Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Deathscythe

Status: In corso

Serie: Family Compo

 

Total: 10 capitoli

Pubblicato: 09-09-09

Ultimo aggiornamento: 15-07-10

 

Commenti: 7 reviews

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General

 

Riassunto: Un stagiaire Canadien a l'insigne honneur de partager une année dans la vie de la famille Wakanaé et de leur eutourage...

 

Disclaimer: Les personnages de "FAMILY COMPO" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

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   Fanfiction :: FAMILY COMPO: LE STAGIAIRE

 

Capitolo 4 :: Et Cupidon fit mouche!

Pubblicato: 17-09-09 - Ultimo aggiornamento: 17-09-09

Commenti: Patrick rencontre finalement les charmantes assistantes de Maître Sora... et sera particulièrement envoûté par l'une d'entre elles... mais est-ce que ce sera réciproque?

 


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En dépit des paroles réconfortantes prononcées par Sora, je ne pouvais m’empêcher de ressentir une certaine appréhension à l’idée de rencontrer ses assistantes, même si cette rencontre promettait d’être des plus intéressantes. Au fait, pourquoi étais-je si nerveux de les rencontrer? Comme Maître Sora me l’avait assuré, ces personnes-là avaient l’habitude d’être jugées à cause de ce qu’elles étaient, alors je n’avais aucune crainte à avoir! J’aurais toutefois aimé savoir de quoi elles avaient l’air, pour que je ne fusse pas surpris si jamais certaines d’entre elles avaient une apparence plutôt masculine!  

 

Sora me conduisit jusqu’au bout du couloir et il ouvrit la porte devant nous. Il m’expliqua que l’endroit ou nous nous trouvions servait de mini-vestibule; sur notre gauche, il y avait une porte qui s’ouvrait sur une petite salle de bain, alors que la porte sur notre droite donnait accès au studio de dessin. Comme le reste de la maison, la petite pièce ou nous nous trouvions était immaculée, peinte en blanc et le plancher était recouvert d’une moquette noire.  

 

Comme je faisais mine de retirer l’élastique qui tenait mes cheveux attachés, Maître Sora m’adressa un regard de reproche et me demanda, une main sur la poignée de la porte du studio:  

 

-Je peux savoir ce que tu fabriques?  

-Euh... J’allais...  

-Cacher ton visage?, dit-il d’un ton de reproche. Patrick, ici, tu n’as pas à avoir honte de ce que tu as l’air! C’est aux autres d’apprendre à voir au-delà de tes marques! Tout ce que tu as à faire, c’est de te montrer tel que tu es!  

 

Je sentis une chaleur envahir mon visage: à coup sûr je devais avoir le visage en feu. Je reserrai l’élastique de mes cheveux et me forçai à sourire. Sora posa une main sur mon épaule et me sourit d’un air encourageant. Là-dessus, il tourna la poignée et ouvrit la porte. Nous pénétrâmes à l’intérieur d’une grande pièce carrée brillament éclairée. Le bureau de Maître Sora se trouvait à notre gauche, devant une grande porte patio décorée de rideaux blancs. Au centre de la pièce, quatre pupitres avaient été collés les uns contre les autres, formant une vaste table carrée, et sur notre droite, une échelle menait à la salle de documentation. Derrière les pupitres des assistantes, il y avait une porte fermée; Maître Sora m’expliqua que c’était la chambre à coucher des assistantes ou elles devaient être en train de se préparer pour leur célébration. Derrière l’échelle qui menait à la salle de documentation, il y avait un placard dont la porte était ouverte et à l’intérieur duquel nous provenait des bruits étouffés, comme si quelqu’un était en train de fouiller dans des boîtes.  

 

-Hé, oh! Il y a quelqu’un?, lança Maître Sora vers le placard.  

-Il y a moi!  

 

Le personne qui venait de répondre avait une voix enjouée, mais vraiment étrange: on y sentait une certaine féminité, mais elle faussait (comme si Luciano Pavarotti avait essayé d’imiter Lara Fabian) et on pouvait facilement deviner que la personne à qui cette voix appartenait n’était pas très féminine...  

 

-Kazuko, tu peux venir ici une minute, j’aimerais te présenter quelqu’un!  

-J’arrive!, répondit joyeusement Kazuko en sortant du placard.  

 

J’eus malgré moi un sursaut lorsque je la vis: Kazuko devait faire dans les deux mètres, sans exagérer. La musculature de son corps et les traits carrés de son visage ne laissaient aucun doute sur son véritable sexe et que d’adopter une attitude féminine devait être un effort de tous les instants! Elle portait une courte perruque noire et était vêtue d’une robe rouge, courte et sans manches qui découvrait des épaules larges et des bras musclés. Elle affichait un large sourire et venait vers nous d’un pas lent.  

 

-Bon après-midi, patron!, dit-elle. Qui est donc ce jeune homme?  

-Kazu, laisse-moi te présenter Patrick Decker. C’est le stagiaire que j’ai accepté de prendre pour un an. Patrick, voici Kazuko Niigata, l’une de mes charmante assistantes.  

-Enchantée de te rencontrer, Patrick!, répondit Kazuko en me serra la main chaleureusement.  

 

Je pris le temps de regarder ses mains, justement. La mienne semblait disparaître complètement dans les siennes. On aurait été tentés de croire que de si grosses mains pouvaient assommer un taureau ou étouffer un boeuf, mais la poignée de main qu’elle me donna fut empreinte de douceur et de délicatesse, tout à l’opposé de son apparence.  

 

-Enchanté, répondis-je, un peu gêné. J’espère que nous allons bien nous entendre.  

-Tu verras qu’ici, tout le monde aime tout le monde, répondit Kazuko dans un ricannement.  

-Parlant de tout le monde, dit Sora, ou sont les autres?  

-Elles n’ont pas encore fini de se préparer, Patron.  

-Ahh ces femmes!, répondit Maître Sora dans un soupir. Il faut toujours qu’elles compétitionnent pour être la plus jolie!  

 

Je ne pus réprimer un ricannement quand j’entendis quelqu’un répliquer, derrière la porte:  

 

-Nous ne nous faisons pas la compétition, patron! Nous voulons seulement vous faire honneur!  

 

Cette voix était plus féminine que celle de Kazuko, mais on y devinait quelques accents de masculinité. Quelques secondes plus tard, deux femmes sortirent de la chambre des assistantes. La première que Sora me présenta était plus petite que Kazuko, mais tout de même masculine dans les traits de son visage et de par son physique. Elle portait un jean bleu très serré et un bustier noir qui ne laissait pas grand place à l’imagination quand à la taille de sa poitrine...  

 

-Patrick, voici Susumu Yokota. Susumu, je te présente Patrick Decker, notre stagiaire.  

-Enchantée, Patrick, répondit cette dernière avec un grand sourire, m’embrassant sur la joue droite.  

-Très heureux de te rencontrer également... Pardonne-moi ma curiosité, mais tu ne serais pas celle qui est parti aux États-Unis pendant un an pour y subir une opération de changement de sexe?  

-Exactement!, répondit Susumu avec enthousiasme. Je suis une femme de la tête aux pieds!  

-Je te félicite d’avoir eu le courage d’entreprendre un tel changement!, dis-je.  

-Merci, répondit-elle d’un air timide, mais c’est quelque chose que je devais faire, sinon je devenais complètement marteau!  

 

Maître Sora désigna la seconde femme. Cette dernière était tout à l’opposé de Kazuko et de Susumu: alors que ces dernières étaient encore masculines en dépit des efforts qu’elles avaient faits pour parraître plus féminines, celle-ci était, à l’exemple de Yukari, la féminité incarnée. Ses cheveux bruns-clairs tombaient derrière son dos et sur ses épaules et ses petits yeux noirs étaient pétillants d’espièglerie. Elle portait une longue robe bleu-ciel à manches longues et ses petites lèvres rouges s’étirèrent en un sourire accueillant lorsqu’elle me fit la collade et qu’elle m’embrassa à son tour.  

 

-Je m’appelle Hiromi Nakamura et je suis très heureuse de faire ta connaissance, dit-elle d’une voix douce, à peine masculine.  

-Très heureux également, répondis-je, un grand sourire aux lèvres.  

-Tu verras qu’on s’amuse ferme ici, même quand on travail aussi durement qu’on vient de le faire!, dit-elle d’un air moqueur.  

-Hiromi, ou est Makoto?, demanda Maître Sora. On part dans une demie-heure.  

-Elle arrive dans un instant, elle finit de faire sa manucure, répondit Susumu en s’asseyant à son pupitre.  

 

J’en profitai pour regarder autour de moi afin de détailler un peu plus les murs qui m’entouraient. Décidement, Maître Sora aimait la couleur blanche! Les murs étaient immaculés et décorés des couvertures grand format des publications de “Notre Emblême”. Pendant que Kazuko étaient retournée fouiller dans le placard, Sora et Susumu discutaient de l’endroit ou nous allions nous rendre pour leur petite célébration et Hiromi regardait dehors d’un air rêveur. La porte de la chambre des assistantes s’ouvrir et j’entendis à cet instant la plus harmonieuse et la plus belle des voix qu’il me fut donné d’entendre:  

 

-Me voilà! Me voilà! Je suis prête à faire la fête!  

 

Je me retournai et en l’apercevant, ce fut comme si je venais de recevoir un coup de poing sur la gueule. Devant moi se tenait la plus belle femme qu’il m’eut été de voir de toute ma vie. Toute petite, toute menue, elle portait un débardeur blanc sous un chemisier rose sans manches noué au-dessus de sa taille, d’un jean noir moulant et chaussée d’escarpins rouges. Ses cheveux noirs étaient mi-longs et elle portait une paire de lunettes à montures rouges carrées. Tout autour de moi cessa soudain d’exister: je ne voyais plus qu’elle. Il me sembla que si je la quittais des yeux, ne serait-ce qu’un seul instant, elle disparaîtrait pour toujours et je me refusai de vivre pareil drame. Incapable de dire quoi que ce soit, la bouche entrouverte, je ne pus détacher mes yeux de cette jeune femme à cause de qui mon coeur s’était mis à courir un sprint.  

 

Elle s’était figée devant moi, elle-même incapable de bouger ou de dire quoi que ce soit, alors qu’elle était en train d’attacher l’une de ses boucles d’oreilles. Évidemment mon apparence la troublait. Ça ne pouvait être que ça et rien d’autre. Jamais un tel ange de beauté, de délicatesse et de raffinement ne pouvait ressentir à mon égard autre chose que dégoût répulsion!  

 

-Patrick, voici Makoto Yamazaki, entendis-je à peine dire Maître Sora, d’une voix lointaine.  

 

Pas de réaction, ni de moi, ni de la belle jeune fille. Maître Sora apparut devant moi, l’air amusé, et il fit claquer des doigts devant mes yeux en disant:  

 

-Ça va? Quelque chose cloche?  

-Hein?, répondis-je d’une voix trainante qui était à des kilomètres de la mienne.  

 

Comment avoir l’air d’un parfait imbécile? Faites comme moi: ayez l’air hébèté et répondez aux questions qu’on vous pose d’un air stupide... Vous verrez, ça marche, si vous voulez avoir l’air d’un crétin anobli!  

Maître Sora sourit et dit d’un air plus insistant:  

 

-Je t’ai demandé si ça allait?  

-Ezzzee... Oui?, répondis-je.  

 

Quelque part, j’entendis quelqu’un pouffer de rire, ce qui me secoua un peu et me sortit de ma torpeur. Je vis Susumu et Hiromi qui cachaient leur fou-rire derrière leurs mains, s’efforçant de regarder ailleurs. Kazuko avait cessé de fouiller dans le placard et me regardait d’un air interrogateur.  

Je regardai à nouveau Maître Sora et je bredouillai:  

 

-Ç-ça v-va, juste un peu de f-fatigue, j-je pense...  

 

Je reportai mon regard vers la jeune fille qui n’avait cessé de me regarder et Maître Sora dit, en se râclant la gorge:  

 

-Patrick, voici Makoto Yamazaki. Makoto, je te présente Patrick Decker, le stagiaire qui passera une année en notre compagnie...  

 

Makoto... Il me sembla alors qu’aucun autre nom ne pouvait être aussi beau que celui-ci; qu’il fusse masculin ou féminin ne m’était d’aucune importance. Je retrouvai par miracle l’usage de mes jambes et prenant solidement appui sur ma canne, je m’avançai lentement vers Makoto qui ne me quittait pas des yeux. Décidément, ces yeux noirs étaient plus envoûtants que le pendule d’un hypnotiseur. D’un geste hésitant, elle me tendit la main et je la pris dans la mienne. Plutôt que de me contenter de la serrer, je me penchai en avant et je lui fis un baise-main. Quelle douceur! Était-ce vraiment la main d’un homme que je venais d’embrasser?? Quelle importance?  

 

-J-je s-suis enchanté d-de te rencontrer..., dis-je en bégayant lamentablement.  

-Je suis très heureuse de te rencontrer aussi, Patrick, répondit-elle de sa voix douce. J’espère que tu te plairas en notre compagnie...  

 

Les battements de mon coeur redoublèrent d’intensité lorsqu’elle m’adressa le plus beau et le plus angélique des sourires et je sentis mes genoux défaillir. Prononcé par elle, mon nom n’était plus aussi commun tout d’un coup. Je m’appuyai plus solidement sur ma canne et Maître Sora tira une chaise afin que je m’y assoie. Makoto et moi continuions de nous contempler mutuellement, tandis que les autres nous regardaient d’un air amusé. Je tenais toujours dans la mienne la main de Makoto (il me semblait impensable que je la lui rendre!) et elle continuait de me sourire. Maître Sora me donna une solide tape dans le dos et il dit:  

 

-Bon je vois que le courant passe avec mes assistantes, et spécialement avec celle dont tu tiens toujours la main, mais nous, on a quelque chose à célébrer et le reste de la famille va se joindre à nous... À moins que tu ne veuilles rester ici, auquel cas tu devras rendre à Makoto sa main, ma femme est prête à te tenir compagnie...  

 

Comme si elle était devenue subitement brûlante, je lâchai la main de Makoto et dit:  

 

-Non, je veux vous accompagner, mais d’abord, si vous me le permettez, j’aimerais bien aller à la salle de bain...  

-Tu connais le chemin, dit Maître Sora avec un sourire entendu.  

-Merci, dis-je en me relevant avec peine.  

 

Mes satanés genoux étaient flageollants et mes bras étaient aussi lourds que du plomb. Je m’efforçai cependant de marcher d’un pas normal vers la porte et Makoto se précipita au-devant de moi pour m’ouvrir. Nous échangeâmes à nouveau un regard bref, accompagné d’un sourire (craquant venant d’elle, sans doûte crispé venant de moi) et je sortis. Je me précipitai à l’intérieur de la salle de bain et m’y enfermai.  

Je laissai tomber ma canne sur le linoléum et je m’accrochai aux rebords de l’évier. Levant la tête, je vis mon reflet dans le miroir: j’avais une mine horrible. Mon teint avait blêmi et faisait resortir avec plus d’intensité le rose de ma cicatrice. Deux demi-lunes violacées se dessinaient sous mes yeux injectés de sang et de la sueur perlait sur mon front. Mes lèvres, comme mes mains, tremblaient.  

J’ouvris le robinet d’eau froide et m’en aspergeai le visage à plusieurs reprises. Le contact de l’eau me calma un peu. Pourquoi me sentais-je comme ça?? Pourquoi tombais-je en déconfiture de la sorte?  

Une petit voix narquoise me répondit, des tréfonds de ma tête:  

 

-Parce que t’es amoureux, espèce d’imbécile!!!!  

 

Je pris une profonde inspiration et j’appuyai mon front sur le rebord de l’évier. Amoureux? Moi? Jamais je n’avais ressenti quelque chose de semblable auparavant. Certes j’avais vécu quelques amourettes à l’école, mais jamais je n’avais éprouvés de tels sentiments pour quelqu’un! C’est dans des moments pareils qu’on aimerait bien avoir un guide décrivant les étapes pour se calmer les nerfs afin d’éviter d’avoir l’air d’un parfait crétin! J’aspergeai à nouveau mon visage d’eau glacée et je fermai le robinet. J’épongeai mon visage à l’aide d’une serviette et au moment ou je me penchai pour reprendre ma canne, quelqu’un ouvrit la porte sans même prendre la peine de cogner auparavant. Je la reçus en pleine tête et la force du coup m’envoya promener sur le dos.  

 

-Aïe!! Bordel de merde!, maugréai-je en m’asseyant, massant mon front endolori.  

 

Voilà tout ce dont j’avais besoin: une belle bosse! J’entendis quelqu’un éclater de rire et, levant les yeux, je vis Shion qui, pliée en deux, me regardait, incapable de se contrôler. J’entrepris de me relever avec beaucoup de difficulté et, riant toujours, elle me tendit une main pour m’aider à me remettre debout.  

 

-Je... Je m’excuse!, parvint-elle à dire entre deux fou rire, s’appuyant contre le bord de la porte, c’est mon père qui m’envoie: on est prêt à partir et on n’attend plus que toi!  

-J’arrive, maugréai-je, frottant toujours mon front, les dents serrées.  

 

Je sentais déjà la bosse qui poussait et Shion, vêtue d’un tee-shirt blanc et d’une jupe mauve, tentait de réprimer son fou rire, sans grand résultats... Elle m’accompagna au premier étage, étouffant ses rires dans sa main, et je vis que Yukari nous attendait devant la porte. En nous voyant, Shion qui riait et moi qui massait mon front, elle dit d’un air vaguement amusée:  

 

-Qu’est-ce qui s’est passé?  

 

Shion eut un geste de la main qui signifiait “ne me pose pas de question” et elle se précipita dehors en laissant libre cours à ses ricannements. Se tournant vers moi, Yukari répéta, d’un air intriguée:  

 

-Qu’est-ce qui s’est passé?  

-Shion a cru bon de me faire pousser une prune sur front...  

 

D’un geste délicat, Yukari écarta ma main et ses yeux s’écarquillèrent de stupeur en voyant la bosse.  

 

-Comment c’est arrivé?, demanda-t-elle, légèrement amusée.  

-Seulement petit un accident. J’avais laissé tomber ma canne, je me suis penché pour la ramasser et Shion a ouvert la porte. J’étais juste trop près, voilà tout. On y va?  

-Tu es certain que tu ne veux pas rester ici pour te reposer?, me demanda-t-elle. Tu as un mine de déterré...  

-Non, ça va! Allons-y! Faut pas faire attendre les autres!, dis-je en m’efforçant d’être enthousiaste.  

 

Comme pour faire écho à ce que je venais de dire, j’entendis un coup de klaxon. Nous sortîmes à l’extérieur et je vis Sora qui nous attendait à côté d’une fourgonnette-taxi, ainsi que ses assistantes. Bien que plus spacieuse, une fourgonnette comportait huits places... et nous étions neuf, plus le chauffeur qui pianottait d’impatience sur son volant... Donc sept places disponibles pour neuf personnes... Comment résoudre ce dilemme?  

 

-J’ai appelé ce taxi parce qu’il était impensable que nous prenions ma voiture, dit Sora en souriant.  

-Mais va-t-on avoir assez de place, chéri?, demanda Yukari alors que nous nous approchions de la fourgonnette.  

-Biensûr, on n’aura qu’à se tasser un peu, répliqua son mari sans se départir de son sourire.  

 

Shion et Masahiko s’étaient déjà assis sur la dernière banquette, aux côtés de Susumu. En me voyant, Shion se remit à ricanner et Masahiko lui donna un coup de coude en lui disant de se taire.  

Tandis que Sora allait s’asseoir à l’avant, Kazuko monta à son tour, suivie de Hiromi qui s’installa sur ses genoux, passant un bras autour de son cou. Makoto était adossée contre la fourgonnette et regardait le bout de ses escarpins. De temps à autres, pendant tout ce temps-là, elle m’avait décoché un ou deux regards brefs, discrets et timides, avant de retourner à la contemplation de ses escarpins.  

 

-Montez, Yukari-san, dit-elle avec politesse. Je prendrai la dernière place...  

 

La dernière place, avait-elle dit??? Je me rendis compte qu’elle parlait de moi et soudain, une vague de sueur froide descendit le long de mon échine. Pendant que Yukari prenait place sur la banquette, Makoto, sans oser me regarder dans les yeux, me demanda:  

 

-J’espère que tu ne vois aucun inconvénient à ce que je m’assieds sur tes genoux, à moins que ça ne te cause un problême?  

-N... Non aucun problême, dis-je en tendant la canne à Yukari qui la posa sur ses genoux.  

 

Je m’accrochai aux rebords de la portière et je me donnai un élan afin d’y grimper. Je poussai un soupir en m’asseyant et Makoto vint s’asseoir sur mes cuisses. Elle referma la portière et passa un bras autour de mon cou, les pommettes roses. Hésitant, j’enlaçai sa taille, un sourire gêné sur les lèvres, et Sora dit:  

 

-Chauffeur, veuillez nous conduire au Bistro “Le Piano-Bar”, s’il-vous-plaît.  

 

Au moment ou la fourgonnette se mit en route, je sentis mon coeur me refaire le coup du marathon dans ma poitrine. Makoto était lègère comme une plume et elle se blottissait contre moi sans retenue, sans toutefois oser me regarder. Elle s’était ramassée sur elle-même, sa tête appuyée contre mon épaule et je sentais son souffle court dans le creux de mon cou. La chaleur de son corps, mêlée au doux parfum de rose qu’elle dégageait, avaient quelque chose de réconfortants. Je fermai les yeux pour essayer de me calmer... Peine perdue. Mon coeur battait la chamade et semblait être décidé à défoncer ma poitrine. Derrière moi, j’entendais Shion pouffer de rire et Masahiko me dit, ricanneur:  

 

-Alors, tu as fais connaissance avec la porte de la salle de bain du deuxième?  

-Ouais, m’efforçai-je de dire sur un ton badin. Je crois qu’elle et moi deviendrons intimes sous peu... On a eu un contact assez significatif, si je puis te dire... Grâce à Shion qui a très bien su jouer les entre-metteuses!  

 

Makoto regarda la bosse sur mon front et elle dit, amusée:  

 

-Tu voulais garder un souvenir fracassant de ta premier journée avec nous, Patrick?  

-C’est en quelque sorte ce qui s’est passé, dis-je avec un sourire forcé.  

 

À nouveau, elle m’adressa un sourire craquant et le sentiment que j’en ressentis fut comparable à une chute vertigineuse et sans fin. Ironiquement, ça avait quelque chose d’euphorisant, moi qui avait toujours eu peur des hauteurs! Assise sur mes genoux, elle était devenue le centre de toute mon attention, le centre de mon Univers. Le monde cessa d’exister; ce néant nous enveloppant dans un cocon de solitude silencieuse, ou ceux qui nous accompagnaient à ce moment-là n’étaient que de vagues ombres inconnues.  

 

Combien de temps dura le trajet? Je l’ignore.  

Quelqu’un nous parla-t-il? Probablement...  

Une chose seulement était certaine: nos regards ne se quittèrent pas une seule minute tout le temps que nous passâmes dans la fourgonnette... Je le sentais...  

 

J’étais amoureux.... 

 


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