Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autori: saintoise , laeti , KitHAWKE , grifter

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 4 capitoli

Pubblicato: 20-11-06

Ultimo aggiornamento: 20-11-06

 

Commenti: 31 reviews

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RomanceFantasy

 

Riassunto: Fic alternative se déroulant dans un pays imaginaire. Hideyuki est bien mort mais Ryo ne connait pas encore Kaori. Laissez vous bercer par ce magnifique conte de fées, écrit tout spécialement pour notre amie Sandrine, à l'occasion de son anniversaire.

 

Disclaimer: Les personnages de "Au pays des mille te une nuits" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojon sauf Sukebe et Shereika:) .

 

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   RRS :: Au pays des mille et une nuits

 

Capitolo 2 :: Suke arrive et tout dégénère

Autore: laeti

Pubblicato: 20-11-06 - Ultimo aggiornamento: 20-11-06

Commenti: Je suis une désespérée du net mais ça ne m'empêche pas de penser à toi. Et promis, quand je reviens, je fais un malheur. grosses bises. Laëti.

 


Capitolo: 1 2 3 4


 

Kaori aurait pu se croire en plein rêve si la sensation du vent et la fraîcheur de l’air ne lui avaient pas effleuré la peau, lui faisant prendre conscience de la légèreté de sa tenue pour cette escapade nocturne improvisée.  

Sa robe, faite de voiles arachnéens se superposant les eux aux autres, n’était qu’un faible rempart par cette nuit étoilée. Un frisson parcourut son corps, ce qui n’échappa pas au regard scrutateur du sultan. En effet, il ne la quittait pas des yeux tout en veillant à rester très discret. Il savait que si elle découvrait son intérêt plus que marqué pour sa personne, elle se braquerait et alors cette magnifique soirée ne serait plus qu’un lointain souvenir d’un bonheur qu’il aurait frôlé du bout des doigts.  

 

Cependant, il ne pouvait s’empêcher de l’épier du coin de l’œil et de se faire la réflexion que cette robe, qui laissait deviner ses courbes, était une tentation de tous les instants. Lorsqu’il la vit se frotter les bras énergiquement en espérant se réchauffer, il s’empressa de quitter sa lourde cape pour lui en recouvrir les épaules. Elle paraissait minuscule au milieu du riche et lourd vêtement. Seul son petit visage angélique apparaissait. Elle était tout simplement adorable. L’envie de la prendre dans ses bras pour la serrer de toutes ses forces le saisit de plein fouet. Que n’aurait-il pas donné pour pouvoir ne serait-ce qu’effleurer cette peau à l’apparence si douce et soyeuse ! Elle semblait si frêle que l’envie de la protéger envers et contre tout s’empara de lui.  

 

En effet, son grand vizir, Mick, lui avait rapporté l’incident avec Schéhéreika. Il connaissait les sentiments qui animaient le cœur de la jeune femme et s’en voulait de la faire souffrir mais il ne pouvait pas ignorer les sentiments que faisait naître en lui la beauté qui se trouvait à ses côtés. Cependant, il n’en oubliait pas les actes de son ancienne favorite. Il se devait de réagir fermement envers cette dernière afin d’étouffer tout autre acte inconsidéré avant qu’un malheur n’arrive. C’est dans ce but qu’il s’était résolu à la bannir du royaume et à la condamner à l’exil au lever du soleil.  

 

Repensant à la tentative désespérée de la jeune femme, il s’en voulut de ne pas avoir su prévoir ce genre d’incident. Il aurait dû penser que les femmes qui composaient son harem pourraient s’en prendre à Kaori, la jalousant pour sa préférence envers cette dernière et sa divine beauté. Il se fit la promesse que, désormais, il ne vivrait que pour la protéger et l’aimer, qu’elle le veuille ou non. Il était plus que jamais décidé à lui ravir son cœur.  

 

Le tapis voletait toujours dans les airs, laissant entendre un léger sifflement dans la sérénité de la nuit. Les deux voyageurs parlaient très peu, préférant profiter de la présence de l’autre et de la magie environnante.  

 

Après avoir survolés la somptueuse citée de Bagdad, riche de lumières vives et de couleurs éclatantes, ils arrivèrent bientôt en vue des remparts qui surplombaient le royaume. Les hauts murs de pierre qui s’élevaient dans les airs étaient bien plus qu’une barrière destinée à repousser les assauts d’éventuels ennemis. Ils marquaient une étrange séparation entre deux mondes bien distincts : d’un côté la civilisation avec la ville et ses rues animées de jour comme de nuit et de l’autre, la rudesse et la splendeur d’un monde fait d’étendues de sable et de roches aux formes hétéroclites.  

 

De temps à autres, ils croisaient le chemin de bédouins voyageant à dos de chameaux sur les tortueuses pistes de sable qui apparaissaient au milieu des dunes. Le spectacle, vu du ciel, était une pure féerie pour les yeux émerveillés de la jeune femme. A cet instant précis et malgré sa condition de recluse, un puissant sentiment de liberté s’empara d’elle.  

L’immensité des lieux et le calme apaisaient les bleus de son âme.  

Les récentes épreuves qu’elle venait de traverser, la mort de son frère, son enlèvement et sa vente au marché des esclaves lui parurent soudainement moins dramatiques. La présence du Sultan à ses côtés y était également pour beaucoup.  

 

Elle n’osait pas encore se l’avouer ouvertement mais elle devait reconnaître que cet homme l’intriguait. Elle ne comprenait pas pourquoi il ne tentait pas d’abuser d’elle comme la plupart des hommes qui l’avaient outrageusement déshabillée du regard lorsque son corps avait été exposé devant tous. Elle ne put s’empêcher de frissonner en repensant à leurs yeux emplis de luxure et d’envie. Un profond dégoût l’avait saisie alors qu’elle s’était imaginée la vie aux côtés de tels hommes. Bafouée dans sa condition de femme, elle ne serait devenue qu’une esclave devant répondre aux désirs charnels de ses maîtres.  

Et soudainement, il était apparu !  

 

Malgré sa beauté et sa prestance, elle n’avait vu en lui qu’un autre prédateur à la recherche d’une nouvelle proie. Et même encore, alors qu’ils partageaient ce tapis dans un monde enchanteur et qu’elle percevait les efforts qu’il faisait pour la rassurer, elle ne désirait, ni n’arrivait toujours pas lui accorder sa confiance. Comment le pourrait-elle ? Elle n’était pas naïve au point d’espérer qu’il l’ait sauvée d’un horrible destin par pure bonté d’âme.  

Lui aussi désirait son corps et la voulait dans sa couche. Elle le sentait mais étrangement, l’aversion qui l’habitait encore quelques heures auparavant à cette image s’estompait peu à peu devant son comportement. En effet, il n’avait pour l’instant esquissé aucun geste ni sorti une parole déplacés. Il se contentait de profiter de sa présence et de son visage émerveillé devant la beauté de son royaume et de sa contrée. Il semblait vouloir lui faire comprendre quelque chose mais elle n’arrivait pas à saisir ses intentions.  

 

Bientôt, les premiers rayons du soleil apparurent au loin et le tapis, de son propre chef, entama le retour au palais. Kaori savait d’ores et déjà que cette nuit resterait gravée dans son esprit mais ce dont elle n’avait pas conscience, c’était que son cœur avait également était touché. Mais cela, elle ne le saurait que bien plus tard.  

Ils pénétrèrent dans l’enceinte de la forteresse où était préservée l’intimité des femmes. Le tapis s’immobilisa devant les fenêtres de la chambre de la jeune femme et le Sultan prit soin de l’aider à en descendre. Pour ce faire, il lui saisit la main qu’il ne relâcha qu’au bout de quelques minutes. Ses yeux étaient plongés dans le regard d’ambre de Kaori et il n’arrivait pas à s’en détacher. Il n’avait aucune envie de la quitter. De son côté, la jeune femme était également prisonnière de ce regard si ténébreux posé sur elle. Elle se sentait happée par les émotions qu’elle pouvait y lire.  

 

Se reprenant bien vite, elle retira sa main et tourna le dos à son compagnon d’une nuit. Elle ne voulait surtout pas lui laisser croire qu’il avait une quelconque emprise sur elle. Cependant, elle devait reconnaître qu’en seulement quelques heures, elle avait découvert un homme totalement différent de ce qu’elle s’était imaginée. Elle l’avait cru froid, autoritaire et dépravé mais il n’en était rien. Mais il restait quand même celui qui s’était emparé de sa liberté en exigeant d’elle sa soumission ; et cela, elle ne pouvait le tolérer qu’il soit Sultan ou pas !  

 

Rentrant rapidement dans ses appartements, elle s’empressa de regagner son lit. Ne pensant même pas à se déshabiller, elle se jeta sur les draps de soie pour s’endormir dans un profond sommeil. Elle savait qu’elle ne craignait plus rien dans ces lieux et que les sbires du grand Ryô Saeba veilleraient à sa sécurité. Cette nuit-là, elle ne fit aucun des cauchemars qui hantaient ses nuits depuis la mort de son cher frère. Bien au contraire, elle ne rêva que de paysages grandioses et d’un homme dont le visage restait dans l’ombre. Elle se sentait entourée par une grande chaleur qui la préservait du monde extérieur.  

 

De son côté, notre Sultan s’éloigna de sa bien-aimée, le cœur léger, pour rejoindre son palais et ses obligations de chef du royaume. Il n’avait absolument pas le temps de se reposer. Il devait avant tout régler le problème Schéhéreika. Il entendait bien faire de son cas un exemple pour toutes celles qui souhaiteraient tenter d’évincer sa princesse.  

 

Convoquant son vieil ami et grand vizir Mick, il lui ordonna d’aller chercher la jeune femme afin qu’il puisse lui faire connaître les sanctions qui découlaient de son acte. L’homme revêtu de ses habits d’apparat, pénétra dans le harem et alla s’enquérir de la criminelle. Il dépassa l’entrée du bâtiment où était préservée l’intimité des favorites du Sultan et apostropha l’eunuque qui en montait la garde.  

 

- Je viens chercher Schéhéreika ! Dépêche-toi de me l’amener au plus vite. Le Sultan la réclame.  

 

L’homme s’éloigna bien rapidement pour effectuer sa tâche mais il revint bien vite avec un air des plus paniqués sur le visage. Mick comprit instantanément que ce dernier s’apprêtait à lui dire quelque chose qui n’allait sûrement pas lui plaire. Il entrevoyait déjà un prochain désastre.  

 

- Maître ! La femme que vous m’avez envoyé quérir n’est plus dans sa chambre. Mêmes ses affaires ont disparu.  

 

- Penses-tu qu’elle soit partie durant la nuit ?  

 

L’homme ne savait pas quoi répondre. S’il confirmait l’hypothèse qu’elle ait quitté la forteresse alors qu’il était censé surveiller les allées et venues, il passerait pour un incapable et serait certainement puni pour son incompétence. Cependant, il ne voyait pas comment expliquer cette soudaine disparition. Prenant son courage à deux mains, il choisit d’avouer ses erreurs et d’en payer le prix.  

 

- Oui, elle a dû abandonner le palais alors que je faisais ma ronde dans la cour. J’imagine qu’elle a profité de mon éloignement pour passer la porte de la forteresse sans se faire remarquer. Veuillez accepter mes excuses pour mon incompétence.  

 

Sur ces dernières paroles, il s’agenouilla aux pieds du grand vizir en attendant la sanction.  

 

- Relève-toi ! Tu ne peux être retenu comme unique responsable de la perfidie de cette femme. Si elle a souhaité partir, et bien tant mieux, nous serons enfin débarrassés d’elle. Maintenant, il nous faut prévenir le sultan et dépêcher des hommes pour partir à sa recherche.  

 

Sur ce, Mick tourna les talons pour rejoindre le palais où l’attendait le Sultan. C’est d’un pas décidé qu’il entra dans les appartements personnels de Ryô. Leur longue amitié lui permettait de ne pas avoir à s’embarrasser des convenances comme tant d’autres et c’est avec une mine d’idiot fini qu’il s’adressa à son vieil ami.  

 

- Tu ne vas pas me croire mais il semblerait que Schéhéreika ait mis les voiles pendant la nuit !  

 

Ryô, qui observait les allées et venues de ses sujets devant la large fenêtre de la pièce, faillit en tomber à la renverse. Mais quelle idée d’annoncer une telle nouvelle avec cette tête d’abruti !  

 

- Tu plaisantes j’espère ?  

 

- Pas du tout.  

 

Mick avait soudainement reprit son sérieux.  

 

- Le garde vient de me certifier qu’elle n’était plus dans nos murs. Il semble qu’elle ait eut envie de quitter le palais alors que notre eunuque faisait sa ronde.  

 

Ryo se posta à nouveau devant la fenêtre. Son regard ne laissait en rien transparaître la colère qui l’animait. Cette femme semblait décidément bien prête à lui rendre les choses difficiles. Elle ne devait vraiment avoir aucune fierté pour agir de la sorte. Au lieu d’assumer ses actes, elle avait choisi la fuite et bien qu’à cela ne tienne ! Il la retrouverait et lui ferait passer l’envie de se moquer de lui. En effet, il exécrait la lâcheté et la trahison et, par deux fois déjà, la jeune femme s’était illustrée dans ces disciplines.  

 

- Mick ! Tu vas regrouper nos meilleurs hommes et les lancer sur ses traces. Je veux qu’on me la ramène. Elle doit payer pour ce qu’elle a fait. Fait prévenir son père, le calife Nogami, que sa fille a tenté d’assassiner une femme pour ensuite s’enfuir par peur des représailles. Je ne doute pas de son aide pour la retrouver. Essaye de rencontrer ses sœurs et de voir si elles ont une idée de l’endroit où elle peut s’être réfugiée.  

 

- Je m’y atèle tout de suite !  

 

Et sur ces dernières paroles, Mick quitta son roi pour réunir les hommes dont il aurait besoin. Ryô réfléchissait. L’inquiétude se peignit sur son visage. La trahison de la jeune femme ne l’étonnait pas outre mesure. Elle s’était toujours distinguée par ses perfidies et mises en scènes pour capter son attention. Mais cela n’avait encore jamais porté à conséquence. Il n’avait pas imaginé qu’elle puisse tenter de tuer quelqu’un pour lui. Il connaissait les sentiments qu’elle nourrissait à son égard mais n’avait jamais pu y répondre malgré sa grande beauté et ses nombreuses tentatives de séduction. Aujourd’hui il prenait conscience d’avoir était laxiste. Il aurait du lui faire comprendre qu’elle n’avait rien à attendre de lui. En fait, la colère laissait place à la culpabilité. S’il avait été plus honnête avec elle, cette situation n’aurait jamais eu lieu.  

 

 

Pendant ce temps là, la belle Kaori émergeait lentement des songes. Ses rêves avaient été peuplés d’images plus belles les unes que les autres. C’est donc avec un magnifique sourire et l’esprit serein qu’elle entama sa deuxième journée au sein de la forteresse du Sultan.  

Soudain, elle se remémora la cause de son réveil. Elle avait perçu une grande agitation au-dehors. Que cela pouvait-il signifier ? Avait-on arrêté un criminel ? Quelqu’un avait-il tenté de s’en prendre à Ryô ? Et alors qu’elle se posait cette dernière question, ses joues se tintèrent de rose. Depuis quand se permettait-elle d’appeler le Sultan par son prénom ? Apparemment, leur escapade nocturne avait laissé plus de traces qu’elle ne l’avait pensé ! Malgré elle, il avait réussi à s’attirer sa sympathie et, à ce constat, une légère nervosité s’empara d’elle. Elle ne devait à aucun prix succomber aux charmes de cet homme ! Il ne valait pas mieux que les autres. Il s’était emparé d’elle telle une marchandise. Elle ne se sentait pas libre même si tout autour d’elle lui criait le contraire. Ces soieries, ces dorures, ces robes somptueuses n’étaient que de la poudre aux yeux ! Elle savait qu’il ne la laisserait pas partir quoi qu’elle fasse. Il prétendait qu’elle n’était ni sa prisonnière et ni son esclave mais pourtant, c’était bel et bien sa nouvelle condition.  

 

Toute sa bonne humeur s’en était allée à ces tristes pensées. Mais, n’étant pas de nature mélancolique, elle se força à retrouver sa bonne humeur.  

Prenant son courage à deux mains, elle se mit en tête de découvrir les raisons de cette agitation matinale. Sautant joyeusement de son lit, elle se dirigea en direction de sa garde robe quand une jeune femme pénétra dans sa chambre. Son visage était en partie masqué par un voile de couleur pourpre et ne laissait entrevoir qu’un regard empli de douceur et de sympathie pour sa vis-à-vis. Cependant, Kaori n’était pas rassurée. Les souvenirs de sa rencontre avec la sulfureuse Schéhéreika étaient encore bien présents. La nouvelle venue s’empressa de la tranquilliser.  

 

- Ne vous inquiétez pas de moi ! Je ne suis que votre humble servante, ma princesse. Mon nom est Miki et je suis là pour vous servir selon les ordres de notre Sultan.  

 

Kaori l’observait d’un regard sceptique.  

 

- Que me veux-tu ?  

 

- Je viens vous aider dans vos ablutions ainsi que pour vous vêtir comme le souhaite notre roi.  

 

- Pourquoi prendre cet air dévoué alors que l’objet de tes paroles n’est pas présent en ces lieux ? N’es-tu pas, tout comme moi, retenue contre ton gré ?  

 

Kaori ne comprenait visiblement pas la dévotion que semblait montrer la jeune femme à l’égard du Sultan.  

 

- Vous vous trompez au sujet de notre Sultan. C’est un homme bon et généreux envers son peuple. De même, vous vous méprenez sur ma condition : je ne suis pas son esclave. Ici, personne n’est retenu de force. Ceux qui désirent quitter le palais en ont parfaitement le droit mais personne ne le fait.  

 

- Est-ce la peur qui vous retient ?  

 

Miki lui sourit amicalement tout en l’entraînant vers la salle d’eau composée d’un immense bassin odorant. Décidément, cette jeune beauté ne semblait pas apprécier le grand Ryô Saeba et elle s’en réjouissait intérieurement. Non pas qu’elle n’aimait pas son roi mais celui-ci faisait montre d’une telle désinvolture envers les femmes qu’il n’en serait que plus réjouissant de le voir en proie au doute face à cette jeune femme impétueuse. Cependant, elle ne voulait pas aggraver la situation et se dépêcha de détromper Kaori. Alors, tout en la baignant, elle tenta de faire comprendre les raisons qui poussaient les femmes du royaume à rester auprès du Sultan.  

 

- En aucun cas, princesse ! Ryô Saeba ne terrorise pas son peuple. Au contraire ! Il nous protège des brigands et nous permet de vivre en toute sérénité près de lui. Nous ne restons pas par peur mais par désir.  

 

Kaori ne savait pas comment interpréter les paroles de la jeune femme. L’image si négative qu’elle se faisait de lui ne correspondait pas avec la description de Miki. Cet homme si suffisant et si imbu de sa personne serait alors une sorte de protecteur. Elle n’arrivait pas à le percevoir comme tel et ne le voulait surtout pas.  

Sortant précipitamment du bain où elle se prélassait, elle se dirigea vers sa chambre suivie de la jeune servante qui l’habilla d’une superbe robe pourpre. Les couleurs du vêtement s’harmonisaient à merveille à ses cheveux, faisant ressortir sa peau d’albâtre et ses yeux noisette. Inconsciente de sa beauté, elle revêtit une sorte de cape légère qui dissimulait de moitié son visage.  

Miki, la voyant prête à quitter ses appartements, l’arrêta.  

 

- Mais princesse, que faites-vous ? Vous n’allez pas tenter de quitter le palais tout de même ?  

 

Devant la soudaine inquiétude de la jeune femme, Kaori s’empressa de la rassurer :  

 

- Ne t’inquiète pas ! Je ne compte pas m’enfuir mais tout simplement découvrir le palais et ses environs. J’ai besoin de réfléchir et d’être seule.  

 

- Mais je ne peux pas vous laisser seule. Vous ne connaissez rien de notre royaume et des dangers qu’il recèle. Vous pouvez vous faire attaquer à tout moment par une bande de voleurs ou pire encore !  

 

L’anxiété de la jeune femme fit sourire Kaori. Elle avait grandi dans les rues elle aussi et bien que son frère l’ait assidûment protégée, elle avait plusieurs fois du affronter des situations plus que périlleuses. Une fois de plus, elle la tranquillisa et s’empressa de quitter les lieux. Miki, ne souhaitant pas qu’il lui arrive quoi que ce soit, décida de la suivre discrètement.  

 

Bien qu’elle ait prétendu vouloir découvrir le palais, Kaori s’empressa de dépasser les portes de ce dernier pour se diriger vers le cœur de la cité. Inconsciente d’être suivie, elle profita pleinement de ce moment de liberté. Elle découvrit un monde de couleurs, de formes et d’odeurs toutes plus éclatantes les unes que les autres. Une masse compacte se regroupait à perte de vue devant des étals regorgeant de mets appétissants aux fumets plus qu’alléchants, de soieries divines et somptueuses et d’objets et poteries hétéroclites aux couleurs dorés. Tout ce capharnaüm était un vrai plaisir pour la jeune femme qui profitait pleinement de sa promenade. Quelques pas derrière, Miki tentait tant bien que mal de suivre sa protégée mais cela n’était pas une mince affaire avec tout le brouhaha et l’agitation qui régnait dans les rues. Elle se sentait bousculée de droite à gauche et n’était pas bien sûre de pouvoir suivre la jeune femme qui continuait paisiblement son chemin. Et, effectivement, elle la perdit de vue au bout de quelques minutes. Se mettant de côté, elle se hissa sur la pointe des pieds et tenta de discerner une chevelure rousse au milieu des badauds mais ce fut sans grand résultat. Ne perdant pas espoir, elle s’engouffra de nouveau dans la marée humaine.  

 

Kaori avait tout simplement était attirée par une échoppe plus reculée. En effet, cette dernière se trouvait dans une sorte de ruelle perpendiculaire à la grande rue.  

Des amphores ainsi que de magnifiques poteries en marquaient l’entrée. La jeune femme tomba en arrêt devant la dextérité et le savoir faire de l’artisan. Sa curiosité l’entraîna dans le petit magasin. Elle découvrit de nombreux objets de formes et couleurs variés : des services de table finement ciselés, des vases faits d’or et incrustés de pierres précieuses, des verres à thés somptueusement décorés ainsi qu’un nombre impressionnant d’objets dont elle ne connaissait pas l’utilité. Apparemment, le propriétaire n’était pas présent et elle se permit de faire un tour au milieu de ces trésors.  

 

Soudain, son regard fut attiré par une sorte de lueur qui semblait émaner d’une théière à l’aspect étrange. Cette dernière intrigua la jeune femme par sa forme biscornue et sa couleur terne. Elle détonnait fortement comparée aux autres objets. Une inscription semblait en faire le tour et Kaori s’empressa de la déchiffrer. Elle la saisit doucement entre ses mains et la fit pivoter au fur et à mesure que ses yeux déchiffraient le message : Sukebe no hime. Qu’est-ce que cela pouvait-il donc signifier ? Quel était cet étrange langage ? Elle vit une sorte de dessin en dessous de l’inscription qui était à moitié caché par une importante couche de suie. Curieuse, elle frotta avec beaucoup de délicatesse la gravure et tout à coup, une intense lumière s’échappa de l’embouchure de la théière. Kaori, sous la surprise, laissa échapper l’objet au sol. Une sorte de fumée blanchâtre envahit les lieux et une ombre se distingua peu à peu pour finalement prendre l’apparence d’une jeune femme. Cette dernière se tenait juste devant Kaori qui n’esquissa aucun geste de fuite, étant bien trop surprise de cette soudaine apparition. Serait-elle, par le plus simple des hasard, tombée sur une lampe magique ? Cette jeune femme serait-elle un génie attendant patiemment de réaliser le moindre de ses désirs ? A cette pensée, le cœur de la jeune femme se mit à battre à une vitesse phénoménale. Elle désirait tellement de choses ! Prenant son courage à deux mains, elle s’adressa à la nouvelle venue.  

 

- Qui êtes-vous ?  

 

Sa voix tremblait sous l’émotion. Un sourire apparut sur le visage de la jeune femme qui lui faisait face. Elle alla s’effondrer sur un énorme pouf où elle disparut quasiment. S’installant au mieux : bras croisés et jambes en tailleur, elle entreprit de lui expliquer sa venue.  

 

- Alors commençons par le commencement ! Déjà, le vouvoiement, c’est vraiment pas pour moi ! Dorénavant, tu me tutoieras comme moi je le ferais avec toi. Et puis, c’est quoi cette question ? Qui je suis… Ben à ton avis ? Ta cousine éloignée qui vient te rendre visite et prendre le thé ?! Réfléchis deux secondes, voyons ! Je suis ton GENIE !!! Au fait, mon nom à moi c’est Sukebe no hime mais si tu veux, tu peux m’appeler Suke. C’est plus rapide. Ah oui, ne me demande pas la signification de mon nom, tu le découvriras par toi-même d’ici quelques temps !  

 

A cette dernière phrase, une sorte de sourire pervers vint déformer ses traits. Pourtant, ses longs cheveux blonds qui encadraient un visage tout ce qu’il y avait de plus angélique ainsi que ses magnifiques yeux bleus ne reflétaient que gentillesse et générosité. L’expression de son sourire jurait vraiment avec son apparence, ce qui mit Kaori en alerte. Cependant, elle n’eut pas le temps de se poser de plus amples questions. Le génie avait entamé un monologue accompagné de gestes grandiloquents et ne portait plus une grande attention à sa nouvelle maîtresse.  

 

- Mais qu’est-ce que ça fait du bien de sortir après deux décennies d’hibernation ! J’en reviens pas que personne ne m’ait mis la main dessus plus tôt. Remarque, avec une lampe… enfin une théière aussi hideuse, c’est normal ! D’ailleurs, pourquoi c’est moi qui aie hérité de la théière ? J’aurais très bien pu avoir une lampe, comme tout le monde ! Mais non ! Simplement parce que je suis arrivée avec quelques jours de retard pour la distribution ! C’est quand même pas ma faute si mon tapis volant s’est perdu. J’ai jamais vu ça moi, un tapis volant qui n’a pas le sens de l’orientation ! Il faudrait peut-être que je pense à l’équiper d’un GPS… Oui, c’est ça ! J’irai faire un tour chez Carrefour (ndsaintoise : trop fort ma laeti j’arrête pas de rire) quand j’en aurais le temps…  

 

Devant ce discours sans queue ni tête, Kaori était totalement perdue. De quoi pouvait-elle bien parler ? Carrefour ? GPS ? Ne cherchant plus à comprendre sa vis-à-vis, la jeune femme se rendit compte que le temps était passé bien plus vite qu’elle ne le pensait et qu’il lui fallait retourner dans sa forteresse assez rapidement si elle ne voulait pas avoir d’ennui. En effet, les cris des badauds s’étaient tus au fil des heures et les camelots commençaient déjà à remballer leurs marchandises.  

Suke, voyant sa nouvelle maîtresse prendre la poudre d’escampette, se lança à sa poursuite. Apparemment, elle n’avait pas du bien assimiler le concept de génie et des obligations que cela comportait. Elle ne pouvait pas l’abandonner ainsi ! Elle devait absolument exaucer trois de ses vœux pour ensuite retrouver la liberté. Arrivée à la hauteur de la jeune femme, Suke voulut l’arrêter dans sa course.  

 

- Eh … Ah oui, au fait, c’est quoi ton nom à toi ?  

 

Kaori faillit s’entraver sous le ridicule de la question. N’était-elle pas génie ? Ne savait-elle pas tout avant tout le monde ? Cependant, elle lui répondit :  

 

- Je me nomme Kaori.  

 

- Et peux-tu me dire où on va ?  

 

- Moi, je retourne dans ma cage dorée et toi, et bien tu peux aller où tu veux.  

 

Sur cette dernière phrase, la jeune femme accéléra encore sa course. Elle allait vraiment être en retard.  

 

Tout à coup, le temps sembla s’arrêter. Plus un bruit, plus un mouvement n’était perceptible. Même le souffle du vent avait disparu. Kaori, qui assistait à cette scène étrange, devint soudainement pâle.  

 

- Que se passe-t-il tout à coup ? Pourquoi plus personne ne bouge ?  

 

- Ceci est mon œuvre. Tu semblais bien trop pressée pour que nous puissions avoir une conversation normale alors je me suis dit qu’il ne me restait plus qu’à arrêter le temps !  

 

- Tu peux faire ça !?  

 

- Bien sur, je suis un génie ! Je peux tout faire sauf deux ou trois p’tites choses mais bon, ne nous éternisons pas sur ce sujet… Il faut que nous ayons une petite discussion. Apparemment, tu ne sembles pas vraiment saisir la chance que tu as de m’avoir sous la main. Je peux réaliser tous tes rêves, tous tes phantasmes ! Mais pour cela, faut-il encore que tu me les avoues. Sans ça, je serrai obligée de te poursuivre jusqu’à se que tu te décides à utiliser mes pouvoirs. N’as-tu pas aucun désir, aucun rêve ?  

 

La jeune femme fixait le génie d’un regard trouble. Un rêve… La vision de son cher frère s’imposa à son esprit. Serait-il possible qu’elle puisse, grâce à cet être hors du commun, retrouver le seul homme qui l’ait protégée, choyée et respectée. Une étincelle d’espoir venait de naître en elle, ce que remarqua rapidement le génie.  

 

- Dis-moi ton souhait et je l’exaucerais !  

 

- Je voudrais… Je veux… que tu me rendes mon frère.  

 

Sa voix était si faible lorsqu’elle fit sa demande que Suke eut du mal à percevoir ses paroles. Mais lorsqu’elle prit enfin conscience de la demande de sa nouvelle maîtresse, une vague de tristesse l’empara. Ce vœu qu’on lui avait déjà fait à maintes reprises… A chaque fois, elle ressentait la même douleur, la même impuissance face à cette demande parce que c’était bel et bien la seule chose qu’elle ne pouvait réaliser.  

 

- Je suis désolée… Je ne peux rien pour toi. Je ne peux malheureusement pas ramener les morts.  

 

A ces mots, la pointe d’espoir de la jeune femme s’éteignit… à tout jamais cette fois-ci. Si même un génie ne pouvait lui rendre son frère, que pouvait-elle encore espérer ? Elle devait se faire une raison et apprendre à vivre seule, sans le soutien, la présence et l’amour d’un proche. Une grande lassitude s’empara d’elle et c’est tout naturellement qu’elle tourna le dos à la jeune femme qui lui faisait face pour reprendre sa marche en direction de la forteresse qui se profilait à l’horizon.  

 

Mais Suke ne s’avouait pas encore vaincue. Ses pouvoirs ne lui permettaient certes pas de ramener les morts mais la détresse évidente de la jeune femme lui avait broyé le cœur. Elle se fit alors la promesse de tout faire pour que ce regard noisette étincèle de joie et d’amour dans un avenir proche. Car il était une chose qu’elle avait délibérément occultée ! Et à cette pensée, un petit sourire machiavélique apparut sur ses lèvres. Elle s’empressa de rejoindre Kaori.  

 

- Tu sais, je ne peux pas ramener ton frère mais n’y a-t-il rien d’autre qui te ferait envie ? Attends… Laisse-moi deviner ! La beauté ? Non, on peut dire que tu es déjà assez gâtée par la nature sans avoir à en rajouter. La richesse ? Non plus, tes vêtements prouvent que tu n’as nullement besoin d’argent. L’amour ? Hummm, j’ai bien l’impression d’avoir découvert ton talon d’Achille ma toute belle. Tes yeux trahissent à eux seuls une grande solitude. Et quoi de plus réconfortant que des grands bras musclés et bien chauds pour retrouver le goût de la vie ! Et bien voici ma nouvelle mission en ce qui te concerne : t’aider à trouver l’amour pour réchauffer ton cœur et surtout tes froides nuits d’hiver ! Pour ce faire, tu devras me confier trois vœux.  

 

Une brusque rougeur envahit le visage de Kaori aux dernières paroles du génie. L’amour ?! Mais qu’en avait-elle à faire ? Et puis, des bras chauds et musclés, elle n’en connaissait aucun qui l’intéressaient suffisamment pour pouvoir s’y abandonner. Et tout à coup, la vision de celui qui l’avait arrachée à cette ignoble vente aux esclaves s’imposa à son esprit. Elle s’admonesta elle-même de penser à cet homme qui, malgré ses belles paroles, la retenait captive. Bien qu’elle ait parfaitement conscience que le terme de « captive » était quelque peu excessif en ce qui concernait sa nouvelle condition, elle ne voulait pas en utiliser d’autre au risque de revenir sur ses positions face à cet être si mystérieux et troublant. Une douce chaleur l’envahit à nouveau lorsqu’elle se remémora la nuit magique qu’elle avait passée en sa compagnie. Elle se surprit à penser que les bras de Ryo Saëba devaient effectivement être des plus tendres.  

 

Suke l’observait discrètement. Elle avait parfaitement su reconnaître les stigmates d’un amour naissant. Elle était experte en la matière ! Mais les différentes expressions qui avaient traversé successivement le visage de la jeune femme signifiaient que ses sentiments n’étaient pas encore avoués. Ah… Les prémices d’une toute jeune et balbutiante relation… Notre génie adorait ça et en jouait avec une dextérité indéniable, au grand damne de ses anciens maîtres d’ailleurs, qui avaient du subir ses intempestives incursions dans leur vie amoureuse sans pouvoir rien y changer. Mais ça, Kaori n’était pas censée le savoir…  

 

C’est donc toute guillerette que notre génie suivit sa maîtresse qui rejoignait sa demeure. Arrivée près des hauts remparts qui entouraient la forteresse, Suke ne put s’empêcher d’admirer la beauté des lieux qu’elles traversaient. Observant particulièrement l’architecture des bâtiments ainsi que les somptueux jardins et fontaines qui les entouraient, ses yeux tombèrent sur une silhouette masculine qui semblait se détacher progressivement de l’ombre.  

Même à cette distance, elle savait que l’homme qui leur faisait désormais face était d’une rare beauté. Ses cheveux bruns voletaient doucement, ses yeux de couleur ébène promettaient sensualité et douceur, ses lèvres pleines étaient un appel au crime et son corps musclé incitait à une douce rêverie où étreintes endiablées et suaves caresses s’entremêlaient. Suke, elle-même, n’échappait pas au magnétisme de l’homme qui leur faisait désormais face et lorsqu’elle se tourna en direction de Kaori, elle eut le plaisir de constater qu’elle n’était visiblement pas la seule à le trouver à son goût…  

 

 


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