Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prosa

 

Autori: Lifetree , Tamia62

Beta-reader(s): Mopsime, Tamia62, Lifetree

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 22 capitoli

Pubblicato: 13-10-06

Ultimo aggiornamento: 16-03-07

 

Commenti: 279 reviews

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RomanceHumour

 

Riassunto: Un nouveau contrat pour le moins surprenant amène Ryô au Baiser du Dragon, le club de striptease le plus en vogue de la ville...

 

Disclaimer: Les personnages de "Séduis-moi" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. Les quelques chansons qui apparaitront appartiennent également à leurs auteurs

 

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   Fanfiction :: Séduis-moi

 

Capitolo 1 :: Parce qu'il faut bien que tout commence

Pubblicato: 13-10-06 - Ultimo aggiornamento: 13-10-06

Commenti: Et bien voilà, comme promis, ce vendredi 13 octobre à 00h10, nous majons le premier chapitre de cette fic. Inutile de rappeler que le "on" désigne lifetree et moi-même. Et oui, petite fic en co-auteurage. J'espère que vous passerez un agréable moment avec nous ! Alors, surtout, n'hésitez pas à nous laisser vos impressions ! Bonne lecture ! Ah oui, encore une précision : ce sera un chapitre par semaine. Donc, chapitre 2 vendredi prochain. Kiss

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22


 

Auteur: Tamia  

 

Le quartier de Kabuki-Cho était fidèle à lui-même en ce début de nuit. Les enseignes multicolores de tous les love-hôtels propices aux nuits de folie, boîtes de nuit branchées gardées par des armoires à glace et autres cabarets aux divertissements libertins où l'alcool, le sexe et la nudité coulaient à flot illuminaient la nuit si bien que l’on y voyait comme en plein jour. Les voix s’élevaient dans les rues, parfois plus très fraîches lorsqu’un homme un peu trop ivre se mettait à chanter à tue-tête et parfois pleines de charme et de sensualité lorsqu’une hôtesse cherchait à attirer les clients (ou plutôt les pigeons à plumer…). Certaines scènes pouvaient parfois être choquantes, comme voir ces femmes se ruer tels des requins sur l'homme qui passait devant elles et qu'elles essayaient à présent de faire entrer dans le cabaret. Mais les passants ne semblaient pas remarquer l’absurdité et le ridicule de cet événement. C’était ainsi que les choses se déroulaient à Kabuki-Cho. La débauche faisait partie du paysage…  

 

Non loin de là, se trouvaient deux amis touristes, un français et un belge qui avaient entendu parler de ce quartier des joies et plaisirs et qui voulaient voir si sa réputation valait la réalité. Ils n’étaient pas déçus ! Toutes ces lumières, toute cette peau à l'air libre, tous ces gestes provocants et suggérés ! C’était même encore pire que ce qu’ils avaient osé imaginer ! Mais, ils étaient surtout effarés par la scène qui se déroulait devant eux ! Ils avaient les yeux rivés sur le type aux prises avec les « aguicheuses », les « rabatteuses » du cabaret. Et ce gars ne semblait ni surpris ni encore moins choqué. Il les regardait d'un air amusé, la mine déformée par un rictus qui, même de loin, effrayait fortement les deux touristes européens, comme s'il y était habitué. C’était hallucinant…  

 

« _Tiens donc, te voilà toi, fit une des filles en se collant contre l’homme. Mon petit chou, ça fait bien une semaine que tu n’es pas venu nous voir, fit-elle en effleurant du bout des doigts sa joue rendue rugueuse par une barbe naissante… Tu nous as manqué tu sais… Pourquoi t’es pas venu plus tôt, fit-elle avec une mine boudeuse tout en caressant son torse.  

_Ah ah ah, répondit ce dernier, tentant de garder son calme mais sa face lubrique montrait bien son excitation montante, j’ai eu du travail cette semaine.  

_Oh alors tu es venu pour te détendre après cette difficile semaine. Viens, entre avec moi, tu ne seras pas déçu, minauda t-elle.  

_Oh oui alors, fit une seconde en se lovant encore plus étroitement contre lui et en laissant ses mains courir sur son fessier, tu m’as terriblement manqué. Tu m’avais promis de revenir très vite Ryô… Toi qui tiens toujours tes promesses, tu t’es fait désirer.  

_Oui, oui, je sais, je suis impardonnable mes petites lapines mais maintenant, je suis là ! Et je vais honorer ma promesse. »  

 

Ryô ne se sentait déjà plus ! Il avait travaillé d’arrache pieds sur une affaire pas jolie du tout. Il était fatigué mais il avait ressenti le besoin de se changer les idées pour évacuer son stress : une fois de plus Kaori avait risqué gros. Il avait attendu qu’elle s’endorme et avait veillé son sommeil de longues minutes avant de quitter l’appartement. Il ne connaissait qu’un seul moyen pour décompresser : boire à en oublier ses soucis, faire la fête et laisser les demoiselles le réconforter un peu. Et sentir ces deux corps aux formes si généreuses pressés contre lui, lui donna un coup de fouet : son mokkori réagit. Il savait à ce moment qu’il passerait toute la nuit dans ce cabaret qui était en fait un des clubs de strip-tease les mieux côtés de Kabuki-Cho…  

Il attrapa les jeunes femmes.  

« _Vous avez raison les filles ! Allons faire la fête ! Ca me fera le plus grand bien ! Emmenez-moi au paradis ! »  

Les deux femmes lui enlacèrent la taille. La main gauche de Ryô explorait déjà l'opulente poitrine de la première fille, tandis que sa main droite caressait les fesses de la seconde. Oh, bien sûr, il n’était pas dupe, il savait parfaitement qu’elles en voulaient essentiellement à son portefeuille, que le but était de ne lui laisser que la peau sur les os et ses yeux pour pleurer mais, en cet instant, il s’en fichait : il voulait juste oublier…  

 

C’est ainsi qu’ils pénétrèrent dans l’établissement sous le regard effaré des deux touristes européens… Les deux hommes se regardèrent comme s’ils étaient soudainement tombés sur une autre planète ! Ce qui était le cas après tout ! Jamais ils n’auraient assisté à pareille scène en France ou en Belgique ! C’était contre les bonnes mœurs !  

« _C’est pas croyable ! Tu as vu ça, fit le Belge.  

_Oui, j’ai vu ! Mais tu sais, à bien y réfléchir, ça n’a rien de surprenant ! J’ai entendu dire que les Japonais avaient une mentalité très ouverte en matière de sexualité, répondit le Français. Et tu sais ce que je me dis en cet instant précis ?  

_Non mais je suis tout ouie !  

_Que dirais-tu d’entrer dans ce cabaret pour voir de nos yeux ce que ce type va faire avec ces filles ?  

_En observateurs ?  

_Tu as tout compris !  

_Je suis partant ! Mais attention à ton porte-monnaie ! Ces établissements sont vampiriques !  

_Je m’en doute ! Allez ! Allons-y gaiement ! Je suis sûr que ça vaudra le déplacement… »  

Et les deux amis européens pénétrèrent dans cet antre de plaisir mais en étant bien loin de se douter de ce qu’ils y verraient…  

 

 

Il se sentait comme dans du coton. Il avait l’étrange sensation d’être enveloppé dans une chape de brouillard chaleureuse. Tout y était merveilleusement confus… Il donnerait beaucoup pour pouvoir demeurer toujours dans une telle atmosphère… Pourtant, tout doucement, il sentait que cette merveilleuse sensation quittait son corps et son esprit. Il tenta de la retenir mais il n’y arriva pas…  

 

Des bruits sourds pénétrèrent son ouïe qui amplifia instantanément le tintamarre lui donnant l’impression que sa tête était prise entre deux timbales. Qu’est-ce que c’était que ces bruits ?… Il n’y avait qu’une seule solution pour le savoir : ouvrir au minimum un œil. Mais sachant l’effet que ça lui ferait immanquablement, il repoussait cette échéance le plus qu’il le put. Hélas, ses paupières n’écoutèrent pas sa volonté et s’ouvrirent malgré lui…  

 

La lumière l’aveugla immédiatement. Une douleur caractéristique et très bien connue prit d’assaut son crâne, fulgurante, dévastatrice si bien que son cerveau se ferma à tout. Ses neurones se broyèrent sous cette affreuse douleur. Nom d’un chien ! Il en tenait une belle ! Ca lui arrivait rarement d’en être à ce point là ! Il fallait bien pourtant qu’il découvre ce que ces bruits étaient… Le voile se déchira petit à petit. Il était allongé, ou plutôt affalé, sur une petite table ronde de couleur rouge. Il se partageait la place avec une bonne dizaine de bouteilles de champagne vides certaines encore debout, d’autres couchées sur la table et quelques verres dont certains portaient des traces de maquillage. Il nota machinalement que c’était du champagne français, du Moette et Chandon, pas n’importe quoi ce champagne… Les verres qu’il avait vus, qui étaient en fait des coupes de champagnes, ne tenaient pas tous debout non plus. Certains étaient renversés. L’un d’entre eux était même cassé. Cette table, vraisemblablement une table de cabaret, était ni plus ni moins dévastée. Mais qu’est-ce qui s’était passé ici ? Ses souvenirs n’étaient vraiment pas très clairs. Où était-il exactement et qu’avait-il vraiment fait ? Il se rappelait avoir été accosté par deux des superbes créatures du cabaret. Elles l’avaient accompagné à sa table où l’une d’elle avait pris place sur ses genoux tandis que l’autre commandait une bouteille de champagne. « Pour fêter la fin de ton affaire » lui avait-elle dit avec un petit clin d’œil. Il n’avait pas protesté. Ils avaient bu ensemble. D’abord une coupe, puis une seconde et une troisième. Une autre fille s’était jointe à eux et avait miaulé qu’il ne restait rien pour elle. Il avait commandé une seconde bouteille de champagne et l’avait servie avant de resservir les autres et lui-même. Ce qui s’est passé par la suite était très confus et embrouillé. Peut-être que quelqu’un pourrait l’informer des détails de cette soirée plutôt bien arrosée, du moins s’il arrivait à se lever…  

 

Lentement, ses mains agrippèrent le bord de la table et, prenant appui, il se redressa. Ce simple geste le fit transpirer. Sa tête tournait tant et si fort qu’il referma les yeux pour retrouver un semblant d’équilibre. Quand le monde cessa de tourner, son premier réflexe fut de s’assurer que son arme était toujours à sa place. Sa gueule de bois était telle qu’il ignorait totalement ce qu’il avait pu faire. Il se trouvait dans un cas rare d’amnésie éthylique. Il constata avec soulagement que son python était toujours dans son holster…  

 

Bien, maintenant, il devait découvrir où il était. Il inspira et rouvrit les yeux. Son regard se porta tout autour de la grande salle quasi déserte. Seuls les agents de service s’y trouvaient pour faire le ménage et redonner bonne figure au lieu avant la nouvelle nuit de spectacles. Il reconnut alors l’endroit : Le Baiser du Dragon. A nouveau ces affreux sons résonnèrent, des espèces de tintements qui s’amplifiaient tels des échos dans sa tête… Ah, il y était : des bruits de verres qui s’entrechoquent. Les plongeurs faisaient la vaisselle…  

 

Et à ce stade de sa réflexion, une idée le frappa soudain : pourquoi était-il encore ici ? Pourquoi le patron ne l’avait-il pas jeté dehors comme il ne manquait pas de le faire à chaque fois qu’il tentait de s’incruster après la fermeture ? Pourquoi l’avoir laissé cuver sur cette table ?… C’était pas normal. Mais il n’eut pas le temps de s’interroger davantage que ce dernier se présenta devant Ryô, le regardant avec une flamme ardente dans le fond des yeux et lui présentant un sourire carnassier qui ne présageait rien de bon. Ryô eut alors très peur : qu’avait-il bien pu faire pour recevoir un tel accueil ?… En temps normal, il se faisait souffler une véritable gueulante quand il terminait inconscient dans le cabaret et il se réveillait dans la ruelle parmi les poubelles de l’établissement…  

 

« _Mon petit Ryô, je crois que nous allons faire un malheur grâce à toi ! », fit-il le patron en attrapant les deux mains de Ryô et en les secouant énergiquement et de bon cœur avant de prendre un cigare, de l’allumer et de s’installer confortablement sur un des divans.  

 

Ryô cligna plusieurs fois des yeux. C’était quoi ça ? Ca voulait dire quoi ? Devant le regard stupéfait de Ryô, l’autre se renfrogna.  

« _Ne me dis pas que tu ne te souviens de rien ?  

_Euh, et ben, c’est-à-dire que ?… Je crois que je n’aurais rien contre l’idée qu’on me rafraîchisse la mémoire ?  

_Pas de problème.Tiens, fit-il en lui tendant, tout sourire, un paquet de feuilles agrafées entre elles.  

_C’est quoi ça ?  

_Et bien lis-le ! »  

 

Sceptique, le nettoyeur s’empara des papiers. Il tenta de lire mais eut besoin de plusieurs minutes avant que ses yeux n’arrivent à faire comprendre à son cerveau ce qui était écrit. Au fur et à mesure de sa lecture, il devenait de plus en plus blanc, si tant est que se soit possible vu que sa gueule de bois le rendait déjà plus que pâle. Ses mains tremblaient tellement il avait du mal à lire le texte de la dernière page alors que les gouttes de sueurs qui glissaient le long de son front irritaient ses yeux. Finalement, après un très gros effort mental, il arriva à la fin. Son regard se fit ahuri. Ses doigts se crispèrent sur le fragile papier qui se chiffona légèrement. Il se leva brusquement, comme si sa gueule de bois venait de disparaître miraculeusement à la lecture de ces feuillets, et brandit les documents sous le nez du patron en s’époumonant.  

 

« _SUNG !! C’est quoi CA !!! C’est pas possible !! J’ai pas pu signer un truc pareil moi, vociféra t-il.  

_Mais bien sûr que tu as signé cela. Tu peux le constater toi-même d’ailleurs. C’est bien ta signature en bas de la page non, affirma l’homme en tirant d’un air satisfait sur son cigare.  

_Va encore que j’aurais signé, mais je n’aurais jamais signé un truc où je dois faire du… du… CA! s’exclama Ryô en bégayant. Ce n’est pas du tout mon genre !!  

_Au contraire ! Je te vois bien faire ça comme tu dis. Nous t’avons tous vu à l’œuvre ! Oh, bien sûr, il faudra un peu paufiner ton style mais avec un bon entraînement…  

_C’est impossible… C’est impossible… se lamentait Ryô en se frottant les yeux. C’est un cauchemar !! Je vais me réveiller ! Je DOIS me réveiller !! Debout Ryô !! s’écria t-il en se donnant de vigoureuses claques sur le visage.  

_Tu as signé, Ryo, déclara Sung d’une voix tranchante, tu m’as même supplié de trouver une solution…  

_Une solution à quoi ?!! s’exclama le nettoyeur en prenant sa tête entre ses mains, tentant désespérément de comprendre ou de se souvenir. Je ne comprends strictement rien à tout ce que tu me racontes !  

_Et bien, je constate que tu ne te rappelles vraiment de rien ! Arf, soupira t-il, soit, je vais t’expliquer… »  

 

Flash back, quelques heures plus tôt dans le cabaret  

 

Ryô se tenait accroupi devant la scène. Il ressemblait à un chien en rut, la bave aux lèvres, les babines pendantes, l’œil lubrique et excité. Lui qui pouvait avoir tant de charisme devenait un vrai cloporte baveux devant une jolie paire de jambes. C’est ce que se disaient les serveuses en voyant ce si navrant spectacle. Mais bon, elles n’iraient pas s’en plaindre ! A chaque fois qu’il venait, elles avaient droit à une forte prime : Ryô n’était pas un client farouche. Et elles avaient réussi à le faire boire plus que d’habitude. Et ce n’était pas n’importe quel champagne qu’elles s’étaient faites offrir mais du champagne d’importation française, le meilleurs au monde… Mais le résultat sur lui était affligeant… Elles soupirèrent… Enfin, depuis le temps, elles le connaissaient bien ! Et puis, après tout, il était très divertissant et il les respectait. Pas comme certains clients à qui il avait parfois botté le train…  

 

Ryô avait les yeux exorbités… Comme ces deux stripteaseuses étaient belles et bien foutues… Oh oui alors, elles étaient vraiment bandantes ! D’ailleurs son mokkori ne savait plus où donner de la tête. La brune ou la rousse ? Il y avait déjà quelques heures qu’il ne pensait plus ni à Kaori ni à son affaire ni au désastre qui avait failli se dérouler. Les vapeurs d’alcool lui avaient fait tout oublier. Il voulait juste profiter de ce moment de détente sans se poser de questions…  

« _Oh oui les filles ! Danser pour votre petit Ryô ! Ahhhh, oui, oui… Jetez le soutien-gorge… Donnez-le moi ! Vous êtes douées… »  

Les stripteaseuses en questions s’approchèrent de lui tout sourire et lui firent une démonstration de leurs talents. Il ne se sentait plus. Les autres clients s’amusaient en observant le spectacle. Ca valait le détour de voir l’expression de ce type se métamorphoser en fonction des gestes des demoiselles. Une chose était sûre : il appréciait grandement le spectacle. Mais Ryô en voulait plus : il grimpa alors sur la scène..  

 

Les deux amis européens n’en rataient pas une miette. Le Belge sortit son caméscope numérique dernier cri et enregistra les aventures de ce gars. Il fallait absolument amener une preuve en Europe de ce qu’ils avaient vu ! Ce n’était pas un spectacle à manquer…  

 

A quelques mètres de là se trouvait le patron de la boîte qui observait le tableau avec un petit sourire en coin. Il se tourna vers le barman.  

« _Regardes-moi un peu Saeba ! Ce type est un spectacle à lui tout seul ! Il amuse les autres clients sans même sans apercevoir ! Et puis, quand il vient, il en a toujours pour son argent ! Une bonne partie de la recette de la soirée, nous la lui devrons ! Quel pitre !  

_Oui, vous avez raison patron. Mais là, il a tout pris à crédit.  

_Comment ça, à crédit ? Mais il a dit qu’il avait travaillé ?  

_Oui, mais les filles n’y sont pas allées de main morte ! Elles lui ont fait commander du champagne français !  

_Mince alors ! Ca se complique là ! Nous savons tous qu’il est très mauvais payeur ! »  

Soudain le barman se mit à rire.  

« _Quoi, tu trouves cela drôle peut-être ? La dernière fois, il m’a fallut trois mois de harcèlement pour qu’il me règle sa note !  

_Non, répondit l’employé en essuyant une larme, mais regardez-le cet idiot ! Il est monté sur scène !  

_Qu’est-ce qu’il fait Bon Dieu, fit le patron atéré.  

_Je crois qu’il imite les filles ! »  

Le patron observa alors le spectacle. Ryô se déhanchait au rythme de la musique tout en s’effeuillant de manière très intelligente. Bien sûr, l’expression de son visage qui reflétait son état d’ivresse rendait le tout plutôt comique, sans oublier les bouteilles qu’il avait nouées de chaque côté de sa tête pour imiter des oreilles de lapins, mais à bien y regarder, il se défendait pas si mal… Tout d’un coup une idée germa dans l’esprit du vieil homme tandis qu’un sourire se dessina sur ses lèvres. Il se leva.  

« _Je vais dans mon bureau. Dans 30 minutes tu m’amènes la facture de Saeba et ensuite tu me l’envoies.  

_Bien patron. »  

 

Ryô n’avait pas apprécié d’être dérangé en pleine manifestation de ses « talents de danseur » mais, comme le patron voulait lui parler, il se devait de le rencontrer. Chancelant à chaque pas, il se dirigea vers le bureau. Il frappa et entra. Il referma la porte capitonnée. Ainsi, les bruits de la salle et de la musique se firent feutrés. C’était bien, au moins, ils s’entendraient parler, ils ne seraient pas obliger de hurler.  

« _Pourquoi tu m’as dérangé ? Je m’amusais bien avec tes filles moi, salua Ryô en s’affalant sur un fauteuil en face du bureau.  

_Oh oui, j’ai pu le constater mais, Ryô, dis-moi, fit-il en prenant une feuille qui se trouvait sur son bureau et en la lui tendant, comment comptes-tu me payer tes dettes ?  

_Comment ça mes dettes, répondit-il en prenant la feuille mais sans la regarder. Pour une fois, je ne devrais pas en avoir, j’ai bien travaillé ! Alors, on a des sous, fit-il d’un ton enjoué.  

_Et bien oui, regarde un peu par toi-même ce que cette soirée t’a coûté ! Si je ne me trompe pas, tu en as pour 5 millions de yen ! (NDA : 5 millions de yen = +/- 35 000 euros)  

_Com… combien !!! s’écria Ryo en prenant appui sur le bureau pour mieux se pencher vers son interlocuteur.  

_ 5 millions. Les filles m’ont bien indiqué, comme tu viens toi-même de le dire, que tu avais travaillé dernièrement donc je suppose que tu vas pouvoir me régler ta note !  

_Mais non, je ne peux pas régler une telle somme !  

_Tu n’as pas l’argent ?  

_Si je l’ai, mais je ne peux pas m’en servir pour te payer !  

_Et pourquoi cela ?  

_Pourquoi ? Pourquoi ? Tu oses me demander pourquoi ? Ne me fais pas croire que tu n’en as aucune idée ! Parce qu’ELLE me tuerait !  

_Je vois… Et bien il ne reste pas beaucoup de solutions : je vais devoir, hélas pour toi, faire descendre chez toi un huissier de justice qui confisquera tes biens pour apurer ta dette ! Peut-être même devra t-il t’expulser de chez toi ! Je ne peux pas me permettre un trou de 5 millions de yen ! Ma comptabilité ne s’en remettrait pas !  

_Un… Un huissier ?… A la maison ?… »  

Un filet de sueur glissa entre ses omoplates alors qu’il imaginait la réaction de Kaori si elle voyait débarquer chez eux un huissier qui viendrait saisir leurs meubles pour payer les dettes qu’il aurait fait dans un club de striptease et s’ils se retrouvaient virés de leur appartement ! Un vent de panique monta en lui alors qu’il sentait non pas une massue mais les mains de Kaori attraper son cou et l’étouffer lentement en l’injuriant à chaque instant… Ryô fit alors le tour du bureau et se jeta aux pieds du patron. Bien évidemment, cette réaction de la part du nettoyeur n’était pas du tout son style ! Et Sung remercia le fait qu’il était ivre sinon, il aurait très probablement goûté à la froideur du canon du magnum sur la peau chaude de sa nuque ! Jamais City Hunter ne se laissait menacer par quiconque ! Enfin si ! La seule personne au monde à le menacer sans crainte, c’était ELLE, comme il le disait si bien ! Mais Sung comptait sur son état d’ivresse avancée pour tirer de lui ce qu’il avait fomenté…  

« _Non, pitié, pas les huissiers ! Elle me tuera sinon ! Il doit bien y avoir une autre solution ! Trouves-en une ! Et puis, tu ne peux pas me dépouiller de mes biens ! J’ai besoin d’un endroit où vivre ! Tu n’as pas le droit de mettre le protecteur de Shinjuku à la rue ! Je ne serais plus respecté dans le milieu si une telle chose se produisait ! Ca mettrait aussi ton « commerce » en mauvaise posture ! Tu sais que c’est grâce à moi si tes affaires ne sont pas la cible de racket. Personne ne touche aux endroits que City Hunter fréquente ! Il doit bien exister un autre moyen ?… »  

Ryô pleurnichait à chaudes larmes dans ses mains.  

Un sourire triomphal s’installa sur la petite bouche sournoise du maitre des lieux. Il l’effaça rapidement avant que Ryô ne le voit, et fit mine de réfléchir pendant quelques instants.  

« _J’ai peut-être une idée : travaille pour moi le temps d’apurer tes dettes et nous serons quittes.  

_D’accord ! Mais il ne faudra le dire à personne tu entends !! Surtout pas à… »  

Il hésita à finir sa phrase.  

« _A qui ?  

_A ma partenaire !  

_Promis, répondit très vite le second homme. Tiens, ajouta t-il vivement avant que Ryô ne change d’avis, ou qu’un semblant de raison n’afflue soudainement, tout en lui tendant des feuilles. Signe-moi cela et considère que c’est notre accord pour éponger ta dette.  

_Je signe où ? Là ? Je peux te faire confiance hein ? Je ne lis pas ! demanda Ryô en attrapant le stylo et en apposant sa signature.  

_Mais oui tu peux me faire confiance ! On est ami non ?  

_Oui oui, c’est vrai, fit le nettoyeur en rendant les feuilles et en ricanant.  

_Bien, va finir de t’amuser. »  

Ryô se sauva sans en demander plus et rejoignit les danseuses avant que les choses ne s’aggravent pour lui… Un merveilleux sourire fendit le visage du patron. Et bien, ça avait été plus facile que prévu…  

 

C’est ainsi que Ryô quitta le bureau soulagé d’avoir trouvé une solution qui laisserait Kaori dans l’ignorance totale de sa nouvelle stupidité…  

 

Durant ce temps où le nettoyeur avait quitté la scène, les touristes perdus dans ce monde de luxure visionnaient ce qu’ils avaient enregistré. Ils étaient morts de rire ! De longues larmes d’hilarité glissaient sur leurs joues. Les filles, abandonnées par Ryô, les remarquèrent et se dirigèrent vers eux. De suite, elles constatèrent qu’ils n’étaient pas japonais alors l’une d’entre elles demanda en anglais.  

« _Et bien, vous semblez bien vous amuser ! On peut rire, nous aussi ? »  

Le Belge, qui parlait couramment anglais, répondit :  

« _Oh, c’est rien de bien passionnant ! Mais si vous voulez tout savoir, nous avons filmé ce gars, votre client, alors qu’il était sur scène ! Ce sera un superbe souvenir pour nous ! Nous ne savons pas qui est ce type, et on ne veut pas le savoir non plus mais alors, qu’est-ce qu’il est drôle ! Sur ce, nous allons prendre congés et sachez que nous n’oublierons jamais cet endroit ! Au revoir ! »  

Le Belge dit quelques mots au Français et ils sortirent du cabaret dans un état euphorique ! Ils repartaient demain dans l’après midi mais cette dernière soirée les faisaient partir le cœur léger…  

 

Ah le Japon…  

 

Fin du flash back  

 

 

Il s’appuya contre le dossier de la banquette. Non, c’était encore pire que dans le pire de ses cauchemars… Il tenait entre ses mains un contrat de… Non, il n’arrivait même pas à prononcer en pensées ce mot… Mais comment avait-il fait pour aboutir là ?… Quand cesserait-il de se mettre dans des situations pas possible ?… Que faire à présent ? Le contrat était signé, c’était sa signature, sans conteste. Et puis, si Kaori venait à apprendre ça, il était fini ! Elle ne lui pardonnerait pas, elle le tuerait pour de bon.  

 

Kaori… Le contrat… Kaori… Le contrat… Kaori… Ryô considéra sa première option, puis la seconde, pesant le pour et le contre à la recherche de toutes les conséquences que son choix provoquerait. La fureur de Kaori… L’humiliation du contrat… Une vie en enfer aux mains de Kaori… La honte de son « job »… Sa mort entre les mains de Kaori… Ryô soupira et retint un sanglot. Il n’y avait pas vraiment de choix à faire… Il capitula et rendit le contrat à Sung en baissant la tête de désolation. Il avait demandé une solution pour éviter la colère de Kaori, il l’avait reçue et elle était malgré tout toujours mieux que tout ce que Kaori pouvait lui infliger…  

 

« _Comment ? Je suis trop connu pour… tenta t-il une dernière fois de s’échapper.  

_Ne t’en fais pas pour ça, j’ai pensé à tout ! Tu vas voir ! Je vais te faire prendre des cours et puis on te masquera le visage. Enfin, nous paufinerons les détails quand tu auras fini tes cours de danse et que tu seras au point !  

_QUOI !!!!! Des cours de danse !!! Mais t’es complétement malade !!!  

_Et bien oui ! Comment veux-tu honorer ton contrat sans une préparation préalable !  

_ En tout cas, je te retiens ! Comme si tu ne pouvais pas me proposer autre chose qu’un contrat de… de ça !! Tu as profité que je n’étais pas dans mon état normal pour me faire signer n’importe quoi !  

_C’est toi qui m’as supplié de trouver une solution ! Que voulais-tu que je te propose ? Tu sais très bien ce que nous faisons ici, non ?»  

A ce moment, le sourire du patron se fit perfide et moqueur.  

«_Mon petit Ryô-chou, tu es ici dans un club de strip-tease. Dois-je te rappeler que tu as signé un contrat de… »  

 

Le sang de Ryô ne fit qu’un tour. Non, il ne voulait pas entendre le mot ! Le lire avait déjà été insupportable, mais l’entendre donnerait une dimension réelle à ce qui se produisait. Pourtant le patron, qui était désormais aussi le sien, lâcha le mot qui scella son destin.  

 

« … chipendale… »  

 

 


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