Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: Deathscythe

Status: In corso

Serie: Family Compo

 

Total: 10 capitoli

Pubblicato: 09-09-09

Ultimo aggiornamento: 15-07-10

 

Commenti: 7 reviews

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General

 

Riassunto: Un stagiaire Canadien a l'insigne honneur de partager une année dans la vie de la famille Wakanaé et de leur eutourage...

 

Disclaimer: Les personnages de "FAMILY COMPO" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: FAMILY COMPO: LE STAGIAIRE

 

Capitolo 7 :: À coeurs ouverts

Pubblicato: 26-11-09 - Ultimo aggiornamento: 26-11-09

Commenti: On apprend à connaitre dans ce chapitre un côté un peu plus émotif en ce qui a traît aux personnages principaux... avec quelques interrogations.

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10


 

Ce furent les chauds rayons du soleil qui me réveillèrent le lendemain matin. Ma fenêtre possèdant pas de rideaux, le soleil brillait joyeusement sur mon visage, m’ordonnant de me réveiller et de sauter hors du lit. Je me retournai sur le ventre, enfouissant mon visage dans mon oreiller, tentant de me replonger dans la noirceur, mais le mal était fait: j’étais réveillé et il n’était plus question pour moi de faire la grasse matinée. De mauvaise grâce, je m’assis dans mon lit et je regardai autour de moi. La grande chambre à coucher qu’on me prêtait était baignée d’une chaude lumière et une brise tiède s’y engouffrait par la fenêtre ouverte à la tête de mon lit. J’avais passé une nuit sans rêve, dont le sommeil réparateur m’avait fait le plus grand bien.  

Je me frottai les yeux et m’étirai de tout mon long avant de me laisser retomber sur le dos, les yeux fixés sur le plafond de ma chambre, un petit sourire aux lèvres. Je me surpris à penser que j’allais vivre dans cette belle famille pour une année entière, à tenter de faire honneur à mes engagements envers Maître Sora... en plus d’essayer de composer avec le fait que j’aimais une personne qui ne m’aimait pas de la même façon en retour.  

 

Un grand éclat de rire à l’extérieur me poussa à regarder par la fenêtre. J’aperçus Masahiko qui s’éloignait de la maison, les deux mains dans les poches de son jean, la tête basse, un sac à dos accroché à son épaule. Il marchait d’un pas raide en donnant de grands coups de pieds rageurs dans les caillous qu’il trouvait sur son chemin. J’entendis Shion s’exclamer, depuis le porche:  

 

-Hé!! Attends! Tu es certain de n’avoir pas oublié d’apporter ta robe noire? Tu sais, celle qui rend Tatsumi complètement fou!  

 

Je réprimai un fou rire et j’eus tout juste le temps de voir Masahiko adresser à sa cousine un geste pas très poli de la main... Je sortis hors du lit et je fouillai dans ma valise afin de trouver des vêtements propres. Je pris un tee-shirt noir et un jean bleu que je revêtis et je me saisis de ma canne. Ma satanée jambe avait repris un peu de force, mais pas suffisament pour que je puisse m’appuyer dessus en tout sécurité. Je me rendis à la salle de bain de l’étage et je me regardai dans le miroir. J’avais une mine affreuse, avec mes cheveux en bataille, mon menton mal rasé et mes yeux encore bouffis de sommeil. Je m’aspergeai le visage d’eau froide, puis je peignai mes cheveux sans les attacher. Je voulais juste dissimuler mon visage un tout petit peu, question de cacher un peu mes “défauts”.  

 

Je sortis de la salle de bain et je descendis lentement l’escalier. À mesure que je m’approchais de la salle à manger, j’entendis des bribes d’une conversation entre Yukari-San et Makoto. Avant de me juger sur ce que je vais vous dire, comprenez-moi bien: je ne suis pas du genre à écouter aux portes, ni à espionner les autres, mais malgré moi , la curiosité l’emporta et, me faisant discret, j’écoutai ce qu’elles se disaient à voix basse, appuyé sur ma canne.  

 

-Depuis que je l’ai vu, disait Makoto, je n’arrête pas de penser à lui. Il s’est passé très peu de temps depuis qu’on s’est rencontré, mais il m’a charmée et attirée dès que mes yeux se sont posés sur lui...  

 

-Je te comprends, répondit Yukari d’une voix appaisante, mais pourquoi tu ne le lui dis pas? Je suis certaine qu’il serait plus qu’heureux si tu t’ouvrais à lui.  

 

Un petit silence ou je devinais une certaine hésitation, puis Makoto dit, un peu mal à l’aise:  

 

-Et s’il ne partage pas les mêmes sentiments à mon égard? Je ne pourrais supporter un autre rejet...  

-Qu’est-ce qui te fait penser qu’il te rejettera?  

-Parce que ce serait trop beau s’il acceptait que l’on se fréquente... Répondit Makoto dans un soupir.  

 

Je serrai les mâchoires et mes mains se crispèrent sur le pommeau de ma canne. Je n’eus aucune difficulté à me représenter ce beau prince charmant qui avait séduit Makoto: un grand homme bien bâti, aux traits parfaits, au visage et au corps sans marques de mutilation... Un homme capable de marcher sans l’aide d’une canne, sans avoir besoin de cacher son visage derrière un rideau de cheveux... Je pris une grande inspiration afin de calmer la course folle de mon coeur et je continuai d’écouter parce que soudainement, je voulais avoir mal, je voulais souffrir: de cette façon, mes illusions d’une romance avec cette belle assistante seraient freinées au plus vite.  

 

-Makoto, poursuivit Yukari sur un ton toujours appaisant, si tu ne t’ouvre pas à lui, tu pourrais le regretter amèrement toute ta vie. Tu pourrais même être très étonnée de sa réponse.  

-Mais j’ai vraiment peur qu’il me rejette! Les hommes qui aiment les femmes comme nous sont tellement difficiles à trouver... Vous et Maître Sora avez eu la chance de vous trouver et vous avez pu fonder une famille, mais le rôle d’une mère c’est un rôle que je ne pourrai jamais jouer parce que l’homme que je recherche n’est pas le même genre d’homme que votre mari...  

-Peu importe, répondit Yukari, la vie est trop longue quand on la vit seule. Le seul conseil que je puisse te donner, c’est de tenter ta chance avec lui. Si jamais il n’est pas intéressé, tu auras le mérite d’avoir essayé. Si par contre il s’avère qu’il est aussi épris de toi, alors tu auras la satisfaction d’avoir trouvé ton âme-soeur.  

 

Un autre silence, un autre coup de poignard au centre de mon coeur meurtri, puis d’une voix timide, Makoto dit:  

 

-La première fois que je l’ai vu, je n’ai su que dire ou que faire. Je le trouvais tellement beau, tellement séduisant... Il m’a envoûtée au premier coup d’oeil. Le monde a cessé d’exister. Il n’y avait que lui, il était devenu le centre de l’Univers autour duquel je gravitais.  

-C’est un peu comme ça que je me sentais quand j’ai rencontré Sora la première fois, répondit Yukari sur un ton ou l’on devinait le petit ricannement.  

-Cette nuit, j’ai eu beaucoup de difficulté à m’endormir parce que je ne faisais que penser à lui. Je ne voulais pas m’endormir parce que j’avais peur qu’à mon réveil je doive réaliser que j’avais rêvé...  

-Sora et moi étions incapables de cesser de nous regarder. Quand il est venu me parler, j’avais le coeur qui battait la chamade...  

-J’ai tellement peur d’avoir l’air ridicule si j’allais lui dévoiler mes sentiments pour lui!, répondit Makoto d’une voix étouffée.  

 

Sur un coup de tête, sans trop y réfléchir, j’entrai dans la salle à manger. Yukari était assise à côté de Makoto et lui entourait les épaules de son bras droit. Cette dernière avait enfoui son visage dans ses mains et en entendant le bruit de ma démarche claudiquante, elle se redressa. Il ne lui fallut qu’une fraction de seconde pour transformer sa surprise en un sourire qui parrut forcé, elle me salua, immitée par Yukari.  

 

-Tu es déjà réveillé?, me demanda cette dernière en se levant de sa chaise. Je pensais que tu dormirais plus longtemps que ça, il est à peine huit heures du matin!  

-Disons que le “bombardement” m’a réveillé... répondis-je en tentant de sourire.  

-Je ne comprends ce que tu veux dire..., demanda Yukari d’un air interrogateur.  

-Le bombardement de rayons de soleil, répondis-je en souriant. Je n’ai pas de rideaux dans mes fenêtres, quelque chose qu’il va falloir remédier au plus vite...  

 

Makoto baissa la tête d’un air gêné et elle me lança un regard bref et timide avant de se mettre à fixer ses mains en silence. La voilà qui recommençait son petit manège de timidité... Yukari s’approcha du frigo et elle me demanda:  

 

-Tu veux que je te prépare quelque chose?  

-Non merci, répliquai-je en fixant Makoto d’un regard scrutateur. Je ne mange jamais le matin, je n’ai pas faim.  

 

Un silence lourd que je trouvai oppressant s’installa dans la pièce et je ne trouvai rien à dire pour le rompre. Makoto et moi continuions d’échanger des brefs regards alors que Yukari s’affairait à remplir le lave-vaisselle.  

 

-Tu as bien dormi, au moins?, finit-elle par me demander.  

-Comme un loir, répondis-je en me tournant vers elle. Masahiko a joué le bon samaritain en m’aidant à gravir les dernières marches de l’escalier et en me soutenant pour m’aider à me rendre à ma chambre et Shion a même voulu me border... Bref, je suis traîté comme un roi ici!  

 

Yukari échappa un petit ricannement et elle dit:  

 

-Shion est tout un numéro quand elle a trop bu... On essaie de la surveiller et de la sermonner pour qu’elle se montre plus raisonnable, mais parfois, c’est peine perdue.  

-’Faut bien que jeunesse se passe, dis-je. J’ai déjà été jeune comme ça...  

-Tu n’es pas si vieux..., dit Yukari en riant.  

-Hé Ho! J’ai tout de même vingt-neuf ans!  

 

Autre silence durant lequel Makoto et moi échangeâmes un nouveau regard. Tantdis que je gardais un visage de marbre, m’éfforçant de rester inexpressif, elle m’adressa un timide sourire et elle esquissa un geste comme si elle voulait poser sa main sur la mienne, mais elle se ravisa lorsque Yukari revint s’asseoir avec nous.  

 

-Je voulais te féliciter une nouvelle fois pour le petit spectacle que tu nous as donné hier au Bistro, dit-elle comme si elle n’avait pas remarqué le geste de Makoto. Tu chantes très bien.  

-Merci encore, répondis-je avec un sourire forcé. Il faut dire que j’avais un excellent orchestre qui m’accompagnait.  

-Pour jouer, ils savaient jouer, dit Makoto dans un soupir, mais pour chanter, tu étais le meilleur.  

 

Je ne répondis pas. La jalousie pour ce prince charmant qui l’avait séduite me tuait: ce qui me torturait le plus, c’est que la veille, tout en elle, depuis sa façon de me regarder et de me parler, jusqu’à la façon qu’elle avait eu de s’accrocher à mon cou lorsque nous étions assis dans la wagonnette, semblait m’indiquer que j’avais une chance... Pourquoi avait-elle joué ce jeu alors, si c’était pour me jeter à la figure que je n’étais pas dans son coeur?  

 

Avec un mot d’excuse, je pris congé et je sortis à l’extérieur en prenant soin de mettre mes verres fumés. Je trouvai Shion et Sora qui se lançaient la balle, au fond de la cour arrière, à l’ombre de deux arbres. Je les observai quelques instants alors qu’ils échangeaient des blagues qui les faisaient bien rire, jusqu’à ce que Shion s’aperçoive de ma présence.  

Avec un petit sourire malicieux, elle me lança la balle en s’écriant:  

 

-Pense vite!  

 

D’un geste vif, je saisis la balle qui me pinça la paume de ma main et, un sourire narquois aux lèvres, je dis:  

 

-Tu ne pensais quand même pas que j’allais laisser passer ça?  

 

Sora me regarda, aussi impressionné que sa fille qui semblait prise au dépourvu et il dit, après avoir échappé un petit sifflement:  

 

-C’était tout un boulet que ma fille t’a lancé la et tu l’as attrappé à main nue?? Quel autre talent as-tu et qu’on ignore?  

-Avoir le coup de foudre pour les mauvaises personnes, répondis-je en m’approchant d’eux.  

-Hein?, demanda Shion en me regardant d’un air interrogateur.  

-Pense vite, répliquai-je.  

 

Sans autre avertissement, je laissai tomber ma canne et je lui lançai la balle de toutes mes forces. Entraîné par mon élan, je perdis l’équilibre et je tombai par terre, les deux mains sur le gazon chaud. Shion dût tendre le bras au-dessus d’elle pour l’attrapper de justesse parce que j’avais lancé un peu trop haut. Quand elle me vit par terre, elle fit un pas vers moi pour m’aider à me relever, mais je me redressai aussitôt, après m’être emparé de ma canne.  

 

-Il sait lancer, en tout cas!, dit Shion en regardant son père. Ouille ouille ouille! Ça pince!  

 

Elle avait enlevé son gant de base ball et elle secouait sa main. Sora échappa un petit ricannement et il dit:  

 

-Je vous laisse, je vais dans mon studio. J’ai encore quelques croquis à faire pour Mademoiselle Mori. À plus tard et toi Patrick, profite bien de ta semaine de congé parce que dans six jours, tu commences!  

-L’attente sera interminable, répondis en souriant.  

 

Sur ce, il entra à l’intérieur de la maison. Shion me m’invita à m’asseoir avec elle à l’ombre des arbres et je la suivis volontier. Me retrouver à l’extérieur me faisait le plus grand bien, d’autant plus que le terrain était complètement entouré d’une haute clôture qui préservait l’intimité familiale de la résidence. Avec un sourire, ramenant sa longue chevelure dans son dos, Shion me dit:  

 

-T’as tout les talents, toi!  

-Bof... répondis-je dans un haussement d’épaules. J’ai appris le piano quand j’allais à l’école, j’ai toujours été un sportif... avant cet accident, dois-je spécifier... et j’ai découvert le dessin lors de ma convalescence... Pour ce qui est du chant, j’ai fait la chorale à tous les ans à Noël dès l’âge de cinq ans jusqu’à mes dix-sept ans, c’est à dire jusqu’au jour ou j’ai réalisé que les cantiques n’étaient pas vraiment de mon genre...  

 

Ma remarque la fit rire, mais elle prit alors une expression gênée et elle dit:  

 

-Patrick, je tiens à m’excuser de mon comportement d’hier soir. Je ne sais pas ce qui m’a prise d’agir ainsi...  

-Bah! Tu voulais t’amuser, non? Il y avait toute une ambiance hier au Bistro, tu n’es pas la première qui vole quelques gorgées d’alcool dans le verre de son père...  

-Je ne parlais pas de ça... dit-elle, mal à l’aise.  

-Ah..., répondis-je en me souvenant de ce qui s’était passé la veille quand elle avait voulu me “border”....  

-Quand j’ai fait la bêtise de te déshabiller...  

 

J’eus un petit sourire et je lui dis:  

 

-Tu n’as pas à t’en faire, Shion. Tu ne m’as pas offencé.  

-N’empêche, je n’avais pas le droit de faire ça... J’étais ivre, mais ça n’excuse pas mon geste.  

-Shion, puisque je te dis que je ne t’en veux pas! Ce n’est pas grave. Il faut bien que je finisse par accepter que j’ai l’air de Mr Stitch...  

-Qui c'est celui-là?, me demanda-t-elle, intriguée.  

-C’est un personnage d’un film d’horreur, un véritable navet... Le titre anglais, c’est Mr Stitch... En français, ça s’appelle 88 visages. C’est un espèce de montre de Frankenstein constitué de quatre-vingt-huit personnes différentes... Trop long à expliquer.  

 

Après un bref silence, elle me demanda:  

 

-Qu’as-tu voulu dire tout à l’heure quand tu avais un talent pour avoir le coup de foudre pour les mauvaises personnes?  

 

J’hésitai un long moment avant de répondre. Je ne voulais pas resortir le discours du je-suis-trop-laid, mais tout s’y rapportait.  

 

-Parce que c’est vrai, répondis-je dans un haussement d’épaules. Il m’arrive de tomber amoureux d’une personne et cette personne ne partage pas les mêmes sentiments...  

-C’est arrivé souvent?  

-Beaucoup trop souvent à mon goût.  

-C’est arrivé récemment?  

-Tu es curieuse..., dis-je ne me forçant a sourire.  

-C’est ce qui est charmant chez moi!, répliqua-t-elle en ne faisant un clin d’oeil. Allez, dis-moi!  

 

Je soupirai, réalisant que je ne pourrais pas m’en sauver...  

 

-Eh oui... Ça m’est arrivé récemment.  

-Je le savais!, dit-elle, triomphante. Allez, c’est qui?  

-Tu es trop curieuse, Shion...  

-Non, allez dis-moi c’est qui??, dit-elle d’un ton insistant.  

-Je préfère taire son nom pour éviter de mettre cette personne dans l’embarras...  

-C’est quand même pas ma mère?, dit-elle, faussement indignée.  

-Non, Yukari-san est mariée et je ne veux pas faire affront à Maître Sora.  

-C’est moi?  

-Désolé, mauvaise réponse, répliquai-je en souriant.  

-Masahiko?, me demanda-t-elle d’un air malicieux.  

-NON!, m’empressai-je de répondre.  

-C’est Hiromi, alors?  

-C’est l’une des assistantes, mais je ne te le dirai pas.  

-Kazuko?, demanda-t-elle, incertaine. Elle est mariée, je te signale...  

-J’ai l’air de quelqu’un qui est attiré par un char d’assaut vêtu d’une robe?  

 

Shion pouffa de rire et, me scrutant du regard, elle finit par dire:  

 

-T’inquiète, je découvrirai bien qui c’est! Je te verrai bien avec Hiromi ou Makoto...  

 

Voyant que je ne disais toujours rien, les yeux fixés vers le ciel, elle appuya sa tête contre mon épaule et elle dit, d’un ton aguichant:  

 

-Si tu me le dis, je garderai le secret. Je pourrais peut-être t’aider, qui plus est!  

-Shion, je préfère ne rien dire... Cette personne semble être attirée par quelqu’un d’autre, de toute façon. Alors tu vois, je ne veux pas m’imposer dans la vie de qui que ce soit.  

-Tu es sérieux, ou c’est encore un stupide complexe à cause de ton apparence?  

-Un peu des deux...  

-Patrick, tu n’es pas laid!  

-Shion, tu es très gentille, mais sérieusement, si tu avais le choix entre un bel homme à la peau parfaite, au physique avantageux et à la démarche sûre, et quelqu’un comme moi, honnêtement, lequel choisirais-tu?  

 

Elle soupira et elle dit:  

 

-Tu penses que j’aurais honte si j’avais un petit ami comme toi?  

-Je ne parle pas de honte, mais disons que tu finirais par te lasser des regards...  

-Tu ne me connais pas encore... Moi je ne te vois pas comme un Mr Stitch, comme tu t’appelles, mais comme un survivant. Je serais fière si j’avais un survivant comme toi pour petit ami...  

 

Un survivant? Eh oui, j’ai survécu, mais à cette époque, j’aurais préféré être mort. Je n’en dit rien à Shion, de peur de devoir me faire sermonner à nouveau, et je me contentai de fixer le ciel d’un bleu clair.  

 

-Patrick?  

-Oui?  

-Pourquoi t’es aussi amer?  

-Je suis amer, moi?  

-Oui. Tu sais j’ai peut-être seulement dix-sept ans, mais disons que le mode de vie particulier que j’ai eu jusqu’à aujourd’hui m’a donné une maturité précosse qui m’a aidé à voir au-delà des apparences. Tu es gentil et attentionné avec les autres, tu sais divertir les gens autour de toi et je suis certain que cette année qu’on va passer en ta compagnie sera tout sauf ennuyeuse... Pourtant, tu sembles te détester, malgré tous tes talents. Tu es amer avec la vie... Envers toi...  

-Amer... Aigri... Choisis le terme que tu veux, c’est assuré qu’il me collera à la peau comme une sangsue. Si je n’avais pas été dans les parrages quand cette bombe a explosé...  

-Tu ne serais peut-être pas ici...  

-Masahiko me l’a déjà faite celle-là.  

-Peut-être devrais-tu commencer à y croire?  

-Peut-être...  

-Je ne te force pas à te confier à moi, mais si tu as envie de parler...  

-Je sais, je te remercie...  

 

Eh puis merde! Je poussai un long soupir, puis je décidai de tout lui dire.  

 

-Cette petite assistante m’est arrivée en pleine figure comme un coup de poing sur la gueule. Elle m’a ensorcellé et elle m’a volé mon coeur. Elle m’a semblé être attirée par moi, mais pauvre crétin que je suis! Je l’ai entendue parler avec ta mère ce matin dans la salle à manger... Elle parlait de ce bel homme qui l’a foudroyée de sa belle apparence... Je peux me l’imaginer, ce bellâtre: aucune cicatrices, la démarche sûre...  

-Peut-être que Makoto parlait de toi... Peut-être qu’elle ne les voit pas, tes cicatrices...  

-Peut-être... Hé! Comment t’as deviné que c’était d’elle que je parlais?  

-Il fallait être aveugle pour ne pas voir comment vous vous regardiez tout le temps hier... Je la connais depuis longtemps et je peux te dire que jamais je n’ai vu pareille expression sur son visage quand elle regardait quelqu’un.  

-La vie serait trop belle... Je n’oserais pas espèrer...  

-Justement, c’est peut-être pour ça que tu es aussi amer...  

-Tu ne sais pas ce que c’est que d’être aussi défiguré... J’ai été rejeté trop de fois pour m’accrocher à l’espoir que quelque part, il y aie une place pour moi dans le pays du bonheur...  

-C’est à toi de voir si tu veux vraiment une place dans ce “pays”...  

 

Sur ce, elle se leva et partit en direction de la maison. Tandis qu’elle s’éloignait, je me surpris à me demander si elle n’avait pas raison...  

 

Avais-je malgré moi tendance à m’apitoyer sur mon propre sort?  

 

 


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