Capitolo 2 :: Nobody knows

Pubblicato: 04-04-09 - Ultimo aggiornamento: 04-04-09

Commenti: Bonjour ! Alors voici (enfin !) le second chapitre de cette fic : il en a mis du temps à venir celui-là ! Faut dire que j'avais un gros manque d'inspiration et que quand j'ai été enin touchée par les muses, je suis tombée malade ! Mais j'ai quand même réussi à terminer ce texte ! A coeur vaillant rien d'impossible ! lol Enfin bref, je voulais dédicacer ce chap à quelques personnes : à ma Cris, qui ma soutenu et motivé depuis des semaines, à ma puce Stella qui attendait ce chapitre comme personne (d'ailleurs je suis sûre et certaine que t'es heureuse d'être venue hier soir sur le fofo ... n'est ce pas ?!) et à ma miss Toto, qui a assuré la continuité de ce chap ! Ptite mention à Nad, la ptite rose, avec qui j'ai piqué un super délire avec un requin et une bouée canard ... oye, quel fou rire ! Enfin, je vous laisse à votre lecture, de gros bisous à tous et par avance excusez le niveau de ce chap mais j'avoue qu'écrire sous les effets du paracétamol, c'est pas simple ... ! lol

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- La chanson est "Nobody Knows" de Pink -  

La nuit était tombée depuis longtemps sur New-York et pourtant la ville ne semblait pas prête à s'endormir : les quartiers fourmillaient encore de personnes, les néons clignotaient à tout va et la clameur de la rue semblait atteindre son paroxysme en ces heures nocturnes.  

Par sa fenêtre entrouverte, une jeune femme observait cette bien curieuse agitation sans vraiment y prêter attention. Elle n'avait pas l'esprit à se laisser aller à des frivolités comme celles que pouvaient proposer la capitale durant la nuit mais elle croyait qu'en regardant toutes ces lumières, quand en entendant tous ces éclats de voix, elle parviendrait à oublier un instant la tristesse qui lui ravageait le cœur.  

Mais c'était peine perdue ... rien ne pouvait faire disparaître les larmes de ses yeux ... rien ne pouvait lui faire ignorer la douleur qui étreignait à chaque instant son être ...  

Assise dans son lit, elle ramena ses jambes contre elle comme pour se protéger de ce mal invisible contre lequel elle n'arrivait pas à lutter : encerclant ses genoux avec ses bras, elle y posa sa tête et soupira douloureusement. Ses yeux n'étaient même plus en mesure de pleurer tant elle avait versé de larmes ; ils étaient si rouges que dès qu'une larme se profilait en leurs coins, ils se mettaient à brûler leur propriétaire comme une flamme vive.  

Esquissant un sourire désabusé, Kaori se décida à repousser le drap l'entourant pour sortir un peu de ce lit qu'elle ne supportait plus : l'endroit était confortable quand ils étaient deux mais seule, elle s'y sentait oppressée, perdue dans une couchette trop grande pour elle ...  

Ce lit avait été le témoin passif et la scène de bien des étreintes passionnées entre ses deux propriétaires ... c'était ici que Kaori s'était sentie aimée comme elle ne l'avait jamais été, c'était ici qu'elle s'était donnée de tout son être, c'était ici qu'elle avait aimé avec passion, c'était ici que ses enfants avaient été conçus ...  

Voilà pourquoi aujourd'hui, elle ne supportait plus de s'y trouver seule dans une froideur qui ne lui convenait pas. Elle voulait retrouver de la chaleur, elle voulait retrouver ce bonheur éphémère en lequel elle avait voulu croire ... elle voulait retrouver son homme ...  

La nettoyeuse retint un sanglot puis maladroitement, regagna le salon où elle essaya de trouver un moyen d'apaiser son esprit : elle savait que Mick avait du cacher un bouteille de whisky dans un des meubles de leur living, aussi elle entreprit une recherche approfondie du précieux breuvage. Elle le trouva dans un des hauts placards de la pièce, s'en saisit et s'en versa une rasade dans un verre. Fébrile, elle porta le breuvage à sa bouche mais à peine en eut-elle avalé un goulée qu'elle sentit sa trachée lui brûler tel un feu de Bengale.  

Elle étouffa une quinte de toux et essuya d'un revers les larmes qui étaient montée d'elles-mêmes à ses yeux. Devant la réaction plus que significative de son corps, Kaori décida qu'il valait mieux qu'elle s'abstienne d'en prendre une nouvelle gorgée. Reposant son verre sur la table basse, elle préféra s'octroyer un moment de calme sur le balcon : elle fit coulisser la porte fenêtre et se glissa avec douceur sur le balcon.  

Cette nuit de début de printemps était plutôt venteuse mais la morsure du vent n'eut aucune prise sur le frêle corps de Kaori. Doucement, elle se rapprocha de la rambarde et s'y agrippa tandis que sa légère nuisette flottait au grès des bourrasques. Elle fit se perdre son regard sur la ville illuminée et tenta de mettre un peu d'ordre dans ses réflexions. Une question revenait sans cesse dans son esprit :  

Comment en était-elle arrivée là ?!  

Bien sûr, sa vie n'avait jamais été ce que l'on pouvait qualifier de modèle de stabilité néanmoins elle avait vraiment cru, qu'en fondant une famille avec Mick, elle parviendrait à acquérir une vie en adéquation avec ses désirs. Après tout, elle avait toujours rêvé de rencontrer le prince charmant, d'avoir une maison bien à elle, d'être la mère d'une ribambelle d'enfants ... des rêves de petite-fille en somme !  

La réalité n'était pas loin de ses attentes : elle n'avait certes pas rencontré le prince charmant mais Mick remplissait à merveille ses fonctions de père, de mari et d'amant. Sa maison n'était pas celle qu'elle avait imaginé mais elle s'y sentait apaisée et réellement "chez elle", ce qui était le plus important. Quant à la ribambelle d'enfants ?! Pour ça, elle avait été exaucée ...  

Il y a dix ans, elle avait accouché de leur premier fils, Daisuke. Physiquement, c'était celui qui ressemblait à son père : il avait les mêmes yeux bleus profonds, la même chevelure blonde et ce sourire inimitable, marque de fabrique des Angel. D'un tempérament très calme, le petit garçon savait en imposer rien que par sa présence, il possédait la même aura que son père, légèrement impérieux, inévitablement malicieux mais avant tout impressionnant. D'ailleurs, c'était lui qui régner sur la petite tribu Angel ! Sans que Kaori n'ait jamais su pourquoi, ses plus jeunes enfants avaient pour leur aîné un respect naturel, qui le plaçait en position de leader.  

Six après la naissance de Daisuke, leur second fils Ryô était arrivé : il avait lui-aussi les yeux bleus de son père mais avait la chevelure acajou de sa mère. A l'inverse de son grand-frère, Ryô était l'élément perturbateur de la fratrie, celui qu'on devait toujours surveiller comme le lait sur le feu. Malicieux, il était capable d'inventer les pires bêtises possibles avec une facilité déconcertante, ce qui entretenait le physique de sa mère ! Si elle avait conservé sa forme athlétique, elle le devait entièrement à son hyperactif de fils ! A poursuivre un petite monstre pareil constamment, elle s'était forgée des muscles de championne ! D'un autre côté, Ryô était aussi un grand séducteur : en témoignaient les montagnes de présents qu'il ramenait chaque soir à la maison ! Tous des gages d'amour de ses copines de classe ! Kaori avait souvent dit qu'avec un prénom comme "Ryô" et un nom comme "Angel", il n'était pas vraiment étonnant que ce garçon ait du succès !  

Pour finir, Mick et Kaori avait eu l'immense joie d'accueillir, deux ans après la naissance de Ryô, des jumelles : Sakura et Kazue. Sakura était l'aînée de cinq minutes, fluette, elle avait les cheveux auburn comme sa mère et les yeux bleus de son père tandis que sa cadette, Kazue, avait les cheveux et les yeux de sa mère. D'ailleurs heureusement que l'une avait les yeux bleus et l'autre les yeux bruns car de faciès il était impossible de les différencier. Avoir deux filles après ces deux garçons, avait rendu Kaori folle de joie : elle avait eu l'impression de former une famille stable, avec autant de filles que de garçons, former une vraie famille en définitive.  

Une famille dont on est fier d'afficher les photo partout dans la maison : où les parents posent épanouis aux côtés de leurs enfants qui ne tiennent pas en place ! Oui, c'était cela avoir une famille ! Enfin c'était l'idée que Kaori se faisait de la famille et elle y avait cru, dur comme fer, jusqu'au bout ... mais la réalité l'avait rattrapé ...  

Elle avait choisi d'aimer un homme à la vie dangereuse, elle avait choisi d'avoir des enfants avec lui, de tisser des liens qu'elle croyait indestructibles et éternels ... c'était d'une naïveté ! Sa vie n'avait jamais été et ne serait jamais un conte de fée ... depuis toutes ces années, elle aurait du le comprendre mais rien à faire, son côté fleur bleue lui avait fait miroiter des possibilités qui ne s'offriraient jamais à elle ...  

Alors elle affichait au quotidien un sourire de façade, celui que l'on se force à prendre pour que les autres ne voient pas la peine qui vous ravage. Elle se l'était promis : elle ne se laisserait pas aller à la tristesse ou à la mélancolie devant ses enfants, par amour pour eux. Elle savaient qu'ils souffraient de la situation au moins autant qu'elle et elle ne voulait pas leur infliger une peine supplémentaire.  

Alors la journée, elle riait avec ses enfants, essayait de changer leur quotidien, de les faire sourire et oublier un instant leur situation ...  

Mais le soir ... quand elle se retrouvait seule dans son lit ... alors là, elle laissait libre court à son chagrin. Elle pleurait chaque nuit, en maudissant la force invisible qui lui avait retiré l'homme qu'elle aimait, en maudissant ce triste sort qui semblait être le sien à jamais ! Et puis finalement le sommeil l'emportait dans un monde sans rêves, où elle ne trouvait jamais le repos.  

Jusque là, elle avait tenu le coup mais aujourd'hui après cette nouvelle ... non elle ne pouvait plus affronter ça seule ... elle avait besoin de soutien et de pas n'importe quel soutien ... elle voulait quelqu'un qui parvenait à l'apaiser ... elle voulait son ami ... elle voulait son partenaire ... elle voulait Ryô ...  

Kaori secoua nerveusement la tête : sur le coup, elle avait cru qu'elle faisait une bêtise ... et puis au final, elle ne regrettait plus d'avoir appelé Ryô. Elle avait besoin de son soutien ... ce qu'elle craignait le plus c'était sa réaction ! Que la découverte de sa nouvelle vit ne le fasse partir : après tout, peut-être pensait-il qu'elle ne vivait qu'avec Mick et que le nettoyeur étant absent, il se devait de venir l'aider. Mais que ferait-il quand il apprendre l'existence de leur quatre enfants ?!  

Comment réagirait-il quand il verrait Daisuke, Ryô, Sakura et Kazue ?!  

Peut-être ne comprendrait-il pas les raisons qui avaient poussé Kaori à l'appeler comme celles qui l'avaient poussé à le quitter car ça personne ne le comprenait ...  

" Nobody knows - Personne ne sait "  

Non, personne ne savait la douleur qu'elle ressentait ... personne ne savait que regarder les couples enlacés dans la rue, lui étreignait violemment le cœur ...  

" Nobody knows but me - Personne ne sait sauf moi "  

Mais elle ... elle savait ... elle ressentait toutes ces émotions douloureuses comme de milliers de poignards qui se seraient figés dans son corps ... cette brûlure constante et empoisonnée d'une absence quotidienne ...  

"That I sometimes cry - Que parfois je pleure "  

Personne ne savait que dès qu'elle se retrouvait seule dans sa chambre, elle se mettait à pleurer toutes les larmes de son corps ...  

" If I could pretend that I'm asleep - Si seulement je pouvais faire semblant de dormir "  

Elle aurait tant aimé pouvoir mentir ... dire qu'elle dormait ... parvenir à se convaincre qu'elle dormait comme pour oublier les larmes qui roulaient sur ses joues ...  

" When my tears start to fall - Quand mes larmes commencent à couler "  

Dès qu'elle sentait le chagrin montait en elle : elle fermait les yeux très fort, essayant de retenir ses larmes, comme si le fait qu'elle eut les yeux clos pouvait l'empêcher de s'endormir en pleurant. Et puis le flot passait le barrage de ses yeux et venait se déverser sur son visage, mouillant le drap qu'elle tenait entre ses doigts, inondant son oreiller ... alors elle feignait encore une fois, un sommeil profond et mettait les soubresauts de son corps sur le compte de se muscles qui se détendaient ...  

" I peek out from behind these walls - Je jette un coup d'œil derrière ces murs "  

Quand elle ne parvenait plus à se retenir, elle ouvrait grand le yeux et jetait un coup d'œil en direction de la chambre de ses enfants : elle écoutait silencieusement leur respirations, espérant de tout cœur qu'ils ne l'aient pas entendu sangloter. Parfois, elle préférait aller sur la terrasse pour regarder l'immensité new-yorkaise ... elle espérait souvent y trouver une solution à ses problèmes ...  

" I think nobody knows - Je pense que personne ne sait "  

Apparemment, personne ne s'était jamais douté de la torture qu'était la nuit pour elle : ni ses enfants, ni sa grande-sœur ne lui en avaient jamais fait la remarque ... oui, elle ne pensait pas que quelqu'un soit au courant ...  

" Nobody knows - Personne ne sait "  

Personne ne pouvait connaître sa douleur ... elle avait toujours tout fait pour que personne ne l'apprenne. Peut-être pour ne pas attrister son entourage ou alors pour ne pas reconnaître publiquement qu'elle avait échoué ... D'un autre côté, la tentation d'en parler à quelqu'un devenait de plus en plus forte ... elle avait besoin de confesser ses peines à autrui pour parvenir à reprendre goût à la vie ...  

" No, no - Non, non "  

Non ! Elle ne voulait pas en parler ! Accepter qu'elle souffre au quotidien, était une chose, faire souffrir les autres à cause de ses problèmes en était une autre !  

Rabaissant la tête vers ses pieds, Kaori soupira : elle avait l'impression de se retrouver dans une impasse dont elle ne parvenait pas à sortir. Elle aurait pu expliquer à sa sœur ou à Ryô, les craintes que l'absence de Mick lui inspirait, leur parler de cette violente dispute qu'il avait eu avant son départ, leur dire la nouvelle qu'elle avait appris le matin même ... mais s'aurait été les forcer à la rejoindre dans sa perdition, et ça elle ne pouvait pas s'y résoudre.  

La jeune femme avait la curieuse impression d'être une naufragée perdue sur un îlot en plein milieu d'une mer qui n'augurait rien de bon. Mais qui pourrait venir la sauver ?!  

Réprimant un frisson, elle se décida à rentrer dans son appartement : elle fit coulisser tout doucement la baie vitrée et se faufila tout aussi tranquillement dans le living. Elle n'entendait que les respirations calmes de ses enfants qui transpiraient aux quatre coins de l'habitation et qui semblait rappeler qu'il existait encore un peu de vie entre ses quatre murs. Kaori esquissa un sourire triste en se dirigeant vers sa chambre.  

" Nobody likes - Personne n'aime "  

Il était évident que personne n'aurait aimé se mettre volontairement dans sa situation ...  

" Nobody likes to loose their inner voice - Personne n'aime perdre sa voix intérieure "  

Se retrouver sans cette petite voix qui résonne en vous quand vous avez des problèmes ... cette voix qu'elle pouvait entendre qu'à l'intérieur d'elle. Une conscience pour certains ou l'empreinte indélébile de la personne qui partage votre vie pour d'autres. Alors comment pouvait-elle faire puisque sa voix intérieur venait de s'envoler ?!  

" The one I used to hear before my life - Celle que j'ai eu l'habitude d'entendre avant ma vie "  

Qui allait la guider désormais ?! Elle qui n'avait jamais entendu que les conseils des hommes de sa vie : aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle avait toujours eu cette petite voix en elle mais à chaque fois elle avait pris l'apparence de l'homme qu'elle aimait. Au Japon, elle avait été d'abord été représentée par Hideyuki puis sous la forme de Ryô mais dès son arrivée aux States, elle était devenue Mick ... comment devait-elle faire aujourd'hui quand sa raison avait déserté son poste ?!  

" Made a choice - Faire un choix "  

Kaori le savait : elle aurait du faire un choix et cela depuis longtemps ... Bien sûr, elle était avec Mick, elle avait fondé un foyer avec lui mais le souvenir de Ryô était resté trop ancré en elle.  

Comme un fantôme dont elle ne pouvait pas se débarrasser, un visage qui venait hanter ses rêves, une voix qu'elle entendait parfois en elle ... qui lui rappelait constamment qu'elle n'allait pas pouvoir oublier son partenaire comme cela ...  

Mick lui avait souvent fait le reproche d'entretenir encore de trop tendres sentiments à l'égard de Ryô, elle le rassurait à chaque fois mais au fond elle savait bien que le nettoyeur était encore présent dans son cœur.  

Et ce souvenir était le sujet de plusieurs disputes entre elle et Mick, cela avait été la cause de leur dernier accrochage ...  

" But I think nobody knows - Mais je pense que personne ne sait "  

Mais personne ne savait l'origine de leurs querelles ... tout le monde pensait qu'il était un de ses couples modèles qu'on admire ... comment expliquer alors que Mick lui reprochait sans cesse son attachement pour Ryô ...  

" No, no - Non, non "  

Non, ils n'avaient rien de ces unions que l'on pouvait envier ... elle s'en apercevait aujourd'hui ... mais cela faisait déjà longtemps que son couple battait de l'aile ...  

" Nobody knows, no no no no - Personne ne sait, non non non non "  

Personne ne le savait ... personne ne le saurait car personne ne devait le savoir ...  

Masquant un sanglot, Kaori entra dans sa chambre et se laissa glisser doucement contre la porte. Elle n'arrivait plus à se tenir debout, elle était trop affaiblie, elle avait tant besoin de soutien ...  

" Baby, oh the secret's safe with me - Bébé, oh le secret est en sécurité avec moi "  

Elle avait tout tenté pour Mick : elle avait mis de côtés tant de choses pour lui, pour qu'il se sente aimé, qu'il se sente en sécurité avec elle ... elle aurait tant aimé pourvoir être l'asile dont il avait besoin ... lui offrir un amour qui l'aurait apaiser ... un amour qui leur aurait fait oublier leur vie mouvementée ... les secrets qui la régissaient ... il n'y aurait eu que lui, elle et leurs enfants ... elle avait voulu lui faire croire en son rêve ...  

" There's nowhere else in the world that I could ever be - Il n'y a nulle part ailleurs au monde où je ne pourrais être "  

C'était un fait ... malgré leurs disputes, malgré les incompréhensions, elle savait qu'elle ne pourrait pas se trouver ailleurs qu'ici ! Sa place était auprès de ses enfants, auprès de Mick ... c'était tellement évident pour elle que sa vie se trouvait en ces lieux, que parfois elle ne comprenait pas comment Mick pouvait en douter ... ne lui avait-elle pas montré à de nombreuses reprises qu'il était l'homme de sa vie ?!  

" And baby, don't it feel like I'm all alone ? - Et bébé, ne sens tu pas comme je suis seule ? "  

Si elle avait pu saisir ses peurs, lui n'aurait-il pas pu essayer de calmer les siennes ?! Kaori ne savait pas si Mick avait compris combien elle se sentait seule sans lui ... dans cet appartement trop grand pour elle, où elle se sentait abandonnée ...  

" Who's gonna be there after the last angel has flown ? - Qui restera dès que le dernier ange se sera envolé ? "  

Qui serait à ses côtés quand le dernier ange aura disparu ?! Qui lui maintiendrait alors la tête hors de l'eau ?!  

" And I've lost my way back home - Et j'ai perdu le chemin de ma maison "  

Elle ne possèdait plus de repères, plus de marque dans cet univers où elle se sentait étrangère ... elle était chez elle mais elle avait l'impression d'en avoir perdu le chemin. Sa maison ne pouvait être que l'endroit où elle se trouverait avec l'homme qu'elle aimait et leurs enfants mais sans la pièce maîtresse du jeu, avait-elle encore une demeure ?!  

" I think nobody knows, no - Je pense que personne ne sait, non "  

Personne ne savait l'ampleur de son tourment ... non, personne ne pouvait le savoir ...  

" I said nobody knows - J'ai dit que personne ne sait "  

Elle se le répéter inlassablement ... personne ne savait ... personne ne pouvait comprendre ...  

" Nobody cares - Personne n'y prête attention "  

Kaori jouait si bien le rôle de la femme épanouie, de la femme maîtresse de sa vie, qu'il semblait tout bonnement impossible que quelqu'un se doute de quelque chose ... il aurait fallu qu'elle laisse entrevoir des signes de sa faiblesse pour que quelqu'un puisse y prêter attention ...  

La jeune femme sentit que sa peine montait crescendo en elle comme un raz-de-marée qu'elle ne pouvait contrôler alors encore une fois elle se permit de pleurer ... là seule dans sa chambre ...  

Les larmes montèrent rapidement aux yeux de Kaori et ne faisant plus rien pour les retenir, elle les laissa dégouliner sur ses joues. Son corps se tassa sur lui même tandis qu'elle murmurait pour elle-même :  

- Je t'en prie Ryô ... viens m'aider ...  

" It's win or loose not how play the game - C'est gagner ou perdre mais pas comment jouer le jeu "  

Avait-elle perdu ?! Avait-elle gagné ?! En tout cas, jamais elle n'avait compris les règles de ce jeu cruel qu'on appelait l'amour ... elle avait aimé passionnément deux hommes ... avait cru avoir gagné leur affection pour finalement en arriver là ... à perdre tout ce qu'elle avait misé. Elle en revenait à la case départ et elle n'allait pas toucher de gains ...  

"And the road to darkness has a way - Et la route vers l'ombre a un mérite "  

La route la plus sombre semblait prendre un sens ... elle donnait l'impression à Kaori de représenter un repos momentané ... un abri de fortune qui la protégerait de sa douloureuse tristesse ...  

" Of always knowing my name - Celui d'avoir toujours su mon nom "  

Ce chemin sinueux qui connaissant son nom ... qui l'attirait comme un aimant ... n'étais-ce pas là-bas qu'elle trouverait une solution à son problème ... elle qui n'avait jamais emprunté que des voies dangereuses ...  

" But I think nobody knows - Mais je pense que personne ne sait  

No, no - Non, non  

Nobody knows, no no no no - Personne ne sait, non non non non "  

Prenant appui sur la porte, elle se releva pour aller se jeter sur son lit défait où elle se mit à marteler le matelas de ses poings pour évacuer sa rage tandis que ses pleurs redoublaient d'intensité. Elle n'en pouvait vraiment plus, elle était à bout, elle ne supportait plus que personne ne sache ... il fallait qu'elle en parle à quelqu'un ...  

" Baby, oh the secret's safe with me - Bébé, oh le secret est en sécurité avec moi  

There's nowhere else in the world that I could ever be - Il n'y a nulle part ailleurs au monde où je ne pourrais être  

And baby, don't it feel like I'm all alone ? - Et bébé, ne sens tu pas comme je suis seule ?  

Who's gonna be there after the last angel has flown ? - Qui restera dès que le dernier ange se sera envolé ?  

And I've lost my way back home - Et j'ai perdu le chemin de ma maison "  

Elle venait de toucher le fond ... elle ne pourrait pas s'en relever toute seule. Il allait lui falloir une épaule sur laquelle s'appuyer ... il lui fallait un soutien des plus inconditionnels ... et ce soutien, elle le trouverait en Ryô ... il serait bientôt là, à l'accompagner au quotidien comme il l'avait fait après la mort de son frère. Il fallait qu'elle s'en remette à lui, il était celui qui l'empêcherait de sombrer, celui qui lui redonnerait le sourire ...  

" And oh no no no no - Et oh non non non non  

Nobody knows - Personne ne sait  

No no no no no no - Non non non non non non "  

Personne ne le savait mais bientôt quelqu'un le saurait ... Ryô lui avait dit ... il allait prendre les choses en main ... il allait redevenir le pilier de sa vie ... comme il y avait dix ans quand il était son protecteur ...  

" Tomorrow, I'll be there my friend - Demain, je serais là mon ami "  

Et demain, elle se réveillerait en espérant le trouver dans son salon, comme un enfant espère ces cadeaux de Noël ... avec impatience mais aussi avec crainte d'être déçu ... peut-être avait-il radicalement changé en dix ans ... peut-être n'était-il plus le Ryô de son souvenir ... celui pour qui son cœur battait plus que de raison ...  

" I'll wake up and start all over again - Je me réveillerais et recommencerais tout une nouvelle fois "  

Demain matin, elle se réveillerais comme à son habitude, s'enfuirait de cette chambre qu'elle ne supportait vraiment plus ... elle s'arrêterait devant sa glace, vérifierait que ses yeux ne sont pas trop rouges pour que ses enfants ne s'aperçoivent de rien puis collant un sourire feint sur ses lèvres, elle sortirait de sa chambre et jouerait la mascarade quotidienne à laquelle elle s'adonnait depuis des mois .  

" When everybody else is gone - Quand tout le monde sera parti "  

Et quand ses enfants seront partis à l'école alors elle aimerait se laisser tomber sur son canapé ... dans les bras de Ryô ... qu'il la serre à outrance pour qu'elle n'ait plus peur. Elle se cacherait dans cet abri, oublierait un instant que ces bras ne seraient pas ceux de Mick ... elle avait besoin de chaleur ... besoin de réconfort comme de tendresse ... Ryô ne lui apporterait certainement pas tout cela mais elle savait que sa seule présence suffirait à la calmer ...  

" No, no, no - Non non non "  

Non, il n'agirait pas de cette façon, aussi douce, après tout Ryô resterait à jamais un homme froid de part sa condition naturelle mais elle entretenait le secret espoir qu'il pourrait être celui qui lui redonnerait le sourire ...  

" Nobody knows - Personne ne sait  

Nobody knows the rythm of my heart - Personne ne connait le rythme de mon cœur "  

Il parviendrait sûrement à calmer le rythme fou de son cœur ... cette musique cardiaque anormalement déréglée par la peur et le stress qui oppressait sa cage thoracique et son esprit ...  

" The way I do when I'm lying in the dark - Et la façon dont cela se passe quand je m'allonge dans le noir "  

Cette peur panique qui s'emparait de son être dès qu'elle se couchait dans son lit et qu'elle éteignait la lumière ...  

" And the world is asleep - Et le monde s'est endormi "  

Les bruits de la ville commençait à se taire, le jour à arriver ... la cité ... le monde s'endormait peu à peu et elle restait dans cet état intenable ... dans cette attente insoutenable. Elle ferma les yeux et essayant d'ignorer ses larmes, tenta de trouver un semblant de repos ...  

" I think nobody knows - Je pense que personne ne sait  

Nobody knows - Personne ne sait "  

Et ça personne ne le saurait jamais ... personne ne saurait par quoi elle était passée ...  

" Nobody knows but me - Personne ne sait sauf moi "  

Personne n'était au courant sauf elle ...  

" Me - Moi "  

Elle ... elle qui savait tout ... qui ressentait tout ... qui en garderait toujours un souvenir douloureux au fond du cœur comme une cicatrice. Elle aurait beau tenter d'oublier, elle ne pourrait jamais y arriver ... elle avait trop souffert ... et cette souffrance était inoubliable ...  

Kaori se retourna dans son lit, enroulant le fin drap autour de son corps : ses larmes continuaient à couler mais la force de l'habitude, fit qu'elle parvint à s'endormir. Avant de sombrer dans un sommeil sans rêve, elle murmura un ultime fois :  

- XYZ ... Ryô dépêches toi ...  

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