée. Elle partit en courant dans le couloir, pour mettre le plus rapidement le plus de distance possible entre elle et lui. Elle déboula essoufflée dans la cuisine sous le regard inquisiteur de ses deux partenaires et de Saeko.  

- Tu as vu un fantôme ? s'enquit Fabian  

- Si seulement... soupira Kao. Où sont Peter et Ava ?  

- En train de reprendre des forces dans le living ou alors en route pour la chambre de l'ogresse. sourit Saeko  

- Et bien il ferait mieux de pas y aller, s'ils ne veulent pas être traumatisés jusqu'à la fin de leurs jours...  

- Pourquoi dis-tu cela ?  

- Parce ce que je viens de surprendre Ryô et Serena...en train de ... enfin en train de le faire ou presque! Et dans ma chambre en plus!  

- Oh ça c'est du cliché! s'exclama Fabian, au bord du fou rire . L'amoureuse transie qui débarque dans la chambre où son amour s'envoie en l'air avec une autre, tu nous joues à fond les remakes de film ou quoi ?  

- Tu veux que je joue le remake de "Massacre à la tronçonneuse" avec toi, peut-être ?  

- Allons Kao, tenta de la calmer Jake. C'est tout à fait normal qu'une femme et son mari fassent ce genre de truc.  

- Le fait qu'ils le fassent ne me dérange pas mais qu'ils le fassent sous mon nez, je dois dire que ça me révulse un peu. fit Kaori en réprimant un frisson de dégoût  

La jeune femme se dirigea vers la place vacante aux côtés de Jake tandis que Saeko jugeait bon d'ajouter :  

- Tu te rends compte ma grande que cette fille est en train de te piquer ta vie ?  

- Comment ça ?  

- Elle te voles Ryô et te prends ta chambre, pour finalement venir se vautrer avec son amant dans tes draps! Il ne reste plus qu'à ce qu'elle te subtilises tes fringues et tu peux alors aller te...  

- Coller une balle en pleine tête ? compléta Kaori, acerbe  

Saeko allait répondre à son amie quand des pas se firent entendre dans le second escalier menant à la cuisine, suivis par des cris. Ava entra en trombe dans la pièce, les yeux remplis de larmes et une main devant la bouche. Elle adressa un regard plein de désarroi à ses gardes du corps, juste avant de prendre la fuite en direction du salon, le corps secoué de spasmes. Elle fut imitée par Peter qui sans un regard pour les occupants de la cuisine, s'élança à la suite de la jeune assistante. Les nettoyeurs et Saeko se regardèrent un instant en chien de faïence, n'étant pas vraiment sûrs de ce qui venait de se jouer sous leurs yeux. Fabian réagit le premier en lançant à la cantonade :  

- Et maintenant la scène de la dispute! Non mais je vous jure, on est vraiment dans une parodie de film!  

Ce fut le moment que choisi le couple de protagonistes pour entrer à leur tour: Ryô apparut dans l'embrasure, le regard sombre et la mâchoire serrée. Il était suivi de son épouse : qui elle, semblait parfaitement détendue et souriante. Le nettoyeur s'éloigna rapidement de sa femme mais s'arrêta un instant devant la masse humaine qui était encastrée dans le mur sous une immense massue : Kaori qui en avait légèrement assez des petites remarques de Fabian avait retrouvé ses vieux automatismes et s'était chargée de remettre en place le jeune homme mais à sa façon. Ryô esquissa un doux sourire: finalement, elle n'avait pas vraiment renoncé à l'utilisation de ses maillets. Peut-être qu'au fond de cette nouvelle Kaori se cachait l'ancienne. Il se retourna vers ses hôtes pour leur faire face mais se heurta à un mur d'incompréhension évident : les nettoyeurs et la commissaire regardaient avec des yeux stupéfaits et la bouche grande ouverte, Serena qui se tenait encore au seuil de l'escalier. Il regarda sa partenaire pour en savoir plus mais il ne put rien apprendre d'elle :en effet, ce n'était certainement pas le fait qu'ils viennent qui retenait l'attention des nettoyeurs mais plutôt que Serena est revêtu l'un des peignoirs préférés de Kaori. Le dernier point venait d'être atteint, il ne restait plus à Kaori qu'à se ...  

- Tiens. fit Fabian en tendant son arme à Kaori  

Le jeune espagnol, qui s'était sorti on ne sait comment du mur, tendait son revolver à sa partenaire, crosse vers la jeune femme. Sur le coup, Kaori resta dubitative par ce geste mais elle se rappela la conversation qu'elle venait d'avoir. Fabian reprit en se retenant de rire :  

- Allez fais ce que tu as à faire.... tu sais j'ai vraiment apprécié notre partenariat ... mais je comprends, il faut que tu le fasse... vas-y je ne regarde pas...  

Il fourra l'arme entre les mains de Kaori en fermant ostensiblement les yeux : cette dernière s'en saisit et retournant à nouveau la crosse vers son partenaire, l'assomma d'un coup bref. Tandis que un des nettoyeurs rejoignait le sol de l'appartement, les trois autres commençaient à rire aux éclats. Kaori remarqua , entre deux gloussements, qu'Ava venait de réentrer dans la cuisine, épaulée par Peter. La nettoyeuse remarqua aussi le regard meurtrier que Serena adressa à sa collaboratrice : elle vit Ava réprimer un frisson puis finalement se détourner de sa patronne. Elle aurait voulu savoir ce qui s'était passé entre ces deux-là mais elle n'eut pas le temps de poser les questions qui la taraudaient car Serena reprit :  

- Je ne voudrais surtout pas vous presser mais j'ai une séance photo dans moins d'une heure...  

- Quoi ? s'exclamèrent en cœur les nettoyeurs 

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