Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autore: CHANLYR

Beta-reader(s): Lifetree

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 12 capitoli

Pubblicato: 20-11-05

Ultimo aggiornamento: 24-12-06

 

Commenti: 42 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: Pour les grandes lignes, lisez le défi.

 

Disclaimer: Les personnages de "Ryô au pays des Amazones" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Ryô au pays des Amazones

 

Capitolo 1 :: Coups et blessures

Pubblicato: 20-11-05 - Ultimo aggiornamento: 01-01-06

Commenti: Ca fait deux mois que j'attendais la connection. Hip hip hurrah, je peux enfin majer. Voici donc le premier chap. Je me suis beaucoup amusée à l'écrire, j'espère que ce la transparaît. Je suis déjà impatiente. Dites-moi ce que vous en pensez.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12


 

Sous le ciel plombé de nuages menaçant de pluie, Kaori frissonnait. Les rayons du soleil parvenaient avec peine à franchir l’épaisse couche grisâtre, dessinant dans l’air saturé d’eau un éventail de faisceaux irisés. Le vent s’engouffrait dans la chevelure de Kaori. Cette rafale de vent lui rafraîchissait les idées. Elle marchait d’un pas vif. Son visage, fermé, révélait qu’elle s’était une nouvelle fois disputée avec son partenaire.  

 

« Qu’il aille se faire pendre chez les Grecs ! » hurla t-elle.  

 

Ce cri lancé à tous ces inconnus la soulagea quelque peu.  

 

« Non mais, pour qui il se prend, » marmonna-t-elle. « Pas féminine, pas féminine ! »  

 

Le poing de Kaori tournoyait dangereusement au-dessus de la tête des passants qui firent un bond en arrière, effrayés par une telle furie.  

 

« Il va voir de quel bois je me chauffe !!! »  

 

Elle continua, à pas de charge et les bras arqués, son avancée vindicative en direction du centre ville. Cependant, à la vue des boutiques de vêtements, elle ralentit le pas au risque de se faire bousculer. Elle se tenait maintenant immobile, devant une vitrine derrière laquelle un superbe mannequin de cire revêtue d’une robe couleur champagne la gratifiait d’un sourire émail diamant.  

 

Des jupes courtes, des jeans, des hauts et des bas fonctionnels, toute sa garde-robe adaptée à son métier. Pas de talons vertigineux. Uniquement des chaussures fonctionnelles. Jamais rien pour elle, toujours tout pour faire plaisir à son idiot de partenaire, à sa sœur Sayuri, à Eriko, à Claude, un ou plutôt une cliente pour une mission. Et alors ? Miki s’habillait comme elle, non ? Alors, pourquoi changer ?! Et puis l’image de Saeko dansa devant ses yeux.  

 

« Elle s’y connaît celle-la pour aguicher les hommes ! GGGGRRRRRRRRRR !!!!!!!!!!!!!! Même un sac de pomme de terre la mettrait en valeur !»  

 

Kaori était dépitée. Une paire d’escarpin de velours relevait la robe devant laquelle elle était statufiée. La main sur la poignée, Kaori hésitait. Elle avait tellement envie … d’essayer cette robe, de se faire plaisir, de… de changer ! Une bousculade eut raison de son hésitation. Propulsée à l’intérieur de la boutique, elle balbutia une excuse et tournait déjà les talons quand une voix l’apostropha.  

 

« Un rayon de soleil vient illuminer ma boutique. Surtout mademoiselle, ne partez pas, ne bougez pas, je suis à vous tout de suite. »  

 

Kaori regarda autour d’elle pour voir à qui s’adressait ce joli compliment mais ne vit personne. Quand elle s’aperçut qu’il lui était adressé, elle ne savait plus comment réagir. Une bouffée de chaleur et un ravissant rouge carmin vinrent colorer ses joues déjà saisies par son entrain. Kaori cligna des yeux. Elle avait peine à y croire. Observant sa réaction, le jeune homme, à l’allure androgyne, renchérit :  

 

« Perle parmi les perles. »  

 

Il lui tendit la main et l’invita à la saisir. Subjuguée, Kaori obéit, docile. Il la lui prit aussitôt et la porta à ses lèvres dans un baisemain affecté.  

 

« Cendrillon a perdu sa marraine. Aujourd’hui est votre jour de bonté. Permettez-moi d’être votre parrain. »  

 

Maintenant suspicieuse, Kaori essayait tant bien que mal de retirer sa main. Elle commençait à le trouver un peu trop collant et trop flatteur lorsque, d’un geste, elle le vit prendre la robe devant laquelle elle était en extase.  

 

« Cette robe vous attendait. »  

 

Tout en parlant, le vendeur avança l’un de ses bras pour lui ouvrir le passage vers l’arrière boutique.  

 

« Permettez » dit-il tandis que son autre bras ouvrait le rideau de la cabine d’essayage, découvrant ainsi un vaste espace aux parois vitrées. « Passez cette robe et vous ferez pâlir votre fiancé.  

- Mais non, mais non, s’empressa de rétorquer Kaori, dont les paroles étaient reprises en chœur par la tête et les mains, ce n’est pas … »  

 

Elle laissa sa phrase en suspens. A quoi bon s’en défendre. Une lueur de tristesse vint ternir l’éclat de ses yeux. ‘Fiancé’. Elle se mit à penser à son frère. Combien de fois ne lui avait-il pas répété de soigner son apparence, de se conduire comme une fille. ‘Tu finiras vieille fille !’ avait-il achevé d’un ton moqueur. Elle lui avait alors tiré la langue. Puis les années avaient passé.  

 

Et maintenant, ce n’est pas avec ce grand dadais que j’aurais le temps de m’occuper de moi ! »  

 

« Ts, ts, ts. Une querelle d’amoureux. Comme c’est charmant. Ah l’amour » soupira-t-il, les deux mains jointes sur le cœur.  

 

Kaori se tapa la main contre le front. « Décidément, y en a pas un pour rattraper l’autre. » Elle avait soudain envie de crier « Vous êtes aveugle ? » Mais elle s’enferma quand même dans la cabine d’essayage. Kaori passa la robe et chaussa les escarpins. Le vendeur n’avait pas menti. La robe était faite pour elle, sur mesure. Le drapé soyeux du bustier affinait sa taille de guêpe, les épaules dégageaient un port de tête de danseuse. Le tombé de la robe mettait en valeur le galbe de ses jambes.  

 

« Comme les bulles de champagne, vous allez lui faire tourner la tête ! »  

 

Lui, lui, lui. J’en ai marre. Tout pour lui. Et bien, non. Je vais ME faire plaisir.  

 

Cette robe sied décidément à Kaori, belle, simple, élégante, discrète. Elle mourait d’envie de la voir sous les quelques feux du projecteur solaire. Elle ouvrit la bouche pour lui demander la permission mais le vendeur anticipa sa demande et lui ouvrit la porte. C’était comme dans un rêve. Kaori avait l’impression de sortir de son carrosse doré. Elle passa une main sur le tissu soyeux et se mit à tournoyer. Elle riait aux éclats. Un sifflement admiratif à tendance moqueur déchira le silence et Kaori s’arrêta net.  

 

« Eh tu te crois à Broadway ma poule ?  

- Ouai, passe une audition !  

- Nouvelle danse moderne, la toupie humaine !!! » reprit le premier en imitant Kaori.  

 

Et les sifflements redoublèrent d’intensité. Kaori se retourna vivement. Les passants qui croisaient leur chemin formèrent une ronde autour des protagonistes. Certains commençaient à parier, d’autres fuyaient la scène.  

 

« Dix contre un qu’elle va les sermonner.  

- Cinq contre un qu’ils la martyrisent !  

- Faites vos jeux ! »  

 

L’un d’entre eux s’était même improvisé arbitre. Les paris allaient bon train. Deux clans se formaient tandis que les deux jeunes fraîchement sortis du girons maternel, des graines de délinquants, des empêcheurs de tourner en rond, regardaient fièrement cette créature. Elle ne s’attarda pas sur leur identité. Elle se dirigea vers eux à leur grand étonnement, se planta devant eux. Ils s’attendaient à recevoir une raclée made-in-Kaori mais quand ils aperçurent qu’elle inclinait son buste, ils ouvrirent de grands yeux et se mirent à rire bêtement. Tout à fait naturellement, elle se pencha et déposa un chaste baiser sur leur joue.  

 

« Merci » leur dit-elle.  

 

 

Adossé à un réverbère, le visage dissimulé derrière un journal, un observateur vêtu d’un imperméable gris passe-partout, ceinturé à la taille, coiffé d’un bonnet de laine multicolore et chaussé de bottes de cuir violette lacée jusqu’en haut, assistait à la scène avec beaucoup d’attention.  

 

 

Qu’est-ce qui lui avait pris tout à coup d’agir ainsi ? Une montée de rougeur envahit son visage quand elle réalisa son audace. Ses pieds semblaient survoler le sol tant l’euphorie la gagnait. Elle fit demi-tour, elle semblait se vriller avec grâce, la robe soulignait le mouvement tout en dévoilant la ligne fuselée de ses jambes. Les deux jeunes gens restaient hypnotisés. Puis, elle s’arrêta net. L’enchantement prenait fin comme retombe un soufflé.  

 

« Ca fait trois jours que je n’ai pas mangé. Je meurs de faim. » Un grognement abdominal vint à-propos confirmer ses propos. « Ah la la, mais oui c’est vrai, je ne peux pas payer cette robe !!! »  

 

Elle baissa la tête, écrasée par le poids de cette découverte. Traînant les pieds de désespoir, Kaori ne vit pas un enfant courir après son ballon. La rencontre fut brutale.  

 

« AÎE, VOUS POURRIEZ REGARDER OÙ VOUS MARCHEZ NON ?! » réprimanda Kaori en cherchant son équilibre.  

 

L’enfant la regarda de ses grands yeux pétillants de larmes devant la réaction explosive de cette grande dame. Le tremblement de sa lèvre inférieure prédisait un pleur éminent. Kaori agita alors les mains pour calmer le garçon et se blâmer. Elle se baissa spontanément au niveau de l’enfant. Les mains appuyées sur les genoux, elle lui adressa la parole d’une voix douce.  

 

« Excuse-moi. C’est ma faute ! J’avais l’esprit ailleurs. Je ne t’ai pas fait mal ? Tu n’as rien ? Qu’est-ce que je peux faire pour que tu me pardonnes ? » le harcela-t-elle de questions, inquiète de l’avoir blessé.  

 

Kaori vit le visage de l’enfant s’illuminer d’un coup. Elle ne comprenait pas. Il semblait sourd, absorbé par quelque chose qui se trouvait devant lui. Kaori pensa qu’il était choqué, voire qu’il l’avait oubliée quand ses yeux suivirent le même chemin et trouvèrent la cause de ce regard émerveillé. Les yeux du petit garçon étaient rivés sur sa peau laiteuse que l’on devinait soyeuse, deux rondeurs, fermes, qui ne demandaient qu’à être caressées. Le temps semblait s’être arrêté. Elle vit une des mains de l’enfant se lever, mue par sa propre volonté, se rapprocher du décolleté, saisir de ses petits doigts le tissu et subitement le tirer vers lui, d’un coup sec, pour le relâcher quelques secondes plus tard. Son visage rayonnait.  

 

Ryô arriva à ce moment là, les mains dans les poches, résolument déterminé à remplir son carnet de ses nouvelles conquêtes. Son regard embrassa l’horizon avant de se planter sur le spectacle qui se jouait quelques mètres plus loin, devant lui. Une robe, bon signe ! Déjà il sentait son cœur s’envoler, puis son regard descendit d’un cran. Mince, un gamin, pas bon signe !!! Mais la posture de l’enfant l’intrigua. Que pouvait bien regarder ce gamin ?! et que faisait cette main suspendue dans les airs ? Il pencha la tête pour mieux voir ce qui fascinait le garçonnet et ce qu’il vit lui décrocha la mâchoire. Qui était cette belle inconnue ? cette beauté descendue du ciel ? Sa chevelure cachait son visage. Cette paire de jambes, cette poitrine dont il avait entr’aperçu la beauté ! Le ciel était avec lui. Bon sang ne saurait mentir. Le sien ne fit qu’un tour. Des éclairs de sang jaillirent de ses narines.  

 

Surprise d’un tel geste de la part de ce petit garçon de deux ans, elle plaqua une des mains sur sa poitrine. Tout s’était arrêté, les passants de passer, le vent de souffler. Certains spectateurs avaient envie d’éclater de rire, mais dans un même temps, ils guettaient la réaction de la jeune femme alors statufiée.  

 

Le bruit sourd retentit dans l’air, ce qui fit sursauter Kaori. Celle-ci tourna sur elle-même, comme au ralenti aux yeux de Ryô. Certes, il n’oubliait pas le corps d’une femme quand il l’avait vu mais celui-là lui réservait bien des surprises. Sa beauté le paralysait. Il la voyait tous les jours, il l’avait vu en sous-vêtement, jeune fille puis jeune femme alors. Il avait même réussi à la toucher lors du slow et à constater la perfection de son corps de femme. Mais du jour où il l’avait accepté en tant que partenaire, il le lui avait signifié, il ne la regarderait plus comme une femme. Il avait même insisté le bougre, en utilisant « son » et non « sa » partenaire. (lire tome 2, ancienne édition ^_^) et puis il avait même un peu perdu la mémoire. Tous ces grands yeux emplis d’étonnement comme un enfant devant un sapin de Noël scintillant de mille feux quand il s’entendait dire qu’elle était très belle. Quel mensonge ! Il mourait d’envie de la toucher, nue, de la prendre entre ses doigts experts, de lécher sa peau, d’explorer son corps de bien des façons. Elle et lui en tenue d’Adam et Eve, croquant la pomme. Cette vision fut de trop. L’hémorragie reprit de plus belle. Pas devant Kaori ! Il prit son visage entre ses deux mains, aplatissant ses joues au maximum, et essaya de le détourner de cette vue imprenable mais impossible, ses yeux obliquaient d’eux-mêmes et refusaient d’obéir aux injonctions de son cerveau.  

 

Kaori se redressa, le visage rouge pivoine, les pommettes brûlantes d’une gêne incommensurable. Avant même qu’elle ne dise quoi que ce soit, sa main partit à la vitesse d’un mirage et atterrit sur la joue de Ryô, lui assenant un soufflet qui le fit vaciller. Passait-elle sa colère sur Ryô parce que c’était le seul moyen qu’elle avait trouvé pour évacuer un trop plein d’émotion ? Possible. Ryô porta la main à sa joue. Kaori devint rouge de colère.  

 

« Tu ne peux pas te conduire correctement, espèce de pervers patenté ?! J’en ai marre ! C’est qui cette fois-ci hein ?!!! » dit-elle sous le coup de la fureur, inconsciente et aveugle de l’effet qu’elle avait produit sur son partenaire. Ce ne pouvait être elle.  

 

Il se massa énergiquement la marque rouge qui venait de le défigurer, essayant de reprendre le contrôle de ses hormones. Le feu le brûlait.  

 

Les pleurs de l’enfant les ramenèrent tous deux à la réalité.  

 

« Tiens, t’es content ?! Regarde ce que tu as fait ! C’est malin. » s’écria t-elle, ignorant toujours qu’elle était à l’origine de son état.  

 

Kaori se confondit à nouveau en excuses.  

 

« Tu es désespérée au point de faire dans le détournement de mineur ? » avança Ryô, pour donner le change, les bras croisés derrière la tête, ses yeux guettant la réaction punitive.  

 

Elle ne vint pas. Ses yeux clignèrent à plusieurs reprises. Plus préoccupée par les pleurs de l’enfant que par les jérémiades de Ryô, Kaori laissa ce dernier en plan.  

 

« Où est ta maman ? Elle doit s’inquiéter de ne plus te voir ! »  

 

Le petit garçon lui désigna du doigt une femme dont la chevelure ondoyait aux caprices du vent. Cette dernière eut un tendre sourire.  

 

« Tu veux bien que je te raccompagne ? »  

 

L’enfant lui tendit la main en guise d’accord. Alors, Kaori prit la petite main dans la sienne et raccompagna l’enfant. La mère remercia cette inconnue descendue des nuages puis gronda sévèrement son fils.  

 

Ryô n’en revenait pas de l’attitude de sa partenaire. Elle lui avait préféré un gamin. Cette pensée disparut aussitôt. D’autres pensées, lubriques à souhait, firent surface quand il aperçut une sylvidre. Sa chevelure battait le vent et ses yeux amande regardaient dans sa direction.  

 

« Ma journée commence avec une victoire. Elles sont toutes folles de moi » gloussa-t-il en se frottant les mains. « Encore une qui tombe sous mon charme ! »  

 

Son corps nageait déjà dans l’espace, parcourant la distance qui le séparait de sa nouvelle conquête, un sourire béat aux lèvres. Il atterrit durement sur le sol quand il la vit étreindre le petit garçon. Une massue « Et celle-là, elle est tombée sous ton charme !!! » finit de lui faire découvrir les profondeurs cachées du bitume.  

 

Dégoûtée, Kaori rebroussait maintenant chemin. Elle était presque à la hauteur de la boutique. Le vendeur qui l’attendait sur le pas de la porte n’avait pas perdu une miette de la scène.  

 

« Votre fiancé ? » demanda-t-il d’un mouvement d’yeux en désignant Ryô puis les fixant étrangement sur ceux de Kaori, « Il ne vous mérite pas ! » ajouta-t-il en pesant chaque mot. « Laissez-moi conquérir ce noble cœur qui se cache sous ces dehors de sauvageonne » enchaîna-t-il d’une voix suave. Il s’approcha plus d’elle. « Laissez l’amour vous aimez. »  

 

Kaori ne bougeait plus. Quel poseur ! surdimensionné l’égo !!! Le visage de cet Adonis était si proche d’elle qu’elle sentit le souffle chaud caresser sa joue et terminer son voyage à la commissure de ses lèvres. Tout à coup, la porte s’ouvrit dans un grand fracas.  

 

« Kaori, » fit une voix impérieuse, « dépêche-toi. On a un client. »  

 

Mot magique. Kaori sortit de sa torpeur. Un client ?! Chic, je vais pouvoir m’offrir cette magnifique robe ! Cette nouvelle suffit pour qu’elle retrouvât son entrain habituel.  

 

 

Une multitude de questions émergeait dans sa tête. Voilà huit jours qu’elle l’observait. Qu’elle épiait ses faits et gestes. Huit jours, et elle n’arrivait toujours pas à déterminer la nature de la relation que cette femme avait avec cet espèce de dégénéré du cerveau. La scène d’aujourd’hui ne faisait qu’accroître son effarement. Fermant d’un coup sec les pages du journal, elle le plia en deux, le mit sous le bras et passa devant City Hunter. Ce n’était que partie remise.  

 

 

Ryô sentit une aura glaciale lui traverser le dos puis disparaître aussi vite qu’elle était apparue. Les sens en alerte, il balaya les alentours du regard. Seule une silhouette vêtue d’un imperméable gris passe-partout, ceinturé à la taille, coiffée d’un bonnet de laine multicolore et chaussée de bottes de cuir violette lacée jusqu’en haut entrait dans son champ de vision. Son sourcil se mit à trembler de plus en plus. La taille de cette silhouette était bien trop fine pour un homme. Et puis quel accoutrement ! Cette petite réserverait bien des surprises. Voyons ce qu’elle cache gloussa-t-il, J’adore les pochettes surprises. Il lui tardait de dénouer les rubans qui l’enrobaient.  

 

« Bon alors, tu viens ? De quoi il s’agit exactement ? » demanda Kaori qui, piquée par sa curiosité et son impatience, se retourna et lui fit face.  

 

Et puis tout à coup, Ryô se sentit bondir en avant. Kaori le tenait fermement par le col de sa veste. Il devint nerveux quand il vit soudain danser des flammes destructrices dans les yeux de sa partenaire.  

 

« Avoue et je te pardonne ! » grogna t-elle en le fusillant du regard.  

- Quoi, qu’est-ce que j’ai fait encore ? demanda t-il d’un air innocent.  

- Depuis quand acceptes-tu la mission d’UN client ?  

- Kaori… » commença-t-il sur un ton grave.  

 

Ce préambule inquiéta Kaori qui le lâcha aussitôt et recula d’un pas pour parer elle ne savait pas encore quoi.  

 

« … Kaori », reprit-il, « tu as devant toi un homme nouveau. »  

 

Il prit une profonde inspiration et elle le vit se lancer dans une curieuse danse :  

 

« Et un [jambes écartées, l’une tendue, l’autre genou fléchi, les deux bras tendus à l’horizontal à hauteur des épaules]  

Et deux [bras tendus à la verticale, vers le ciel]  

Et trois [jambes tendues, pieds joints, bras le long du corps, vers la terre]  

Avec Ryô Saeba, … »  

 

Il n’eut pas le temps de terminer sa chorégraphie d’auto-supporter qu’un kaïponto le propulsa à des mètres, battant ainsi le record du lancer de Ryô sans élan. Kaori se cacha le visage dans ses mains et pesta intérieurement, se demandant bien pourquoi elle restait avec un pareil partenaire.  

 

Elle revêtit ses vêtements habituels et s’éloigna de la boutique. Ryô eut du mal à se dégager. Quand enfin il y arriva, un craquement de vertèbres fit hérisser les poils du vendeur qui sursauta. Ryô se dirigea de son allure féline vers ce diseur de pacotilles, se planquant devant lui, de toute sa hauteur.  

 

« Ne vous approchez plus d’elle ! », lança-t-il d’un œil belliqueux.  

 

Un large sourire révéla la dentition étincelante du vendeur.  

 

« Jaloux ? Qui êtes-vous pour parler de la sorte ? Son garde du corps ? un ami ? son amoureux ? son fiancé ? son amant ? » termina-t-il dans un ton de voix plus bas et d’une lenteur calculée.  

 

A chaque mot prononcé, le visage de Ryô se décomposait. Au dernier, il faillit carrément s’étouffer en avalant de travers.  

 

« Moi, l’amant de ce laideron ?!!!!!! » Voilà qu’il s’étranglait lui-même avec ses mains. « Beurrrrrkkkk » Trébuchant dans le porte-parapluies qui valsa de l’autre côté du trottoir sous la puissance du coup de pied, Ryô goûta de lui-même au parfum du parquet. Il se releva tant bien que mal puis sortit, les épaules pendantes, les pieds aussi lourds que des boulets, le visage complètement défait, ravagé par des larmes, la morve dégoulinante atteignait déjà le sol. Puis il se retourna, lui tira la langue, l’air malheureux devant l’œil ahuri du vendeur.  

 

 

 


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