Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: milkalyctv

Beta-reader(s): Grifter

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 8 capitoli

Pubblicato: 24-06-08

Ultimo aggiornamento: 13-01-09

 

Commenti: 144 reviews

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GeneralRomance

 

Riassunto: une dispute de trop et c'est deux destins qui basculent... rien ne sera plus pareille entre nos deux partenaires... Mais il faut continuer à vivre car la vie leur réserve son lot de surprises...

 

Disclaimer: Les personnages de Mémoire sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Mémoire

 

Capitolo 7 :: Meilleur ami

Pubblicato: 02-11-08 - Ultimo aggiornamento: 02-11-08

Commenti: Bonjour à tous ! Voila le 7ème chapitre de ma fic et je dois dire qu’il est particulièrement long. J’ai d’ailleurs hésité à le poster en entier, puis au dernier moment et surtout pour m’excuser de majer un peu tard, j’ai décidé de ne pas le couper ^^. Un grand merci à toutes pour vos encouragements et vos menaces lol. Ensuite parlons de l’histoire, je sais que beaucoup d’entre vous souhaiterez que nos deux anciens partenaires se rencontrent rapidement, mais il faut s’armer de patience et attendre encore un peu (n’est-ce pas Titi^^) ...Certaines d’entres vous me demandez également ce qu’était devenu Ryo pendant tout ce temps, et bien voila vos réponses dans ce chapitre, qui je dois l’avouer contraste fortement avec le précédent (vous verrez de quoi je parle en le lisant). J’espère qu’il vous plaira tout autant que les autres. Bon trêve de blabla et excellente lecture à tous. Un gros bisou à ma bêta, qui fait un boulot du tonnerre, et une pensée particulière à ma petite sœur Mysthy qui revient bientôt au fénua pour des vacances méritées (promis j’emmène mes gigantesques banderoles de bienvenue à l’aéroport !!! MDR). Bisous et à très bientôt j’espère^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8


 

11 mois ! 11 longs mois jours pour jours qu’elle n’était plus de ce monde ! Songea l’homme ivre et affalé sur une table en tenant un verre vide à la main.  

 

- GARCONNNN !! Hurla-t-il à l’attention d’un serveur occupé à ranger les sièges. La même chose !! Vous entendez ? J'ai dit la même chose !! Vociféra-t-il entre ses dents en posant violement son verre sur la table.  

 

Le serveur, certes excédé par le comportement de ce client, ne trouva rien d’autre à faire que de s’avancer, bouteille en main vers celui-ci. Après tout, le client n’était-il pas roi ? Poussant un soupir d’exaspération, il versa le contenu ambré dans son verre et le toisa du regard en secouant la tête. Ce n’était décidément pas la première fois qu’il voyait ce pauvre homme en ce lieu.  

Cela faisait bien plusieurs mois qu’il venait chaque soir noyer sa peine et son chagrin en répétant inlassablement la même chose « Un autre verre » repensa le serveur qui retourna s’atteler à sa tâche.  

 

 

 

Oui, cela faisait désespérément 11 mois déjà que Ryo venait chaque soir se saouler jusqu’à ne plus savoir qui il était, ne souhaitant qu’une seule et unique chose : Oublier…Oui oublier cette douleur insupportable qui le dévorait de l’intérieur. Oublier cette atroce souffrance qui le rongeait chaque minute depuis plus de 11 mois, ce mal infligée par la mort de son ange et qui lui était insupportable. Ce même mal qui l’oppressait jour après jour jusqu'à ne plus pouvoir respirer. Il voulait s’en défaire. Oui il voulait vraiment en finir avec toute cette souffrance.  

 

Il comprenait désormais ce qu’avait pu ressentir le dénommé Orphée quand il avait perdu son Eurydice. Le nettoyeur n’avait jamais été férulent de mythologie grecque mais Kaori, elle si. Il se souvenait encore de la manière dont elle lui avait raconté l’histoire de ce virtuose de la lyre qui avait bravé les enfers pour chercher l’âme de sa bien-aimée, mais qui poussé par une peur insondable au ventre, s’était retourné et avait vu son pire cauchemar se réaliser : il avait perdu son amour à jamais. Ryo se souvenait également de la façon dont il s’était moqué de sa partenaire en lui riant au nez parce qu’elle trouvait cela tellement triste et poignant à la fois de le voir s’élancer de la sorte aux enfers pour la retrouver. Maintenant il savait le désarroi d’Orphée. La souffrance de ce dernier était décidément semblable à celle que le nettoyeur ressentait à cet instant. Et s’il avait pu, Ryo aurait défié à son tour les enfers pour ramener son ange auprès de lui. Mais à quoi bon ? Comme il le disait si bien à sa partenaire « les mythes restaient des mythes » alors que la réalité, Elle, était bien réelle. Mais bon Dieu qu’est-ce qu’elle faisait mal…  

 

Alors le nettoyeur se complaisait dans la facilité de l’alcool, oubliant sa peine et sa souffrance pour quelques heures du moins, dans les bras de femmes qu’il ne connaissait pas. Ces créatures lui donnaient l’illusion d’être en vie, l’apaisement de sa conscience et de son corps. Certaines d’entres elles, avaient espéré beaucoup plus du nettoyeur, comme son amour par exemple mais son cœur n’était hélas, plus. Oui, son cœur était bel et bien mort le jour où son ange était décédé.  

 

- UN AUUUUTREEEEEE !! Cria-t-il en vidant cul sec son verre et en se couchant sur la petite table. J’EN VEUUUX UN AUUUTRRREEEE ! Ajouta-t-il en tapant du poing. Je veeuuuxx….  

 

Se taisant subitement et le regard perdu dans le vague, il reprit aussitôt dans un murmure :  

 

- Kaori…  

 

 

Kaori. SA douce et tendre Kaori, SON ange de lumière. Voila ce qu’il voulait à cet instant précis, ELLE et personne d’autre.  

 

Comme elle lui manquait cruellement ! D’ailleurs, ne disait-on pas que c’est quand une chose est perdue que l’on s’aperçoit vraiment de sa valeur ? Et à cet instant précis, cette phrase prenait tout son sens dans la vie du nettoyeur. Ryo avait tout misé sur cette « funeste » nuit, il avait fait abstraction des sentiments qu’il éprouvait à son égard et avait revêtu une fois de plus, son visage impassible. Il avait joué le dernier acte de la pièce sans craquer et sans rien laisser transparaître. Le nettoyeur l’avait poussé à partir croyant qu’un avenir meilleur s’offrirait à elle. Il avait abandonné ses rêves les plus secrets pour qu’elle puisse avoir ce qu’elle méritait depuis longtemps. Et maintenant qu’elle n’était plus là, la vie ne valait décidemment plus la peine d’être vécue.  

 

Mais voilà, Ryo ne pouvait pas mourir. Non, il ne le pouvait pas.  

 

Fourrant sa main dans sa poche, il rencontra le médaillon et le serra fortement dans sa paume. Non ! Mourir revenait à trahir la promesse faîte à Kaori et par la même occasion Kaori elle même et ça c’était inconcevable pour le nettoyeur! Il allait respecter son serment coûte que coûte. Il allait vivre, même si en réalité dans son cas c’était plutôt survivre. Oui, il allait continuer à avancer pour la mémoire de son ange…  

 

- Combien de temps encore crois-tu que j’aurais la force de jouer mon ange ? Je suis à bout… Souffla-t-il avant de vider cul sec son énième verre de la soirée. Combien de temps encore pourrai-je tenir…  

 

Le regard troublé par les larmes qu’il cessait désespérément de refouler, il se leva avec difficulté, régla ses consommations et se dirigea vers la sortie en titubant.  

 

- Attendez Monsieur, je vais vous appelez un tax….  

 

Le serveur n’eut pas le temps de terminer sa phrase que déjà la porte s’était refermée sur notre nettoyeur.  

 

 

Au dehors, le vent s’était subitement levé dans les rues encore animées de Shinjuku, s’engouffrant et s’insinuant dans les ruelles sombres et sordides du quartier. Ce même chemin qu’il avait l’habitude d’emprunter avec Mick son compagnon de beuverie quand ils revenaient tous deux d’une soirée bien arrosée et qu’ils se préparaient physiquement et mentalement à recevoir par leur femmes respectives le châtiment divin.  

 

Comme ces moments lui manquaient. Comme sa présence lui manquait !  

 

Ses pas le conduisirent devant un immeuble. Leur immeuble où la vie et la joie s’étaient évaporées comme neige au soleil. Ryo n’y était plus retourné depuis qu’il avait saccagé ivre de rage l’appartement il y a de cela 11 mois. Fermant les yeux, son esprit se mit à vagabonder dans ses souvenirs.  

 

 

 

Flash back  

 

Ryo s’était réveillé le soir même où il avait encaissé la sordide nouvelle. Yeux hagards et gonflés, il avait vainement essayé de les ouvrir mais sans succès. Ses paupières pesaient une tonne et lui faisait atrocement mal. Ce n’est qu’après avoir fourni un effort surhumain qu’il parvint enfin à les ouvrir et sut au mobilier, qu’il se trouvait dans la chambre de sa partenaire. Refermant les yeux quelques instants, il pouvait encore sentir les effluves de son parfum flotter dans la pièce. Une odeur de vanille embaumait les environs, l’odeur de son ange. Son cœur se serra à cette dernière pensée. Il les rouvrit brusquement et parcourant la pièce du regard, il tenta de la chercher en vain. Mais rien ! Le résultat était sans appel. Il n’y avait que lui dans cette pièce. Alors, se redressant d’un bond et sortant en trombe de la chambre, il dévala les escaliers et se retrouva dans le salon. Il voulait la voir, il voulait sentir sa présence Mais impossible. Elle n’était plus là. Alors ivre de rage et de désespoir, il se mit à tout casser et à tout détruire sur son passage, ne laissant aucun objet intact autour de lui. Ensuite, ce fut au tour de la cuisine d’y passer. En quelques minutes, il avait saccagé la moitié de l’immeuble, mettant sans dessus-dessous tout le mobilier des pièces du bas et n’épargnant quasiment rien. Seules les chambres restèrent intactes.  

 

S’arrêtant subitement et le souffle court, il demeura figé devant le spectacle de désolation qui s’offrait à lui, et dont il était malheureusement, le seul fautif. C’en était assez ! Il lui fallait de l’air et tout de suite ! Alors, il se précipita hors de son appartement en laissant la porte d’entrée entrouverte, et s’éloigna à grands pas sans jamais se retourner.  

 

Plus tard, après avoir écumé les bars et vidé verre sur verre, il se laissa tomber dans une ruelle, ivre mort et hurlant à qui voulait entendre son chagrin et son profond désarrois, puis s’endormit à bout de force près des poubelles en rêvant de son ange.  

 

 

Les semaines et les mois défilèrent, et l’état du nettoyeur empira de jours en jours.  

 

Il se renferma dans cette réalité éphémère qu’il s’était crée à la mort de son ange et coupa les ponts avec tous ses amis. Pourtant, ces derniers avaient tous fait de leur mieux pour tenter de l’aider, en vain. Ryo ne supportait plus ces regards qui n’exprimaient que de la pitié et de la compassion à son égard.  

 

Alors n’y tenant plus, il s’éloigna d’eux et disparut peu à peu de leur vie. Usant de multiples stratagèmes pour les éviter il préféra chercher sa rédemption dans ce qu’il affectionnait le plus depuis un certain temps : l’alcool et les femmes.  

 

 

Cela faisait bien plusieurs mois qu’il avait loué une chambre en dehors de son quartier. Cela faisait bien plusieurs mois qu’il faisait inlassablement la même chose dans cet endroit lugubre, mais oh combien vital pour lui. Cette même chambre où chaque soir des femmes lui offraient cette paix illusoire qui le maintenait désespérément en vie et ce malgré le dégout qu’il ressentait nuit après nuit. Oh pas du dégout envers ces femmes, non loin de là. Mais plutôt du dégout envers lui-même. Oui du dégout envers sa propre lâcheté.  

 

Alors il exécutait inlassablement les mêmes gestes tel un pantin qui se ferait manipuler par une force extérieure : Il s’avançait vers l’interrupteur et éteignait les lumières, plongeant la pièce dans une obscurité totale. Puis il attendait patiemment, le corps allongé sur le lit, celle qui allait lui offrir pour un fugace instant ce dont il avait tant besoin pour continuer à survivre.  

 

 

Une rumeur circulait dangereusement dans le milieu depuis quelques temps déjà. Une rumeur qui annonçait le retour d’une personne maudite par tous. Le retour de l’Ange de la mort…  

Plusieurs grandes familles de yakusas avaient frémi de peur en l’apprenant. Tout le milieu avait les nerfs à vifs, allant du plus petit malfrat aux plus grandes familles de yakusas qui demeuraient à Shinjuku. Tous sans exceptions étaient aux aguets. « Comment était-ce possible ? » Demandaient certains. « Pourquoi lui? » Demandaient d’autres. Chacun était réellement préoccupé par ce retour qui n’envisageait désespérément rien de bon pour leur vie. Car plusieurs corps de malfrats avaient été retrouvé, gisants en plein milieu de la rue, tous morts d’une balle en pleine tête. Un avertissement, voila ce que c’était ! Défier le grand City Hunter revenait à défier La Mort elle-même et tous le savaient. Ces malfrats avaient donc mérité leur sort. En le défiant, ils s’étaient attirés les foudres du nettoyeur que seules la rage et la colère habitaient désormais. Oui, ils avaient vu en la mort de sa partenaire, une brèche qu’il fallait exploiter pour le mener à sa perte. Mais ce fut, hélas tout le contraire qui se produisit en réalité, car l’Ange de la mort muni de son python les abattit de sang froid d’une balle dans la tête.  

 

L’affaire avait fait grand bruit dans le milieu mais également dans la police. Saeko s’était empressée d’étouffer l’affaire auprès de son père. Elle avait réussi à faire passer cet « incident » comme une guerre entre deux clans ennemis. Mais l’inspectrice savait pertinemment qu’une balle d’un tel calibre et d’une telle précision ne pouvait être que l’œuvre de City Hunter. Et sachant également ce qu’était devenu Ryo, elle parvenait à comprendre en partie sa souffrance puisqu’elle avait elle aussi perdu l’homme de sa vie quelques années plutôt. Alors pour l’aider, elle le couvrait, fermant les yeux sur le carnage qu’il laissait sur son passage et effaçait à chaque fois toute trace qui menait directement à lui.  

Oui, Saeko se pliait en quatre pour empêcher quiconque de remonter jusqu’à City Hunter, mais pour combien de temps encore, allait-elle continuer comme cela ? Tout ce qu’elle espérait c’était qu’il recouvre la raison…  

 

********************  

 

Depuis la mort de la jeune femme, le nettoyeur faisait inlassablement le même rêve : Un rêve où le brouillard était omniprésent autour de lui et où il marchait continuellement sans trouver âme qui vive quand subitement, ELLE lui apparaissait là, devant lui à quelques mètres seulement, d’une beauté à coupé le souffle et ne portant rien d’autre qu’une robe à fine bretelle d’un blanc immaculé. « Un ange » se disait-il pour lui-même, son ange était bien là en chair et en os devant lui. Impossible mais vrai, Ryo n’en croyait toujours pas ses yeux, Dieu avait finalement exaucé son vœu le plus cher : celui de rejoindre son amour de toujours, Kaori. Il se mettait alors à l’appeler et lui dire, oh combien elle lui avait manqué depuis tout ce temps. Mais au fur et à mesure que les mots sortaient de sa bouche, il voyait l’incompréhension se peindre sur le visage de la jeune femme, comme si cette dernière ne saisissait nullement la portée de ses paroles. Elle demeurait là, captivée par le regard de Ryo. Il voulait tant la prendre dans ses bras, tant la toucher et l’embrasser jusqu’à ne plus pouvoir respirer. Et puis, n’y tenant plus, il se mettait à courir dans sa direction en criant désespérément son nom, mais plus il s’approchait et plus elle s’éloignait. Aussitôt, il redoublait d’effort et accélérait la cadence, courant de plus en plus vite vers la femme de sa vie, jusqu’à ce qu’elle disparaisse, engloutie par les brumes. Alors comme un fou il tombait à genoux et hurlait sa douleur :  

 

- NOOOOOOOONNNNN KAORIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII  

 

Se réveillant le front en sueur et le cœur battant à tout rompre, il sautait hors de son lit et se jetait sur la première bouteille d‘alcool qu’il voyait pour y noyer son chagrin et pour survivre à cette dure réalité où la noirceur et les regrets l’attendaient.  

 

Fin du flash back  

 

 

 

Rouvrant les yeux, Ryo fixa une dernière fois l’immeuble aux briques rouges où aucune lumière ne filtrait et tournant les talons, il s’éloigna tout en titubant, renversant au passage quelques poubelles se trouvant dans la ruelle.  

 

******************************  

 

L’homme parcourut d’un regard terne la chambre où il se trouvait depuis quelques minutes déjà, une pièce spartiate et dénuée de toute chaleur. Cette même chambre qui lui donnait chaque soir ce dont il avait absolument besoin pour continuer à vivre. Il esquissa néanmoins une grimace de dégoût. Dégoût envers lui-même en sachant ce qu’il allait faire pour y parvenir.  

 

Il se dirigea dans la salle d’eau et, évitant tout d’abord de se regarder dans le miroir, tourna la valve du robinet et s’aspergea le visage d’eau froide. Puis, il agrippa le lavabo tellement fort que ses phalanges en blanchirent et à cet instant seulement, il releva lentement le visage et croisa son propre regard dans le fragment de miroir qui lui faisait face. Ce même miroir, qu’il avait brisé d’un coup de poing quelques mois plutôt et dont les débris étaient éparpillés au sol, lui renvoyait toujours la même chose : un visage défiguré par la souffrance et la culpabilité. Ce même visage qu’il s’obligeait chaque jour à regarder en face, même si cela le répugnait. Cela ressemblait bien à un rituel d’expiation envers le crime qu’il avait commis. Oui c’était uniquement de sa faute si Kaori n’était plus.  

 

On frappa à la porte.  

 

« Elle est en avance… » Pensa-t-il une fraction de seconde avant de s’asperger une deuxième fois le visage d’eau froide, « beaucoup trop même… ». Ryo se regarda une dernière fois dans la glace avant de sortir de la salle de bain. Aussitôt, son visage qui affichait toutes les peines du monde quelques instants plutôt, redevint celui du nettoyeur implacable. Toute trace de douleur avait disparu derrière un masque d’indifférence.  

 

On frappa de nouveau, mais cette fois-ci beaucoup plus fort. Il sût à cet instant qu’IL l’avait retrouvé et après s’être servi un verre d’alcool, il se dirigea vers l’entrée.  

 

Lentement Ryo ouvrit la porte et se détourna aussitôt. Il devina la silhouette qui se trouvait derrière son dos tandis qu’elle pénétrait dans la chambre en refermant instantanément la porte derrière elle.  

 

- Que me veux-tu ? Interrogea-t-il, sa voix claquant comme un ordre.  

 

- …  

 

- Que me veux-tu Angel ? Répéta-t-il d’une voix froide, le regard plongé sur son verre en faisant tournoyer les glaçons.  

 

Mick regarda le nettoyeur qui lui tournait le dos. Ryo avait maigri, sa silhouette n’était plus la même depuis la mort de Kaori pensa l’américain. Tout en lui avait changé y compris son aura qui ne dégageait plus que haine et souffrance.  

 

- Hé ben ! Cela n’a pas été facile de te retrouver, répondit Mick en s’approchant de son ami. Tu pourrais quand même me proposer un verre, surtout que cela fait des mois que nous sommes tous à ta recherche. Il faut que l’on parle Ryo…  

 

- Parler de quoi ? Lâcha son interlocuteur sur un ton sec et dur avant de se retourner et de planter son regard droit dans celui de l’Américain.  

 

Mon Dieu, ces yeux! Songea Mick quelque peu déstabilisé parce qu’il voyait. Ils étaient tellement froid et sans vie. Toute humanité y avait disparu. C’était comme s’il revoyait le Ryo d’avant, le Ryo froid et sans pitié qu’il avait connu jadis en Amérique. Soudain il sentit s’insinuer en lui une sourde peur. Oh oui, l’Ange de la mort était bien de retour. Puis prenant une profonde inspiration comme pour chasser ces pensées sinistres, il poursuivit :  

 

- Nous nous faisons beaucoup de souci pour toi Ryo. Nous sommes tes amis et la seule famille qui te reste. Nous sommes là pour t’épauler et t’aider dans cette difficile épreuve que tu traverses, alors fais-nous un peu confiance.  

 

- Je ne veux pas de votre pitié ! Le coupa Ryo. Je me débrouille parfaitement bien tout seul. Je n’ai pas besoin de votre aide alors occupez-vous de vos affaires et repars d’où tu viens Angel.  

 

Le sang de Mick ne fit qu’un tour et ne contrôlant plus ses mouvements, il envoya son poing directement dans le visage de son interlocuteur qui sous la puissance, recula de quelques mètres. Ryo se redressa aussitôt et essuya le mince filet de sang qui s’écoulait le long de sa joue. Mick n’avait absolument pas aimé les mots employés par son ami et en les entendant, une brusque colère était montée en lui, laissant sa main réagir d’elle-même.  

 

- QUI PARLE DE PITIE, Ryo ? MERDE ! Arrête de déconner !! S’énerva l’américain en haussant la voix. Crois-tu réellement t’en sortir de la sorte en nous chassant de ta vie comme tu l’as fais avec Kaori ? Tu rêves mon vieux ! Je n’ai pas l’intention de repartir sans toi Ryo Saeba ! La vie que tu mènes n’est pas celle que Kaori aurait souhaitée pour toi. Bon sang ! Regarde-toi ! Tu n’es plus que l’ombre de toi-même, errant sans fin dans cette réalité que tu t’es crée. Ressaisi-toi Ryo et arrêtes de te complaire dans ce monde éphémère. Ne vois-tu pas que tu sombres de plus en plus dans l’obscurité et la démence? Crois-tu que l’alcool et ces femmes qui partagent ton lit depuis des mois sauront te donner cette paix que tu recherches désespérément ?  

 

Il marqua une pause avant d’ajouter aussitôt, les poings serrés :  

 

- Tout n’est qu’illusion Ryo. Ouvres les yeux bon sang ! Plus tu attendras et plus le réveil sera dur et la chute fatale. En tant qu’ami, je refuse de te voir te détruire de la sorte ! Alors laisse de côté ce monde virtuel que tu as édifié autour de toi et affronte donc la réalité en face !! Conduis-toi en homme et non en lâche Saeba !  

 

- Ferme-là ! Dit le nettoyeur dont les mots résonnaient incessamment dans sa tête. Ferme-la ! Répéta-t-il en serrant la mâchoire et son verre si fortement que celui-ci se brisa aussitôt dans sa main. Du sang s’écoulait abondamment de sa plaie, mais Ryo n’en avait que faire, seul importait cette rage qui montait peu à peu en lui  

 

 

Chaque mot avait fait mouche dans son cœur, provoquant une douleur intense au plus profond de son âme tant les mots étaient criants de vérité.  

 

Le visage tendu mais décidé, Mick continua tout de même de poursuivre ce que Ryo refusait d’entendre :  

 

- Même si ça fait mal, même si tu souffres atrocement, même si chaque jour est un supplice incessant, il faut y mettre un terme Ryo et dès maintenant ! Réveilles-toi ! Te morfondre sur le passé ne t’apportera que souffrance et destruction. Au contraire, tu dois avancer même si c’est dur, même si tu n’en peux plus. Il faut continuer à se battre Ryo et « Nous » serons toujours là pour t’aider ! Kaori demeurera à jamais dans notre cœur.  

 

- Tais-toi! Supplia Ryo en serrant l’arme qui se trouvait dans son holster. Tais-toi Angel…  

 

- Regarde la vérité en face Ryo, reg…  

 

- TAIS-TOI ANGEL, JE T’AIS DIT DE TE TAIRE, OU SINON JE NE REPONDS PLUS DE MOI!!! Hurla-t-il de toutes ses forces en pointant aussitôt son python sur l’américain, le mettant ainsi en joug.  

 

- Sinon quoi ? Répondit Mick d’une voix qui se voulait neutre. Tu comptes m’abattre ? C’est bien cela Ryo ? La colère t’aveugle tellement que tu ne supportes pas d’entendre la vérité ? Vas-y tire! Ne te gêne surtout pas ! Ajouta-t-il en ouvrant les bras comme pour lui signifier qu’il était prêt. Fais-le !  

 

A mesure qu’il lui balançait ces mots, Mick s’avança d’un pas puis d’un autre jusqu’à sentir le canon de l’arme de Ryo se poser contre sa poitrine.  

 

- Vas-y Ryo ! Qu’est-ce que tu attends ? Pourquoi hésites-tu ? Tire bon sang! Si cela peut aider à t’ouvrir les yeux alors FAIS-LE !! Dit-il en accentuant bien sur les deux derniers mots. TIRE !!  

 

Mick semblait calme et sûr de lui. Pourtant, à en juger les légères secousses qui parcouraient son corps, on pouvait aisément en déduire le contraire.  

 

Mick tremblait ou était-ce lui-même ? Se demanda Ryo une fraction de seconde avant de jeter un rapide coup d’œil à ses mains. Oui, c’était bien lui ou plutôt ses doigts qui tremblaient légèrement, faisant bouger par la même occasion son arme. Le visage tendu et nerveux, plusieurs gouttes de sueur perlaient le long de ses tempes, comme si les lumières qui éclairaient la pièce s’étaient subitement changés en projecteurs ardents. Brusquement, l’homme baissa son arme avant de reculer d’un pas puis d’un second.  

 

Non ! Il ne pouvait pas tuer Mick, pas son meilleur ami, songea-t-il en laissant subitement glisser son arme à terre les yeux embués de larmes. Il avait raison sur toute la ligne. Mick avait réussi encore une fois à l’ébranler. Il ne pouvait plus continuer de la sorte, oh non il ne le pouvait plus. Mais comment taire cette rage et cette douleur qui le rongeaient à petit feu, comment allait-il faire pour apaiser cette sourde colère qu’il avait en lui et qui l’avait poussé à braquer son arme sur l’américain ?  

 

Comprenant immédiatement le tourment dans lequel son ami était plongé, Mick se rapprocha de Ryo et lui balança un crochet du gauche. Ce fut le déclic, Ryo se mit à frapper à son tour Mick. Encore et encore, de toutes ses forces et sans se retenir, il se mit à le cogner inlassablement, hurlant et expiant à la fois et à chaque coup donné cette douleur qui ne le quittait plus depuis la mort de son ange.  

 

Mick ne fit rien pour se défendre, au contraire. Il encaissa sans relâche et sans protestation les assauts puissants et répétés du nettoyeur. Se relevant toujours à chaque coup porté et attendant inlassablement le suivant, encore et encore. Combien de temps avait duré son calvaire ? Mick n’en avait aucune idée, seul le fait de « ramener » Ryo à « la vie » était pour lui tout ce qui importait. Il se tenait toujours debout telle la falaise où venait se briser des centaines de vagues, droite et solide comme un rock. Il savait que son ami souffrait et par son corps, il allait l’aider à le faire sortir de son état et à admettre ENFIN la réalité qui lui sautait au visage : Kaori n’était plus là mais demeurerait à jamais dans son cœur. La vie devait continuer.  

 

Le visage tuméfié et le corps endoloris et couvert de sang, Mick se tenait toujours debout devant un Ryo dont le visage était déformé par la douleur. Il avait le souffle court et les poings ensanglantés. Les mots avaient fait leur chemin dans la tête du nettoyeur faisant fissurer ce monde éphémère qu’il avait bâti autour de lui. Les coups portés sur l’américain lui firent le plus grand bien. Ce fut un moyen d’expulser toute cette souffrance que le nettoyeur avait accumulé durant ces 11 derniers mois.  

 

Ryo s’écroula à terre et la minute suivante ce fut au tour de Mick. Allongés de tout leur long, côte à côte et hors d’haleine, Ryo murmura dans un son à peine audible un « merci » envers son ami avant de s’évanouir le cœur et la conscience enfin libérés, laissant un Mick bien amoché un sourire aux lèvres lui répondre :  

 

- Ça sert à ça les amis, mon frère, lâcha-t-il dans un souffle avant de sombrer à son tour dans l’inconscience.  

 

 

La porte d’entrée s’ouvrit brusquement sur une silhouette imposante. Un géant au lunette noire s’avança dans la pièce et se dirigea d’un pas lourd vers les deux corps qui gisaient à terre. Il prit les pouls des deux nettoyeurs puis rassuré, attrapa en premier le corps de Ryo puis celui de Mick et les mit directement sur ses puissantes épaules. Décidément cela aurait pu mal se passer, pensa le mercenaire en voyant l’état désastreux de ses amis. Dieu merci tout était fini.  

 

Umibozu avait suivi toute la scène depuis l’extérieur. Certes il n’avait rien vu à proprement parlé, mais son ouïe développée de mercenaire lui avait permis de visualiser, comme si il y était, la confrontation entre les deux nettoyeurs. Il avait failli débouler dans la pièce et mettre une sacrée raclée à Ryo, mais il ne pouvait pas intervenir, il l’avait promis à Mick  

 

- « Quoi qu’il arrive Falcon, n’intervient surtout pas. Laisse-moi lui faire entendre raison. J’y arriverai, même si pour cela je dois perdre la vie. Je suis bien décidé à le ramener »  

 

Umibozu n’avait prononcé aucunes paroles. Il s’était simplement contenté d’hocher la tête en guise de réponse et s’était adossé au mur du couloir pendant que Mick frappait à la porte.  

 

 

Oui Mick avait réussi à le ramener et ça c’était le plus important.  

 

- Bon retour parmi nous Ryo, murmura l’imposant mercenaire avant de refermer la porte derrière lui, ses deux fardeaux sur les épaules.  

 

 

Oui Ryo était enfin de retour grâce à son ami. Maintenant il allait dorénavant tourner la page pour en commencer une autre…  

 

 

 

 

A suivre…  

 

 


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