Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Deathscythe

Status: In corso

Serie: Family Compo

 

Total: 10 capitoli

Pubblicato: 09-09-09

Ultimo aggiornamento: 15-07-10

 

Commenti: 7 reviews

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General

 

Riassunto: Un stagiaire Canadien a l'insigne honneur de partager une année dans la vie de la famille Wakanaé et de leur eutourage...

 

Disclaimer: Les personnages de "FAMILY COMPO" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: FAMILY COMPO: LE STAGIAIRE

 

Capitolo 2 :: Accueil

Pubblicato: 14-09-09 - Ultimo aggiornamento: 16-09-09

Commenti: Patrick Decker arrive au Japon et rencontre certains regards étrange sur son chemin à cause de son apparence un peu particulière. Arrivé chez les Wakanaé, il fera la connaissance de Masahiko et de ses amis... NOTE: j'ai pris la liberté de baptiser Le Directeur du club cinéma "Lee" et voici pourquoi: ce fut seulement dans le but de le rendre plus familier. Je n'ai pas eu à chercher bien loin our trouver ce nom: il porte souvent un chandail avec l'inscription "Lee" sur le ventre... un peu comme s'il faisait sa propore publicité. Bonne lecture!

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10


 

En principe, mon stage ne devait commencer que la semaine suivante. Cependant, j’ai décidé de devancer mon départ histoire de m’acclimater au décallage horaire, ainsi qu’aux coutûmes de ce pays. La famille Wakanaé ne s’attendant pas à me voir arriver aussi tôt, j’avais là une belle occasion de leur faire une surprise. Force m’est d’avouer qu’en fait je n’y tenais plus d’attendre la date officielle de mon départ, de là ma décision de partir plus tôt pour le Japon!  

 

Quand j’arrivai à l’aéroport de Tokyo, je ne portait qu’un simple jean noir, un tee-shirt blanc et un blouson de cuir également noir. Était-ce simplement mon accoutrement qui attirait le regard des autres passagers, était-ce ma cicatrice, ou était-ce parce que je marchais plus lentement que ces derniers parce que je devais m’appuyer sur ma canne? Je l’ignore, mais les oeillades qu’on me lançait à la dérobée commençaient à m’agacer sérieusement.  

 

Alors que j’allais chercher mes bagages, qui se résumaient en fait qu’en un gros sac à dos de voyage contenant quelques vêtements et un portfolio contenant quelques dessins que j’avais faits avant d’entreprendre ce voyage, il me semblait que tous les gens que je croisais sur ma route me regardaient en catimini tout en se parlant à voix basse. Mal à l’aise, je me hâtai de récupèrer mes bagages et je me dirigeai vers la sortie aussi vite que mes jambes me le permettaient.  

 

Lorsque je mis le pied à l’extérieur, la chaleur de ce mois de juillet fit sentir tout le poids de sa lourdeur sur mes épaules. J’hêlai un taxi et donnai au chauffeur l’adresse de Maître Sora. Ce dernier me parla en français avec un très fort accent, et j’appréciai son effort. Je lui expliquai que je pouvais lui parler en anglais pour lui faciliter la tâche, mais il insista pour me parler dans la langue de Molière, prétextant qu’il voulait se pratiquer, étant donné qu’il devait aller en France le mois suivant pour le mariage de son frère. Parvenu à destination, je payai pour la course, puis je descendis de la voiture. Le chauffeur vint m’aider à sortir mes bagages du coffre arrière de la voiture et me serra la main dans un dernier geste d’adieu, puis il s’en alla.  

 

Je pris quelques minutes pour regarder cette belle et grande maison qui allait devenir mon foyer d’adoption pour l’année qui venait, mon sac à dos et mon portfolio posés à mes pieds. Je fus impressionné de voir sa taille: entourée d’un haute clôture, munie d’un balcon au premier, les murs peints en blanc et le toit recouvert de tuiles noires, elle avait tout d’une maison de rêve. Je levai les yeux vers le ciel et je me départis de mes lunettes fumées pour en admirer le bleu éclatant. Aucun nuage ne paraissait à l’horizon et le soleil dardait de milles rayons brûlants. Combien de temps restai-je planté là? Je l’ignore, mais un lointain bruit de dispute me tira de ma rêverie.  

 

J’aperçus alors un jeune homme au début de la vingtaine qui marchait vers moi, l’air très contrarié. Il parlait d’un ton colèrique et agitait les mains au-dessus de sa tête. Il était accompagné de deux autres jeunes hommes qui étaient le contraire l’un de l’autre: le premier était grand et bien bâti, avec les cheveux noirs tombant devant son visage comme des rideaux; le second étant plus petit, arborant une bedaine bien développée et portant une casquette de travers sur sa tête. Ses yeux étaient cachés derrières des lunettes noires aux montures rondes.  

 

-Tu ferais mieux d’oublier ça, Lee!, disait le jeune homme en colère. Il n’est pas question que je réssucite Masami pour la suite du seul et unique film dans lequel elle a joué! J’ai déjà donné plus qu’à mon tour pour elle!!  

 

-Mais Giba, répliqua Lee, le jeune homme à l’énorme bedaine, le club ciné n’a pas connu autant de succès depuis qu’elle a fait ce film... Il risque de disparaitre si on ne garde pas l’intérêt des gens! On a besoin de Masami! Il n’y a que toi pour...  

-Tu es sourd, ou quoi?!, répliqua Giba et s’arrêtant et en se retournant vers Lee. Je te répète que c’est hors de question! Ejima n’aura qu’à se ficher une robe sur le dos et à faire la fille! Moi, je démissionne!!  

 

Ejima, le jeune homme grand et bien bâti, eut un sursaut et, d’un ton badin, il dit:  

 

-Masahiko, tu m’as déjà vu habillé en fille quand on a travaillé pour Mr. Tatsumi. J’ai l’air horrible! C’est toi qui est criant de vérité dans la peau de Masami!  

 

Je ne pus réprimer un sourire... Ainsi donc, je venais de faire la connaissance de Masahiko Yanagiba, le neveu de Maître Sora. Appuyé sur ma canne, je continuai de regarder le spectacle, amusé à l’idée de voir ce jeune homme aussi révolté à l’idée qu’on ose lui demander de se déguiser en fille pour un film... Ce qu’il avait déjà fait auparavant, semblait-il...  

 

-Masami ne m’a apporté que des ennuis, tu sauras!!!, répliqua Masahiko avec véhémence. À commencer par Tatsumi, justement! Ça m’a pris un sacré bout de temps pour réussir à le convaincre de me foutre la paix définitivement et crois-moi, ça n’a pas été une mince affaire! En plus de m’embarrasser devant Yoko, j’ai du repousser les avance de Akané qui croyait dur comme fer que j’étais une vraie fille! Masami porte malheur aux gens, je vous dis!  

-Giba..., plaida Lee d’une voix suppliante, tu es le seul qui peut sauver le club cinéma de l’université! S’il-te-plaît! Juste pour ce film, et ensuite, ce sera fini! C’est notre dernière année et je veux la terminer en beauté! Ce sera à toi que je le devrai et à personne d’autre!  

-Et pour ça, il va falloir que j’embrasse encore Ejima, c’est ça?!, s’exclama Masahiko avec froideur. Pas question! La dernière fois, il a eu l’air d’aimer ça!  

-Hé! Qu’oses-tu insinuer, toi?!, répliqua l’autre d’un air scandalisé.  

 

Ils avaient continué de se chamailler tout en reprenant leur marche vers moi, sans me remarquer. Ils s’arrêtèrent à nouveau à deux ou trois mètres de moi et Masahiko continua, rouge de colère:  

 

-Dis-moi, Lee, quand tu seras dans le show business, vas-tu te limiter à produire des films avec un travesti comme acteur principal? Il va falloir que tu trouves des arguments plus solides qu’une simple promesse d’un succès fulgurant (non assuré je te signale!)!!  

-Giba, je ne voulais pas en arriver là, mais comme tu ne me donnes pas le choix... tu te rappelles de cette vidéo qu’on a fait de toi dans la douche..., répliqua alors Lee en prenant un ton cajôleur. Je ne l’ai pas encore détruit, au cas ou j’en aurais besoin....  

-Que?!?!?, hoqueta Masahiko, incrédule.  

 

Affichant un air faussement désolé, le maître chanteur dit:  

 

-Ce serait vraiment dommage si par mégarde, lors d’une projection au club, je ferais jouer ce film... Par erreur....  

 

Je vis Masahiko blêmir, tellement que je crus un instant qu’il allait défaillir. Il chancela sur ses pieds, les bras ballant le long de son corps, les yeux écarquillés d’horreur. Ejima regardait la scène avec amusement, les mains dans les poches de son pantalon, un sourire en coin sur les lèvres. Lee avait croisé ses mains sur son énorme ventre, un air satisfait sur son visage, attendant ce que Masahiko allait dire...  

 

N’y pouvant plus de voir le petit manège de Lee, je me décidai à agir. Je me râclai la gorge bruyamment pour attirer l’attention des trois jeunes hommes et je m’approchai d’eux en m’appuyant sur ma canne. Un sourire aux lèvres, je tendis la main vers Masahiko et lui dit:  

 

-Bonjour, Masahiko, tu te souviens de moi?  

-Euh... , répondit ce dernier, l’air incertain, alors qu’il me serrait mollement la main.  

 

Il semblait chercher jusqu’aux tréfonds de sa mémoire un souvenir de moi, qu’il ne trouverait jamais parce qu’il n’avait certainement pas vu ma photo, puis du coin de l’oeil, je remarquai que Ejima et Lee me regardaient d’un air ahuri, l’air de se demander d’ou je pouvais bien débarquer, accoutré comme je l’étais... Et comme mon visage était à découvert parce que j’avais attaché mes cheveux en queue de cheval, ils avaient sûrement du remarquer ma cicatrice...  

 

-C’est moi, Patrick Decker, continuai-je. Je suis votre nouveau pensionnaire pour l’année qui vient!  

 

La lumière sembla s’allumer à l’étage supérieur. Il afficha alors un grand sourire et me sera à nouveau la main, un peu plus vigoureusement ce coup-ci, et il dit:  

 

-Mais oui! Biensûr je me souviens de toi! Tu es le Stagiaire d’Oncle Sora! Tu ne devais arriver que la semaine prochaine, non?  

-C’était le plan d’origine, dis-je, mais disons que je voulais prendre le temps de m’adapter un train de vie de Tokyo, faire un petit tour pour visiter et surtout, prendre le temps de m’ajuster au décallage horaire!  

 

Pendant tout le temps ou Masahiko et moi parlions, Ejima et Lee n’avaient cessé de me dévisager, comme s’ils n’avaient jamais vu un gars dans mon genre auparavant... Comme à l’aéroport, je commençais à en être royalement agacé et plus les secondes passaient, plus je sentais monter en moi l’envie de leur peler le sommet du crâne à coups de canne. Je cessai de sourire et, baissant les yeux vers le sol, m’appuyant à deux mains sur ma canne, je dis d’une voix sombre:  

 

-Masahiko, tu devrais avertir tes copains d’arrêter de me regarder comme ça. Je sais que j’ai une tête à faire peur, mais si je perds patience, je te promets qu’ils ne te harcèleront plus jamais pour que tu t’habilles en Masami, je le jure devant Dieu!  

 

Lee et Ejima eurent un sursaut, puis ils firent un pas en arrière, comme s’ils s’attendaient à ce que je fasse jaillir de ma canne une épée qui y aurait été dissimulée. Certes, j’étais agacé de me faire dévisager, mais je n’avais aucunement envie de les assassiner.  

 

-Laisse tomber, Patrick, répondit Masahiko d’un ton amusé. Le dernier qu’ils ont regardé comme ça, c’est Mr. Tatsumi... parce qu’ils en avaient sérieusement peur!  

 

-Il y avait de quoi, bredouilla Ejima en continuant de me regarder, les yeux remplis de crainte. Ce type est un Yakuza!  

-Je n’en suis pas un, rétorquai-je, alors calmez-vous, je n’ai nullement l’intention de tuer qui que ce soit! Seulement, je sais de quoi j’ai l’air, alors regardez ailleurs!  

 

Tournant délibérément le dos aux deux autres jeunes hommes qui n’avaient en rien perdu de leur malaise, Masahiko m’entraîna vers la maison Wakanaé, une main posée sur mon dos, et Lee protesta d’une voix boudeuse:  

 

-Hé Giba! On n’en a pas terminé avec cette conversation!  

-Moi oui, répondit Masahiko en s’éloignant de ses deux amis. Salut!  

-Alors juste une dernière chose: n’oublie pas qu’il y a une réunion du Club Ciné demain après midi à une heure! T’as intérêt à y être, sinon je te promets que tous les membres sauront quel marque de savon tu utilises pour te laver!  

 

J’entendis Masahiko grincer des dents et je jetai un regard par-dessus mon épaule pour voir Lee qui s’éloignait, la tête basse, les mains derrière son dos. Il était suivi de près par Ejima qui, les mains toujours dans les poches de son pantalon, me lança un regard à la dérobée. Je ne le vis que brièvement, mais il ne me fallut pas beaucoup de temps pour lire dans ses yeux qu’il ne m’aimait pas beaucoup... Comme quoi le vieil adage qui dit qu’on ne peut pas plaire à tout le monde est on ne peut plus vrai.  

 

Je fis mine de me pencher pour attrapper mes bagages, mais Masahiko s’en emparra en disant:  

 

-Laisse-moi faire, tu dois être épuisé... et tu dois avoir chaud avec cette chose sur le dos!  

 

Il lorgnait mon blouson de cuir d’un air amusé. Je sortis de la poche de mon jean un mouchoir et j’épongeai mon front en sueur en disant:  

 

-Quand je me suis embarqué à Montréal, il tombait des cordes et il faisait plutôt froid... Je n’avais pas envisagé qu’il ferait aussi chaud! À bien y penser, j’aurais peut-être dû me changer dans l’avion...  

 

Ricanant, il me conduisit jusqu’au seuil de la porte d’entrée et tandis qu’il foullait dans les poches de son pantalon pour y trouver ses clés, je lui demandai:  

 

-Au fait, qui c’est, cette Masami qui porte autant malheur?  

 

Ses épaules s’affaissèrent et il me regarda d’un ai gêné en me disant:  

 

-C’est un personnage que j’ai incarné dans le premier film étudiant auquel j’ai pris part en tant qu’acteur... J’ai malgré moi un certain talent pour “changer de sexe” à volonté... Et bien souvent, ça se fait CONTRE ma volonté...  

 

J’eus un petit sourire en coin et me voulant rassurant, je dis:  

 

-J’avais compris que c’était le sujet de ta conversation avec tes amis...  

-Tu as entendu ça? Répondit Masahiko d’un air dépité.  

-Bordel! Vous parliez si fort tous les trois.... Il m’aurait fallu être sourd pour ne pas vous entendre! Au moins, grâce à mon intervention, je t’ai temporairement tiré de ce mauvais pas...  

 

Masahiko étira le cou pour voir ses deux amis qui tournaient le coin de la rue, disparaissant de notre champs de vision, et il dit:  

 

-Tu ne les connais pas encore... Il savent se montrer tres persuasifs quand ils s’y mettent... J’ai pas fini d’en entendre parler, tu peux me croire....  

 

Il déverrouilla la porte et nous entrâmes à l’intérieur. Dès que je me trouvais dans le vestibule, je sentis l’air frais de la maison caresser mon visage et je me sentis instantanément plus léger. Alors qu’il alla poser mon sac à dos et mon portforlio au pied de l’escalier qui menait au deuxième étage, je regardai autour de moi. Tout, du plancher jusqu’au plafond, était d’une propreté immaculée.  

Les murs peints en blanc étaient décorés de bouquets de fleurs sèchées qui diffusaient une douce odeur de pot-pourri et le plancher du vestibule était recouvert d’un petit tapis moir ou étaient parfaitement allignées plusieurs paires de chaussures. Masahiko m’enleva mon blouson de sur le dos et il alla le suspendre dans l’un des placard d’entrée.  

 

-Tu ne vas pas garder cette chose sur le dos à l’intérieur! dit-il, l’air réprobateur. Si tu veux bien te déchausser, je vais te prêter une paire de pantoufles.  

 

Je m’assis sur le petit banc près de la porte et j’enlevai mes espadrilles. Voyant la porte qui se trouvait sur ma gauche, je demandai:  

 

-C’est la que se trouve ma chambre?  

-Non, cette pièce sert de débarras. Ta chambre se trouve au deuxième, juste en face de la mienne. Je te ferai visiter la maison plus tard, si tu le veux bien. Tu m’as l’air épuisé.  

-J’avoue que je n’ai pas dormi durant le vol et que je commence à ressentir un peu de fatigue, dis-je.  

-Suis-moi à la cuisine, je vais te donner un petit remontant.  

M’appuyant sur ma canne, je me remis debout et je suivis Masahiko le long d’un petit couloir dont les murs étaient décorés de photos de la famille Wakanaé et au bout duquel se trouvait la salle à manger. Sur ma droite, une porte donnait accès au salon ou je vis le très invitant canapé en L qui me semblait attrocement comfortable. Je n’avais pas l’habitude de me tenir debout aussi longtemps et je commencais à avoir sérieusement besoin de poser mes fesses sur quelque chose de comfortable pendant un très long moment.  

 

La salle à manger était séparée de la cuisine par un petit comptoir et il y avait également un accès au salon. Après m’avoir invité à m’asseoir, Masahiko ouvrit le frigo et il me demanda:  

 

-Qu’est-ce que tu aimerais boire? On a des sodas, du jus de pommes, de la limonade ou si tu veux, on garde une bouteille d’eau glacée dans le frigo...  

-Un verre de limonade serait l’idéal, merci, répondis-je en m’asseyant et en posant ma canne contre le comptoir.  

 

Masahiko alla prendre un verre et le remplit de Limonade, puis il me l’apporta. Il vint s’asseoir devant moi et après un court silence, il dit:  

 

-Ton voyage s’est bien passé au moins?  

-Comme un charme, dis-je en souriant. Ç’a été un peu long, je t’avouerais, mais je ne suis pas fâché d’avoir fait le saut au-dessus de l’océan Pacifique. La vue était à couper le souffle.  

 

Masahiko me regardait en souriant et même s’il semblait me dévisager, je n’en resentis aucun malaise parce qu’il ne le faisait pas de la même façon que ces gens à l’aéroport, ou comme ses amis. Je posai mon verre sur la table et je dis:  

 

-Masahiko, tu es sûrement le premier depuis que je suis arrivé qui ne semble pas être dérangé par mon aspect physique.  

-Pourquoi le serais-je?, me demanda-t-il, étonné.  

-Parce que depuis mon arrivée, je n’ai pas cessé de me faire dévisager par tous ceux que je croisais sur mon chemin...  

-Je n’accorde pas vraiment d’importance à l’apparence des autres, c’est tout, et tu n’as pas à me dire pourquoi tu as cet aspect, mon oncle nous a raconté ton histoire.  

 

Je souris. Maître Sora s’était déjà montré très attentionné à mon égard avant même que j’eus mis le pied chez lui.  

 

-Tu as dû en baver un coup pour récupèrer après ça..., dit-il.  

-Disons que j’ai découvert quelque chose qui m’a donné une nouvelle raison de vivre...  

-Une femme?, demanda-t-il avec un petit sourire complice.  

 

Je pris malgré moi une expression sarcastique et je dis, en désignant à la fois ma jambe et la balâfre qui barrait mon visage:  

 

-Il y a certaines choses qui déplaisent aux femmes....  

 

Masahiko parut sincèrement gêné et il dit:  

 

-Je m’excuse, je ne pensais pas...  

-T’inquiète, même si je ne cherche pas, ça ne veut pas dire que j’ai renoncé...  

-Alors, c’est quoi cette nouvelle raison de vivre?  

 

J’entrepris alors de lui raconter comment j’avais découvert “Notre Emblême”, le manga dont Maître Sora était l’auteur. Je lui parlai également de mon engoument pour le dessin style Manga, comment j’ai développé mon talent et comment j’ai eu l’idée de venir au Japon pour mon stage. Je lui racontai également qu’outre le dessin, j’avais également un grand intérêt pour la musique et combien j’adorais jouer du piano et de la guitare. Embarassé, il me confia qu’il n’avait aucun talent pour le dessin, ni même pour la musique... que son seul véritable talent était de se faire passer pour une fille...  

 

-J'ai ça dans le sang, dit-il d'un air résigné.  

 

Quand je lui demandai comment il en était venu à jouer un personnage de fille dans un film étudiant, il me raconta que tout celà était dû à un hasard, alors que Ejima le réprimandait parce qu’il buvait avec le petit doigt en l’air. Lee avait été témoin de la scène et il avait décidé de lui donner un petit rôle de figuration sous les traits d’une fille. Quand il avait vu de quoi il avait l’air sous les traits de Masami, Lee avait changé les plans originaux pour en faire l’actrice principale...  

Quand je lui demandai qui était Yoko, Masahiko sembla se rembrunir en me disant que Yoko était son ex-petite amie... Il ne voulut pas s'épancher sur les détails qui ont mené à leur séparation, mais il me dit qu’elle avait toujours éprouvé des difficultés à accepter le fait qu’il aie joué le rôle d’une fille à l’écran. Après une série de maladresses, elle avait trouvé le réconfort dans les bras de quelqu’un d’autre... Elle n’en avait jamais vraiment parlé, mais elle croyait que son oncle et sa tante avaient une mauvaise influence sur lui et qu’ils l’incitaient à se travestir.  

 

Je souris et je vidai mon verre d’un trait. Durant la demie-heure qui suivit, nous parlâmes de beaucoup de choses. Durant la conversation, nous allâmes nous asseoir sur le canapé du salon ou je pus enfin détendre mes jambes. Il me parla des événements qui l’avaient amené à venir vivre chez les Wakanaé, comment sa cousine Shion lui il avait fait découvrir que son oncle et sa tante avaient échangés leurs rôles, comment il avait d’abord pris la chose (très difficilement), puis comment il avait appris à les accepter comme ils étaient. Il m’expliqua qu’il avait beaucoup grandi depuis qu’il avait emménagé chez son oncle et sa tante, qu’il avait appris à être plus ouvert d’esprit... et surtout, qu’il avait trouvé une famille ou il n’était plus seul et ou il pouvait toujours compter sur les soutien des autres. Au cours de cette conversation, le sui confiai que j’étais attiré par les femmes dans le genre de sa tante Yukari, chose qu’il accueillit avec le sourire, en disant que cette dernière était déjà prise (pas de chance pour toi, me dit-il en riant) mais qu’il y avait quatre assistantes qui travaillaient avec son oncle, que trois d’entre elles étaient des travesties et que la quatrième était une transsexuelle, ce que je savais déjà parce que Maître Sora m’en avait parlé lors de notre échange téléphonique.  

 

Nous fûmes interrompus par le bruit de la porte d’entrée qu’on claqua sans ménagement et nous entendîmes le bruit d’un sac à dos qu’on jetait par terre avec force. La voix d’une jeune fille, apparament de très mauvaise humeur, se fit alors entendre:  

 

-J’en ai assez de ce vieil imbécile! Pas étonnant qu’on le surnomme le Général! C’est pas un restaurant qu’il dirige, c’est un damné camps de concentration!  

 

Je ne pus réprimer un sourire en entendant cette remarque. Une très belle adolescente fit alors son apparition devant la porte du salon. De tout évidence, les vêtements qu’elle portait constituaient son uniforme de travail: chemise rouge, pantalon noir, tablier blanc et casquette blanche (qu’elle tenait dans sa main). Ses longs cheveux bruns étaient détachés et tombaient en cascades dans son dos. Elle avait l’air de quelqu’un on avait franchement poussé à bout et lorsqu’elle entra dans la pièce, elle salua Masahiko. De toute évidence, elle ne m’avait pas remarqué, trop occupée qu’elle était de pester contre son patron. Pendant cinq bonnes minutes, elle expliqua à son cousin comment “Le Général” jugeait qu’elle n’était pas assez rapide au travail, qu’elle n’était pas assez souriante avec les clients, qu’elle pourrait donner le meilleur d’elle-même...  

 

-Shion, dit Masahiko lorsqu’il put enfin en placer une, nous ne sommes pas seuls!  

-Quoi, de quoi tu parles?, répliqua Shion d’un ton excèdé.  

 

Masahiko me désigna du pouce et la jeune fille se tourna vers moi. Lorsqu’elle me vit, elle eut un sursaut et, l’air partagée entre la surprise et l’effroi, elle me dévisagea de la tête aux pieds, muette de stupéfaction à l’idée qu’elle aie pu me manquer... Un petit sourire amusé sur les lèvres, Masahiko dit:  

 

-Patrick, je te présente Shion Wakanaé, ma chère et tendre cousine. Shion, je te présente Patrick Decker, notre nouveau pentionnaire. 

 


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