Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 1 capitolo

Pubblicato: 20-01-21

Ultimo aggiornamento: 20-01-21

 

Commenti: 2 reviews

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GeneralSongfic

 

Riassunto: Petit moment réflexif de notre nettoyeur préféré. Prends place juste après l'épisode avec Bloody Mary

 

Disclaimer: Les personnages de "A ma place" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

Some pieces of advices to authors

 

- Check the grammar and spelling of your stories. - Read your story at least once. - Try to write chapters of at least 2 pages and of a maximum of 6-7 pages. - Try to update your story regularly.

 

 

   Fanfiction :: A ma place

 

Capitolo 1 :: Chapitre 1

Pubblicato: 20-01-21 - Ultimo aggiornamento: 20-01-21

Commenti: Bonjour, une nouvelle songfic au tableau, écrite pendant l'écriture de Message in a bottle. Sur "Try Walking in my shoes" de Dépeche Mode, un petit moment de réflexion de Ryo suite à l'épisode avec Bloody Mary. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1


 

Accoudé à la rambarde d’une voie surplombant le port, j’observe les bateaux aller et venir dans la nuit noire. La discussion que j’ai eue avec Umibozu quelques heures plus tôt me trotte dans la tête.  

 

- Tu devrais lui expliquer, lui parler de ton passé. Elle est capable de comprendre et d’encaisser., lui m’a-t-il assuré.  

- Je ne pense pas et, même si elle l’était, je refuserais de lui faire cela. Elle a déjà assez à subir., lui ai-je répondu.  

- Tu préfères qu’elle l’apprenne de quelqu’un d’autre ? Tu veux qu’une autre Mary lui explique ce qu’il s’est passé ? Je ne serai pas toujours là pour réparer les pots cassés., m’a répliqué Umibozu.  

 

Par réflexe nerveux, j’ai sorti une cigarette et mon briquet que j’ai tapé nerveusement contre le comptoir avant de relever la tête affichant un regard indéchiffrable.  

 

- Peut-être… Peut-être qu’il vaudrait mieux ne pas les réparer la prochaine fois., lui ai-je asséné avant de sortir, le laissant perplexe.  

 

Je suis monté dans la mini et j’ai foncé à travers les rues de Tokyo. Je ne me suis arrêté qu’en trouvant cet endroit désert surplombant les eaux noires et sombres, aussi sombres que mon humeur et que la nuit noire qui m’entourait désormais. La porte ouverte, j’ai finalement allumé la cigarette que je tenais depuis tout à l’heure et la radio, espérant pouvoir me vider l’esprit. J’ai grommelé en entendant les premières notes et suis sorti du véhicule, laissant la musique tourner.  

 

I would tell you about the things  

Je pourrais te parler des choses  

They put me through  

Qu’ils m’ont fait subir  

The pain I've been subjected to  

La douleur à laquelle j’ai été soumis  

 

Rien que de me rappeler de tout ce que j’ai vécu avant de te connaître me donne envie de vomir. Les innombrables heures d’entraînement alors que je n’étais encore qu’un tout jeune enfant, le poids de l’arme qu’on m’a mise entre les mains quand je n’avais que cinq ans, la sensation de déchirure que je ressentais dans les épaules et coudes, la puissance qui traversait mon jeune corps à chaque coup de feu, les détonations qui m’assourdissaient, le premier corps touché par une de mes balles, le sang qui avait giclé et m’avait un instant terrorisé avant de faire face à ce constat, c’était moi ou mon adversaire, tout ça je m’en souviens très clairement. Je voulais vivre ou plutôt je ne voulais pas mourir. Ne surtout pas mourir et affronter cette nuit noire et froide qui me terrifiait. Alors je tirais et tirais sans relâche avec des armes plus grosses, plus puissantes au fil des ans et de la progression de mes compétences, sur des cibles vivantes mais presque toujours invisibles, cachées dans des arbres ou des bosquets. Je ne les voyais que lorsqu’elles tombaient.  

 

Les choses se sont corsées quand Kaïbara a jugé que j’étais prêt pour le combat au corps-à-corps. Je ne me souviens pas du nombre de coups reçus, encaissés, donnés avant même de me retrouver sur le champ de bataille. Combien de côtes cassées, d’entorses, d’ecchymoses, de membres luxés, déplacés ? Je ne comptais même plus, la douleur, je ne la sentais plus non plus. Les larmes avaient arrêté de couler. Elles étaient vaines et inutiles. J’ai serré les dents et me suis entraîné plus, encore plus, toujours plus. A onze ans, je me battais contre des adultes. A quinze, je mettais une raclée au second de Kaïbara. A dix-huit ans, je décimais un escadron rival à moi seul, dopé à la poussière d’Ange généreusement offerte par celui qui devait veiller sur moi comme un père et qui allait me faire passer par l’enfer de la désintoxication puis des remords. Entre temps, j’ai égorgé des dizaines d’hommes dans des gargouillis sanglants épouvantables, transpercé je ne sais combien de cages thoraciques ou de trachées, éventré quelques hommes, tout cela en sentant leurs corps contre moi rendre l’âme, en voyant leurs regards terrifiés que la vie quittait. La douleur, l’horreur, je connais et C’est quelque chose que je ne veux pas partager, pas avec toi.  

 

But the lord himself would blush  

Mais le seigneur lui-même rougirait  

The countless feasts laid at my feet  

Les festins innombrables déposés à mes pieds  

Forbidden fruits for me to eat  

Les fruits interdits dont on m’a nourri  

But I think your pulse would start to rush  

Mais je pense que ton pouls commencerait à s’accélérer  

 

Le seigneur… putain, je m’en fous de celui-là. Il était où dans tout ce merdier. Il était où quand l’avion s’est écrasé me laissant seul et désemparé dans une forêt inconnue ? Il guidait mes pas en me faisant arriver dans ce village de guérilleros plutôt que dans un village neutre où j’aurais pu trouver du secours plus charitable ? Il était où quand Kaïbara est devenu dingue ? Celui-là peut bien rougir, je m’en tape. On causera tous les deux le jour du jugement dernier.  

 

Toi, tu rougirais à coup sûr si je te parlais de tout ce que j’ai vécu à côté des combats. L’alcool dès le plus jeune âge et, heureusement pour moi, le goût me dégoûtait donc je m’y suis adapté lentement. La cigarette que j’ai pu commencer vers mes quinze ans bien après les filles. Je souris : la fée nicotine était bien plus rare que la fée Mélusine alors pas étonnant que j’ai perdu mon pucelage pulmonaire cinq ans après l’autre.  

 

Tu fumerais par tous les pores de la peau si tu savais comment cela s’est passé, que la femme qui m’a fait passer du stade de gamin à celui d’homme avait trois fois mon âge, que je me demandais ce qu’elle me voulait en entrant dans ma tente avec mon père, arme à la main, qui a regardé toute l’opération et me guidait tout du long alors que j’osais à peine la toucher. Tu serrerais probablement les dents en apprenant qu’il ne s’est pas contenté de me guider mais m’a montré ce que je devais faire et que la jeune femme hurlait et pleurait. C’était une prisonnière, une habitante d’un village protégé par nos ennemis. Mon premier acte sexuel était un viol ni plus ni moins mais je n’en avais pas conscience. Ca a été le seul. Ca ne pardonne rien. Le mal a été fait.  

 

Now I'm not looking for absolution  

Je ne recherche pas l’absolution  

Forgiveness for the things I do  

Le pardon pour les choses que je fais  

But before you come to any conclusions  

Mais avant que tu n’en viennes aux conclusions  

Try walking in my shoes  

Essaie de suivre mes pas  

Try walking in my shoes  

 

Que ferais-tu si je te livrais tout cela, sans fard, sans omissions, sans filtre ? J’en ai une idée bien précise. Ton regard s’assombrirait, se voilerait de toutes la douleur et la colère que feraient naître mes mots. Des larmes couleraient sur tes joues et tes lèvres prendraient ce petit pli dirigé vers le bas, signe de ta tristesse. Tu serais peut-être aussi déçue de ce que j’ai fait ou pas fait. Tu penserais peut-être que je cherche des excuses à Kaïbara en te disant que j’avais confiance en lui, que je ne pouvais qu’avoir confiance en celui qui était venu me sauver des mains ennemies au détriment de sa propre sécurité. Il y a laissé une jambe tout de même. Je ne peux pas l’oublier.  

 

Ce moment, que je pense très court, passerait et serait tout de suite suivi du retour de ton sourire courageux, de ton regard empli de sympathie et de compassion pour moi, pour l’enfant que j’ai été. Tu voudrais peut-être me prendre dans tes bras et me dire que ça ne compte pas, que l’important, c’est ce que je fais maintenant et peut-être que je te laisserais me bercer de ces illusions, un moment, rien qu’un moment.  

 

Je ne veux pas de tout cela, Kaori, pas pour toi, pas avec toi. Tu penses que je te néglige et te tiens à l’écart de ma vie, que je ne te fais pas assez confiance pour t’en parler mais ce n’est pas le cas. Je refuse de t’en parler parce que je tiens à toi. Je sais que tu m’apporterais douceur et réconfort si je me confiais à toi mais je sais aussi par quoi cela passerait et tu ne peux pas vivre ce que j’ai vécu, je ne veux même pas que tu l’imagines.  

 

You'll stumble in my footsteps  

Tu trébucheras dans mes pas  

Keep the same appointments I kept  

Accomplissant les tâches que j’ai accomplies  

If you try walking in my shoes  

si tu essayais de suivre mes pas  

If you try walking in my shoes  

 

Tu ne tiendrais pas deux minutes dans le monde dans lequel j’ai vécu. Je ne doute aucunement de ton engagement et de ta volonté mais tu ne tiendrais pas deux minutes. Ton corps vivrait mais celle que tu es mourrait. Finies l’innocence et la joie de vivre, fini ton sourire éclatant, finies les massues punitives… Tout cela serait rayé de la carte parce que tu aurais connu l’horreur à ton tour, parce que tu saurais ce que c’était de se battre, de voir ses camarades et ses ennemis mourir, de souffrir, de faire des choses abjectes, de voir des choses encore plus abjectes, de donner la mort et de devoir vivre avec tous ces souvenirs. J’ai besoin que tu l’ignores. Tu es cette partie de mon monde qui doit rester dans l’ignorance de ce qui est laid et mauvais.  

 

Morality would frown upon  

La moralité froncerait les sourcils  

Decency look down upon  

La décence mépriserait  

The scapegoat fate's made of me  

Le bouc-émissaire que le destin a fait de moi  

 

Je suis sorti un jour de la guérilla, Kaori. J’aurais pu choisir alors une autre voie, tenter de me réinsérer dans la vie normale, retrouver mon identité… Je ne craignais pas de devoir affronter les conséquences de mes actes. J’avais été un soldat rebelle, membre d’une milice. J’aurais certainement dû affronter un jury et une sanction à l’aune de ce que j’avais fait. Sans me leurrer, j’aurais certainement été passible d’une peine de mort… ou plusieurs. Je suis cependant resté dans le monde de l’ombre parce que c’était ce que j’étais après tout, une ombre, une forme sans identité, avec un passé que je voulais oublier sans le pouvoir.  

 

Je n’obéissais plus qu’à mes propres ordres. Je prenais les affaires qui me plaisaient même quand il s’agissait de donner la mort. Il suffisait que la cause me paraisse juste. Il m’a fallu bien des années et ton arrivée pour comprendre que même une cause juste ne pouvait aboutir à une sanction pareille. La vie doit être respectée. Toute goutte de sang fatale que je verse est une trace indélébile et, toi, tu ne peux être ainsi salie. Tu es tout simplement intouchable… sur bien des aspects.  

 

De ma vie de guérillero, j’ai gardé d’autres travers, la nicotine et l’alcool. Passées mes jeunes années, je me suis mis à concourir avec les gars pour savoir lequel d’entre nous tenait le mieux. Sans me vanter, je les ai très vite battus. Ca me permet aujourd’hui encore de tenir la route et d’encaisser des litres d’alcool soir après soir en gardant ma lucidité.  

 

La nicotine, c’est mon camouflage pour mes instants de réflexion. J’aime te laisser penser que je suis un être nonchalant, sur qui tout glisse, même les problèmes les plus compliqués. Trois minutes de sérieux pas plus… Je me mets à rire quand je pense au nombre de fois où je t’ai servi cette excuse bidon. Trois minutes, c’est le temps qu’il te faut pour t’inquiéter, pour que tes essais d’attitudes impassibles s’effritent et laissent place aux froncements de sourcils, aux regards voilés de tristesse. Ta vie est déjà assez difficile alors, trois minutes de sérieux et je fais le débile, c’est une bonne excuse pour te voir dégainer ta massue ou partir en fulminant de colère… ou les deux… Ce sont déjà trois minutes de trop dans ce monde de noirceur.  

 

Dois-je parler de toutes ces filles autour desquelles je tourne, toutes sauf toi ? Dois-je te parler de toutes ces femmes qu’il y a eu avant toi, celles qui ne comptaient vraiment pas mais dont j’ai honoré leur matrice de mes prestations ? Veux-tu vraiment savoir comment je les appâtais, séduisais, les belles paroles dont je les abreuvais, les légers attouchements, les sourires, les compliments que je leur servais juste pour me glisser dans leurs lits ? Souhaiterais-tu que je t’explique toutes les positions entreprises selon leur souplesse et leur ouverture d’esprit ?  

 

Ca, ce n’était pas un de mes travers de la guérilla. J’ai bien eu encore quelques filles dans mon lit à cette époque, que des volontaires, fières du combat de leurs héros, de ceux qui les protégeaient des ennemis, mais pas à outrance. Ma belle gueule m’aurait permis d’en mettre quelques-unes de plus au compteur. C’est un travers que j’ai développé après, pour oublier, pour célébrer la vie comme je le concevais, dans les plaisirs éphémères, pour tenter de trouver la chaleur qui me manquait, pour évacuer la colère qui m’habitait, pour tout un tas de raisons, mais jamais la bonne.  

 

Donc le destin a bon dos mais seulement pour la première partie de ma vie. Après, j’avais le choix. Ma vie aurait pu être différente. Je n’étais plus un bouc-émissaire mais le maître de mon destin. J’aurais pu être un homme avec un moins lourd passif.  

 

But I promise now, my judge and jurors  

Mais je promets maintenant, mes juge et jurés  

My intentions couldn't have been purer  

Mes intentions n’auraient pu être plus pures  

My case is easy to see  

Mon cas est facile à comprendre  

 

Je me mets à rire. Mes intentions les plus pures, je ne les ai que depuis que je te connais et que je veux te préserver de tout ce mal. Certes, je n’ai pas été le plus amoral des nettoyeurs, cette seule réflexion m’arrachant un sourire cynique, mais un nettoyeur reste un nettoyeur alors, même quand on prend une affaire parce qu’elle fait battre son cœur, les intentions sont loin d’être honorables. Il y a quand même une volonté de nuire à quelqu’un pour aider un autre et qui est le plus moral : le méchant ou celui qui s’en prend à lui même avec de « bonnes » intentions ?  

 

Je sais ce que mon avocat, toi, me dirait. Je suis le dernier recours pour les opprimés et ceux qui sont sans défense. Je redonne le sourire à des personnes qui l’avaient perdu, de l’espoir, la joie de vivre, l’envie d’aimer… Tu ajouterais que ce que je fais est bien… Bien… C’est juste, oui, mais est-ce bien ? Est-ce que la justice est le bien ou est-ce que le bien fait la justice ? Quand je vois le nombre de pourris qui s’en sortent sous couvert de la justice, permets-moi de douter. Alors, optons pour que mes actes servent à rectifier ce que la justice ne peut corriger. Pour le bien, on s’arrangera avec grand-père dans le ciel le jour venu. On en aura des choses à se dire et à trancher…  

 

I'm not looking for a clearer conscience  

Je ne cherche pas une conscience plus légère  

Peace of mind after what I've been through  

La paix de l’esprit après tout ce que j’ai vécu  

And before we talk of any repentance  

Et avant de parler de repentir  

Try walking in my shoes  

Essaie de suivre mes pas  

Try walking in my shoes  

 

Une bruine se met à tomber et me mouille insidieusement. Malgré tout, je ne bouge pas, pas encore. Ma conscience… Je l’assume, j’assume tout ce que j’ai fait. J’assume même les conséquences encore possibles de ce que j’ai fait mais la paix de l’esprit, je ne l’aurai jamais, encore moins depuis que tu es dans ma vie, Kaori. Si j’assume les conséquences encore éventuelles, je ne cesserai en revanche de m’inquiéter qu’elles te retombent dessus. S’il t’arrivait quelque chose à cause de ce que j’ai fait et fais encore, je ne pourrais pas me le pardonner. Tu ne devrais jamais avoir à souffrir par ma faute. Je devrais pouvoir te protéger de tout mais je n’en suis pas capable et, pour cela, je m’en veux.  

 

Il faut dire que tu ne m’aides pas non plus, Kaori. Avec ton caractère entêté et frondeur, ton envie irrésistible de me protéger et d’être à la hauteur, tu te glisses dans mes chaussures et te mets dans des situations pas possibles. Devrais-je me raisonner, te raconter toute l’histoire pour te faire comprendre qu’au sens propre comme au figuré, mes chaussures sont beaucoup trop grandes pour toi ? Tu es forte mais pas dans ce domaine-là. Je pourrais t’entraîner et te mener plus dans mon monde mais je veux que ta seule force réside dans l’amour et la compassion que tu portes aux gens. Je veux que tu restes la lumière qui illumine ma vie.  

 

You'll stumble in my footsteps  

Tu trébucheras dans mes pas  

Keep the same appointments I kept  

Accomplissant les tâches que j’ai accomplies  

If you try walking in my shoes  

si tu essayais de suivre mes pas  

If you try walking in my shoes  

 

Je remonte en voiture pour en finir, trempé, glacé jusqu’aux os, ce qui n’est pas étonnant puisque la bruine est devenue averse. Je remets le moteur en route et me demande vers où me diriger. J’ai besoin de chaleur et de réconfort. Je mets le clignotant et me dirige vers le centre-ville. Lorsque je m’engage dans notre garage, je ne suis même pas étonné de me retrouver ici plutôt que face à un cabaret.  

 

Je ne peux pas te parler, Kaori. De toutes, tu serais celle qui mériterait le plus que je me confie à elle mais, de toutes, tu es celle qui le mérite le moins également. Parce que je t’aime. Parce que je dois te protéger de la souffrance que tu imagineras. Parce que tu es celle qui lis le mieux en moi et, forcément, tu tomberas mais te relèveras-tu ?  

 

Now I'm not looking for absolution  

Je ne recherche pas l’absolution  

Forgiveness for the things I do  

Le pardon pour les choses que je fais  

But before you come to any conclusions  

Mais avant que tu n’en viennes aux conclusions  

Try walking in my shoes  

Essaie de suivre mes pas  

Try walking in my shoes  

 

Je sors de voiture et monte les escaliers souplement. Je me sens encore tendu de cette soirée passée à réfléchir. Je sais que tu me pardonnerais mon passé, que tu laverais mes péchés de ton amour et de ta chaleur, que tu serais prête à plonger corps et âme à mes côtés si seulement je te le demandais, si seulement je te parlais mais, moi, je ne suis pas prêt à accepter tout cela. Je ne suis pas prêt à te mettre plus en danger.  

 

You'll stumble in my footsteps  

Tu trébucheras dans mes pas  

Keep the same appointments I kept  

Accomplissant les tâches que j’ai accomplies  

If you try walking in my shoes  

si tu essayais de suivre mes pas  

 

Si je te laisse suivre mes pas, il faudra aussi que je suive les tiens parce que, si tu fais un pas dans ma direction, j’en ferai de même et, à ce jeu-là, je ne vais pas trébucher : je vais me vautrer.  

 

You'll stumble in my footsteps  

Tu trébucheras dans mes pas  

Keep the same appointments I kept  

Accomplissant les tâches que j’ai accomplies  

If you try walking in my shoes  

si tu essayais de suivre mes pas  

try walking in my shoes  

Essaie de suivre mes pas  

If you try walking in my shoes  

Try walking in my shoes  

 

Je pousse la porte et tu es là.  

 

Si je te parlais, je devrais t’aimer. Pour être plus précis, je devrais accepter le fait que je t’aime, te le montrer et te laisser m’aimer. Je devrais laisser cette chaleur s’immiscer en moi et prendre place définitivement. Je ne suis pas prêt pour cela. J’ai besoin de temps, encore. Peut-être seulement quelques jours ou toute ma vie, je ne sais pas mais en attendant…  

 

- Où tu étais ? Tu es trempé, Ryo. Je croyais que tu allais faire le tour des cabarets. Tu as été provoqué en duel ?, t’inquiètes-tu, m’entourant d’une plaid.  

 

Je t’observe un instant, encore indécis sur ce que je dois faire malgré mes certitudes rationnelles. Mon cœur lui n’est pas toujours d’accord avec ma tête.  

 

- Ryo ? Tu vas bien? Parle-moi, s’il te plaît. Je pourrais peut-être t’aider., m’offres-tu.  

 

Ces quelques mots me rappellent pourquoi je ne peux rien te dire. Je prends alors sur moi et je chasse la plaid de mes épaules, prenant un air agacé.  

 

- Cesse de me materner. J’ai juste besoin d’une jolie fille pour me réchauffer. Tu n’en connaîtrais pas une par hasard ?, te fais-je, prenant un air pervers et cherchant sous les fauteuils.  

- Une cliente peut-être.  

 

La remarque te fait froncer les sourcils et, moins de deux secondes plus tard, tu sors la massue et l’abats sur le coin de ma tête. Ouch… Ca fait toujours aussi mal. Malgré tout, ma tête refuse toujours de se ranger du côté de mon cœur.  

 

- Pour avoir des clientes, il faudrait que nous ayons un minimum de crédibilité. Pour le moment, on a une côte maximale de débilité !, me dis-tu, fâchée.  

 

Je me relève, m’époussetant, et remets mes vertèbres en place. Une vieille douleur dans l’épaule se rappelle à moi et je porte la main à l’endroit endolori.  

 

- Je… Je t’ai fait mal ?, t’inquiètes-tu de nouveau.  

- Vieille blessure d’entraînement.  

 

C’est sorti dans un murmure alors que mes pensées vagabondaient plus de vingt ans en arrière, un exploit pour un tout jeune homme de vingt ans, pensé-je en passant. Mes yeux se posent sur toi et je ne peux détacher mon regard du tien ni te cacher le fond de mes pensées nocturnes. Tu fronces un instant les sourcils puis te détends à ma plus grande surprise. Tu approches de moi et j’ai un mouvement de recul, tellement habitué à me prendre une massue quand tu fais ça.  

 

- Tu n’as pas la conscience claire ?, me murmures-tu, amusée.  

- Je ne l’aurais peut-être jamais., te réponds-je sans réfléchir avec un regard sérieux.  

- Tu es le seul à pouvoir te pardonner, Ryo., me dis-tu, ton regard d’une douceur infinie.  

 

Je suis incapable de bouger et ta main se pose sur ma joue, ton pouce la caressant doucement avant que tu me lâches.  

 

- Je ne prétendrai jamais pouvoir comprendre ce que tu as vécu mais je suis là, je ne bouge pas, immuable et fidèle au poste., ajoutes-tu avec un sourire si doux qu’il m’est presque douloureux.  

 

Ton regard reste encore connecté au mien un moment puis tu t’éloignes après un dernier sourire.  

 

- Tu penseras à nettoyer le sol. Tu dégoulines. Bonne nuit, Ryo.  

 

Je te regarde t’éloigner et monter les escaliers avant de revenir à la réalité.  

 

- Eh mais c’est ton boulot, ça ! Je ne sais même pas où sont les serpillières !  

 

Je n’ai même pas le temps de voir ton visage apparaître qu’une nouvelle massue me réduit en bouillie. Rituel bien établi, je me relève et lis l’inscription : première étagère du placard. Je laisse un sourire fendre mon visage et me dirige vers le lieu indiqué. 

 


Capitolo: 1


 

 

 

 

 

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