Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: Tenshi

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 30 capitoli

Pubblicato: 23-08-09

Ultimo aggiornamento: 19-10-11

 

Commenti: 244 reviews

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GeneralRomance

 

Riassunto: Une nouvelle aventure pour un couple mythique !

 

Disclaimer: Les personnages de "Je t'aime… un peu… beaucoup… à la folie… Mokkori ?!" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Je t'aime… un peu… beaucoup… à la folie… Mokkori ?!

 

Capitolo 28 :: Le secret de Misa (1)

Pubblicato: 29-09-11 - Ultimo aggiornamento: 29-09-11

Commenti: Bonjour à tous ! Un grand merci pour vos commentaires. Plusieurs d'entre vous parlaient de Misa, hé bien les deux derniers chapitres répondront à toutes vos questions^^ Voici déjà la première partie ; j'espère qu'elle vous plaira (même si nous ne sommes pas mercredi mokkori^^). Merci à ma béta pour ses conseils. Bonne lecture et à bientôt pour le tout dernier chapitre ! Bisous :) Ten.

 


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Cela faisait des années que le quartier n’avait pas connu de matin aussi calme. Les problèmes de voisinage, en majorité causés par les habitants d’un certain immeuble de briques rouges, étaient notoires. Pourtant, aucune nuisance n’avait perturbé ce début de journée : pas de cris, pas de cavalcades, pas de coups de marteaux qui ébranlent le mur et le sol (cet immeuble était visiblement en travaux depuis sept ans. C’était à n’y rien comprendre), et personne n’avait téléphoné à Kaori pour se plaindre de son colocataire, qui s’exhibait régulièrement dans le plus simple appareil. Peut-être avaient-ils déménagé ? se demandaient les voisins avec espoir.

 

Ce fut aussi l’impression que ressentit la nettoyeuse en s’éveillant. Elle ne parvenait pas à reconnaître le plafond de sa chambre à travers le voile épais de ses cils, encore embrumée de sommeil. Elle laissa tomber. Devant l’écran de ses paupières closes, des images défilaient. Elle avait fait un rêve merveilleux cette nuit. Elle et Ryô avaient… Et pas qu’une fois ! Son subconscient avait élaboré un scénario érotique à souhait. Fallait-il qu’elle soit frustrée pour oser imaginer des choses pareilles ! Mais ça lui avait plutôt réussi : chaque fibre de son corps lui semblait gorgée de bonheur. Elle était… comment dire ? À la fois détendue et pleine d’énergie, le sourire aux lèvres, prête à vivre cette nouvelle journée à fond ! Baillant sans retenue, la jeune femme s’étira joyeusement.

 

- AÏE ! Kaori !

 

Les yeux écarquillés de surprise, la nettoyeuse se dressa, effarée. La frontière entre le monde des songes et la réalité venait de lui exploser à la face. Ou plutôt à celle de son amant. Son partenaire. Son amant. La vache, tout était vrai ! Un soulagement ravi envahit ses traits.

 

- Tu me files un coquard, et ça te fait rire !

 

Il était drôle, à grimacer ainsi, la main plaquée sur l’œil. D’autant que l’autre, exorbité, louchait sur ses seins… Mais le rire nerveux de Kaori se mua bientôt en rictus horrifié : elle venait de réaliser qu’elle était nue comme un ver.

 

- Hyah !  

- S’il te plaît Kaori, j’ai déjà tout vu, alors…  

- Euh…

 

Que dit-on à l’homme de sa vie, partenaire de travail, avec lequel on finit par sauter le pas après sept ans de vie commune… et auquel on met une droite au réveil ?

 

- Je… Pardon, je… Je vais voir le tableau des messages !

 

Il ne lui fallut que quelques secondes pour ramasser la chemise de Ryô, l’enfiler et se ruer dans la salle de bains. Le nettoyeur soupira. Dans sa hâte, elle avait quand même trouvé le moyen de donner un coup de coude à son érection matinale. En fin de compte, devenir amants n’avait pas vraiment bousculé leur routine, se dit-il. Le réveil était toujours aussi brutal.  

 



****

 

« Je vais voir le tableau des messages ! ». Quelle idiote. Elle faisait n’importe quoi ce matin. Dans la douche, l’eau coulait depuis déjà plusieurs minutes, et elle n’avait pas encore esquissé le moindre geste pour se laver. Immobile sous le jet tiède, Kaori revivait malgré elle ses ébats de la veille avec son partenaire. Les souvenirs de leurs deux corps entremêlés affluaient, comme des flashs. Et elle trouvait plaisir à s’y appesantir, tandis qu’une douce chaleur envahissait tout son être… La nettoyeuse sursauta lorsque l’objet de ses pensées entra dans la salle de bains. Elle tendit l’oreille ; il commençait à se brosser les dents. Plus nerveuse que jamais, Kaori entreprit de rattraper son retard, simulant une activité intense qui ne trompa personne.

 

- Euh… Ryô ? lança-t-elle. Je me disais… Au sujet de Shinichi. Tu as dit hier que la mission était finie, mais…

 

Silence de mort. Le nettoyeur cracha bruyamment dans le lavabo. Puis Kaori l’entendit s’asperger de mousse à raser.

 

-…mais, euh… Il ne sait pas, pour elle, et j’ai peur que…  

- Saeko connaît très bien le dossier, interrompit le nettoyeur. C’est à la police de se charger du reste. Notre rôle dans cette histoire est terminé.  

- Tu as sans doute raison…

 

La jeune femme se mordit les lèvres. Le boulot ! Ils avaient passé la nuit ensemble, une nuit magique qui signifiait tant de choses, et elle lui parlait boulot. Qu’est-ce qui n’allait pas chez elle ? Puis, alors qu’elle n’espérait plus de réponse, croyant l’avoir froissé pour de bon :

 

- Il est possible qu’elle s’en tienne là. Elle a réussi à faire plonger le cousin après tout, peut-être que ça lui suffira.  

- Peut-être…  

- De toute façon, Komamura part en voyage d’affaires à Hong-Kong avec son bras droit, ce soir.  

- Ah bon ? Il ne m’en a rien dit…  

- Toujours est-il que d’après Saeko, il laissera sa secrétaire ici faire l’intérim. Tu vois, ton chéri ne risque rien !  

- Rhaaa, ne recommence pas avec ça ! s’exclama la jeune femme. Tu ne vas quand même pas me reprocher mon professionnalisme !

 

Furieuse, Kaori tira violemment le rideau de douche, prête à lui dire ses quatre vérités. Personne ! Elle poussa un soupir. Elle l’avait peut-être bien cherché… Soudain, elle se figea.

 

- Pour une pro, tu te laisses surprendre plutôt facilement… susurra le nettoyeur. Et si j’étais un ennemi ?

 

Il s’était faufilé subrepticement derrière elle, tout contre elle. Comme pour l’apprivoiser. Une vive émotion s’empara de la jeune femme. Ses bras autour d’elle, son souffle sur sa nuque, ses mains sur sa peau… C’était tendre. C’était doux et chaleureux. C’était si bon…

 

- Mais… un ennemi m’embrasserait-il vraiment dans le cou ? répliqua-t-elle, s’efforçant tant bien que mal de contenir les délicieux frissons provoqués par ses caresses.  

- C’est un moyen comme un autre de distraire l’adversaire… Tu veux que je t’apprenne la riposte adéquate ?

 

Entre ses cuisses, la main téméraire de Ryô était à deux doigts de la faire craquer.

 

- Quoi… ici, tout de suite ? Mais je dois aller à la banque, et… mmmh… faire les courses…  

- Je croyais que tu avais envie de changement, rétorqua-t-il, un brin narquois. Ça ne te dirait pas de faire la grasse matinée ?

 

La jeune femme pivota dans ses bras. Sous l’emprise du regard ténébreux, son cœur rata un battement. Les cheveux mouillés, Ryô était plus sexy que jamais.  

 



****

 

Les clients du supermarché la dévisageaient en riant sous cape, mais elle ne s’en rendait pas compte. Elle n’avait même pas conscience de s’être mise à chantonner, ni de virevolter avec grâce de rayon en rayon. Sa joie manifeste cachait également une grande fierté. Elle aurait dû prendre son banquier en photo tout à l’heure. Sa tête lorsqu’elle lui avait tendu le chèque ! Ce jour était à marquer d’une pierre blanche. Ryô et elle étaient solvables ! Entre autres… La nettoyeuse attrapa la bouteille de champagne la plus chère et la déposa dans un caddie rempli de bonnes choses : il fallait fêter ça !

 

Subsistait cependant une légère ombre au tableau. Kaori jeta un bref coup d’œil au miroir de surveillance le plus proche. Encore cette fille ! Elle l’avait déjà remarquée à la banque, faisant la queue au distributeur. Courte chevelure brune, lunettes noires, l’air sinistre… Et elle la retrouvait ici. Elle se faisait sans doute des idées… Il était logique d’aller retirer de l’argent avant d’aller faire les magasins. Dans ce cas, pourquoi cette femme avait-elle prématurément quitté la file d’attente ? Elle se trouvait sur le trottoir trente secondes à peine après que Kaori fut sortie, alors qu’il restait encore plusieurs personnes devant elle. Elle en avait peut-être eu assez de patienter, se disant qu’elle avait tout compte fait suffisamment de monnaie pour ses achats… La nettoyeuse se perdait en conjectures. Pour en avoir le cœur net, elle se dirigea trois rayons plus loin, puis fit mine d’hésiter entre plusieurs produits ménagers. Elle vérifia de nouveau. L’étrange fille n’était plus dans le coin. Soulagée, Kaori préféra rire de ses craintes. Déformation professionnelle oblige ! Voilà ce que c’était que de travailler avec le tueur n°1 du milieu : on devenait paranoïaque.

 

La nettoyeuse passa à la caisse, puis s’engouffra dans l’ascenseur avec son caddie plein à ras bord. Heureusement qu’elle était venue en voiture. Le garage souterrain était pratiquement désert, aussi n’eut-elle aucun mal à repérer sa Honda CRX. Après avoir ouvert le coffre, Kaori y déposa un paquet de commissions, puis un second, puis un autre… avant de brusquement faire volte-face. La fille aux lunettes noires ne lui laissa aucune chance de se défendre ; le contenu de la seringue qu’elle venait d’enfoncer dans son cou la terrassa en quelques secondes. Juste le temps de regretter de ne pas avoir écouté son instinct, avant de sombrer.  

 



****

 

- Dis-moi Ryô, aurais-je enfin réussi à voler ton cœur ?  

- Toujours pas, Kasumi-chan !

 

Le nettoyeur affronta sans se démonter la moue boudeuse de l’ancienne voleuse, cachant son sourire attendri dans une gorgée de café. La pauvre mignonne ! Pensait-elle vraiment l’avoir en lui servant des pâtisseries gratuites ? À ce propos, Umi allait encore râler.

 

- Reprends ça, tu le gâtes sans raison. Il me doit trop d’argent !

 

Tellement prévisible. Ryô ne se priva d’ailleurs pas de lui ressortir la plaisanterie habituelle sur sa radinerie envers les amis.

 

- Tu as raison, Umibôzu. Il ne le mérite pas !  

- Pff. Quand Miki rentrera, je lui raconterai comment vous traitez votre meilleur client. Ça va barder pour vous !  

- Arrête, j’ai peur ! ironisa Kasumi. Je me demande comment fait Kaori pour vivre avec un type comme toi. C’est une sainte !

 

Le nettoyeur ne répondit pas, au grand étonnement de la serveuse. C’était surprenant qu’il ne profite pas de l’occasion pour casser du sucre sur le dos de sa partenaire.

 

- Qui sait, ils ont dû trouver un terrain d’entente, depuis le temps…

 

Ryô lança un regard d’avertissement à Falcon, qui bien qu’aveugle, saurait le ressentir. Cette fichue Tête de poulpe avait évidemment tout deviné, et en profitait pour s’amuser à ses dépens. Heureusement, Kasumi n’écoutait plus qu’à moitié. Elle passa un dernier coup d’éponge sur le bar et ôta son tablier.

 

- Bon, j’y vais ! À demain, Umibôzu.  

- Rentre bien.

 

La clochette du café tinta, et la jeune fille croisa en coup de vent Miki, qui revenait de la pharmacie.

 

- Quoi, il est déjà si tard ? fit Ryô.  

- On ferme dans un quart d’heure, rappela le barman.

 

Ryô regarda sa montre. Trois heures pour faire des courses ! Kaori était pourtant censée le rejoindre au Cat’s, ce soir. Il avait sans doute pensé tout haut, car Miki le rabroua aussitôt : le partage des tâches, ce n’était pas fait pour les chiens, il n’avait qu’à aider un peu, prendre exemple sur son mari, qui, au moins, faisait sa part…

 

- Ça va, j’ai compris… Tu es aussi méchante qu’Umi et Kasumi ! Puisque c’est comme ça, je m’en vais.

 

Et il prit congé, songeur. Kaori avait dû oublier, et rentrer directement chez eux. Ryô pressa le pas. Maintenant, c’était lui le retardataire !  

Une fois parvenu devant l’immeuble de briques rouges, le nettoyeur sentit son cœur se serrer. Il savait deux choses : que la voiture de Kaori ne se trouvait pas au garage, et que l’appartement était désespérément vide. Quelques instants plus tard, Ryô filait à vive allure au volant de sa Mini.  

 



****

 

Shinichi Komamura donna ses dernières instructions au pilote, puis aida monsieur Nagatomi à monter à l’intérieur du jet privé qui devait les emmener à Hong-Kong. Le jeune businessman s’apprêtait à y grimper lui-même, lorsqu’une poigne de fer le tira violemment en arrière.

 

- Qu’est-ce que…

 

Un coup de poing magistral lui ferma la bouche et l’envoya s’écraser contre la carlingue de l’avion.

 

- Où est-elle ? hurla l’assaillant.

 

À moitié sonné, Shinichi reconnut Ryô Saeba. Il leva une main peu assurée dans l’espoir de protéger un minimum sa mâchoire, qui le faisait atrocement souffrir. Mais il était vain d’espérer parer les coups du meilleur nettoyeur du monde.

 

- Je… ne sais pas… de quoi tu parles ! articula-t-il avec peine.

 

Son emprise sur sa gorge était si forte qu’il allait bientôt étouffer. Cependant, il écarta d’un geste toute intervention du personnel d’équipage.

 

- Lâche… moi…  

- Pas avant que tu ne répondes à ma question. Où est Kaori, sale fumier ?  

- Je n’en… sais rien… La dernière… fois… que je l’ai… vue… c’était… hier soir…  

- Tu mens ! Elle t’a repoussé, alors tu as décidé de l’enlever. Elle est dans l’avion, c’est ça ?  

- Non… Je te le jure !

 

Il n’y avait pas de mensonge dans ses yeux. Le nettoyeur le relâcha à contre cœur, et sa victime, toussant puis aspirant de grandes goulées d’air, retrouva bientôt un teint normal.

 

- Monsieur Komamura, est-ce que tout va bien ? s’écria Nagatomi, en proie à la panique. Je vais appeler la police !  

- Inutile… Écoutez-moi : je vous confie notre client de Hong-Kong. Inventez une excuse plausible qui explique mon absence. Vous étiez le bras droit de mon père : je vous fais confiance.  

- Mais…  

- Ne discutez pas, partez !

 

Lorsque tout fut prêt, l’avion décolla. Les deux hommes se défièrent du regard.

 

- Saeba…  

-…  

- Si Kaori a disparu, je t’aiderai à la retrouver.  

- Commence déjà par me dire où est ta secrétaire.

 

Intrigué, Shinichi mit quelques secondes avant de répondre. Il ne comprenait pas.

 

- Misa ? Elle m’a réclamé quelques jours de congé que je lui devais. À compter d’aujourd’hui.  

- Comme c’est pratique !  

- Tu crois que… Misa aurait quelque chose à voir avec…

 

Shinichi était vert de trouille, et Ryô enrageait. Il avait sous-estimé la folie de cette femme. Elle n’était pas connue du milieu, elle pouvait avoir emmené sa partenaire n’importe où… Cela n’avait rien d’une banale prise d’otage destinée à attirer dans un piège le grand Ryô Saeba : cette fois, on avait enlevé Kaori pour la tuer. Malgré la fureur et le désespoir qui petit à petit grignotaient son légendaire sang-froid, le nettoyeur se refusait à croire qu’il était peut-être déjà trop tard.  

Dans le ciel, les nuages avaient pris cette teinte rosée annonciatrice du crépuscule. Le moment était venu d’agir. Le regard empli d’une détermination sans faille, Ryô marcha résolument vers sa Mini, suivi de Shinichi. Ce n’est qu’une fois engagés sur l’autoroute que le businessman osa demander :

 

- Où va-t-on ?  

- Chercher des informations.

 

Il ne s’agissait ni plus ni moins que d’une course contre la mort. Jamais il n’avait autant pressuré ses indics, ni fait preuve d’une si grande habileté à recouper leurs tuyaux. Vingt minutes plus tard, le nettoyeur avait largement rétréci le périmètre des recherches. Harumi… le quartier des docks. L’endroit idéal pour se débarrasser d’une personne et de sa voiture ! Pourquoi n’y avait-il pas songé de lui-même ? Ryô se serait volontiers précipité au secours de sa partenaire sans attendre, mais il avait quelque chose à faire avant. Quelqu’un à appeler… Son garde-fou.


 

 

Saeko mettait la touche finale à son rapport lorsque le téléphone sonna pour la énième fois de la journée. Le bureau était vide, à l’exception de Takage. Ce faux-jeton se faisait un devoir de partir tous les soirs en dernier, pour impressionner les chefs. Peut-être aussi pour la tenir à l’œil. Saeko avait parfois la désagréable impression d’être surveillée… Elle prit l’appel, puis raccrocha moins d’une minute plus tard. Le coup de fil avait semblé banal : l’inspectrice n’avait pratiquement rien dit, à part « vraiment ? », « d’accord » et « compte sur moi ». Pourtant, elle était blême. Elle se leva, et jeta un bref regard autour d’elle. Assis au bureau d’en face, Takage l’observait attentivement. Elle lui souhaita une bonne soirée d’un ton détaché, avant de quitter les lieux.  

Ses talons claquaient sur le bitume du parking. Pour un peu, elle se serait mise à courir, mais elle devait sauver les apparences. Une mauvaise surprise l’attendait devant sa Ferrari.

 

- Où allez-vous ?  

- Je rentre chez moi, brigadier-chef. Si vous voulez bien m’excuser, je suis pressée !  

- Je crois plutôt que vous mentez, répliqua froidement Takage. Votre mystérieux interlocuteur de tout à l’heure a un lien avec l’affaire en cours, j’en suis persuadé. Aussi, où que vous alliez, je viens avec vous !

 

Saeko comprit qu’il ne servirait à rien de discuter. Bon gré mal gré, elle fut bien obligée de le laisser entrer dans la voiture. Les lèvres serrées, l’inspectrice mit le contact et démarra, sachant qu’elle n’avait aucun moyen de prévenir Ryô.  

 



****

 

Lorsque Kaori reprit conscience, elle était allongée sur la banquette arrière de son véhicule. Elle se redressa en sursaut, mais elle était seule dans l’habitacle. Où était passée sa kidnappeuse ? Kaori tenta de reprendre sa place derrière le volant. Elle s’immobilisa aussitôt ; la voiture tanguait dangereusement. La nettoyeuse se rendit compte avec effroi qu’elle se balançait au bout d’une grue, à au moins vingt mètres de haut. Si elle bougeait plus que de raison, elle tomberait avec sa Honda dans l’eau du port. Avec une infinie précaution, Kaori se pencha et risqua un coup d’œil à travers la lunette arrière. La brunette était là, en bas, une télécommande à la main. Elle souriait. Kaori connaissait ce sourire. La fille aux lunettes noires agita la main en signe d’adieu, s’apprêtant à actionner l’engin, quand :

 

- Ka… Karin ?

 

La nettoyeuse ne pouvait que regarder le spectacle qui se jouait en bas. Elle vit Shinichi courir vers la fille, puis s’arrêter… Ryô n’était pas loin… Il sembla vouloir rejoindre leur ex-client, pour finalement se dissimuler juste à temps dans un coin sombre : accompagnée d’un flic, Saeko sortait de sa Ferrari.

 

- Karin ? répéta l’homme d’affaires. Je le savais… Je le savais que tu n’étais pas morte !  

- Pauvre crétin…

 

La fille jeta à terre ses lunettes et sa perruque, dévoilant une abondante chevelure blonde qui tomba en cascade sur ses épaules.

 

- Tu as été si facile à manipuler, Shinichi…

 

L’incompréhension la plus totale se lisait sur le visage de son ancien amant. Elle rit.

 

- Tu ne t’en es jamais vraiment remis, pas vrai ? C’est ta fragilité qui m’a permis de t’approcher alors que tous les autres te fuyaient…  

- Pourquoi tu fais tout ça ?

 

L’air avait du mal à passer à travers sa gorge serrée.

 

- Pour la vengeance.  

- Tu veux… venger Karin ?

 

Elle s’esclaffa de nouveau, et il serra les poings. Elle n’avait pas le droit de rire.

 

- Désolée de te décevoir, mais je me contrefiche de la petite gourde que tu as tuée il y a vingt ans, dit-elle avec une nonchalance odieuse. Tu m’as révélé ton secret comme une pie bavarde. J’en ai juste profité pour t’atteindre… toi… puis ta famille.  

- Pourquoi ? s’écria-t-il.

 

Ses yeux verts d’eau dévisagèrent alors l’homme d’affaires avec haine.

 

- Parce que si je suis orpheline, c’est à cause des tiens !

 

Elle avait hurlé plus fort que lui.

 

- Ton père a ruiné ma vie. Je lui ai donc pris la sienne… Le contrôle de la tienne…

 

Ses jambes tremblaient sous lui. Il avait envie de vomir.

 

- Ce que je veux maintenant, c’est KOMACOM. 

 


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