Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 29 capitoli

Pubblicato: 19-10-19

Ultimo aggiornamento: 16-11-19

 

Commenti: 54 reviews

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RomanceAction

 

Riassunto: AU Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi Ryo n'était pas attiré par les adolescentes? N'a-t-il jamais fauté?

 

Disclaimer: Les personnages de "Un amour d'adolescente" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Un amour d'adolescente

 

Capitolo 1 :: chapitre 1

Pubblicato: 19-10-19 - Ultimo aggiornamento: 19-10-19

Commenti: Bonsoir, voici ma nouvelle fic. Au dans la mesure où je me permets quelques libertés sur le début de l'histoire (racontée dans l'un des derniers tomes du manga?!), jouer avec le manga en lui-même et de faire vivre Hideyuki. J'espère que vous aimerez. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^.

 


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Chapitre 1  

 

Tranquillement assis sur un banc dans le parc, deux hommes discutaient en attendant leur rendez-vous. Les deux étaient de grande stature mais l’un se tenait le buste penché en avant, les coudes appuyés sur les genoux faisant pendre son imperméable défraîchi, alors que l’autre avait les bras étalés sur le dossier du banc, le regard mouvant sur tout ce qui passait autour d’eux. Sa nonchalance n’enlevait rien à son charme, bien au contraire. Des gloussements résonnèrent non loin et attirèrent son attention. Deux lycéennes le dévisageaient et se détournèrent brusquement en rougissant lorsqu’elles croisèrent son regard. Il soupira dédaigneusement mais son regard se fit plus tendre, l’espace d’un très bref instant.  

 

- Tu as encore fait chavirer des coeurs…, constata Hideyuki, amusé.  

- Si seulement elles avaient cinq ans de plus…, soupira Ryo, désabusé.  

- Elles sont à deux ans d’être majeures. Ca fait tellement de différence ?, l’interrogea son ami.  

 

N’obtenant pas de réponse, il se tourna vers lui mais trouva place vide. Un peu plus loin, il le vit en train d’aborder une jeune femme plus dans la tranche d’âge qu’il visait. Amusé, il vit la jeune femme sous le charme glisser son bras sous le sien puis, dix secondes plus tard, un cri outré résonna et Ryo revint, une marque rouge sur la joue, le sourire aux lèvres.  

 

- Bleu !, dit-il simplement, encore rêveur.  

- Si seulement tu te contenais un peu plus, tu verrais un peu plus que la couleur de leur culotte., le sermonna Hide.  

- Tu devrais avoir un peu plus de respect pour les femmes, Ryo.  

- J’ai du respect pour elle, Maki, beaucoup de respect même., répondit-il, un coucou faisant son apparition.  

 

Une superbe miss mokkori passa devant leurs yeux, affichant un décolleté échancré sur une poitrine généreuse et un fessier enserré dans une mini-jupe marquant chaque courbe.  

 

- Mokkori ! Mademoiselle, je vous offre un café ?, dit-il, ne pouvant contenir un air pervers.  

- Satyre !, hurla-t-elle, lui balançant son sac à main à la figure.  

 

Ryo atterrit aux pieds d’une jeune femme dont la silhouette le laissa sans voix. Ses yeux remontèrent le long des jambes fines, de ses cuisses galbées sur lesquelles s’ouvrait une jupe fendue. La taille fine, une poitrine généreuse apparemment cachée dans un chemisier classique qui soulignait néanmoins parfaitement ses formes. Un visage fin et délicat se pencha vers lui duquel ressortit un regard perçant, légèrement plissé.  

 

- Ryo, bouge de là., gronda Saeko, alors qu’il essayait de glisser la tête entre ses jambes.  

- Ma Saeko d’amour, tu viens régler tes dettes ? Viens, allons tout de suite au love hôtel. Je vais te faire goûter le véritable plaisir charnel., lui proposa-t-il, la bave perlant à la commissure des lèvres.  

 

Pour toute réponse, il reçut le talon aiguille de son escarpin en pleine bouche mais, loin de baisser les bras, il se releva prestement et avança les mains vers ses fesses. En un clin d’oeil, il se retrouva au pied du banc, épinglé au sol par les couteaux adroitement lancés par son amie.  

 

- Pas touche ou l’étalon va devenir hongre., le prévint-elle, jouant avec un couteau qu’elle manipulait entre ses doigts habilement.  

- Ok, compris., abdiqua-t-il, les mains protégeant son entrejambe.  

- Bon, si je peux profiter de tes trois minutes de sérieux, je voudrais vous parler d’une nouvelle organisation., les informa-t-elle, s’asseyant à côté d’Hideyuki.  

- On t’écoute., répondit ce dernier, gardant les yeux timidement fixés au sol.  

 

Ryo le regarda faire en souriant. Par moments, il avait envie de lui donner des claques. Il voyait le regard que Saeko portait à Hideyuki et il lui aurait peut-être fallu un peu plus qu’un claquement de doigts pour l’avoir mais pas beaucoup plus. Ces deux-là étaient à mourir de rire : ils étaient capables d’affronter des truands sans ciller mais étaient incapables de s’avouer leurs sentiments…  

 

- Avez-vous entendu parler du Trust ?, leur demanda-t-elle d’abord.  

- C’est une organisation illégale qui sévit sur la totalité du continent américain et a réussi à s’étendre à une partie du continent européen, d’après ce que je sais., répondit Hideyuki.  

- Ils ont cherché à pénétrer dans le pays mais se sont cassés les dents : les organisations japonaises ont fermé le marché. Mais, avec les disparitions des anciens chefs de clan et la nouvelle génération qui les remplace, le vent va tourner., ajouta sombrement Ryo.  

- C’est ce dont nous a prévenu Interpol. Apparemment, les choses évoluent rapidement. Ils chercheraient actuellement le moyen d’appâter les pouvoirs en place.  

- Ils cherchent un cadeau à leur offrir ?, répéta Hideyuki.  

 

Saeko acquiesça. Ryo fixait l’horizon, songeur. Il avait un sombre pressentiment, que les choses allaient devenir chaotiques et il espérait que certaines choses resteraient dans l’ombre, inviolées.  

 

- Une idée de ce que c’est ?, l’interrogea la deuxième moitié de City Hunter.  

- Non. On cherche. Il faut que j’y retourne., fit Saeko en consultant sa montre.  

- Si vous avez des informations, vous me les remontez.  

- Ca marche.  

 

Elle partit sans se retourner, regagnant le commissariat non loin de là. Les deux hommes se levèrent et partirent de leur côté. Ils marchèrent un moment en silence, dans leurs pensées. Hideyuki poussa un long soupir.  

 

- A quoi tu penses ?, l’interrogea son ami.  

- Ma sœur… Ca fait trois ans maintenant…, répondit-il tristement.  

 

Ryo posa une main sur son épaule en soutien. Il savait que c’était un sujet sensible pour lui. C’était étonnant que, pour eux deux, cette période eut une connotation particulière mais pas pour les mêmes raisons…  

 

- Elle reviendra. Elle a besoin de temps. Elle avait l’air d’avoir un sacré caractère…, lui dit Ryo en souriant.  

- Oui, c’est vrai. Si seulement on n’avait pas eu cette dispute stupide… Elle avait besoin de moi et j’ai juste réussi à l’éloigner. J’ai été en-dessous de tout., soupira Hideyuki.  

- Tu ne m’as jamais expliqué ce qui s’était passé. C’est vrai qu’à l’époque, je n’étais pas très disponible non plus…, admit le nettoyeur.  

- En fait…  

- Dites Monsieur, quel âge avez-vous ?, les interrompit soudain une voix de crécelle.  

 

Ryo baissa les yeux et grogna face à la lycéenne, rougissante, les dents parées d’un magnifique appareil dentaire et dont les copines attendaient à trois mètres de là, gloussant. Certainement avait-elle perdu un stupide pari…  

 

- On ne t’a jamais dit de ne pas parler aux inconnus, jeune fille ?, répondit-il d’un ton consterné.  

- Si, M’sieur, pardon M’sieur., bafouilla-t-elle avant de s’enfuir.  

 

Ryo rigola doucement quelques secondes.  

 

- Encore une pauvre jeune fille qui a succombé à ton charme., plaisanta Hideyuki.  

- Peut-être mais la place est déjà prise., murmura-t-il sans faire attention.  

 

Il suivait du regard une jeune fille qui ressemblait trait pour trait à…  

 

- Comment cela déjà prise ? Tu vas me faire croire que tu as quelqu’un dans ta vie ?, s’étonna Hideyuki.  

 

Ryo le regarda, s’en voulant d’avoir lâché cette bombe. C’était un secret qu’il voulait garder mais, après tout, ne serait-il pas temps de mettre quelqu’un au courant juste au cas où ?  

 

- Viens, je t’offre un verre., lui proposa-t-il alors qu’ils atteignaient l’immeuble.  

 

Hideyuki le suivit et, arrivés à l’appartement, Ryo servit deux verres de whisky.  

 

- Très peu pour moi, merci., objecta son ami.  

- Garde-le, je suis sûr que tu en auras besoin.  

 

Ryo se posta à la fenêtre et but une gorgée du liquide ambré, mettant de l’ordre dans ses idées. Il replongea dans ses souvenirs, à une époque où il avait goûté à un moment unique qui s’était à jamais gravé dans sa mémoire.  

 

- Tu te souviens de l’adolescente qui m’avait suivi il y a quatre ans environ ?  

- Oui. C’était à la même époque que Kaori avait fini par accepter ma réorientation., déclara Hideyuki, mettant des guillemets sur le dernier mot.  

- Je l’ai revue quelques mois plus tard, au réveillon de Nouvel An. Elle était habillée différemment et maquillée. Je ne l’ai pas reconnue. Elle me semblait plus âgée. On a passé la soirée ensemble. Elle m’attirait et je lui plaisais. Bref, on a fini par… passer la nuit ensemble…, avoua-t-il, mal à l’aise.  

- Tu… tu as couché avec une adolescente ?, reprit Hide, maîtrisant un mouvement de colère.  

- Si je m’en étais douté, ça ne serait pas arrivé. Ce n’est que le lendemain matin après qu’elle ait pris sa douche que je n’ai pu nier l’évidence. Elle m’a alors avoué qu’elle avait tout juste dix-sept ans.  

 

Ryo se tut un moment repensant à la jeune fille, à cette soirée merveilleuse qu’ils avaient passée ensemble à danser, plaisanter et discuter, à la nuit qui avait suivi où il avait fait d’elle une femme, où elle s’était donnée à lui sans retenue. Il se souvint de ce moment où il s’était rendu compte que la jeune femme était vraiment jeune et que c’était Sugar Boy. Bien sûr, il s’était mis en colère, une colère plus dirigée vers lui que vers elle, parce qu’il avait osé prendre la virginité d’une jeune fille innocente, qu’il avait tiré de cette nuit un bien plus grand plaisir qu’avec toutes les autres parce qu’elle n’avait fait que lui donner sans rien attendre en retour. Mais, lorsqu’elle avait levé un regard troublé de larmes, sa colère s’était effondrée et il l’avait prise dans ses bras. Ca avait été le coup fatal pour lui. Lui l’homme froid et solitaire avait accepté et donné de la chaleur à une autre personne, une adolescente, sans arrière-pensée libidineuse.  

 

- Elle avait percé mon coeur à jour quand nous nous étions rencontrés la première fois. Cette nuit-là, elle a posé une ancre. Depuis, je navigue toujours autant mais je reviens toujours à mon point d’attache. C’est idiot, n’est-ce pas ?, ricana le nettoyeur.  

- Tu l’aimes, c’est tout. Mais où est-elle ? J’aimerais rencontrer celle qui s’est appropriée ton coeur., le taquina Hideyuki.  

- C’est un secret bien gardé et j’ai suffisamment confiance en toi pour te le dire mais ça doit rester entre nous., le prévint Ryo, le regard sombre.  

- Merci de ta confiance, Ryo. Je le garderai précieusement., le rassura son ami.  

- Je sais.  

 

Le nettoyeur fit tourner le liquide ambré dans son verre en silence. Hideyuki ne le pressa pas. Il était rare que Ryo lui fit des confidences et il savait que c’était toujours compliqué pour lui, alors il lui accorda du temps.  

 

- Je l’ai envoyée aux Etats-Unis avec notre fils il y a deux ans., lui dit-il enfin.  

 

Hideyuki ne sut quoi répondre. Il regarda son ami, sidéré. Ryo venait de lui dire qu’il était père… Il n’arrivait pas à y croire. Jamais il n’avait fait la moindre allusion à ce sujet. Chaque fois qu’il voyait un enfant, il détournait les yeux et, quand l’un d’entre eux l’approchait, il tentait de le fuir comme la peste. Jamais il n’aurait pensé que Ryo put avoir un enfant, surtout dans leur métier.  

 

- Vous vous êtes revus alors ?, l’interrogea Hideyuki.  

- Oui. Elle était enceinte de trois mois. Elle était seule et désemparée et je n’ai pas pu la laisser tomber.  

- Mais tu prends tes précautions pourtant. Comment…  

- L’un des préservatifs a craqué, peut-être était-il défectueux ou nous trop fougueux… La faute à pas de chance…, expliqua-t-il, détournant les yeux, gêné.  

- C’étaient ses premiers rapports, elle ne prenait pas la pilule. Ce qui devait arriver arriva…, résuma-t-il, haussant les épaules.  

- Bref, je l’ai mise à l’abri rapidement, j’ai suivi sa grossesse, lui ai permis de finir ses études secondaires. J’ai essayé de faire le nécessaire pour ne pas gâcher plus sa vie., indiqua Ryo.  

- Et le bébé ? Elle a donc décidé de le garder ?  

- Oui. Je lui avais dit que je ne pourrais pas être présent à cause de ma profession. Elle a songé à l’adoption mais, le jour de son accouchement, elle n’a pas pu. Elle a tenu à le garder même si ça lui compliquerait l’existence.  

 

Ryo se souvint de ce jour-là comme si c’était hier. Il se souvenait avoir fait la route sous la pluie alors qu’un orage violent déchirait le ciel nocturne. Il maudissait les cieux d’infliger à la jeune femme cette peur qui l’étreignait à chaque coup de tonnerre alors qu’elle devait en même temps souffrir pour mettre au monde leur bébé et devoir peut-être s’en séparer. Il était arrivé et avait pu assister à l’accouchement, lui tenir la main alors qu’elle poussait, réprimant les cris de douleur pour se concentrer sur le bébé, voir leur enfant à sa venue au monde, entendre ses premiers cris.  

 

- J’étais là quand il est né, Hide. C’était… incroyable. Je n’avais jamais ressenti une telle émotion., murmura Ryo.  

- Je me doute. Et après ?  

- Après, elle a fini son année d’étude et je l’ai envoyée étudier aux Etats-Unis avec un petit pécule pour ne pas devoir cumuler études, travail et l’éducation du bébé.  

- Pour quelqu’un qui joue les irresponsables, tu as fait ce qu’il fallait apparemment.  

- J’ai déjà gâché sa vie en la privant de sa jeunesse, je n’allais pas en plus la faire trimer comme une malade. Je devais lui assurer un avenir ainsi qu’à notre enfant.  

- Tu as bien fait, Ryo., le rassura Hideyuki.  

- Tu as des nouvelles ?  

- Elle m’a envoyé une photo à chacun des anniversaires de Kei., dit-il, sortant un cliché d’un livre de la bibliothèque.  

 

Il la tendit à son ami qui la prit et l’examina, un léger sourire aux lèvres. Il faisait face à un Ryo miniature. Un petit garçon de deux ans aux yeux couleur onyx malicieux, une touffe de cheveux noirs encadrant un joli minois avec deux petites fossettes.  

 

- Tout ton portrait… le charme en plus., le taquina Hideyuki.  

- Il tient ça de sa mère…, répondit Ryo, fair-play.  

 

Hide était assez souvent la cible de ses taquineries pour accepter d’en recevoir quelques-unes de sa part.  

 

- Je pense qu’elle t’aurait plu. Elle n’a jamais hésité à me remettre à ma place tout le temps qu’on a eu ensemble.  

- Tu es vraiment tombé amoureux d’elle, on dirait.  

- Oui, même si je n’ai jamais pu l’admettre devant elle., se désola-t-il.  

- Tu ne regrettes pas de les avoir envoyés au loin ?, lui demanda son ami.  

 

Ryo observa les voitures qui passaient en bas de chez lui.  

 

- Non, c’était ce que je devais faire pour leur bien.  

- Mais…  

- Je sais, Hide. Je n’ai pas dit que ça me plaisait de ne pas pouvoir partager ma vie avec eux, de ne pas voir mon fils grandir ou de ne pas pouvoir la serrer dans mes bras.  

- Tu as fait ce que tu devais faire., résuma Hideyuki.  

- Oui., souffla Ryo, finissant son verre.  

- La dernière fois que j’ai vu Kei, il avait six mois. Il avait deux dents et commençait à se tenir assis. Aujourd’hui, il doit marcher, manger normalement, parler…  

 

Le nettoyeur se perdit dans ses pensées, imaginant son fils et sa femme. Son coeur se serra et il poussa un profond soupir. Se tournant, il observa Hide qui observait son verre et finit par en prendre une gorgée. Il l’entendit tousser et sourit, amusé.  

 

- J’aurais peut-être dû te le servir on the rocks…, suggéra-t-il.  

- Oui ou juste sans whisky…, murmura Hide, les larmes aux yeux.  

- Petit joueur…, répondit Ryo.  

- Et toi, que s’est-il passé avec ta sœur ?, lui demanda-t-il.  

 

Hide reprit une gorgée qui le fit grimacer et observa ses pieds.  

 

- Quelques jours avant ses dix-sept ans, Kaori m’a avoué qu’elle avait rencontré quelqu’un et qu’elle était enceinte. J’étais tellement en colère et déçu que j’ai très mal réagi.  

- Tu l’as giflée ?, demanda Ryo.  

- Non ! Je lui ai demandée d’avorter, j’ai voulu la forcer à le faire de suite et elle s’est rebellée. Comme elle ne voulait pas, j’ai voulu connaître le nom du père. Là aussi elle a refusé de me le dire et, quand j’ai insisté, elle m’a dit que ça n’avait été qu’une histoire d’un soir, de coucherie et qu’elle ne connaissait pas son nom…, se remémora Hideyuki, le coeur lourd.  

- Tu la crois vraiment capable de cela ?  

- De coucher avec un inconnu ? Non. Elle pense trop avec son coeur. Toujours est-il que, ce jour-là, je ne pensais pas calmement. Je lui ai dit qu’elle bafouait la mémoire de notre père, qu’elle nous ferait honte en devenant fille-mère…  

- Toi ? Ca m’étonne, Hide…, remarqua Ryo, les sourcils froncés.  

 

Les épaules d’Hide s’affaissèrent sous le poids de la culpabilité.  

 

- Oui, moi aussi. Elle avait besoin de moi, de mon soutien et moi, je me suis arrêté à l’opinion parce que j’étais juste fâché de la voir gâcher sa vie, parce que je voulais mieux pour elle., admit Hideyuki.  

- C’est compréhensible., le réconforta Ryo, une main sur son épaule.  

- Elle n’a même pas répondu. Elle s’est enfermée dans sa chambre et je suis parti prendre l’air. Quand je suis revenu, calmé et raisonnable, prêt à lui demander pardon, elle n’était plus là. Deux jours après, je recevais le jugement pour son émancipation, elle a quitté son lycée et j’ai perdu sa trace…  

 

Hideyuki retira ses lunettes et les essuya, le poids de la culpabilité pesant sur ses épaules.  

 

- Je suis désolé, Hide. J’aurais dû être plus disponible. J’aurais pu la rechercher.  

- Tu avais ta famille, Ryo. Tu as bien fait de la faire passer en priorité. A quelques détails près, ta femme, si je puis m’exprimer ainsi, aurait pu être ma Kaori., remarqua Hideyuki.  

- Oui, sauf que je n’aurais jamais pu toucher à ta sœur. J’ai trop de respect pour toi., avoua Ryo.  

- C’est gentil de ta part. Je vais y aller, Ryo. J’ai envie d’être un peu seul.  

- Hide, on commet tous des erreurs. Ne culpabilise pas de trop., lui conseilla son ami.  

- Peut-être mais mon erreur a eu des conséquences sur deux vies. J’aimerais savoir où elle est et m’assurer qu’elle va bien., admit l’ex-policier.  

- Si tu me ramenais enfin une de ses photos, on pourrait peut-être essayer de retrouver sa trace., lui suggéra le nettoyeur.  

- Je vais y réfléchir. Merci Ryo.  

 

Hideyuki se leva et remit son pardessus. Il termina son verre, salua son ami et sortit de l’appartement, laissant Ryo seul. Celui-ci monta sur le toit, sortit une cigarette et se perdit dans ses pensées. Cette conversation avait ravivé beaucoup de souvenirs, plus ou moins agréables ou douloureux. Il tira sur sa cigarette lentement, revoyant le visage de Sugar Boy. Il sourit en pensant à ce surnom. Pourquoi s’obstinait-il à parler d’elle comme un garçon ? Elle avait tout d’une femme, d’une très belle femme, même. Il savait qu’elle n’avait pas encore atteint son apogée physique, que ses formes allaient gagner en plénitude, son visage perdre cet aspect juvénile mais il la trouvait déjà alors très attirante.  

 

Il avait vu la jeune fille prendre les formes caractéristiques de la maternité. Il avait vu ses rondeurs prendre de l’ampleur et avait craint pour sa santé. Tout en elle semblait si fragile qu’il avait peur de la perdre lors de l’accouchement. Il l’avait trop vécu en Amérique Centrale. Aussi fut-il soulagé quand tout se termina, que le bébé fut hors de son corps. Puis ils avaient eu ces six mois à trois, six mois où il les rejoignait régulièrement et passait la journée avec eux, parfois, trop rarement, la nuit.  

 

Le jour du départ avait été un véritable déchirement mais il avait fait ce qu’il devait faire. Aujourd’hui, il ne pouvait qu’imaginer ce qu’ils faisaient, ce qu’ils vivaient, espérer que tout allait bien. Avait-elle rencontré quelqu’un ? Prenait-il soin de Kei comme lui l’aurait fait ? Même si pour lui c’était difficile de s’imaginer qu’un autre l’aima, la toucha, il ne voulait que son bonheur.  

 

Ecrasant son mégot de cigarette au sol, il redescendit à l’appartement et fit un peu de ménage, débarrassant quelques cartons du traiteur, des bouteilles vides et vidant des cendriers… Observant son logement, il se dit une nouvelle fois qu’il serait temps de vider les quelques cartons et mettre en place le peu de meubles qu’il avait, peut-être même d’en acheter quelques-uns… Finalement, il écarta de nouveau l’idée et s’allongea sur le divan, attrapant un des magazines jonchant le sol. Il s’absorba alors dans la lecture hautement intellectuelle d’un magazine érotique. Il occulta le fait que ces filles devaient avoir l’âge de Sugar Boy – il aurait vraiment dû penser à lui demander au moins une fois son prénom, se dit-il amèrement – et se laissa aller à la délicieuse sensation du désir qui pulsait à travers ses veines. Il ricana bêtement en voyant les corps dénudés des jeunes femmes et bava intensément sur les pages glacées…  

 

Soudain, quelqu’un toqua à la porte. Il regarda à sa montre et constata que ce n’était pas l’heure de sa livraison. Le regard sombre, il se leva, sortit son arme et alla ouvrir. Peu de personnes s’aventuraient jusque là et ses amis toquaient puis entraient. Aussi préféra-t-il être prudent.  

 

Il actionna lentement la poignée, arme au poing dirigée vers la porte, et fit pivoter le panneau de bois. Ses yeux s’agrandirent de stupéfaction en voyant la personne devant lui.  

 

- Sugar Boy ? 

 


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