Capitolo 13 :: Une unique balle ...

Pubblicato: 21-01-09 - Ultimo aggiornamento: 21-01-09

Commenti: Bonjour à tous ! Et oui, me voilà de retour sur le site après une petite période de "flottement" qui je l'avoue n'aurait pas du avoir lieu ! Mais enfin bref, je suis de retour pour poursuivre mon modeste parcours sur le site et je compte bien terminer mes fics (oui, oui, je me motive pour les terminer ! Promis !) Voici donc le fameux chapitre où l'uns de nos persos se fait malheureusement avoir ... bonne nouvelle ce n'est pas Ryô, ni Jake, ni Fab', ni Mick ... et mauvaise nouvelle ce n'est pas Serena ! Désolée ! Mais je vous laisse lire et je me prépare à recevoir vos foudres ! J'embrasse fort tous mes fidèles soutiens et j'en profite pour souhaiter (en retard mais c'est logique pour une dilétante !) un joyeux anniversaire à Kit, Kelele et Stella ! Bisous à tous et bonne lecture.

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L'apparition de cette arme de destruction massive entraîna une intense vague de silence dans le petit établissement : on pouvait seulement y entendre les cliquetis déréglés des casques des garçons à moins que ce ne fut le bruit de leurs genoux qui s'entrechoquaient. Bien évidemment, s'attaquer à une femme enceinte était beaucoup plus facile que de se mesurer à un géant de deux mètres et d'au moins cent kilos. Surtout quand ce même géant était équipé d'un arme qui allait faire bien plus de dégâts que la massue de Kaori. Les pervers, immobilisés, déglutirent difficilement et tentèrent d'opérer un repli stratégique. Malheureusement pour eux, leur nouvel adversaire semblait vouloir en découdre :  

- Je peux savoir ce que vous avez fait à ma femme ?! tonna Falcon d'une voix tranchante  

- Qui ?! Nous ?! fit Mick avec étonnement. Mais absolument rien, Umi-chou ! Figures-toi que justement nous étions là pour savoir qui avait voulu ennuyer ta douce épouse ... mais c'est bon ne t'inquiètes pas, nous avons la situation en main et nous avons déjà trouvé le coupable ...  

- Ah oui ?! fit le géant en souriant dangereusement. Et ce coupable serait ...  

- Jake, bien évidement ! s'exclama Fabian  

- Quoi ?! répliqua son partenaire. Mais j'ai rien fais moi ! Si ce n'est protéger Miki de vos pathétiques tentatives !  

- Jake ?! répéta Umi. Vous voulez dire que c'est le seul d'entre vous capable d'obtenir toutes les femmes qu'il veut, qui se serait jeté sur ma femme ?!  

- C'est sûr qu'il n'est pas le coupable idéal ... souffla discrètement Mick. Mais réfléchis ne dis t-on pas que les apparences sont trompeuses ?! Je te laisse méditer là-dessus ...  

Mick amorça alors un semblant d'esquisse en direction de la sortie avec Fabian, sauf que Falcon ne semblait toujours pas enclin à les laisser s'en sortir à si bon compte. D'une poigne ferme, il les immobilisa puis relevant la tête, il s'adressa à Jake :  

- Eh, Jake, ça t'embête vraiment si j'écrase ces deux larves ?!  

- Pas le moins du monde ! A condition, que tu m'en laisse un bout ...  

- Non, les mecs ! Vous allez pas faire ça ?! se récria Mick. On est potes ?! Okay, on a un peu abusé mais c'est pas bien grave ... Hein ?! Les gars ?!  

- Tu sais quoi , Umi , je pense qu'on pourrait leur faire une faveur ...  

- Je savais qu'on trouverait un terrain d'entente, les amis ! souffla Fabian. Vous êtes pas si cruels que ça ...  

- Du genre leur laisser dix secondes d'avance, reprit Jake en le coupant. C'est pas mal comme compromis ...  

- Je suis parfaitement d'accord avec toi, fit Falcon en souriant de toutes ses dents, je trouve même qu'on devrait leur retirer quelques secondes ...  

Le géant vint se placer à côté de son ami tout en armant son bazooka tandis que Jake, lui, sortait son Magnum de son holster. Mick et Fabian qui sentaient que la situation commençait à leur échapper, se mirent dans un curieuse position : les genoux fléchis, les mains sur les cuisses et le regard devenu combattif, ils firent face à leur assaillants. Ils commencèrent alors une danse ressemblant fortement au haka des rugbymens néo-zélandais : leurs gestes étaient précis, ils frappaient leurs cuisses ainsi que leurs avant-bras de manière rythmée en ponctuant chaque coup d'un grognement bestial. Jake et Umi, bien loin d'être impressionnés, approchèrent un peu plus de leurs victimes : ces dernières voyant que même leur danse rituelle ne pouvait parvenir à les aider, se redressèrent prestement et dans un dernier recours, crièrent à l'encontre de leurs détracteurs :  

- Approchez si vous l'osez, de toute façon nous ne craignons absolument rien avec nos casques ...  

Leur déclamation fut brutalement coupée par le bruit de de deux casques qui implosent : d'une unique balle, Jake était parvenu à détruire le casque de Fabian et à faire ricocher son tir pour qu'il atteigne en second celui de Mick. Les deux hommes, ouvrirent grand la bouche face à cet exploit qu'ils croyaient impossible : ils se tournèrent vers Kaori, leurs lèvres inférieures secouées de soubresauts navrés. La jeune femme prit la peine de les détromper sur la valeur de leur marchandise :  

- Quoi vous n'aviez pas lu la ligne en petits caractères au bas de votre notice ?!  

Les deux futures victimes adressèrent un signe négatif de la tête à leur amie, qui reprit :  

- Et bien c'était clairement écrit ... je cite : " Attention ! L'utilisation de ce casque de protection est fortement déconseillé dans le cas où l'un de vos opposants (par exemple, le mari de votre conquête) disposerait d'armes de destruction massives (comme un bazooka) ou même d'un simple gros calibre (genre Magnum ...) ..."  

- Pourquoi t'as pas lu les instructions, Fabian ?! cria Mick en frappant son disciple sur la tête. On est dans de beaux draps maintenant !  

- Attendez, continua Kaori, il y a une autre ligne ... " Dans le cas, où vous auriez quand même réussi à provoquer des hommes répondant à la description précédente et que ces mêmes hommes auraient détruit vos appareils, nous pouvons vous conseiller une chose ... "  

- Tu vois, fit Fabian, je savais que ces casques nous sauveraient la mise ! Continue , Kaori, que devons nous faire ?!  

- Euh ... c'est écrit ... " ... nous pouvons vous conseiller une chose ... courir aussi vite et aussi loin que vous le pourrez !"  

- Ah oui, quelle superbe échappatoire ! railla Mick. Bon, je pense qu'il ne nous reste plus qu'à mettre leurs conseils en application ... Au secours !  

Les deux fautifs ne demandèrent pas leur reste et s'engouffrèrent au dehors aussi vite qu'il le purent. Techniquement, Umi et Jake auraient du compter jusqu'à dix avant de s'élancer à leur poursuite mais ils savaient qu'en période de traque le pervers pouvait parcourir des distances inimaginables en un temps record ... et comme ils n'avaient pas toute leur journée devant eux ... ils se mirent à courir après leurs victimes dès que la porte du Cat's se referma. Au final, il ne resta plus dans le café que Kaori et Ryô qui s'étaient mis à l'écart pour éviter d'être enrôlés dans la tornade. La jeune femme adressa un sourire navré à son client :  

- Je suis désolée que tu aies assisté à cette scène. D'ordinaire, les garçons sont pervers mais je reconnais qu'aujourd'hui ils ont atteint des sommets !  

Kaori partit d'un rire léger tandis que Ryô s'avançait un peu plus dans le café : il inspectait chaque recoin du petit établissement pour se remémorer ses souvenirs. Il se revoyait entrer en trombe dans le Cat's, s'élancer vers la gérante la bave aux lèvres et finalement venir s'écraser au sol , touché par un plateau ou écrasé par une massue. Les visages souriants de ses amis lui revinrent en mémoire : le sourire doux de Miki, le visage inexpressif de Falcon, la tête échevelée d'une Kaori en pétard, la face perverse d'un Mick s'approchant un peu trop de sa partenaire et celle déconfite de la fiancée de ce nettoyeur ou encore la moue boudeuse de Saeko qui désire obtenir un service ...  

Tous ces expressions familières passèrent rapidement devant ses yeux : il s'avança un peu plus, toucha du bout des doigts le comptoir, se laissant imprégner par les odeurs de cafés, de gâteaux et par de plus implicites odeurs de poudre fraîche. Il se fendit d'un sourire attendri tandis que Kaori le doublait pour aller vers l'arrière boutique : elle en ouvrit la porte et d'une voix rassurante s'écria :  

- C'est bon Miki ! Tu peux venir ! Ton époux et Jake ont mis en fuite les nuisibles !  

N'obtenant aucune réponse de la part de son amie, la nettoyeuse se dirigea vers le fond de commerce : elle y trouva la barmaid appuyée contre une étagère, se tenant le ventre d'une main et expirant avec difficulté. Se rapprochant, Kaori lui demanda d'une voix inquiète :  

- Eh, qu'est ce qui se passe ?!  

- Rien ... rien ... , haleta Miki. Juste une petite crise de nerfs qui a du mal à passer ...  

- C'est les garçons qui t'ont mis dans cet état ?! s'étonna la nettoyeuse. Ils vont voir ce qu'il en coûte de s'attaquer à mon amie ...  

- Ce n'est pas de leur faute ! la coupa durement Miki. Pour une fois, ils n'y sont absolument pour rien !  

- Mais alors : qu'est ce qui t'arrives ?!  

- Pour faire simple, je suis en train de contenir ma colère ...  

- En train de contenir ta colère ?! Mais pourquoi ?! Ah... ça y est j'ai compris ... tu sais qu'il est là ...  

- J'ai senti son aura ... quoiqu'elle soit moins remarquable qu'avant ... Oh, Kaori comment as-tu pu le laisser repasser cette porte ?! Je ne pensais pas que tu serais assez stupide pour ...  

- Avant de me traiter d'idiote, laisse moi t'expliquer la situation ! la coupa une Kaori vindicative. Je ne suis pas avec Ryô par plaisir mais pour des raisons professionnelles ! Saeko a demandé à JFK de protéger la femme de Ryô ...  

- Ryô est marié ?! se récria Miki  

- Oui, il est le docile époux de l'ambassadrice Serena Andrews ... Ne crois pas que se soit facile pour moi de devoir de nouveau le côtoyer ... si tu m'avais vu la première fois que je l'ai revu ... je me suis échappée en pleurant ! Et puis, au fur et à mesure, avec l'aide de Jake, je me suis fait une raison : je ne reste avec Ryô car ma mission est de le protéger, lui et sa femme. La considération que j'ai de lui s'arrête à ce niveau ... Il est le mari de ma cliente et c'est tout !  

- Comment peux-tu avoir aussi facilement oublier ?! la questionna Miki. Comment oublier la peine que son départ a engendré ?!  

- En se tournant vers l'avenir ?! Regarde nous : toi, tu vas bientôt être une maman aimante et moi, je suis enfin devenue ce que je rêvais d'être. Je fais un job que j'aime, j'ai les partenaires idéaux et j'ai du succès auprès de la gente masculine. Tu n'as pas l'impression que cela fait un moment que nous avons oublié ?!  

Miki regarda son amie : oui, finalement Kaori avait raison. Bien que l'absence de Ryô ait été un grand malheur pour tous, ils avaient réussi le coup de maître de se récréer un existence sans la présence d'un des piliers de leur groupe. Le départ de Ryô était devenu un élément du passé, une épreuve qu'ils avaient traversé avec brio : si aujourd'hui, Kaori acceptait de nouveau la présence de cet homme à ses côtés , c'était juste pour son travail et pour rien d'autre, elle venait de clairement lui dire. La barmaid masqua un sourire face à l'attitude combative de son amie : où était passé la Kaori peu sûre d'elle, timide et réservée ?! Balayée l'ancienne personnalité de la jeune femme : aujourd'hui elle était devenue une nettoyeuse à part entière.  

Peut-être qu'avec un peu de volonté, elle parviendrait elle aussi à rester dans la même pièce que leur ancien ami, sans avoir envie de l'étriper ?! Après tout , elle devait se ménager, son médecin lui avait clairement ordonné, pour ne pas accoucher avant terme. D'un mouvement rapide, elle se redressa totalement et remettant une mèche derrière son oreille, elle dit :  

- Très bien, je crois que j'ai un client à servir ...  

Kaori se retint de lui sauter dans les bras mais alors que Miki la dépasser pour se rendre dans le café, elle murmura un "merci". La barmaid se retourna un instant, se fendit d'un doux sourire puis de la tête, elle l'invita à la suivre. Les deux jeunes femmes regagnèrent la boutique pour y trouver Falcon en train de servir des cafés brûlants à un Ryô souriant et à un Jake hilare. Kaori avisa son partenaire qui était tordu sur son tabouret puis elle remarqua ce qui le faisait autant rire ; à savoir Mick et Fabian, ligotés sur une des banquettes du café. Les deux olibrius était fermement attachés et baillônés : il se tortillaient comme deux asticots pour essayer de se dégager mais apparemment il n'y avait rien à faire .  

La nettoyeuse esquissa un franc sourire avant de rejoindre son partenaire au comptoir. Ryô et Jake s'étaient installés de telle façon qu'ils avaient laissé une place vacante entre eux deux, place que Kaori se décida à occuper. Sans qu'elle n'ait rien commandé , Falcon lui servit un cappucino et s'en retourna à sa machine à café. En passant, le géant remarqua que son épouse était plantée sur le seuil de la porte de communication : elle regardait Ryô avec un air contrarié en se tenant le ventre. Pour sûr, la grosse colère n'était pas loin : ne voulant pas que sa femme se fasse du mal ou fasse du mal à leur progéniture, Umi se rapprocha de Miki, et lui souffla à l'oreille :  

- Miki ... calmes-toi, je t'en prie.  

- Me calmer ?! Comment veux-tu que je sois calme avec Ryô devant mes yeux ?!  

- En prenant sur toi , murmura Umi d'une voix calme. Ecoutes pour une fois, essaie de temporiser ton tempérament de feu : tu l'as senti comme moi , l'aura de Ryô est très diminuée. Elle paraît bien pâle à côté de ce qu'elle était ... je sais que tu lui en veux , je lui en ai voulu aussi mais s'il y a une chose que la vie m'a appris c'est que notre existence est bien trop courte, pour qu'on ne perde du temps à l'empoisonner avec des querelles futiles.  

Tu crois que je ne ressens rien vis à vis de lui ?! Détrompes toi, cette histoire me touche autant qu'elle te touche mais mon passé de mercenaire me rappelle qu'il ne faut pas s'arrêter sur un sentiment aussi néfaste que la rancœur ...  

Compares un instant ce qu'est devenu Kaori et ce qu'est devenu Ryô : Kao est devenue plus sûre d'elle, que se soit personnellement ou professionnellement, elle assume désormais ce qu'elle est et semble avoir trouvé l'équilibre avec ses partenaires. Ryô, lui, me semble bien lassé par son existence : je ne retrouve plus en lui le pervers qui te sautait dessus ou tout simplement ce mercenaire qui était mon ami. Mick m'a glissé à l'oreille que notre acolyte était désormais un homme marié mais que son mariage battait de l'aile. Je connais Ryô ... il n'aurait pas épousé une autre femme que Kaori s'il n'y avait pas été contraint ... je ne saurais dire pourquoi mais je sens que cette union cache bien des secrets ... ces trois années d'éloignement l'ont rendu si faible que j'en aurais presque pitié pour lui ... il a du se passer quelque chose, j'en suis sûr et certain ... et tant que je ne saurais pas de quoi il en retourne, je ne me permettrais pas de juger Ryô. Alors, je t'en prie, met de côté ton ressentiment : Kaori, Mick et moi nous l'avons bien fait ... pourquoi pas toi ?!  

La future maman resta bouché bée de la répartie de son époux : tout d'abord pour la simple et bonne raison que les fois où Umi parlait autrement que par onomatopées étaient extrêmement rares mais surtout car ce qu'il venait de dire était d'une réelle justesse. Elle ne pourrait certainement jamais oublier ce que Ryô avait fait mais elle pouvait faire un effort : faire l'effort d'effacer ce souvenir de sa mémoire, de regarder de nouveau son ami dans les yeux, de lui offrir un sourire ou tout simplement de le laisser revenir parmi eux. Bon, elle admettait que si elle était amenée à rencontrer la femme de Ryô, elle ne savait pas bien comment elle réagirait mais elle aviserait. Elle composerait avec la personnalité de celle qui se faisait aujourd'hui appeler "Madame Saeba" : en plus, ils s'amuseraient sûrement puisque cette femme avait l'air d'être la pire peste de l'univers ... oui, pour une fois elle pourrait passer ses nerfs de femme enceinte sur une autre personne que Fabian ou que Mick.  

Prenant une profonde bouffée d'air, Miki se retourna vers le comptoir et prenant sa cafetière dans la main, proposa avec un sourire engageant :  

- Ryô, veux-tu un autre café ?  

Le nettoyeur releva la tête vers son amie : cette dernière le regardait avec gentillesse avec un regard dépourvu de toute animosité. Il s'étonna un instant de cette réaction : il n'avait jamais douté que Miki étant l'une des plus proches amies de Kaori, elle devait lui en vouloir tout autant que sa partenaire . De plus, la barmaid était connue pour son tempérament explosif : elle disait ce qu'elle pensait au moment où elle le pensait, sans prendre de détours inutiles , elle préférait dire franchement ce qu'elle avait sur le cœur. Sauf que là, elle se comportait comme son parfait opposé : elle ne lui avait fait aucune remarque sur sa présence en ces lieux, ne lui avait jeté aucun regard accusateur et se tenait devant lui, prête à lui resservir un café. Il était sûr qu'Umi ainsi que Kaori devait lui avoir fait la morale ...  

- Je veux bien, merci. répondit simplement Ryô en lui tendant sa tasse  

Miki versa une nouvelle tasse au nettoyeur tandis que le carillon de l'entrée se mit à tinter, suite à l'arrivée de Saeko. La commissaire pénétra dans l'établissement en adressant un bonjour enjoué à ses amis tenanciers. Machinalement, Umi lui servit son expresso pendant qu'elle s'installait sur l'un des hauts tabourets . Une fois qu'elle fut correctement placée , Kaori lui demanda :  

- Au fait , tu étais passée où ?! Je croyais que tu nous suivais ...  

- Je suis retournée au commissariat ! lui répondit son amie. J'ai juste eu une intuition que j'ai voulu confirmer ...  

La nettoyeuse regarda la commissaire suspicieusement : le regard de Saeko ne voulait rien dire de bon quant à cette fameuse intuition. Elle avait du découvrir quelque chose qui concernait leur affaire et cela semblait avoir une importance de taille. Il faudrait qu'elles s'isolent pour pouvoir en parler calmement : Kaori allait le proposer à Saeko , quand la cloche se remit à tinter pour annoncer l'entrée des trois protagonistes manquants. Serena entra dans le café en jetant des coups d'oeils mal assurés un peu partout autour d'elle , derrière elle , Ava avait gardé les yeux rivés sur le bouts de ses chaussures , ne s'étant risquait qu'à une maigre œillade en direction des tenanciers . Pour finir, Peter pénétra à son tour dans l'établissement , les bras remplis de divers paquets de boutiques de luxe. Soupirant, il les déposa sur la banquette la plus proche et dans un sourire lança à l'assemblée :  

- A tous, bonjour ! Je me présente Peter Andrews ! Et voici ma sœur , Serena et son bras droit , Ava .  

- Peter ! gronda furieusement Serena . Je suis capable de me présenter seule ! Et quand bien même, quelqu'un d'autre devrait le faire à ma place, la convenance veut que se soit mon époux qui le fasse ... Ryô ?  

- Ouais, ouais, je sais ... Les amis je vous présente ma femme, Serena ...  

Miki et Falcon détaillèrent avec attention la nouvel arrivante : Serena était l'archétype de la princesse de conte de fée , non en fait elle était l'archétype de la méchante belle-sœur de la princesse de conte de fée ! La blondeur de ses cheveux était tout sauf naturel tandis que les formes de son corps semblaient avoir reçu une aide providentielle de la médecine. Ils connaissaient tous les penchants de Ryô pour les bimbos siliconées et aux cerveaux inexistants mais il savait encore mieux que jamais au grand jamais leur ami ne se serait enticher d'une pareille caricature . Il l'avait toujours dit , il n'aimait pas forcément les jeunes femmes blondes , leur préférant les brunes explosives ou les rousses pétillantes. De plus , le caractère de Serena était l'opposé de ce que Ryô supportait . Miki en vint à se demander comment leur ami pouvait avoir épousé une telle femme ?!  

Finalement peut-être que Umi avait raison : il devait y avoir sous cet union quelque chose qui justifiait ce choix ! Et ce quelque chose n'était apparemment pas un amour sans bornes ...  

Se baissant légèrement vers Kaori, la barmaid lui souffla :  

- Alors c'est elle la femme de Ryô ?!  

- Eh oui ... ne me demande pas comment ni pourquoi, je ne parviens pas à me l'expliquer moi-même !  

Les deux jeunes femmes échangèrent une œillade complice tandis que Serena venait rejoindre son mari pour lui donner un baiser fougueux. Par pudeur ou par prudence, tous détournèrent ensemble leurs têtes : Kaori qui était assise juste à côté de Ryô préféra se tourner vers Jake pour ne pas assister à ce qu'elle s'imaginait être traumatisant . Elle en avait déjà assez vu le matin même sans qu'elle n'en redemande : une vision horrible par jour lui suffisait amplement !  

Ryô ne se sentait pas en meilleur état que son ex-partenaire : décidément il n'appréciait vraiment pas les élans affectifs de sa femme, surtout quand cette dernière les faisait en public . Il repoussa fermement les assauts labiales de sa femme, en la fusillant du regard :  

- Serena ! Nous ne sommes pas tout seuls ...  

- Je ne vois pas en quoi cela te dérange ?! S'embrasser en public est une chose parfaitement normal pour un couple ! Et puis tu pourrais te montrer un peu plus enthousiaste de me voir : je te signale que j'ai réchappé de peu à un meurtre en bonne et due forme !  

- Je ne crois pas que le terme "réchapper de peu" soit le plus approprié, intervint Jake. Vous n'aviez tout de même pas une arme braquée sur la tempe !  

- Mais c'est du pareil au même ! se récria l'ambassadrice  

- Alors là je vous arrête ! fit Kaori en se mêlant brusquement à la conversation. Primo, rien n'équivaut la peur que l'on ressent quand une arme est braquée sur vous et je peux vous l'assurer car pas plus tard que ce matin, j'avais un pistolet collé à mon front ! Secundo, il m'étonnerait que Jake vous aurait laissé vous faire tuer sans intervenir ! Je connais mon partenaire et je sais qu'il préfèrerait mourir plutôt que de perdre un client ! Et tertio, je vous ferais remarquer que si vous étiez sagement restée à l'appartement, il ne vous serez absolument rien arrivé ! C'est vous qui teniez tant à aller faire ces photos, je vous avais prévenu, vous ne m'avez pas écouté et vous en avez payé les pots cassés!  

Serena encaissa douloureusement les remarques de Kaori : le regard de l'ambassadrice se fit haineux tandis que ses lèvres se pinçaient à l'extrême. Elle supportait de moins en moins l'aplomb de cette garde du corps, elle supportait encore moins bien le fait de se voir présenter ses quatre vérités de la sorte. Sauf que les humeurs de sa cliente, Kaori en avait soupé : que Serena se comporte comme la petite fille pourrie gâtée qu'elle était , passait encore , mais qu'elle mette volontairement Jake en danger et que par la suite, elle ose prétendre qu'il ne l'avait pas correctement protégée, alors là s'en était trop pour la nettoyeuse !  

- Je ne vous permet pas de me parler de la sorte ! gronda Serena. Jusqu'à preuve du contraire c'est moi la cliente et l'adage veut que le client soit roi !  

- Ne confondez pas notre boulot avec celui des lèches-bottes qui vous déroule le tapis rouge dans toutes les boutiques hors de prix que vous affectionnez ! lui rétorqua aigrement Kaori. Vous n'êtes pas une reine et je ne suis pas votre esclave ! J'ai en mémoire une certaine conversation que nous avons déjà eu à ce sujet : je vous avais clairement dit que si vous ne suiviez pas mes règles, vous pourrez vous trouvez d'autres gardes du corps ! Et qu'avez-vous fait dès le lendemain matin ?! Le parfait contraire ! Vous vous êtes jetée dans la gueule du loup en y entraînant mes partenaires ! Et après vous venez vous plaindre ?! Vous devriez plutôt être reconnaissante envers Jake pour vous avoir sauver la mise parce que franchement vous ne méritiez pas qu'on vous aide !  

A la fin de sa brillante répartie, Kaori se releva de son tabouret pour se diriger vers la salle de tir : cette Serena de malheur lui mettait vraiment les nerfs en boule et il fallait mieux qu'elle aille se défouler sur des cibles en carton que sur la petite cervelle de sa cliente ! Se faisant elle passa juste devant l'ambassadrice qui tandis que la jeune femme la frôlait, murmura entre ses dents :  

- Je vous préviens, Mademoiselle Makimura, si jamais vous me reparlez de la sorte ...  

- Vous allez me faire quoi ?! lui rétorqua à mi-mots Kaori en s'arrêtant à sa hauteur. Sachez Madame Saeba que vos pseudos menaces ne me font absolument rien ! Si vous ne supportez pas que la vérité vous soit mise en face alors autant que vous vous en alliez ...  

- Ça vous arrangerais bien que je parte, comme cela vous pourriez profiter de Ryô ! Sauf que ce n'est pas demain la veille qu'une nettoyeuse de seconde zone me chiperas mon mari ! Que vous le vouliez ou non c'est à mon doigt que Ryô a passé une alliance ...  

- Mais je m'en fous royalement que vous soyez l'épouse de Ryô ! soupira Kao. Il a toujours eu des mœurs amoureux déconcertants alors si cela vous plaît d'être en tête de son tableau de chasse , grand bien vous en fasse !  

La nettoyeuse toisa sa cliente avec un petit sourire triomphant : si Serena ignorait que Ryô avait été nettoyeur, elle devait aussi ignorer qu'il était le fameux "Etalon de Shinjuku" ! Elle ne devait pas connaître le passé de pervers de son mari sinon elle n'aurait pas cette air ahuri collé au visage. Kaori savoura doucement sa victoire tout en se dirigeant vers la porte menant vers le sous-sol mais sa cliente qui ne voulait pas en rester là , la doubla soudainement et venant placer son index sous le nez de sa protectrice , cracha :  

- Je ne sais pas de quel "tableau de chasse" vous parlez mais sachez que vous ne savez absolument rien de mon homme ! Lui et moi somme fusionnels, je sais tout de lui et il sait tout de moi !  

- Ouais c'est ça, vous savez tout sauf le plus important ... ne put s'empêcher de murmurer Kaori  

- Vous avez dit quelque chose ?! minauda Serena en se détournant  

- Oui, j'ai dit ... Attention !!  

Kaori se jeta alors devant sa cliente, les bras en croix, juste avant que la baie vitrée du Cat's ne soit fendue par une balle. Le projectile siffla dans l'air pour venir toucher en pleine poitrine la nettoyeuse : sous la violence du choc, le corps de la jeune femme se cambra vers l'arrière, coupant brutalement sa respiration. Une espèce de cri essoufflé vint mourir au seuil de ses lèvres : ses genoux se dérobèrent brutalement sous son poids, elle sentit son corps s'affaissait sur lui-même puis le contact du sol dur et froid sur sa peau. Sa tête se mis à tourner : sa vue se brouilla et elle ne put que murmurer avant de sombrer dans l'inconscience :  

- Jake ...  

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