Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG-13 - Prosa

 

Autore/i: Daniela_Kaori

Traduttore/i: Rosi-chan

Beta-reader(s): Kairi, Libellule, Blue

Status: Completa

Serie: City Hunter

Original story:

La notte dell' Alba

 

Total: 23 capitoli

Pubblicato: 26-05-04

Ultimo aggiornamento: 31-03-05

 

Commenti: 111 reviews

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ActionRomance

 

Disclaimer: Les personnages de "La nuit de l'Aube" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo. BETA DE CHOC(presque co-traductrice ^_-): Kairi!!!!

 

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   Traduzione :: La nuit de l'Aube

 

Capitolo 9 :: Révélations

Pubblicato: 04-09-04 - Ultimo aggiornamento: 05-09-04

Commenti: Voilàààà.... je suis de retour avec un des chaps tant attendus ^___^!!! Installez-vous comfortablement parce que ce chap est très très long!! Merci pour vos reviews et merci à ma beta de choc ...

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23


 

En tenant soulevée la jupe de sa robe, Kaori courait à vive allure sans presque regarder devant elle. Derrière elle, Ryô gagnait du terrain :  

 

— Arrête! Où comptes-tu fuir ? L' escalier se trouve au côté opposé, par là il n'y a aucune porte de sortie ! —  

 

Elle ne l'écouta même pas: elle traversa en courant un couloir après l'autre sans même se soucier de ses blessures qui commençaient de nouveau à la faire souffrir. Ryô accéléra davantage le pas, et lorsqu'elle le sentit très proche, elle essaya de le distancer. Pourtant elle ne put empêcher que, d'une étreinte aussi dure que l'acier, il ne lui saisisse une épaule et ne la tire vers lui.  

 

À ce geste, Kaori poussa un cri de douleur et tomba à genoux sous le regarde ahuri de Ryô qui lâcha prise immédiatement ; sans le savoir il avait réouvert la blessure de son épaule.  

 

Elle resta à terre. Alors qu'elle se tenait l'épaule d'une main et qu'elle voyait tout en noir, des grosses gouttes de sang commencèrent à couler le long de son bras, tâchant sa robe et le plancher.  

 

Peu de temps après, Saeko, accompagnée de Ueda, les rejoignit et demeura interdite: Mayuko gémissait à terre et Ryô, debout devant elle, la regardait bouleversé.  

 

— Que s'est-il passé ? — lui demanda-t-elle en s'approchant.  

 

Ryô se tourna brusquement et afficha un visage très pâle et hagard. Puis, d'une voix altérée, il lui dit qu'il y avait erreur, qu'ils poursuivaient la mauvaise personne. Kaori, immobile à ses pieds comprit qu'elle était découverte.  

 

— Mais, excuse moi, comment sais-tu que ce n'est pas elle? —  

 

— Ce n'est pas elle, fais-moi confiance. Retournez plutôt à la fête, avant d'éveiller les soupçons de quelqu'un! —  

 

Saeko en fut nullement convaincue:  

 

— Je veux savoir ce qu'il se passe ! — insista-t-elle d'un ton autoritaire.  

 

Ryô perdit son calme:  

 

— Saeko, malédiction, va-t-en ! — cria-t-il, et il donna un coup de poing dans le mur. Puis, face au regard bouleversé de la jeune femme, il retrouva le contrôle de lui-même:  

 

— Je t'en prie..... Fais ce que je te dis. — murmura-t-il.  

 

Même Saeko revint aussitôt de son etonnement :  

 

— Comme tu veux — dit elle — ...mais si d'ici trente minutes tu ne montes pas et tu ne me donnes pas d’explications, je te mets en pièces ! — menaça-t-elle et elle s'en alla, suivie de l'industriel.  

 

Ryô les suivit du regard jusqu'au bout du couloir et, même après qu'ils aient tourné au coin, il ne bougea pas, attendant de les entendre monter l'escalier. Kaori commençait à aller un peu mieux et, en levant légèrement la tête, elle lorgna l'expression sérieuse dessinée sur le visage de Ryô.  

 

" Il est bien noir... " pensa-t-elle préoccupée " Cette fois-ci, c'est la bonne qu'il me licencie.  

 

Il se sentit observé et, en baissant le regard, croisa celui de Kaori; ils se regardèrent ainsi quelques instants , puis elle abaissa les yeux intimidée et Ryô s'agenouilla auprès d'elle : Kaori souffrait toujours à cause de cette terrible étreinte.  

 

Ryô la regarda gravement:  

 

— Kaori... —  

 

— Ryô, écoute, je... je... — Kaori s'interrompit : Ryô était si sérieux.......  

 

— Tu as toujours mal ? — lui demanda-t-il en rendant un peu plus doux son regard — Tu arrives à te mettre debout ? —  

 

— C'est en train de passer — fit elle en essayant d'être convaincante. — Oui, je crois que j'y arriverai. —  

 

Ce disant, elle posa ses pieds à terre et commença à se relever.  

 

Ryô lui tendit son bras avec empressement et elle s'y appuya doucement. Il commencèrent donc à marcher : Kaori supportant la douleur, Ryô la soutenant par la taille.  

 

— Où m'amènes-tu ? — fit elle en regardant l'escalier de plus en plus proche.  

 

—Dans ta chambre. — répliqua-t-il sec — Il faut soigner cette blessure. —  

 

En le voyant aussi visiblement fâché, Kaori n'eut plus le courage de parler:  

 

" Peut-être il n'est pas aussi furieux que ça ! " pensa-t-elle " Mais..., il m'en veut sûrement à mort ! "  

 

Donc il montèrent silencieusement les marches jusqu'à ce que Ryo lui demande le numéro de sa chambre.  

 

— La deux cent trente-six — fit elle tout en sentant qu'elle n'arrivait plus à marcher.  

 

— Saeko et moi nous avons la chambre voisine..... — observa-t-il dans son coin.  

 

Peu de temp après, Ryô sentit Kaori s'appuyer lourdement sur son bras et tout en l’observant, il remarqua qu’elle était très pâle et qu’elle tremblait.  

 

— Tu dois avoir de la fièvre, toi ! — s'exclama-t-il en lui mettant une main sur son front. — Tes blessures te font souffrir ? —  

 

— Un peu... — fit elle en s'appuyant contre le mur — Ryô, écoute... je suis désolée ! Si tu es fâché contre moi... sérieusement, je... —  

 

Ryô la coupa aussitôt:  

 

— Kaori, on parlera de ça à un autre moment, ok ? Tu ne tiens pas debout et moi, je veux arrêter l'hémorragie. — Ainsi disant il la souleva dans ses bras et il se mit à marcher d'un pas alerte.  

 

— De toute façon... — reprit il peu après d'un ton sarcastique — Je ne peux pas me défendre de penser à une certaine personne qui se disait être parfaitement guérie. —  

 

Vite Kaori rétorqua:  

 

— Il ne me serait rien arrivé si « quelqu'un » ne m'avait pas « tordu » une épaule! —  

 

— Si cette personne avait su qui tu étais en réal... — cette fois-ci ce fut Ryô qui s'interrompit: Kaori pâlissait de plus en plus et avait des sueurs froides.  

 

À cette vue il ne voulut plus entendre rien et il se mit à courir à la recherche de la deux cent trente-six.  

 

— Ne t'inquiètes pas comme ça! — murmura-t-elle maintenant à demi-évanouie — Je n'ai rien... je vais bien.... —  

 

Il ne montra aucun signe qu'il l'avait entendue et au bout quelques minutes il l'amena dans la chambre; Kaori vit le nombre 236 en bois marqueté et, d'une main tremblante elle sortit la carte magnétique de son sac. Une fois entrés, Ryô l'aida à s'asseoir et à s'appuyer contre le montant du lit; il alla dans la salle de bain et commença à fouiller nerveusement dans les petites armoires.  

 

Kaori l' appela faiblement:  

 

— Ryô, dans ma valise... dans ma valise il y a un kit médical, elle est là... dans l'armoire. —  

 

Ryô ouvrit la valise, il prit la boite de premier secours et s'assit face à elle; ensuite en passant un bras derrière son dos, il la fit pencher en avant et, pendant qu'elle posait son visage sur son épaule, il ouvrit le fermoir de sa robe. Ce fut la dernière chose dont Kaori eut conscience avant de s'évanouir définitivement.  

 

 

 

Lorsqu'elle se réveilla, elle était allongée sur le lit, sous les couvertures, quelque chose de frais posé sur son front. Elle leva lentement un bras et effleura le mouchoir mouillé. Puis en baissant le regard elle vit à terre sa valise ouverte et, un peu plus loin, sa robe tachée de sang sur une chaise; elle vit même des serviettes dans une cuvette et, sur la table de nuit, des gazes et de l'alcool.  

 

Elle eut un déclic et, en se souvenant de tout, s'assit soudainement en enlevant la couverture. Ryô, dans le côté opposé de la chambre, se tourna brusquement :  

 

— Kaori ! Recouche-toi tout de suite ou tu recommenceras à saigner! —  

 

Kaori le regarda confuse et fit mécaniquement ce qu'il venait de lui dire tandis qu'il s'approchait d'elle inquiet.  

 

— Qu’est-ce que tu as fait de ta chemise ? — lui demanda-t-elle en s'étonnant de le voir torse nu. Il lui fit un signe de la tête et, en se regardant, Kaori s'aperçut qu'elle l'avait sur elle : c'était la seule chose qu'elle portait. Immédiatement elle rougit jusqu'au blanc de ses yeux.  

 

— Je ne voulais pas tâcher ta robe davantage, tu as du la payer très chère... — se justifia Ryô en faisant semblant de ne pas voir son embarras.  

 

— Ah!... merci. —  

 

Puis il se pencha sur elle et lui mit une main sur son front :  

 

— Il semble que la fièvre soit tombée: cela a sûrement été une réaction de ton organisme à la douleur. J'ai soigné ton côté aussi : maintenant que tu es éveillée tu devrais prendre tout de suite tes antibiotiques. J'ai vu que tu les avais avec toi... —  

 

Kaori s'assit doucement et elle prit des mains de Ryô le verre d'eau qu'il lui avait déjà préparé. En le regardant mieux, elle s'aperçut qu'il avait à son oreille une oreillette avec un microphone minuscule incorporé, un de ces petits appareils sans fil, probablement fournis à la police.  

 

" Ca doit lui servir à contacter Saeko " pensa-t-elle et elle avala ses médicaments.  

 

Ryô la regarda un peu en silence, puis, en s'appuyant contre le mur, il commença :  

 

— J'ai jeté un coup d'oeil un peu partout dans la chambre pendant que tu dormais... —  

 

— C'est vrai ! — le coupa-t-elle désolée — Je te dois des explications... —  

 

— À vrai dire, Kaori, je crois avoir compris ce que tu es en train de faire. — reprit Ryô sur un ton de reproche. — J'étais en train d'étudier la carte de ce bateau et les annotations que tu as écris sur les invités; tu es vraiment bien renseignée.... J'ai cru comprendre que tu es là pour épier Ueda, et pas lui seulement ; ton appareil récepteur est en train de l'enregistrer en cet instant-même... —  

 

Kaori sortit ses jambes des couvertures et entreprit de se lever.  

 

— Bien ! — murmura-t-elle en elle-même — donc l'appareil marche... —  

 

— Pour qui tu travailles ? — demanda-t-il en redevenant sérieux — Ce matériel électronique n'est pas à moi, et puis le plan... et les informations sur les invités que tu as, cela ne se trouve pas dans les journaux... —  

 

En se soutenant pour s'assurer que ses jambes la portaient, Kaori le regarda et soupira:  

 

— Qu'est-ce qu'il y a? — demanda-t-elle plutôt vexée. — Tu crois que je suis en train de faire quelque chose d'illégale ? Regarde moi, je ne travaille pour personne ; je rends juste un service à une amie... —  

 

Ryô sourit sarcastique :  

 

— Un tout petit peu prétentieuse ton amie, au sujet de ses services ! —  

 

— Tu ne sais pas de quoi tu parles ! — répliqua-t-elle sans le daigner lui accorder le moindre regard, et d'une allure incertaine elle rejoignit la table. — Ueda est impliqué dans un trafic de drogue, mais personne n'a jamais trouvé les preuves ; sauf le frère de Yoko... qui a été tué à cause de ça. —  

 

Pour Ryô tout devint clair :  

 

— Alors elle a demandé ton aide pour venger la mort de son frère, et tu n'as pas su refuser... —  

 

— Je n'aurais pas pu.... —  

 

— Et quelles preuves es-tu en train de rassembler ? — reprit Ryô — Qu'est ce que tu espères enregistrer cette nuit ? —  

 

Kaori s'assit à la table en essayant de cacher ses jambes nues que la chemise de Ryô n'arrivait pas à couvrir :  

 

— Tu vois... — répondit elle — Aux premières lueurs de l'aube sur ce bateau aura lieu un meeting, et tous les hommes impliqués dans le trafic vont se réunir pour parler affaire. Si je réussis à enregistrer la voix de Ueda parmi les autres, j'aurai les preuves de sa culpabilité. —  

 

— Et l'appareillage, qui te l'a fourni, Yoko ? —  

 

— Non, pas elle. Yoko est financée par Toshio Izumi. Tu sais, le financier... —  

 

— Certes, Izumi... son fils est mort l'année dernière... à cause d'une overdose, si je me souviens bien. —  

 

— En effet ! Izumi veut ces preuves autant que Yoko. —  

 

Ryô s'écarta du mur et en baillant il s'étira:  

 

— Bien ! — dit il — Alors, étant donné que tu as placé le microphone, tu n'as plus qu'à espérer en la Providence... —  

 

— Je n'ai pas encore fini ! — s'exclama Kaori. — Je dois aussi placer les microphones dans la salle du meeting... tu as vu la marque que j'ai faite sur le plan ? —  

 

— Mais bien sûr ! Comment aurai-je pu ne pas le voir ?! Tu as fait un beau X sur la chambre à coucher d'Inoue !.... C'est pour ça qu' il y a deux heures tu es montée là-haut... —  

 

— Oui. — répliqua-t-elle — Et je dois y retourner immédiatement. — Puis quelque chose sonna faux: — Ryô, comment ça... il... « il y a deux heures » ?! Mais... Quelle heure est-il ? —  

 

Ryò lança un petit coup d'oeil à sa montre:  

 

— Deux heures moins le quart. — dit il froidement.  

 

A ces mots, Kaori se leva d'un bond :  

 

— Mais il est très tard ! — hurla-t-elle paniquée — Si Inoue s'enferme dans sa chambre, que ferai-je ? — et elle se mit à courir à travers la chambre en cherchant ses vêtements.  

 

Ryô la vit passer devant lui à peu près deux fois et il essaya de la ramener à la raison:  

 

— Kaori... Kaori calme toi, calme toi ! — s'exclama-t-il, et il la saisit par un bras. — D'abord tu ne pars pas de zéro : tu as déjà placé un micro espion, et tout ça suffirait déjà... —  

 

— Non, mais qu'est ce que tu racontes ?!? — rétorqua-t-elle hors d'elle et, en se dégageant, elle se remit à chercher.  

 

Ryô l'arrêta net et la força à le regarder:  

 

— Kaori, écoute-moi !... et s'il te plaît ne me coupe plus. Tu te rends compte que dans ton état tu devrais rester ici à te reposer ? il n'est pas si tard : il n'est que deux heures... Pourquoi ne dors-tu pas un peu, même une petite heure ? Tu auras tout de même le temps d'accomplir ta mission.... et puis, comment comptes-tu te débarrasser du garde qu'il y a devant la porte ? —  

 

Kaori s'assit sur le lit pensive : en y réfléchissant bien la nuit était encore longue et elle aurait quand même le moyen de placer les micros espions. Mais ensuite elle secoua la tête avec désolation:  

 

— Non, Ryô. Je ne pourrai pas fermer l'œil avec cette pensée. — murmura-t-elle — Je préfère me reposer après, lorsque tout sera fini. Qu'est ce que tu crois ?! Moi aussi je suis une pro et je tiens à faire les choses bien. —  

 

— Fais comme tu veux... — répondit il en se rendant, face à sa détermination. — Mais tu ne m'as pas encore répondu :... et le garde ? —  

 

Tandis qu'elle sortait de sa valise une longue robe rose pâle, Kaori sourit d'une façon énigmatique, puis elle s'approcha de Ryô et, en ôtant une des ses boucles d'oreille en pendant, elle les lui montra.  

 

— Eh bien ? — fit il sans comprendre.  

 

En ricanant, Kaori pressa le centre du pendants et immédiatement une aiguille mouillée par une substance sombre sortit de l'objet.  

 

— Hey ! Mais où tu l'as pris, c'est du somnifère ? —  

 

— Il te plait, il te plait ? — demanda-t-elle en jubilant — C'est le Professeur qui me les a faits ! Bien sûr que c'est du somnifère ! Il me suffira de le piquer avec un de eux et j'aurai le champ libre ! — conclut Kaori satisfaite.  

 

Ryô ne dit rien et il resta à l'observer tandis qu'elle, la robe sous son bras, cherchait les autres chaussures.  

 

— Alors... tu y vas tout de suite ? — lui demanda-t-il un peu après.  

 

— Oui, juste le temps de me changer et de me remaquiller. — lui répondit elle. — Et de tout façon je me sens bien : j'arrive à marcher sans problème et, au sujet de mon bras... j'essayerai de ne pas trop le bouger. —  

 

— Ah ! écoute... — fit elle ensuite en se tournant pour le regarder. — Mais Saeko, ne t'avait-elle pas dit de la rejoindre tout de suite ?! Maintenant elle doit être furibonde... —  

 

Ryô se laissa tomber en arrière sur le lit :  

 

— Je lui ai déjà parlé... — dit il oiseusement — T'inquiète pas, elle sait que Mayuko c'est toi et que je te soignais ; il n'y a pas de problème. —  

 

Kaori s'étonna :  

 

— Mais quand lui as-tu dit ? —  

 

— Tout à l'heure, pendant que tu dormais, — répondit il — à travers l'oreillette. J'ai besoin de ma chemise : dépêche-toi de te changer, je dois retourner au salon... —  

 

En écoutant ça, Kaori sourit incrédule:  

 

— Ryô, mais... pardon, tu n'as que cette chemise ? —  

 

— Non, mais cette-ci est celle que je préfère, et d'ailleurs les autres sont dans ma chambre : qu'est ce que tu veux, que je me promène dans les couloirs à moitié nu ? Je reste ici et j'attends que tu te changes... —  

 

Kaori resta ébahie : depuis quand il s'embarrassait de scrupules ? N'était-il pas la même personne qui dansait nue devant la fenêtre de la maison ?  

 

— Bien, comment tu veux — répondit elle en entrant dans la salle de bain — Maintenant je vais te la rendre.... —  

 

Après quelques minutes, Kaori brisa le silence :  

 

— ... Ryô —  

 

— Qu'est ce que tu veux ? —  

 

—Tu es toujours fâché contre moi ? —  

 

Ryô s'assit et lança un méchant coup d'œil vers la porte de la salle de bain :  

 

— Qu'en dis tu, je ne devrais pas ?! — s'exclama-t-il nerveusement.  

 

— Je suis désolée, je ne voulais pas te mentir. — murmura-t-elle.  

 

— Foutaise ! —  

 

— Oui.... t'as raison — admit Kaori un peu après — J’ai fais exprès de ne rien te dire parce que je tenais à aider Yoko et je savais que tu aurais essayé de m’en empêcher ! —  

 

— Ryô soupira et se laissa tomber de nouveau en arrière :  

 

— A cause de cette histoire Saeko m'a boudé pour un moment — dit il à mi-voix.  

 

— Et maintenant elle t'a pardonné ? —  

 

— Oui, mais sais-tu combien il m'a coûté, son pardon ?! J'ai du lui enlever toutes ses dettes, tu comprends ? Pas de mokkori, et c'est de ta faute ! —  

 

— Mais allons donc ! — fit Kaori en essayant de minimiser la situation — de toute manière elle ne t'aurait jamais payé. —  

 

— Occupe-toi de tes affaires, toi ! —  

 

— Ok, ok, pardon. —  

 

Ryô se remit assis sur le lit en tenant sa tête entre ses mains : mais combien de temps fallait-il pour qu'elle mette une robe ? De la salle de bain Kaori lança un « Oh non ! » et elle l'appela :  

 

— Qu'est ce qu'il y a ? Qu'est ce que tu as à te plaindre maintenant ? —  

 

Lorsqu'il ouvrit la porte, Ryô vit Kaori devant le miroir : elle portait une très belle robe rose pâle qui, contrairement à l'autre, était ras du cou. Le voile de la jupe était fermé en haut par un jeu de tissus et il se superposait sur le devant en dévoilant le genou qu'elle, appuyée contre l'étagère de la coiffeuse, tenait plié.  

 

Frappé par cette vision, Ryô resta silencieux jusqu'à ce qu'elle le voit et alla vers lui en se plaignant :  

 

— Tu le vois ?! Zut, ça ne va pas ! —  

 

Ryô la dévisagea sans réussir à trouver ce qui n’était pas bien à sa place :  

 

— Mais.... quoi ? De quoi tu parles ? — bégaya-t-il confus.  

 

— Comment ça de quoi ?? Regarde là, le pansement est visible ! Explique-moi maintenant comment je peux sortir comme ça ? —  

 

— Mais où, sur l'épaule ? Mais allons donc, il s'entrevoit à peine... —  

 

— Non, c'est pas vrai, regarde comme il dépasse de la robe.... Tout le monde s'en apercevra, malédiction ! — continua-t-elle exaspérée.  

 

Ryô essaya de la convaincre du contraire :  

 

— Kaori, il dépasse de moin d'un centimètre : mais qui veux-tu qui y prête attention ? Tu es paranoïaque.... —  

 

Kaori lui répondit d'une façon provocatrice :  

 

— Vois-toi, mon cher, qu'il y a plein d'hommes là dehors qui depuis que je suis montée à bord ne me lâchent pas des yeux... ils s'en apercevront, tu verras ! —  

 

Ryô afficha un demi-sourire :  

 

— Non, en réalité ils n' y prêteront pas attention. Je sais très bien comment ces choses se passent : ces hommes ne regardent pas la robe, crois-moi. —  

 

Kaori le regarda pantoise : c'était bien la première fois que son associé admettait, même indirectement, qu'elle était assez belle pour susciter l'intérêt des hommes :  

 

— Donc toi aussi, tu reconnais mon charme... — murmura-t-elle contente.  

 

— Là il ne s'agit pas de charme — fit il sans lui donner satisfaction — Il est évident que si tu portes une robe « saute-moi dessus » tu déclencheras des réactions de ce genre... —  

 

— « Saute-moi dessus » ?? — répéta-t-elle en faisant semblant de ne pas comprendre.  

 

— Tu sais de quoi je parle : ces robes faites que de fentes et de décolletés... comme celle de tout à l'heure, tu me suis ? —  

 

Soudainement Ryô en parlait avec mépris et supériorité, comme si ce genre de robes n'était pas à son goût; et Kaori ne résista pas à la tentation de le taquiner un peu :  

 

— Alors l'autre robe ne te plaisait pas ? — lui demanda-t-elle d'un ton naïf.  

 

À ces mots, Ryô se sentit inexplicablement embarrassé :  

 

— Eh bien, ce n'est pas qu'elle ne me plaisait pas... —  

 

— Alors c’est la manière dont je la portais qui ne te plaisait pas... — insista-t-elle, le regard encore plus “sainte nitouche“.  

 

— Non, qu'est-ce que ça à voir ? — dit-il en oubliant étrangement de lui lancer quelques répliques de mauvais goût. — Mais elle était un peu trop décolletée, je préfère celle que tu portes maintenant... —  

 

" Tu vas voir qu'il est un peu jaloux ? " pensa Kaori toute satisfaite, et en souriant sadiquement elle lui demanda de s'approcher :  

 

— Mais tu l'as bien vue cette robe ? —  

 

Ryô ne comprit pas :  

 

— Pourquoi ? —  

 

Sans lui répondre elle lui tourna le dos et montra ainsi l'ample décolleté qui laissait nu son dos.  

 

Ryô eut un sursaut :  

 

— Kaori, tu ne peux pas te promener comme ça ! — s'exclama-t-il abasourdi — Tu es folle !? —  

 

Face à cette réaction, elle partit d'un rire amusé et Ryô, en regrettant immédiatement la façon dont il s'était laissé emporter, se tourna de l'autre côté en soufflant agacé :  

 

— Pour ce que ça peut bien me faire... —  

 

Toujours en riant Kaori prit la chemise qu'elle avait déposée sur une chaise et la lui tendit:  

 

— Voilà : maintenant tu peux te rhabiller... merci, tout de même —  

 

Sans rien dire, Ryô sortit de la salle de bain et entreprit de s'habiller en faisant les cents pas dans la chambre à coucher. Peu après, en se tournant vers Kaori pour lui dire quelque chose, il la trouva figée devant le miroir, plutôt interloquée.  

 

— Qu'est-ce qu'il y a maintenant ? — lui demanda-t-il irrité.  

 

Kaori le regarda à la dérobée, comme si sa voix l'avait sortie d'une pensée, puis elle se mit à rougir :  

 

— Non.... rien... — bégaya-t-elle embarrassée ; entre-temps elle essayait, d'un mouvement imperceptible, de plier son épaule en arrière. —  

 

— Il y a des petits boutons là... et je n'y arrive pas... Ca me fait mal. —  

 

Ryô alla près d'elle :  

 

— Tu veux que je le fasse ? — demanda-t-il froidement. — Tu devrais éviter de bouger le bras comme ça : tu peux vraiment te faire mal. —  

 

En réalisant qu'il n'y avait pas d'autres solutions, Kaori accepta son aide et lui tourna le dos tout en lui indiquant du doigt la fermeture du décolleté. Ryô se pencha en faisant semblant de ne pas voir son embarras et, simulant à son tour une indifférence très éloignée de ses véritables états d'âme, il commença à fermer les petits boutons.  

 

Kaori le regardait dans le miroir :  

 

— Et comme ça, toi et moi, nous sommes cette fois-ci l'un contre l'autre. Tu protéges Ueda et moi, j'essaye de le coincer... —  

 

Une fois qu'il eut fini, Ryô se leva et tourna son intérêt vers sa chemise :  

 

— Non, Kaori, je ne crois pas. — répondit-il — Je protége l'intégrité physique de Ueda, mais je m'en fiche s'il finit derrière les barreaux. Bien au contraire, j'espère bien que tu arriveras à l'incriminer : cet homme est sale. —  

 

— Toutefois... —ajouta-t-il après quelques instants de réflexion — Si tu m'avais dit comment les choses étaient, au lieu de jouer à Mata-Hari, tu m'aurais simplifié le travail : par ta faute j'ai perdu la moitié de la soirée à poursuivre un suspect bidon ! —  

 

Kaori venait d'ouvrir le vanity case et était occupée à se remaquiller :  

 

— Je n’en ai rien à faire — répondit elle impassiblement — Je t'ai toujours dit que j'étais innocente, ce n'est pas de ma faute si tu n'as pas voulu me croire. La vérité est que tu avais perdu la tête pour Mayuko, je le sais bien. Je t'ai même entendu tout à l'heure, en train de parler avec Saeko dans le couloir... Tu avais l'air d'être très content de me courir après... —  

 

Ryô se sentit en difficulté, donc, en changeant adroitement de sujet, observa l'habileté de son associée à se maquiller:  

 

— Je ne pensais pas que tu en étais capable, tu sais ? Tu ne te maquilles jamais. Tu t'en tires plutôt bien, Kaori, vraiment. Maintenant tu pourrais ressembler à une véritable femme... —  

 

Kaori ne cueillit pas la provocation : elle était trop occupée avec son rouge à lèvres pour le punir à coups de massue, donc elle fit mine de rien et lui répondit :  

 

— J'ai appris pendant ces dernières trois jours, grâce à Yoko. Nous avons songées que pendant une nuit aussi longue, il serait nécessaire de se remaquiller. C’était important que je sache le faire toute seule... —  

 

— « Important » ?! — répéta Ryô — Tu penses vraiment qu'il le soit autant ? Il ne me semble pas très logique de monter sur un bateau rempli de Yakuzas avec un pistolet caché entre les jambes, et de s'inquieter pour le maquillage ! — affirma-t-il dans un ton de reproche.  

 

— C'est parce que tu ne connais pas les stratégies féminines. — répondit prestement Kaori sans détacher le regard du miroir. — Le maquillage ainsi que la robe, sont des éléments fondamentaux, le sais-tu ? Parfois la séduction peut être la meilleure arme... — et sa première pensée alla vers lui et à la façon dont il était en train de la traiter.  

 

— Toi plutôt — fit elle ensuite d'un ton interrogateur — Qu'est-ce que tu attends pour rejoindre Saeko, tu n'es pas prêt ? —  

 

Ryô, qui était en train de la regarder, appuyé contre le mur, se secoua :  

 

— Non... il me manque... il me manque la cravate — répondit il — Voilà, oui, je dois nouer ma cravate et puis je dois prendre mon pistolet ; je ne suis pas encore prêt..... De toute façon je ne suis pas pressé : je peux t'attendre... —  

 

Afin de rendre cette affirmation plus convaincante il prit nerveusement sa cravate qu'il avait laissée sur la table, et la passa autour de son cou.  

 

À Kaori ne restait plus que de mettre sa perruque et le regarda amusée tandis qu'il, plutôt confus, essayait de faire un nœud digne de ce nom.  

 

— Tu veux que je t'aide ? — lui demanda-t-elle ensuite dans un mélange de moquerie et de tendresse — Plus d'une fois j'ai aidé Maki avec les siennes. —  

 

Ryô la regarda troublé :  

 

— Tant de gentillesse est suspecte : tu es sûre que tu te sens bien ? —  

 

Kaori s'approcha de lui et prit dans ses mains les deux bouts de la cravate :  

 

— Le fait est que ce soir tu me fais un peu pitié... — dit elle tout bas.  

 

— Comment ça ? — protesta-t-il — Pitié ?! —  

 

Kaori commença à la nouer et continua :  

 

— Je suis vraiment désolée, tu avais l'air d'être si content tout à l'heure... cela aurait été une grosse délusion de découvrir que Mayuko c'était moi, vraiment un grand en tubage. C'est donc pour ça que j'ai envie d'être gentille avec toi.... —  

 

À cette affirmation, Ryô fut déstabilisé. Et, tout en regardant la femme très belle qu'avec autant de simplicité avait prononcée ces mots il sentit quelque chose craquer en lui. Aussi concentrée comme elle l'était sur ce qu'elle faisait, elle ne s'aperçut de rien.  

 

— Non... ce n'est pas ça... — répliqua-t-il d'un voix chancelante.  

 

Kaori ne leva même pas les yeux :  

 

— De quoi tu parles ? — demanda-t-elle distraitement et elle fit un pas en arrière pour voir le résultat de son travail. Ryô ne réussit pas à répondre quoique ce soit et en l'enlaçant il l'attira contre lui. Kaori sentit soudainement les mains chaudes de Ryo sur son dos nu et elle eut un frisson. Elle leva le regard vers lui et le vit, pâle, les traits crispés par l'émotion, la regardant intensément.  

 

Ryô aurait voulu dire n'importe quoi mais sa gorge se serra soudainement le forçant au silence. Ce qui n'empêcha pas Kaori de lire clairement dans ses profonds yeux sombres ce qu’il n’avait pas réussi à dire avec des mots et, à son tour, elle lui répondit d'un regard.  

 

Puis, pour la première fois depuis quatre années, l'amour que tous le deux connaissaient, et que de vides raisonnements avaient longuement freiné, prit le dessus, et dans le silence de la nuit ils s'embrassèrent tendrement. Pris comme ils l'étaient l'un par l'autre, ils restèrent longuement enlacés, et alors qu'un serveur frappa à la porte et demanda après Monsieur Takahada ils souffrirent tous le deux de la frustration de voir couper aussi brusquement l'intense émotion qu'ils étaient toujours en train de partager.  

 

Ils s'éloignèrent brusquement l'un de l'autre et un mur d'embarras revint les séparer. Ryô alla à la porte et il s'entendit dire que sa femme Hitomi désirait qu'il la rejoigne dans le salon et qu'elle ne voulait plus attendre ; en soufflant embêté il répondit qu'il arrivait tout de suite et ferma la porte au nez du serveur.  

 

Lorsqu'il se retourna, il vit Kaori occupée devant le miroir : elle était en train de mettre sa perruque et essayait de masquer le malaise qu'elle ressentait. Ryô à son tour regarda autour de lui pour se rappeler où il avait laissé son pistolet et, en le voyant déposé sur une chaise, le prit et le mit dans l'étui. Puis un peu gêné il s'adressa à Kaori :  

 

— Tu as entendu ? Je dois aller... Saeko sera furibonde... je dois... achever ma tâche... —  

 

Kaori lui répondit le plus naturellement du monde, sans toutefois réussir à le regarder dans les yeux :  

 

— Mais certes... vas-y... si Saeko nous plaque aussi, nous pouvons dire adieu à ce métier ; et d'ailleurs moi aussi je suis sur le point de sortir, j'ai cette affaire à régler et il se fait tard... —  

 

— Ben, — fit Ryô retrouvant doucement son assurance — alors j'y vais. Toi plutôt, — reprit il d'un ton sarcastique — essaye de ne me pas m'obliger à venir te sauver comme d'habitude ! —  

 

Cette provocation dissipa instantanément l'embarras de Kaori qui se sentit soulagée d'avoir auprès d'elle le Ryô habituel, et avec emportement elle lui hurla dessus :  

 

— Occupe-toi de tes affaires, toi !!! —  

 

Ryô se mit à rire et il ouvrit la porte de la chambre, mais resta quelques moments sur le pas de cette dernière :  

 

— De toute façon tu es vraiment très belle ce soir — lui dit il — ...beaucoup plus belle que Mayuko. — et d'un mouvement il tira la porte derrière lui.  

 

 

 

Ryô parcourut le couloir en sifflotant, arriva au salon de la party et ferma avec résignation la porte derrière son dos. Puis il entreprit de faire de l'espace parmi les invités en cherchant Saeko du regard ; lorsque enfin il la trouva de l'autre côté de la pièce, il s'aperçut qu'elle était seule.  

 

Tandis qu'il s'approchait d'elle, il remarqua le regard insistant de beaucoup des invités. Dès qu'elle le vit, Saeko lui sourit et lui lança un étrange regard ; Ryô prit un verre de vin blanc de la table du Buffet et lui demanda ce qui se passait et où était Ueda.  

 

— Il ne se passe rien — répondit Saeko d'un air circonspect — C'est bien pour ça que je ne me sens pas tranquille : je m'attends à ce que quelque chose se passe d'un moment à l'autre. De toute façon Ueda est sur le pont avec Inoue, tu le vois ? ... Il a dit qu'il devait lui parler en privé. —  

 

Ryô lança un regard vers l'industriel puis il se retourna vers son amie :  

 

— Saeko, pourquoi m'as-tu fait appeler par le serveur si tout va bien ?! Nous avons les oreillettes, non ? — observa-t-il d'un ton de reproche.  

 

— Vois-tu mon cher, que j'ai essayé de te contacter avec les oreillettes pendant un temps fou avant de m'adresser au serveur — fit elle d'un air sévère. — C'est toi qui n'a pas répondu... et maintenant je comprends même pourquoi ! —  

 

— Un moment, de quoi tu parles ? La dernière fois je t'ai appelée pour te prévenir au sujet de Kaori... euh... Mayuko. Puis je ne t'ai plus entendue : j'en suis sûr ! —  

 

Saeko lui sourit ironiquement :  

 

— Mais c'est naturel ! Tu étais trop pris par autres choses pour t'apercevoir que je t'appelais, c'est évident ! —  

 

Et en le fixant avec ostentation elle continua :  

 

— Le rouge à lèvres de Kaori a vraiment une couleur très jolie, je devrais lui demander où elle l'a acheté... —  

 

Immédiatement Ryô porta une main à sa bouche et en regardant le bout de ses doigts y trouva les traces du rouge à lèvres dont Saeko parlait. Tout de suite il rougit d'embarras et tandis qu'il fouillait ses vêtements à la recherche d'un mouchoir, il bégaya que ce n'était pas celui de Kaori mais celui d'une jeune femme inconnue qu'il avait croisée dans le couloir et qui était restée frappée par son charme.  

 

 

 

A suivre CHAPITRE 10- Stratégies  

 

 


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