Capitolo 11 :: Ce que vous êtes devenus ...

Pubblicato: 20-11-08 - Ultimo aggiornamento: 20-11-08

Commenti: Bonjour à tous ! Juste un petit passage rapide pour vous poster la suite de cette fic qui je dois l'admettre prend une tournure des plus inattendues ... enfin vous verrez ça bientôt ! Avant de vous laisser à votre lecture , je remercie tous les lecteurs qui me laissent des petits messages, pour me menacer ou m'encourager , quelque soit le contenu de vos com's ça fait toujours plaisir de lire vos impressions ! Je vous embrasse tous (lecteurs fantômes y compris), vous souhaite une bonne lecture et vous dis à très vite !

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- Kaori, calmes-toi un instant et cesses de frapper ce téléphone ...  

Saeko tenta tant bien que mal de calmer la nettoyeuse mais cette dernière ne semblait que très peu encline à suivre les conseils, pourtant avisés, de son amie. Kaori ne désirait pas s'asseoir, elle ne voulait pas se calmer, tout ce qu'elle désirait c'était savoir où était ses partenaire et dans quel état ils étaient. Dès qu'elle avait compris la portée que le message de leur opposant pouvait avoir , elle avait tenté par tous les moyens de joindre Jake et Fabian. Mais rien à faire, dès qu'elle les appelait, elle tombait inévitablement sur leurs messageries respectives : elle avait laissé nombre de messages, les suppliant de la rappeler mais en vain. Revenue avec Ryô au commissariat, elle avait supplié Saeko de dépêcher sur le lieu de la prise de vue, une de ses équipe, juste au cas où ses amis n'auraient pas réussi à gérer la situation. Même si elle ne voulait pas se résoudre à croire en cette éventualité, elle ne pouvait l'écarter, et c'était certainement ça qui l'angoissait au plus haut point.  

Depuis leur retour, Ryô s'était accoudé dans un coin et s'était décidé à soutenir silencieusement son amie. Lui aussi n'avait pas réussi à joindre ni sa femme, ni Peter, ni Ava, comme si la totalité des personnes composant le groupe avait disparu dans une dimension parallèle. S'il avait pu, il aurait certainement fait appel à certains de ses contacts qui devaient se trouver dans le coin mais il se voyait mal appeler des personnes qu'il n'avait pas contacté depuis des années. De plus, il avait pu voir à la réaction de la petite frappe qu'il avait maîtrisé que son nom ne semblait pas avoir perdu de son éclat et en même temps en avait assez perdu, pour qu'on en vienne à douter de son identité. Le Milieu avait grandement changé durant son absence et s'il voulait y retrouver sa place, il allait devoir faire des efforts considérables.  

Il avisa du coin de l'œil, Kaori, qui se rongeait les ongles avec nervosité : pourquoi se mettait-elle dans un tel état ? Avait-elle vraiment peur de perdre ses partenaires ?! De perdre ce Jake ?! Alors qu'il allait lui dire un mot réconfortant, le poste de Saeko se mit à sonner, troublant le silence pesant de la pièce. La commissaire décrocha, échangea quelques paroles à mi-mots avec son interlocuteur, puis se retournant vers Kaori, lui tendit le combiné avec un radieux sourire :  

- Tiens, ma grande, c'est pour toi.  

Kaori quitta précipitamment son siège et se saisit du téléphone. Elle entendit des échos de voix en fond sonore et se risqua à un faible :  

- Allô ?  

- Ouais, c'est moi. lui répondit une voix qu'elle ne connaissait que trop bien  

- Jake ! hurla le jeune femme dans le combiné. Tu peux pas savoir combien ça me fait du bien d'entendre ta voix !  

- Je savais que t'étais folle de moi ... susurra le jeune homme  

- C'est ça mais dis-moi pourquoi ni toi, ni Fabian n'avait été en mesure de répondre à mes appels ?!  

- Tu vas rire mais tenir une arme et décrocher son portable en même temps, c'est pas super simple !  

- Vous avez donc été attaqués ... constata Kaori  

- Je ne parlerais pas d'attaque mais plutôt d'embêtements. Mais ne t'inquiètes pas tout le monde va bien, même Serena, car nous avions pris la précaution de nous séparer.  

- Quel type d'embêtements avez-vous eu ?!  

- Et bien d'un côté, Serena a failli se faire écraser par la chute d'une poutre métallique, soutenant les projecteurs. Heureusement, super-Jake, présent sur les lieux, a sauvé la vie de cette demoiselle en détresse tandis que son faire-valoir, Fabian le magnifique, protégeait Ava et Peter d'une superbe salve de balles, générée par une mitraillette automatique.  

- Je ne suis pas un faire-valoir ! s'exclama Fabian, en fond. Kaori sait bien qui est le véritable héros de cette histoire !  

- Tu vois quand je te disais que tout le monde allait bien, reprit Jake en s'adressant à Kaori, et toi tu vas bien ?  

- Ça va bien. J'ai moi aussi essuyé un petit accrochage mais Ryô est venu m'aider, et on s'en est sortis avec les honneurs ...  

- Tu veux dire que tu es seule avec Ryô ?! la coupa Jake  

- Oui, ça pose un problème ?  

- A moi aucun mais à Serena je pense. Depuis qu'on est arrivé, elle n'a de cesse de pester après son "ingrat de mari" qui a disparu sans la prévenir ! Je te raconte pas dans quel état est la furie que je dois protéger ! Attends, elle me fait signe de venir... écoutes Kao, on va en avoir pour l'après-midi avec cette séance à la noix, alors si tu veux rejoins-nous en fin d'après-midi au Cat's.  

- Il en hors de question ! lui rétorqua fermement Kaori. Vous me rejoignez immédiatement au Cat's.  

- Mais Kaori ...  

- Écoutes moi bien, je ne vais certainement pas accepter que l'un de mes partenaires se prenne une balle pour une stupide séance photo qui n'a pour but que celui de satisfaire l'égo surdimensionné d'une petite ambassadrice. Alors je vais être claire : je me fous royalement de ce qu'elle pourra dire, de ce qu'elle pourra faire mais je veux que vous vous rameniez au café illico presto !  

- Serais-tu en train de me donner un ordre ?! fit Jake, la voix subitement plus grave  

- Parfaitement. Ça te déranges peut-être ?!  

- Je ne dirais pas que c'est dérangeant mais plutôt vachement séduisant ...  

- Jake ! s'exclama la nettoyeuse, le sourire au lèvres. Tu ne vas te comporter comme Fabian maintenant ?! J'ai assez d'un pervers à m'occuper !  

- Je rigole ma grande ! Bon, on se retrouve chez Umi. A tout à l'heure.  

Kaori raccrocha le téléphone nerveusement : les absurdes lubies de cette Serena avait bien failli coûter la vie à ses partenaires ! Bien entendu, elle savait que Jake et Fabian étaient des professionnels accomplis mais un accident était si vite arrivé, un imprévu si vite survenu, que l'on ne pouvait jamais jurer de rien. Leur métier était dur dans le sens où il fallait tout en protégeant la vie de quelqu'un, protégeait sa propre existence. C'était là ce que leur cliente ne comprenait pas : elle avait l'air d'avoir parfaitement assimiler le fait que ses gardes du corps risquent leurs vies pour sauver la sienne mais en même temps, elle semblait tout faire pour que sa vie soit en danger et donc pour que celles de ses protecteurs soient aussi menacées. C'était d'une telle stupidité que s'en aurait été risible ! Malheureusement, la farce aurait pu coûter la vie à Jake ou à Fabian, ce qui la rendait d'une drôlerie macabre.  

La nettoyeuse était en colère et ne voulait pas s'en cacher : d'ailleurs, Ryô jusque là resté silencieux, vit le regard de Kaori s'assombrir considérablement dès qu'elle eut raccroché le téléphone. Il remarqua que l'aura de la jeune femme devenait colérique au possible : son épouse devait encore avoir fait des siennes et apparemment ses fantaisies devaient du avoir des incidences sur la vie des partenaires de Kao. Malgré lui, il se sentit dans l'obligation de s'excuser auprès de la jeune femme :  

- Écoutes Kaori, j'ignore de quoi il en retourne mais j'imagine que Serena en a encore fait selon sa volonté et je tenais donc à m'excuser pour elle.  

- T'excuser de quoi ?! railla durement Kaori. C'est toi qui étais à sa place, peut-être ?!  

- Non, bien sûr que non mais ...  

- Mais rien du tout ! Je n'attends aucune excuse de ta part mais plutôt celles de ta femme alors n'utilises pas ta salive inutilement ! Et maintenant mettons nous en route avant que Saeko ne soit obligée de me coffrer pour me calmer...  

La nettoyeuse poussa un soupir excédé et passant devant ses amis, sortit en vitesse du commissariat. Elle n'avait pas informé Ryô sur l'état de sa femme mais après tout il verrait par lui-même, ce que son départ secret avait engendré sur Serena. D'ailleurs, ce dernier, l'avait déjà rattrapé et désormais marchait à côté d'elle, dans le silence le plus total. Parvenus près de la Mini, Kaori passa les clés à Ryô sans qu'il ne lui ait rien demandé. Le nettoyeur s'étonna de cette attention mais quand il croisa les pupilles de Kaori, il vit qu'elles s'étaient ternies. A coup sûr, la jeune femme devait être encore préoccupée par ce qui venait de se passer et n'avait donc pas réfléchi avant de lui lancer le précieux trousseau. Ryô se sentit blessé mais n'en dit rien, après tout qu'aurait il pu dire ?! N'était-il pas foncièrement "normal" qu'elle accorde plus de crédit à ses partenaires actuels qu'à celui qui la quitté, il y trois ans ?!  

Ils s'installèrent tout deux dans la petite cylindrée tandis que Saeko passait à côté d'eux et leur faisait signe qu'elle les suivait avec sa voiture. Finalement, deux voitures s'engouffrèrent dans la circulation saturée nipponne : ils roulèrent durant quelques minutes mais se firent complètement stoppés par les bouchons. Et puis à une telle heure de pointe, où les passant s'agglutinent sur les trottoirs, impossible de mordre sur les caniveaux ou de faire des embardées. Il fallait prendre son mal en patience, se contentait d'insulter ses conducteurs du dimanche qui semblaient s'être donnés rendez-vous et attendre que la circulation veuille bien se fluidifier.  

Ryô tapa rageusement sur le volant de la voiture puis baissa sa vitre pour qu'un peu d'air puisse entrer dans l'habitacle et essayer de dissiper l'ambiance pesante qui y planait. Il risqua un œil vers sa compagne qui avait gardé les yeux rivés sur l'extérieur : elle semblait complètement perdue dans ses pensées. Mais même dans cette position, Kaori gardait un charme attirant : elle avait retiré son blouson, dévoilant le satin de ses épaules et par la même occasion ses tatouages. Ryô n'aurait eu qu'à tendre la main pour toucher cette peau de porcelaine , pour jouer avec ces boucles rebelles qui lui balayaient les épaules, pour attraper cette petite chaîne qu'elle portait dissimulée sous son débardeur. Un concert de klaxons mis fin à son rêve éveillé et ce fut de mauvaise grâce qu'il poursuivit son périple, pour s'arrêter deux mètres plus loin. De rage, il enclencha le frein à main et lança :  

- Le prochain qui ose me klaxonner, je lui troues la peau !  

Bizarrement, cette menace n'obtint aucune réponse de la part de Kaori : Ryô se décida donc à engager une conversation plus ciblée. Il tourna un œil vers la jeune femme et l'interpella doucement :  

- Kaori ?  

- Oui, répondit la concernée en se retournant. Qu'est ce qu'il y a ?!  

- Eh bien, je ne sais pas comment te demander ça ... mais ... euh, voilà j'aimerais te poser une question?!  

- Vas-y.  

- Est-ce que tu pourrais me dire qu'est ce que sont devenus les membres de la bande durant mon absence ?!  

- Et pourquoi ?! s'étonna Kaori  

- Je vais être amené à côtoyer de nouveau des amis dont j'ignore trop de choses. Je n'ai pas envie de passer pour un gros naze ! Déjà, que mon départ n'a pas fait du bien à mon image, j'aimerais éviter de la ternir encore plus, en me comportant comme un touriste ! Tu comprends ce que j'essaie de te dire ?!  

- Je comprends mais je ne penses pas que j'ai le temps de te résumer trois années, maintenant ! esquiva habilement la nettoyeuse  

- Dis plutôt que tu ne veux pas m'en parler! fit Ryô, rageur. Tu veux me tenir éloigné, c'est ça ?!  

- Et te je voudrais te tenir éloigné de quoi ?! lui rétorqua ironiquement Kaori. Ce que j'essayais de te faire assimiler c'est qu'il va m'être difficile de t'exposer trois années de nos vies en moins de vingt minutes ... mais maintenant si tu tiens à connaître l'orientation de nos vies, je t'en prie, dis-moi par qui tu désires que je commence ....  

- Débutes par Mick.  

La nettoyeuse souffla profondément et d'un geste rapide releva ses cheveux en chignon puis se calant confortablement au fond de son siège, elle commença :  

- Tu auras pu constater que physiquement Mick comme Kazue n'ont pas vraiment changé. Et côté mental non plus : Mick est resté le même pervers qu'avant ton départ et sa douce fiancée, est encore très portée sur une utilisation intensive de la massue. Côté professionnel, ils n'ont pas connu de gros changement : Mick travaille en collaboration avec Saeko et avec l'agence sur certaines affaires tandis que Kazue vient de terminer ses études pour devenir médecin, elle devrait bientôt passer son concours et devenir l'associée de Doc à la Clinique. Mais côté personnel, il ont eut une grosse modification avec l'arrivée, il y six mois, d'une charmante héritière ...  

- Tu veux dire que Mick est papa ?! la coupa Ryô  

- Oui, lui et Kazue, sont parents d'une petite Endora : une véritable petite poupée blonde aux yeux bleus qui est adorable et tout simplement adorée par tous. Si il y a bien un groupe où elle ne risque rien c'est le notre ! On l'a protège tous depuis sa naissance, peut-être qu'on la surprotège mais tu sais que vu la situation de ses parents, deux précautions valent mieux qu'une. Kazue est peut-être la pire de toutes : elles à toujours un œil sur la petite tandis que Mick , lui, est parfaitement gaga de sa fille. Il la chouchoute, la dorlote ... c'est super attendrissant de le voir se comporter aussi amoureusement avec ce petit-être.  

- J'en reviens pas qu'ils soient parents ...  

Kaori lui répondit d'un sourire affirmatif : et oui, tandis que Ryô épousait une femme à l'autre bout de la planète, le groupe de nettoyeur connaissait sa propre révolution avec la naissance de leur petite mascotte. La jeune femme savait que cela devait le retourner de savoir que son meilleur ami , que son compagnon de beuverie, avait eu assez de courage pour devenir père. Mick ne s'était pas caché derrière de stupides peurs qui auraient pu l'empêcher de connaître le bonheur qu'était celui d'être père... Mais tout de même, Kaori ne pensait pas qu'il réagirait de la sorte, il semblait si étonné que la bande ait continué de vivre sans lui, que s'en était gênant .  

Ryô, pour sa part, n'en revenait pas : Mick était père ?! Le second plus grand pervers du Japon avait assuré sa descendance tandis que le numéro un se faisait passer la corde au cou et se noyait dans un mariage qui faisait naufrage. Comment deux personnes si semblables de caractère avaient pu avoir un avenir si différent ?! Le nettoyeur ne le comprenait pas, il s'attendait à ce que ses amis aient changé mais les proportions de leurs changements semblaient parfaitement irréalistes. Voulant en savoir plus, il se retourna vers Kaori :  

- Et Falcon ?!  

- Ah Umi et Miki ?! Et bien eux s'apprêtent aussi à connaître les joies des biberons nocturnes et des couches à gogo !  

- Ils vont être parents ?! cria quasiment Ryô  

- Allons ne cries pas comme ça voyons, continua Kaori en lui intimant de baisser d'un ton. Oui, Miki est enceinte de bientôt cinq mois mais ils ne veulent pas savoir si se sera une fille ou un garçon. Quoique si tu veux mon avis, elle le porte trop en pointe pour que se soit une fille.  

- Tête de poulpe va être papa d'un ptit mec ?! réitéra le nettoyeur, hébété  

- C'est ça ... bientôt la bande comptera un mini-Falcon ! Si tu avais vu la tête de Miki quand elle a su qu'elle attendait un enfant .... c'était si touchant ... elle ne semblait plus toucher terre, elle flottait sur un nuage, je pense qu'elle n'en revenait tout bonnement pas d'être enceinte. Ce petit qu'elle attendait depuis si longtemps : elle le voulait pour prouver au monde entier son amour sans bornes pour Umi, c'était d'un romantisme exacerbé !  

- Et Falcon a bien pris la nouvelle ?!  

- Oh non, pas sur le coup ! s'exclama Kaori. Quand Miki lui a dit qu'il allait être père, il l'a regardé sans un mot et finalement il est sorti du café dans le silence. On était présents et heureusement car il nous fallu beaucoup de forces pour consoler Miki. Pendant ce temps, j'avais envoyé Jake et Mick voir notre géant préféré pour le raisonner. Je n'ai jamais su ce qu'ils lui ont dit mais quand il est revenu, Umi avait un petit pyjama bleu avec lui. Il l'a tendu à Miki et on a tous compris qu'il acceptait pleinement son rôle de père ... Depuis ce jour, il évite toutes émotions fortes à sa femme, il est devenu d'une prévenance c'est trop drôle à voir !  

Le rire léger de Kaori emplit la petite cylindrée mais celui de Ryô ne vint pas se mêler à celui de la jeune femme. Alors comme cela Umi aussi allait être père ?! Mais qu'est ce qu'il lui arrivait ?! Ryô avait l'impression d'avoir loupé un train : il avait fallu qu'il parte pour que Kaori change radicalement, pour que Mick ait une fille, pour qu'Umi accepte d'être père ... A croire que c'était sa présence qui bloquait l'avancement de ses amis. Une peur empoisonnée vint poindre en lui, se mélangeant à la rage sourde qui grondait au plus profond de ses entrailles : il en voulait tellement à ses amis d'avoir continué à vivre, alors que lui avait vu son cœur s'arrêter depuis bien longtemps. Il était égoïste, c'était un fait mais il ne pouvait aller contre cette jalousie qui le rongeait. Il reprit d'une voix enrouée :  

- Et les autres dans tout ça ?!  

- Les autres ?! s'étonna Kaori. Euh ... tu as revu Doc, tu as donc du voir qu'il n'avait pas changé d'un pouce. Si ce n'est, qu'on le soupçonne fortement d'entretenir une relation plus qu'amicale avec le nouvelle vendeuse de l'épicerie. Mais je te rassure, cette dame a la soixantaine bien tassée, alors entre reliques ils s'entendent !  

- Et Eriko ?! continua durement Ryô  

- Eriko ?! Elle est devenue très populaire dans le monde de la mode : les plus grands mannequins veulent défiler pour elle et on s'arrache ses créations aux quatre coins de la planètes. Côté cœur, elle a rencontré un styliste il y a deux ans et depuis ils filent le parfait amour. D'ailleurs ils comptent se marier cet été ...  

- Okay, la coupa le nettoyeur de plus en plus en colère. Et les sœurs Nogami ?!  

- Reika et Saeko ?! fit Kaori que le ton de Ryô mettait mal à l'aise. Comme tu as pu le voir Saeko est devenue commissaire : elle travaille désormais avec nous et fait souvent appel à nos services. Elle a obtenu une distinction pour avoir sauver la vie de plusieurs de ses collègues et elle envisage de gagner encore des échelons dans la police. Sinon elle ne voit pas quelqu'un régulièrement mais on pense tous qu'en fait elle a des vues sur Fabian. Et que c'est réciproque. Quant à Reika ... et bien notre peste de détective est désormais une femme mariée. Elle vit au Moyen-Orient avec son époux, un riche homme d'affaire, et leur fils.  

S'arrêtant une nouvelle fois à un feu rouge, Ryô se retourna vers Kaori et s'écria :  

- Reika s'est mariée ?!  

- Et oui comme toi ... vous disiez être fous l'un de l'autre mais finalement vous vous êtes mariés chacun de votre côté ! Néanmoins, je pense qu'il a tiré le gros lot : elle a rencontré son mari alors que JFK en assurer la protection. Au début, le courant avait du mal à passer entre eux et puis finalement ... enfin voilà, il a emmené avec lui et elle vit désormais comme une princesse avec le plus beau des émirs et surtout avec le plus énergique ...  

- Énergique ?! répéta Ryô  

- Oh oui, je peux t'assurer qu'avec lui la réputation des pur-sang arabes n'était pas démentie ... c'était un vrai étalon ...  

- Tu l'as testé ?! fit le nettoyeur plus fort  

- Testé, testé ... on ne parle pas de test avec les hommes mais il est possible qu'avant qu'il ne flashe sur Reika, il ait flashé sur moi ! Et puis je n'allais pas laisser partir une amie avec un homme dont je ne connaissais rien ... maintenant j'en connais pas mal de lui ... et dire que j'aurais pu partir avec lui ... raah, j'ai été nulle sur ce coup-là.  

- T'aurais pu partir avec lui ?!  

- Ouais mais à l'époque, je n'étais pas résolue à quitter les garçons alors j'ai laissé ma place ...  

- En parlant de tes partenaires, enchaîna le jeune homme, j'aimerais ...  

- Tu ne sauras rien sur eux ! le coupa Kaori. Je ne te dirais rien sur ce que ces trois ans ont été pour moi comme je ne te dirais rien sur Jake et Fabian.  

- Pourquoi ?!  

- Pour la simple et bonne raison que je n'en n'ai aucune envie ! Je ne te demande pas qui est Serena ?! Pourquoi tu l'as épousé ?! D'accord ?! Ben pour moi c'est pareil, quand je suis devenue la partenaire de Jake et de Fabian, je ne savais rien d'eux, j'ai appris à les connaître avec le temps et je ne veux pas gâcher ce qui nous lie tous les trois pour satisfaire ta curiosité maladive ... Tiens, d'ailleurs nous sommes arrivés...  

Telle la Providence, leur point de ralliement se dressa soudain devant eux : à peine, Ryô eut il le temps de se ranger près du trottoir que Kaori était déjà descendue. Elle voulait mettre le plus rapidement possible une distance entre eux pour qu'elle ne soit pas tentée de répondre à des questions auxquelles, elle se refusait d'apporter une réponse. Le nettoyeur, décontenancé, la regarda s'éloigner avant de réagir à son tour. Coupa le contact violemment , il s'élança à sa suite avec vivacité :  

- Kaori, attends moi. Je pense que nous n'avons pas fini ...  

- Vous n'avez pas fini quoi ?! lui demanda Jake  

Ryô releva la tête pour croiser le regard gris bleuté de Jake : sa mâchoire se contracta instinctivement, surtout quand il vit que Kaori était pendue au cou de son partenaire, qu'elle avait niché sa tête dans le creux de l'épaule de ce même homme et surtout qu'elle arborait désormais un sourire apaisé . Oui, il était indéniable qu'elle était rassurée de retrouver Jake en un seul morceau : elle en avait fermé ses yeux et semblait désormais si détendue que s'en était plus que troublant ... Était-ce là la simple réaction d'une jeune femme à l'égard de son partenaire ?! Ou alors y avait-il quelque chose de plus ?! Y avait il quelque chose dans leur passé commun qui pouvait l'amener à se conduire ainsi ? Ryô la regarda un instant, se promettant de découvrir ce qu'elle lui cachait mais il fut interrompu par l'arrivée remarquée du second partenaire de Kaori. La jeune femme regarda Jake, qui lui fit signe qu'il n'était au courant de rien et ce fut en chœur qu'ils s'adressèrent à leur ami :  

- On peut savoir pourquoi tu portes une passoire sur la tête et un couvercle de poubelle accroché au cou?!  

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