Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 49 capitoli

Pubblicato: 02-10-20

Ultimo aggiornamento: 22-11-20

 

Commenti: 32 reviews

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DrameRomance

 

Riassunto: "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé..." Un an après la disparition de la lumière de sa vie, comment Ryo, et la bande, a-t-il repris le cours de sa vie ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Message in a bottle" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Message in a bottle

 

Capitolo 26 :: chapitre 26

Pubblicato: 27-10-20 - Ultimo aggiornamento: 27-10-20

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Continuons ce long chemin de croix que peut être la quête de soi pour la personne concernée ou son entourage. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 26  

 

- Maintenant que tout le monde est rassuré sur tout le monde, on rentre.  

 

Ca avait été brutal pour toutes les personnes présentes au café mais c’était la façon dont Ryo avait abrégé les retrouvailles après cette aventure. Ils étaient là depuis cinq minutes à peine. Layla avait couru dans les bras de sa mère, Sam l’avait câlinée et s’était excusée auprès d’Hajime pour s’être montrée désagréable avec lui alors qu’elle ne le jugeait pas coupable et c’était au moment où elle s’était retournée vers le reste du groupe qu’il était intervenu. Il voyait les regards expectatifs, les questions qui allaient arriver, la gêne qui s’installerait et il n’était pas prêt. Il suffisait de voir son absence de réaction quand Mick avait enlacée Sam quelques heures plus tôt. C’était lui qui avait demandé qu’ils respectent une certaine distance, de continuer à l’appeler par son prénom d’emprunt mais, lorsque son ami avait fauté, ce n’était pas lui qui était intervenu, c’était Umibozu.  

 

Il avait besoin de se retrouver seul et donc de retourner à l’appartement. Sam vaquerait à ses occupations et lui aux siennes, chacun dans leur coin. Il pourrait réfléchir en paix à ce qu’il devrait faire. Il s’était leurré et il le savait : il avait pensé qu’il était capable de laisser Sam exister, lui laisser le temps de trouver ses marques et peut-être redevenir Kaori mais il n’agissait pas dans ce sens. Laisser Mick l’enlacer sans intervenir, sa désillusion à ne pas la voir faire le bon choix dans sa fuite, la laisser seule au Cat’s à l’écart de l’action, il avait inconsciemment tout fait pour trouver le déclencheur.  

 

- Vous ne courez plus aucun risque. Je descends m’exercer., apprit-il à Sam, à peine entrés dans l’appartement.  

 

Sans attendre, il tourna les talons et ressortit, les laissant seules. Layla s’en alla en courant jouer dans son coin mais Sam resta un moment à fixer la porte, déroutée. Elle avait senti le désarroi de Ryo, ses doutes, à moins que ce n’était de la colère par rapport à ce qu’elle avait fait. Voudrait-il encore l’aider pour retrouver la mère de Layla ? Voudrait-il encore lui en apprendre plus sur elle ? Elle avait décidé de laisser une chance à celle qui vivait endormie en elle, de cesser de la voir comme une rivale. En aurait-elle l’opportunité ?  

 

Elle savait que ça ne changerait pas son amnésie parce qu’elle avait voulu retrouver la mémoire depuis le début et que, si ça n’avait été qu’une question de volonté, ce serait fait depuis longtemps… Ca aurait arrangé beaucoup de choses d’ailleurs, pensa-t-elle. Elle serait rentrée chez elle, Ryo aurait été à ses côtés et elle aurait certainement repris sa vie comme avant sans se poser de questions. Elle n’aurait pas eu toutes ces semaines pour décider de vivre pour elle, la femme qu’elle était devenue et qui découvrait l’amour. Elle n’aurait pas eu tout cet espoir en elle de pouvoir vivre autre chose qu’une quête de son identité parce qu’elle s’était mentie à elle-même. Elle avait décidé de partir après le concours, de ne jouer que la carte de l’amitié mais, humainement, elle avait espéré que le destin rebattrait les cartes et lui donnerait une chance de rester. Il l’avait fait mais d’une manière bien ironique.  

 

Elle avait retrouvé qui elle était, enfin son nom, son prénom et son image… Pour Ryo, pour Mick même, cela semblait suffire mais, pour elle, c’était plus compliqué et le fait de quelque part perdre l’homme qu’elle aimait pour son autre elle n’avait rien facilité. Elle s’était braquée, vraiment braquée, par jalousie, par peur, par regret de ne pouvoir vivre enfin sa vie comme elle venait tout juste d’avoir le courage de le faire. Elle savait au fond qu’elle serait restée au Japon soit sous couvert d’avoir gagné le concours, soit parce qu’elle aurait accepté ce que Ryo lui proposait tout simplement. Elle leur aurait donné une chance. Elle le savait parce qu’elle l’aimait et qu’elle avait confiance en lui. Elle savait et elle comprit les paroles d’Umibozu. Tous les doutes qu’elle avait pu avoir en se rendant compte que Ryo avait tué quelqu’un en sa présence s’évanouirent. Elle le connaissait.  

 

Ryo descendit à la salle de tir et s’enferma dans la pièce. Il ne bougea même pas de l’entrée et se laissa glisser contre le mur, les mains dans les cheveux, le regard sombre. Il vit de nouveau le regard de Sam quand elle avait réalisé ce qu’il avait fait, ce regard effrayé, atterré et il frissonna. Les chances étaient grandes qu’elle ne veuille plus rester avec lui désormais. Il avait tué sous les yeux de Kaori dès leurs premiers jours ensemble et pas qu’une fois mais la situation était différente. Elle était prévenue et ils vengeaient Maki. Surtout, Kaori le connaissait depuis quatre ans et son partenariat avec son frère l’avait rassurée bien avant que ça arrive.  

 

Il poussa un long soupir. Il devait commencer à penser rationnellement, oublier ce que son cœur voulait. S’il aimait réellement Kaori, il voulait aussi la voir vivre longtemps, surtout qu’il l’avait crue morte pendant plus d’un an. Il l’avait retrouvée mais uniquement partiellement. Sam n’avait aucune expérience dans leur milieu. Elle avait des qualités indéniables pour en faire partie mais avait-il envie de repasser par l’enfer du deuil ? Etait-il surtout suffisamment égoïste pour l’exposer au risque qu’impliquait leur vie ? Il l’avait cru un moment mais tout avait changé aujourd’hui. Le plus sage serait certainement de lui dire de reprendre son apparence de jeune américaine et de partir après lui avoir donné toutes les clefs pour reconstruire sa vie.  

 

La douleur et la colère qu’il ressentit à ce moment-là le poussèrent à se lever et dégainer son arme. Sans un battement de cil, il vida son barillet intact et regarda les trois trous rapprochés en serrant les dents. Sa main tremblait, il le savait. Il dégagea le barillet, inclina l’arme pour laisser tomber les douilles et la rechargea avant de tirer à nouveau. Il passa plus d’une heure à s’exercer jusqu’à ce que les six balles qu’il tirait en série ne fasse plus qu’une seule et même perforation. Il se décida alors à remonter et ramassa les douilles qui traînaient à terre, laissant la pièce nette en refermant la porte derrière lui.  

 

Quand il pénétra dans l’appartement, une bonne odeur flottait dans l’air et il entendit parler dans la cuisine. Il ferma un instant les yeux, se délectant de ces présences, avant de se diriger vers la pièce. Il trouva Sam cuisinant alors que Layla, déjà en pyjama, dessinait en décrivant tout ce qu’elle faisait.  

 

- Ryo ! Regarde mon dessin !, s’écria-t-elle, tout sourire.  

- Oui, il est vraiment très beau., approuva-t-il, adressant un regard à Sam.  

- On mange dans une dizaine de minutes., l’informa-t-elle, anxieuse.  

 

Il était redevenu l’homme impassible qu’elle avait pu connaître à ses débuts et elle n’aimait pas cela. Malgré tout, la présence de Layla l’empêcha d’aborder le sujet pour le moment et elle termina la préparation du repas, dominant plus ou moins sa nervosité. Le bavardage incessant de la petite couvrit le silence malaisé qui s’était installé entre les deux adultes et qui reprit ses droits lorsque la jeune femme redescendit après avoir couché la fillette.  

 

- Je vais sortir., lui annonça Ryo, se levant.  

- Non… S’il te plaît, reste… Il faut qu’on parle., lui demanda-t-elle.  

- Il n’y a rien à dire, Sam. Je vais te raconter ta vie, t’aider à retrouver la mère de Layla et, après…, commença-t-il, l’air fermé.  

- Après ?, lui demanda-t-elle, appréhendant sa réponse.  

- Après, tu reprendras ta vie aux Etats-Unis., lui annonça-t-il.  

 

Passé le choc de la nouvelle, elle vint se planter devant lui, les poings sur les hanches.  

 

- De quel droit tu décides de ce que je vais faire de ma vie ?, l’interrogea-t-elle d’une voix où perçait la colère.  

- C’est la meilleure chose que tu as à faire., lui répondit-il.  

- Comment le sais-tu ? Ai-je seulement le choix ? Je dois faire mes bagages de suite ?, répliqua-t-elle.  

- Je ne bougerai pas d’ici avant que tu m’aies convaincue, Ryo, et, même si tu me bottes les fesses pour me sortir de ton appartement, je squatterai devant chez toi jusqu’à avoir obtenu satisfaction., lui apprit-elle, déterminée.  

- Je…  

 

Il fut interrompu par la sonnerie du téléphone et, un peu énervé, alla décrocher.  

 

- Je n’ai pas voulu attendre demain pour vous annoncer la nouvelle : les tests ADN ont confirmé les autres tests. Sam est bien Kaori., lui annonça sans préambule le Professeur.  

 

Même s’il s’y attendait, la nouvelle le fit s’assombrir un peu plus et il fut incapable de répondre.  

 

- Ryo ? Tu m’as entendu ?, l’interpela son ami.  

- Oui… Oui, j’ai bien entendu, Professeur., murmura-t-il.  

- Tu lui diras ?, lui demanda-t-il, un peu surpris de son silence qu’il ne sentait pas léger.  

- Oui., souffla Ryo avant de raccrocher.  

 

Pendant un moment, il s’appuya sur le meuble du téléphone, le fusillant du regard. Il entendit Sam approcher derrière lui et savait quelle question elle lui poserait. Il pouvait faciliter son départ. Il pouvait prendre sur lui et lui mentir pour la faire partir, lui ôter tout ce poids qui lui était tombé dessus depuis deux jours et qui lui pourrirait son existence. Il pouvait le faire, se dit-il en se retournant. Il pouvait la soulager.  

 

- C’était le Professeur ? Il a les résultats du test ADN ?, lui demanda-t-elle, le regard empli d’espoir.  

- Oui., murmura-t-il, détournant les yeux.  

- Alors ? Ils confirment… ils confirment que je suis Kaori ?, l’interrogea-t-elle.  

 

Elle avait besoin de lever le dernier voile, le dernier doute qu’il pouvait encore y avoir sur son identité. Cela ne la ferait pas plus se sentir Kaori mais, au moins, elle serait sûre d’où elle partait. Ni lui ni elle ne pourraient se réfugier derrière cela pour essayer de fuir.  

 

- Oui. C’est confirmé., se résigna-t-il à lui avouer.  

 

Il n’avait pas le cœur de lui mentir, pas face à son regard en quête de vérité et de certitudes. Il vit ses yeux se brouiller et fut un peu surpris quand elle se jeta dans ses bras. Malgré ses résolutions, il ne la repoussa pas et l’entoura comme elle semblait en avoir besoin et lui aussi d’ailleurs. Il allait laisser partir l’amour de sa vie, celle qui avait fait battre son cœur deux fois, et il sentait le froid le guetter pour l’envahir. Il prendrait tous ces moments de chaleur que la vie lui offrait rarement et qui lui permettraient de tenir après.  

 

Sam resta un long moment dans ses bras, perdue dans ses pensées. Elle ne pouvait plus se voiler la face : elle était Kaori et l’avait même accepté dès les premiers résultats du Professeur malgré la rivalité qui avait émergé simultanément. Elle avait vécu une journée des plus folles où, après des moments de confessions et d’anecdotes sur son enfance oubliée, elle était passée à deux doigts de la mort et l’avait même vue en action et maintenant Ryo venait de lui dire qu’il voulait qu’elle parte. C’était à elle de décider de ce qu’elle voulait faire de son avenir, à personne d’autre. Elle avait accordé sa confiance à Ryo il y a bien longtemps déjà et elle l’avait fait totalement à peine quelques jours après l’avoir rencontré malgré les rebuffades et ses changements d’humeur qu’elle aurait pu trouver inquiétants. Aujourd’hui, elle avait eu des doutes, un moment d’égarement mais, Layla retrouvée, l’esprit apaisé, elle savait qu’elle ne s’était pas trompée.  

 

- Je ne partirai pas, Ryo. Je ne le ferai que si tout est perdu pour nous deux., lui apprit-elle.  

- Ce n’est pas raisonnable. Tu n’es pas faite pour cette vie., lui dit-il, s’écartant d’elle.  

- Elle l’était ?, lui retourna-t-elle, levant un regard empli de détermination vers lui.  

 

Il se refusa à lui répondre. Il la contourna et se dirigea vers la penderie pour prendre sa veste et ses chaussures sans faire attention à ce que faisait Sam.  

 

- Je sors. Ne m’attends pas., lui redit-il, se tournant vers la porte.  

 

Il entendit le bruit du verrou et vit Sam se retourner en lui montrant la clef avant de la glisser dans son soutien-gorge. Dans une autre situation, il en aurait certainement souri mais pas là.  

 

- Ce n’est pas le lieu qui m’empêchera de venir la chercher., lui apprit-il, mécontent.  

- Tu ne fuiras pas cette conversation, Ryo Saeba., lui asséna-t-elle, croisant les bras et s’appuyant contre le panneau de bois.  

- Il me suffit de m’enfermer dans ma chambre…, pipa-t-il.  

- Je t’y suivrai. Je t’attendrai toute la nuit devant la porte, toute la journée s’il le faut., lui affirma-t-elle.  

- Layla…, objecta-t-il.  

- J’appellerai Miki., le contra-t-elle.  

 

Ryo soupira d’agacement avant de retirer sa veste et ses chaussures en signe d’abdication et d’aller s’affaler dans le canapé.  

 

- Tu veux jouer les bonniches ici ? Tu t’attends à quoi exactement si tu restes ici ?, l’attaqua-t-il pour la pousser à quitter la place et lui foutre la paix.  

 

Il avait déjà pris une décision suffisamment difficile, une décision qu’il aurait dû prendre depuis des années même, et ne voulait plus revenir dessus.  

 

- Et toi, tu t’attendais à quoi en me demandant de rester il y a trois jours ?, lui retourna-t-elle.  

- Rien n’a changé, Ryo. Je suis toujours cette femme sans défense éperdument amoureuse de toi. Alors réponds-moi, à quoi tu t’attendais en me demandant de rester ?, répéta-t-elle.  

 

Il la regarda, pris au dépourvu. Il ne s’était pas attendu à ce retournement-là. Pourtant, elle avait raison : à quoi avait-il pensé en songeant à une vie commune avec elle ? Non seulement elle mais Layla également… Il avait envisagé de mener une vie commune avec une petite fille, une femme qui n’était pas du milieu avec le risque qu’elle retrouve la mémoire à tout moment et brise cette communauté. Qu’est-ce qui avait changé ? Rien à part qu’il avait découvert que Sam était Kaori et qu’il n’était pas prêt à faire la même erreur une deuxième fois. Sam devait partir.  

 

- Apprends-moi, Ryo. Apprends-moi à me défendre pour qu’on puisse rester ensemble. Je ne veux plus te voir souffrir et… ne me laisse pas seule. Je ne veux plus être seule alors que j’ai trouvé l’homme de ma vie. Je sais que je ne suis pas celle que tu veux mais je veux la découvrir… vraiment. Je ne me battrai plus contre elle. Donne-moi juste un peu de temps pour être capable d’endosser son prénom et me retourner quand tu m’appelleras Kaori. Apprends-moi., l’implora-t-elle.  

 

Elle approcha de lui et tomba à genoux à ses pieds. Elle posa les mains sur les siennes et plongea son regard dans le sien.  

 

- Si tu as peur que je te juge pour ce qui s’est passé tout à l’heure, je ne le ferai pas. Je sais qui tu es. Je le sais au plus profond de moi. J’ai confiance en toi, Ryo. Je t’ai confié ma vie et celle de Layla il y a des semaines et je le referai autant de fois qu’il le faudra. Je sais que tu as des côtés sombres et je m’en accommoderai. Je veux être là pour toi quand tu en as besoin, je veux pouvoir t’aimer et te faire sourire. Je… Je te veux… J’apprendrai à être elle si c’est celle qu’il te faut., murmura-t-elle, la voix étranglée.  

 

Ryo la regarda, ému. Elle déposait les armes. Encore une fois, une femme mettait le monde à ses pieds et était prête à tout pour lui. Pourtant, quelque chose l’embêtait encore, quelque chose qu’il ne parvenait pas à comprendre.  

 

- Pourquoi… Pourquoi c’est si difficile pour toi d’être Kaori ? Vous n’êtes qu’une et une seule., lui demanda-t-il.  

 

Sam le regarda un moment, l’inquiétude perçant dans ses prunelles, avant de baisser les yeux vers leurs mains jointes.  

 

- Qu’est-ce qui te définit, Ryo ? Ton nom, ton prénom ? Qu’est-ce qui fait que tu te sens, toi ? Qu’est-ce qui la définit, elle ?, lui demanda-t-elle d’une voix calme malgré la tension du moment.  

 

Ryo l’observa et lâcha un léger ricanement cynique.  

 

- Si je ne devais me fier qu’au nom par lequel on m’appelle, je ne serais personne. Je ne connais pas ma véritable identité., admit-il sans difficulté.  

- Nous sommes pareils alors. Tu t’appelles Ryo Saeba parce que c’est le nom que tu t’aies choisi ou qu’on t’a attribué. Tu m’appelles Kaori Makimura parce que c’est le nom sous lequel tu m’as connue… avant. Mais aujourd’hui qui est plus vraie ? Kaori ou Sam ? Celle qui n’a plus d’existence par elle-même et ne vit que dans vos souvenirs ou la personne qui te parle en toute conscience maintenant ? Est-ce que j’existe parce que j’ai un nom qui me désigne ou parce que j’ai la conscience d’être moi ?, l’interrogea-t-elle.  

- Je… Je ne sais pas…, admit le nettoyeur.  

- Avant toi, j’étais en quête de qui j’étais en ne faisant pas attention à celle que j’étais devenue. Tu as posé les yeux sur moi, tu m’as souri et Sam Taylor a commencé à exister pour elle avec toutes les complications possibles. Avant toi, j’aurais pu être Kaori sans difficulté. Depuis… ce serait moins difficile si je ne t’aimais pas., soupira-t-elle, se relevant.  

- Ca fait tellement bizarre de se retrouver dans un triangle amoureux alors que nous ne sommes que deux., ironisa-t-elle.  

 

Elle s’éloigna et Ryo la regarda aller et venir dans la pièce, visiblement épuisée par la journée qui venait de se passer mais, en même temps, exsudant l’énergie de celle qui menait un combat important.  

 

- Tu pourrais mourir si tu restais. Je veux que tu t’en ailles., lui opposa-t-il, ne voulant pas céder.  

- Tu prenais aussi les décisions pour elle ?, se fâcha-t-elle, lui faisant face.  

- J’aurais dû la prendre cette décision bien avant de la perdre !, s’écria-t-il, bondissant sur ses pieds.  

- Si je l’avais prise, tu ne serais pas là en face de moi à te demander qui tu es ! Tu n’aurais pas risquer ta vie un nombre incalculable de fois pour te retrouver prise dans une explosion qu’on avait nous-mêmes provoquée ! Bon sang, tu as été blessée par les explosifs que tu as posés ! Tu te rends compte ? Je t’ai fait poser les bombes qui auraient pu te tuer !, hurla-t-il, la prenant par les épaules et la secouant comme pour lui faire réaliser les choses.  

 

D’un geste violent, elle le repoussa pour cesser de subir ses assauts et pouvoir lui répondre à son tour. Elle aurait pu être impressionnée par sa véhémence, furieuse de ces révélations sur la façon dont les choses étaient arrivées mais elle ne l’était pas. Elle ne voyait que sa douleur et ça lui faisait mal.  

 

- Est-ce que tu m’as mise un pistolet sur la tempe pour que je le fasse ?, lui demanda-t-elle, le fixant du regard.  

- Non., souffla-t-il.  

- Est-ce que tu as fait pression sur moi d’une quelconque manière ?, continua-t-elle.  

- Non.  

- Est-ce que ton plan incluait que je sois mise en danger inutilement ?, insista-t-elle.  

 

Il lui lança un regard cynique avant de répondre.  

 

- Inutilement ? Je ne sais pas. Se retrouver sur un bateau avec plein d’hommes armés qui nous en voulaient littéralement à mort pour aller tuer le chef de la bande, était-ce te mettre en danger inutilement ?  

- Dis-moi que tu n’as pas fait ce qu’il fallait pour me protéger et même plus encore ? Dis-moi que tu aurais osé risquer l’avenir qui se dressait devant vous à la fin de tout cela ?, l’interrogea-t-elle.  

- C’était ce que tu voulais réellement ou tu l’as baratinée pour arriver à tes fins ?, ajouta-t-elle.  

- Non, ce n’était pas du baratin. J’allais passer à l’acte sans me rétracter cette fois-ci., admit-il.  

- C’était ce qu’elle voulait ?, le questionna-t-elle d’un ton plus doux.  

- Oui., murmura-t-il.  

 

Il se retourna pour échapper à son regard. C’était dur d’avoir cette conversation avec Kaori sans que ce soit vraiment elle. Pourtant, c’était comme si, à ce moment-là, elle lui faisait comprendre qu’il n’était ni coupable ni responsable, ce qu’il n’avait pas voulu admettre jusque là. Elle avait fait ses choix et l’avait suivi volontairement. Le reste… Le reste relevait du hasard, du destin, de tout ce qu’on voulait mais pas de ses erreurs.  

 

- Si tu veux de moi, si tu veux nous donner une chance de revenir à la normale ou de trouver une nouvelle version de ce qu’on pourrait être, laisse-moi rester. Je ferai tout ce qu’il faut pour que tu aies moins à t’inquiéter, que je ne sois pas une cible trop facile ou que je puisse être un soutien plutôt qu’une faiblesse. Apprends-moi, Ryo. Apprends-moi tout ce qui nous permettra d’être ensemble., lui redemanda-t-elle.  

- J’apprendrai à être elle. Je me réconcilierai avec cette partie de moi mais donne-moi une chance de te prouver que ça vaut la peine. Je ne veux pas partir. Je veux rester avec toi., ajouta-t-elle.  

 

Il la regarda, incertain, craignant de prendre la mauvaise décision, craignant de retomber dans le travers de vouloir revoir Kaori par n’importe quel moyen. C’était une tentation qu’il ne pouvait maîtriser. Restait à savoir s’il pouvait vivre avec une autre version de sa partenaire.  

 

- Je vais tenter d’oublier la Kaori d’avant., proposa-t-il.  

- Je ne te demande pas de l’oublier, juste de ne pas la chercher à travers moi à tout prix. Je n’ai pas son vécu et, tant que je ne m’en souviendrai pas, je ne l’aurai pas. De toute façon, même si la mémoire me revenait, elle ne serait plus pareille non plus., pensa-t-elle.  

- Parce qu’elle aurait ton vécu, c’est cela ?, suggéra Ryo.  

- Oui. Alors, tu me laisses une chance ?, osa-t-elle, l’inquiétude perçant dans sa voix.  

 

Se demandant s’il ne faisait pas encore une énorme erreur, le nettoyeur acquiesça et tendit la main vers elle. Elle l’accepta et il l’attira à lui, la serrant dans ses bras en fermant les yeux. Tout ne serait pas simple mais peut-être que le futur s’annonçait un peu plus radieux que prévu.  

 

- J’ai la permission d’aller chercher la clef dans ton décolleté ?, lui demanda-t-il à l’oreille.  

- Certainement pas ! Je ne couche pas le premier soir, Monsieur Saeba !, répliqua-t-elle, s’écartant de lui avec un léger sourire amusé.  

- Elle aurait rougi à la proposition…, murmura-t-il, un peu nostalgique.  

- Ma timidité renforce mon agressivité. Je la gère autrement., répondit Sam avec compréhension.  

- On apprendra tous les deux., conclut-il, la voyant acquiescer. 

 


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