Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: A. Dust

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 2 capitoli

Pubblicato: 18-03-22

Ultimo aggiornamento: 25-03-22

 

Commenti: 2 reviews

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Action

 

Riassunto: Et si Ryo Saeba avait réagi à temps et avait réussi à retenir Mick Angel à l'aéroport ? Comment Shin Kaïbara réagira-t-il à cet affront ? Ryo pourra-t-il se battre contre ce Loup surgi de son passé ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Dans la Gueule du Loup" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I correct a misplaced chapter?

 

It can happen that an author has several stories in process and that he adds a chapter of a story to another one. In this case, please don't add the chapter again and contact me (hojofancity@yahoo.fr) for modification. Indicate which chapter is misplaced and wh ...

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   Fanfiction :: Dans la Gueule du Loup

 

Capitolo 1 :: Qui a peur du Grand Méchant Loup ?

Pubblicato: 18-03-22 - Ultimo aggiornamento: 18-03-22

Commenti: Bonjour à toutes et tous !

J'ai écrit cette histoire il y a quelques mois, pour répondre à un défi d'écriture sur le forum de Fanfictions.fr, intitulé : "Coupez ! On la refait ! : Avec au moins 1500 mots, changez le cours des choses. Ce peut être une scène, un enchaînement d’événements, un développement différent par rapport à ce qui s’est passé normalement et vous conduira donc à la réécriture et la production d’un texte de type Déviation.
Et en plus : Comme nous sommes en automne, vous ajouterez les 7 mots de vocabulaire saisonnier suivants : humidité, nuit, métamorphose, champignons, châtaignes (ou marrons), feuilles mortes, imperméable."


Alors, c'est partiii ...
On reprend l'épisode 177 "Triste Départ" du manga (tome 33 - édition J'ai Lu- "Départ pour l'Enfer") ...
on coupe ...
et on la refait ...

 


Capitolo: 1 2


 

- "Ryo ..." Murmura-t-il en passant à côté de moi.  

 

Dans ce hall bondé de l'aéroport de Tokyo, Mick Angel venait d'embrasser ma partenaire sur la bouche et je n'avais qu'une envie : lui balancer mon poing dans la tronche. Mais je savais pertinemment qu'il jouait avec mes nerfs avec délectation et je décidai que je ne lui ferai pas ce plaisir.  

 

Quelques instants auparavant, avant que son vol pour Los Angeles ne soit annoncé, il me l'avait confiée, m'avait demandé de veiller sur elle. Il savait bien ce qu'elle représentait pour moi et que je comptais pour elle. Ce baiser n'avait été qu'une simple provocation pour que je me secoue enfin et me décide un jour à faire de même ... Il serait temps.  

- "Mon client ..." Poursuivit-il en me dépassant.  

 

Mon corps se figea. Ce n'est pas dans ses habitudes de révéler l'identité de son commanditaire. Un tueur à gages digne de ce nom ne révélera jamais le nom de son employeur. Question de principe, de survie, d'honneur. Je le savais mieux que personne car nous avions les mêmes lignes de conduite. Quand Falcon et moi lui avions posé la question quelques minutes auparavant, c'était surtout pour blaguer, pour malmener un peu son orgueil trop arrogant. Nous savions pertinemment qu'aucun de nous ne répondrait à cette question et pourtant ... Je n'avais pas pû m'empêcher. Après tout, j'avais été sa cible. J'avais bien le droit de savoir ou du moins, d'essayer de savoir.  

- "C'est ..."  

 

J'eus l'impression que le temps s'était arrêté et que je savais déjà ce qu'il allait me dire. J'aurais dû y penser plus tôt ... Une seule personne au monde peut me haïr assez pour engager le Tueur à Gage Numéro Un des Etats-Unis, mon ancien partenaire, rival mais ami de toujours, Mick Angel, pour me tuer, l'unique pro encore en vie et assez compétent pour réussir à me descendre.  

 

Une seule personne pouvait imaginer un plan aussi machiavélique et infaillible ... ou presque. Une seule personne était effectivement assez corrompue pour considérer comme un cadeau le fait de mourir par la main d'un ami. Mais cette personne n'avait pas prévu que Mick puisse renoncer, renoncer pour ne pas faire de peine à Kaori en me supprimant, cette personne ne pouvait pas imaginer que Mick renoncerait par amour. Oui, l'amour avait fait foirer son plan a priori infaillible tout simplement parce que ce sentiment était parfaitement étranger à cette personne.  

 

Et je ne fus même pas surpris quand Mick prononça dans un murmure à peine audible, me tournant déjà le dos :  

- "Ton père."  

 

Pendant que ses pas s'éloignèrent lentement derrière moi, je vis la silhouette massive de Falcon se raidir. Il avait entendu. Evidemment. Son ouïe était devenue surprenante depuis la cécité qui l'a frappé à cause des anciennes blessures que je lui avais infligées quand nous étions guerrilleros. Elle lui permettait de capter le moindre changement de rythme cardiaque, les variations des auras et les accélérations des souffles. Il n'avait donc eu aucune peine à comprendre les murmures de Mick. Ses lunettes noires étincelèrent soudain dans un rayon de soleil, sa moustache redevient droite, dissimulant brusquement ses dents et son sourire.  

 

A ses côtés, Kaori, encore rougissante du baiser que Mick avait déposé sur ses lèvres, me regardait avec de grands points d'interrogation dans les yeux. Percevant ma surprise, mais se méprenant sur son origine, elle me lança, parlant à toute allure, nerveuse :  

- "Hey, pas de malentendu, hein ! Il m'a embrassée sur la joue ! Sur la joue. C'était juste à côté de la bouche mais bien sur la joue ..."  

 

J'avais bien envie de lui répondre que ce n'avait pas d'importance mais aucun mot ne parvint à franchir mes lèvres. Je devais reprendre mes esprits et canaliser la haine, la colère et la rancœur qui remontaient lentement en moi.  

 

Mon Père.  

Alors c'était lui. Il était encore en vie et souhaitait donc que nous mettions un point final à notre affrontement en m'éliminant.  

Mon Père.  

 

Elle posa sa main sur mon bras, me faisant sortir brusquement de ma léthargie et je compris soudain ce qui allait se passer. J'entendis Kaori continuer :  

- "Mick n'a pas ..."  

- "Mick ! Espèce de crétin décérébré !" M'exclamai-je en me dégageant de son emprise. "Mick !!! Attends !"  

 

En me retournant, j'aperçus facilement sa grande silhouette et sa chevelure blonde parmi la foule et me lançai à sa poursuite, serpentant entre les voyageurs, en bousculant quelques-uns, pendant que Kaori me poursuivait en hurlant :  

- "Ryoooooo ! Non, arrête, Ryo ! Vous n'allez pas encore vous battre pour ..."  

 

A cet instant, je parvins à la hauteur de Mick et l'attrapai par le bras, le forçant à se retourner.  

- "Angel, non ! N'y va pas."  

- "Je rentre chez moi. Je n'ai plus rien à faire ici." Me répondit-il en me dévisageant comme si j'étais devenu fou.  

- "Ne pas honorer la demande d'un homme comme lui équivaut à signer son arrêt de mort, Mick."  

 

Son regard bleu azur me sondait, son sourire narquois me défiait mais Mick Angel restait muet. Kaori me bouscula soudain et bredouilla quelque chose dans mon dos mais je n'y prêtai pas attention. Je devais le convaincre. Il devait rester. C'était une question de vie ou de mort :  

- "Reste. A nous deux, on peut s'en sortir."  

- "C'est l'Union Teope, Ryo. Je ne sais pas si tu les connais mais ce n'est pas un groupe mafieux comme ceux qu'on a malmenés par le passé à Los Angeles. " Répliqua-t-il d'un ton neutre, toujours maître de lui quand il s'agissait du boulot.  

- "C'est quoi ? Qui ça ?" Demandai-je, abasourdi, pensant que mon ouïe, d'ordinaire si fine, me jouait des tours.  

- "L'Union Teope."  

 

J'entendis Kaori étouffer un hoquet de surprise derrière moi. L'Union Teope avait fait abattre son frère des années auparavant.  

- "Tu es sûr ?" Demandai-je.  

- "Oui."  

- "L'Union Teope?"  

- "Oui, t'es devenu sourd ou quoi, Bro' ?"  

 

Il ne put retenir un sourire qui s'effaça cependant bien vite car il comprit certainement à mon regard et à celui de Kaori que, pour nous, ce nom n'avait rien d'une blague. Mick Angel planta son regard bleu acéré dans le mien et articula avec précision :  

- "Ton père en est devenu le chef incontesté depuis quelques mois et il est en train de lui donner une dimension internationale." Il se pencha un peu vers moi pour me préciser : "On n'a pas affaire à des malfrats à la petite semaine. On ne s'en débarrassera pas comme ça."  

- "Et on est pas des nettoyeurs du dimanche ! Et ça ne serait pas la première fois que je mettrais à mal cette organisation."  

 

Un de ses sourcils se leva quand je mentionnai cette information et je poursuivis :  

- "Ils sont responsables de la mort de Makimura il y a presque huit ans maintenant. Mais on s'est vengés Kaori et moi. Je pensais qu'on en avait fini avec eux mais on peut remettre ça."  

 

Il regarda Kaori derrière moi pendant quelques secondes. Je n'eus pas besoin de me retourner pour savoir qu'elle avait les larmes aux yeux et j'étais prêt à parier mon Magnum 357 qu'elle hochait gravement la tête, le menton levé et le regard chargé de défi. Mick me lança sans ambage :  

- "Tu as déjà essayé d'éliminer ton père quand on était aux Etats-Unis, Ryo, et tu t'es vautré."  

- "Je sais. Je m'étais laissé guider par ma haine."  

- "Et là ? Qu'est-ce qui te guiderait ?"  

- "A ton avis ?"  

 

Il ne répondit pas, se contentant de jeter encore un œil derrière moi. J'abattis ma dernière carte en lui lançant :  

- "Et j'étais seul. Deux Numéros Un ensemble, qui peut lutter contre ça ?"  

- "Trois Numéros Un ..." Entendis-je derrière moi et la silhouette massive de Falcon nous cacha la lumière. "Je te rappelle qu'on a toujours pas fini notre duel. On a fini ex aequo toi et moi, Ryo."  

 

En temps normal, j'aurais répliqué quelque chose de blessant, rien que pour l'enquiquiner mais ce n'était pas le moment. Je devais convaincre Mick de rester, sinon, il allait mourir. J'en étais persuadé. Je connaissais mon père, il ne plaisantait pas avec les questions d'honneur, de parole donnée ou d'engagement et ne pas honorer un contrat était puni par la peine capitale.  

 

Mick Angel nous dévisagea tour à tour, l'immense Falcon, Kaori puis moi avant de lancer son sac de voyage sur l'épaule en marmonnant :  

- "Alors si y'a Falcon, là, je dis qu'on peut peut-être s'en sortir ..." Il me dépassa et continua dans sa lancée : "Non, parce que juste avec toi, sorry man, mais on serait pas allés loin."  

- "Quoi ..." Je n'en croyais pas mes oreilles et j'eus de nouveau la furieuse envie de lui coller mon poing là où je pense quand il attrapa une Kaori pantoise par le bras en lui susurrant à l'oreille :  

- "Désolé ma Douce d'avoir brisé ton cœur avec ce faux départ ..."  

 

Elle me lança un regard ahuri mais je haussai les épaules en levant les yeux au ciel.  

 

A cet instant, j'étais persuadé d'avoir fait ce qu'il fallait faire.  

J'étais persuadé que, face à nous trois, Falcon, Mick Angel et Ryo Saeba, les trois plus grands professionnels actuels réunis, face à nous, mon père adoptif, Shin Kaïbara, ancien chef mercenaire sanguinaire et impitoyable ne ferait pas le poids.  

Oui, j'en étais persuadé ...  

 

Si j'avais su ...  

 

***  

Si j'avais su ... je ne serai pas en train de quitter ce pays qui m'a vu naître une première fois et renaître ensuite en vivant à tes côtés. Debout sur le pont de ce yacht blanc et étincelant, je regarde la côte qui s'éloigne, pensant à l'homme que je suis devenu grâce à toi et que je laisse derrière moi. Les mots que Mick a prononcé à peine quelques heures auparavant à l'aéroport, me reviennent en mémoire, aussi clairement que s'il était à côté de moi :  

- "C'est pour ça que je te confie Kaori, Ryo. Tu as changé et tel que tu es maintenant, je suis convaincu que tu sauras la protéger."  

 

J'espère que c'est ce que je suis en train de faire. J'espère que j'ai fait le bon choix pour réparer ma négligence, que tu es et resteras en sécurité dorénavant. Mick et Falcon te protégeront envers et contre tout, j'en suis convaincu. Peut-être même qu'ils sauront mieux s'y prendre que moi.  

 

***  

Le trajet de retour depuis l'aéroport se fit dans un silence pesant. Kaori qui s'était assise sur la banquette arrière laissant la place passager à Mick, restait parfaitement immobile et je sentais ses yeux rivés sur ma nuque, à tel point que j'évitai soigneusement de vérifier le rétroviseur central craignant d'y voir ses émotions, ses reproches, sa déception. J'entendais presque les questions qui tourbillonnaient dans sa tête à cet instant. Il faut dire que ça devait être sacrément indigeste à encaisser. Elle venait d'apprendre que l'organisation qui avait assassiné son frère était de retour. Je la connaissais assez pour savoir que son chagrin envahissait à nouveau son cœur ...  

 

Et elle venait aussi de découvrir dans la conversation des bribes de mon passé que je lui avais toujours dissimulé, notamment que j'avais un père, enfin que j'avais rencontré un homme que j'avais considéré comme tel. Et il y avait encore beaucoup d'autres choses que je ne lui avais pas dites.  

 

Elle connaissait déjà certaines choses, certes, elle avait découvert et accepté un gros morceau, elle savait qu'à l'âge de trois ou quatre ans j'avais été le seul survivant d'un accident d'avion au dessus de la jungle sud-américaine, elle savait que j'avais été recueilli par un groupe de guérilleros, elle savait que j'avais été élevé en enfant soldat et que j'avais donc commis toutes les horreurs que cela implique, elle savait que j'avais commis des crimes ... que j'étais un tueur ... et ce, depuis toujours.  

 

Oui, elle avait déjà encaissé tout ça. Elle m'avait accepté comme ça. Pour me le signifier à sa façon, elle m'avait même offert une date d'anniversaire, le vingt-six mars, date de notre première rencontre, me faisant là, le plus inestimable des cadeaux : son pardon.  

 

Après avoir franchi le seuil de l'appartement que nous partagions elle et moi, j'échangeais déjà avec Mick, évaluant avec lui nos chances, confrontant différentes tactiques, échafaudant des plans d'attaque. Falcon qui nous avait rejoint, lâchait de temps en temps un grognement, nous incitant à changer nos hypothèses. Je retrouvai cette aisance et cette complémentarité avec mon ancien partenaire américain sans oublier pour autant que, quelques heures auparavant, il envisageait de me descendre froidement pour honorer un contrat sur ma tête.  

 

Au début, Kaori s'était assise sur le canapé avec nous, puis elle s'était levée pour nous servir des cafés et du whisky pour la tasse de Falcon. Silencieuse, le regard fuyant, la tête basse, je ne parvenais pas à attraper ses yeux, je ne parvenais pas à lui dire ... Je ne voulais pas lui raconter ça comme ça, devant nos amis communs, même si eux aussi, connaissaient une partie de ce sombre passé qui était le mien mais certaines choses que j'avais à lui dire ne les regardaient pas.  

 

Puis, elle est venue nous interrompre tout en enfilant sa veste :  

- "Je vais chercher des champignons."  

- "Des quoi ?" Demandai-je, abasourdi, alors que mon esprit était concentré sur munitions, attaques furtives et anticipations des réactions de l'ennemi.  

- "Des champignons." Répéta-t-elle froidement. "Vous devez avoir faim et il ne reste que des œufs dans le frigo ... Sans champignons, l'omelette, c'est pas bon. Et comme d'hab, nos placards sont vides parce que Môsieur veut pas bosser, donc ... faut que j'aille en chercher."  

 

Je hochai la tête, cherchant dans son regard éteint, un peu de notre complicité habituelle. Elle esquissa un maigre sourire quand Falcon lui gronda une approbation gênée avant d'ajouter :  

- "Les hommes de l'Union doivent nous surveiller et ..."  

- "C'est bon, Umi." Avait-elle tranché, en ouvrant sa veste pour révéler la présence de son petit revolver. "Je sais me défendre."  

 

Le colosse avait croisé les bras fermement sur sa poitrine, résigné. Je m'attendais à ce que Mick fasse une blague à sa sauce mais il resta muet, se contentant de la regarder, inquiet et décontenancé. Je m'étais bien gardé de dire quoique ce soit, trop soulagé d'envisager son départ et ainsi, ma délivrance.  

 

Quand elle eut enfin refermé la porte derrière elle sans un mot de plus, Mick se tourna vers moi :  

- "Qu'est-ce que ..."  

 

Je l'interrompis pour éviter de lui donner les véritables raisons de son trouble :  

- "Elle cuisine quand elle est de mauvais poil. Tu n'aurais pas dû la bécoter, maintenant, elle va s'attendre à un truc qui ne viendra pas et c'est moi qui vais récolter sa colère, comme d'habitude."  

 

Mick éclata d'un rire arrogant :  

- "Ahhhh, non, non, non, mon vieux, c'est pas à moi qu'elle en veut, là !"  

- "Bah, à qui d'autre ?"  

- "Tu as vraiment besoin que je te fasse un dessin ?"  

- "Y'en a marre, Angel !"  

- "Marre de quoi ? C'est toi qui as voulu que je reste, non ?"  

- "Ouais, je me demande bien pourquoi d'ailleurs !"  

 

***  

J'avoue que j'ai été soulagé quand tu es sortie de l'appartement. Je n'en pouvais plus de te voir ainsi, joues pâles, bouche pincée et mâchoire serrée. J'en avais assez de sentir ton regard acéré braqué sur moi quand j'avais le dos tourné et de ne pas réussir à croiser tes yeux quand nous nous faisions face. Ton amertume me renvoyait mon incapacité à te parler ou plutôt ... ma trouille pathologique de te parler ... et de te perdre. Comme toujours.  

 

Mais si j'avais su ...  

 

Si je n'avais pas été si satisfait de te voir sortir, j'aurais peut-être eu la présence d'esprit de te retenir, de te protéger, d'être là pour toi.  

 

Si j'avais été capable de te parler de tout ça avant, tu n'aurais peut-être pas eu le besoin de sortir pour prendre l'air.  

 

Si j'avais ...  

 

Mais je n'ai pas ... et à cause de moi, sans le savoir, tu t'es jetée dans la gueule du Loup.  

 

C'est trop tard maintenant. Ce qui est fait ne peut être défait.  

 

La brise du large qui me fouette le visage m'apporte une fraîcheur bienfaitrice, balayant mes regrets, ma peine et mes incertitudes. J'ai fait des erreurs et je vais les réparer.  

 

***  

Notre petite chamaillerie à Mick et moi avait vite été interrompue par le son de la télévision. Voulant nous signifier que nous l'emmerdions au plus au point, Falcon avait allumé le poste, augmentant le volume jusqu'à ce que je m'exclame, passant ma rage sur lui :  

- "Putain mais merde, Falcon ! Pourquoi tu nous casses les oreilles avec ça ! T'es aveugle, qu'est-ce que t'en as à foutre de regarder la télé ?"  

- "La ferme."  

 

Sa voix de baryton et son ton autoritaire me réduit immédiatement au silence. Quand mon ancien rival parlait comme ça, c'est qu'il avait quelque chose à dire :  

- "Je viens d'entendre un truc."  

 

Mick et moi nous tournâmes d'un même mouvement vers le poste allumé où nous découvrîmes avec stupeur des images de morceaux métalliques qui flottaient sur l'océan et un bandeau rouge qui annonçait : "Crash Aérien : Le Jumbo Jet s'est abîmé en mer" pendant qu'une voix neutre de journaliste commentait :  

- "Pour l'instant, les secours qui ont été dépêchés sur place n'ont guère d'espoir de trouver des survivants parmi les passagers du vol Jumbo Jet 714 Tokyo-Los Angeles de cet après-midi. Nous n'avons aucune information concernant les causes de cette explosion : défaillance technique, erreur humaine ou attaque terroriste ? Pour l'instant, les enquêteurs n'excluent aucune ..."  

 

Falcon éteignit brusquement et se tourna vers nous :  

- "Alors, Angel ? Content d'être resté, finalement ?"  

 

Mick se tourna vers moi et murmura :  

- "Yep, man. Of course." Pâle comme un linge, Mick joignit les mains sur ses genoux et ajouta dans sa langue : "I must say ... the message is perfectly clear, don't you think ? (Je dois avouer ... le message est parfaitement clair, n'est-ce pas ?)"  

- "Oh oui. Même un aveugle le verrait." Répondit gravement Falcon.  

 

A cet instant, le téléphone sonna, nous faisant sursauter tous les trois. Mick et moi échangèrent un regard. Je ne sus s’il remarqua la tension et la panique dans mes yeux mais ses poings froissèrent le pantalon de son costume impeccable ...  

 

Après la première sonnerie, je m'étais levé sans m'en rendre compte.  

A la deuxième sonnerie, je savais.  

Avant la troisième, j'avais saisi le combiné, sachant parfaitement quelle voix j'allais entendre, ce qui n'empêchait pas mon cœur de battre furieusement et de résonner dans mes oreilles.  

 

Dans le combiné, je prononçai d'une voix dure et sèche :  

- "Où est-elle ?"  

 

 


Capitolo: 1 2


 

 

 

 

 

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