Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 29 capitoli

Pubblicato: 19-10-19

Ultimo aggiornamento: 16-11-19

 

Commenti: 54 reviews

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RomanceAction

 

Riassunto: AU Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi Ryo n'était pas attiré par les adolescentes? N'a-t-il jamais fauté?

 

Disclaimer: Les personnages de "Un amour d'adolescente" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Un amour d'adolescente

 

Capitolo 25 :: Chapitre 25

Pubblicato: 12-11-19 - Ultimo aggiornamento: 12-11-19

Commenti: Bonjour, la suite de l'histoire. C'est vrai, j'ai repris le prénom de Marco au lieu d'Eric, lapsus révélateur peut-être ou un début d'Alzheimer ;)… Avec l'anime, ce n'est pas toujours évident de suivre les prénoms (Saeko s'appelle Hélène le plus souvent et parfois Tania, il me semble même Mémelle dans un épisode… beurk…). Bonne lecture, bonne reprise et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 25  

 

- Kaori ? Kaori Makimura ?, l’interpela soudain une voix dans la rue.  

 

La nettoyeuse se retourna et resta muette de stupeur. Face à elle, se trouvait sa meilleure amie qu’elle n’avait pas revue depuis quatre ans maintenant, depuis qu’elle avait quitté le lycée de Tokyo à la fin de sa première.  

 

- Kaori, je n’y crois pas, c’est vraiment toi !, s’exclama la jeune femme, la prenant dans ses bras, émue.  

- Eriko…, souffla-t-elle.  

- Où tu étais ? Je me suis fait un sang d’encre. Pourquoi tu as disparu sans un mot ? Mais tu es enceinte, ma parole…, s’emballa-t-elle.  

 

Ryo passa un bras autour de la taille de sa femme, inquiet de sa pâleur, puis se tourna vers son interlocutrice, lui tendant une main chaleureuse. Contrairement à elle, il savait qui elle était pour Kaori.  

 

- Ryo Saeba. On pourrait peut-être aller s’asseoir quelque part ?, lui proposa-t-il.  

 

La demoiselle posa un œil scrutateur sur lui, le détaillant des pieds à la tête, puis fit une petite grimace.  

 

- Ma boutique est fermée entre midi et deux heures. Venez, c’est juste là. On sera tranquilles  

 

Le couple la suivit sans mot dire. Dans le magasin, Kaori, remise de ses émotions, observa les rayonnages et tout l’agencement.  

 

- Tout ça, c’est à toi ?, s’émerveilla-t-elle.  

- Oui. J’ai pu monter ma boutique grâce à l’aide de mes parents. Si tu savais comme je suis heureuse de te retrouver, Kaori., fit Eriko en lui prenant les mains.  

- Pourquoi tu es partie si soudainement ? Ton frère m’a même appelée pour savoir où tu étais., lui demanda-t-elle, ne comprenant pas.  

 

Kaori regarda Ryo un bref instant puis se tourna de nouveau vers sa meilleure amie.  

 

- J’étais enceinte., répondit-elle.  

 

Eriko la regarda avec des yeux ronds. Elle ne pouvait pas croire que la Kaori qu’elle connaissait si sage et raisonnable fut tombée enceinte à seulement dix-sept ans.  

 

- Mais comment c’est possible ?, lui demanda-t-elle, atterrée.  

- C’est arrivé le soir du réveillon de Nouvel An, après qu’on se soit perdues de vue.  

- Ma pauvre, je n’aurais jamais dû te négliger ainsi. Je me suis laissée entraîner. Je n’aurais…  

- Ne t’en veux pas Eriko. Tout va bien.  

- Mais le bébé ?  

 

Kaori esquissa un sourire et son regard se mit à pétiller comme à chaque fois qu’elle parlait de son fils.  

 

- Un petit garçon, il s’appelle Kei. Il a trois ans et demi et c’est un amour., lui apprit-elle.  

- Tu l’as gardé ?  

- Oui. Je ne pouvais pas me séparer de l’enfant de l’homme que j’aime.  

 

Eriko jeta un œil vers Ryo, ne sachant comment il réagirait à cette annonce. Etonnament, il avait un léger sourire et ses yeux brillaient d’un éclat doux et chaud. Il aimait Kaori, elle ne pouvait en douter. Comment interpréterait-il alors ses paroles ?  

 

Kaori surprit le regard de son amie sur son homme.  

 

- Excuse-moi, je ne t’ai pas présenté Ryo, mon mari et le père de Kei et de numéro deux., dit-elle en posant une main sur son ventre arrondi.  

- Ryo, je te présente Eriko, ma meilleure amie au lycée.  

- Enchantée Ryo.  

- De même. Je vais vous laisser entre filles. Vous avez certainement beaucoup de choses à vous raconter. J’irai chercher Kei à l’école. Préviens-moi si tu rentres tard que je passe te prendre ici avant d’aller au Cat’s, demanda-t-il à sa femme avant de se lever, saluer Eriko et s’en aller.  

- Il a de l’allure même s’il ne sait pas s’habiller., pipa la styliste.  

- Eriko !, la rabroua son amie.  

 

Elles s’observèrent un instant et se mirent à rire, heureuses de se retrouver. Quelques minutes plus tard, calmées, Eriko leur apporta un rafraîchissement.  

 

- Tes malaises et ta fatigue, c’étaient ta grossesse alors ?, s’enquit-elle.  

- Oui.  

- Quand as-tu su que tu attendais un bébé ?  

- Début février.  

- Pourquoi tu ne m’en as pas parlé, Kaori ? J’aurais pu t’aider. Tu n’aurais peut-être pas eu à quitter le lycée., lui demanda son amie, attristée.  

- J’ai été dépassée par les évènements. Je ne savais pas ce que j’allais faire de l’enfant, je n’osais en parler. Je n’en ai parlé à mon frère et Ryo que lorsque j’ai été sûre de vouloir avoir ce bébé même si c’était pour le donner à l’adoption. J’étais déjà enceinte de trois mois. Tout est parti en vrille ce jour-là., murmura-t-elle.  

 

Sentant sa détresse, les sentiments restant frais malgré sa réconciliation avec son frère, Eriko vint s’asseoir à côté d’elle et lui prit la main.  

 

- J’ai envie de comprendre pourquoi j’ai été privée de ma meilleure amie mais si tu ne veux pas en parler, j’attendrai que tu sois prête., la rassura Eriko.  

 

Kaori l’observa un instant et lui sourit, pressant doucement sa main en remerciement.  

 

- Je me suis disputée avec mon frère. Il voulait que j’avorte et, quand j’ai refusé, que j’épouse le père de l’enfant. Ce n’était pas ce que je voulais et j’ai eu peur de ce qu’il pouvait faire. Je me suis enfuie de la maison et j’ai trouvé refuge auprès de Ryo. Je ne pensais pas rester auprès de lui. Je voulais juste l’informer de sa paternité mais il a été formidable avec moi. Il a été là, il m’a soutenue et s’est occupé de moi. Je… je ne sais pas ce que je serais devenue sans lui.  

- Il t’a permis de continuer tes études ?, s’enquit Eriko, méfiante.  

- Oui. Dans une petite ville éloignée de Tokyo. J’ai fini ma grossesse logée chez Mitsuki, une de ses connaissances. Elle me traitait comme sa petite-fille qui était dans la même classe que moi. Tant que j’ai été enceinte, j’ai étudié à la maison. Mitsuki et sa petite-fille m’aidaient. Dès que j’ai pu après mon accouchement, j’ai regagné les bancs du lycée, Mitsuki gardant alors Kei.  

- Pourquoi partir de Tokyo ? Et Ryo, il t’a complètement abandonnée alors ?  

 

Kaori sentit l’incompréhension et la colère d’Eriko. Elle se rappela cette période de sa vie où elle aurait aimé avoir le père de son enfant à ses côtés tout le temps mais elle avait compris que ce n’était pas possible.  

 

- Ryo a un métier dangereux par moments. Il voulait me protéger, m’éloigner de tout risque. Eriko, il ne m’a jamais abandonnée. Tout ce qu’il a fait, il l’a fait en pensant à moi, à nous. Et dès qu’il le pouvait, il venait me rejoindre. Certes, ce n’était pas aussi souvent que je l’aurais voulu mais il était là.  

- Vraiment ?, l’interrogea-t-elle, dubitative.  

- Oui, vraiment. Je me souviens d’un jour particulièrement éprouvant. C’était début juin et il avait fait particulièrement chaud et humide. J’étais enceinte de cinq mois passés et cantonnée au lit depuis plusieurs jours parce que j’étais tombée et je m’étais foulée la cheville. Même si je n’avais pas de contractions et que le bébé allait bien, les médecins voulaient être prudents. Je dormais mal et j’étais fatiguée.  

 

Elle posa une main sur son ventre sentant le bébé bouger. Oui, elle était enceinte de trois ou quatre semaines de moins. Elle se souvenait avoir eu très peur à ce moment-là. Ryo ne devait pas venir avant la fin de la semaine qui suivait car il était sur une affaire délicate, affaire qui durait déjà depuis trois semaines, soit autant de temps qu’elle ne l’avait pas vu. Elle était nerveuse, se posait mille questions, ne savait plus où elle en était. A la fin d’une journée passée à pleurer, elle avait eu la surprise d’entendre toquer à sa porte et de voir entrer la seule personne dont elle avait besoin.  

 

- Ryo..., avait-elle murmuré sans y croire.  

- Bonjour Sugar.  

 

Il s’était allongé à côté d’elle, l’avait embrassée comme si sa vie en dépendait puis l’avait serrée contre lui pendant de longues minutes dans le silence, lui laissant le temps de se détendre. Progressivement, la tension avait quitté le corps de la jeune femme, laissant place à une sérénité appréciable.  

 

- Il paraît que ça ne va pas fort., avait-il soudain déclaré.  

- Je… non, ça va., avait-elle menti, ne souhaitant pas être un fardeau pour lui après tout ce qu’il avait déjà fait.  

 

Le doigt posé sous son menton l’avait forcée à relever le visage et à le regarder droit dans les yeux.  

 

- La vérité., avait-il simplement articulé.  

- J’ai peur et je me sens seule., avait-elle répondu presque contre sa volonté.  

- J’ai eu peur pour le bébé, d’accoucher prématurément et je ne suis pas prête. Je ne sais pas encore ce que je vais faire de lui et j’aimerais qu’on en parle. Je suis perdue, Ryo. J’ai peur de faire le mauvais choix, de t’obliger à faire des choses que tu ne veux pas faire, de me tromper sur toute la ligne, d’avoir pris les mauvaises décisions…, laissa-t-elle échapper soudain, les larmes inondant ses yeux.  

- Calme-toi. Tu es juste fatiguée et tu as trop de temps pour réfléchir.  

 

Il lui avait laissé un peu de temps pour reprendre le dessus.  

 

- Je dois repartir dans quelques heures donc ce ne sera pas encore le bon moment pour les grandes discussions mais sache que tu ne me forces à rien. En ce qui me concerne, tu n’as pas pris de mauvaise décision, ou rien qui ne soit irrémédiable. Regrettes-tu de ne pas avoir avorté ?, l’interrogea-t-il, tentant de ne pas laisser paraître son anxiété face à une réponse positive.  

- Non, jamais je ne regretterai., lui affirma-t-elle, le soulageant.  

- Alors cesse de t’affoler pour cela. En ce qui concerne le bébé, il est là, Sugar., dit-il, posant une main sur son ventre.  

 

Il avait senti le bébé bouger et une forte émotion l’avait pris. Ce n’était pas la première fois mais l’effet était toujours le même.  

 

- C’est tellement surprenant de le sentir bouger dans ton ventre., murmura-t-il contre son oreille, la voix rauque d’émotions.  

- Je ne m’en lasse pas.  

- Moi non plus., avoua-t-elle, rassurée.  

- Concentre-toi là-dessus. Suis les consignes du médecin pour toi et pour le bébé. Je me doute que ce doit être long pour toi mais je suis sûr que ça en vaudra la peine. Tu te souviens, tu dois faire attention à toi. Tu n’es pas une très jeune adolescente mais tu es encore dans la tranche à risque. Je… Je ne veux pas te perdre, vous perdre, Sugar.  

 

Elle lui avait alors adressé un long regard où il avait pu lire tout le sérieux qu’elle accordait à ce qu’il lui disait puis lui avait souri.  

 

- Je t’aime, Ryo., avait-elle murmuré avant de l’embrasser.  

 

Un baiser en entraînant un autre, une caresse en appelant une autre, ils avaient fini par s’aimer délicatement, tout en douceur et retenue comme un couple qui n’avait pas besoin de se prouver qu’il s’aimait passionnément, uniquement qu’il était là, uni dans un moment spécial de son histoire.  

 

- C’était un moment spécial pour moi. Ce jour-là, même si nous n’avons passé que quelques heures ensemble, il m’a prouvé que je comptais à ses yeux.  

- D’après ce que tu racontes, ça semble indéniable. Après le lycée, qu’as-tu fait ? Il t’a épousée ?  

- Non. Quand j’ai eu fini le lycée, Kei avait six mois. Il m’a pris un billet d’avion pour les Etats-Unis où il m’a envoyée étudier avec suffisamment d’argent pour que je n’ai pas à prendre un boulot pour assumer mes études et Kei.  

- Je ne comprends pas pourquoi tu ne pouvais pas rester ici., fit Eriko, de nouveau dubitative.  

- Toujours son travail., répondit Kaori.  

- D’accord. Et quand es-tu revenue ?  

- Il y a un an. Kei et moi avons été menacés par des personnes qui en voulaient à Ryo.  

 

Eriko la regarda avec des yeux horrifiés. Elle ne pouvait croire que sa si douce amie pouvait être en danger. Kaori avait le coeur sur la main, elle ne méritait pas cela.  

 

- Et depuis un an, tu es restée. Quand va-t-il te renvoyer au loin ?, demanda-t-elle, les lèvres pincées.  

- Je ne repars pas. Sinon, nous n’aurions pas décidé d’avoir un deuxième enfant. Eriko, je sais que ses actes ne parlent pas pour lui mais Ryo est un homme bien. Je n’ai jamais été si heureuse de toute ma vie. J’ai… j’ai enfin trouvé ma place avec lui., lui expliqua la nettoyeuse.  

 

La styliste leva les yeux vers son amie et l’observa un long moment. Elle ne pouvait nier que le fond de tristesse qu’elle voyait toujours au fond de son regard autrefois avait disparu. Elle semblait plus sereine.  

 

- Et comment est-il avec ton enfant ?, demanda Eriko.  

 

Kaori sourit à l’entêtement de son amie qui semblait vouloir à tout prix rendre Ryo coupable de sa disparition en lui reprochant quelque chose.  

 

- Il s’occupe bien de notre fils. Il a été un peu anxieux après sa naissance quand il devait le prendre. Il avait surtout peur de mal faire ou de le blesser. Mais il l’a aimé au premier regard.  

- Tu veux dire qu’il était là pour sa naissance ?, s’étonna Eriko.  

- Oui. Il a fait la route en pleine nuit d’orage pour être là. Je te l’ai dit Eriko : c’est un homme bien et responsable. Il n’a pas cherché à me mettre enceinte ou pris de risque. Ce qui est arrivé aurait pu arriver à n’importe qui : c’était un accident.  

 

Une horloge sonna au loin et Eriko dut se lever pour ouvrir sa boutique. Une fois cela fait, elle revint auprès de son amie. Malgré tout, elle ne s’assit pas et commença à arpenter l’espace devant elle, une main posée sous son menton.  

 

- Malgré tout, je ne comprends pas comment un homme qui dit vous aimer autant est capable de vous laisser partir ainsi au loin pendant deux ans, si je ne me trompe pas ?, dit-elle durement.  

- Pour notre sécurité, je te l’ai dit., soupira Kaori.  

- Je ne serais pas capable de laisser partir la personne que j’aime ainsi., riposta Eriko.  

- Crois-moi, la séparation n’a pas été facile.  

- S’il vous a laissé partir, ça n’a pas dû être si difficile…, pipa la styliste, acerbe.  

- Assez !, s’énerva Kaori, frappant sur le coussin du fauteuil.  

 

Elle n’avait pas été là ni les jours précédant ni le jour du départ. Elle n’avait pas trouvé Ryo observant Kei dormir pensivement, ni été serrée si fortement dans ses bras. Elle n’avait pas vu son regard troublé, le seul moment où il avait baissé la garde. Elle n’avait pas ressenti la tension qui l’habitait alors qu’il se montrait fort et imperturbable face aux larmes qu’elle avait versées la nuit qui avait précédé son départ et au moment où elle avait dû franchir le portique de sécurité à l’aéroport, première barrière mise entre eux.  

 

- Je ne te permets pas de juger mon mari alors que tu le connais à peine. Ryo n’est pas un homme dénué de sentiments. Il a eu cette force de vouloir faire passer nos vies avant son bonheur malgré ce que ça lui coûtait., justifia Kaori.  

- Il m’a soutenue au-delà de la grossesse, au-delà de ce qu’il aurait pu.  

 

Elle se souvint des mots qu’il n’avait cessé de lui dire ces derniers jours passés ensemble.  

 

- Tu es forte, Sugar, et intelligente. Je te fais confiance pour élever notre enfant et en faire un homme bien. Je sais que tu as des sentiments pour moi mais oublie-moi et pense à toi. Je veux que tu sois heureuse et que Kei ait un père. Une belle jeune femme comme toi ne devrait pas avoir de mal à trouver un homme bien., lui avait-il dit à plusieurs reprises.  

- Je ne veux pas d’un autre homme. Tu as mon coeur, Ryo. Je continuerai d’espérer qu’un jour nos routes se croisent à nouveau., avait-elle objecté à chaque fois.  

- Tu es têtue…, soupirait-il alors.  

 

Elle se remémora le baiser d’adieu qu’ils avaient échangé à l’aéroport, un baiser doux mais si profondément bouleversant qu’elle en avait senti sa gorge se nouer, ses jambes flageller et avait dû s’accrocher à ses épaules pour ne pas s’effondrer. Il l’avait serrée contre lui à l’en étouffer et l’avait encouragée pendant de longues minutes avant de la lâcher, de se baisser vers le siège de Kei pour l’embrasser, lui murmurer quelques mots et caresser ses cheveux ébène tendrement. Elle aurait juré voir ses yeux briller de larmes retenues. Il s’était relevé, empoignant le siège pour le lui donner et la pousser à avancer, lui seul semblant avoir, ne serait-ce que temporairement, la force de les laisser partir.  

 

- Non Eriko, tu n’étais pas là… Tu ne sais pas ce que ça lui a coûté de nous faire partir., soupira-t-elle, étirant son dos douloureux.  

 

Une cliente entra dans la boutique et Eriko partit s’en occuper, ce qui leur permit à toutes deux de se remettre de la tension née de cette conversation. Après avoir encaissé les achats de la cliente, la styliste revint.  

 

- Tu t’es réconcilié avec ton frère ?, lui demanda-t-elle, préférant changer de sujet.  

- Vous étiez si proches : ça m’a étonné que tu partes ainsi.  

- Oui, on a aplani la situation. J’ai surréagi et lui aussi. J’étais bourrée d’hormones et j’ai eu peur pour mon bébé. Tu sais, il est marié aujourd’hui et père d’une petite fille. Elle est belle à croquer., lui apprit Kaori, l’oeil pétillant.  

- C’est bien. Tout s’est arrangé, on dirait.  

- Oui. J’ai même rencontré ma sœur., l’informa la nettoyeuse.  

 

L’air surpris d’Eriko lui arracha un rire léger.  

 

- Ta sœur ?, répéta-t-elle.  

- Oui, biologique. En fait, Hideyuki est mon frère adoptif. Sayuri, ma sœur biologique, m’a retrouvée il y a un peu plus de deux mois maintenant.  

- Et ça se passe comment ?, s’intéressa Eriko.  

- Oh, ce n’est pas tous les jours de tout repos. Chacun cherche sa place. Si je pouvais me couper en deux, ça serait plus simple.  

- A ce point ?  

- Ryo les a menacés de ne plus les laisser m’approcher s’ils ne peuvent pas s’entendre. Si tu venais ce soir au café Cat’s Eyes ? On y fête mon anniversaire avec ma famille et des amis.  

- Je ne voudrais pas m’imposer., protesta Eriko.  

 

Kaori se leva plus ou moins prestement et avança vers son amie.  

 

- Ca me ferait vraiment plaisir. Maintenant qu’on s’est retrouvées, je ne veux plus te perdre de vue… si tu le veux bien, bien évidemment., lui avoua la nettoyeuse.  

- Bien entendu, Kaori. C’est d’accord, je viendrai.  

- Rendez-vous à dix-neuf heures alors. Tu pourras ainsi apprendre à connaître Ryo. Tu verras : ce n’est pas le monstre que tu imagines., lui dit-elle avec un clin d’oeil.  

- Je lui laisserai une chance… même si son style vestimentaire est plutôt rédhibitoire., répondit Eriko.  

 

Kaori éclata d’un rire joyeux. Elle retrouvait son amie.  

 

- Je vais te laisser. J’ai encore quelques courses à faire avant de rentrer. Je compte sur toi ce soir, alors.  

 

Eriko acquiesça avant de l’embrasser et regarder son amie partir. Kaori s’arrêta à l’épicerie juste avant de rentrer chez elle. Elle retrouva Ryo assis avec Kei qui prenait son goûter tout en racontant sa journée. Quand il eut terminé, il partit jouer sous le regard attentif de ses parents. Kaori s’approcha de son mari qui la prit contre lui, entourant sa taille de ses bras.  

 

- J’ai eu de la chance de te trouver, Ryo. On n’en serait pas là sinon. Il n’y avait que toi pour trouver la force et me l’insuffler quand ça a été nécessaire, que ce soit au moment où je t’ai annoncé ma grossesse ou au moment de notre départ pour les Etats-Unis. Je t’aime pour tout ce que tu es, l’homme bon, tendre et aimant, le partenaire de mes jours et de mes nuits, le père attentif et attentionné, pour l’homme qui a su me montrer et faire naître la femme que j’étais.  

- Tu vois en moi bien plus qu’il n’y a…, souffla-t-il, ému malgré tout.  

- Non, peut-être que je ne sais pas tout de toi mais je sens ton essence et elle m’a aidée à grandir.  

 

Il ne sut quoi répondre et ne put que la serrer contre lui pour lui montrer à quel point ses paroles l’avaient touché. Elle se cala un peu plus contre lui, lovant sa tête contre son cou, sentant son menton se poser dans ses cheveux. Elle eut l’impression d’être nichée dans un cocon de douceur et ne put réprimer le petit soupir de satisfaction qui lui échappa.  

 

- Ca va ?  

- Oui, je suis bien. Je pourrai rester ainsi toute ma vie., répondit-elle.  

- Ca ne me dérangerait pas mais on a rendez-vous ce soir., dit-il, déposant un baiser dans son cou qui la fit frissonner.  

- Va prendre un bain. Ca te fera du bien. Je suppose que ça n’a pas été de tout repos de retrouver ta meilleure amie.  

- Non, c’est vrai. Mais ça me fait plaisir. J’espère qu’elle arrivera un jour à accepter les évènements.  

 

Elle sortit de l’étau de ses bras et monta à la salle de bains. A l’heure prévue, ils se dirigèrent à trois vers le Cat’s où ils retrouvèrent tous leurs amis dont Mick qui venait de sortir de l’hôpital à la plus grande joie de la nettoyeuse qui se précipita dans ses bras, les larmes aux yeux.  

 

- Je savais bien qu’un jour, tu te jetterais dans mes bras., la taquina-t-il, également touché, lui arrachant un rire léger qui fit sourire tout le monde.  

- Tu n’es peut-être pas l’homme de ma vie mais tu m’es cher., lui dit-elle d’une voix étranglée.  

- C’est qui ce type pour qu’elle se jette dans ses bras ainsi ?, demanda Sayuri indignée à Hideyuki.  

- Un ami proche. Un homme qu’elle aurait pu aimer si Ryo n’avait pas été là., lui répondit-il.  

- Et il la laisse se montrer ainsi devant tout le monde ?, s’étonna-t-elle, désignant Ryo qui les regardait de loin, un sourire aux lèvres.  

- Oui. Parce que rien ne peut ébranler leur amour. Peu importent les évènements ou les personnes, même s’ils vacillent parfois, rien ne peut les séparer., dit-il, un léger sourire aux lèvres.  

- Tout le monde a un point faible., rétorqua la journaliste.  

- Pas eux. Crois-moi, j’en ai fait les frais.  

 

Sur ces quelques mots qui la laissèrent abasourdie, Hideyuki rejoignit sa femme.  

 

- Tu l’aimes vraiment ?, entendit Ryo derrière lui.  

 

Il se retourna et trouva Eriko, l’air frondeur.  

 

- Oui. C’est la femme de ma vie., répondit-il sachant très bien à qui elle faisait référence.  

- Elle me clame que tu as fait tout ce qu’il fallait et je veux bien la croire mais je ne suis pas sure que ça me suffira à te pardonner de m’avoir enlevé ma meilleure amie, la personne que je considère presque comme ma sœur., lui dit-elle.  

- Je comprends. Je ne te demande pas de m’apprécier, juste d’accepter que je fais partie de sa vie., répondit Ryo, sans reproche dans la voix.  

- C’est un bon début., admit-elle.  

 

Elle s’éloigna de quelques pas avant de se retourner.  

 

- Merci d’avoir pris soin d’elle et de l’avoir rendue heureuse. C’est une chose que je ne peux nier., murmura-t-elle, plongeant son regard dans le sien.  

- Elle me le rend bien., répondit Ryo, jetant un œil sur sa femme qui discutait avec son frère et sa sœur. 

 


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