Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: Indiana

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 18 capitoli

Pubblicato: 04-02-08

Ultimo aggiornamento: 28-03-12

 

Commenti: 283 reviews

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GeneralRomance

 

Riassunto: Après une affaire douloureuse, Ryô à préféré partir en laissant Kaori dans le coma... Trois ans plus tard, ils se retrouvent l'un face à l'autre sauf que bien des choses ont changé. Entre les mariages, les nouvelles associations, les menaces de mort, le tandem City Hunter n'a plus aucune raison d'exister...et pourtant...

 

Disclaimer: Les personnages de "Que les temps changent " sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Que les temps changent

 

Capitolo 15 :: Bats-toi

Pubblicato: 24-05-09 - Ultimo aggiornamento: 24-05-09

Commenti: Bonjour ! Alors voici le chapitre tant attendu et que beaucoup m'on réclamé (gentillement ou avec des massues mais bon ...), je n'ai pas grand chose à dire sur cette maje si ce n'est que le rôle titre est tenu par Fabian qui continue de s'affirmer ... enfin vous le verrez par vous-même ! Je tiens à remercier Cris qui a, très gentillement, accepté de devenir ma bêta ! Un grand merci et un énorme bisous à toi ma belle ! Voilà c'est tout, je vous embrasse tous et vous souhaite une bonne lecture !

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18


 

Assis devant la clinique, un jeune homme était en train de fumer cigarette sur cigarette : Jake n'avait pas touché au tabac depuis des années et la fumée l'indisposait légèrement mais il avait tellement peur pour sa partenaire que la brûlure qu'il ressentait dans sa cage thoracique, lui semblait nécessaire pour oublier. Pour oublier que cela faisait maintenant plus de quatre heures que Kaori était rentrée dans l'établissement. Et depuis tout ce temps, ils n'avaient eu aucune nouvelles de leur partenaire ou du Doc.  

 

Kazue, prévenue par Mick, était arrivée environ une demi-heure après l'admission de Kaori : elle était entrée dans la Clinique, avait vaguement regardé les hommes patientant dans la salle puis sans un mot avait pris le chemin de la salle d'opération. Les minutes avaient alors commencé à s'écouler lentement, faisant monter de plus en plus l'angoisse des garçons. Le cas de Kaori semblait vraiment inquiétant, elle avait perdu énormément de sang et qu’elle ait pu parvenir jusqu’ici en vie c’était déjà en soit un véritable miracle….  

 

Elle avait été gravement blessée et les probabilités qu'elle y reste étaient bien plus importantes que celles de sa survie ...  

 

Finalement, n'y tenant plus, Jake était sorti pour fumer : il s’était donc dirigé vers l'extérieur pour assouvir son désir de nicotine et s'installant sur les marches du perron, il avait débuté une attaque en règle de ses minutions. Les mégots s'entassaient à ses pieds, créant un petit monticule de filtres orangés mais le nettoyeur n'avait que faire de ces futiles considérations, il devait évacuer son stress et n'ayant ni whisky, ni stand de tir à portée de main, il lui fallait se rabattre sur le tabac.  

 

Il allait entamer son second paquet quand le grincement de la porte d'entrée lui fit relever la tête : il vit Ryô en passer le seuil, un gobelet dans chaque main.  

 

- Monsieur Saeba ?! S’étonna Jake. Que venez-vous faire ici ?! Il s'est passé quelque chose avec Kaori ?! Dîtes-moi ...  

- Du calme, du calme ! fit Ryô d'une voix posée en s'asseyant sur une marche. Kaori est toujours au bloc ... mais j'ai pensé qu'un café vous ferez du bien ... je vous l'ai pris sans sucre pour qu'il soit plus fort ...  

- Je vous remercie mais je vais me contenter de mes cigarettes pour l'instant ...  

 

Ryô soupira doucement mais déposa tout de même le gobelet près de Jake puis portant son propre café à ses lèvres, il murmura :  

 

- Cette attente va avoir raison de moi ... encore une fois ...  

- Je vous rassure tout de suite, elle me tuera avant vous ... souffla Jake en balançant son mégot  

 

La garde du corps se pencha alors vers la boisson que Ryô lui avait apportée, et en avalant une gorgée, ne put s'empêcher de sourire :  

 

- Finalement, il n'y a que Fabian qui parvienne à conserver sa lucidité pendant les coups durs ...  

- Vous me paraissez pourtant assez lucide !  

- Oh, je peux vous assurer que si mon partenaire ne m'avait pas calmé toute à l'heure, je serais déjà en train de faire un carnage dans les bas-fonds nippons ! J'aurais certainement perdu toute notion de distinction depuis longtemps !  

- J'estime que le simple fait d'agir est une preuve irréfutable de lucidité, soupira Ryô en délaissant son café. Vous auriez pu vous comporter différemment ... plus lâchement ... vous auriez pu prendre la fuite ...  

- Prendre la fuite n'est pas lâche ! Prendre la fuite c'est reconnaître que la situation nous dépasse, qu'on est plus de taille à affronter ce qui nous arrive ! Alors oui, ça peut-être mal vu de s'enfuir mais je ne me permettrais jamais de juger un homme qui a opté pour cette solution ... parce que se serait comme nier que cette idée m'a souvent traversé l'esprit !  

- Vous vouliez vous enfuir ?! S’étonna Ryô. Mais pourquoi ?!  

- Pour les mêmes raisons que vous à l'époque ! Tout simplement parce que je n'ai jamais supporté de savoir ma partenaire blessée, surtout que la plupart du temps elle était alitée par ma faute, du fait de notre réputation ! Il y a des fois où j'ai eu vraiment envie de disparaître de sa vie ! Pour moi, pour elle, pour nous ... et je me suis souvent demandé qu'elle aurait été sa vie si elle ne m'avait jamais rencontré ...  

- Elle aurait certainement eu une vie plus calme si elle ne nous avait jamais connus! Lâcha le nettoyeur japonais. Elle aurait eu un mari, des enfants, un travail stable, une jolie maison ... et elle ne serait certainement pas en train de lutter pour survivre !  

 

Ryô venait de finir sa phrase avec un ton colérique ce qui n'échappa pas à Jake : ce dernier sentant que la rage du nettoyeur pouvait facilement égaler la sienne et peut-être même la dépasser, essaya de temporiser la situation :  

 

- Je vais vous dire quelque chose, Monsieur Saeba ... quand Kaori a voulu s'associer à moi, j'ai d'abord refusé tout net ! Je lui ai clairement fait comprendre que je n'avais pas besoin de partenaire et qu'il était dangereux pour elle de côtoyer ce monde là ! Et puis l'évidence m'a sauté aux yeux : ce monde ... mon monde ... était le sien aussi ! Bien sûr, ce n'était pas là qu'une femme de son acabit devait se trouver mais c'était la voie qu'elle avait choisi ! Elle paraissait si épanouie, si heureuse que j'en suis venu à me demander si cela ne lui ferait pas plus de mal de quitter le Milieu, que d'y vivre ?! Alors oui, bien sûr, je fais chaque jour mon possible pour que l'ombre ambiante ne gâche pas sa lumière intérieure mais je sais que si j'essayais de la faire se reconstruire ailleurs, cela la détruirait plus que tout ! Vous devez comprendre que ce chemin sinueux, elle l'a choisi seule et que le mieux que nous puissions faire, c'est de l'accompagner ! Mais en aucun cas, nous ne devons aller contre sa volonté !  

 

Jake conclut sa phrase en lançant une œillade appuyée à son client. Regard que Ryô apprécia à sa juste valeur mais alors qu'il allait répondre à son garde du corps, Fabian passa la tête par la porte restée entrouverte :  

 

- Jake ?! Ryô ?! Venez ... Doc veut nous parler ...  

 

Se relevant rapidement, les deux hommes emboitèrent le pas à Fabian : ils le suivirent d'un pas lourd, traversant tristement les longs couloirs aseptisés qui finalement débouchait dans le petit bureau que le Doc s'était alloué. Mick qui se tenait déjà dans le réduit appuyé contre le mur, se redressa tandis que les trois hommes s'installaient dos à la porte. Le praticien pivota alors sur sa chaise, un dossier en main :  

 

- Bon, les garçons ... je vous ai demandé de venir pour vous faire un petit résumé de l'état de santé de Kaori. Je ne vous apprendrez rien en vous disant que le simple fait qu'elle soit arrivée en vie ici, tient déjà du miracle ! Logiquement, elle aurait été déclarée cliniquement morte bien avant qu'elle ne me soit conduite ... Le moins que l'on puisse dire donc c'est que Kao a vraiment eu une chance phénoménale ... Elle était véritablement dans un piteux état ... la balle qu'elle a reçu en pleine poitrine a certes était arrêtée par son bijou mais elle a quand même fait des dégâts ... toutefois c'est l'hémorragie qu'elle a subi qui aurait du lui être fatale ! Elle a perdu énormément de sang et c'est ce point qui m'inquiète le plus ... sinon la balle n'a touché aucun organe vital et ne laissera pas à Kaori de séquelles graves ... Néanmoins, elle était entrée très profondément dans sa poitrine et j'ai été obligé de lui faire de nombreux point de suture au niveau de l'impact ... L'opération n'a pas été des plus simples et j'ai même eu peur que la petite y reste ... mais pour l'instant ne parlons de choses dramatiques ... elle est toujours de ce monde mais ne s'est toujours pas réveillée ... D'ailleurs je ne compte pas sur un réveil immédiat de sa part ... elle est sous assistance respiratoire et en pleine transfusion sanguine ... Son cas est préoccupant mais je pense que le plus dur est passé ... maintenant il faut attendre et la surveiller constamment pour éviter de dénouement funeste ...  

 

Les quatre nettoyeurs acquiescèrent silencieusement tandis que le médecin reprenait :  

 

- Je ne vois aucun inconvénient à ce que l'un d'entre vous reste cette nuit avec elle mais je vous préviens tout de suite, je ne tolèrerais que la présence d'une seule personne dans sa chambre.  

 

Les quatre hommes se regardèrent un instant pour décider lequel resterait aux côtés de Kaori : naturellement, Mick se sentit le moins concerné par cette prise de décision. La jeune femme était bien entendu sa meilleure amie et son premier amour mais il savait pertinemment que ces deux considérations ne faisaient pas le poids face à celles de ses amis.  

 

Car en face de lui, il y avait trois hommes ... il y avait les partenaires de la nettoyeuse ... L'américain vit bien que Jake, Ryô et Fabian se regardaient fixement, cherchant dans leurs opposés un début de réponse, une esquisse de solution. Ils avaient tous les trois envie de rester auprès de Kaori, pour des raisons qui leurs étaient personnelles mais qui n'étaient pas invisibles aux yeux des autres. La facilité voulait qu'ils puissent rester tous mais Doc avait été formel : une seule et unique personne pourrait veiller la malade cette nuit ... il en allait de la santé de Kaori ...  

 

Se rendant mentalement à l'évidence, Jake réprima un profond soupir en disant :  

 

- J'aurais bien aimé rester avec Kaori mais il me semble plus sage que se soit Fabian qui reste ...  

- Mais Jake ?! bredouilla Fab' en se retournant vers son partenaire. Tu ne voulais pas ...  

- Monsieur Davis a raison ! Le coupa fermement Ryô. Vous êtes le mieux placé pour surveiller Kaori.  

- Très bien ... puisque c'est l'avis de la majorité, je resterais avec elle cette nuit ... se résigna le nettoyeur. Doc vous n'y voyez pas d'objection ?!  

- Aucune, le rassura le médecin. Je sais que tu es un peu pervers sur les bords mais je sais aussi que tu peux être plus que sérieux quand la situation le réclame. Bien, en attendant ... Jake, je te confie la douille que j'ai retirée du corps de Kaori ...  

 

Tout en parlant, le Doc sortit un petit pot hermétique de sa poche avec dedans les restants d'une balle ... de la balle qui avait touché Kaori. Le nettoyeur s'en saisit puis le portant plus près de ses yeux, en commença un examen rapide. Il essaya d'omettre les résiduelles traces de sang qu'il pouvait apercevoir pour se concentrer uniquement sur le fragment doré que le récipient contenait. Il fit rouler la balle dans le pot, la faisant cogner contre les parois de plastique, puis sans dire un mot, le tendit à Ryô.  

 

Ce dernier, peu étonné du geste de son homologue, prit le pot et en commença lui aussi un examen rapide. Les yeux perçants du japonais glissèrent sur la douille avec une rapidité déconcertante : en moins de temps qu'il ne fallut pour le dire, Ryô avait inspecté le projectile et relevait déjà la tête pour faire son rapport :  

 

- Je ne sais pas si Monsieur Davis sera de mon avis mais à mon sens nous n'avons pas affaire à un simple tireur du Milieu ! Cette balle, ou tout du moins ce qu'il en reste, est une munition que l'on met dans les fusils de précision. Autrement dit, dans les fusils de sniper ... Ce n'est donc pas une petite frappe qui a opéré mais bien un professionnel qui savait ce qu'il faisait ... la question devient alors qui était sa cible ?! Kaori s'étant placée devant Serena, on pourrait en déduire que c'était ma femme qui était visée mais j'ai quand même un doute ...  

- Votre analyse me semble plus que correcte, reprit Jake en regardant Ryô. Elle rejoint une hypothèse que j'aimerais confirmer ... Par contre, une chose que nous ne pouvons savoir, c'est s'il y a ou non des empreintes sur cette douille ... je ne crois pas trop en cette éventualité vu le niveau du tireur mais après tout il faut en être sûr. Je vais transmettre le fragment à Saeko pour qu'elle fasse faire une analyse.  

 

Les cinq hommes présents dans la pièce hochèrent de la tête positivement et sans débattre plus longtemps, trois d'entre eux prirent la direction de la sortie tandis que les deux derniers partaient dans le sens opposé.  

 

Mick, Ryô et Jake quittèrent donc la Clinique lentement, ayant encore du mal à partir de ce lieu sachant que Kaori était en train de se battre pour rester en vie. Mais malgré cela, ils savaient qu'il valait mieux que se soit Fabian qui reste au chevet de la nettoyeuse pour la nuit ... ils n'auraient su expliquer pourquoi ce choix semblait être le plus judicieux mais toujours était-il que leurs instincts les avaient poussés à choisir le jeune espagnol.  

 

L'américain qui marchait en tête poussa la porte d'entrée et l'air frais de la nuit vint les frapper au visage : l'anxiété de ces dernières heures leur avait fait perdre la notion du temps. Ils étaient arrivés en fin d'après-midi à la Clinique mais ils en ressortaient alors que le soleil avait quitté le ciel depuis longtemps. Jake jeta un rapide coup d'œil sur sa montre pour constater que l'heure du dîner était passée depuis longtemps et que l'heure du coucher se rapprochait grandement. Il soupira douloureusement en se dirigeant vers la voiture de Mick : son ami lui avait gentiment proposé de le raccompagner à l'appartement, Kazue restant pour la nuit avec le Doc et la berline ensanglantée des nettoyeurs n'étant à ce moment précis pas un endroit très recommandé pour les nerfs de Jake.  

 

Ryô, quant à lui, remerciait silencieusement Mick d'avoir eu l'intelligence de remarquer le malaise ambiant. Le nettoyeur n'allait pas se mentir, il aurait tout donné pour être celui qui resterait avec Kaori, pour être celui qu'elle verrait en ouvrant les yeux mais une partie au fond de lui l'avait poussé à confirmer les dires de Jake ... peut-être était-ce à cause de leur discussion de cet après-midi, du fait que son garde du corps ne soit pas permis de le juger, qu'il reconnaisse même que les faiblesses de son client pouvaient être les siennes ... curieusement, Ryô se sentait proche de Jake ...  

 

Pas proche comme il l'était de Mick mais proche dans le sens, où même si publiquement il ne le reconnaîtrait jamais, ils avaient les mêmes réactions, la même manière de procéder, les mêmes peurs, le même ange ... Bien sûr, Ryô n'aimait pas Jake à outrance, il restait avant tout un rival plus que sérieux sur le plan amoureux mais il éprouvait néanmoins du respect pour cet homme. Et aucune loi dans ce monde n'interdisait de respecter son adversaire ! De plus, le jeune homme était en l'état le seul à pouvoir lui fournir des informations sur la vie de Kaori durant ces trois années de séparation.  

 

Pendant que les trois nettoyeurs montaient dans la voiture de Mick, un quatrième homme observait leur curieux manège depuis une fenêtre. Appuyant son front contre la vitre froide, il laissa un soupir s'échapper de ses lèvres entrouvertes : dans un sens, il était content de se retrouver enfin seul mais d'un autre, cette soudaine solitude l'angoissait quelque peu. Bien entendu, cette journée n'avait été de tout repos ... entre cette affaire qui prenait des allures de mauvaise blague ... la blessure de Kao ... et Jake qui avait pété les plombs ... il n'avait pas vraiment eu le temps de souffler ! Mais en même temps, il ne croyait pas être le mieux désigné pour veiller Kaori ...  

 

Malgré lui, Fabian se mit à sourire en prenant appui contre la fenêtre pour se redresser : mais quel nettoyeur et surtout quel partenaire pouvait-il être, pour se poser des questions aussi absurdes ?! Il n'avait pas à émettre tant de doutes, Jake lui avait demandé de rester et il s'acquitterait de cette tâche avec rigueur. Le jeune homme se laissa doucement tomber sur un des fauteuils de la salle d'attente de la Clinique, profitant du calme relatif que le bâtiment lui offrait. Il quitta sa veste, qu'il déposa sur le fauteuil voisin et laissant sa tête partir vers l'arrière, ferma les yeux. Ses traits parurent se détendre peu à peu mais la fermeté avec laquelle ses bras étaient croisés sur sa poitrine contredisait cette décontraction. Non, Fabian ne se reposait pas ... il veillait ... comme durant les longues infiltrations qu'il avait fait ... il se posait alors toujours la même manière ... on le croyait calme mais en fait il se tenait prêt à agir dès le moindre accrochage. Cette capacité avait fait de lui le partenaire idéal, aussi il n'était pas surprenant qu'un homme comme Jake, l'ai choisi pour devenir son compagnon de route.  

 

Jake avait besoin de Fabian et Fabian avait besoin de Jake ... ils se complétaient mutuellement ... Jake venait combler les lacunes de Fabian et Fabian venait apporter un peu de gaieté dans le cœur de Jake! Leur duo s'était formé assez naturellement, peu de temps après une affaire douloureuse pour l'un comme pour l'autre ... Fab' avait toujours eu l'intime conviction que leur association leur avait servi de rempart face à la douleur, ils se protégeaient en formant une équipe comme si le fait qu'ils soient deux allait leur permettre d'oublier les circonstances dramatiques qui les avaient réunis. Ils avaient commencé à bosser sans gros problèmes et puis il y avait ce fameux jour où Kaori était entrée dans leur vie comme un ouragan. Fabian n'avait jamais, et ne saurait certainement jamais, pourquoi Jake avait accepté Kaori dans leur équipe : évidemment, c'était un vrai ange mais cette femme n'avait pas sa place dans leur monde ! Le jeune espagnol se rappelait d'ailleurs en avoir fait la remarque à Jake mais le regard que son partenaire lui avait alors adressé avait faire taire en lui toute protestation ... ...  

 

Il le regardait avec détermination ... avec assurance ... avec ce regard qu'il ne réservait qu'aux champs de bataille ... il avait amené Kaori pour une raison précise, une raison qu'il ne lui dirait pas mais qui représentait assez pour que Jake aille au-delà des règles qu'ils s'étaient imposés depuis le drame. Et puis il y avait eu cette phrase ... la seule et unique phrase que Jake est jamais prononcé au sujet de la venue de Kaori ...  

 

" C'est le seul moyen de l'empêcher de sombrer ... "  

 

L'empêcher de sombrer ?! Mais de sombrer dans quoi ?! Que c'était-il passé entre eux deux pour que Jake se sente aussi concerné par le sort de Kaori ?!  

 

Ces questions, Fabian n'y avait jamais trouvé de réponse puisque très rapidement il s'était rendu à l'évidence ... il ne savait pas pourquoi la jeune femme était là mais c'était apparemment sa place et ce constat ne le dérangeait en rien ! C'était ainsi qu'ils avaient commencé à vivre à trois : Kaori était la sœur qui les maternait et prenait soin d'eux, Jake le grand-frère protecteur qui le remettait dans le droit chemin quand il avait tendance à s'égarer et lui, il était le frère turbulent qui met du piment dans la vie de sa famille !  

 

Ce coup-ci, le visage de Fabian se fendit d'un large sourire alors que la porte de la salle d'attente se rouvrait sur Kazue :  

 

- Fabian ?! Appela t elle. Nous venons de transférer Kaori dans sa chambre et Doc est d'accord pour que tu ailles la voir.  

 

Le jeune homme ne se le fit pas dire deux fois, et sans perdre une seconde, il se mit à suivre l'infirmière le long des couloirs blancs. Ils passèrent les portes battantes, marchèrent tranquillement dans le corridor, leurs pas se répercutant régulièrement sur le carrelage et enfin arrivèrent devant la chambre de Kaori. Par mesure de précaution, Kazue demanda à Fabian de se désinfecter les mains et de passer un uniforme stérile : l'état de Kaori n'était pas propice aux infections mais il valait mieux parer toute éventualité.  

 

Fabian se lava donc soigneusement les mains, mit l'ensemble stérile que Kazue lui avait désigné et alors qu'il s'apprêtait à passer la porte de la chambre, la jeune infirmière le retint par le bras :  

 

- Avant que tu ne puisses t'installer, je dois reprendre les constantes de Kaori et m'assurer qu'elle n'a pas besoin de soins complémentaires. Pendant ce temps, il vaut mieux que tu patientes ici.  

 

Le nettoyeur acquiesça, sachant que les infirmières préféraient dispenser les soins à leurs patients dans le calme et l'intimité, puis s'appuyant contre le mur, il attendit que Kazue en ait fini avec Kaori. La jeune femme le remercia d'un sourire puis s'engouffra dans la pièce avec délicatesse : l'examen dura environ dix minutes avant que Kazue ne soit sûre que l'état de Kaori n’aille pas se dégrader. Rassurée, elle ré ouvrit la porte et invita Fabian à pénétrer dans la chambre. Ce dernier, s'exécuta doucement, craignant quelque peu ce qui l'attendait derrière le panneau de bois mais à peine eut-il passé le seuil qu'une douleur aiguë lui étreignit le cœur ...  

 

La vision qui s'offrait à lui n'avait rien d'idyllique ... Kaori se trouvait face à lui, allongée sur le dos, les bras passés au-dessus de la couverture. Elle était aussi pâle que la Mort, la seule note de couleur et de vie se résumant en l'auréole que sa longue chevelure auburn créait autour de sa tête. D'un rapide coup d'œil, son partenaire avisa les multiples appareils qui semblaient la maintenir en ce monde : des perfusions sur chacun de ses bras, un clapet placé sur son doigt qui mesurait son rythme cardiaque, des petits tuyaux qui passaient sous ses yeux et venaient se terminer dans son nez pour lui permettre de respirer ainsi qu'un tube placé dans sa bouche entrouverte.  

 

Fabian tira nerveusement sur sa blouse, ne sachant que faire, ne sachant comment faire taire cette envie de fuir ce spectacle trop éprouvant. Kazue qui saisit le malaise de son ami, le rassura du mieux qu'elle put :  

 

- Je sais que la vision de tous ces appareils peut choquer mais dis-toi qu'au final ce n'est pas grand chose ! Les perfusions sont nécessaires pour que Kaori puisse recevoir les médicaments et les apports nutritifs. Quand à l'assistance respiratoire, on va la lui laisser le temps qu'on soit sûrs qu'elle puisse s'oxygéner par elle-même ...  

- Et le tube dans sa bouche ?! La coupa le jeune homme  

- On devrait lui retirer très prochainement ! Doc reste malgré tout confiant ... tu sais, c’est déjà un vrai miracle qu'elle soit arrivée en vie ici ... normalement, elle aurait du mourir bien avant de quitter le Cat's ... mais elle est toujours en vie ! Kao est protégée par une force qui nous dépasse et moi j'ai envie de croire que cette force va nous la ramener très vite ! Il faut garder espoir Fabian, rien n'est encore perdu voyons !  

 

Fabian sourit face à l'attitude de la jeune femme : la situation était difficile pour tout le monde mais Kazue semblait vouloir croire en un dénouement heureux. Elle lui apportait du réconfort mais le nettoyeur sentait qu'elle essayait de se rassurer elle aussi par ces mots. Ce petit bout de femme affrontait le problème avec détermination et espoir alors que lui se retenait de partir en courant ?! Mais quel homme était-il donc pour se comporter de la sorte ?! Lui-aussi devait se montrer fort pour Kaori ... une nouvelle page de sa vie était en train de se tourner et curieusement cela ne lui faisait pas peur car il sentait qu'il en ressortirait grandi.  

 

Rassuré par Kazue et par ses propres pensées, Fab' entra finalement dans la pièce et serrant l'infirmière dans ses bras au passage, il vint s'installer sur la chaise à côté du lit de Kaori. Kazue s'éclipsa alors discrètement en informant le nettoyeur qu'elle reviendrait dans quelques heures pour vérifier l'état de santé de la malade. Le jeune homme la remercia de la tête puis repositionnant son attention sur sa partenaire, il soupira doucement :  

 

- Alors ma belle ... nous voilà tous seuls ...  

 

Les bips réguliers du cœur de Kaori furent la seule réponse que Fabian reçu mais cela lui suffit amplement : très lentement, il leva une main qu'il passa entre les fils qui couraient sur le lit puis s'approchant du visage de la jeune femme, il se mit à lui caresser doucement la joue. Ces doigts passèrent très légèrement sur la pommette de la jeune femme comme s'il avait peur de casser cet ange puis sa main quitta le visage de Kao pour venir saisir la main de la nettoyeuse. Il serra doucement les fins doigts entre les siens plus larges, essayant de communiquer sa chaleur au corps endolori de la malade.  

 

- Ça me fait bizarre de me retrouver ici ... murmura t-il. D'ordinaire, c'est Jake qui se trouve à ma place et moi j'attends tranquillement à l'appart ... il m'appelle souvent pour me donner de tes nouvelles mais jamais je n'aurais cru que c'était aussi dur de se trouver ici ... De te voir inerte, les yeux fermés, de te savoir perdue entre deux mondes et de ne pouvoir rien faire ... parfois je me demandais pourquoi Jake était aussi tendu mais maintenant je le comprends ! Je dois avouer que ça me convenait que ce soit lui qui affronte ça tandis que moi j'étais "protégé" car j'avais peur de me retrouver face à toi ... peur d'être mis face à cette réalité et de ne pas savoir comment l'affronter ! Mais ce soir, Jake n'était vraiment pas en état de rester ... tu sais je crois qu'il s'en veut de n'avoir pas su te protéger ... comme moi ... nous sommes les professionnels de cette équipe et c'est toi qui assure mieux que nous ! Kaori, je m'en veux tellement ... j'aurais du prendre cette balle à ta place ... j'aurais du sentir ce danger ... mais je ne peux revenir en arrière ... Jake non plus ... maintenant c'est à toi de te battre ma grande ! Tu ne peux pas partir, tu ne peux pas nous abandonner ! Tu ne vas pas nous laisser quand même ... que deviendrait JFK sans son K ... que deviendrait Jake si tu n'es plus là pour le faire vivre et moi ?! Qu'est ce que je deviendrais sans toi dans ma vie ?! Alors il faut que tu reviennes ... tu m'entends Kaori ... il faut que tu nous reviennes ... bats-toi comme jamais ... pour nous ... Je t'attends ...  

 

Fabian finit sa phrase dans un souffle en laissant sa tête retomber sur la main de Kaori, le drap autour de son visage se mouilla légèrement mais personne n'en saurait jamais rien ... personne ne saurait que pour la première fois depuis trois ans, Fabian pleurait comme un enfant ... que pour la première fois depuis le drame, il se permettait de pleurer pour exprimer sa peur ... car il avait peur que le scénario ne se rejoue une seconde fois ... et parce qu'il savait que si cela recommençait, ni lui, ni Jake n'y survivrait ! Le destin ne pouvait pas leur retirer la lumière qui leur avait permis de rester en vie ...  

 

Le silence de la pièce reprit le pas sur les sanglots du nettoyeur et ce fut dans ce calme relatif que Fabian s'assoupit contre le corps de sa partenaire.  

 

A quelques rues de la Clinique, un silence tout aussi pesant planait dans les escaliers d'un immeuble bien connu : Jake et Ryô venait de regagner l'appartement des nettoyeurs, après que Mick ait été cherché Endora chez Umi et qu'il les ait déposé, tous deux, devant l’entrée. Les nettoyeurs s'étaient alors mis à grimper les marches dans un calme digne d'une cathédrale, l'aura morose et tourmentée par les derniers événements. Aucun des deux hommes ne semblait vouloir parler tant ils étaient perdus dans leurs pensées mais alors que le palier était en vu, Jake et Ryô se figèrent d'un seul mouvement.  

 

Les deux nettoyeurs se regardèrent un instant mais ayant bien compris ce que ce pressentiment voulait dire, ils sortirent leurs armes de leurs holsters en même temps. Quelqu'un était dans leur appartement, ça il l'avait bien senti et pour qu'ils ne s'aperçoivent de la présence de l'intrus que juste devant la porte de l'appartement cela voulait dire que cet inconnu était certainement celui qui les menait en bateau depuis le début ... donc celui qui avait tiré sur Kaori !  

 

Autant dire, que la rage des deux hommes venait d'atteindre son paroxysme et ce fut dans un murmure inaudible que Ryô souffla à Jake :  

 

- Je vais passer devant ! Vous me couvrez ...  

 

Jake acquiesça et se calant sur le rythme de Ryô, il attendit que son partenaire du moment ouvre la porte lentement. Le japonais se saisit de la poignée, la faisant tourner doucement pour ne pas se faire repérer, la porte glissa légèrement sur le parquet et les deux hommes purent s'introduire dans l'appartement, l'arme au poing.  

 

Ils trouvèrent Peter, Ava, Serena et Saeko ligotés sur le canapé : doucement Jake se rapprocha d'eux pour constater qu'aucun ne portait de trace de coups, il leur intima de faire le silence et croisa le regard de la commissaire qui lui indiqua que leur ennemi se trouvait à l'étage. Un bruit sourd résonna alors dans toute l'habitation, prouvant que leur adversaire menait des fouilles en règles d'une des pièces.  

 

Jake se remit derrière Ryô, et dans un même élan, ils gravirent les escaliers en silence pour s'arrêter sur le palier, ils tendirent l'oreille pour situer l'intrus ... un nouveau bruit se fit entendre dans la chambre de Kaori ... leur ennemi était situé !  

 

Un nouveau regard entre les deux hommes et ils étaient déjà devant la porte de la chambre, l'un à gauche et l'autre à droite. Ils comptèrent doucement jusqu'à trois avant de défoncer le panneau de bois mais la surprise que leur découverte suscita chez eux, les laissa figés sur le seuil de la chambre ...  

 

 

 


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