Hojo Fan City

 

 

 

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Rated R - Prosa

 

Autore: cityxyz

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 13 capitoli

Pubblicato: 09-02-18

Ultimo aggiornamento: 20-11-21

 

Commenti: 20 reviews

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ActionRomance

 

Riassunto: Trois années ce sont écoulées depuis la disparition de Vlad Lowski. Ryô et Kaori veille à nouveau sur la ville en City Hunter, entre crime de déraison et de passion. Hélène, de son côté, a essayé de tenir sa promesse « vivre comme toutes les jeunes filles civiles ». Y est-elle parvenue ? Est-ce que sa vie continuera sur le chemin de l’intégrité, ou devra-t-elle se contenter du plus sombre de son passé ? Entre présent, avenir et ombres déguisés, tous les dés n’ont pas été jetés.

 

Disclaimer: Les personnages de "Appassionata (suite d'Amour Ultime)" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Appassionata (suite d'Amour Ultime)

 

Capitolo 1 :: Chapitre 1 (partie 1/2)

Pubblicato: 09-02-18 - Ultimo aggiornamento: 09-02-18

Commenti: Je suis heureuse et impatiente de vous présenter ma nouvelle fiction, suite d'Amour Ultime. J'ai hâte de découvrir vos avis, vos conseils, mais aussi de réveiller en vous l'âme fanatique de City Hunter ahah ! Bonne lecture à tous ...

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

 

Chapitre 1 ; partie 1/2 : «Être et avoir ».  

 

 

 

Le cœur rata un battement, l’oreille se concentra, la tête se vida, et les mains agrippaient férocement le manche froid de l’arme qu’il tenait dans la main. Ryô ferma les yeux, le noir ne l’impressionnait pas, il ne se laissait pas envahir par la masse grasse empourprant sombrement l’espace. L’ennemi avait voulu le piéger, le piège se refermerait sur l’adversaire.  

 

Le pied gauche s’appuya au sol et Ryô sortit de derrière un pilier en fer pour viser le tireur qui lui tournait le dos ; grossière erreur, il tomba net à terre, se tenant l’épaule, tordant, grinçant sa douleur.  

 

- À quel étage se trouve le coffre ? Questionna Ryô, le pied sur son ventre  

- Au… Au tout dernier…  

- Tu craches le morceau un peu trop facilement je trouve…  

 

Le bâtiment était un vieil immeuble à l’abandon, fermé pour manque de norme en termes de sécurité. City Hunter avait été engagé par une directrice de galerie d’art pour retrouver un tableau de valeur, volé il y a deux jours par une bande de malfaiteur, spécialisé dans le trafic d’art. Fabriquant à l’identique les œuvres dérobées, ils revendaient à l’infini les œuvres lors de vente aux enchères clandestines.  

 

Un certain temps que City Hunter n’avait pas eu à faire à un tel banditisme, et les recrues qu’il avait engagé en plus ne seraient guère de trop.  

 

Kaori, à l’étage au-dessus, tenait, jambe tremblante et la respiration saccadée, une barre de métal dans les mains, prête à frapper à la tête le truand qui la pourchassait depuis de nombreuses minutes, faisant valser près de son visage, un tango de balle. Kaori s’était réfugiée dans une pièce, et elle attendait que l’homme ouvre la porte pour l’assommer.  

 

Malgré sa hargne, Kaori ne se doutait pas que l’ennemi frapperait ailleurs, et ce fut par la fenêtre que l’homme s’agrippa, arme à la main, visant la tête de Kaori. Au même instant, Marie ouvrit la porte de son pied, et visait la jambe du scélérat, ayant suivi la partenaire de Ryô par sécurité. Et contre toute attente, Kaori ne s’était pas laissée impressionnée par le tour de passe-passe de son adversaire, elle avait pris le temps de se baisser et de jeter sa barre de fer en direction de l’homme. Il la prit en pleine tête, et la balle signée de l’arme de Marie se logeant dans sa cheville, finie de le faire tomber dans le vide.  

 

- Et bien, tu n’aurais presque pas eu besoin de moi ! Ironisa Marie, tendant sa main  

- Presque, seulement ! Fit Kaori, déçue d’elle-même, acceptant la main tendue  

- On a tous besoin d’un partenaire dans ce milieu ! Fit Marie, d’un clin d’œil  

 

Déborah, l’arme en joue, avançait dans un long couloir qui donnait sur plusieurs portes ; elle s’attendait à tout moment de croiser un ennemi derrière l’une d’elle. Le moindre bruit, l’infime craquement, son ouïe s’ouvrait dans l’atmosphère qu’elle respirait. Et puis, l’univers se brisa, le silence se fit entendre, un homme déboîta la porte de son épaule d’une pièce qu’elle avait déjà pourtant visitée de fond en comble. L’homme la tenait en joue également, et Déborah fut assez vive pour se retourner rapidement et riposter : la balle de l’ennemi frôla son épaule, la balle de la nettoyeuse se planta dans la main droite armée de l’adversaire.  

 

Déborah eu à peine le temps de respirer confortablement à nouveau qu’elle entendit un second homme l’attaquer par derrière. La nettoyeuse lui fit face, mais son arme tira dans le vide : elle était déchargée. Déborah n’avait plus qu’avec elle sa dextérité pour éviter la balle, lorsqu’elle vit l’homme se mettre à genou en tenant dans ses mains ses…  

 

- Tu peux dire adieu à tes bijoux de famille ! Ricana Amélie  

- Tu es charmante… Grimaça moqueuse Déborah  

- Que ferais-tu sans mon incroyable jeu de jambe ! Dit-elle, le levant de nouveau  

 

Déborah ne put que sourire devant une telle agilité, heureuse que depuis son accident, obligée, coincée dans un fauteuil roulant, la patience et la rééducation avaient rétabli Amélie, et fit regagner son habilité et son adresse de nettoyeuse sur ses deux élégantes jambes.  

 

- Au fait, Kenji n’est pas avec toi ? Demanda Déborah  

- Non, nous avons été obligés de nous séparer !  

 

Kenji rasait les murs du dernier étage de l’immeuble, humide, poussiéreux et délabré. Une rangée de trois hommes se tenait devant le coffre où se cachait le tableau tant convoité. Le nettoyeur devinait qu’il devrait neutraliser ces trois hommes seuls, ses compagnons de route absents des lieux.  

 

Kenji ferma les yeux, et se concentra, essayant d’analyser la situation. Ouvrant les yeux, il s’aperçut qu’un carreau brisé faisait office de miroir juste devant l’embrasure de la porte ouverte ; il pouvait tout observer de l’intérieur, un sérieux avantage. Le regard de Kenji parcourait dans son entièreté la pièce, la position de l’ennemi, et surtout, ce qui pouvait être à son avantage à l’intérieur ; l’heure d’en finir sonna.  

 

À l’instant même où l’un des trois hommes regarda sa montre, Kenji mit en joue son camarade de droite, et tira sur son coude, le désarmant. L’homme qui se tenait à gauche couru vers lui en le menaçant de son poing, mais Kenji se baissa à temps et colla la paume de sa main dans la gorge de l'assaillant ; évanoui. Mais l’homme au centre de l’inattention, créant la faille temporelle parfaite pour Kenji, lui infligea un coup de pied dans l’estomac ; le nettoyeur s’en tordit de douleur. Sur le point d’être tué d’une balle dans la tête, une balle fantôme venue de nulle part atterrit dans le canon du Beretta et explosa au visage du truand.  

 

- Ryô… Ryô Saeba, soit… Maudit… Souffla l’homme, avant de s’écrouler au sol  

 

Marie accourue vers Kenji, et l’aida à se relever, sous les bonnes intentions de Déborah et les questions bienveillante sans fin d’Amélie. Kaori suivie Yui – la cliente – rejoindre Ryô à l’intérieure de la pièce où se trouvait le fameux coffre contenant le tableau volé.  

 

- Le problème c’est que le cadenas est relié à une bombe !  

 

Ryô annonça la nouvelle en découvrant à l’aide d’un couteau, le boîtier de la bombe, dissimulé dans la doublure du coffre, d’un style pirate, en bois d’ébène clair, sur le côté. Deux fils se présentèrent à lui, un bleu, et un rouge, un seul désamorçait la bombe, l’autre la ferait exploser sans attendre que la minuterie arrive au bout.  

 

- Kenji…  

- Je sais, je fais sortir les filles…  

- Non, j’ai une question avant… ! Dit-il, le plus sérieux du monde  

- Je t’écoute…  

- Hélène… Elle… Elle porte des sous-vêtements rouge ou bleu la plupart du temps ?  

 

Un corbeau de plusieurs kilos tomba sur la tête de Kenji, fragilisé entre la honte et la colère. Kaori se chargea du reste, cent tonnes tombèrent sur la tête de Ryô grâce à ses massues pour punir la grossièreté de cet homme.  

 

- Bleu ! Répondit joyeusement Amélie, connaissant par cœur les goûts de sa meilleure amie  

- Espèce d’idiote, ne l’encourage pas ! Gronda Marie  

 

Ryô suivi la parole sage d’Amélie, et coupa le fil bleu : rien. Visiblement, l’intuition bestial du nettoyeur avait eu encore raison, et l’avait guidé vers le chemin de la liberté.  

 

- N’en fait pas trop ! Râla Kaori.  

 

Yui se précipita vers le coffre ouvert par Ryô, et serra dans ses bras ce tableau inestimable, un tableau aux couleurs des paysages japonais peint par son grand-père lui-même. Une valeur sentimentale sauvée par le nettoyeur. Yui se jeta dans ses bras une fois regagné l’extérieur du bâtiment, la nuit tombante. Ryô s’était montré brave et courageux, tenant sa promesse de retrouver ce tableau cher au cœur de Yui – son cœur battait cette fois-ci différemment.  

 

- Monsieur Saeba, laissez-moi vous remercier comme il se doit…  

 

Yui tendit ses lèvres vers celle de Ryô ; Kaori fut folle de rage, sur le point d’écraser la tête de son séducteur de partenaire sous une massue d’un million de tonnes – soulevée par la force de sa seule jalousie – lorsqu’une voix féminine se fit entendre : Marie. La nettoyeuse approcha son visage au moins aussi près qu’Yui de Ryô, et grogna.  

 

- Eh, avant de récupérer ta récompense en nature, file-nous notre part !  

- Quoi ? Comment ça ? Pesta Ryô  

- Tu rigoles ou quoi ?! Sans nous, tu te serais fait piétiner par ces lascars !  

- Pff ! Tu plaisantes, vous étiez dans mes pattes oui !  

 

Marie et Ryô se disputèrent, longtemps, très longtemps, tellement longtemps qu’Yui, la cliente, finie par prendre un taxi proposé par Kenji aux frais de City Hunter, et s’en alla avec son précieux bien.  

 

- Ça suffit tous les deux ! On va finir par être en retard ! Les stoppa Déborah, allumant une cigarette.  

- Merde, c’est vrai… S’en voulu Marie  

 

Kenji grimpa dans sa voiture, Marie à ses côtés, Déborah et Amélie à l’arrière. Les trois dernières années passées avaient renforcé encore plus leur lien : une véritable famille. Kenji travaillait toujours au Cat’s Eyes pour Miki et Falcon comme garçon de café. L’emploi et le lieu étaient bien évidemment stratégiques. Falcon avait un réseau impressionnant d’informateur, mais Kenji n’était pas sans reste, et c’était le maximum des moyens pour remplir sa plus difficile et romanesque mission…  

 

Marie, Déborah et Amélie l’épaulaient dans ses missions, et des jours comme celui-ci, ils venaient également à la rescousse de City Hunter – Mike ayant stoppé définitivement son activité de nettoyeur à la suite de la perte définitive de sa main. Néanmoins – sous les contestations de sa femme Kazue – l’américain savait être utile à ses amis. Après tout, à jamais coulerait du sang de nettoyeur dans ses veines.  

 

Les trois jeunes femmes se trouvaient plus amies que jamais, et elles aussi avaient accepté par amour ou désamour de Kenji, la mission qui pesait lourd sur ses épaules… L’amitié, l’amour, la famille, l’équilibre de leur vie était un combat de tous les jours depuis trois ans.  

 

- Tu sais, j’adore ta nouvelle coupe de cheveux Déborah ! Sourit innocemment Amélie  

- Je trouve que cette coupe au carré me rend sévère ! Dit-elle, écrasant sa cigarette dans le cendrier de la voiture.  

- N’importe quoi, tu es canon !  

 

Amélie s’emmitoufla dans sa place, prenant une longue mèche de sa chevelure blonde, ondulée – comme sa meilleure amie – et regarda les lumières de la ville défiler. Marie ouvrit la fenêtre de son côté, et s’alluma à son tour une cigarette. Converser de coiffure après une telle soirée pouvait paraître ridicule, banale et risible, mais Amélie adoptait l’attitude la plus simple et la plus sereine pour faire retomber l’adrénaline d’une veillée tardive assez hasardeuse. La mission ne fut pas compliquée en soit, mais désormais qu’ils tenaient tous à quelqu’un, qu’ils s’aimaient tous sans mensonge ni pudeur, se perdre les uns et les autres fut une douleur qui les poursuivait comme une ombre.  

 

- Tu as réussi à avoir ton père au fait ? Demanda Kenji à Marie  

- Vite fait ! Il captait mal et je n’ai rien compris de ce qu’il me racontait !  

- Ah bon ? Fut surprise Déborah  

- J’ai cru comprendre qu’il chassait la baleine bleue ! Rougit Marie  

- Il s’est mis à la pêche au gros ! Se moqua Amélie, s’approchant du siège de Marie  

- Mh…  

 

Marie posa sa tête sur l’appui tête ; secrètement inquiète. Le père de Marie, Jeff, avait repris du service chez la PSIA. Et en trois années, les moments passés avec son père se comptaient en jour. Il fuyait, il n’était jamais là, et les rares fois où il le fut, ce n’était qu’un courant d’air, signalant juste qu’il était en vie, et repartait.  

 

Marie ne put empêcher un râle de tristesse et à la fois de colère. « Pourquoi tout était si compliqué » ; Marie avait la tête comme une passoire. Elle n’avait jamais été doué pour vivre avec des sentiments, amical, fraternel, être une fille modèle et parfaite. Et puis, elle se sentait vide, seule, comme si quelque chose, ou quelqu’un lui manquait…  

 

Marie se laissait aller par ses idées noires, lorsqu’elle sentit les doigts de Kenji frôler ses lèvres et voler sa cigarette qu’il coinça immédiatement dans sa bouche pour en capturer les dernières lattes.  

 

- Combien de fois vais-je te le dire… Change ta marque de cigarette ! Maugréa Kenji  

 

Marie dessina un léger rictus amusé ; Kenji et sa manière la plus irrésistible de dévoiler ses sentiments ; pudiques. Essayait-il par ce geste qu’il considérait de fraternel de la consoler de ses plus ténébreuses pensées – présentent d’une manière poignantes depuis quelque temps, Marie avait un affreux pressentiment.  

 

. . .  

 

Kaori avait sa tête d’appuyer contre la vitre, ses yeux paraissaient admirer les lumières de la ville, mais son regard se coinçait dans ses pensées malheureuses. Ryô avait entendu son silence, mais il se demandait ce qui pouvait torturer l’esprit de sa partenaire au point de dessiner un visage triste.  

 

- Kaori, tout va bien ?  

 

Kaori se redressa, et regarda droit devant elle ; la voiture de Kenji roulait juste devant eux. Marie avait sauvé sa vie, sans son intervention, que serait-elle devenue ? Un piètre souvenir de la partenaire de City Hunter ? Non, pire encore, elle était City Hunter, et serait la risée du milieu.  

 

- Même après toutes ces années, j’ai encore besoin qu’on veille sur moi dans mon travail ! Dit-elle, contrariée  

 

Ryô ne savait pas s’il devait rire ou se mettre en colère. Kaori se réduirait-elle à un simple travail d’assistante de bureau ? Pensait-elle que les risques puissent être comparables ? Comparables au point de penser qu’elle ne devait plus être accompagnée lors de mission à risque comme celle-ci ? Au contraire, il remerciant cent fois sa bonne étoile – Hideyuki – de veiller sur Kaori et d’avoir mis Marie sur son chemin ce soir.  

 

- Excuse-moi… Je suis sur les nerfs ce soir, et je ne sais vraiment pas pourquoi… Sourit-elle, penaude.  

- Ce n’est rien…  

 

Ryô prit sa main, et l’embrassa, en murmurant du bout des lèvres qu’il lui ferait oublier tous ses doutes cette nuit… Car excepter entourés des quatre murs de l’appartement où ils vivaient, Ryô et Kaori étaient toujours aux yeux du monde, de simple partenaire de travail, le nettoyeur et son assistante, City Hunter. Le couple, les amis, les amants qu’ils étaient ne se retrouvaient que tard le soir, sur les draps et lorsque aucune cliente ne dormait sous leur toit.  

 

Une relation entre rêve et réalité. La réalité, que les ennemis de Ryô sachent que Kaori n’était pas simplement une moitié de City Hunter, mais qu’elle est une partie de son cœur, de sa vie, de l’air qu’il respire ; serait fatal. L’amour ne pouvait pas brillait sous le manteau des étoiles, le rêve ne devait pointer son nez qu’à l’abri des regards, de tous, même de la lune. Et malgré ça, les contraintes se transformaient en force, en une puissance prête à combattre tous les obstacles pour qu’ils restent unis. Ryô et Kaori s’aimaient, ils s’étaient toujours aimés en silence, derrière leurs ombres, derrière des rôles, mais la confiance de leur amour détruisait tous les obstacles.  

 

- Ryô… Je…  

- Tu sens que quelque chose se prépare toi aussi !  

 

Ryô et Kaori prirent le temps de se regarder, l’air inquiet, une micro seconde, partageant un sentiment jumeau ; la crainte. Ils frissonnaient, en conversation avec leur instinct qui s’était subitement réveiller pour les mettre en garde de quelque chose… Ou de quelqu’un…  

 

. . .  

 

Ryô et Kenji se garèrent devant le Cat’s Eyes ; la lumière intense du café éclairait jusqu’au trottoir de cette rue où une fête se préparait. Kenji et Déborah rentrèrent les premiers, les deux parents se faisaient plus particulièrement attendre.  

 

- Tu vois, pile à l’heure ! Fit d’un clin d’œil Mike  

 

Quentin reçu le clin d’œil complice de son oncle avec amusement, et fit retomber sa pression prêt à exploser comme un volcan ; il n’aurait pas accepté un seul instant ses parents absents pour son neuvième anniversaire.  

 

Falcon, rougissant, terminait de mettre la table, et Miki et Kazue s’attardaient sur la finition du repas. Mike – avec toutes les moqueries que pouvez faire Ryô à ce sujet – s’occuper de Quentin comme un grand frère. Quentin adorait son oncle Mike, mais aussi son oncle Ryô, puis les attentionnés Miki et Falcon. Un peu plus pudique avec Kaori ; une certaine prestance se dégageant d’elle l’intimidé encore. Amélie, toujours et encore plus davantage sa tante la plus guimauve face à la bouille de ce « mini » Kenji. Quant à Marie,  

 

- Et moi qui pensait que pour tes neuf ans tu aurais au moins atteint les un mètre cinquante ! Le charria Marie  

- Et moi qui pensait qu’arrivée à mon neuvième anniversaire tu aurais pris de la maturité ! Répliqua non-chaland Quentin  

 

Constamment le jeu du chat et de la souris. Marie voulait agripper le cou de son neveu pour lui faire regretter son répondant, lorsque son téléphone se mit à « biper ». Marie s’arrêta nette, une seule personne dans son répertoire posséder une sonnerie personnalisée, et elle sut immédiatement de qui il s’agissait.  

 

Et lorsque Marie entendait cette sonnerie – message ou appel – la terre pourrait être en train de s’arrêter de tourner, qu’elle ne partirait pas de ce monde sans avoir su ce que voulait « ce » destinataire.  

 

. . . . .  

 

« Chute de la tension » ; agitation, concentration. « Bradypnée » ; diminution du rythme respiratoire ; contrôle, réflexe. « Glasgow » ; douze, faiblesse. « La saturation s’effondre » ; enjeu, réaction.  

 

- Ok, je veux NFS et qu’on prépare immédiatement un chariot d’intubation !  

- Bien !  

 

Hélène souhaitait absolument connaître le taux de globules blancs et rouges sur ce patient en difficulté respiratoire après un accident de la route. Le patient n’avait aucune blessure grave, mais le choc avait légèrement comprimé son thorax un peu trop longtemps.  

 

Hélène ne laisserait pas le cœur de ce patient lâcher maintenant, il fallait absolument l’aider à respirer, de belles années attendait cet inconnu – non, il s’appelait Mao, Hélène demandait toujours le prénom de ses patients.  

 

Hélène grimpa sur les barres du lit et se positionna derrière la tête de son patient qu’elle coucha confortablement. L’intubation – par douloureuse expérience – n’était pas le geste médical qu’elle appréciait exécuter le plus, mais elle savait qu’il sauvait des vies. Hélène rassura son patient, en lui expliquant tous les gestes qu’elle allait faire et pourquoi.  

 

L’intubation fut une réussite, délicate et pédagogue, elle brancha le ballon et espérait entendre des bonnes nouvelles des infirmières.  

 

- La tension remonte !  

- Et le rythme cardiaque redevient constant !  

- Super…  

 

Hélène laissa la place à ses titulaires et aux médecins de la cardiologie qui prendraient soin de ce patient – le cinquantième de la journée – hier s’était plus. Par ailleurs, sa garde se comptabilisait à soixante-trois heures, avec une pause déjeuner de dix minutes, un temps de sommeil d’à peine une heure, et cinq minutes de bonheur avec un café rapportait du Cat’s Eyes – Kenji pensait systématiquement à glisser un thermos dans son sac chaque matin.  

 

Hélène, âgée fraîchement de vingt printemps, avait comme annoncé, commencé il y a trois ans des études de médecines. Le génie et le quotient intellectuel d’Hélène l’avait conduite à sauter une année, et commençait depuis le mois de mars, sa deuxième année d’internat à l’hôpital universitaire de Tokyo au service des urgences.  

 

Hélène avait choisi les urgences pour leur complexité et sa diversité, autant dans la rencontre de patient de tous bords, de tous horizons, que pour l’enrichissement professionnel, et technique de la médecine. Ce service, sa tension, elle le comparait souvent à l’immensité de l’univers, et s’y sentait bien, à sa place, avec le sentiment rare de servir dans ce vaste monde.  

 

Un monde auquel elle accordait beaucoup de temps, énormément de temps. Ses études prenaient une place importante dans sa vie, et ne manquaient pas d’écraser son quotidien. Néanmoins, s’ils étaient des inconvénients pour tous les étudiants en médecine, Hélène l’avait désirait. Lorsqu’elle était à l’Hôpital, ou à l’université, elle n’était pas dans la vie de ses proches. « La bombe à retardement » - comme elle se définissait – n’exploserait pas aux visages de ceux qu’elle aimait.  

 

Évidemment, même s’il fut un choix, ce mode de vie la déchirait, et tous les méandres qui l’accompagnaient ne manquaient pas de lui rappeler sa douloureuse décision. Ainsi, elle n’était pas une amie exemplaire, une petite-amie aimante et une sœur présente…  

 

- Hélène ? Qu’est-ce que tu fais encore là ? Tu ne devais pas partir à neuf heures ?  

 

Hélène regarda la pendule de l’accueil qui annonçait quarante-cinq minutes de plus que l’heure du départ prévue.  

 

- Oh, non, mince !  

 

Hélène remercia sa collègue et courue dans les vestiaires se rafraîchir rapidement, désirant enlever l’odeur de l’hôpital sur elle. Changée, elle pensa surtout à ne pas oublier la poche rouge dans son casier, et fila à toute vitesse. Saluant de la main ses collègues en leur souhaitant bonne chance pour le service de nuit, elle s’arrêta nette devant une femme qui attendait assise dans le hall des urgences.  

 

- Madame, personne n’est encore venue vous voir ?  

- Non…  

 

Une femme d’une cinquantaine d’année se tenait l’arcade avec un mouchoir depuis des heures. Hélène se retourna, et elle vit toutes ses collègues occupées ; aux urgences, le tri est presque une bible, un cahier des charges. Hélène ne pouvait pas laisser cette femme ensanglanter attendre une minute de plus. À regret, marmonnant des excuses à sa montre, elle demanda à la patiente de la suivre dans une petite salle des soins.  

 

. . . . .  

 

Au Cat’s Eyes, l’ambiance fut festive, Ryô et Mike faisaient les pitres, Falcon essayait de les modérer, Kaori, Miki et Kazue papotaient autant que trois amies ne s’étant pas vu depuis des années. Kenji mangeait, en essayant tant bien que mal de ne pas répondre aux railleries de Mike et au sarcasme de Ryô qu’ils avaient à son attention. Déborah se tenait près de son fils, attentive, avec Amélie, et Marie ne cessait sa dérision. Et même Sylvana, et sa fille Katarina – de l’âge de Quentin – arrivaient un peu plus tard, furent de la partie.  

 

Kazue se leva et prit des photos de ce tableau. Une famille, ils formaient une grande famille, et le noyau de ce miracle était en partit grâce à Quentin. L’enfant n’était pas un équilibre que pour ses deux parents, il l’était également pour le reste du groupe. Quentin les faisait affronter la vie de manière ordinaire, fête de noël, anniversaire… Bien sûr, et bien qu’il était encore jeune, il n’ignorait pas que ses parents et leurs amis ne faisaient pas partie d’une élite, de ces gens normaux à la vie quotidienne de bureaucrate.  

 

Néanmoins, Quentin ne semblait pas en souffrir, au contraire, il aimait sa famille, tous les membres de sa famille, et n’aurait échangé sa vie de jeune garçon contre aucune autre.  

 

- Quentin, tu ne veux pas ton gâteau et ouvrir tes cadeaux ?! Proposa – pour la cinquième fois – joyeusement et un peu impatiente, Katarina  

 

Quentin se redressa sur sa chaise, et regarda l’heure qu’affichait la pendule derrière lui ; presque dix heures et demi du soir.  

 

- Tu veux qu’on attende encore un peu ? Demanda Kenji  

 

Quentin regarda son père : à quoi servirait-il de l’attendre encore ? Comme tous les ans, Hélène arriverait après le gâteau et les cadeaux, s’excusant, sincèrement, mais expliquant qu’elle n’a pas eu le choix – les responsabilités, ses responsabilités, les patients, ses patients.  

 

- À croire qu’elle le fait exprès ! Répliqua fâché Quentin, se levant pour aller chercher son premier cadeau.  

 

. . . . .  

 

- Mademoiselle Turner est encore là ?!  

 

L’un des titulaires du service des urgences, le Docteur Tada, se dirigea vers Hélène, qui comme à son habitude, désobéissait à ses ordres, et accumulait les heures de garde de nuit sans interruption. Il avait déjà vu des étudiants ambitieux, mordus de leur travail, comptabilisant des gardes incessantes, mais Hélène dépassait l’entendement. Parfois, elle passait une journée et demie entière à l’Hôpital, dormant un quart d’heure, ingurgitant une barre de céréale, et repartait s’acquitter de son travail.  

 

Hélène avait terminé son travail avec sa dernière patiente, mais le Docteur Tada tenait à réengager ses attentes envers son externe.  

 

- Mademoiselle Turner, nous avions un accord il me semble !  

- Je sais, mais je ne pouvais pas laisser cette dame attendre plus longtemps…  

- Vous auriez pu appeler l’un de vos collègues !  

- Tout le monde paraissait occupé…  

 

Hélène avait toujours une bonne excuse pour rester auprès de ces patients, elle était avide de connaissance et de savoir, et oubliait parfois qu’elle n’était qu’une externe en troisième année d’étude. Il admirait sa passion et son intégrité, mais il devait également lui apprendre les limites.  

 

- Je dis ça également pour la sécurité des patients !  

- Je sais…  

 

Hélène présenta de brèves excuses et prit le chemin du Cat’s Eyes, morose. Ne savait-elle que décevoir ? Est-ce qu’elle suivait un mauvais chemin, où tout ce qu’elle récolterait ne serait que solitude ! Aurait-elle fait le mauvais choix il y a trois ans ? Un mauvais pressentiment ne cessait de la gagner, comme si tous ses efforts, tous ses sacrifices allaient finir en lambeau.  

 

Dans ses pensées, Hélène ne fit pas attention à l’homme qui la suivait depuis tout à l’heure. Quand violemment, il attrapa son poignée, la serrant fort, très fort, tellement que le sang n’y circulait plus.  

 

- Et bien ma belle, c’est dangereux d’être dans ses pensées dans un tel quartier…  

 

. . . . .  

 

La cloche du café Cat’s Eyes retentit, Quentin se leva de sa chaise, curieux, mais fut terriblement déçu en s’apercevant que la visite n’était autre que le lieutenant Nogami. Saeko s’approcha de la table d’anniversaire, où les convives la regardaient d’un air presque inquisiteur, que faisait-elle ici à une heure aussi tardive ?  

 

- Et bien, je venais voir Hélène…  

- Hélène ? Questionna Marie, déjà sur la défensive  

 

La tension commençait à se faire lourde, et l’air devenait irrespirable, les mauvaises ondes s’électrisant. Et comme un réflexe, tel le gardien de la paix tenant à faire respecter l’équilibre du bien-être, Ryô se colla à Saeko, la bouche en cœur.  

 

- Tu n’oses pas dire que ton Ryô d’amour te manquait, et qu’il est temps de payer tes dettes, je comprends, ça doit peser lourd sur ta conscience !  

- Je comprends surtout que dans cinq secondes tu vas apprendre à voler !  

- Mh ?  

 

Ryô se retourna, pâle, et comme un automatisme, il mit ses mains devant son visage, implorant son bourreau, mais il fut trop tard. Kaori, toujours, éternellement jalouse des pitreries perverses de son partenaire – bien-aimé – s’arma d’une massue pesant dans les cent tonnes et n’hésita pas à la balancer en sa direction, pour le punir de sa dépravation qui n’a pas de cesse.  

 

Ryô décolla du sol, et traversa le café dans sa longueur, lorsqu’un visiteur, faisant sonner la cloche du café, stoppa net son vol ; la tête du nettoyeur s’écrasant brutalement contre la vitre.  

 

- Monsieur Saeba !  

 

Hélène s’agenouilla rapidement près du corps décadent de Ryô, et formellement, procura les premiers soins, sous l’amusement du groupe, et l’inquiétude de Kaori qui y était peut-être allée un peu fort.  

 

- Monsieur Saeba, combien j’ai de doigts ? Inquiète de la grosse bosse qui poussait sur son front  

- Huit !  

- Non, non, ça ne va pas du tout !  

- Ryô, arrête d’en faire trop ! Râla Kaori  

 

Ryô se mit à rire fortement, il aimait se jouer de l’instinct bienfaitrice d’Hélène, qui à la moindre égratignure, au commencement d’une petite douleur, sortait l’artillerie du parfait médecin de guerre. Et malgré les pleurnicheries exagérés de Ryô, elle lui colla un pansement sur le front, toujours amusée des facéties de Monsieur Saeba.  

 

Hélène se releva et s’approcha directement de Quentin. Le gâteau avait été mangé, et les cadeaux tous ouverts. Le jeune garçon était silencieux, il n’avait pas levé les yeux vers elle, et croissait ses bras comme un enfant contrarié.  

 

- Je suis désolée, je suis très en retard… Dit-elle, tendant sa poche contenant son cadeau  

- …  

 

Hélène ne savait que faire ou que dire face au mutisme de Quentin. C’est alors que Saeko s’approcha d’elle, la jeune femme était véritablement venue la voire.  

 

Hélène avait appelé la police pour signaler les blessures de sa dernière patiente, d’où les coups semblaient avoir été faits par quelqu’un d’autre, un homme plus précisément. Saeko, encore au bureau, c’était occupé directement de l’affaire, et avait envoyé une équipe arrêter cet homme véritablement violent avec son épouse.  

 

- Quelle efficacité lieutenant Nogami ! Remercia Hélène  

- Je vous en prie, après tout, c’est mon travail ! Dit-elle d’un clin d’œil  

 

Quentin comprenait pourquoi Hélène était restée plus longtemps que prévue à son travail, pour une cause juste, assurément.  

 

Ryô, lui, pendant un instant fut septique envers la visite de Saeko. Assurément, il n’était pas rare que son amie reste tardivement à son bureau, mais pour que le lieutenant dirigeant le quartier général de la police de Tokyo, s’occupe d’un fait divers et se mette personnellement sur l’affaire, le nettoyeur ne pouvait s’empêcher de penser que Saeko avait d’autres intentions.  

 

Et sa pensée se confirma lorsqu’il vit Saeko partir sans plus un mot, avec un simple « à bientôt » ; neutre et expéditive à la fois.  

 

Hélène ôta son manteau, et s’installa en face de Quentin. Délicatement, elle se saisie de son présent, et le déposa sous son nez – rien. Nulle réaction de la part du jeune garçon, ses yeux avaient suivi la trajectoire de la boîte arrivant vers lui, mais pas un geste de plus.  

 

Hélène s’en attrista, elle ne pensait pas que Quentin serait autant vindicatif face à son retard – même si ce fut une bonne raison. Tous les ans, elle arrivait à la fin de la fête, mais il se montrait affectif, heureux qu’elle soit là, même tardivement. Ce soir, une vraie colère semblait se dégageait de son regard, et se dessiner sur son visage.  

 

Kenji déposa une part de gâteau sous le nez d’Hélène, elle devait avoir faim après une telle journée. Déposant l’assiette, il fut subitement happé par un détail bleuet situé sur le bras de sa bien-aimée.  

 

- Ce n’est rien, juste un patient un peu dissipé… Souffla-t-elle, évitant son regard  

 

« Elle ment » ; fut la pensée immédiate de Kenji ; elle ne faisait que lui mentir, elle n’était que mensonge, il le savait bien. La femme qu’il aimait n’était que l’ombre d’elle-même depuis trois ans, une pâle copie de son âme, une actrice douée, mais point convaincante pour cet amoureux transis. Et sans savoir pourquoi, Kenji s’en agaçait plus que les autres jours en cet instant.  

 

Hélène ne pouvait pas forcer Quentin à lui pardonner ; elle s’apprêtait alors à plonger sa cuillère dans la crème chocolat, lorsqu’elle sentit Marie venir s’asseoir à ses côtés. Marie fumait une cigarette coinçait dans ses doigts de la main droite, et tenait une bougie dans son opposée. Au bout du bâtonnet de nicotine, des centres fumantes et Marie caressa la mèche de la bougie à leur contact. Délicatement, elle piqua la bougie dans la part du gâteau d’Hélène, et lui fit signe de la tête vers Quentin.  

 

Hélène sourit tendrement à sa sœur aînée, et compris son message, mais encore plus son geste fraternel. Hélène poussa le cadeau, toujours snobé par Quentin, et glissa doucement la part du gâteau vers lui.  

 

Quentin leva les yeux vers elle, enfin, il affrontait son regard, et fut étonné de ce qui suivit : elle lui chanta une chanson d’anniversaire. Et si Quentin appréciait le chant, les oreilles des autres convives furent plus abasourdies, car au lieu d’entendre le chant traditionnel d’anniversaire japonais, Hélène était en train de chanter, chanter en russe…  

 

Hélène avait les yeux dans le vide, les pensées dans le vague, et ne semblait pas s’apercevoir qu’elle chantait dans une autre langue. Où avait-elle entendue ce chant ?  

 

Quentin l’a fit revenir à elle, la sortant d’une puissante léthargie lorsqu’il lui demanda en quelle langue elle avait chanté sa chanson, et ce qu’elle voulait dire. Hélène regarda Quentin, profondément, le fils de son bien-aimé, affectueusement, et lui glissa simplement d’une voix chaude, mais serrée,  

 

- Souffle ta bougie Quentin, et fait un vœu…  

 

. . . . .  

 

Après une soirée d’anniversaire sous le sentiment de bonheur et du trouble, Ryô et Kaori ne tardèrent pas à se glisser sous les draps. Dans les bras l’un de l’autre, ils restèrent un long moment, silencieux, profitant de la chaleur qu’ils se procuraient, le calme, la sérénité, être tous les deux, simplement.  

 

Et puis, Ryô sentit Kaori être agitée, encore plus que tout à l’heure, où elle semblait perturbée par un sentiment interrogatif.  

 

- Je m’inquiète pour Hélène…  

 

Ryô et Kaori ; sans omettre l’entourage ; avaient bien deviné qu’Hélène n’était pas elle-même depuis plusieurs semaines. En réalité, s’ils étaient honnêtes, ils concluraient tristement qu’Hélène n’était plus la même depuis les tragiques événements d’il y a trois ans. Hélène avait non seulement due faire face à son passé, un passé non des moindres à porter sur les épaules, mais avait également perdue son père, son parrain, son ami, Mickaël, et Ylia. Et ce tireur, toujours inconnu, qui l’avait poussé entre la vie et la mort ; comment renaître après toutes ses épreuves.  

 

- J’ai l’impression qu’elle se perd de plus en plus… Murmura tristement Kaori  

 

Les mensonges, comme ce bleu sur son bras, bien trop épais pour être les méfaits d’un coup – les traces de doigts surtout, visibles – les absences, les heures interminables à l’Hôpital, elle vivait bien plus la nuit que le jour, à l’inverse de ses proches.  

 

- Hélène a fait le choix de se battre seule depuis bien trop longtemps… Répondu Ryô  

 

Kaori regarda son bien-aimé, il avait le visage triste, mais en colère à la fois, ou était-ce de l’inquiétude. Ryô aussi avait ces moments d’absence, où son regard se perdait dans un autre monde, un monde où se dissimulait un secret, et que Kaori sentait bien lourd aussi pour le dos plus sensible que le paraître pour son partenaire.  

 

Kaori n’avait jamais interrogeait Ryô à ce sujet, elle sentait une certaine fragilité en lui, une fragilité qu’elle n’avait pas décelé depuis la mort de son frère, Hideyuki – qu’est-ce que Kaori aimerait qu’il soit là dans ces moments. Ryô, lorsqu’il paraissait inaccessible, se voyait plus dangereux, plus vif que jamais, et Kaori avait la douloureuse impression de le perdre.  

 

- Kenji aussi doit être inquiet, peut-être serait-il plus sage de lui en parler demain !  

 

Ryô avait capturé le visage de Kaori du bout des doigts, désirant aspirer les inquiétudes de sa bien-aimée dans l’immensité de ses yeux noirs. Et à sa grande surprise, elle ferma directement les yeux pour venir déposer un baiser sur ses lèvres.  

 

Un baiser qui souffla sur les braises de leur désir ardent du corps de l’un et de l’autre.  

 

. . . . .  

 

Kenji se posa dans l’embrasure de la porte de la salle de bain, et observait discrètement Hélène se déshabiller. D’abord, le pantalon, déposé délicatement dans le panier de linge sale. Le pull, faisant danser ses longs cheveux ondulés à son passage. Et le tee-shirt, découvrant son dos, presque nu – il restait le soutien-gorge – faisant apparaître son tatouage « Shu’Kiru ».  

 

Hélène s’apprêtait à ôter ses deux sous-vêtements, lorsqu’elle sentit un souffle chaud dans sa nuque : Kenji. À l’aide de ses deux mains, il caressa les courbes de sa taille fine, et débarrassa sa poitrine du soutien-gorge oppressant ses deux seins ronds. À peine sa poitrine découverte, qu’elle fut à nouveau prise en otage, capturer par les deux mains de Kenji, massant ses deux collines avec sensualité. Du bout des lèvres, il embrassait, mordillait sa nuque, ses épaules, et respirait vivement son odeur. Et puis, férocement, il la serra dans ses bras, la fit pivoter vers lui, et lui donna le plus sauvage des baisers.  

 

Hélène s’agrippa à son cou, passionnée, amoureuse, encore plus que les premiers jours, et sentir Kenji près d’elle, à la désirer encore et davantage, avec tant d’ardeur qu’aux premiers instants la rassurait. La soulevant de tout son poids, Kenji grimpa l’échelle du lit en mezzanine sans difficulté, et l’allongea dans leur lit.  

 

Kenji la couvrit de baiser, de mille baiser, seul le ciel savait combien il chérissait ce corps dans un pêché qui resterait éternel. La douceur de sa peau, ce sucre suave, son goût, la saveur de celle qu’il aimait comme un fou, comme un diable. Parfois, il aimerait l’enchaîner, la regarder pendant des heures, juste la regarder, et sentir qu’elle lui appartenait.  

 

Car Kenji était un amoureux soucieux, tourmenté, apeuré de perdre Hélène, car il était évident que depuis trois années, elle l’écartait. Kenji savait qu’elle l’aimait, mais il avait également conscience qu’elle ne le faisait pas rentrer entièrement dans sa vie. Kenji n’aurait jamais imaginé que des deux, c’est elle qui serait la plus distante, la plus prudente, comme mettant des barrières à la confiance qu’avait su imposer leur amour.  

 

Hélène si douce, si tendre, si bienveillante, si patiente, si innocente. Ô combien elle l’était encore, mais c’était comme si une autre femme à l’intérieur se battait, se débattait, et emprisonnait sa bien-aimée, l’empêchant de lui appartenir complètement. Était-ce Ielena qui prenait parfois le dessus sur Hélène, ne sachant qu’elle femme être ?  

 

Kenji la posséda, l’embrassa, et ce soir plus encore que les autres nuits, son sixième sens, celui de l’homme meurtri, mais amoureux, se répétait douloureusement qu’un événement les séparerait bientôt… Hélène aurait-elle la force de rompre ? Le courage de le laisser, l’abandonner ? Ces mots le firent frissonner.  

 

Hélène sentait le corps de Kenji tremblait de peur ? N’entendait-il pas ses râles de plaisir ? Quel délice de faire l’amour avec l’homme qu’elle aimait plus que tout. Pourquoi le sentait-elle en même temps avec elle et si loin ?  

 

Soudainement, elle sentit son corps se lever, Kenji l’asseyait sur lui, comme pour former un lotus, une fleur de « ren » qui les ligoterait à tout jamais, bien forcer de tout affronter ensemble.  

 

Un chant de jouissance raisonna dans l’appartement, et les deux corps embués se laissèrent s’étendre de plaisir sur les draps. Kenji prit Hélène dans ses bras, il savait qu’elle allait bientôt s’endormir, mais avant, il voulait qu’elle entende,  

 

- Tu pourras toujours compter sur moi, tu sais…  

 

Kenji voulait attendrir le cœur d’Hélène, et l’apaisait dans ses tourments. Malgré ça, il le brisa. Hélène coinça sa tête dans le torse de Kenji, et ne répondit pas, elle se contenta de se fondre dans ses bras, et de murmurer un faible « merci ».  

 

Hélène savait que plus encore cette nuit, elle ne pouvait pas exister, et posséder.  

 

 

 

 


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