Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Lifetree

Beta-reader(s): CHANLYR

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 3 capitoli

Pubblicato: 10-05-06

Ultimo aggiornamento: 29-07-06

 

Commenti: 30 reviews

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HumourRomance

 

Riassunto: Eriko manipule Ryo et Kaori pour les obliger à jouer dans une pièce de théâtre. Le thème de celle-ci ? L'Amour...

 

Disclaimer: Les personnages de "L’Amour dans le Temps et le temps des Amours" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: L’Amour dans le Temps et le temps des Amours

 

Capitolo 1 :: 1

Pubblicato: 10-05-06 - Ultimo aggiornamento: 10-05-06

Commenti: Voici le premier chapitre de cette histoire. Bien que ce n'est pas du Queneau à strictement parler, ma défieuse et bêta, Chanlyr, concède que l'esprit de Queneau est respecté dans l'utilisation du language dans les chapitres à venir (ben ouais, je vais pas tout vous racontez non plus LOL)

 


Capitolo: 1 2 3


 

Une mini rouge, un peu cabossée et rayée, s’arrêta devant un bâtiment imposant et sobre. Deux personnes en sortirent et regardèrent l’édifice. La femme qui sortit du côté passager soupira en regardant autour d’elle. Plongée dans ses pensées, elle ne vit pas l’homme qui sortit du côté conducteur l’observer, un petit sourire au coin des lèvres, avant de le faire disparaître et de se racler la gorge.  

 

« Désolé de te sortir de tes pensées Kaori, mais pourrais-tu me dire ce qu’on vient faire ici ? Ca ne ressemble pas aux endroits où tu fixes d’habitude tes rendez-vous avec nos clients. A moins que ce ne soit une belle et jeune étudiante pour qu’on soit sur un campus ? » L’homme croisa les bras sur le toit de la voiture et posa son menton dessus, la moue sur son visage indiquant clairement qu’il n’avait aucune envie de se trouver à cet endroit.  

 

« C’est vrai Ryo » répondit la jeune femme « mais nous ne sommes pas ici pour un rendez-vous. » Son regard allait de gauche à droite pour revenir vers la gauche, aucun détail ne lui échappait.  

 

« Hein ?!? Comment ça !! Tu m’avais dis qu’on allait voir une belle femme !!! Tu t’es moquée de moi ?!??? » s’écria Ryo blessé et en colère contre lui-même de s’être laissé manipuler par sa partenaire.  

 

« Pas du tout. C’est Eriko que nous venons voir et non une cliente. » répliqua tranquillement Kaori, d’un air absent.  

 

« Eriko ? Pfff… mais pourquoi on doit la voir celle-là ? Elle ne fait que me critiquer… » ronchonna Ryo qui était néanmoins étonné de ne pas avoir reçu une massue pour ses remarques précédentes. Il observa sa partenaire de plus près et remarqua que non seulement elle était ailleurs mais que ses yeux indiquaient qu’elle était plongée dans ses souvenirs. « Hé Kaori ! » l’interpella t-il. « Ca va ? »  

 

Cette dernière sortit de sa contemplation et se tourna vers son partenaire. Quand elle vit qu’il la regardait étrangement et d’un air soucieux, ses joues se teintèrent de rose. « Oui, oui… Excuse-moi Ryo, j’étais ailleurs. Je sais que ce n’est pas digne de la partenaire de City Hunter de partir comme ça mais… » Kaori ne termina pas sa phrase. Elle jeta un dernier coup d’œil aux alentours avant de fermer sa portière et de se diriger vers le bâtiment devant eux. Sa démarche hésitante surprit beaucoup Ryo qui n’avait vu sa partenaire qu’une ou deux fois dans un état mental pareil, et ce depuis qu’il la connaissait.  

 

« Mais quoi ? » demanda Ryo. Il claqua lui aussi sa portière, le bruit faisant sursauter Kaori et l’arrêtant net. Il la vit prendre une profonde respiration avant de raidir son dos comme si elle affrontait quelque chose de difficile.  

 

« Mais ça fait tellement longtemps que je ne suis plus venue ici » murmura Kaori d’une voix triste, le visage assombri par de douloureux souvenirs. « J’ai beaucoup de souvenirs de cet endroit. J’y venais souvent étant jeune. C’était le théâtre préféré de mon frère… On y venait régulièrement, peut-être deux ou trois fois par mois, pour assister aux représentations du club de théâtre de son université. Tu ne le sais peut-être pas, mais avant qu’il n’abandonne ses cours pour prendre soin de moi, il suivait des études de droit ici. Il faisait également partie du club de théâtre, aussi quand il a dû partir, il leur a promis de revenir aussi souvent que possible… » La voix de Kaori devint inaudible, comme à chaque fois que les souvenirs de son frère lui revenaient en mémoire.  

 

« Qu’est ce qu’elle nous veut au juste la Miss Fringue ? A chaque fois qu’on a à faire à elle ça tourne mal ! » Ryo injuria délibérément Eriko pour forcer sa partenaire à revenir dans le présent et à laisser sa douleur de côté. Il n’aimait pas quand elle était triste et qu’il ne pouvait rien faire pour lui redonner son sourire. Heureusement, il savait comment faire mouche.  

 

« Arrête Ryo ! C’est une de mes meilleures amies, et ce depuis qu’on était au collège. Alors soit un peu gentil, veux-tu ? Et je ne sais pas pourquoi elle nous a invités ici. Elle m’a seulement dit que ça m’intéresserait, mais je ne vois pas ce qui pourrait m’intéresser dans ce théâtre. » Un frisson parcourut son dos. Ca faisait plus de dix ans qu’elle n’y était plus venue, plus personne ne la connaissait, et son frère aussi devait être un inconnu pour ceux qui fréquentaient à présent ce bâtiment. Alors elle ne comprenait vraiment pas ce qu’Eriko pouvait bien lui vouloir.  

 

« Un théâtre… Peut-être qu’elle y présente son nouveau défilé ? » suggéra Ryo, les bras derrière la tête, traînant un peu les pieds. « Et qu’elle a encore une fois l’idée tordue de t’engager comme mannequin » rajouta t-il. « Et toi bien sûr, comme à chaque fois, tu ne pourras pas lui refuser… »  

 

« Dans un vieux théâtre ? Alors que tous les hôtels de la ville se bousculeraient pour l’accueillir dans leur salle la plus prestigieuse ? » répondit Kaori incrédule en lui balançant une massue au passage et sans s’arrêter. « Ca m’étonnerait… mais bon, avec Eriko on peut s’attendre à tout. C’est aussi ça qui fait sa renommée. On ne sait jamais à quoi s’attendre… »  

 

« Ca je peux le confirmer » grogna Ryo qui se rappelait ses différentes rencontres avec la jeune fille ainsi qu’aux idées et aux créations saugrenues de cette dernière. Il se rappelait toujours avec horreur et effroi de la « veste » qu’elle lui avait crée pour qu’il n’ait pas à cacher ses armes… Un frisson de peur lui parcourut l’échine. Mieux ne valait plus y penser.  

 

Ils étaient entre temps arrivés aux portes d’entrée. Malheureusement elles étaient fermées à clé. Toutefois Kaori aperçut un employé qui était occupé à passer l’aspirateur dans le hall et elle toqua sur la vitre pour attirer son attention. Quand il ouvrit pour demander ce qu’elle voulait, elle lui expliqua qu’ils étaient là à la demande de Eri Kitahara. D’abord ronchon, l’employé devint immédiatement plus ouvert et sympathique à ce nom. Il les pria d’entrer et leur indiqua le chemin des loges où Mlle Kitahara se trouvait. Kaori et Ryo le remercièrent et suivirent ses indications.  

 

« Les loges ?? » demanda Ryo étonné à sa partenaire qui haussa les épaules, tout aussi surprise et ignorante que lui.  

 

Ils s’engagèrent dans un escalier de service et descendirent jusqu’au sous-sol où l’activité des techniciens, charpentiers et autres ouvriers les renversa tant le bruit était assourdissant. Il y avait tant de monde, comment trouver Eriko dans cette fourmilière ? Kaori s’adressa à un électricien qui la reluqua d’un œil admiratif immédiatement de la tête aux pieds, ce qui fit rougir de plus belle Kaori. Elle balbutia sa question mais mélangea la moitié des mots tant elle était gênée. Ryo lui balança la remarque que c’était typique d’une femme de s’emmêler les pinceaux dès qu’elle grillait un plomb, puisqu’elle en n’avait qu’un ! Kaori n’apprécia évidemment pas et Ryo alla rechercher du réconfort contre un mur un peu plus loin en compagnie d’une massue. L’électricien ne se sentit pas du tout à l’aise avec cette femme qui sortait des massues énormes de n’importe où, et lui donna rapidement les directions pour trouver Eriko. Kaori le remercia, décolla en passant Ryo de son mur, et l’entraîna derrière elle. Deux couloirs plus loin, ils trouvèrent la porte indiquée et entrèrent. Deux secondes plus tard, Ryo se trouva encore une fois sous une massue. A la vue de toutes les femmes dans la loge, il n’avait pas pu se contrôler et Kaori non plus. Alertée par le bruit Eriko fit irruption dans la pièce par une autre porte.  

 

« Kaori !! Quel plaisir de te voir Kaori !! » s’exclama la styliste en l’embrassant quand elle aperçut son amie. « Ah ? Tu es également là Ryo ? Je n’aurais jamais cru que tu viendrais… » remarqua malicieusement la jeune femme en jetant un coup d’œil à la main qui frétillait sous la massue.  

 

« Et tu aurais eu raison si cette langue de vipère ne m’avait pas mentie !! » déclara-t-il en soulevant la massue et en indiquant Kaori du menton. « J’aurais mieux fait de rester à la maison ! Dire que c’est les élections de Miss Honolulu aujourd’hui !! »  

 

« C’est moi que tu traites de langue de vipère espèce de lombric visqueux ?!? » répliqua Kaori en brandissant une massue 1 000 T « Spécial invertébré » qui termina sa course contre le pauvre Ryo qui encore une fois n’arriva pas à esquiver l’arme favorite de sa partenaire.  

 

« Tant mieux que tu sois là Ryo » continua Eriko. « J’avais prévu un remplaçant, mais peut-être vaut-il mieux que ce soit toi après tout. » La jeune femme avait les mains sur les hanches et le regardait s’extirper de sous la massue avec une aisance qui dénotait une certaine habitude.  

 

« Un remplaçant ? Un remplaçant pour quoi ? » demanda Kaori en clignant des yeux. « Si tu nous expliquais pourquoi tu as fais appel à nous ? Tu as eu des menaces ? On en veut à ta vie ? » continua-t-elle tout d’un coup très inquiète pour sa meilleure amie. « Et puis pas la peine de demander à quelqu’un d’autre voyons, tu sais bien qu’on te protégera peu importe ce que Ryo puisse en dire ! » termina-t-elle en haussant un peu la voix, malgré elle en colère qu’Eriko puisse penser qu’ils ne l’aideraient pas.  

 

« Pourquoi ? Mais pour ma pièce de théâtre bien entendu !! » déclara Eriko en frappant dans ses mains d’excitation. « Il ne manque plus que vous pour que tout soit mis en place ! »  

 

« HEIN !?! » s’écrièrent Ryo et Kaori en chœur, tombant à la renverse, tandis que Corbeau passa derrière eux avec un masque traditionnel. « UNE PIECE DE THEATRE ?? Mais qu’est ce qu’on a à voir avec une pièce de théâtre ?!? »  

 

« Mais oui… Vous n’êtes pas au courant ? » répliqua la jeune femme surprise de leur ignorance.  

 

« Au courant de quoi ?? » articula Kaori difficilement, complètement perdue.  

 

« Il s’agit d’un concours qui a lieu en ce moment même dans le monde de la mode. Il a été lancé pour encourager les stylistes à collaborer avec le monde de la culture, comme par exemple le théâtre. Le concours exige du ou de la styliste la création d’une garde-robe du ou des acteurs principaux d’un événement culturel. Mais ce qui rend ce concours intéressant, c’est que le gagnant n’est pas seulement jugé sur ses créations, il ou elle est aussi jugé sur l’évènement qui a été choisi ainsi que l’originalité de celui-ci. C’est passionnant non ? » expliqua Eriko tout excitée en sautillant d’un pied à l’autre tout en tenant ses mains jointes devant elle.  

 

« C’est, euh… c’est… original… comme concours » balbutia Kaori qui ne savait pas quoi penser ou quoi répondre, ni comment réagir à l’enthousiasme de son amie.  

 

« N’est ce pas ? » s’écria Eriko, euphorique. « Mais ce qui est génial, c’est que j’ai choisi d’aider l’équipe de théâtre de notre ancien lycée. Eux aussi ont un concours, un concours de théâtre national, aussi quand j’en ai entendu parler, je leur ai proposé mon aide. Ca n’a pas été difficile de persuader l’université de nous prêter leur théâtre pour l’occasion. »  

 

« Tout ça c’est très bien et très intéressant » interrompit Ryo pour éviter qu’elle continue à s’étaler sur le sujet « mais peux-tu nous dire ce qu’on vient faire là-dedans ? » termina-t-il en baillant à s’en décrocher la mâchoire tout en se grattant la nuque.  

 

« Et bien c’est que… comment dire… Bon voilà. La pièce que les élèves ont écrite est très belle, mais elle n’est malheureusement pas très adaptée pour des adolescents. Je les ai vus la jouer, et j’avoue qu’elle m’a beaucoup plue mais n’était pas très convaincante venant de la part de jeunes comme eux. Alors j’ai pensé à vous deux. Vous prendrez la place des acteurs principaux ! »  

 

Sa déclaration eut l’effet d’une douche glacée. « Quoi !!! Mais tu te fous de nous ?!? On est pas des acteurs nous !! On est des professionnels mais pas de ce genre là ! » Ryo avait eu de la peine à ne pas hurler tellement Eriko l’énervait. Ses mains le démangeaient, il avait une folle envie de prendre le cou de la jeune femme entre ses doigts et de serrer jusqu’à ce qu’elle ne meure. La main de Kaori sur son bras le retint de justesse.  

 

« Ryo a raison, Eriko. On n’est pas acteur. On n’a jamais fait ça. Et puis pourquoi pensais-tu à nous et pas à tes mannequins ? Parader et prendre des poses, c’est leur travail quotidien. Ils feraient ça bien mieux que nous. Il serait plus facile de leur donner quelques cours d’élocution que de faire appel à nous, et tu le sais bien. » Kaori était elle aussi troublée par ce qu’Eriko venait de leur demander, surtout parce qu’elle avait bien trop peur de la scène et du public et qu’elle n’avait aucune envie de parler devant des centaines de personnes. Elle espérait que la jeune femme recouvre la raison et abandonne son idée, aussi mettait-elle tout son pouvoir de persuasion dans sa voix. En vain.  

 

« C’est vrai, mais aucun d’eux ne ferait l’affaire, ils n’arriveraient pas à faire ressortir l’âme de la pièce, et sans ça ce n’est qu’une création sans valeur » répondit Eriko en secouant de la tête, indiquant clairement qu’elle rejetait ses mannequins comme solution.  

 

« L’âme de la pièce ? » demanda Kaori malgré les grands signes de Ryo pour lui indiquer de ne pas poursuivre le sujet. Quand elle termina sa question il s’attrapa les cheveux et tira dessus, il se rendait compte qu’en montrant son intérêt ils avaient permis à Eriko de resserrer son piège autour d’eux.  

 

« L’Amour » expliqua-t-elle en souriant jusqu’aux oreilles. « ‘L’Amour dans le Temps et le temps des Amours’. C’est le nom de la pièce. Alors vous voyez que mes mannequins ne serviraient pas à grand chose. Par contre, vous deux…. »  

 

« Eh ho !! Minute ! » interrompit encore une fois Ryo. « Et les gamins alors ? Tu ne vas nous dire qu’ils sont incapables d’être amoureux ou de faire semblant ! Qu’ils jouent les rôles principaux ! Je te l’ai déjà dit et je le répète, on n’a rien à voir dans tous ça ! Viens, Kaori. » Ryo se retourna et se dirigea d’un grand pas énervé vers la porte de sortie.  

 

« J’ai déjà dit qu’ils ne sont pas à la hauteur, Ryo » continua Eriko sans s’apercevoir que l’homme était à deux doigts de perdre le contrôle de lui tellement elle lui tapait sur les nerfs. « J’ai assisté à une de leur répétition, et à vrai dire, un rocher aurait plus de sentiments que ce qu’ils arrivent à montrer en scène. Ils sont trop timides, trop incertains d’eux-mêmes, et probablement trop gênés pour déclarer ouvertement leur sentiment à une fille, même si ce n’est qu’une partenaire de scène. Par contre vous deux, vous n’avez pas ce problème. »  

 

« Qu’est ce que tu insinues par là ?!? » s’énerva Ryo en virevoltant, les mains crispées en poing. « Que j’aime cette chose dont on ne sait pas si c’est une femme ou un homme ? Cette planche à repasser rembourrée de tous les côtés ? Cette… »  

 

Ryo n’eut pas le temps de finir qu’il se retrouva à dix mètres sous terre, courtoisie d’une énorme massue « Je ne suis pas grosse !!! » A côté du trou, Corbeau demanda à Libellule « Tu crois qu’il s’en sortira vivant ce coup ci ? Il est quand même à dix mètres sous terre… » « T’inquiète pas » lui répondit Libellule, « c’est pas la première fois qu’il se prend un coup de massue, et puis de toute façon l’auteur vient de commencer sa fic, alors elle va pas le laisser mourir dans son premier chapitre. De toute façon il s’agit d’une fic humoristique alors arrête de t’en faire pour cet idiot »  

 

« Ryo a néanmoins raison sur un point Eriko » enchaîna Kaori en se retournant vers la styliste. « On ne peut pas jouer dans cette pièce, c’est pas notre métier, on y connaît encore moins que tes mannequins ou que ces adolescents pour qui c’est un hobby. Nous devons rester libres au cas où on aurait besoin de nous, pour une affaire plus sérieuse qu’une pièce de théâtre » termina Kaori, certaine que cette fois Eriko les laisserait partir et regrettant déjà d’avoir répondu à l’appel de son amie.  

 

« Ca je le sais bien ma chérie. Mais je sais aussi que ça fait plusieurs mois que vous n’avez pas eu de travail et que vos factures, surtout celles de Ryo, s’accumulent. Alors je me suis dis, pourquoi ne pas le leur demander ? D’ailleurs voici les contrats. » Eriko était sans pitié et lui mit sous le nez deux liasses de feuilles et deux stylos.  

 

« Contrats ? Quels contrats ? De quoi tu parles ? » demanda Kaori en clignant des yeux et en faisant un pas en arrière, sentant un mauvais coup.  

 

« Ben les vôtres pardi. Je ne voudrais pas que vous acceptiez et qu’ensuite vous me quittiez en pleine répétition parce que vous avez un client. Aussi je serais votre cliente pendant toute la durée des répétitions et de la représentation. Qu’en dites-vous ? »  

 

« Euh… » balbutia Kaori qui était désespérée que son amie n’ait rien entendu de leur refus et qu’elle pense qu’ils allaient accepter sa proposition. Elle inspira profondément et se prépara à dire clairement et nettement qu’ils refusaient, et si besoin de prendre la fuite. Elle aimait beaucoup Eriko, mais là elle poussait le bouchon un peu trop loin !  

 

« Ok j’ai compris ! » interrompit Eriko avant que Kaori ne puisse prendre la parole. « Je vous offre le double de vos honoraires habituels ! Allez, ne fais pas cette tête Kaori, je sais que tu m’es reconnaissante, mais c’est normal entre amies non ? »  

 

Kaori était troublée et en colère contre son amie de la manipuler de la sorte. Accepter ce travail ne l’enchantait pas, mais alors pas du tout, mais d’un autre côté, Eriko n’avait pas tort en disant que les factures s’accumulaient. Elle avait déjà reçu un coup de téléphone de leur propriétaire demandant leur loyer de ce mois-ci et du mois dernier. Kaori jeta un coup d’œil en direction de son partenaire, mais ne vit qu’une main où les doigts frétillaient de temps à autre. Que devait-elle faire ? Si elle acceptait, elle serait non seulement obligée de faire face à des centaines de spectateurs, mais en plus elle devrait être obligée de devoir avoir Ryo comme partenaire de scène. Comme si leur vie personnelle et professionnelle n’était pas assez compliquée comme elle l’était… Et puis, une pièce de théâtre sur l’Amour… Il y avait tant de temps qu’elle gardait ses sentiments pour elle, au plus profond d’elle-même, qu’elle ne voulait pas les remuer. Ca faisait trop mal de ne pas les voir réciproquer… Finalement elle prit une grande inspiration et la relâcha en un grand soupir. Pas la peine de s’attarder sur ça, ça n’en valait pas la peine. Par contre de l’argent sur leur compte, de ça ils en avaient besoin d’urgence, et au lieu d’attendre qu’un client miraculeux ne vienne écrire un message sur le tableau, il y avait de quoi calmer leurs créanciers juste devant elle.  

 

Soupirant encore une fois, et ne croyant pas ce qu’elle allait faire, elle prit le stylo que lui tendait Eriko et elle signa son contrat. Quand Ryo s’extirpa finalement de son trou, Eriko lui tendit son contrat mais il refusa catégoriquement de se ridiculiser sur scène et se dirigea vers la sortie.  

 

« Comme tu veux Ryo. » répondit la styliste en haussant des épaules comme si elle se fichait bien de sa réponse. « Viens Kaori, je vais te présenter ton partenaire de scène. Mick ? Miiiick ?? » cria Eriko en direction d’une porte menant aux loges des costumes.  

 

Et, à la plus grande surprise des deux partenaires, ils virent Mick Angel, ex-pro et pervers numéro 2 du Japon débouler d’un couloir, son costume à moitié fini, la couturière courant et pestant derrière lui.  

 

« Kaori !!! Ma chérie !!! Me voilààààààààààààà !!! » s’écria-t-il en s’élançant telle une grenouille baveuse vers elle. Mais une massue vint le corriger et l’envoya dans une autre direction où il s’écrasa aux pieds de Ryo qui s’était arrêté et retourné en entendant le nom de son meilleur ami. « Ah…ah ha… Toujours aussi adorable » ricana Mick en remettant ses vertèbres en place. « Tiens, tu es là Ryo ? » Mick ricana en plus fort, des gouttes de sueurs dégoulinant le long de son front quand il constata le regard noir de Ryo.  

 

« Comme tu vois… » lui murmura celui-ci d’une voix glaciale, n’appréciant clairement et absolument pas la présence de son rival. « On peut savoir ce que tu fais ici toi ? » Ryo avait un doute mais il espérait au plus profond de lui qu’il se trompait. Hélas…  

 

« Moi ? Je suis l’acteur principal de la pièce ! Je serais le partenaire de scène de Kaori. Roooo Kaori !!! Ca va être bien !!! Toutes ces scènes tendres et coquines, et tous ses bisous avec toiiii…. » délira Mick en bavant et en serrant ses bras contre son torse comme s’il y tenait Kaori. « Oh, ouiiiii… »  

 

Toutefois son discours et ses pensées n’échappèrent pas à Kaori qui s’énerva immédiatement et se mit à sa poursuite avec une énorme massue en lui criant qu’il était un homme mort si elle l’attrapait, et ce avant que Ryo n’eut le temps de réagir. Il était resté cloué sur place devant les images que son cerveau venait de lui fournir. Son sang n’avait fait qu’un tour sur les flashs de Kaori et de Mick dans les bras l’un de l’autre, faisant semblant de s’embrasser, ou même s’embrassant pour de vrai ! Inconsciemment il avait serré les poings et les dents, un grognement rauque lui raclant la gorge. Le petit rire d’Eriko vis-à-vis à la scène hilarante fit revenir Ryo vers le présent. Il jeta un regard noir vers la styliste. Il vint se placer à côté d’elle, les mains dans les poches pour ne pas céder à la tentation de l’étrangler.  

 

« On peut savoir ce que tu manigances ? » lui demanda t-il en sifflant entre les dents. « Qu’est ce que tu espères obtenir de nous ? » Si Eriko remarqua sa colère, elle n’en donna aucun signe. Elle était toujours aussi calme, le sourire aux lèvres, les yeux étincelants de plaisir.  

 

« Rien du tout voyons… Qu’est ce qui te fait penser ça ? » répondit elle en levant un regard innocent vers lui. « Bien sûr je serais ravie si tu acceptais de jouer dans la pièce, mais jamais il ne me viendrait à l’idée de forcer la main ! »  

 

« C’est ça… A d’autre Eriko ! » Ryo s’énervait de plus en plus et ne gardait son self-contrôle qu’en pensant à la colère de Kaori s’il tuait sa meilleure amie. Quoique, il lui avait semblé qu’elle aussi avait été sur le point de la tuer… « Tu mens très mal d’ailleurs. Raconte ! » grogna-t-il du fond de la gorge en lui donnant un regard qu’il ne donnait en général qu’aux maffieux.  

 

« Bon d’accord… d’accord. » Eriko leva les yeux au ciel devant la réaction ‘primitive’ de l’homme à côté d’elle. « Je savais que l’argent persuaderait Kaori de signer mon contrat et d’accepter de jouer dans la pièce, même si c’est à contrecœur. Mais je savais que pour toi, j’aurais plus de mal. Alors je m’y suis prise autrement… » rigola t-elle en l’épiant par-dessus son épaule pour voir ses réactions et pour lui faire un petit clin d’œil.  

 

« En engageant Mick comme acteur principal ? C’est ça ? » Ryo avait murmuré son accusation. Alors que son sang s’était glacé devant la colère qui s’empara de lui, son visage s’empourpra sous le coup de la jalousie qu’il ressentait face à tout ce que Mick pourrait ouvertement faire à Kaori sans que celle-ci ne puisse le frapper. La prendre dans ses bras, l’enlacer, la regarder droit dans les yeux…  

 

« Parfaitement ! Je savais qu’il ne refuserait pas si Kaori était en face de lui. » gloussa Eriko, fière d’elle-même d’avoir trouvé ce plan génial.  

 

« Et tu espères que sachant cela je vais craquer de jalousie et signer ton contrat pour le rôle principal de cette fichue pièce… » conclut Ryo, en crispant ces poings devant la sournoiserie d’Eriko. Son visage était fermé et il tentait aussi bien que mal de garder ses sentiments pour lui, mais il n’avait qu’à regarder l’expression satisfaite d’Eriko pour savoir que ça ne lui réussissait pas du tout. Il se promit qu’un jour, il l’étriperait. Mais en attendant, il la fusilla du regard, souhaitant de tout cœur pour qu’elle tombe raide mort, avant de tendre la main pour recevoir le maudit bout de papier qu’elle tenait toujours en main et en le signant à contrecœur.  

 

« Parfait !! » s’écria Eriko d’une voix joyeuse. « Kaori !! Mick !! J’ai une bonne nouvelle à vous annoncer ! Ryo a signé le contrat ! » A ces mots Mick s’arrêta net dans sa course folle, Kaori lui rentrant dedans l’instant d’après. Son visage s’était effondré de tristesse face à cette injustice du destin. « Vu les changements qui viennent d’arriver, tu auras le second rôle Mick, celui du rival pour la main de la belle. On réglera ça avec le metteur en scène pour adapter la pièce. En attendant, venez ici que je vous explique de quoi il s’agit. Bien, alors écoutez. L’histoire de la pièce en elle-même est très simple. Il s’agira donc de deux prétendants qui aiment la même femme, et qui arrivent en même temps pour déclarer leurs flammes. Rien de bien spécial jusque là. Mais ce qui rend cette pièce géniale, c’est la façon dont ces déclarations sont faites. En effet, chaque acte de cette pièce a lieu à une époque différente de l’Histoire. Ainsi moi je peux laisser mon imagination créative libre, et les auteurs ont pu laisser libre cours à leurs talents d’élocution en tout genre et dans tous les registres de vocabulaire. Alors ? Alors qu’est ce que vous pensez ?? C’est-il pas incroyable comme idée ?!? »  

 

Ryo et Kaori échangèrent un regard qui en disait long. Ils baissèrent la tête de désespoir, regrettant chacun encore une fois d’avoir succombé au plan machiavélique d’Eriko, alors qu’à côté d’eux Mick pleurait de chaudes larmes en se lamentant qu’il n’avait pas le rôle principal et ne pourrait pas embrasser sa Kaori bien aimée. 

 


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