Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 25 capitoli

Pubblicato: 18-06-20

Ultimo aggiornamento: 26-07-20

 

Commenti: 47 reviews

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RomanceHumour

 

Riassunto: Que se passe-t-il lorsque Ryo croise à nouveau des femmes qui ont jalonné son parcours?

 

Disclaimer: Les personnages de "Toutes les femmes de ta vie " sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Toutes les femmes de ta vie

 

Capitolo 16 :: Chapitre 16

Pubblicato: 03-07-20 - Ultimo aggiornamento: 03-07-20

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. MErci pour vos commentaires qui me vont droit au cœur. c'est une grande récompense de savoir que cette histoire vous plaît. Bonne lecture et merci pour vos reviews^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25


 

Chapitre 16  

 

Les sourcils froncés, Ryo raccrocha. Comme toujours, il avait été heureux d’avoir Kaori au téléphone. Cela faisait maintenant trois mois qu’elle était partie. Trois mois, c’était peu à l’échelle d’une vie mais, à l’échelle de leur relation amoureuse, c’était énorme. Encore deux mois et ce serait le temps qu’ils auraient passé ensemble comme couple. Trois mois, c’était surtout un très long laps de temps pour lui, trop long pour réfléchir, tergiverser… Réflexions alimentées par les diverses informations remontées par ses indics : Kaori était recherchée par plusieurs clans à travers le pays et certains d’entre eux n’avaient pas dans l’idée de la garder comme appât pour l’attraper lui… Il était donc inquiet.  

 

Et que dire de ce dernier appel… Elle lui avait semblé distante. Elle avait l’air ailleurs même et un peu agacée comme si elle n’avait pas vraiment envie de l’avoir en ligne. Ce n’était pas la première fois d’ailleurs, remarqua-t-il. Ce genre d’appel s’était multiplié depuis trois semaines. Il avait bien entendu qu’elle avait dû préparer le retour de sa sœur chez elle avec ce que ça impliquait d’aménagement puisqu’elle sortait en chaise roulante de l’hôpital et qu’apparemment, elle le vivait très mal. Est-ce que ça justifiait néanmoins sa froideur ? Il ne savait pas. Alors au bout de trois semaines où il n’entendait que deux noms, Sayuri et Mike, il avait fini par se poser des questions, surtout depuis qu’elle avait oublié de lui souhaiter son anniversaire et ne l’avait fait que le jour du sien, s’excusant mille fois de son inattention due à la fatigue et au surmenage.  

 

Il n’avait rien dit à part de faire attention à elle puis avait raccroché. Quand il avait rappelé le matin suivant, le soir pour elle, c’était Sayuri qui avait décroché et il n’avait pas été très heureux d’apprendre que Kaori était sortie, que Mike était passé la prendre et l’avait emmenée dîner au restaurant. Il ne lui en avait pas parlé la fois suivante. Il n’avait pas eu envie d’entendre une nouvelle fois parler de ce nouvel américain qui lui tournait autour.  

 

Ces pensées furent interrompues par l’arrivée d’un visiteur. Reprenant son air impassible, Ryo ouvrit et trouva Mick et Kazue sur le seuil de sa porte.  

 

- On va au cinéma et on se demandait si tu ne voudrais pas venir avec nous., lui expliqua son ami.  

- Tu sais moi à part les films porno…, lâcha Ryo d’un air ennuyé.  

 

Il sentit l’aura de colère de Kazue se déployer autour de lui et en ressentit une certaine nostalgie même si elle était moins forte que celle de Kaori. Il vit Mick, un sourire amusé aux lèvres, poser une main sur le bras de sa compagne puis se tourner vers lui. Ryo retint le soupir d’agacement qui le prit. Il avait envie d’être seul, de ruminer ses pensées sombres, peut-être de s’enfermer dans la salle de tir et de vider chargeur sur chargeur jusqu’à avoir épuisé sa colère.  

 

- Allez, viens, ça te changera les idées. Ca s’appelle Une Ombre Sur La Ville. C’est un film d’action et l’héroïne est super mignonne., lui vanta l’américain.  

- Encore un film américain ?, fit Ryo, blasé.  

- Non, japonais. Allez, sois sympa. j’ai besoin de soutien pour ne pas avoir l’air d’un idiot quand je ne comprendrai rien aux dialogues., plaida-t-il, prenant un air de chien battu.  

- Si c’est un film d’action, il n’y aura pas beaucoup de dialogue., répliqua le nettoyeur.  

- Ouais, mais je te parie qu’il y aura des scènes romantiques et j’aurai besoin de tes lumières pour appréhender certaines subtilités de la culture japonaise., lui expliqua le blond avec un clin d’oeil appuyé.  

- Je vois le genre…, murmura Ryo.  

- Bon d’accord. Après tout, je n’ai rien de mieux à faire., ajouta-t-il, prenant sa veste.  

- Je vous préviens : j’ai tout mon attirail avec., les menaça Kazue, tapotant son sac à main.  

 

Les deux hommes se regardèrent et prirent un air innocent.  

 

- Nous ? Nous serons sages comme des images…, promit Mick.  

- C’est vrai. Sages, très sages…, surenchérit Ryo.  

- J’y croirai quand je le verrai., soupira la jeune femme.  

 

Tous les trois se dirigèrent donc vers le cinéma le plus proche et prirent place dans la salle, attendant qu’elle soit plongée dans le noir.  

 

- Alors tu penses quoi de l’actrice ?, l’interrogea Mick.  

- Mokkori, non ?, fit-il, complice.  

- Tu dis ?, fit Ryo.  

 

Il s’était à nouveau plongé dans ses pensées et avait occulté la présence de ses amis. Il devait se reprendre. Là, il était en sécurité et ne risquait pas grand-chose mais, s’il faisait la même chose dehors, seul, ce ne serait pas la même histoire.  

 

- Tu es où là ?, lui demanda son ami.  

- A New York peut-être…, pipa Kazue avec un regard perçant.  

 

Ryo se retint de détourner le regard, ne souhaitant pas lui montrer qu’elle avait vu juste. Il lui offrit un sourire débile et se mit à rire.  

 

- En fait, je calculais pour savoir si j’avais le temps de m’éclipser pendant la séance pour aller voir un vrai film pour adultes et d’être revenu avant la fin de celui-ci., mentit-il, prenant un air rêveur.  

 

La sentence ne se fit pas attendre et il se retrouva encastré sous une massue, fier d’avoir réussi sa diversion.  

 

- Le film commence. Tiens-toi tranquille., gronda-t-elle.  

 

Ryo ignora le regard perçant de son ami et se concentra sur l’écran en quatre par trois sur lequel les premières images commencèrent à défiler. Soudain, il vit deux yeux apparaître, deux yeux qui ne lui étaient pas inconnus et il comprit mieux lorsque le plan s’élargit sur leur propriétaire.  

 

- Keiko Kashiwagi., murmura Ryo.  

- Beau brin de fille, non ?, complimenta Mick.  

- Je ne te le fais pas dire. Elle a même dormi dans mon lit., s’amusa le nettoyeur.  

- Quoi ?!, s’écria l’américain, bondissant de son siège.  

- Chut !, les morigéna Kazue.  

 

Mick se rassit et se tut, laissant Ryo seul avec ses souvenirs. Il avait dormi avec Keiko, la seule cliente à avoir fini dans son lit pendant qu’il y était et encore par pur hasard. Sur ce coup-là, il pouvait remercier Saeko. Kaori n’avait même pas dégainé sa massue mais le fait que Keiko s’appelait alors Keiichi y était pour beaucoup. Sacrée bonne actrice, pensa-t-il. Il y avait longtemps vu du feu et Kaori n’avait été mise au courant du pot-aux-roses que bien après la fin de cette mission. Il avait fallu une balle dans un tuyau d’eau pour qu’il s’aperçoive de la supercherie et il avait essayé d’en tirer avantage mais le hasard avait joué contre lui, s’était même retourné contre lui par moments. Il avait bandé pour un mec… La honte… autant dire qu’il s’était posé des questions sur ce coup-là même si Keiichi ressemblait à sa prétendue sœur jumelle…  

 

Ryo ne put s’empêcher de sourire en voyant l’actrice habillée un peu de la même façon que lorsqu’elle s’était « déguisée » en femme pour sortir avec Kaori. Elle avait resplendi ce jour-là jusqu’au moment où elle avait failli être éliminée par une grenade. Il aurait pu perdre un client parce qu’il n’avait pas vraiment voulu s’occuper d’un homme. Il ne put s’empêcher de se demander pourquoi il les avait suivis. Etait-ce parce que la version féminine de Keiichi lui avait plu ou parce qu’il se demandait ce qui se passerait entre lui et Kaori ? Il ne savait pas mais, comme beaucoup d’autres de ses actes, il devait admettre que c’était certainement à cause de sa rouquine, qu’une part de jalousie avait guidé ses pas.  

 

Il avait en effet bien noté les signes de l’attirance ressentie par Kaori. Les regards en coin, les rougissements d’habitude lui étaient réservés. Il avait été vraiment fâché quand Keiichi avait surpris Kaori nue à la sortie de son bain mais sa curiosité avait pris le dessus et il n’avait pu s’empêcher de jouer les pervers, de lui poser des questions sur la silhouette de sa partenaire qu’il se plaisait à dénigrer. Il n’avait pu s’empêcher de la taquiner sur cette attirance, de lui proposer de donner de sa personne pour réconforter le jeune homme. C’était tout lui, il avait caché sa jalousie derrière des remarques débiles, essayant de l’énerver pour détourner son attention.  

 

D’un autre côté, demander à Keiko de jouer Keiichi devant Kaori, ça avait été plus un instinct de protection. Leur cliente ne resterait que quelques jours avec eux et sortirait de leur vie après. En revanche, l’effet de Keiichi sur Kaori resterait plus longtemps, lui. Il lui avait, pas tout à fait inconsciemment, offert le regard valorisant d’un homme, celui qu’il ne pouvait avoir à l’époque sur elle. Pendant quelques jours, elle avait pu se sentir vivre comme une vraie femme, belle et désirable, même si Keiichi s’était juste montré aimable avec elle.  

 

- Bon sang, quelle paire de…, souffla Mick.  

- Mick…, gronda Kazue.  

- Menottes. C’est de l’acier renforcé, non, Ryo ?, se reprit l’américain innocemment.  

 

Le nettoyeur regarda l’écran et vit qu’ils étaient en plein milieu d’une scène de torture où Keiko apparaissait en sous-vêtements menottée à une chaise.  

 

- Oui., répondit le nettoyeur en riant.  

- Et oui, elle a une sacrée paire de menottes., murmura-t-il à l’oreille de son ami.  

- Non, tu as…, souffla son ami.  

- Oui… je t’expliquerai peut-être tout cela plus tard entre potes., lui concéda-t-il.  

- Je ne sais pas si j’ai envie de savoir., répliqua Mick sombrement pensant à leur amie au loin.  

- A toi de voir. C’était plutôt drôle comme histoire à vrai dire., expliqua Ryo.  

 

Plutôt drôle oui, jusqu’au moment où Kaori les avait trouvés alors qu’il était sur le point d’embrasser Keiko, enfin Keiichi en apparence et qu’elle était partie, furieuse. Elle s’était faite enlever par l’homme engagé pour éliminer Keiko. La délivrer n’avait pas été un parcours du combattant une fois qu’il avait su la localiser. Il n’avait pas vraiment eu peur pour elle. Elle était coriace et courageuse et c’est pourquoi il avait en apparence joué les imbéciles, tentant une nouvelle fois de séduire Keiko qui avait alors foncé tête baissée dans la chambre voisine pour délivrer Kaori. Il n’avait eu qu’à attendre d’entendre la voix du malfaiteur. Il l’avait localisé et, sans même le voir, à travers le mur, très fin, de la chambre, il avait tiré et désarmé l’homme, offrant ainsi à Saeko un nouveau témoin.  

 

Revenant à la réalité, il regarda la scène de fin du film. Il croisa les doigts pour que Mick et Kazue ne lui posent pas de questions car il n’avait absolument rien suivi. La lumière de la salle se ralluma et les spectateurs se levèrent et sortirent de la salle. Les trois amis attendirent que presque tout le monde fut parti pour s’en aller à leur tour, prudence obligeait. Tous trois se dirigèrent vers le Cat’s et ils y retrouvèrent leurs deux amis et Kasumi.  

 

- Alors Keiko, tu m’expliques maintenant ?, demanda Mick à son ami.  

- Si tu veux…, concéda le nettoyeur.  

- Une nouvelle conquête ?, pipa Miki, coulant un regard noir au nettoyeur.  

- Une ancienne cliente. Keiko Kashiwagi. Saeko nous avait confié sa protection avant un procès où elle devait témoigner. Seulement, pour la protéger de moi, elle l’avait faite passer pour un garçon., expliqua Ryo, un sourire aux lèvres.  

- Et tu as accepté de protéger un homme ?, s’étonna Mick.  

- Ben, oui puisque sa sœur jumelle avait proposé de sortir avec moi., s’amusa le japonais.  

 

Tous soupirèrent de dépit au comportement pervers de leur ami.  

 

- Donc quand tu dis que tu as dormi avec elle, c’était plutôt avec lui., comprit Mick.  

- Oui., admit Ryo, provoquant l’hilarité de son pote.  

- Mais les grosseurs que j’ai touchées étaient bien féminines., répliqua-t-il avec un sourire en coin.  

- Bon sang, et quelle paire de… menottes…, s’exclama l’américain, sentant l’aura de colère de sa compagne.  

- Et Kaori, elle en a pensé quoi de cette histoire ?, s’interrogea Miki.  

- Elle s’était amourachée de Keiichi., avoua le nettoyeur.  

- Ca a dû te rendre un peu vert, non ?, pipa la barmaid.  

- Pourquoi ?, répondit-il nonchalamment.  

 

Il ne voulait pas avouer ses sentiments, pas maintenant. Il ne voulait pas leur expliquer que Kaori et lui avaient enfin sauté le pas et étaient devenus quelque chose, pas alors qu’il ne savait pas ce que ce quelque chose deviendrait, s’il perdurerait.  

 

- Qu’elle s’attache à un autre que toi., répliqua-t-elle.  

- Il n’y a pas de quoi en faire un plat, non ? Au final, elle est restée. Elle n’a pas pu se priver de mon charme débordant., plaida-t-il, d’un air suffisant.  

- Tu es un idiot, Ryo ! S’il y a bien un moment où tu devrais réagir, ce serait aujourd’hui. Qui sait si elle ne va pas finalement rencontrer quelqu’un là-bas et rester avec lui plutôt que rentrer. Tu te crois donc si indispensable à sa vie ?, l’attaqua-t-elle, furieuse.  

 

Il dut faire un effort considérable pour ne pas lui montrer qu’il craignait effectivement cela. Négligemment, il sortit son paquet de cigarettes et en alluma une avant de se lever.  

 

- Si c’est pour me faire houspiller alors que mon dragon personnel est au loin, je préfère me casser. Bonne soirée., répliqua-t-il d’un air ennuyé.  

 

Sans un regard en arrière, il sortit du café et se dirigea vers le Kabuki Cho. Il était d’humeur à se distraire sans vraiment savoir s’il avait envie de s’arrêter avant de franchir la ligne invisible qui le ferait passer au rang d’infidèle. Les dernières conversations qu’il avait eues avec sa compagne, les sentiments mitigés et surtout la colère lui revinrent en mémoire en même temps que l’envie de tout balancer. Une seule chose le retenait de le faire encore jusqu’à maintenant. Pouvait-il gâcher aussi facilement ce qu’il avait mis du temps à accepter et mettre en œuvre ? L’ancien lui l’aurait fait sans remords ni regrets. L’homme qui était né et était devenu le compagnon de Kaori Makimura, celle qui l’avait tiré vers son monde empli de sentiments et d’espoir, ne le pouvait pas, pas aussi facilement.  

 

A peine avait-il passé l’arche d’entrée du Kabuki qu’il fut entraîné dans un cabaret et chouchouté par les bunnies. L’alcool embrumant ses pensées, il se mit à séduire l’une d’entre elles et, à la fermeture, partit du cabaret avec elle.  

 

- Comment tu t’appelles au fait ?, lui demanda-t-il alors qu’ils se dirigeaient vers l’appartement de la jeune femme accrochée à son bras.  

- Keiko, mon chou. Je suis sûre que toi et moi allons bien nous amuser., susurra-t-elle, se pressant un peu plus contre lui.  

 

Le prénom lui fit l’effet d’une douche froide. Que pensait-il faire ? Aller jusque chez elle, la baiser et repartir comme si de rien n’était ? Et Kaori dans tout cela ? Certes, ce n’était pas le top en ce moment et il se demandait comment leur histoire finirait mais devait-il pour autant être le connard qu’il avait déjà été ? Que ferait-il s’il décidait d’aller au bout avec cette Keiko ? Se taire ou avouer et s’excuser ?  

 

Il n’était pas homme à se cacher sur les sujets sérieux. Il s’était déjà excusé auprès de Kaori, la première fois avait même eu lieu lors de cette affaire avec Keiko. Il s’était senti coupable d’avoir laissé les choses déraper au point qu’elle ait été mise en danger. Elle avait été surprise parce qu’elle s’était tout mis sur le dos à cause de son foutu caractère et son emportement mais il était responsable, il le savait.  

 

Tout comme ce soir-là, il serait le seul responsable s’il allait plus loin avec cette fille, responsable et coupable. Qui était-il pour perdre foi ? Il savait que tout couple traversait des périodes difficiles. Il avait déjà vu Umi et Miki au moment de l’affaire avec Sonia. Mick lui avait déjà confié avoir eu des difficultés avec Kazue, l’envie de tout plaquer et de retrouver sa vie de célibataire. Le moment passé, il avait été soulagé d’avoir résisté.  

 

Kaori s’était déjà amourachée d’un autre. Il y avait eu Keiichi mais aussi le père de Mayuko et Mick mais, au final, elle était auprès de lui. Il était le plus important pour elle, le seul qui comptait amoureusement et elle le lui avait prouvé à bien des reprises tout comme elle lui avait prouvé sa fidélité. Peut-être pouvait-il trouver en lui la capacité à lui accorder le bénéfice du doute ? Il lui devait bien cela, non ?  

 

Revenu à des sentiments plus raisonnables, il s’arrêta au pied d’un immeuble.  

 

- Tu ne viens pas ? C’est là que j’habite., lui apprit Keiko.  

- Non. Rentre bien., lui dit-il simplement.  

- Quoi ? Tu te fous de moi ? Tu me baratines et tout pendant toute la soirée pour finalement me planter comme une conne en bas de chez moi ? Tu te prends pour qui ?, se mit-elle à hurler.  

- Pour un homme qui a retrouvé ses priorités et tu n’en fais pas partie. Au revoir., répondit-il.  

 

Sans plus d’égard, il se retourna et prit la direction de son immeuble, ignorant les vociférations de la demoiselle. Il venait certainement d’entacher sa réputation de dragueur mais ce n’était pas un souci pour lui. Il y avait des choses plus importantes dans la vie. Arrivé à l’appartement, il décrocha le téléphone et composa le numéro de l’appartement de Sayuri. Personne ne décrocha et il laissa juste un message, demandant à Kaori de rappeler dès qu’elle pourrait. Il était un peu déçu de ne pas l’avoir eue, se demandait où elle était, avec qui mais tenta de régner sur les sentiments néfastes qui remontaient. Les résolutions étaient parfois faciles à prendre mais difficiles à tenir, pensa-t-il amèrement.  

 

Incapable de se coucher, il monta sur le toit fumer une cigarette. Sans s’en rendre compte, il y resta le reste de la nuit et vit le soleil se lever, annonçant un nouveau jour. Fronçant les sourcils, il se dirigea vers l’appartement, notant au passage l’absence de message sur le répondeur. Il aurait préféré se dire qu’il avait loupé son appel plutôt que de constater qu’il n’en avait pas eu. Nerveux, il alla se préparer un petit déjeuner auquel il toucha à peine avant de partir se doucher. La matinée ne passa pas assez vite à son goût, surtout qu’il tourna en rond, n’osant quitter le salon de peur de la rater. Il croisa à plusieurs reprises son regard furieux dans le miroir et tenta de mieux se contrôler, sans succès. Le repas du midi fut vite réglé. Il n’avait aucune envie de manger et le sauta, s’octroyant juste une nouvelle cigarette pour calmer ses nerfs à vif.  

 

Quand enfin, à deux heures de l’après-midi, le téléphone sonna, Ryo faillit l’envoyer valser. Il était une heure du matin à New York. Que pouvait-elle avoir eu à faire de deux heures de l’après-midi à une heure du matin pour l’empêcher de l’appeler alors que sa sœur était rentrée ? Il était furieux et laissa la sonnerie résonner longtemps avant de finalement décrocher.  

 

- Saeba…, répondit-il sèchement.  

- Ryo…, murmura-t-elle, visiblement éreintée.  

- Si tu savais comme ça me fait plaisir de t’entendre., lui dit-elle, le soulagement évident dans sa voix.  

- Je… Je ne peux pas, Kaori. Je voudrais être fort et te dire que tout va bien mais je n’y arrive pas., lui avoua-t-il, la voix tendue.  

- Ne me fais pas ça. J’ai besoin de toi., bredouilla-t-elle.  

- Moi aussi. Mais ça ne peut plus continuer ainsi., lui asséna-t-il d’une voix qu’il aurait aimée moins sèche mais que la nervosité accumulée rendait difficilement contrôlable.  

- Sayuri doit se faire opérer. Ils vont peut-être pouvoir faire quelque chose et elle ne serait plus paralysée., lui apprit-elle, désespérée.  

 

Il se tut un moment et ferma les yeux. Une opération… C’était une chance pour la journaliste mais ça signifiait que Kaori prolongerait encore son séjour aux Etats-Unis…  

 

- Tu le vois encore ?, lui demanda Ryo sombrement.  

- Qui ?, répondit-elle.  

- Mike.  

 

Le prénom claqua comme un fouet et il aurait presque juré l’entendre tressaillir.  

 

- Alors c’est cela qui te gêne ? Que je me sois faite un ami ? C’est juste un ami, Ryo, et, oui, je le vois encore parce que je ne fais rien de mal avec lui. On se soutient mutuellement, c’est tout. Quand le comprendras-tu enfin ?, lui expliqua-t-elle, furieuse et déçue.  

 

Il ne répondit pas, incapable d’imaginer qu’un homme put s’intéresser à elle sans vouloir plus. Elle ne voyait peut-être qu’un ami en lui mais il était persuadé que l’autre en attendait bien plus d’elle.  

 

- Si tu n’as que ta méfiance à m’offrir, je préfère en rester là. Tu me manques, Ryo, mais tes mots… tes mots me font mal, très mal. Si tu continues à penser ainsi, ne me rappelle pas. J’ai besoin que tu aies confiance en moi, en nous. Tu t’imagines que je suis sereine alors que, toi, tu es à Tokyo entouré de tes vieilles habitudes ? Je ne le suis pas mais je m’accroche à ta promesse, je te fais confiance. Réfléchis-y sérieusement. Si tu n’en es pas capable, est-ce que ça vaut la peine qu’on continue d’essayer ?, lui demanda-t-elle, des larmes dans la voix.  

 

Sans plus un mot, elle raccrocha et il resta avec le combiné en main, entendant le bip sonner sans fin. Il s’en voulut. Malgré l’envie de résister, il avait laissé le doute et la colère parler pour lui. Il hésita à rappeler mais préféra ne pas le faire. Il était une heure du matin. Elle devait être épuisée et la conversation qu’ils venaient d’avoir l’avait certainement affectée. Que lui dirait-il de toute manière ? Qu’il n’en pensait pas un mot ? C’était faux. Il ne lui avait fallu que quelques mots couverts pour lui faire comprendre son problème. Il s’était cristallisé sur lui alors qu’ils avaient bien d’autres choses dont ils auraient pu parler. Non, son problème, c’était cet homme dont sa Kaori, honnête et transparente, n’avait cessé de lui parler en plus de sa sœur. Lui, con comme il était, il s’était braqué sur ce prénom alors qu’au final, de quoi aurait-elle pu lui parler d’autre en restant au chevet de sa sœur à longueur de journée ?  

 

Il venait peut-être de la perdre.  

 

Douter…  

 


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