Capitolo 2 :: L'amour à l'heure de la mort

Pubblicato: 03-07-05 - Ultimo aggiornamento: 04-07-05

Commenti: je n'ai pas tardé à écrire ce deuxième chapitre, en ce moment, je suis assez inspirée ^^ ! ( Je précise, que mon héroine n'est pas Kaori, même si elle aussi a perdu son frère....!)

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Les sons se brouillent. Les odeurs qui m’entourent se dispersent. Tout devient flou autour de moi, seul le groupe s’avançant d’un pas lourd vers nous reste net à mes yeux. Le sol tremble à chacun de leur pas. Il me semble qu’ils sont moins nombreux que nous, sûrement mieux armés, mieux préparés.  

Mes hommes se raidissent, cette fois, ce n’est plus un jeu. Ils sont prêts à défendre leur vie, à défendre ma vie. Prêts à tuer, juste parce que moi, une gamine capricieuse de Tokyo, décide de venger son frère contre la bande la plus crainte de shinjuku.  

Il commence à pleuvoir. La pluie ruisselle sur les armes, les gouttes roulent sur mes joues. Je m’efforce de ne pas pleurer. Oui, j’ai peur. Je ne veux pas mourir. Mes jambes ne bougent plus. J’imagine que pour chacun d’entre nous, le premier combat a été semblable au mien cette nuit là. J’imagine aussi que les prochains seront différents, s’il y en a d'autres..  

Ils s’arrêtent à quelques pieds de nous. Cette seconde je crois bien que je m’en rappellerai encore longtemps. Un homme se détache du groupe. Le chef je suppose. En tout cas, pas un inconscient.  

Je le regarde depuis quelques instants déjà. On sent en lui une présence immense. Sa silhouette fine se détache dans la nuit. La lumière de la lune éclaire son visage pâle. Je vois dans son regard beaucoup d’assurance, au fond de lui, je suis sûre que lui aussi a eut peur, lui aussi s’est posé les mêmes questions. Mais ce n’est plus son premier combat. Du sang a coulé de ses mains. Il n’a plus peur. C’est peut être lui qui a tué mon frère. Je devrais le haïr. Je devrais me redresser devant lui, et porter le premier coup. Je devrais lui cracher à la figure, une fois qu’il sera étendu à terre. Mais je ne peux m’empêcher de l’admirer. Ses mains n’étreignent pas la crosse de son pistolet. Il a confiance en ses hommes. Son regard ne sait pas où se poser. Il est jeune, peut être un peu plus vieux que moi.  

Il approche encore, mais je ne bouge pas. Si je fais le moindre signe de recul, il meurt. Mon cœur se met à battre de plus en plus fort. Il est à quelques mètres de moi. C’est à ce moment là, que j’ai su qu’il n’allait pas combattre. Il n’avait pas envie de revoir ce flot de sang sur le sol, il ne voulait pas tuer inutilement. Peut être que lui aussi a perdu quelqu’un, mais que ce soir, la détresse a remporté sur la colère. Il fait un pas dans ma direction. Puis deux, puis trois. Il lâche son arme et cette fois, plus rien ne nous sépare.  

J’ai l’impression qu’une douce chaleur monte en moi, me réchauffe. Cela faisait longtemps que je ne l’avais pas ressentie. Ça fait déjà un an. Un an à vivre toute seule, sans le moindre amour autour de soi, sans la moindre tendresse, la moindre attention. Un an passé à pleurer, un an passé à imaginer ce soir. Je devais tout casser, je devais me venger, je devais tuer. Au lieu de ça, je me retrouve devant un homme, un seul, sans pouvoir rien faire.  

Il posa sa main sur mon épaule et se rapprocha de moi. J’avais l’impression que mon cœur allait exploser, que tout le monde autour de moi l’entendait se battre pour ne pas lâcher. Ses yeux me fixaient et je sombrais déjà dans ce regard profond, qui m’invitait à me détendre. Je fermais les yeux et penchait ma tête vers lui. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Le diable peut être. C’était mon pire ennemi. Comment avais-je pu me tromper à ce point là ?  

Je sentis le contact froid sur ma gorge. Le froid d’une lame bien aiguisée, prête à trancher. C’est drôle, j’allais mourir, et je n’avais plus peur. Je laissais tomber mes armes, Je ne pourrais plus te venger maintenant. Je suis désolée. Mais je vais te rejoindre, et ne plus jamais te quitter. Ce sera comme avant. Peut être que tu me regarde en ce moment, oui, je suis prête pour le grand voyage, prête à rejoindre les nuages.  

Mes yeux se rouvrirent lentement et des larmes se mirent à briller dans mes yeux. Je voulais lui dire, je voulais le remercier. Il m’a comprise, plus rien ne m’attache à ce monde. Il va me tuer. Je tente de parler mais seuls quelques mots rouillés sortent de ma bouche. Les larmes coulent.  

Je lui ai dit. Maintenant, il peut me tuer. Un coup sec, net et précis comme il a déjà dû en faire. Laisser sa lame agir toute seule. Ses mains se crispent et resserrent le manche. Il ne me reste plus très longtemps. Je me demande si ça fait mal. Si tu ressens la douleur, même quand ton cœur ne bat plus.  

Son arme glisse de ses mains. Il m’agrippe les épaules. Je l’entends parler. Sa voix tremble. Ce n’est plus de la colère, seulement de la détresse.  

« Pourquoi, dis moi pourquoi je n’y arrive pas ? Pourquoi trancher la gorge à une inconnue m’est parfaitement impossible ce soir ? Pourquoi vais-je repartir et te laisser la vie sauve ? Pourquoi es tu si jeune et déjà prête à mourir ? Pourquoi ne m’as-tu pas tué avant que je m’approche ? Pourquoi je sens une main, j’entends une voix qui m’empêche de te tuer ? Pourquoi ?! Réponds moi ! »  

Il criait. Des larmes coulaient sur ses joues. Il se releva, ne prit pas la peine de récupérer son arme. Je regardai autour de moi, il n’y avait personne. Ni mes hommes, ni les siens.  

Il sortit de la rue, et je ne pus m’empêcher de le suivre. Je voulais savoir sa vie, s’il en avait une. Je voulais apprendre à le connaître. Je l’aurai suivit jusqu’à ce que mes forces me lâchent.  

Il marchait assez vite, d’une démarche fière sans crainte. Pourtant, je savais qu’au fond de lui, il ne savait plus quoi penser.  

Il s’approcha d’un vieil immeuble. En posant sa main sur la poignée il se retourna pour me fixer. Après quelques secondes, il se détourna et s’engouffra dans le noir. Il savait depuis le début que je le suivais. Mes jambes se dérobaient sous moi. J’eus la force de me traîner dans la ruelle la plus proche.  

Je m’écroulai sur le sol. Je le voyais partout. Mes yeux étaient fermés, ma tête bourdonnait. Je l’imaginais en face de moi, souriant, comme si on se connaissait depuis longtemps.  

Je le reverrai bientôt.  

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