Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Indiana

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 7 capitoli

Pubblicato: 11-02-09

Ultimo aggiornamento: 13-05-12

 

Commenti: 59 reviews

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General

 

Riassunto: Elle se retrouve seule ... il est seul ... un coup de fil et ils ne seront plus éloignés ...

 

Disclaimer: Les personnages de "Les lèvres d'un ange" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Les lèvres d'un ange

 

Capitolo 6 :: Behind blue eyes

Pubblicato: 12-02-12 - Ultimo aggiornamento: 12-02-12

Commenti: Bijour à tous ! En ce dimanche ensoleillé mais un peu frisquet, je vous poste la suite de cette histoire ! Ce chapitre marque un changement puisque nous commençons à entrer dans le vif du sujet avec pour la première fois les pensées de Mick ... une esquisse de réponse se dessine quant à son départ mais vous devrez attendre le prochain chapitre pour avoir le fin mot de tout ça ... quoique il restera encore des événements à venir mais je n'en dis pas plus ! Je remercie infiniment ma bêta de choc Stella-chan qui s'implique énormément (ses paquets de mouchoirs aussi ... lol) dans cette fic ! Je vous souhaite à tous une très bonne lecture ! A très vite !

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7


 

- La chanson est "Behind blue eyes" de Limp Bizkit -  

 

Il est des chemins qui paraissent être les plus longs jamais imaginés ... dans ces cas là, les usagers attendent tellement de l'objectif du périple qu'ils en trouvent la voie bien longue ...  

 

Mais il existe aussi des chemins courts ... bien trop courts ... ces parcours-ci mènent souvent à des arrivées douloureusement redoutées ... il est donc logique que ceux qui sont contraints à circuler en ce sens trouvent que leur avancée se fait bien trop rapidement ...  

 

Kaori était de ces personnes-là ... elle avait un trajet à effectuer pour rejoindre son but ... un trajet qu'elle aurait préféré long mais qui au final s'était avéré aussi bref qu'un clin d'œil.  

 

C'était une drôle de migration que la sienne ... elle savait où elle devait se rendre ... enfin pas précisément mais elle se doutait de l'endroit où son mari devait être ...  

 

Il ne pouvait pas se cacher en ville ... non ... elle l'aurait tout de suite deviné ou ses propres indics l'auraient balancé mais en banlieue ...  

 

Mick n'aurait aucun mal à se terrer en banlieue ...  

 

D'ailleurs la banlieue avait failli les séduire ... il y a quelques années ... le temps qu'il effectue un mission de routine ... qu'il assure la protection d'un couple de personnes âgées menacées par une bande mafieuse à qui ils refusaient de verser le moindre centime ...  

 

La famille Angel avait quitté durant quelques semaines la frénétique New-York pour une banlieue paisible du New Jersey ... Mick avait mené à bien sa mission mais avait aussi évoqué la possibilité qu'un jour, ils viennent tous s'installer ici ... il voulait voir ses enfants courir sur une pelouse tondue ... il voulait savoir sa femme en sécurité quand il serait absent ... il voulait sentir le calme et l'apaisement au fond de son cœur ...  

 

Ces rêves là ... Kaori s'en souvenait comme si son mari les avaient émis hier ... elle le revoyait, épanoui et excité ... échafaudant mille et un plan de vie ... l'embrassant à en perdre haleine tant il était heureux ... ses yeux bleus éclatants ... oui elle revoyait chacune de ces images devant ses yeux ... elle ressentait chacune de ces émotions ... mais dans sa situation actuelle, les espoirs étaient devenus amers ...  

 

Car elle retournait dans ce semblant d'havre de paix mais le cœur n'y était pas vraiment ...  

 

Après avoir quitté Ryô, elle avait senti le poids de la situation se réinstallait sur ses épaules ... son fardeau ne lui avait laissé qu'une petite heure de repos ... ne lui avait accordé qu'une esquisse de soulagement ... elle avait pris le métro ... puis le ferry et désormais se trouvait dans un taxi qui devait la mener à une maison précise ...  

 

Celle de June et Theos ... le couple de personnes âgées que Mick avait aidé ... si il était dans le coin, il serait forcément passé chez eux ... c'était une évidence ... Kaori le connaissait, elle savait qu'il réagirait ainsi ...  

 

Les maisons typiques des banlieues américaines défilaient sous ses yeux : les mêmes couleurs, les mêmes gabarits, les mêmes jardins ... Aussi loin que son regard pouvait aller, elle ne voyait qu'un conformisme rassurant mais aussi quelque peu troublant.  

 

Auraient- ils vraiment pu vivre ici ?  

 

Eux qui n’avaient rien de normal ?  

 

Eux qui vivaient en marge de la société de par leur situation professionnelle ? Plus elle se glissait en profondeur dans ce pays uniforme, plus elle en doutait sérieusement ...  

 

Elle ne s'appesantit pas plus longtemps sur ses réflexions car le chauffeur s'arrêta devant une maison et la prévint qu'ils étaient arrivés. Kaori descendit du taxi puis ayant réglé sa course, entama sa progression sur l'allée parfaite de la maison de June et Theos ...  

 

La jeune femme reconnut les hortensias plantés le long de l'allée, sourit devant les nains de jardin que June affectionnait plus que de raison et que Theos rêvait de faire imploser. Elle parcourut rapidement les quelques mètres la séparant de la porte à laquelle elle sonna avec conviction. Des bruits de vaisselle cassée lui firent écho suivis par des jurons étouffés par les murs : la porte s'ouvrit sur une sémillante sexagénaire, de petite taille aux cheveux blancs relevés en chignon parfait. Des délicats yeux violets soulignaient l'ovale du visage de cette dame tandis que la tenue verte acidulée apportait une touche éclatante à ce personnage atypique.  

 

- Kaori ? s'exclama la vieille dame la reconnaissant immédiatement. Kaori ? Oh Theos ! Theos ! C'est Kaori !  

 

La grand-mère se jeta sur la nouvelle venue alors qu'une voix chevrotante s'élevait du fin fond de la maison :  

 

- Les Maoris ? Les Maoris ? Ils attaquent ! Les saligauds ! June empêche les d'entrer ! Je les coince par-derrière !  

- Bougre d'idiot ! maugréa June en relâchant Kaori. Les Maoris ne nous attaquent pas ... d'ailleurs je me demande ce qu'ils pourraient bien nous vouloir ! Je te dis que c'est Kaori qui nous rend visite ! Augmente la fréquence de ton sonotone !  

 

La vieille dame fit entrer son invitée dans le vestibule : elle la débarrassa de son manteau et attendit patiemment que son époux daigne les rejoindre. Un homme un peu plus âgé que June se présenta à l'une des portes donnant sur le couloir. Il était quasiment chauve mais il lui restait encore un peu de cheveux sur les côtés de la tête, ses yeux bruns se trouvaient cachés par d'épaisses lunettes mais le sourire présent sur ses lèvres lui conférait la jeunesse d'un enfant. Il aimait porter son pantalon quasiment sous les pectoraux, un pantalon en velours côtelé cela va de soit assorti à une chemise bien repassée et à une paire de chaussons du plus bel effet.  

 

Kaori sourit sincèrement en revoyant ces visages qu'elle aimait tant : ça lui rappelait des années plus heureuses ... des souvenirs plus doux ... des moments où elle et Mick ne pensaient à rien d'autre que leur bonheur et celui de leurs enfants ...  

 

- Kaori ! s'exclama Theos. Mon enfant ! Quelle agréable surprise ! Mais tu es venue seule ? Où sont les petits monstres ? Et Mick ?  

- Je suis venue seule ... fit Kaori en l'étreignant tendrement. Les enfants sont à l'école ... quant à Mick ... je pense que vous savez bien mieux que moi comment il va ...  

- Tu penses quoi ? s'étonna June. Kaori, ma chérie ... qu'est ce qui se passe ?  

 

La nettoyeuse qui avait réussi à conserver un semblant de dignité durant ce bref échange, ne put retenir ses larmes plus longtemps.  

 

Devant cette réaction, June la prit délicatement par les épaules pour la diriger vers la véranda. Elle commanda :  

 

- Theos ... pourrais- tu nous préparer un peu de thé et nous l'amener dans la véranda ?  

- J'y vais tout de suite ... acquiesça l'homme en disparaissant  

 

La mamie mena Kaori dans une petite véranda, délicatement aménagée où les plantes avaient élu domicile et où se trouvaient deux canapés placés face à face. Au milieu se trouvait une table en verre où Theos vint rapidement déposer un plateau chargé de gâteaux sec et de deux grandes tasses de thé chaud. Il savait que sa place n'était pas en ces lieux, ce fut pourquoi avec un sourire navré, il passa la porte en sens inverse.  

 

- Bien ... commença doucement June. Si tu me disais ce qui ...  

- June ... la coupa Kaori entre deux sanglots. Tu sais ce qui se passe ... je me doute que si Mick est dans le coin, il est forcément passé par ici ... Ne me mens pas s'il te plaît ...  

 

La grand-mère sut immédiatement qu'elle ne pourrait jouer la comédie plus longtemps aussi avalant une gorgée de thé brûlant, elle lâcha :  

 

- Kaori ... tu dois savoir que si je ne t'ai rien dit depuis des mois, c'est que Mick m'a fait promettre de tenir ma langue ! Il est venu ici ... je ne le nierais pas mais il n'est resté que peu de temps ! Il avait une mission urgente à remplir ...  

- Une mission ou une femme ? souffla la jeune femme  

- Une femme ? Grand Dieux ! Kaori ! Crois-tu Mick assez stupide pour remettre en cause ce que vous avez construit avec tant d'amour pour une amourette ? Je sais que c'est un coureur mais tout ceci n'est qu'un masque, tu le sais ! Il t'aime plus que tout au Monde ! Toi et vos enfants, êtes ses raisons de vivres !  

- Il a une bien curieuse manière de me démontrer sa façon de m'aimer !  

- Tu es injuste envers lui ! Tu es triste, je le comprends ... mais l'accusé à tort ne te soulagera pas !  

- Ce qui me soulagerait, June ... c'est de savoir où il est ... ce qu'il devient ... s'il va bien ... s'il est heureux ... s'il est en vie ... tu peux le comprendre ça ?  

 

Les yeux de la nettoyeuse se remplirent à nouveau de larmes ... elle ne supportait plus de ne pas savoir pourquoi il l'avait quitté ... elle devait comprendre ce qu'elle avait fait de mal ...  

 

- June ... supplia Kaori. Dis-moi ce que tu sais ...  

 

Prise au dépourvue par la détresse évidente de son amie, la grand-mère comprit qu'il était temps pour elle de rompre l'accord tacite qui l'unissait à Mick ... elle devait détromper Kaori quant à la mission de Mick ... il fallait qu'elle sache ce qu'il voulait lui cacher ... qu'elle comprenne qu'il avait sacrifié leur bonheur consciemment ... pour venir en aide à quelqu'un ...  

 

- Kaori ... ce que je vais te dire devra rester entre ces murs ... si Mick apprends que je l'ai trahi, je n'ose imaginer sa réaction ...  

- Je ne dirais rien ... je te le jure ...  

 

L'heure qui suivit fut l'une de plus éprouvante que Kaori n'est jamais vécu ... plus dur que chacun de ses accouchements ... plus difficile que sa situation ne l'avait jamais été ...  

 

Dans cette véranda, Kaori pleura ... pleura des larmes de tristesse mais aussi des larmes de soulagement ... elle comprit bien des choses en une simple heure et décida, en accord avec June, de ne pas essayer d'en savoir plus auprès de Mick ... il devait mener son combat à son terme ... il reviendrait ... elle le savait ... mais elle n'interviendrait pas ... elle lui faisait confiance ... leur amour soignerait les blessures encore ouvertes ...  

 

June qui vit que ces nouvelles avaient remué Kaori, lui proposa de dormir sur place le soir même : la nettoyeuse, lessivée, accepta de bon cœur et sans dire un mot s'enferma dans la chambre qu'ils lui allouèrent. Elle devait digérer tout ce qu'elle venait d'entendre ... cela le couple le comprit sans mal et ne s'offusqua pas du comportement de leur invitée.  

 

L'après-midi allait toucher à sa fin et June commençait à préparer un copieux repas pour soulager le cœur endolori de Kaori. Son mari, qui tournait un peu en rond depuis l'arrivée de leur amie et surtout depuis la fameuse conversation, vint la rejoindre dans la cuisine :  

 

- June ... murmura t-il. Je pense qu'il faut qu'on prévienne Mick ...  

- Quoi ? s'exclama son épouse. Mais tu es fou ? Je viens de dire à Kaori de ne pas aller le chercher et toi tu me dis qu'il faut prévenir Mick ? Ça serait un comble !  

- Tu ne comprends pas ... Kaori et Mick souffrent de la situation ... ces petits sont comme les enfants que nous n'avons jamais eu June ... tu laisserais tes enfants souffrir, toi ?  

- Bien sûr que non ! Mais je ne veux pas qu'ils se détruisent plus, s'ils venaient à se revoir ! Je comprends Mick ... je comprends Kaori ... crois-tu qu'eux deux se comprendront ?  

- Ils sont mariés June ! Mariés ! Ils ont des enfants ensemble ! Et je pense qu'ils s'aiment plus que tout au monde ... on ne peut pas les laisser ainsi ... c'est inhumain d'éloigner deux cœurs amoureux ...  

- La vie est inhumaine, Theos ... souffla June en arrêtant sa préparation. Je meurs d'envie de jouer les entremetteuses ... de les faire se confronter mais si la confrontation dégénérait ? Si cela leur causait plus de tort que de bien ? Parfois l'ignorance et l'éloignement sont moins cruels que la vérité ...  

- Tout ça ne sont que des hypothèses, chérie ... On ne peut savoir ce qui se passera mais je sais une chose ... c'est que si Kaori devait repartir sans avoir revu Mick, nous nous en voudrions à jamais ...  

 

La vieille dame regarda son mari avec tendresse : il avait tellement raison ... elle avait voulu protéger Mick comme Kaori ... justement parce qu'elle les aimait comme ses enfants mais elle devait pourtant prendre le risque de les confronter ...  

 

- Appelles Mick, Theos ...  

 

A quelques kilomètres de là, dans une banlieue en tous points semblables à celle de June et Theos, un homme à la carrure imposante était en train de repeindre la façade d'une maison. Il portait un simple jean délavé et un tee-shirt maculé de peinture mais cela n'enlevait rien au charme magnétique qui émanait de cet individu. Les mères de famille qui habitaient le quartier avaient d'ailleurs décidé d'un commun accord de travailler dehors aujourd'hui ...  

 

Cela faisait quelques semaines que cet homme vivait dans le quartier et pourtant il était déjà devenu une figure incontournable du voisinage : il était toujours prêt à aider un voisin dans le besoin, toujours prêt à défendre ceux qui en avaient besoin mais c'était surtout un très bel homme ... ce qui dans ces résidences familiales n'était pas monnaie courante !  

 

Les pères de famille bedonnants et engoncés dans des joggings trop serrés avaient bien du mal avec cet éphèbe des temps modernes : comment lutter avec des yeux bleus acier, des cheveux blonds comme les blés et un corps façonné tel une statue grecque ?  

 

Surtout que chaque matin, ce résident faisait des exercices physiques dans son jardin pour le plus grands bonheur de la gente féminine ...  

 

Mais cette homme vivait avec une femme ... c'était son seul défaut ... il avait une femme et une petite fille ...  

 

Ce fut d'ailleurs cette enfant qui sortit de la maison en trombe manquant de faire tomber son père de l'échelle sur laquelle il était perché :  

 

- Papa ! Ton portable sonne !  

- Callie ... ne crie pas je te prie ... je descends ...  

 

La fillette devait avoir dans les dix ans, elle était d'une beauté pure et remarquable : des yeux bleus clairs qui illuminaient un visage angélique, des cheveux bouclés bruns et un sourire séduisant. Oui ... cet enfant attirait le regard indéniablement ... elle avait les même gênes que son père ... ils étaient tous deux d'une grâce céleste ...  

 

L'homme qui avait regagné le sol, saisit le portable que la fillette lui tendait et lui ébouriffant les cheveux, lui demanda de rentrer pour aider sa mère. Il plaça le combiné à son oreille :  

 

- Angel, j'écoute ...  

 

La conversation qui suivit se perdit dans le brouhaha ambiant mais les expressions qui passèrent sur le visage de Mick furent aussi intenses que brèves. Les doigts du nettoyeur se serrèrent autour de son portable ... la douleur s'inscrivit sur son visage ... sa peine remonta à la surface ... et quand il raccrocha, son aura était devenue froide comme la glace ...  

 

Le regard flou, il rentra dans sa demeure temporaire où la fillette se jeta dans ses jambes : il l'accueillit sans enthousiasme et ignorant les appels venant de la jeune femme en cuisine, gagna l'étage. Il s'enferma dans la chambre qu'il occupait depuis des semaines puis se débarrassa des vêtements qu'il portait. Il choisit un de ses costumes habituels dans l'armoire simple qui se trouvait dans la pièce, l'enfila rapidement sur une chemise propre : il croisa son reflet dans le miroir, s'autorisa un maigre sourire et dans un regain de coquetterie mit le parfum qu'elle aimait tant ...  

 

Elle était là ... elle était venue ... pour lui ... elle avait pleuré pour lui ... c'était ... tellement ... beau ...  

 

Il l'avait fui durant des semaines ... mais ce soir ... il ne voulait plus ... il ne pouvait plus ... il devait la voir ... il voulait la voir ... la sentir ... l'embrasser ... la toucher ...  

 

Il voulait sa femme ... il n'arrivait plus à vivre sans elle ...  

 

Après un dernier regard sur cette chambre qu'il occupait, il sortit de la pièce et redescendit dans la cuisine. La petite-fille qui l'attendait en bas de l'escalier, s'étonna de l'élégance de son papa :  

 

- Papa ? Comme tu es beau ! Tu sors quelque part ?  

 

La question de l'enfant resta sans réponse mais eut le mérite de faire sortir la maman de la cuisine.  

 

- Tu vas quelque part Mick ?  

- Oui je sors ... je ne pense pas rentrer cette nuit ... je vous verrais demain matin ...  

 

Mick enfila ses chaussures puis se baissa à la hauteur de l'enfant pour déposer un baiser tendre sur les cheveux de sa fille. Il fit de même sur la tempe de la jeune mère mais celle-ci le retint par le poignet :  

 

- Où vas- tu ?  

- Nulle part Kazue ... ne t'inquiètes pas ... je rentre demain ...  

- Tu vas voir une femme ?  

- Kazue ... je croyais avoir été clair sur le sujet ... quand je sors, je sors. Tu n'as pas à me demander où je vais ... c'est comme ça ... point final ... je te promets de revenir c'est le plus important ...  

 

Mick adressa un faible sourire à Kazue puis quitta la maison sans remarquer les larmes qui commençaient à poindre dans les yeux de celle avec qui il vivait depuis des semaines ...  

 

La nuit s'était installée sur la paisible banlieue mais l'atmosphère était encore douce : le fond de l'air n'était pas frais, il flottait une odeur délicate de cuisine familiale mélangée à celle plus entêtante des fleurs présentes dans les jardins. D'abord tenté de prendre sa voiture pour se rendre chez June et Theos, Mick préféra finalement marcher tranquillement. Les banlieues n'étaient pas très éloignées l'une de l'autre, il lui suffisait de suivre la route desservant toute la zone résidentielle et il arriverait bien assez vite sur les lieux.  

 

Autour de lui, tout était calme ... c'était toujours calme ... beaucoup trop calme ...  

 

Il ne parvenait pas à apprécier cette paix là ... non ... il lui manquait le plus important pour cela ... sa famille ...  

 

Il voulait revoir le visage de ses enfants ... revoir la bouille angélique des jumelles ... celle plus farceuse de Ryô et enfin celle si sérieuse de son aîné ...  

 

Il voulait les serrer dans ses bras ... les couvrir de baisers ... les voir rire ...  

 

Il désirait tant retrouver sa vie ... cette vie pour laquelle il n'était pas destiné et que pourtant il avait obtenu après s'être tant battu ... il avait réussi à séduire un ange ... il avait eu des enfants d'elle et ça il le remettrait jamais en cause ...  

 

Pourtant, n'importe quel observateur extérieur dirait certainement qu'il était en train de faire le parfait contraire de ce qu'il disait ...  

 

Qu'il avait finalement remis en cause ce pourquoi il vivait ...  

 

Peut-être que ces inconnus ne comprendraient jamais les raisons qui l'avaient poussé à quitter Kaori car ça personne ne le comprenait ...  

 

" No one knows what it's like - Personne ne sait à quoi ça ressemble "  

 

Personne ne savait à quoi sa vie quotidienne ressemblait ... personne ne pouvait se douter un instant des idées qui occupaient son esprit ...  

 

" To be the bad man - D'être l'homme méchant "  

 

Comment quelqu'un aurait pu comprendre la douleur lancinante qu'était la sienne ? Celle de passer pour le méchant de l'histoire ... d'être celui qui cause le mal et non celui qui le ressent ... celui qu'on accuse de tous les maux ... mais certainement pas celui vers qui on tend une main salvatrice ...  

 

" To be the sad man - D'être l'homme triste "  

 

Cette situation il l'avait en quelque sorte voulue ... comme si le fait qu'on lui en veuille pouvait atténuer la peine des gens ... il préférait de loin que Kaori le déteste pour ce qui lui faisait subir plutôt qu'elle ne le pleure ... c'était idiot ... illogique ... mais c'était la réaction d'un homme triste ... un homme qui pensait aux autres avant de penser à lui ... qui s'imaginait qu'être le méchant valait mieux qu'être le désolé ... pour eux sûrement mais pas pour lui ...  

 

" Behind blue eyes - Derrière des yeux bleus "  

 

Apprendre à se cacher derrière des yeux bleus ... ne laissait jamais rien percer sa carapace ... avoir toujours le même regard ... sans faille ...  

 

" No one knows what it's like - Personne ne sait à quoi ça ressemble "  

 

En l'état, personne n'aurait pu soupçonner ce qui se passait au fond de son cœur ...  

 

" To be hated - D'être détesté "  

 

La douleur d'être celui qu'on déteste ... d'être celui par qui le malheur est arrivé, une douleur atroce qui ravageait son être du matin au soir ... Mick ne pouvait supporter de se savoir peut-être renié par les seuls être qu'il ait jamais chéri ... rejeté par la seule femme à qui il ait jamais dit "Je t'aime" ...  

 

" To be fated - D'être destiné "  

 

Mais peut-être que tout ceci n'était qu'une épreuve du destin ... une de plus qui le repoussait encore plus loin dans ses retranchements ... il était destiné à vivre cette vie ...  

 

" To telling only lies - À ne dire que des mensonges "  

 

Destiné à mentir à tout le monde, destiné à se mentir ... à se créer une vie basée sur le mensonge ...  

 

Les pavés défilaient sous le regard terne de Mick : il longeait des maisons animées par les rires et les voix d'enfants, il sentait des délicats fumets de plats juste brûlés comme il le fallait et tous ces sensations lui rappelaient des souvenirs aussi douloureux que merveilleux.  

 

Il se revoyait quelques semaines en arrière assis à la table de leur salon, tentant de calmer Ryô qui embêtait son grand frère et observant en même le délicieux manège de ses "femmes" en train de préparer le dîner. Kaori évoluait avec une grâce qui lui était propre ... elle allait de casserole en casserole ... virevoltant en évitant les deux petites princesses qui couraient autour d'elle ...  

 

Il aimait cette vision ... il adorait l'idée qu'elle se donne tant de mal pour lui ... qu'elle le bichonne en lui préparant de bons petit plats ... et puis quand elle avait fini, elle le rejoignait à table ... servait les enfants puis s'asseyant à ses côtés ne manquait jamais de lui donner un tendre baiser.  

 

Un souvenir idyllique qui fit mourir un rire sans âme sur ses lèvres tandis qu'inconsciemment il se mit à accélérer le pas.  

 

" But my dreams they aren't as empty - Mais mes rêves ne sont pas aussi vides "  

 

C'était tellement sot de penser qu'il puisse encore avoir des rêves ... il avait vécu un rêve mais son rêve avait pris fin quand une nouvelle sans précédent lui était tombé dessus ... malgré tous ses rêves n'étaient pas vides, non ils avaient une consistance, ils avaient encore cette once d'espoir qui les faisait revivre ... plus forts ... toujours plus forts ...  

 

" As my conscience seems to be - Que ma conscience semble être "  

 

Mick savait qu'au fond de lui quelque chose avait disparu ... sa conscience ?  

Il en était quasiment certain ... après tout sa conscience s'appelait Kaori alors sans elle il se pouvait qu'il ait perdu la raison ...  

Mais il lui restait un rêve tout de même ... le rêve de la retrouver cette conscience ... de retrouver sa Kaori ... et contrairement à sa conscience, ses rêves survivaient !  

 

" I have hours, only lonely - J'ai des heures, juste isolé "  

 

Néanmoins, il ne fallait pas qu'il mente plus que de raison ... il n'était pas constamment anéanti. Non cela se manifestait pendant heures ... souvent les heures de la nuit quand il regagnait le froid de son lit ... là les yeux fixés sur le morne plafond il repensait à ce qu'il avait perdu ... il s'isolait de ce qui l'entourait pour se replonger dans sa bulle rassurante ... dans ses souvenirs plus chaleureux.  

 

" My love is vengeance - Mon amour est une vengeance "  

 

Car finalement son amour était une sorte de revanche ... de vengeance ... il avait ravi la lumière de son meilleur ami en connaissance de cause ... ce n'était pas et ne serait jamais de la méchanceté ... il n'avait pas voulu faire souffrir volontairement Ryô ... mais son cœur avait fait un choix sans qu'il ne puisse rien faire. Il n'avait pas voulu tomber amoureux de Kaori mais il n'avait pas pu s'en empêcher ...  

Comment aurait-il put détourner son regard de cet ange ?  

De cette femme qui était la seule en mesure de lui offrir l'amour ?  

Il s'en était voulu ... vraiment, amèrement ... mais il lui avait suffi de poser les yeux sur le corps alangui à ses côtés pour savoir qu'il avait suivi la route le menant au bonheur !  

 

" That's never free - Qui n'est jamais gratuite "  

 

On pouvait lui attribuer bien des fautes mais jamais son union avec Kaori n'était une vengeance gratuite !  

Non ! Mick la respectait et l'aimait de tout son être !  

Bien entendu il voulait d'abord la faire sienne pour s'acquitter d'un contrat ... sauf qu'à ce petit jeu de séduction c'était elle qui avait gagné ... elle seule ! Aujourd'hui, il payait chaque jour cette faiblesse ... il avait eu la chance de profiter de quelque chose qui aurait dû lui être interdit ... il devait donc en assumer les conséquences ... magnifiques ou douloureuses ...  

 

Remué par ces pensées, Mick se mit à frapper le tronc malheureux d'un arbre auprès duquel il s'était arrêté : il tapait et tapait de plus en plus fort, pour se défouler, pour se prouver par la douleur qu'il était encore vivant ...  

Des larmes rageuses tentèrent de poindre au coin de ses yeux mais dans un sursaut d'amour propre, il reprit sa route d'un pas vif. Il lui fallait mettre la situation au clair pour que son âme soit enfin apaisée ...  

 

" No one knows what it's like - Personne ne sait à quoi ça ressemble "  

 

Personne ne savait à quoi cela ressemblait ... personne ne pouvait se mettre à sa place ... personne ne le supporterait ...  

 

" To feel these feelings - De ressentir ces sentiments "  

 

De sentir ces sentiments forts ... incontrôlables ... destructeurs ... des sensations silencieuses qui s’insinuaient dans chaque parcelle de son être ... pour l'anéantir totalement ...  

 

" Like I do - Comme je le fais "  

 

Il se sentait seul dans cette barque ... maudite embarcation qui l'éloignait de la rive ... qui menaçait de finir en Titanic à chaque nouvelle vague ...  

 

" And I blame you - Et je vous blâme "  

 

Et dans un sens, il blâmait ceux qui l'entourait ... tous ces gens qui ne soupçonnaient même pas un tiers de sa peine ... qui le regardait avec des yeux béats mais qui ne voyaient en lui qu'un charmant voisin parmi tant d'autres ... ils ne s'attardaient que sur la façade de sa personne ... aucun ne voulait en savoir plus ... à quoi bon ?  

 

" No one bites back as hard - Personne ne ravale autant "  

 

Mick eut un rire mauvais ... il ne voyait pas qui ... parmi tous ces nouveaux voisins, tous ces nouvelles connaissances qui aimaient venir chez lui ... aucun ne devait autant ravaler ses sentiments que lui ... personne ne cachait ses émotions comme il le faisait ...  

 

" On their anger - Leur colère "  

 

Dans ce nouveau monde, le moindre mouvement de colère était perçu comme une attaque en règle ... alors les gens cachaient leurs colère, ravalaient leurs mots, contrôlaient leurs emportements ... mais lui n'avait jamais vécu ça !  

Dans son monde, dans celui de Kaori, quand quelqu'un était en pétard il le faisait savoir ! Sa femme était la plus belle illustration de ce dont la colère est capable ! Mick sourit. Même quand elle l'encastrait sous une massue, il savait qu'elle l'aimait ... c'était magique ...  

 

" None of my pain and woe - Ni ma douleur, ni ma peine "  

 

Ces pensées lui firent se rappeler subitement qu'il ne devait ni parler de douleur ... ni de peine ... il ne survivrait pas s'il commençait à se laisser ravager par sa douleur et sa peine ... c'était en l'état ces deux seuls ennemis ... deux sentiments contre lesquels il ne pouvait lutter ... il n'en avait plus ni l'envie, ni les armes ...  

 

" Can show through - Ne peut paraître "  

 

Rien ne devait paraître ... rien ne pouvait paraître ... sinon c'était sa fin ... sa perte ...  

 

" But my dreams they aren't as empty - Mais mes rêves ne sont pas aussi vides  

As my conscience seems to be - Que ma conscience semble être  

I have hours, only lonely - J'ai des heures, juste isolé  

My love is vengeance - Mon amour est une vengeance  

That's never free - Qui n'est jamais gratuite "  

 

Mick eut brusquement le souffle coupé et il sentit bien malgré lui une drôle de sensation l'envahir : il souffrait tellement ... comment avait il put tomber aussi bas ?  

 

Comment en était il arrivé là ?  

 

Il le savait pertinemment ... il avait agi sur un coup de tête ... sans en parler à Kaori ... en suivant son cœur ...  

 

Ou peut-être était-ce juste de la compassion ?  

 

Pour résoudre un vieux sentiment de culpabilité qui le taraudait depuis des années ?  

 

Kazue avait besoin de lui ... et sans réfléchir, il avait abandonné son bonheur ... il avait laissé derrière lui les choses les plus importantes de sa vie juste parce qu'il se sentait coupable ... coupable de s'être enfuit ... coupable de lui avoir causé de la peine alors qu'il aurait plutôt dû lui être redevable ...  

 

Mais il y avait Kaori ... son ange ... il y avait ses enfants ... il y avait cette vie magnifique pour laquelle il aurait donné son existence ...  

 

De colère, il se mit à crier dans la rue déserté ... faisant aboyer les chiens du quartier, faisant sortir les pères de famille dans leurs jardins. Gêné il se cacha derrière un gros arbre en bordure de l'asphalte.  

 

Il lui prit l'envie soudaine de serrer Kaori dans ses bras, pour oublier ce qui les avait séparé ... oui c'était ça il voulait oublier ... ne serait ce qu'une minute ... qu'une heure ... qu'une nuit ... il voulait revoir le seul visage qui pouvait illuminer même ses cauchemars ...  

 

Sans s'en rendre compte, Mick se mit à courir ... vite ... toujours plus vite ... sa vie en dépendait ... son salut se trouvait au bout de sa course ...  

 

Il entendit le rythme de son cœur se répercuter sur ses tympans ... son sang commença à bouillonnait ... il lui semblait revivre ... oui ce soir Mick Angel revivait !  

 

" No one knows what it's like - Personne ne sait à quoi ça ressemble "  

 

Personne ne pouvait comprendre ce qu'il était en train de ressentir ... qui aurait pu imaginer, ne serait-ce que l'espace d'un instant, les sentiments qui animaient sa course folle ...  

 

" To be mistreated - D'être maltraité "  

 

Son oxygène commençait à lui manquer mais Mick accélérait encore et encore ... lui que la vie maltraitait sans cesse ... lui que son propre cœur avait désavoué ...  

 

" To be defeated - D'être vaincu "  

 

Il était vaincu ... depuis le début ... il le savait ... en était conscient et pourtant chaque jour que Dieu faisait il se levait ... comme pour se battre, comme pour ne pas s'avouer vaincu ...  

 

" Behind blue eyes - Derrière des yeux bleus "  

 

Mick restait l'homme fier qu'il avait toujours été ... ses yeux bleus n'avaient rien perdu de leur prestance ... ces deux pupilles qui cachaient si bien la teneur de ses sentiments pouvaient aussi en exprimer toute la fougue ...  

 

" And no one knows how to say - Et personne ne sait comment dire "  

 

Le Monde avait perdu chacun de ses mots ... il le sentait ... personne ne savait comment lui parler ... soit les paroles ne le concernaient jamais ... soit elles le blessaient ... plus rien ne l'atteignait ... plus personne ne le comprenait ...  

 

" That they're sorry - Qu'ils sont désolés "  

 

Ces mots ... pourtant anodins ... sonnaient parfois tellement faux qu'ils lui donnaient des envies de meurtre ... mais il savait malgré tout que certains les pensaient vraiment ... ces mots ... alors il se contrôlait ... logiquement ...  

 

" And don't worry - Et ne vous inquiétez pas "  

 

Mick sourit malgré lui ... le nettoyeur qu'il était n'allait pas se jeter sur tout ce qui bougeait ! Il ne fallait pas s'inquiéter ! Non il ne fallait pas s'en faire pour lui ... il gérait ... enfin il essayait ... mais là c'était la fin ... il parvenait à ses limites !  

Heureusement la maison de June et Theos se dessinait devant lui ... son salut était proche ... il allait enfin fouler de ses pieds une terre providentielle !  

 

" I'm not telling lies - Je ne dis pas des mensonges "  

 

Pour une fois depuis bien longtemps ... il ne mentait plus ... il ne se mentait plus ! C'était presque jouissif comme sensation !  

Le délicieux sentiment d'un poids qui s'envole ... d'une vérité retrouvée, d'une vie qui reprenait enfin un cours normal ... Mick Angel revenait dans le monde des vivants ... il revenait parmi les siens ... il revenait auprès de sa femme !  

 

Essoufflé, il s'arrêta face à la maison où son destin allait peut-être se jouer : la plupart des lumières étaient éteintes hormis une à l'étage que Mick savait être celle de la chambre d'amis. Un sourire gêné se peignit sur ses lèvres. Il était désormais face à la situation ... face à ce qu'il redoutait plus que tout ... face à la seule femme capable de lui faire abandonner tout ce qu'il possédait ...  

 

Comme un enfant, Mick se sentait désarmé face à Kaori ... il était son mari ... il était devant la maison dans laquelle elle se terrait ... et bien qu'il ait couru jusqu'ici, il n'arrivait désormais plus à avancer ne serait-ce qu'un pied ...  

 

" But my dreams they aren't as empty - Mais mes rêves ne sont pas aussi vides  

As my conscience seems to be - Que ma conscience semble être  

I have hours, only lonely - J'ai des heures, juste isolé  

My love is vengeance - Mon amour est une vengeance  

That's never free - Qui n'est jamais gratuite "  

 

Guidé par un instinct primitif plus que par sa conscience, il entreprit de parcourir la faible distance le séparant encore de sa délivrance. La nuit était calme, étoilée et paisible comme un bonheur simple ... des échos de voix lui parvenaient des maisons voisines mais rien ne semblait pouvoir troubler son avancée, son regard resté rivé sur la fenêtre éclairée, le souffle suspendu ...  

 

Il remonta l'allée de la maison de leurs amis, souriant devant les nains ô combien célèbres de June puis parvenu devant la porte, il eut un moment d'arrêt. Sa main s'arrêta dans l'air, prête à appuyer sur la sonnette et en même temps, hésitante, indécise, effrayée ... ce geste aurait- il les conséquences espérées ?  

 

Ou alors tout ne serait-il pas pire qu'avant ?  

 

Un doute empoisonnée vint taraudait l'esprit affaibli de Mick mais dans un sursaut de volonté et d'amour, il réussit à presser le bouton. Un carillon résonna dans la maison silencieuse tandis qu'il se reculait sur le perron.  

 

Il entendit clairement des pas dans la maison, d'abord lointains puis de plus en plus près ...  

 

Et la porte s'ouvrit ...  

 

" No one knows what it's like - Personne ne sait à quoi ça ressemble "  

 

Kaori apparut dans l'embrasure, visiblement fatiguée mais toujours aussi belle ... oui sa femme était la plus belle création de Dieu ... et l'éloignement qui les avait contraints à ne pas se voir, n'avait en rien altérer cette passion qui le consumait ...  

 

Du côté de la jeune femme, la suprise était de taille ... Mick ... son Mick se tenait devant elle !  

 

Combien de fois avait-elle imaginé cet instant ?  

 

Le revoir face à elle ... toujours aussi séduisant, toujours aussi beau, toujours aussi lui ...  

 

Personne n'aurait pu savoir à quoi ressemblaient les émotions qui traversèrent les deux protagonistes en cet instant.  

 

" To be the bad man - D'être l'homme méchant "  

 

Le temps avait stoppé sa course comme complice de cet instant ... une force qui les dépassait tout deux venait de se mêler à la partie ...  

 

Mick se faisait l'effet d'être celui qu'il fallait blâmer, misérable face à cet ange tombé du ciel, déesse qu'il avait eu l'audace d'abandonner ... il ne la méritait pas ... ne la méritait plus et pourtant il se surprenait à espérer qu'elle le regarde à nouveau avec cette lueur qu'elle avait autrefois ... qu'elle le laisse à nouveau la toucher et l'aimer de toute son âme !  

 

" To be the sad man - D'être l'homme triste "  

 

Kaori ne savait comment réagir ... maintenant qu'elle savait pourquoi Mick l'avait abandonné le sentiment de rancœur s'était envolé ... ne laissant plus que la peine et la tristesse, ainsi que de la culpabilité d'avoir douté de lui ...  

 

Devait-elle lui claquer la porte au nez pour lui faire comprendre un tiers de sa douleur ?  

 

Devait-elle lui demander de partir ?  

 

A jamais ?  

 

Mais comment aurait- elle put faire tout cela alors qu'il la regardait avec tant de tristesse ?  

 

" Behind blue eyes - Derrière des yeux bleus "  

 

Ses yeux bleus si tristes ... si désolés ... valaient tous les mots du Monde ... et de toute façon, elle n'avait jamais pu leur résister ... ni avant, ni maintenant.  

 

Sans que Mick n'eut compris la situation, Kaori se jetait à son cou et l'embrassait à perdre haleine. Elle avait scellé ses lèvres aux siennes avec tant de fougue qu'on aurait cru que le sol s'apprêtait à s'ouvrir sous leurs pieds. Il y avait dans ce baiser une énergie semblable à celle du désespoir ou alors était-ce de la frustration ? La peur qu'il ne disparaisse à nouveau, qu'il ne l'abandonne encore ...  

 

Mais c'était avant tout de l'amour ... l'amour incroyable d'un couple hors norme ... qui se retrouvait après la plus dure des épreuves et qui avait décidé de se retrouver comme personne ne l'aurait fait !  

 

Le nettoyeur d'abord inactif, se laissa vite embarqué dans cette étreinte passionnée et retrouvant ses vieux automatismes, souleva sa femme dans ses bras pour mieux en savourer les lèvres. Il goûta le nectar de sa bouche encore et encore, redécouvrit les contours de son visage et ceux de son cou avec un appétit incomparable. Kaori murmurait son nom comme une litanie, répondait à ses assauts mais finalement s'éloigna de lui pour souffler :  

 

- Mick ... il faut qu'on parle ...  

- Kaori ... mon ange ... haleta Mick. Je t'en prie ... laisse-moi une nuit ... avec toi ... demain on parlera ... on reprendra pied dans la réalité ... mais pas ce soir ! Non ce soir, c'est juste toi et moi mon amour ... je veux t'aimer ... je veux redevenir ton mari ... pendant une nuit ... s'il te plaît ...  

 

Etonnée par cette demande et surtout fragilisée par ces retrouvailles, Kaori ne répondit rien : Mick recommença à l'embrasser tout en la portant délicatement à l'intérieur. Elle aurait pu le repousser à nouveau, exiger une discussion ... mais à quoi bon ?  

 

Ils parleraient elle le savait ... sauf que ce soir, elle n'en avait pas la force ... ni lui ni elle ...  

 

La porte d'entrée se referma sur le couple à nouveau fiévreusement enlacé et la nuit devint alors la gardienne silencieuse de la passion dévorante que ce retour avait ranimée ...  

 

 


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