Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: Indiana

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 18 capitoli

Pubblicato: 04-02-08

Ultimo aggiornamento: 28-03-12

 

Commenti: 283 reviews

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GeneralRomance

 

Riassunto: Après une affaire douloureuse, Ryô à préféré partir en laissant Kaori dans le coma... Trois ans plus tard, ils se retrouvent l'un face à l'autre sauf que bien des choses ont changé. Entre les mariages, les nouvelles associations, les menaces de mort, le tandem City Hunter n'a plus aucune raison d'exister...et pourtant...

 

Disclaimer: Les personnages de "Que les temps changent " sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Que les temps changent

 

Capitolo 14 :: Une coopération décisive

Pubblicato: 27-03-09 - Ultimo aggiornamento: 27-03-09

Commenti: Coucou tout le monde ! Alors je sais que ce chapitre s'est longtemps fait désirer mais je vous promets que cette attente n'était pas injustifiée ! J'ai été obligée de réecrire les trois quart du texte parce que la fin était vraiment navrante et que je ne me voyais pas vous soumettre un tel texte ! Que voulez vous je suis dilétante mais je suis aussi maniaque ! Les deux réunis ne font pas des merveilles ! lol Enfin bref, je m'excuses encore une fois de mon retard et je tenais à remercier mes fidèles soutiens qui n'ont eu de cesse de se manifester ! A celles qui ont eu recours à la menace (je ne balance pas mais elles se reconnaîtront ...) et à celles qui sur le fofo m'ont motivé (pour ne pas dire harceler) jusqu'à aboutissement ! Merci donc à toutes ! Allez je me tais et vous laisse à votre lecture !

 


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L'attaque avait laissé un curieux silence dans l'établissement : personne n'avait senti de présence malsaine, personne n'avait prévu ce qui allait arriver. Aucun des nettoyeurs présents n'était parvenu à anticiper le coup de feu. Ils n'avaient pu que voir la balle fendre la vitre du Cat's, sifflait dans l'air et venir se nicher dans la poitrine de Kaori.  

 

La première qui réagit vraiment fut certainement Serena qui voyant le corps de Kaori s'effondrer à ses pieds, se mit à crier d'une voix suraigüe qui eut pour effet de réveiller les nettoyeurs abasourdis. D'un geste brusque, Jake repoussa son tabouret pour se précipiter aux côtés de sa partenaire : il savait que se faisant il se mettait consciemment dans la ligne de mire de leur assaillant mais il n'en n'avait que faire, Kaori se trouvait inconsciente au sol et c'était là sa priorité. Il connaissait cette règle tacite qui régissait le monde des mercenaires et qui voulait que sur le champ de bataille, les sentiments n'étaient pas de mise mais ils n'étaient pas sur un champ de bataille et il n'avait aucune envie de taire le sentiment de peur panique qui étreignait son être.  

 

Fabian qui était jusque là toujours ligoté aux côtés de Mick, se défit de ses entraves rapidement et vint se poster, arme au poing, près de la baie vitrée. Un regard circulaire sur l'extérieur lui confirma que leur ennemi avait déguerpit : rengainant son revolver, une question s'imposa à son esprit.  

 

Pourquoi cet ennemi, quel qu'il soit, s'était-il contenté de tirer un seul coup ?!  

 

Il avait du bien voir qu'il avait touché Kaori ... alors pourquoi n'avait-il pas profité de la diversion qu'il venait de créer ?!  

 

Cette affaire commençait à prendre une tournure bizarre que Fabian n'affectionnait en rien : se retournant vers ses partenaires, il se jura d'en toucher deux mots à Jake avant qu'un drame n'arrive ...  

 

Sauf qu'à l'heure actuelle, Jake avait d'autres préoccupations plus importantes que les intuitions de Fabian : il était penché sur le corps inerte de Kaori, l'oreille collé contre les lèvres de la jeune femme pour essayer d'entendre une quelconque respiration sortir de sa cavité buccale. Mais rien, absolument rien : il se saisit brusquement du poignet de la nettoyeuse, cherchant son pouls mais là encore, il ne sentit strictement rien .  

 

Affolé, il allongea correctement Kaori sur le dos tandis que Mick venait se glisser à ses côtés : Jake inclina légèrement la tête de sa coéquipière vers l'arrière juste avant de souder sa bouche contre celle de Kaori et de commencer à lui insuffler de l'air. Mick attendit patiemment que son ami se relève et dès que se fut chose faîte, il entama un massage cardiaque. Les deux hommes se relayaient : l'un soufflant tout ce dont il était capable et l'autre s'épuisant à appuyer des points stratégiques.  

 

Falcon, qui s'était lui aussi baissé aux côtés des garçons, tenait l'un des poignets de Kaori dans sa grande main, attendant de sentir une pulsation salvatrice. Les minutes s'écoulaient et la jeune femme ne semblait pas vouloir se remettre : Jake haletait et manquait d'air à force de souffler tel un damné dans la bouche de sa partenaire. Mick, pour sa part, suait à grosse gouttes : il mettait toute l'énergie qu'il avait en lui dans son massage. Il s'interdisait de fatiguer car tout comme Jake, il refusait de voir Kaori mourir maintenant : ce n'était pas son heure, elle ne pouvait pas finir aussi bêtement, elle ne partirait pas tant qu'ils seraient là !  

 

Logiquement, les deux hommes se fatiguèrent très vite : leurs impulsions devinrent rapidement moins précises, ce qui rendait la survie de Kaori compromise. Ce fut pourquoi Jake se retourna vers son partenaire et vers Ryô puis d'une voix autoritaire leur lança :  

 

- Venez nous remplacer ! Fabian, tu souffles pendant que Ryô, vous la massez !  

 

D'un même mouvement, Fabian et Ryô acquiescèrent en venant se positionner aux places respectives de Jake et Mick. A nouveau, l'un des partenaires de Kaori se pencha sur elle pour lui prodiguer de l'oxygène tandis que Ryô avait placé ses mains entre les seins de la jeune femme, y appuyant fermement à un rythme soutenu. Le regard dur, il attendait que Fabian se relève pour presser la cage thoracique de son ex-partenaire : à cet instant précis, il n'y avait plus aucune tension dans l'air, plus aucun regret ou remord.  

 

Il n'y avait qu'un nettoyeur qui tentait de sauver la vie de celle qui avait été sa partenaire ...  

 

Jake qui s'était relevé, scrutait l'avancement du sauvetage d'un œil inquiet : il aurait du sentir l'attaque arriver, il aurait du être en mesure de protéger sa partenaire. Il y avait trois ans, Kaori et lui s'étaient faits la promesse de se protéger mutuellement et de continuer leur chemin ensemble ...  

 

Elle n'allait quand même pas le laisser maintenant ?! Elle n'avait pas le droit d'abandonner, elle n'avait pas droit de les quitter comme ça ! Le nettoyeur contracta sa mâchoire à l'extrême : il s'en voulait tellement de n'avoir pas su la protéger !  

 

Lentement, il se retourna vers Saeko qui assistait impuissante à la tentative de réanimation de son amie :  

 

- Saeko, ramènes nos client à l'appartement . Restez-y, jusqu'à ce que nous revenions.  

- Mais Jake ... tenta de protester la jeune femme  

- Pas de mais ! la coupa brusquement le nettoyeur. Votre présence n'est pas utile en ces lieux ! Ne t'inquiètes pas, je ne compte pas rentrer sans Kaori !  

 

La commissaire jeta un regard perdu à son ami mais la détermination qu'elle put lire dans les prunelles qui lui étaient opposées, lui redonna de l'assurance. Elle acquiesça d'un mouvement de la tête en poussant Serena, Peter et Ava vers la sortie. Les trois clients encore sous le choc montèrent sans rechigner dans le coupé de la jeune femme et ce fut dans un puissant vrombissement que la voiture quitta le champ de vision des nettoyeurs. Quand Jake fut sûr que Saeko était belle et bien partie, il se dirigea vers Miki qui se tenait le ventre en expirant difficilement : il la saisit par les épaules et vint la caler contre son torse.  

 

Doucement, très doucement, il entreprit de calmer les soubresauts apeurés de son amie :  

 

- Calmes-toi Miki ... il ne faudrait pas que tu accouches maintenant, lui chuchota t-il. Va dans la réserve ... Kaori ne risque rien ...  

 

La barmaid releva un visage baigné de larmes vers le jeune homme : il avait raison, elle devait se calmer sinon le bébé ne tarderait pas à montrer le bout de son nez et un accouchement était la dernière chose dont ils avaient besoin. Ravalant ses sanglots, elle se dirigea vers le fond de commerce, escortée par Jake qui s'assura de bien refermer la porte derrière la tenancière.  

 

Une fois Miki mise en sureté, il revint vers Kaori qui pâlissait de minute en minute : Fabian continuait à faire du bouche à bouche à la jeune femme tandis que Ryô massait énergiquement la poitrine féminine. D'une pression sur l'épaule, Jake fit se pousser son partenaire pour prendre le relais : le nettoyeur retomba à genoux, prenant le visage de sa partenaire entre ses mains et venant apporter son oxygène à ce corps inanimé.  

 

Il sentait ses poumons lui brûler et la tête lui tourner tant il mettait d'ardeur dans chaque expirations mais il s'en contrefichait car seul le fait de faire revenir sa partenaire comptait à ses yeux. Ryô, quant à lui, continuait son massage comme si ça vie en dépendait : il ne pouvait pas perdre Kaori de nouveau, bien que leurs liens aient perdu de leur éclat, il ne voulait pas s'éloigner à nouveau d'elle, il ne laisserait pas ce fossé morbide les séparer ...  

 

Soudainement, alors que Jake venait de recoller sa boucher contre celle de Kaori, il sentit un léger souffle arriver sur ses lèvres. Il se releva et d'un regard questionna Falcon qui ébaucha un sourire franc. Ryô regarda Jake puis regarda Falcon, ne comprenant pas tout de suite ce que cet échange signifiait mais quand il ressentit un imperceptible mouvement sous ses doigts, il en saisit la portée.  

 

Doucement, Jake s'éloigna de la jeune femme pendant que Umi s'écriait d'une voix claire :  

 

- La petite revient ! Je sens son pouls ! Il est faible mais ça devrait aller ... Il faut la conduire immédiatement chez Doc !  

 

Les cinq hommes qui venaient de se relayer sans relâche autour de la jeune femme poussèrent à l'unisson, un soupir de soulagement. Leurs muscles se détendirent instantanément, leurs visages se décrispèrent alors que Falcon reposait doucement la main de Kaori. Néanmoins, et ils l'avaient tous remarqué, le débardeur blanc de la jeune femme s'était teinté d'un rouge suspect pendant l'intervention : la tâche sanguinolente partait d'un peu plus haut que son sein gauche et se propageait en direction de son bas-ventre.  

 

La provenance de cet épanchement ne faisait aucun doute, ce fut pourquoi Falcon prit doucement la jeune femme entre ses grands bras et vint la déposer sur le comptoir que Fabian venait de dégager.  

 

D'un geste précis, Jake commença à remonter le bas du débardeur de sa partenaire : il fit apparaître lentement la peau laiteuse de Kaori qui avait gagné une coloration ensanglantée. Le sang avait rendu le tissu poisseux et les mains de l'infirmier de fortune se retrouvèrent rapidement recouverte par le liquide chaud. Enfin, il parvint à retirer le haut de sa partenaire : la jeune femme était désormais poitrine à l'air, sa respiration lente et saccadée transpirant sur son épiderme, ce qui ne fit que rappeler l'urgence de la situation.  

 

Revenant au-dessus de sa partenaire, le jeune homme put constater comme tous les autres que Kaori avait été touchée juste au niveau du cœur : l'impact était si rapproché du précieux organe qu'il semblait parfaitement logique que la jeune femme ait eut beaucoup de mal à reprendre ses esprits.  

 

Néanmoins, et c'était certainement en ça que résidait la survie de Kaori, l'impact de la balle avait été légèrement arrêté par un petit médaillon, de forme ovale, à demi-caché par le sang. L'objet ressemblait alors à un croissant de lune venant de se former : la partie gauche du médaillon ayant été emportée par la balle et se retrouvant certainement avec la munition, dans le corps de Kaori.  

 

Avisant le petit morceau argenté restant, Fabian releva la tête vers Jake : ils savaient tous deux d'où venaient ce pendentif, qui l'avait offert à Kaori et ce qu'il représentait pour la jeune femme. Très souplement, ils soulevèrent la tête de leur partenaire et tandis que l'un maintenait le cou de la nettoyeuse, le second faisait glisser la petite chaîne.  

 

Une fois qu'il eut retiré le collier béni, Jake le serra fermement entre ses doigts : il lui devait la vie de sa partenaire, certes elle était blessée mais grâce à ce maigre objet le coup ne lui serait pas fatal. Il remercia cette force inconnue qui avait poussé Kaori a passé cette chaîne à son cou tandis que Ryô le fixait curieusement. Quand Jake avait retiré le débardeur de sa partenaire, Ryô avait bien entendu était surpris par la perfection du buste de la jeune femme tout comme il l'avait été par la finesse de la dentelle du soutien-gorge qu'elle portait mais il l'avait été encore plus par cette chaîne qu'elle portait autour de son cou ...  

 

Cette chaîne qu'il avait déjà remarqué durant leur trajet, cette chaîne avec laquelle il avait eu envie de jouer, cette chaîne autour de laquelle était un médaillon qu'il ne connaissait pas. Un simple pendentif en argent qui était le genre de bijou qu'un amoureux romantique offrirait à l'élue de son cœur pour lui signifier la portée de ses sentiments. Le nettoyeur en vint à se demander les raisons qui avaient poussé son ex-partenaire à posséder un tel objet.  

 

De même, il aurait aimé savoir qui lui avait offert ce médaillon ?! Sûrement pas une de leurs amies ! Non, ce n'était pas le genre de cadeau qu'une femme faisait à une autre ! Cela ne pouvait être qu'un cadeau venant de la part d'un homme : Mick ?! Non, ce n'était pas son genre ! Ryô le voyait plus offrir à Kaori, de la lingerie fine qu'un pendentif aussi raffiné. Fabian ?! Non, le nettoyeur ne pensait pas que le potentiel amant de Kaori puisse être Fabian. Elle lui avait dit elle-même que Fabian avait des vues sur Saeko. De plus, pour ce qu'il en avait vu, il semblait que ces deux-là entretenait une relation qui tenait plus du fraternel que du passionnel.  

 

Mais Jake ...  

 

Jake, lui, pouvait facilement être celui qui lui aurait offert cette parure. Après tout, ils partageaient la même chambre, semblaient bien plus proches que de simples partenaire et avaient entre eux un quelque chose qui laissait Ryô dubitatif ...  

 

Comme pour confirmer ses soupçons, il vit Jake ouvrir le pendentif rescapé avec une facilité déconcertante : le jeune homme regarda à l'intérieur juste avant de se fendre d'un sourire attendri. Il referma les deux pans du bijou, permettant ainsi à Ryô d'apercevoir une inscription, gravée sur l'une des faces. Quelques mots qui éveillèrent la curiosité du nettoyeur : que voulaient dire ces mots ?  

 

Il essaya de distinguer les lettres gravées mais il n'en eut pas le temps car Jake fourrait déjà le médaillon dans sa poche tandis que Mick lançait à ses amis :  

 

- Je ne voudrais pas vous affoler mais elle perd énormément de sang ! Il faut que l'on stoppe l'hémorragie !  

 

Reprenant conscience de la réalité, Ryô se précipita au côté de sa partenaire : Kaori devenait blanche au possible, toujours étendue sur le bar du Cat's, et son sang s'écoulait abondamment le long de son corps. Il fallait immédiatement arrêter le saignement sinon il ne restait que peu d'optique de survie à la jeune femme, ses deux partenaires l'avaient bien compris et ce fut pourquoi se plaçant face à face ils s'apprêtèrent à intervenir. Mais la voix dure de Ryô les en empêcha :  

 

- Je m'en occupe !  

 

Les quatre hommes relevèrent la tête vers un nettoyeur plus que déterminé qui tout en balançant sa veste sur l'une des banquettes du café, contourna le comptoir pour venir se placer juste au-dessus de la blessure de Kaori. En un coup d'œil, il avisa l'étendue des dégâts juste avant de commander :  

 

- Il me faut des tissus propres et de quoi panser cette plaie !  

 

La ton de Ryô n'admettait aucune répliques, ne permettait aucune réponse et d'ailleurs il n'en obtint pas, les nettoyeurs ayant compris qu'ils n'avaient plus en face d'eux Ryô Saeba le client de JFK mais plutôt Ryô Saeba, le nettoyeur, le grand City Hunter. Cet homme dégageait une telle assurance face à la situation qu'il n'y avait plus de place pour la panique dans les esprits de ses opposés : le doute n'était plus permis, il avait donné des directives et il fallait les suivre pour que la jeune femme s'en sorte.  

 

Falcon ainsi que Mick s'éclipsèrent donc par la porte de derrière pour aller chercher le matériel requit tandis que Ryô reprenait :  

 

- Jake, je vais avoir besoin de vous ...  

- J'ai compris ... le coupa Jake en retirant lui aussi son blouson. Fabian va chercher la voiture et amène-la devant le Cat's !  

 

Le jeune espagnol hocha la tête à l'énonciation de l'ordre de son partenaire et partit en courant chercher leur berline qui était garée deux rues plus loin. Alors que la porte de l'entrée se refermait, celle de l'arrière boutique se rouvrait sur Umi et Mick qui revenait les bras chargés de serviettes en tout genre. Ryô s'en saisit d'une et l'appliqua sur la blessure de Kaori : il l'y maintenait avec force pour comprimer l'épanchement sauf que le flot sanguin était bien trop important pour qu'une maigre serviette éponge ne le tarisse.  

 

Quand le tissu fut complètement imbibé, Ryô le retira vivement et le balançant plus loin, laissa la place à Jake qui a son tour, plaça un tissu propre sur la poitrine de sa partenaire. Le jeune homme pressa avec vigueur le maigre rempart sur la blessure, qui continuait de saigner abondamment : ses muscles se tendaient à l'extrême déformés tant par l'effort comme par la peur. Il laissa sa compresse se souiller entièrement avant de la retirer et de permettre à Ryô d'en appliquer une nouvelle.  

 

Ce fut ainsi, que tour après tour, les deux hommes se relayèrent au-dessus du corps inerte de Kaori pour freiner l'hémorragie. Ils venaient de parvenir à la réguler un peu quand Fabian revint dans le café, le souffle court :  

 

- C'est bon ! On peut y aller !  

- Très bien ... fit Ryô en maintenant sa compresse. Jake, je vais continuer à appuyer pendant que vous, vous allez prendre Kaori dans vos bras !  

- Pas de soucis ! lui répondit Jake en plaçant doucement ses bras sous le corps de sa partenaire  

- Attention, à trois ... un ... deux ... et trois !  

 

D'un coup bref, Kaori se retrouva dans les bras de Jake : le tee-shirt du jeune homme se salit entièrement du sang de sa partenaire mais cette futile considération ne semblait pas le toucher plus que ça puisque le nettoyeur attendait seulement que Ryô fasse le tour du comptoir et qu'il replace sa main sur la poitrine de Kaori. Ce fut dans cette position que les deux hommes, marchant de front, sortirent du café et avec l'aide de leurs amis, mirent Kaori dans la voiture.  

 

Ils s'étaient installés de telle façon à ce que la jeune femme puisse avoir la tête reposant sur le genoux de Jake tandis que ses jambes se trouvaient sur ceux de Ryô. Fabian avait pris le volant et Mick s'était glissé sur la place passager avec un poche pleine de serviette propres : le jeune espagnol démarra en trombe en direction de la clinique du Doc, en évitant de justesse la collision avec une autre voiture.  

 

L'ambiance qui régnait dans la berline n'avait rien de paisible : Fabian était tellement concentré sur sa conduite sportive qu'il n'en parlait plus, Mick se chargeait de balancer des serviettes propres aux garçons à l'arrière, ces derniers s'occupant uniquement de la survie de Kaori. La tension ambiante les maintenait, tous les quatre, dans un état d'anxiété oppressant qui les faisait suer à grosse gouttes. Il suffisait d'une demi-seconde pour que Kaori passe de l'autre côté de la barrière, il suffisait d'une erreur de leur part pour que Kaori les quitte à tout jamais ...  

 

Cette perspective funeste étreignait leur être et ce fut avec un soulagement non dissimulé que les nettoyeurs virent le bâtiment du Doc se profilait au loin. Dans un crissement de pneus, la voiture se gara au pied de la Clinique : Doc les attendait, certainement prévenu par Falcon, un brancard à ses côtés.  

 

Fabian se dépêcha de descendre pour que lui et Mick puissent faire sortir Kaori de la voiture. Très doucement, il la firent glisser vers la portière et encore plus doucement il la placèrent sur le brancard aux côtés de médecin : Doc laissa promener son regard sur le corps de Kaori, soulevant la serviette qui était encore sur la blessure. Il réprima une grimace à la vue de l'épanchement et de la profondeur de l'impact puis commanda aux garçons de l'aider à pousser le brancard vers la salle d'opération.  

 

Finalement, Kaori et le Doc passèrent derrière une grande porte battante que les nettoyeurs n'eurent pas le droit de franchir pour des raisons d'hygiène. Malgré tout avant de totalement disparaître, le médecin interpella Mick :  

 

- Mick ! Appelle Kazue et dis lui de venir immédiatement ! Je vais avoir besoin d'elle !  

 

L'américain opina du chef juste avant de s'éloigner son portable à l'oreille : Fabian, Jake et Ryô se retrouvèrent donc seuls dans la salle, quelque peu désemparés par ce qui venait de se passer. Ils se regardaient les uns les autres mais sans réellement se voir, chacun étant perdu dans ses pensées. La seule chose à peu près sûre, était que ses pensées étaient inévitablement tournées vers la jeune femme qui venait de disparaître.  

 

Lourdement, Fabian se laissa tomber sur un des fauteuils, la tête entre les mains : il fut rapidement imité par Ryô qui lui aussi décida de s'écrouler sur l'un des fauteuils de la salle. Son tee-shirt était maculé de sang, ses mains sentait le fer tant elles étaient recouvertes d'hémoglobine et ses traits étaient tirés au possible. Le nettoyeur avait la curieuse impression de se retrouver trois ans en arrière, quand Kaori avait eu son malaise et qu'il l'avait rejointe à la Clinique. Il se rappelait avec exactitude les heures d'attente dans cette pièce, ce supplice qu'il avait enduré ne sachant pas si sa partenaire vivrait et étant conscient que c'était de sa faute si elle en était là.  

 

Il revivait avec douleur ce souvenir, les sentiments qu'il avait éprouvé lui revenait en mémoire : il avait eu mal, il avait eu peur, il avait eu envie de tuer ... tellement de sentiments terribles qui avaient étreint son être ! Il savait qu'elle se trouvait inconsciente par sa faute ! Encore une fois, elle avait failli mourir à cause de lui ! A cause du fait qu'il était Ryô Saeba, le nettoyeur à abattre ! Il s'était détesté sur l'instant : lui, l'erreur de la Nature qui avait conduit cet ange aux prémices de la mort !  

 

Et voilà, que malgré son éloignement volontaire, il revivait la même tragédie ... dans un sens, s'était plutôt risible que la vie veuille à nouveau le confronter à cette situation ! Sauf que ce coup-ci, il ne pourrait pas fuir, il ne voulait pas fuir ...  

 

Ryô se laissa donc glisser un peu plus sur sa chaise en cherchant une semblant de réconfort dans le regard de Jake mais ce dernier avait les yeux rivés sur ses chaussures. Fabian avait remarqué, lui-aussi que son partenaire était perdu dans ses réflexions, des réflexions qui logiquement n'allaient pas tarder à le faire imploser. Le jeune homme voulut donc prendre la parole avant qu'un problème n'arrive mais alors qu'il allait lui parler, Jake se retourna et frappa violemment le mur à sa droite. Son poing s'ancra dans le plâtre, faisant fissurer le revêtement qui finit par tomber en morceaux à ses pieds. Il eut alors un instant de flottement dans la pièce mais Jake ne s'en préoccupa pas, puisque de rage, il retira sa main et se retournant sortit de la Clinique en claquant la porte.  

 

Il croisa Mick sur le chemin mais ne fit absolument pas attention à son ami, le bousculant même dans la précipitation. En revenant vers la salle d'attente, l'américain s'enquit de l'avancement des choses auprès de ses amis :  

 

- Qu'est ce qui lui arrive ?!  

- Seulement ce qui lui arrive dès que Kaori est gravement blessée ... lui répondit platement Fabian en se relevant. Il pète un câble ...  

 

Désabusé, Mick hocha la tête et s'effaça devant Fabian pour que celui-ci puisse aller calmer Jake. Ils savaient tous deux que quand leur ami était vraiment en pétard, il pouvait se montrer incontrôlable et curieusement ce type de rage n'arrivait que quand Kaori était blessée. L'américain sourit légèrement face à l'attitude de Jake : il lui semblait revoir Ryô en lui ... ils avaient tous deux cette réaction excessive dès que Kao était touchée, ils avaient cette même rage, cette même volonté de vengeance ...  

 

Finalement ils se ressemblaient plus qu'ils ne voudraient jamais l'accepter !  

 

Au dehors, Fabian venait de rejoindre Jake qui se tenait appuyé contre leur voiture, les mains posées sur le capot. Le jeune homme se tenait, tête vers le bas, son visage caché par son épaisse chevelure blonde : il était abattu et il ne fallait pas être devin pour comprendre les raisons de cette déprime. Pour comprendre que la morosité du nettoyeur était liée au fait que la lumière de leur groupe se trouvait sur un lit d'hôpital.  

 

Kaori était la personne pour laquelle, ils s'étaient tous deux promis de tout tenter, de tout faire, pour qu'elle n'ait jamais à souffrir de leur existence. Ils étaient conscients qu'elle avait choisi cette vie de son plein gré mais ils ne pouvaient se résoudre à la laisser s'enfoncer dans la noirceur ambiante de leur milieu.  

 

Fabian faisait souvent le pitre, se comportait comme le dernier des abrutis mais il le faisait pour la bonne cause : il le faisait dans la seule optique de voir un sourire, même navré, se dessiner sur le gracieux visage de leur amie. Il en avait pris des massues depuis le début de leur partenariat mais il s'en était toujours fichu car à chaque massue qu'il recevait, il savait qu'il distrayait Kaori. C'était certainement une attitude puérile et peut-être stupide mais elle avait porté ces fruits. Elle avait permis à la jeune femme d'oublier un bref instant l'épée de Damoclès qui planait constamment au-dessus de leurs têtes.  

 

Mais Jake, lui, n'agissait pas de la même manière : il voulait, autant que Fabian, empêcher Kaori de trop s'immerger dans le Milieu mais il n'avait pu se résoudre à se comporter en parfait imbécile. Au contraire, il avait tenté de démontrer à la jeune femme que même parmi tant de violence, il pouvait subsister une once de douceur, un asile de lumière. Il avait alors pris le rôle d'un ami pour Kaori : attentionné, complice, aimant, joueur ... il avait essayé de lui restituer tout l'amour dont il était capable, tout en lui assurant une protection de tous les instants.  

 

Sauf qu'aujourd'hui, il avait faillit ... il avait faillit à sa promesse ... et cette constatation le mettait hors de lui ! Il n'aurait pas du avoir de défaillance, il n'aurait pas du relâcher son attention !  

 

Jake, dans un accès de colère, décocha soudainement un violent coup de pied dans l'un des pneus avant de se mettre à marteler le capot de la berline, de ses poings. Sa rage était palpable, et presque intimidante, tant le visage du jeune homme s'était durci : ses yeux gris devinrent opaques au possible, sa mâchoire se contracta pour faire saillir ses traits tandis qu'il gardait les poings serrés, à s'en faire blanchir les phalanges. Dans un dernier mouvement d'humeur, il repoussa violemment la voiture et s'en éloigna avec rapidité.  

 

Fabian qui avait assisté impuissant à la crise de son partenaire, tenta de le ramener à la raison :  

 

- Jake, s'il te plaît, calme-toi ...  

- Que je me calme ?! répéta le nettoyeur en se rapprochant dangereusement de Fab'. Tu veux que je me calme ?! Mais je n'ai aucune envie de me calmer !  

- Pourtant, il va falloir que tu retrouves ton flegme parce que la situation est bien assez dure, sans que tu n'y rajoutes ta mauvaise humeur ! Tu crois que tu es le seul à te sentir coupable ?!  

- C'est quand même moi qui aurait du ...  

- Tu aurais du quoi, Jake ?! Tu aurais du protéger Kaori, c'est ça ?! Tu aurais du être capable d'anticiper ce coup de feu, peut-être ?!  

- Bien sûr que oui ...  

- Bien sûr que non ! le contredit Fabian en le coupant. Tu n'es pas le seul homme de l'équipe, je te rappelle ! Tu n'es pas le seul a te sentir coupable ! Tu ne crois pas que je m'en veux aussi, de n'avoir pas su détecter la présence de ce tireur ?! Tu crois que ça me fait plaisir de savoir que ma partenaire est sur un lit d'hôpital et qu'elle n'est pas encore tirée d'affaire ?! Tu crois que c'est facile d'essayer de te calmer alors que j'ai moi-même envie de tout casser ?!  

 

Devant le ton dur employé par Fabian, Jake marqua un arrêt : il n'avait jamais vu son partenaire dans cet état, il ne l'avait jamais vu s'énerver de la sorte. Fabian était indéniablement le "gai-luron" de leur équipe, c'était celui qui savait rire de la plus sombre des situations, celui qui rendait le sourire à Kaori dès que cette dernière était maussade, celui qui adoucissait leur existence en la rendant plus festive ...  

 

Et bien qu'il soit un partenaire sans faille en mission, jamais Jake ne l'avait vu dans un telle fureur et surtout jamais, au grand jamais, il ne s'était fait remettre en place par Fab' !  

 

Pourtant, l'homme furieux qui lui faisait face, n'avait plus rien à voir avec son partenaire enjoué et il en était apparemment conscient, puisqu'il reprit de sa voix grave :  

 

- Je sais que ce n'est pas dans ma nature de me montrer aussi vindicatif mais là tu as vraiment dépassé les bornes ! Dans ce type de situation, les partenaires devraient se soutenir, au lieu de se déchirer ! Je comprends parfaitement que savoir Kaori blessée, puisse te mettre hors de toi mais au lieu d'évacuer bêtement ta rage contre une voiture innocente, tu devrais te servir de ta haine pour retrouver au plus vite le salaud qui a tiré cette foutue balle ! Je n'ai pas raison ?!  

 

Jake acquiesça silencieusement et Fabian continua :  

 

- Bien ... maintenant tu vas me faire le plaisir d'aller t'asseoir dans la salle d'attente et d'y rester en silence ! Nous devons être présents quand Kaori ouvrira les yeux, elle a besoin de toi plus que de quiconque ! Crois-tu qu'elle serait heureuse de te voir dans cet état ?!  

 

Nouvelle réponse silencieuse de Jake mais ce coup-ci, elle fut négative.  

 

- Tu sais donc ce qu'il te reste à faire ...  

 

Sans attendre son partenaire, Fabian se redirigea vers la porte d'entrée qu'il tint ouverte pour bien indiquer à Jake quel chemin suivre. Il détecta un bref instant d'hésitation dans la démarche de son ami mais rapidement Jake reprit le dessus : il reprit son allure assurée, son regard redevint calme et ses trais faciaux se relâchèrent. En passant aux côtés de Fab', il lui donna une tape amicale sur l'épaule en guise de remerciement puis tous deux regagnèrent la salle d'attente.  

 

Sur l'immeuble opposé à la Clinique, une silhouette se dessina quand les deux hommes eurent disparu : l'homme rabaissa ses jumelles et de colère, mit un coup de pied dans le sac qui se trouvait à ses pieds. Se faisant, le bagage laissa s'échapper un fusil de haute précision, arme favorite des snipers et une boîte de cartouches. Les balles dorées roulèrent sur le bitume du toit dans un tintillement exécrable tandis que l'homme écrasait violemment son viseur avec le pied. Il respirait à grosses inspirations, se passait les mains dans le cheveux et tapait dans tout ce qui se trouvait à sa portée.  

 

Subitement, il fourra ses mains dans ses poches et composa un numéro puis, ayant attendu que la personne décroche, il aboya :  

 

- Je peux savoir ce qui s'est passé ?!  

- Euh ... je ne sais pas ... bredouilla une voix de femme. Je ne pensais pas que ... enfin ... que ...  

- Tais toi ! hurla l'homme. De toute façon, tu es incapable de sortir une phrase sensée ! Tu te rends compte de l'erreur que tu m'as fait commettre ?!  

- J'ignorais qu'elle se mettrait dans ton viseur ! se défendit son interlocutrice. Comment voulais-tu que je sache ce qu'elle allait faire ?!  

- Tu aurais du le prévoir ! C'est quand même pour cela que je t'ai fait intervenir dans cette affaire ! Si tu n'es pas capable de me fournir des renseignement corrects ou si tu es incapable de suivre mes directives, alors je n'ai plus qu'à me trouver une autre complice ...  

- Attends, attends .... je suis désolée ! Je te promets que je ferais mieux la prochaine fois ... demande moi ce que tu veux et je le ferais ... !  

- Très bien ... je veux que tu m'ouvres leur appart ce soir ! Tu t'en sens capable ?!  

- Évidemment ... affirma la femme. Mais cela va me prendre du temps ... avec cette attaque il vont être méfiants ...  

- Les nettoyeurs restent ici ce soir ! Il vont veiller leur blessée ! Il n'y aura donc que cette commissaire de pacotille mais cela ne sera qu'une formalité pour toi, n'est ce pas mon amour ?!  

- Oui, oui ... bégaya la jeune femme gênée. Je me chargerais d'elle ... mais et toi ?!  

- Moi, je ne ferais que passer ... le temps de déposer un petit cadeau pour nos amis et j'aurais déjà disparu !  

- Bien, bien ... bon il faut que je raccroche ... je t'aime ...  

- Ouais, c'est ça moi aussi ... et n'oublies pas ta mission ... je te rappelles que si cette affaire échoue tu auras autant à perdre que moi sinon plus ...  

 

L'homme ne laissa pas le temps à sa complice de répondre, qu'il avait déjà raccroché. Il rangea son portable et reprit ses jumelles, qu'il braqua sur le bâtiment opposé.  

 

Il eut un rire mauvais :  

 

- Les femmes sont toutes les mêmes ... des pantins que je manipule à ma guise ... elle m'aide mais comme les autres elle devra mourir ! La seule qui restera, ce sera toi mon amour ... la partie se poursuit et je mène le jeu ... prochaine étape, se débarrasser de ces gêneurs ! Ces nettoyeurs au rabais vont disparaître d'entre toi et moi ... alors j'aurais atteint mon but ... tu seras mienne !  

 

 


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