Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 111 capitoli

Pubblicato: 21-01-21

Ultimo aggiornamento: 01-06-21

 

Commenti: 44 reviews

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Romance

 

Riassunto: AU : Quand le coeur entre dans le monde des affaires...

 

Disclaimer: Les personnages de "Roi de pique, dame de coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Roi de pique, dame de coeur

 

Capitolo 5 :: Chapitre 5

Pubblicato: 25-01-21 - Ultimo aggiornamento: 25-01-21

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111


 

Chapitre 5  

 

Kaori raccrocha et déglutit péniblement. C’était le grand saut et elle devait avouer qu’elle avait le vertige rien que d’y penser. Elle se rappela tout ce qu’Asami lui avait enseigné en une dizaine de jours et releva le menton. Elle pouvait le faire. Elle pouvait pallier son absence imprévue. Elle ouvrit l’agenda et vérifia tout ce qui était prévu. Réunion sur réunion, elle en connaissait un qui allait être ravi… Sans tarder, elle alla préparer la salle pour la première.  

 

- C’est pas vrai. Le rétroprojecteur ne fonctionne pas…, grommela-t-elle.  

 

Elle changea les piles de la télécommande, retenta mais ça ne marcha toujours pas. Elle rappuya sur le bouton plusieurs fois sans succès et abdiqua. Elle retourna à son bureau et appela le service technique.  

 

- Bonjour, c’est Kaori à la direction générale. Le rétroprojecteur de la salle de réunion est en panne. Il faut le remplacer, s’il vous plaît., demanda-t-elle poliment.  

- C’est noté. On viendra dans la journée., lui répondit-on avant de raccrocher.  

 

Elle regarda le combiné et sentit la colère monter. Quelle impolitesse… Elle recomposa le numéro.  

 

- Oui.  

- Le rétroprojecteur, c’est pas dans la journée. C’est maintenant ! Et si vous pensez que je plaisante, je peux descendre et vous montrer que je suis très sérieuse., lui asséna-t-elle.  

- Eh ! C’est pas vous qui…  

- Qui quoi ?, demanda Ryo de son ton le plus ferme.  

 

Il avait pris le téléphone des mains de sa stagiaire en la voyant fâchée à peine arrivé. Il entendit un blanc au téléphone puis :  

 

- On arrive tout de suite, Monsieur Saeba., entendit-il.  

- La prochaine fois, je préfère ne pas avoir à intervenir.  

- Oui, Monsieur., bredouilla son interlocuteur.  

- J’aurais préféré que tu n’interviennes pas., lui fit remarquer Kaori, les sourcils froncés après qu’il eut raccroché.  

- De rien, je t’en prie., répondit-il, moqueur.  

- Je n’aurai plus à le faire la prochaine fois. Ils auront compris le message et, bizarrement, pour leur sécurité, je pense qu’il valait mieux que j’intervienne. Qui sait ce que tu aurais pu faire là-bas ?, la taquina-t-il.  

- Moi ? Rien du tout. Je suis la gentillesse incarnée, tu oublies ?, répliqua-t-elle, malicieuse.  

- Il y a un proverbe qui dit qu’il faut toujours se méfier de l’eau qui dort. J’ai comme dans l’idée qu’il s’appliquerait très bien à toi aussi., pensa-t-il tout haut avant de rejoindre son bureau.  

 

Se demandant ce qu’il entendait par là, elle le regarda gagner son bureau et fermer la porte. L’ascenseur s’ouvrant, elle se dirigea vers les deux hommes qui arrivèrent avec un chariot et les dirigea vers la salle de réunion.  

 

- La réunion commence dans un quart d’heure. Ce sera fait ?, leur demanda-t-elle.  

- Oui. On fera le nécessaire., lui assura l’un des deux, lançant un regard inquiet derrière elle.  

 

Elle se retourna mais ne vit personne. Ils devaient certainement appréhender de voir apparaître le big boss. Souhaitant être à son poste pour les premières arrivées de participants, elle se dépêcha de prendre les dossiers et d’aller voir Ryo.  

 

- Oui, on se voit ce soir. Dix-neuf heures dans le hall du Hilton. Moi aussi, j’ai hâte de te voir Maya. A ce soir., fit-il avant de raccrocher.  

 

Le cœur serré, Kaori se recomposa une attitude neutre et approcha du bureau. Il avait une vie et elle devait être bien remplie… même avec des femmes plus âgées et plus intéressantes qu’elle.  

 

- Pour ce soir, on va devoir raccourcir notre entrevue., lui indiqua Ryo.  

- On peut carrément annuler. Ca te laissera le temps de finir ta journée tranquillement., lui proposa-t-elle d’un ton neutre.  

 

Elle ignora son regard perplexe et posa les dossiers sur le plateau.  

 

- Ce sont tous les dossiers pour les réunions de la journée dans l’ordre. La première commence dans dix minutes. Asami a téléphoné. Elle est malade, couchée au fond de son lit. Elle espère que ça ira mieux d’ici la fin du week-end pour pouvoir revenir lundi. Il y a des incidents à la frontière orientale turque. Je t’ai fait un topo pour expliquer les enjeux et refaire un point sur les deux filiales qui sont situées non loin., lui expliqua-t-elle.  

- Je voudrais que tu viennes à la deuxième réunion. Tu peux te libérer ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle l’observa, se posant mille questions sur cette Maya. Elle sentait la jalousie, ça ne pouvait être que cela, monter et se demandait si elle serait capable de la contrôler. Elle ne pouvait pas risquer de perturber une réunion ni de s’y montrer absente.  

 

- Tu as tout autant de réunions lundi. Je dois les préparer. Je ne pourrai pas tout faire… et ce week-end, j’ai promis à mon amie d’être disponible pour des essayages. Je ne pourrai donc pas travailler pour compenser le temps passé en réunion aujourd’hui., répondit-elle très professionnellement.  

- On remettra cela. Commande-nous à manger pour ce midi si tu n’as rien de prévu. Ce sera le seul moment où on pourra débriefer.  

- Ce sera fait. Il faut que j’aille vérifier que le service technique a fini., lui apprit-elle, se retirant.  

- Kaori, tu es sûre que tout va bien ?, l’interrogea-t-il alors qu’elle était à la porte.  

- Oui, oui. Je stresse un peu pour la journée, c’est tout., répliqua-t-elle sans même se retourner.  

 

Elle sortit de là et se dirigea vers la salle de réunion où les deux hommes venaient de remballer l’ancien rétroprojecteur.  

 

- Voilà, c’est fait. On est désolés, Mademoiselle. On n’avait pas compris l’urgence., s’excusa l’un des deux.  

- Ce n’est pas grave. Le principal, c’est que la réunion puisse avoir lieu dans de bonnes conditions., fit-elle avec un sourire.  

 

Ils la saluèrent et sortirent au moment où les premiers intervenants arrivaient.  

 

- Toujours aussi radieuse, Kaori., la flatta Choei, l’homme qui l’avait une fois invitée à déjeuner.  

- Merci. Je vous en prie, prenez place. La réunion commencera dès que tout le monde sera là., lui indiqua-t-elle.  

- Je vais aller saluer Ryo avant., lui fit-il savoir, se dirigeant vers son bureau.  

- Vous perdriez votre temps et le sien. Il est occupé, alors allez prendre place avec les autres, s’il vous plaît., lui demanda-t-elle d’un ton ferme, s’interposant entre lui et la porte.  

- Voyons, ce n’est qu’une salutation amicale., la cajola-t-il.  

- Qui aura lieu dans la salle de réunion, Choei., lui dit-elle, accompagnant ses paroles d’un regard déterminé.  

- Vous savez que vous êtes très jolie. Nous pourrions peut-être aller dîner ensemble ce soir., lui proposa-t-il, charmeur.  

- Je ne suis pas disponible pour occuper vos soirées, cher Monsieur, et j’ai d’autres choses à faire que de répondre à vos sollicitations personnelles en journée. Alors rejoignez les autres, je vous prie., lui ordonna-t-elle.  

 

Le visage de l’homme se ferma.  

 

- Tu n’es qu’une petite stagiaire ici alors reste à ta place, compris ?, lui asséna-t-il.  

- La petite stagiaire est là pour faire son travail comme vous et mon travail est de vous dire d’aller dans cette salle avec les autres pour assister à la réunion que vous retardez., lui apprit-elle, maîtrisant difficilement sa colère.  

 

Bien qu’engagée dans cette déplaisante conversation, elle avait bien vu défiler les arrivants et savait qu’elle devait aller prévenir Ryo que la réunion pouvait commencer mais elle savait aussi qu’elle devait empêcher l’homme de rentrer dans le bureau visé sous peine que la réunion prenne beaucoup plus de retard.  

 

- Tu vas me parler sur un autre ton. Vu ta place et ma place, tu me dois le respect !, rétorqua-t-il, furieux, tentant de la contourner.  

- Vu votre place, je m’attendais à un peu plus de retenue dans votre façon d’agir, Monsieur le Directeur du service juridique., se défendit-elle.  

- C’est quoi ce boucan ?! Kaori, la réunion ne peut pas commencer ? Qui attend-on encore ?, demanda Ryo, les sourcils froncés de la porte de son bureau.  

- Nous attendons que Monsieur le Directeur du service juridique consente à bien vouloir rejoindre ses collègues dans la salle de réunion plutôt que de faire un forcing dans ton bureau., répondit-elle, ne quittant pas l’importun du regard.  

- Ryo, je voulais te parler., fit Choei d’un ton obséquieux.  

- Je n’ai pas le temps. J’ai une réunion à tenir que tu viens de mettre sacrément en retard, ce qui va retarder les réunions qui doivent suivre. Rejoins les autres, je te prie., lui ordonna le dirigeant.  

 

Serrant les dents, l’homme tourna les talons et rejoignit le groupe déjà en place.  

 

- Je suis désolée., pipa Kaori, mal à l’aise.  

- Tu n’as pas à l’être. Tu t’es très bien défendue. C’est pour cela que je ne suis pas intervenu plus tôt. Moi aussi, j’apprends., lui dit-il, lui adressant un clin d’oeil avant de rejoindre les autres participants dans la salle de réunion.  

 

Il observa toutes les personnes autour de la table et entama la réunion. Il ferait une piqûre de rappel à Choei à la fin même si ça devait le retarder un peu plus mais il ne pouvait lui permettre d’avoir avec Kaori une attitude qu’il n’avait pas avec Asami tout simplement parce qu’elle était jeune et uniquement de passage. Il avait entendu toute la conversation, la porte étant restée légèrement entrouverte. Il n’avait déjà pas apprécié quand il avait voulu l’inviter à déjeuner dès le premier jour mais l’entendant recommencer, il s’était levé, prêt à intervenir, se retenant de le faire en se rappelant sa réaction avec le service technique. Il devait apprendre à lui faire confiance. Il n’était pas Hideyuki. Il n’avait aucun droit sur elle. Il avait été fier de voir qu’elle ne se démontait pas et accomplissait sa tâche mais, quand le ton était monté, que son poing avait commencé à le démanger aux paroles désagréables voire menaçantes de son directeur, il n’avait pu s’empêcher de sortir de sa cachette en faisant tout pour ne pas la décrédibiliser. Elle devait aussi faire sa place après tout.  

 

Kaori se plongea dans les dossiers pour la réunion du lundi, ajustant les graphiques, résumant les différents rapports reçus, organisant les informations tel qu’Asami lui avait expliqué, permettant une lecture plus rapide. Elle traita les urgences, organisa les déplacements à venir de Ryo et consultait le courrier quand la réunion se termina. Reposant les enveloppes, elle ferma consciencieusement sa session et enfila l’oreillette, prête à aller gérer la salle avant l’autre réunion prévue vingt minutes plus tard. La porte se referma derrière le flot mais elle vit Ryo debout face à Choei, le visage sérieux, et se demanda de quoi ils pouvaient bien parler.  

 

- Ton attitude de tout à l’heure a été inadmissible. Tu ne te permettrais jamais ce genre de choses avec Asami., lui reprocha Ryo.  

- Je voulais juste te saluer. Il n’y a rien de mal à cela. Ton père appréciait., lui répondit Choei avec un regard peu amène.  

- Mon père avait sa façon de gérer les choses, j’en ai une autre. J’ai été clair dès le départ et Asami et Kaori ne font qu’appliquer mes consignes. Donc tiens-toi pour dit que ce qu’elles disent, c’est moi qui le dis., lui rappela-t-il.  

- Et surtout ne t’avise plus de rabaisser Kaori de la sorte ni de l’inviter à déjeuner ou dîner. Je n’ai pas envie d’avoir une accusation pour harcèlement sexuel dans mon entreprise., lui conseilla le dirigeant.  

- La belle excuse… Tu veux te la garder pour ton exclusivité plutôt., ricana l’autre.  

- Choei, encore une remarque de ce genre et je te mets à la porte. C’est inadmissible pour quelqu’un dans ta position., l’avertit Ryo.  

- Ton père ne te laissera pas faire., gronda son interlocuteur.  

- Au cas où tu ne l’aurais pas encore compris, mon père ne dirige plus cette société. Je ne te retiens pas plus longtemps., lui dit-il d’un ton sec, allant jusqu’à la porte et l’ouvrant, l’invitant à partir.  

 

Le directeur du service juridique le dévisagea un instant puis s’en alla, fâché. Après s’être assuré qu’il avait bien pris l’ascenseur, Ryo se dirigea vers les fenêtres et les ouvrit pour faire entrer l’air frais dont il avait besoin pour se calmer.  

 

- Je peux entrer ?, entendit-il derrière lui.  

- Oui, vas-y., murmura-t-il.  

 

Kaori entra et, voyant les fenêtres déjà ouvertes, géra le reste, tentant de se faire le plus discrète possible. Elle finit par ramener les dossiers qu’elle disposa autour de la table alors que Ryo n’avait toujours pas bougé de là où il était, observant Tokyo qui s’étendait à leurs pieds. Hésitant, elle finit par aller vers lui.  

 

- Ca va ?, s’enquit-elle doucement.  

- Je peux appeler tout le monde et décaler la réunion s’il le faut., lui proposa-t-elle.  

 

Elle tressaillit sous le regard qu’il posa sur elle, se demandant ce qui pouvait le rendre aussi sérieux. Ryo l’observa, se demandant pourquoi il réagissait autant quand ça la concernait. Prenait-il la responsabilité d’Hide lorsque Kaori lui était confiée ? Etait-ce de l’amitié ou plus ? S’il partait du principe que c’était plus, que pouvait-il en faire ? Peut-être était-ce mieux de le mettre sur le compte de l’amitié… Il poussa un long soupir frustré.  

 

- Ecoute s’il faut arrondir les angles avec Choei, je peux faire l’effort d’aller déjeuner ou dîner avec lui. Un repas, ce n’est pas grand-chose. Si avec une heure de mon temps, ça peut passer, je peux le faire., lui proposa-t-elle.  

- Ne vends jamais ton corps ou ton âme pour ce travail, Kaori. Un Choei attend beaucoup plus de toi qu’un simple repas. N’oublie jamais cela., lui dit-il d’une voix douce.  

 

Il dut se réfréner pour ne pas porter la main à son visage et le caresser. Il avait envie de sa douceur.  

 

- Mais vous avez eu une discussion à la fin et je doute qu’elle ait été amicale., lui opposa-t-elle.  

- En effet. On discutait des différences managériales entre mon tuteur et moi. C’est difficile de prendre la suite en imposant sa façon de faire. Lui et moi n’avons jamais eu la même vision des choses et c’est compliqué de leur faire accepter le changement. Tu crois que je commets une erreur en voulant changer les choses ?, lui demanda-t-il.  

 

Il se surprit lui-même après avoir posé la question. Elle était la première avec qui il en parlait vraiment. Il ne voulait même pas se demander pourquoi. Savoir qu’elle lui répondrait honnêtement était une justification suffisante pour lui.  

 

- Je pense qu’on ne fait pas d’erreur quand on ne balaye pas tout simplement par esprit de contradiction. Je sais de quoi je parle puisque j’en reviens., plaisanta-t-elle.  

- Tu es intelligent, Ryo. Tu as une vision des choses plutôt humaine. Tu sais faire les bons choix. Pourquoi n’as-tu pas suivi la manière en place ?, lui demanda-t-elle.  

- Elle ne me convenait pas. Je la trouvais trop… froide, directive. Tout se jouait sur le pouvoir des uns et des autres. Ce n’était pas des équipes qui collaboraient mais des subalternes qui se tiraient dans les pattes quand ils ne se tenaient simplement pas à l’écart. Moi, je voudrais qu’ils aient le sentiment que cette entreprise, c’est un peu la leur et pas seulement parce qu’elle les rémunère. Je pense qu’on a tous à y gagner., résuma-t-il.  

- Continue à laisser parler ton cœur. Il s’avère un très bon businessman., le taquina-t-elle.  

 

Il l’observa et lut de l’approbation dans son regard, ce qui le soulagea.  

 

- Rappelle-moi de t’embaucher quand tu auras fini tes études. Je te mettrai là…, dit-il, tapotant son épaule droite.  

- Tu seras la petite voix de ma conscience.  

- Je risque d’être un peu lourde pour ton épaule., rit-elle.  

- Je te mettrai sur mes genoux alors., répondit-il d’une voix suave.  

 

Leurs regards s’accrochèrent un moment comme hypnotisés et ne se séparèrent que lorsqu’elle entendit les portes de l’ascenseur s’ouvrir.  

 

- Je dois y aller., murmura-t-elle, sentant ses pommettes chauffer.  

- Vas-y, je reste ici., lui répondit-il à mi-voix, contemplant ses lèvres.  

 

Il la regarda partir et, se tournant vers la fenêtre, se frotta la nuque, se demandant ce qu’il lui avait pris d’un coup. Poussant un soupir, il referma les fenêtres et se positionna en tête de table, ouvrant rapidement le dossier pour se remettre en tête le sujet. Les trois personnes attendues entrèrent dans la salle, surprises de le trouver déjà là à les attendre.  

 

- Désolé pour le retard., s’excusèrent-elles.  

- Vous n’êtes pas en retard. La réunion précédente vient juste de se terminer., dit-il, faisant un signe de tête à Kaori en la voyant fermer la porte en silence.  

 

La réunion se passa sans encombres. Ryo aurait aimé avoir Kaori dans cette présentation et voir sa réaction au projet qui se mettait en place. C’était un projet confidentiel qu’il avait lancé deux ans auparavant mobilisant une équipe réduite qu’il gérait directement. Quand il avait vu cette réunion planifiée, il savait qu’il la voulait mais elle n’avait pas pu parce qu’elle avait d’autres tâches à préparer. Soudain, il se leva sans un mot sous le regard ébahi des trois personnes présentes et sortit de la salle de réunion.  

 

- Viens., dit-il à son assistante, se plantant devant son bureau.  

- Où ?  

- A la réunion. Je t’y veux. On a presque fini mais je veux que tu le vois et que tu me dises ce que tu en penses., lui expliqua-t-il.  

- J’ai du travail., lui opposa-t-elle.  

- Moi aussi alors évite de me faire perdre mon temps., répliqua-t-il.  

 

Elle aurait pu s’offusquer si, dans le même temps, son regard n’avait pas été malicieux. Elle ferma sa session et le suivit. Il referma la porte derrière elle et l’invita à s’asseoir, reprenant sa place d’où il pourrait mieux l’observer.  

 

- Haneki, s’il te plaît, fais un exposé rapide de notre projet à Kaori. Kaori, ce que tu vas voir là est l’un des secrets les mieux gardés de la boîte. Je compte sur ta discrétion., lui apprit Ryo.  

 

Elle acquiesça et se tourna vers le jeune homme qui lui indiqua de regarder l’écran.  

 

- Alors, voici notre usine de Sapporo. Nous y produisons des composants électroniques revendus à certaines filiales pour utilisation dans le domaine médical, de la téléphonie, de l’automobile et autres. L’usine a été construite il y a soixante ans maintenant et l’appareil de production a été modernisé à plusieurs reprises., commença le jeune homme.  

- Il faut que tu saches que tout est parti de là-bas avec mon grand-père et dix salariés quand l’utilisation de composants électroniques s’est répandue. Aujourd’hui, ce sont trois-cent-cinquante employés qui y travaillent., intervint Ryo.  

- Le projet sur lequel Ryo nous a demandé de plancher est de trouver une manière de moderniser l’usine afin d’en réduire les coûts en terme d’énergie et d’humain., reprit Haneki.  

 

Amusé, Ryo vit Kaori serrer le rebord de la table à s’en blanchir les jointures. Il s’imaginait bien que, dans sa tête, elle s’imaginait déjà voir le nombre de personnes réduit après cette réorganisation comme c’était souvent la réalité cachée derrière ce mot.  

 

- Ecoute jusqu’au bout avant de me sauter à la gorge., lui demanda-t-il.  

- En fait, l’usine consomme énormément d’électricité et d’eau. L’objectif est de devenir presque indépendant sur l’électricité et de réduire la consommation en eau par deux minimum. En terme humain, l’objectif est de réduire les problèmes de troubles musculo-squelettiques liés au travail répétitif, aux ports de charge, d’apparition de handicaps liés notamment aux nuisances sonores et de rendre les conditions de travail plus agréables puisqu’à part une extension faite il y a vingt ans, le bâtiment a supporté l’augmentation de population, rendant l’endroit quelque peu exigu. Voilà quelques images du bâtiment actuel et des conditions de travail., lui indiqua Haneki, faisant défiler plusieurs diapos.  

 

La jeune femme serra les dents en voyant les ouvriers tassés les uns sur les autres dans un endroit certes propre mais visiblement en pleine activité.  

 

- Je sais que ce n’est pas beau à voir mais, ce n’est pas pour me dédouaner, nous ne sommes pas les pires. Je veux que ça change., pipa Ryo, lisant ses pensées sur son visage.  

- Voilà où nous en sommes du projet à aujourd’hui. Une partie des tâches serait robotisée, l’homme intervenant pour alimenter la chaîne et contrôler le travail effectué. Ainsi le taux d’absentéisme pour cause de maladie et de turn-over diminueraient., annonça le jeune ingénieur.  

- Les gains de productivité seraient alors non négligeables puisqu’il n’y aurait pas à recruter et former en permanence de nouvelles personnes. Cela nécessite de la formation néanmoins., déclara Kaori.  

- Oui, c’est l’un des axes d’investissement. Le bâtiment serait entièrement rénové pour répondre à des standards écologiques. Pour nous, il doit être autosuffisant si on omet la consommation des machines. La luminosité doit être optimale à tout moment de la journée et il doit pouvoir être aéré l’été et ne pas souffrir trop du froid en hiver. La consommation des machines serait, elle, assurée par un ensemble de dispositifs alternatifs : panneaux solaires, énergie éolienne. Pour l’eau, nous recyclerions l’eau consommée mais c’est la partie sur laquelle nous devons encore travailler pour trouver une solution viable satisfaisante., conclut-il, affichant la dernière diapo de la présentation montrant un bâtiment d’apparence neuve dans un cadre verdoyant.  

- Ca, ce n’est pas pour l’affichage. C’est une idée de ce que je veux que les employés voient en arrivant le matin, un cadre agréable dans lequel ils se sentent bien. Ils passent la majorité de leurs journées chez nous. Il faut leur rendre l’endroit plaisant., ajouta Ryo, la regardant droit dans les yeux, se balançant légèrement sur sa chaise, son menton appuyé entre son pouce et son index.  

 

Il attendait avec impatience et un soupçon de nervosité son opinion. C’était son projet et il y tenait mais avait-il eu le bon regard en le mettant en œuvre ? Quelque part, son regard à elle viendrait conforter sa position et il ne pouvait qu’attendre qu’elle se prononce.  

 

- Donc les gains d’énergie et de salaires seraient la compensation des investissements effectués. Pourquoi ne pas mettre en œuvre dès aujourd’hui ce qui est déjà faisable ?, demanda-t-elle.  

- Nous estimons que la mise en place de ces changements nécessitera un arrêt de la chaîne de production d’un mois pour le plus gros des travaux., répondit Haneki.  

- Je suis prêt à faire les investissements nécessaires et à payer mes salariés à ne rien faire pendant un mois mais, si on morcelle les travaux, je ne pourrai pas. C’est tout ou rien., admit Ryo.  

- Je comprends., pipa Kaori.  

 

Elle sentait le regard de son chef sur elle et se sentait extrêmement nerveuse.  

 

- C’est un projet très ambitieux. Si vous le menez à terme, tout le monde y gagnera et ce sera bien… plus que bien même., déclara-t-elle finalement avec un léger sourire.  

- Excusez-moi de ne pas trouver de mots plus adaptés parce que ça, c’est un travail vraiment admirable., ajouta-t-elle.  

 

Aux trois sourires qui l’entourèrent, elle sut qu’elle avait trouvé les bons mots. En revanche, quand elle regarda Ryo, elle croisa juste son regard sombre et tressaillit, se demandant si elle était passée à côté de la plaque. Il finit par se lever et la réunion prit fin. Les quatre participants s’en allèrent et Kaori ouvrit les fenêtres pour aérer et prépara de nouveau la salle pour la réunion en début d’après-midi. Elle regagna ensuite son bureau au moment où le livreur amena leur repas. Un peu anxieuse de retrouver Ryo ne sachant pas s’il avait apprécié ses conclusions ou non, elle frappa et entra dans son bureau. Comme il était au téléphone, elle posa le sachet sur la table basse et déballa les paquets.  

 

- Tu as vraiment aimé mon projet ? Tu penses vraiment que c’est une bonne idée ?, entendit-elle soudain derrière elle.  

 

Elle se retourna et se retrouva face à Ryo dont le regard indéfinissable la jaugeait.  

 

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, Ryo. C’est une excellente idée., corrigea-t-elle.  

- Vraiment ?, insista-t-il.  

- Vraiment. Je ne t’ai pas ménagé jusque ici. Je ne commencerai pas maintenant, surtout si c’est pour te faire un compliment., lui dit-elle très sérieusement.  

- Tu es la première à qui j’en parle en dehors de mon équipe., lui apprit-il.  

- Mais ton tuteur ?, lui demanda-t-elle, touchée.  

- J’ai essayé mais il ne m’a pas laissé aller au bout., admit-il, détournant le regard, la mâchoire serrée.  

 

Il sentit soudain une main se poser sur sa joue et tourner son visage, retrouvant son sourire.  

 

- C’est un beau projet et j’espère que vous trouverez vite la solution pour l’eau., lui affirma-t-elle.  

 

Se rendant compte de l’intimité de son geste, elle voulut retirer sa main, mortifiée, mais il l’en empêcha, posant la sienne dessus. Personne ne l’avait jamais touché ainsi, dans un geste de pur douceur, sans aucune attente autre que d’être là pour lui et il sentit une certaine chaleur l’envahir. Il fit un pas vers elle puis un deuxième, s’arrêtant presque contre elle. Il prit sa main et la posa dans son cou avant de prendre la deuxième et d’en faire de même. Cela la força à s’appuyer contre lui. Il la regarda droit dans les yeux en sentant ses formes de jeune fille en fleur épouser les siennes. Il avait déjà connu de nombreuses femmes, les avait tenues pour la plupart nues entre ses bras mais il ne se souvenait pas avoir ressenti de telles sensations qu’en la sentant elle contre lui. Il ferma l’espace en passant les bras autour d’elle, les croisant dans le bas de son dos.  

 

- Je me disais que tes talons étaient superflus mais, finalement, pas tant que ça…, murmura-t-il, baissant les yeux vers ses lèvres, presque à la même hauteur que les siennes.  

 

Il en avait envie, tellement envie même s’il savait qu’il faisait une erreur, qu’il mettait en péril une belle amitié vieille de presque quinze ans pour une fille qui en avait à peine cinq de plus mais il ne pouvait s’en empêcher, c’était plus fort que lui. Il baissa la tête et sentit son souffle chaud qui s’accélérait sur ses lèvres, son cœur qui s’affolait contre le sien, le léger tremblement de son corps, ce qui l’enivra un peu plus.  

 

Kaori le regarda approcher, les yeux écarquillés. Ca ne pouvait pas arriver. Un homme comme lui ne pouvait pas vouloir l’embrasser elle. Non, ce n’était pas possible et pourtant… Elle se rappela tous les moments depuis leur rencontre et son esprit se figea quand elle repensa au matin même.  

 

- Non !, gémit-elle, tournant le visage et sentant ses lèvres se poser sur sa joue.  

 

Elle aurait pu en pleurer tant elle avait eu envie de ce moment.  

 

- Kaori ?, murmura-t-il, la voix emplie d’incompréhension.  

- Maya… Tu vois Maya ce soir. Je ne suis pas de ces filles-là, Ryo., souffla-t-elle avant de sortir de ses bras, sentant le froid l’envahir.  

- Finalement, je n’ai pas faim. J’ai une tonne de travail qui m’attend. On débriefera quand tu auras fini de déjeuner., dit-elle, sortant de son bureau.  

 

Il la regarda s’en aller, se demandant ce que Maya venait faire dans l’affaire. Quand il comprit, il voulut aller s’expliquer avec elle mais le téléphone sonna et, grognant, il alla décrocher. Tout en conversant avec son interlocuteur, il tournait en rond dans son bureau comme un lion en cage. S’arrêtant devant les paquets ouverts encore tièdes, il en prit un, son préféré d’après ses souvenirs, et sortit de son bureau.  

 

- Tu dois manger., lui conseilla-t-il, le posant face à elle.  

 

Pour ne pas essuyer un refus, il s’en alla sans attendre et referma la porte derrière lui. Ecoutant la conversation de manière lointaine, son esprit concentré sur ce qui aurait pu arriver, il saisit un paquet et picora également. Il aurait aimé l’embrasser, goûter ses lèvres, jouer avec sa langue voire plus encore. Il ferma les yeux. Oui, il aurait aimé mais il aurait commis une grave erreur. Il passa une main lasse sur son visage. Aurait-ce vraiment été une erreur ? Hide ne voulait certainement pas d’une relation éphémère entre lui et sa sœur mais, si ça devenait sérieux, serait-il aussi fermé ?  

 

- Je te rappellerai., fit-il, coupant la conversation en plein milieu.  

 

Sans même sans rendre compte, il tourna les yeux vers Shinjuku et sa mairie, haute de cinquante-et-un étages. Sérieux jusque là ?, se demanda-t-il avant de se reprendre. Il devait cesser là de divaguer. Ce n’était pas le lieu et certainement pas le moment. Kaori était mineure et avait la vie devant elle pour penser à ça. Comme pour reprendre pied avec la réalité, il attrapa son téléphone.  

 

- Excuse-moi, j’ai eu… une urgence., se justifia-t-il, rappelant son correspondant précédent.  

 

Une demi-heure plus tard, Kaori venait le chercher pour la réunion de début d’après-midi. Il acheva son appel et partit en réunion. Ils se croisèrent à peine de l’après-midi, n’ayant ainsi pas le temps de se parler. Quand les deux réunions furent terminées, que Ryo se fut enfermé dans son bureau, Kaori alla débarrasser la salle. Elle ramassa les verres et carafes, alla tout nettoyer avant de remettre en place. Elle essuya la lentille du vidéoprojecteur puis remit le cache, rangea tout le matériel puis referma les fenêtres. Voyant l’heure avancer, elle commença à ranger ses affaires, frustrée de ne pas avoir les heures qu’elle escomptait avec lui mais, après ce qui s’était passé le midi, c’était peut-être mieux ainsi, se dit-elle. Elle ferma les yeux un bref instant, revivant ces quelques instants, l’estomac noué. Elle aurait voulu se jeter une bassine d’eau froide pour faire taire cette chaleur qui s’insinuait en elle et semblait lui murmurer des incantations magiques, l’envoûtant, semblant vouloir l’amener à faire ce qu’il fallait pour la revivre de nouveau.  

 

- Tu as fini ta journée ?, lui demanda Ryo qui venait de sortir de son bureau.  

 

Elle fut un peu surprise de le trouver en chemise sans sa veste. Ce n’était pas habituel pour lui mais même ainsi, il était très sexy. A ce moment-là, rien que pour la pensée, elle se serait bien collée une gifle. Sexy, depuis quand pouvait-elle dire de son patron qu’il était sexy ? Certes cette chemise bleu sombre rehaussait son teint hâlé, se coordonnait à la couleur nuit de ses yeux mais… Elle se retint de grogner de frustration. Ryo était sexy, un point, c’est tout. Il fallait savoir appeler un chat un chat. Il était beau à en crever, devait tomber les filles à la pelle dont cette Maya et elle et en mettre presque autant dans son lit mais elle ne ferait pas partie de ses coups d’un soir, c’était la seule chose qu’elle se promettait.  

 

- Oui. Il te faut quelque chose ?, s’enquit-elle professionnellement.  

- Non. Tu annules donc vraiment notre entretien de ce soir ?, lui demanda-t-il, impassible.  

- Tu as rendez-vous. C’est mieux ainsi, non ? Après tout, tu as déjà passé ta journée en réunion…, pipa-t-elle, prenant son manteau et sa sacoche et se dirigeant vers l’ascenseur.  

 

Elle avait besoin de s’éloigner, de ne plus être sous le feu de ce regard scrutateur. Ce fut donc avec soulagement qu’elle le vit disparaître dans son bureau. Deux minutes après, les portes de l’ascenseur s’ouvrirent et elle s’engouffra dedans, s’appuyant contre la paroi et fermant les yeux en poussant un long soupir. Le bruit des portes bloquées dans leur mouvement lui fit les rouvrir et elle vit Ryo entrer à peine essoufflé, un léger sourire aux lèvres, et se poster face à elle.  

 

- Tu devrais mettre ta veste : il s’est mis à pleuvoir., lui conseilla-t-il, ne sachant quoi lui dire.  

 

Elle poussa un long soupir de frustration à l’idée de devoir marcher sous la pluie et coinça sa sacoche entre ses jambes mais elle tomba. Quand elle vit qu’il lui tendait la main, elle hésita puis lui confia son bagage, enfilant rapidement son manteau.  

 

- C’est l’automne. On va devoir s’habituer., pipa-t-il, lui rendant le porte-document noir.  

- Oui. Dans quelques semaines, ce sera Noël., murmura-t-elle, rêveuse.  

- Tu aimes Noël ?, l’interrogea-t-il.  

- Oui, beaucoup. Dommage que nous ne soyons que deux, Hide et moi., fit-elle, une lueur triste dans le regard.  

- Pardon, j’oubliais…, s’excusa-t-elle, se rappelant que Ryo n’avait plus personne à part son tuteur.  

 

Elle n’eut cependant le temps de finir sa phrase car les portes de l’ascenseur s’ouvrirent, laissant passer deux autres personnes qui s’intercalèrent entre eux. Finalement, moins d’une minute plus tard, la cabine arriva au rez-de-chaussée. Sortirent les deux derniers arrivés puis Kaori qui se tourna vers son maître de stage.  

 

- A lundi, Ryo.  

- A lundi. Kaori !, l’interpela-t-il.  

 

Elle se retourna, un sourcil interrogateur levé.  

 

- Je suis déçu que les leçons de Saeko aient déjà porté leurs fruits., lui dit-il avec un léger sourire.  

- Moi aussi… mais c’est peut-être mieux ainsi., répondit-elle.  

 

Ce fut à nouveau les portes qui les éloignèrent l’un de l’autre et chacun vaqua à ses occupations, l’autre restant dans ses pensées. 

 


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