Hojo Fan City

 

 

 

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Rated PG-13 - Prosa

 

Autore: A. Dust

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 40 capitoli

Pubblicato: 24-11-20

Ultimo aggiornamento: 30-04-21

 

Commenti: 78 reviews

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Romance

 

Riassunto: Elle est japonaise. Il est américain. Elle sauve. Il tue. Elle soigne. Il assassine. Elle se bat contre la mort, lui, il la défiait tous les jours. Une femme, un homme, une rencontre, deux existences qui se croisent, jusqu'à ce que ... Cette histoire devrait être classée NC-17 (certains passages lemon) mais n'ayant pas les accès à cette section je ne peux pas y publier. Toutes mes excuses.

 

Disclaimer: Les personnages de "Yes or no" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Yes or no ?

 

Capitolo 1 :: Les choses peuvent changer très vite

Pubblicato: 24-11-20 - Ultimo aggiornamento: 29-11-20

Commenti: Bonjour à toutes et tous ! Vous l'aurez compris, cette fois, je m'intéresse à la rencontre de Kazue et Mick, en essayant de raconter l'historie "entre les lignes" des derniers tomes de CH puis en suivant mon autre histoire, "Pagne, porte-jarretelle et Magnum 357". Alors, je précise tout de suite, pas d'inquiétude pour celles et ceux qui n'ont pas lu le manga ou ma fiction, j'ai tout fait pour que cela reste compréhensible par tous, et Cristina a veillé au grain, soyez-en assurés. Bonne lecture

 


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Le soleil commençait à se lever. Je regardai ma montre d'un geste automatique. Cela faisait au moins quatre fois que je le faisais en moins de deux minutes. Le temps n'avait pas beaucoup changé en si peu de temps. Je soupirai.  

 

5h47 ...  

Trop tard pour aller se coucher. Trop tôt pour se lever. Je laissais mon regard se perdre dans le feuillage des cerisiers du jardin. Le temps des fleurs était passé depuis longtemps mais la couleur verte des feuilles m'avait toujours apaisée, bien plus que le rose et le blanc dont ils se couvraient au printemps.  

 

Accoudée au rebord de la fenêtre ouverte par laquelle entrait une douce brise d'été, je pris une autre gorgée de café. J'allais en avoir besoin pour affronter cette nouvelle journée qui commençait ... ou plutôt qui continuait.  

 

Une heure entre deux mondes. Entre deux réalités. Entre deux lumières. Entre le jour et la nuit. Entre le dedans et le dehors. Entre ici et la vraie vie.  

Un moment d'espoir où la plupart des gens se disent qu'une nouvelle journée commence permettant de corriger les erreurs de la veille ou, au moins de ne pas les réitérer, où de faire mieux ...  

 

Sauf que ... cette question dépendra toujours de quand commence une journée. Pour moi, elle ne fait que continuer. Comme souvent d'ailleurs. Cela faisait quelques années maintenant que le cours de mon temps se réglait sur d'autres pas, sur d'autres cadrans et d'autres aiguilles. D'autres espoirs, d'autres repères.  

 

J'avais tellement l'habitude de jongler avec mon temps et mon sommeil que j'avais acquis la capacité de dormir n'importe où et n'importe quand. Sauf ... à cet instant précis. En cet instant précis, je n'avais aucune envie de dormir. Et je n'y arriverais pas, même si je le voulais. Mes pensées tourbillonnaient dans ma tête et quand j'avais fermé les yeux tout à l'heure, les images n'avaient cessé de revenir me hanter.  

 

5h48 ...  

Je soupirai profondément en songeant que, il y avait quelques heures seulement que Miki et Falcon s'étaient unis devant nous tous. Tous leurs amis étaient réunis autour d'eux pour une belle cérémonie, romantique à souhait et qui avait fait verser quelques larmes aux plusieurs femmes qui étaient présentes. Moi y compris.  

 

Quand Miki avait lancé son bouquet vers notre petit groupe, j'avais tendu les mains, faisant semblant de ressentir la même excitation que les autres femmes présentes, impatientes de recevoir les fleurs, présage de mariage futur ... Mais ...  

 

Mais personne n'avait attrapé le magnifique bouquet blanc de Miki. Une détonation avait retenti et la belle mariée toute blanche s'était écroulée et sa robe s'était imbibée de rouge dans un contraste hypnotisant. J'étais habituée à voir du sang, j'en avais épongées des blessures, des plaies béantes et des hémorragies de toutes origines. Sauf que ...  

 

Sauf que ... Le sang ne s'était pas rependu sur un drap d'hôpital ou sur un champ stérile. Non. Il était en train d'imbiber une superbe robe de mariée. Une robe que Miki avait elle-même cousue et brodée avant de demander l'homme de sa vie en mariage. Une preuve d'amour incommensurable. Une preuve d'amour qui se teintait de sang.  

 

Mon instinct et mes reflexes avaient immédiatement pris le pas sur l'horreur de cette vision. Le Doc et moi avions rapidement mesurés l'étendue des dégâts. La blessure n'était pas mortelle mais il fallait opérer rapidement pour éviter une infection et stopper l'hémorragie. Mes pas m'avaient portés vers la voiture où nous avions gardés nos trousses de secours.  

- "Avec la petite bande que nous fréquentons, la précaution n'est pas vaine." avait maugréé le Doc quand nous étions passés le récupérer quelques heures plus tôt avec la petite Fiat que Kaori avait prêtée à Mick pour l'occasion.  

 

J'avais alors taquiné mon mentor, lui répétant qu'on allait à un mariage, pas à un combat entre yakusas et que tout allait bien se passer. Quelle ironie ... A croire qu'il avait des antennes, des intuitions ou des rêves prémonitoires ... ou les trois en même temps.  

Et que je n'en avais aucune ...  

 

En retournant vers la chapelle et la salle d'opération que nous allions improviser, j'avais alors croisé Mick et son regard inquiet. Je m'étais laissée aller une seconde et j'avais lâché prise un instant, serrant la main gantée qu'il m'avait tendue avec émotion entre mes doigts que j'avais étrangement sentis fébriles.  

- "Do your best and everything gonna be all'right. (Fais de ton mieux et tout ira bien.)" m'avait-il murmuré tout en déposant un baiser léger sur ma tempe. La référence à ma chanson préférée de Bob Marley m'avait fait sourire malgré mon anxiété. Elle ne m'avait alors plus quittée et c'est avec la rythmique particulière du reggae dans la tête que j'avais enfilé une blouse jetable, mes gants et mon masque. C'était tellement incongru que cet état de fait m'avait fait sourire. En même temps, tout était incongru aujourd'hui et rien n'allait ensemble : la mariée et sa robe ensanglantée, une sale d'opération dans une chapelle, sauver mon amie avec Bob Marley dans la tête ...  

 

5h49 ...  

J'avais encore quelques minutes devant moi et je remplissais à nouveau ma tasse de café. Noir. Sans sucre. Je le respirai longuement avant d'en avaler une grande gorgée.  

 

Ce n'était pas la première blessure par balle que j'avais soignée. Loin de là. Mais c'était la première fois qu'une balle avait transpercé une amie, enfin, une amie ... une jeune femme que je connaissais peu finalement mais que j'appréciais beaucoup et que j'espérais compter parmi mes amies. Même si je ne l'avais rencontrée que quelques mois auparavant, Miki avait été adorable avec moi. Elle m'avait carrément prise dans ses bras en sautant de joie quand Mick avait annoncé, au café Cat's Eye, que nous étions fiancés. J'avais précisé que, techniquement, nous n'étions pas vraiment fiancés puisqu'il n'était pas question de mariage entre nous. Elle avait alors souri en découvrant le visage dépité de mon homme et avait ri de bon cœur en disant quelque chose du genre : "Les choses peuvent changer très vite !"  

 

C'était quand j'avais reçu son carton d'invitation à son mariage que j'avais compris pourquoi elle avait dit ça : son union avec Falcon aurait lieu le lendemain.  

- "Effectivement, les choses peuvent changer très vite, Miki." avais-je murmuré avant de demander à Mick de téléphoner au café pour confirmer notre venue.  

 

Et puis ... Et puis cette détonation avait fait volé en éclat son magnifique bouquet blanc et Miki s'était écroulée. Cette image revenait en boucle devant mes yeux.  

 

5h50 ...  

Oui, j'en avais refermé des plaies ... des plaies par balles, par armes blanches ou par objets contendants. Ce n'était pourtant pas ma spécialité au départ. J'avais brillamment réussi mes études de médecine et je m'étais spécialisée en immunologie. Parce que cette spécialité m'avait semblée être la base de la médecine. Le point de départ pour tout comprendre et tout soigner ... Cette pensée me fit sourire.  

 

Ici, pour soigner, il fallait surtout du fil et des antibiotiques et parfois, les opérations s'enchaînaient pour recoudre les dégâts causés par la violence des règlements de compte entre clans rivaux. Parfois, le Doc et moi n'étions pas trop de deux pour stopper les hémorragies et nettoyer les plaies. Mais, curieusement, nous nous complétions et, peu à peu, nous arrivions à agir sans même échanger un mot.  

 

Ici, dans cette Clinique, pas de prise de position. Le serment d'Hippocrate à l'état brut. Soigner sans distinction de race, de sexe, d'appartenance à un clan. Jamais un soin ne sera refusé sous prétexte que le patient n'a pas d'argent ou pas d'identité ou qu'il est coupable de quelque chose ou de rien du tout. Juste les soins. La médecine comme elle devrait être pratiquée. Comme je voulais la pratiquer au début de mes études mais dont j'avais perdu l'objectif au fil du temps.  

 

Ici, j'avais retrouvé le plaisir et la jouissance absolue de vaincre la mort alors que tous les pronostics nous donnaient perdants. Je devais le reconnaître, cet aspect-là de ma vie et de mon travail me remplissait de joie et d'un sentiment de puissance que j'adorais. Je n'aurais jamais ressenti cette montée d'adrénaline dans un service d'hôpital ou dans un laboratoire climatisé. Au début, je l'avais regretté et puis maintenant que les années avaient passé, je ne regrettais plus rien. Je faisais de la vraie médecine. De la "médecine de jungle urbaine" comme disais le Doc. J'étais utile.  

 

Je n'étais pas très riche, et je ne le serai sans doute jamais mais, je n'étais pas à plaindre : j'aurai toujours un toit sur la tête car le Doc ne me laisserait jamais tomber. Nous étions une famille. Une petite famille un peu bizarre mais une famille quand même, alors que la mienne me manquait cruellement. Je songeai d'ailleurs qu'il serait temps que je prenne des nouvelles de ma petite sœur.  

 

5h52 ...  

Alors que nous étions en train de préparer Miki pour l'opérer, des hommes armés étaient entrés et avaient enlevé Kaori, une autre amie. Enfin, une amie ... Elle ne l'avait pas été tout de suite. Longtemps, je l'avais considérée comme une rivale. Une rivale qui m'empêchait de me rapprocher d'un homme que j'avais trouvé très attirant, Ryo Seaba, et dont elle était la partenaire. Et ensuite, une rivale car elle avait été le premier amour de Mick.  

 

Je souris. Je savais bien que je ne parviendrai jamais à effacer cette pointe de jalousie qui naissait dans mon cœur à chaque fois que je pensais à ça. Mais je ne pouvais pas non plus lui refuser mon affection. Kaori était un être à part, une belle âme dans ce monde dur et violent et, malgré notre ancienne rivalité, je tenais à elle. Et elle avait été prise en otage par des mercenaires.  

 

Mick s'était élancé à leur poursuite en sautant par la fenêtre mais il n'avait réussi qu'à coller un émetteur à la voiture des ravisseurs. Ryo et Falcon les avaient poursuivis et nous avions entendu au loin le bruits sourds des détonations de leur combat pendant que nous menions le nôtre, scalpel, clamps et fils à la main. A chaque nouvel éclat que nous avions entendu au loin, nous avions serré un peu plus les mâchoires, le Doc et moi. Et puis le silence était revenu, encore plus lourd et plus inquiétant que le bruit des armes.  

 

C'était une demi-heure plus tard que nous avions annoncé aux invités restants que Miki était hors de danger. J'avais alors cherché les yeux de Mick qui m'avaient silencieusement dit qu'il ne savait toujours rien. J'avais quitté les embrassades et des cris de soulagement de Kasumi, Seako et Reïka et j'étais sortie de la petite chapelle pour aller m'assoir sur les marches du perron, guettant le moindre nuage de poussière qui annoncerait l'arrivée de mes amis, tout en me préparant mentalement à une nouvelle opération.  

 

J'avais alors senti Mick s'assoir à mes côtés et me prendre doucement par les épaules. Je m'étais laissée aller, posant la tête contre son torse. Entendre les battements de son cœur m'avait redonné espoir. Il avait même murmuré :  

- "Comme j'ai dit à Saeko tout à l'heure : Ryo ne laissera jamais mourir une femme avec qui il n'a pas encore couché ..."  

 

Je m'étais redressée vivement, frappant son épaule du plat de la main :  

- "Miiiiick ! Tu ne penses donc qu'à ça ? Mais, c'est pas vrai !"  

 

Il avait éclaté de rire :  

- "Roooo, it's okay, sweetheart. You know what I mean ..." (hooo, ça va, chérie. Tu sais bien ce que je veux dire ...)  

 

J'avais ri avec lui.  

- "Oui, je sais ... Il serait temps d'ailleurs qu'il lui dise, non ?"  

 

Il m'avait attiré contre lui à nouveau.  

- "Je ne te le fais pas dire ..."  

 

Au bout de quelques instants de silence, Mick murmura :  

- "Tiens, j'entends quelque chose ..."  

 

J'avais tendu l'oreille :  

- "Je n'entends que les oiseaux, moi ..."  

 

Il m'avait regardé, un sourire aux coins des lèvres, ses yeux bleus teintés de fierté :  

- "Oreille de pro, ma chérie, oreille de pro ..."  

 

Quelques longues minutes plus tard, la jeep de Falcon avait fait danser la poussière au bout du chemin en terre. Après un dérapage contrôlé, sa voiture s'était immobilisée à quelques mètres de nous. Comment ce type aveugle pouvait-il conduire ? Je n'avais toujours pas trouvé de réponse à cette question que je me posai depuis que je l'avait rencontré quelques mois plus tôt.  

 

Puis, à travers le nuage de poussière, j'avais distingué une, deux, puis trois silhouettes qui étaient sorties de la voiture. Falcon, Ryo et Kaori. Ils étaient là, tous les trois. Je m'étais précipitée vers chacun d'eux, examinant rapidement si tout allait bien. Pas de sang, pas de plaie, juste quelque bleus et égratignures qui ne nécessitaient pas mon intervention.  

 

J'avais alors laissé la colère et mon angoisse se libérer et je m'étais plantée devant Falcon, croisant les bras comme lui et je lui avais lancé en plein visage :  

- "Ta femme va bien, si ça t'intéresse ... Elle aurait pu mourir sans toi, alors que tu allais sauver les femmes des autres ..."  

 

Ryo explosa de rire :  

- "Justement ... C'est parce qu'il a flippé qu'il est parti ..."  

- "Quoi ?"  

 

Ryo poursuivit :  

- "Tête de Poulpe a peur de se faire gronder s'il joue les époux épleurés et qu'il ne va pas se battre ! En gros, on se demande qui porte la culotte ..."  

 

Les bras toujours croisés, Falcon lui avait répondu dans un grognement :  

- "Certainement pas toi, pour ce que j'ai pu en voir ..." Puis, il se tourna vers moi, se baissant à ma hauteur pour mettre ses lunettes de soleil face à mes yeux :  

- "Merci, Docteur Natori, ... pour Miki ..."  

 

Gêné, le géant s'était soudain redressé et m'avait alors donné une grande tape dans le dos me propulsant sans ménagement dans les bras de Mick qui s'était fait alors un plaisir de m'embrasser devant tout le monde. Plaisir que j'avais largement partagé pour une fois, moi qui avais toujours été mal à l'aise lors de démonstrations sentimentales en public.  

 

5h55 ...  

Je me tournai un instant vers la silhouette endormie sur le canapé de mon bureau. Mick ronflait légèrement. Cela lui arrivait quand il avait trop bu. Je souris.  

 

Nous avions fait la fête dès que Miki avait été installée dans sa chambre à la Clinique. Elle était réveillée et Mick avait décidé de sortir son cadeau de mariage. Une caisse de champagne et d'une demi-douzaine de bouteilles de whisky. Il s'était fait une joie de partager ces "trésors" avec ses amis alors il avait insisté, malgré nos protestations, affirmant que c'était pas tous les jours qu'Umi allait se faire passer la bague au doigt et que ça devait s'arroser comme il se doit pour porter chance aux jeunes mariés.  

- "Déjà que la nuit de noces aura lieu ici ..." avait-il ajouté en regardant, d'un air suffisant la chambre dans laquelle nous nous trouvions.  

 

J'avais failli répliquer que beaucoup de choses s'étaient déjà passées dans cette chambre et que, finalement, ce n'était peut-être pas un si mauvais présage mais j'avais préféré me taire. Notre amour était né ici mais Mick avait aussi souffert dans cette chambre. Et pas qu'un peu. Nos regards se croisèrent : certaines choses ne devaient pas être partagées, même avec des amis.  

 

Finalement, il avait eu raison, l'homme de ma vie. Décompresser tous ensemble nous avait fait le plus grand bien. Mick, Ryo et Umi avaient bien sûr fini par se chamailler comme des gamins pour savoir qui était vraiment responsable de cette cérémonie désastreuse, qui était le vrai sauveur ... Les laissant faire, nous nous étions toutes regardées, Miki, Saeko, Reïka, Kasumi, Kaori et moi et nous avions toutes éclaté de rire.  

 

Au cours de la soirée, j'avais remarqué, sans le vouloir, que Ryo se débarrassait consciencieusement de son whisky, certainement pour garder les idées claires, alors que Kaori en était à sa quatrième ou cinquième coupe de champagne, et, à en juger par les œillades qu'elle lançait à Ryo, l'alcool la rendait audacieuse.  

 

Apparemment, les choses allaient aussi changer entre eux. Il était plus que temps ... J'avais alors pensé à ce que Miki avait dit : "Les choses peuvent changer très vite ..."  

 

5h57  

Je fermai et rouvris une nouvelle fois les yeux. Je voyais encore mon scalpel entailler les chairs de Miki alors qu'elle était inconsciente.  

 

Je ne saurais toujours pas dire quelles plaies étaient les pires. Jusqu'à ce jour, je pensais que c'était les blessures infligées au katana. Je me trompais. C'est celles qui étaient infligées aux personnes qu'on connait et qu'on apprécie. Qu'on aime. C'était ça, les pires. Et pourtant, cliniquement, elles ne sont pas les plus laides ou les plus compliquées à refermer. C'est juste qu'elles sont les plus difficiles à oublier.  

 

5h58  

Je m'approchai doucement du sofa qui me servait aussi de lit de temps à autre, pour relever la couverture légère que j'avais étendue sur Mick quand il s'était endormi. Je m'agenouillais devant lui et écartai une mèche de son visage. Il était paisible. J'avais encore du mal à m'habituer à le voir ainsi. Ses cauchemars et ses crises de manque avaient longtemps perturbé son sommeil ... et le mien. Je l'observais quelques minutes, repensant à notre parcours chaotique.  

 

"Les choses peuvent changer très vite ..." Cette petite phrase anodine mais pleine d'espoir résonnait à nouveau dans ma tête.  

 

Effectivement, même pas une heure auparavant, Mick s'était agenouillé devant moi, me tenant la main entre les siennes. Il m'avait alors posé la question :  

- "Do you want to marry me ?" (Veux-tu m'épouser ?)  

 

A ce moment-là, je n'avais pas su quoi répondre et il avait insisté :  

- "So, Yes or No ?" (Alors, oui ou non ?)  

 

Je n'étais même pas sûre que sa demande soit une vraie demande, c'est pourquoi j'avais répondu, en me forçant à rire :  

- "Tu as trop bu, Monsieur Angel. Va te coucher ... On reparlera de ça quand tu seras sobre .."  

 

Et je l'avais conduit vers mon canapé pour l'y allonger alors que je me servais ma première tasse de café tout en me repassant le film de notre rencontre, de la naissance de notre "nous"...  

 

Si Mick me reposait la question maintenant, je saurais quoi lui répondre. Et ma réponse serait très différente de celle que j'aurais donnée quelques jours, voire quelques heures plus tôt ... "Les choses peuvent changer très vite."  

 

Effectivement.  

 

Sur le coup, j'eus presque envie de le réveiller pour le lui dire ma réponse et me ravisai. Ce n'était vraiment pas une bonne idée. J'attendrai qu'il me repose la question. Là, je saurai quoi lui dire.  

 

6h00 ...  

L'heure de prendre mon tour de garde et de relayer le Doc.  

 

Je me tournai vers Mick, allongé paisiblement sur le sofa de mon bureau.  

Je l'aimais.  

Bien sûr que je l'aimais, depuis notre première rencontre. J'en étais sûre maintenant. Je l'aimais profondément, éperdument, viscéralement ... Mais est-ce que cela suffisait pour l'épouser ? Devais-je faire l'impasse sur mes convictions ?  

 

Je refermai doucement la porte et m'en allai dans le couloir à la recherche du Doc pour qu'il me fasse son rapport de cette courte nuit.  

 

 


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