Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated PG - Prosa

 

Autore: A. Dust

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 1 capitolo

Pubblicato: 08-04-22

Ultimo aggiornamento: 08-04-22

 

Commenti: 3 reviews

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HumourSongfic

 

Riassunto: Ryo Saeba et Mick Angel ont décidé d’en découdre pour répondre enfin à cette question qui plane depuis si longtemps entre eux deux : qui est le vrai Numéro Un ? Lequel sortira vainqueur de ce duel au sommet ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Sharped Dressed Men" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Sharped Dressed Men

 

Capitolo 1 :: Sharped Dressed Men

Pubblicato: 08-04-22 - Ultimo aggiornamento: 08-04-22

Commenti: Cette histoire a été construite sur un délire et surtout sur une musique qui a tourné en boucle pendant quelque temps : Sharped Dressed Man de ZZ Top. Vous trouverez ici , la version originale : https://www.youtube.com/watch?v=7wRHBLwpASw et ici, une version live que j’aime beaucoup : https://www.youtube.com/watch?v=spJ-nQ1iiH0. Je vous conseille évidemment de cliquer dessus et de monter un peu le son ^^.
Merci à Cristina pour son aide et ses suggestions, merci pour la partie de rigolade ^^!
J'espère que ça vous plaira !

Bonne lecture et à bientôt !

 


Capitolo: 1


 

Il est bientôt vingt-deux heures. Les lumières électriques se sont allumées sur la ville et pour lui, il sera bientôt temps d'entrer dans ces lumières. Oui, le moment tant attendu arrive enfin.  

 

Mick Angel se regarde dans le miroir de son appartement et achève de se mettre en tenue. C'est ce qu'il a toujours fait avant un moment important. Ça fait partie du rituel de préparation. Certains ont besoin de méditer, de faire du sport, de boire un verre, de prendre une douche, de dire une prière. Lui, il met son costume trois pièces et vérifie qu'il est impeccable.  

 

Clean shirt, new shoes  

Chemise propre, nouvelles chaussures  

And I don't know where I am goin' to.  

Et je ne sais même pas où je vais.  

Silk suit, black tie,  

Costume de soie, cravate noire,  

I don't need a reason why.  

Je n'ai pas besoin d’une occasion particulière.  

 

 

Les boutons de manchette brillent dans la lueur du soir, or et diamants étincelants (pas tout à fait faux pour le coup). Il ajuste autour de son cou la plus belle cravate de sa collection, bleu ciel pour réhausser la couleur de ses yeux, soie naturelle pour plus de brillance et attirer le regard.  

 

Il lisse le col amidonné de sa chemise blanche, éblouissante, immaculée. Il en vérifie l'ajustement d'ailleurs, devant, derrière, se retournant plusieurs fois à la recherche d'un éventuel faux pli qui viendrait gâcher l'entrée parfaite du tissu de coton blanc dans le pantalon gris perle taillé sur mesure. Tout va bien.  

 

Des années qu'il n'a pas sorti ce costume. Il faut dire qu'il le garde pour les grandes occasions, ce pantalon en soie et cachemire, et aujourd'hui est une grande occasion. Il l'a acheté pour le premier vrai rendez-vous galant avec Kazue, il y a de cela quelques années maintenant. Il l'a ressorti une ou deux fois depuis mais il est resté depuis un long moment caché dans son dressing. C'est avec une satisfaction non dissimulée qu'il constate que, même des années plus tard, ce pantalon le met toujours autant en valeur, surtout de dos ... Sans trop en dévoiler, il n'en demeure pas moins que son postérieur reste fort attrayant vu comme ça.  

 

Il ajoute le gilet gris anthracite qui complète sa tenue. Un costume sans gilet, c'est comme ... de la lingerie sans femme dedans, un soutien-gorge sans petit noeud, une bière sans bulle …  

 

Il ajoute la veste, gris perle, assortie, évidemment. Il sort de la poche intérieure un peigne avec lequel il lisse une dernière fois sa chevelure blonde comme les blés. Un blond un peu éclairci ... Mick secoue la tête. Ce n'est vraiment pas le moment de penser à ça maintenant. De toute façon, il évitera de se mettre en pleine lumière, voilà tout.  

 

Il sourit : ses cheveux ont toujours fait un tabac ici. Ca et ses yeux bleus comme l'azur ont indéniablement été ses meilleurs atouts auprès de la gent féminine. Une petite touche d'exotisme en ce pays du soleil levant qui attire immanquablement le regard intrigué de nombreuses femmes.  

 

Et une fois qu'il a réussi à accrocher un regard, Mick Angel sait comment le transformer en intérêt véritable. Technique éprouvée depuis des années. C'est son point fort ici. C'est là qu'il se différencie de Ryo. C'est ce qui va lui permettre de marquer des points. Indubitablement.  

 

Ses cheveux et ses yeux.  

Deux atouts imbattables dans ce prochain affrontement.  

 

C'est pour ça que les premiers sont impeccablement coiffés et peignés puisque Mick s'était payé le petit luxe d'aller se faire faire une coupe et un rasage-soin complet chez le meilleur (et unique) barbier européen de tout Tokyo.  

 

Et c'est pour ça que la cravate, la pochette et les gants assortis sont choisis avec un soin tout particulier : bleu ciel pour relever le bleu de ses yeux. Le petit détail qui tue.  

- "La perfection est dans les détails." Se murmure-t-il à lui-même.  

 

Il se mire à nouveau et ne peut retenir un sourire. Rien n'a changé. Contrairement à son pote d'en face qu'il va affronter ce soir, sur lui, son gilet, sa veste et son pantalon se ferment sans aucun problème. Il sourit de plus belle, se demandant si Ryo trouverait encore des fringues à sa taille dans sa maigre et pitoyable garde-robe.  

 

Mick Angel va gagner. Il en est sûr.  

 

Il sublime sa tenue en ajoutant une touche de son parfum préféré. Cèdre et citron vert. Frais, masculin, typé mais pas agressif. Comme lui, quoi.  

- "Perfect ..." Murmure-t-il à nouveau à son reflet à qui il fait un clin d'œil éloquent et manifestement travaillé depuis des années.  

 

Il enfile ses chaussures. Italiennes. Pur cuir anthracite. Dernier cri. Cirées et recirées. Polishées. Impeccables.  

 

Il prend une grande inspiration avant d'ouvrir la porte d'entrée pour se rendre à son rendez-vous. C'est l'heure du duel et l'affrontement sera sans pitié. Il le sera quoiqu’il arrive et il n'en attend pas moins de son adversaire.  

 

Mick Angel est prêt.  

 

****  

 

Quand Mick arrive en bas de son immeuble, il sourit en constatant qu'il est attendu. Son rendez-vous est ponctuel. C'est tellement rare que ça mérite d'être relevé :  

- "Oh, déjà là ..." Lance-t-il surpris, à Ryo qui patiente, l'épaule nonchalamment appuyée contre un lampadaire à deux pas, fumant déjà une cigarette.  

 

Mick fait un rapide inventaire des points forts du camp d'en face : une silhouette massive et impressionnante, virile et forte. Une aura qui ne laisse jamais personne indifférent. Surtout pas les femmes. Et vêtu ce soir de son ancien costume blanc, le col de sa chemise nonchalemment ouvert sur son torse puissant, l'assurance masculine et attractive, Ryo est certainement un adversaire plus que redoutable. Pas d'artifice. De la force à l'état brut. Voilà les atouts de l'adversaire et Mick le sait bien, ces atouts-là sont redoutables et à ne surtout pas prendre à la légère.  

 

They come runnin' just as fast as they can  

Elles accourent aussi vite qu'elles peuvent  

Coz every girl crazy 'bout a sharp dressed man.  

Vu que toutes les filles sont dingues d'un homme sur son 31.  

 

Mais, conscient de ses forces à lui, Mick Angel n'a aucunement l'intention de laisser Ryo Saeba gagner sans se battre. Opiniâtre et perfectionniste, voilà des qualités qui le désignaient depuis toujours et qui ont fait de lui un Professionnel craint et respecté. Le jour où il renoncera à un duel n'est pour aujourd'hui. Oui, Mick est prêt à en découdre pour de bon.  

 

Il ajoute, d'un ton faussement contrit :  

- "J'espère que tu n'as pas trop attendu et que tu n'as pas froissé ton costume ..."  

 

Ryo se dégage de son appui et quitte la lumière électrique :  

- "A peine ..."  

- "Tu es à l'heure quand il s'agit d'affaires sérieuses."  

- "Exact." Réplique l'homme de l'ombre. "On ne rigole pas avec ce genre de choses."  

- "On est bien d'accord."  

- "Prêt, l'Amerloque ?"  

- "Et toi ? Ready à essuyer la pire défaite de ton existence, l'Étalon ?"  

- "Pfff, laisse-moi rire ! Impossible que tu me battes, Gueule d'Ange. Je n'ai rien à craindre d'un triste sir comme toi ..."  

 

Mick sourit, narquois et se penche en une sorte de petite révérence, invitant ainsi son acolyte à se mettre en route :  

- "On y va ?"  

- "Et comment ! " Réplique Ryo. "J'ai hâte de prouver une fois pour toutes qui le Vrai Numéro Un."  

 

Mick lui emboîte le pas et ils marchent ainsi, d'un pas alerte et décidé vers le défi qui allait enfin les départager.  

- "Et pourquoi as-tu dit que je suis un triste sir ?" Demande Mick en se regardant en passant dans le reflet d'une vitrine de boutique de prêt-à-porter, visiblement satisfait de son image.  

 

Ryo ne daigne même pas se tourner vers lui pour lui lancer :  

- "Regarde-toi bien ... On dirait un banquier qui va au bureau."  

- "Je ..."  

- "Nan mais sérieusement, Mec, t'es fadasse comme ça. Mais, tant mieux pour moi, cela-dit."  

 

Mick s'observe encore une fois, relève même l'arrière de sa veste pour vérifier. Rien à dire. Parfait. Il se recoiffe inutilement puis se remet en route, accélérant le pas pour rejoindre son acolyte qui n'a même pas jeté un œil en arrière.  

 

Gold watch, diamond ring,  

Montre en or, anneau de diamant,  

I ain't missin' a single thing.  

Il ne me manque rien.  

And cufflinks, stick pin,  

Et les boutons de manchette, l'épingle de cravate,  

When I step out I'm gonna do you in.  

Quand je ferai un pas dehors je vais vous époustoufler.  

 

Arrivé à sa hauteur, Mick inspecte alors ostensiblement son adversaire de pied en cape et lui lance, moqueur :  

- "Et toi ? Tu sais que les costumes blancs, ce n'est plus du tout à la mode depuis le début des années 90 ?"  

 

Ryo sursaute mais ne se laisse pas démonter, répliquant :  

- "Sur moi, rien ne se démode. Je suis indémodable ..."  

 

Mick sourit, glissant les mains dans les poches de son pantalon, satisfait de constater que sa remarque a un peu ébranlé l'assurance de son adversaire. Il se permet même une deuxième attaque en règle. Pas très fair-play, certes, mais bon, ils sont là pour s'affronter en duel, pas pour papoter tranquillement entre mecs. Et leur marche les rapproche de plus en plus du lieu de leur futur affrontement. Mick persiffle donc entre ses dents :  

- "D'ailleurs, il date de quand, ce costume ? Ça m'étonne que tu aies réussi à l'enfiler, surtout le pantalon ... "  

 

Ryo sourit.  

- "Je m'y attendais, à celle-ci, tiens. Mais qu'importe. Je vais quand même répondre à ta question. Il date d'un petit moment, c'est vrai. Mais tu as vu ?" Il s'arrête alors que Mick continue sa route.  

 

Ryo écarte les pans de sa veste puis tourne sur lui-même en ajoutant :  

- "Fermé sans problème, contrairement à ce que tu laisses sous-entendre. Et je m'en fiche s'il n'est plus dans le coup. C'est mon costume fétiche, tu vois ? Le costard de l'Étalon au sommet de sa gloire ! Si tu savais ... J'en ai obtenu, des rencards avec ce look, Bro !"  

 

Mick lui lance sans se retourner :  

- "Tu parles ! Peut-être il y a dix ans, mais aujourd'hui, tu leur feras pitié, je t'assure."  

- "T'es jaloux parce que c'est moi que toutes les filles qu'on croise regardent et pas toi !"  

- "N'importe quoi. De toute façon, tant qu'on est pas à l'endroit donné, ça ne compte pas."  

 

Ryo sifflote quelques notes puis ajoute :  

- "Mais ça donne une petite idée de l'inéluctable, Bro' ... après, je dis ça, je dis rien ..."  

- "Oui, tu as raison. Dis rien ..." Réplique Mick avec un sourire en coin pendant que Ryo allume une autre cigarette.  

 

Ils marchent encore pendant quelques minutes en silence et puis, au croisement d'une rue fortement éclairée et fréquentée, ils s'arrêtent et regardent droit devant eux, épaule contre épaule, embrassant du regard ce qui a toujours été leur plus grand terrain de jeux. Une rue aux lumières criardes et aguicheuses, des néons clignotants et attirants, des panneaux aux formes les plus diverses et les plus osées, étalant les promesses de fêtes enivrantes et délirantes, au plus loin de la réalité.  

 

Le Kabuki-Cho …  

 

- "Voilà, on y est ..." Annonce Ryo en écrasant son mégot.  

- "Tu vas enfin comprendre qui est ton maître, l'Etalon !" Réplique Mick en se frottant les mains d'impatience.  

- "Dans tes rêves !"  

- "Petit rappel des règles avant toute chose ?"  

- "Si tu veux ..."  

- "Donc, on reste ensemble tout le temps."  

- "Oui, interdiction de se planquer dans de petits endroits personnels."  

- "Exact. On marque le point quand on récupère le numéro de téléphone. Les clins d'œil, les petits sourires, les regards appuyés, tout ça, ça ne compte pas."  

- "Et les bisous ?" Demande Ryo en baissant ses lunettes de soleil teintées de violet pour regarder plus attentivement de jolies jeunes filles en robe très courtes qui viennent de lui envoyer trois baisers sur la paume de leurs mains.  

- "Comment ça les bisous ?" Dit Mick en se retournant pour lorgner les fans de Ryo qui lui adressent immédiatement les trois mêmes baisers.  

- "Bah oui, on les compte ou pas ?"  

 

Le Blondinet lisse sa veste, souffle sur un baiser depuis le bout des doigts aux trois jeunes filles qui se retournent en riant, avant de se s’adresser à nouveau vers son adversaire :  

- "Bien sûr. Un bisou vaut deux numéros de téléphone. Mais que ceux sur la bouche ou sur la joue. Les envois en l’air, c’est zéro pointé."  

- "Ça me va. On roule comme ça." Dit Ryo en relevant le col de sa chemise. "C'est parti ?"  

- "Let's go !"  

 

They come runnin' just as fast as they can  

Elles accourent aussi vite qu'elles peuvent  

Coz every girl crazy 'bout a sharp dressed man.  

Vu que toutes les filles sont dingues d'un homme sur son 31.  

 

Et les deux compères s'élancent d'un pas chaloupé et viril dans l'avenue. Pas d'arrêt aux bars ni au cabarets, les règles seront strictement respectées. C'est une question d'honneur. Car il s'agit bien d'un duel. Un affrontement. Et on n'enfreint pas les règles d'un duel, au risque de perdre tout honneur.  

 

Un seul passage dans cette rue fréquentée devrait permettre de récolter un certain nombre de numéros de téléphone et éventuellement de baisers. Le décompte des scores permettrait enfin de désigner lequel des deux mériterait encore le titre de meilleur dragueur de Tokyo.  

 

Côte à côte, ils s'avancent sereinement dans la rue, accaparant les intérêts féminins, se faisant fusiller du regard par les petits-amis réduits à de fades faire-valoir. Une légère brise printanière joue aussi avec les cheveux des deux hommes qui marchent tranquillement, chacun certain d'être vainqueur de l'autre. Ce petit vent apporte un peu de fraîcheur, manifestement nécessaire à certaines femmes qui ne cachent pas leur trouble en les regardant passer, s'éventant de la main ou retirant un gilet trop prude.  

 

Top coat, top hat,  

Manteau classe, chapeau classe,  

I don't worry coz my wallet's fat.  

Je ne m'inquiète pas car mon portefeuille. est bien plein  

Black shades, white gloves,  

Lunettes noires, gants blancs,  

Lookin' sharp and lookin' for love.  

L'air classe et cherchant l'amour.  

 

 

Les deux adversaires ne manquent pas de s'interpeller discrètement et commentent leurs réussites. On les entend maugréer de temps à autres :  

- "Tu délires ! C'est à moi qu'elle a fait signe."  

- "Ah non, la petite en short riquiqui, c'est moi qu'elle matait, pas toi, vieux grincheux."  

- "Non, je te parle de la grande en robe noire."  

- "Ahhh, bah, ça doit être une vampire, elle a été attirée par ton style croque-mort."  

- "Pffff ... Tu devrais te regarder, franchement, la chemise violette assortie aux lunettes de soleil, va falloir revoir ta définition de l'élégance mon vieux, ça laisse à désirer."  

- "Tsss, tsss, tsss, le venin du crapaud n'atteind pas la blanche colombe, mon Ami ..."  

- "Et le col ouvert là, un bouton, je veux bien. Deux, ça passe encore ... Mais trois ? Tout ça pour exhiber tes pectoraux ... c'est pitoyable."  

- "Ouais, bah, ça à l'air de lui plaire, à notre brune préférée là-bas." Dit Ryo en désignant une femme en robe rouge à paillettes, fumant tranquillement à une table haute installée juste devant son cabaret, attirant inévitablement le regard des passants masculins ... "Waouw ! Tu as vu ? Kae est époustouflante ce soir ! Elle m'a fait un clin d'œil !!! Dans tes dents, Angel !"  

 

Mick se fige et sourit de son sourire le plus charmant quand il receptionne un baiser envoyé par la même femme en robe rouge pailletée. Il glisse, moqueur à son compagnon en la regardant approcher :  

- "N'ouvre surtout pas de bouton supplémentaire, elle risquerait de découvrir les poignets d'amour que tu dissimules sous ta veste, là ... "  

 

Ryo se renfrogna brusquement et chuchota :  

- "J'en connais une qui ne s'en plaint pas, tu sais."  

- "Ah, je n'en doute pas, mon cher ami, mais je doute qu'ils lui plaisent à elle ..."  

 

La robe rouge pailletée décolletée jusqu'au nombril ne laisse pas grand-chose à l'imagination. La femme qui la porte s'avance vers eux, sûre d'elle, tenant son porte-cigarette d'une main toute gantée de noir jusqu'aux épaules :  

- "Salut les beaux gosses ! Hummm ... Mais vous êtes à croquer, tous les deux, ce soir !" Lance-t-elle en se mordant ostensiblement la lèvre inférieure.  

- "Bonsoir Kae. Tu portes décidément ton prénom à merveille. Comme d'habitude." Répond Mick en souriant. (NdA : Kae signifie Beauté)  

- "Flatteur." Elle désigne du doigt les deux hommes, oscillant de index de haut en bas : "C'est pour quelle occasion ?"  

- "Rien de particulier." Réplique Ryo, ne souhaitant pas influencer le jugement de sa belle amie, patronne d'un des cabarets les plus chauds du moment : L'Oiseau Bleu.  

- "Ah bon ?" Répondit Kae en s'approchant encore plus. "Pourtant ... Ça fait des années que je ne t'ai pas vu dans ce costume ... Tu devrais le mettre plus souvent. T'es sexy, comme ça."  

- "Ah tu vois ?" Glisse-t-il à Mick qui, vert de jalousie, n'en perd pas une miette.  

 

Kae passe un doigt aventureux sur le torse de Ryo, suivant la ligne qui départage ses pectoraux :  

- "Moi, j'aime bien ! Ca donne envie de ..." Elle s'approche de l'oreille de Ryo pour murmurer : "D'ouvrir encore un peu plus, l'Étalon ..."  

 

Ryo sourit, sûr de sa victoire, tapotant son index sur ses lèvres :  

- "Un petit baiser pour prouver à l'autre croque-mort que je suis le plus beau ?"  

 

Sans hésiter, Kae dépose une marque de rouge à lèvre écarlate sur la joue du beau brun qui retient son souffle jusqu'à ce que la femme rompe leur contact. Là, il serre le poing, validant sa victoire :  

- "Et un point pour moi !!! Héhéhéhé !"  

 

Ignorant la réaction de Ryo, Kae se tourne alors vers Mick et siffle entre ses dents :  

- "Je dois bien avouer que sur toi, le costard, c'est .... raaaa, je sais pas, j'en trouve même plus mes mots, tiens ..." Elle joue avec la cravate bleu azur, en se mordillant de nouveau la lèvre, le regard enjôleur. "Ça donne envie d'être une secrétaire très très vilaine, si tu vois ce que je veux dire !"  

 

Mick sourit et glisse d'une voix suave :  

- "Je vois bien ce que tu veux dire ... Et j'adore l'idée, ma divine Kae."  

 

La tenancière de cabaret lui dépose alors le même baiser sur la joue et s'en va sans se retourner, chaloupant sa démarche sur ses talons vertigineux, roulant des hanches pendant que Mick exulte :  

- "Et yeees ! Et un point en plus pour moi et un !"  

 

They come runnin' just as fast as they can  

Elles accourent aussi vite qu'elles peuvent  

Coz every girl grazy 'bout a sharp dressed man.  

Vu que toutes les filles sont dingues d'un homme sur son 31.  

 

 

****  

Quelques instants plus tard, deux silhouettes étrangement vêtues de pardessus trop grands et trop larges sortent discrètement de la ruelle faisant l'angle de L'Oiseau Bleu et s'approchent sans bruit de Kae.  

- "Dis, t'en n'aurais pas fait un peu trop, Kae ?"  

 

Sans se retourner, toujours accoudée à sa table haute, la belle en robe rouge murmure :  

- "Ça va, les filles ?"  

 

Pas de réponse.  

- "Oh, z'allez pas m'en vouloir pour ça, si ?" Dit Kae en versant du champagne dans deux coupes préparées à cet effet sur la table haute.  

 

Kae entend deux raclements de gorge dubitatifs. Elle s'y était attendue.  

- "Ça fait tellement longtemps que vous les gardez rien que pour vous !"  

- "Bah tiens, traite-nous d'égoïstes, tant que tu y es !" Souffle une voix moqueuse depuis la ruelle.  

- "Moi je dis qu'il faut profiter de toutes les opportunités qui se présentent ..."  

- "Nan mais, hé !"  

 

Kae entend les deux femmes se rapprocher d'elle dans son dos. Elle éclate de rire avant d'allumer une nouvelle cigarette :  

- "Allez, faites pas la tête pour ça, les filles, et venez plutôt boire un coup !"  

 

Kae perçoit enfin une voix amusée :  

- "N'empêche, t'y es allée un peu fort avec ton bisou, là."  

- "On avait pas dit, juste les numéros de téléphone ?" Ajoute une autre voix.  

 

Elle se tourna vers la première femme en pardessus :  

- "Si, mais j'allais pas donner le mien." Elle se tourne vers la deuxième avant d'ajouter : "Ils l'ont depuis un moment, ça leur aurait fait bizarre, croyez pas ?"  

- "Moui, mais quand même ..."  

- "Allez, Kaori." Dit Kae en faisant tinter sa coupe contre l'autre. "Vous avez les meilleurs parts du gâteau, toi et Kazue. Vous pouvez bien nous laisser quelques miettes de temps en temps."  

- "Hummm ... quand même."  

 

Puis, adoucies par la bonne humeur et la sincérité de Kae, Kaori et Kazue finissent par lui sourire. Après tout ... La femme de la nuit n'a pas tout à fait tort. Les trois femmes trinquent, entérinant définitivement la trêve. Après une gorgée de champagne, Kae ajoute en riant :  

- "Tiens, d'après ce que je vois, je suis pas la seule à en profiter un peu. Vont avoir pas mal de marques de rouge-à-lèvre en rentrant."  

 

Kaori et Kazue posent leur coupe pour se lancer à la poursuite des deux compères qui sont déjà arrivés au cabaret suivant, mais Kae les attrape par le bras :  

- "Vous inquiétez paaas. On est toutes au courant."  

- "Comment ça ?" S'étonne Kaori.  

- "J'ai passé le mot à toutes mes collègues."  

 

Devant les yeux écarquillés des deux femmes, Kae explique :  

- "Ici, toutes les filles savent qu'ils sont chasse-gardée et que ce soir, c'est une tournée un peu spéciale. Tout ira bien. Elles sauront se tenir."  

 

Kazue se détend un peu. Elle connait Kae depuis quelques années maintenant, ayant soigné et sauvé son yakuza de mari et sait bien qu'elle peut lui faire confiance. Si Kae dit que tout se passera bien au Kabuki-Cho, c'est que tout se passera bien au Kabuki-Cho.  

- "Tout ira bien." Répète Kae en regardant Kaori parfaitement droit dans les yeux. "Et les jeunes filles qui jouent le rôle des passantes ont aussi été briefées par leur copines, là, les petites dernières Nogami. De sacrées numéros, celles-ci ..." Ajoute Kae, amusée en repensant au discours quasi-militaire que les deux jumelles ont donné tout à l'heure pour motiver les troupes et rappeler quelques règles de base, à savoir : pas sur la bouche.  

 

Kae termine son verre et demande aux deux amies :  

- "Avec le recul, je me demande si c'était pas un peu exagéré, ce plan ?"  

 

Kaori et Kazue se regardent, puis se tournent vers Kae et secouent vigoureusement la tête :  

- "Là, on voit bien que tu ne vis pas avec eux, toi!" S’exclame l’une.  

- "Oh, oui, punaise, c'est l'horreur ! Des mois que ça dure !" Renchérit l’autre.  

- "Pas une journée qui se passe sans qu'ils se plaignent !"  

- "Oui, d'accord." Admet Kae. "Mais de là, à les mener par le bout du nez comme ça ..."  

 

Kazue secoua son index :  

- "Non, non, non ... Je t'assure qu'il est temps qu'on trouve une solution. Ça devient invivable."  

- "Ohhh ... Quand même ... T'exagères pas un peu, là ? Vivre avec un type qui compte ses cheveux blancs tous les matins, c'est pas non plus la mer à boire ... Surtout quand il est aussi craquant ..." Réplique Kae avec un nouveau clin d'œil.  

- "Ah, bah si c'était que ça ! Mais tu ne connais pas la dernière !" S'exclame Kazue. "J'ai découvert l'autre jour que, non seulement Môsieur Angel se plante devant son miroir et compte les tifs blancs qui poussent sur ses tempes tous les matins, mais en plus, il en a fait un tableau excel avec une courbe et tout le truc!"  

- "Sérieux ?"  

- "Yep." Confirme Kazue en opinant du chef. "Histoire de vérifier que ça empire pas trop vite..."  

 

Kae sourit :  

- "Effectivement. Ça devient inquiétant."  

- "Ah, tu vois ?" poursuit Kazue, soudain soulagée de pouvoir raconter son cauchemar à quelqu'un d'autre que Kaori. "Il a acheté toutes les teintures blondes : blond clair, blond très clair, naturel, blond d'été, d'hiver, de printemps, peut-être même d'automne, tiens, il y a aussi champ de blé ..."  

- "Bah il se teint les cheveux ou il compte ses cheveux blancs ? Je comprends plus rien, moi ..." Demande Kae, interloquée.  

- "Il attend de trouver le blond parfait ... Il fait des tests sur une perruque. Mais bien sûr, il ne trouve pas la bonne tonalité ..."  

 

Kae se marre franchement puis se tourne vers Kaori :  

- "Et toi ?"  

- "Oh, moi ... " Répond Kaori, blasée. "Moi, j'ai droit à : tu me nourris trop, c'est trop copieux, tu fais rétrécir mes pantalons, mon pull a été trop essoré ... Comme s'il y connaissait quelque chose en lavages en machine, tiens ..."  

 

Kaori prend une gorgée de son champagne et ajoute :  

- "Et du coup, on n'en peut plus de les entendre, ces deux-là. Ils n'arrêtent pas de geindre comme quoi ils sont finis et que le célibat, gna gna, qu'ils ont perdu leur sex appeal à cause de nous, gna gna ... tu vois le genre, quoi."  

 

Kae éclate de rire et Kaori poursuit :  

- "Et on a beau les rassurer, ça ne marche pas. Donc, y'a des chances que ce petit coup monté leur fasse du bien. En tous cas je l'espère ... Faut dire que j'ai galéré à reprendre son pantalon blanc ! "  

- "Oui." Renchérit Kazue. "Et quand ils ont recommencé à faire leurs gamins : non-c'est-moi-le-plus-beau, c'est-toi-le-plus-vieux, non-c'est-moi-le-meilleur-dragueur, tout ça, tout ça ... on a juste eu à leur lancer un défi débile, et ils ont mordu !"  

- "Oui, je me rappelle bien. C'est quand vous êtes venus tous boire un verre, la semaine dernière." Kae rit en évoquant ce souvenir "C'est vrai qu'avec eux, tu lances un "t'es-cap-pas-cap", ça marche direct."  

 

Kaori acquiesce :  

- "Voilà. Donc, on a juste eu à dire qu'on se prévoyait un cinéma entre filles, et hop, ils se sont lancés ce défi."  

 

La tenancière tape du plat de la main sur sa table haute, :  

- "Bon, il est temps pour moi d'aller voir ce qu'il se passe à l'intérieur." Elle ajoute un clin d'œil puis salue ses amies avec un doux sourire, presque mélancolique : "Pour ce que ça vaut, pour moi, ils restent les plus beaux du quartier, y'a pas de doute. Aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur, si vous pigez l'truc ? A plus, les filles ! Vous viendrez me raconter la suite ?"  

- "Compte sur nous !" Répliquent en même temps Kaori et Kazue et elles s'en vont discrètement reprendre leur filature.  

 

Quelques instants plus tard, dissimulées dans le pénombre de ruelles adjacentes, Kaori et Kazue commencent à perdre patience :  

- "Ca fait deux fois qu'on fait l'aller-retour !"  

- "Mais ils sont passés où, ces abrutis ! On avait dit pas de stop à l'intérieur des cabarets. Juste un passage dans la rue principale !"  

- "Ah je te jure que si je les attrape en train de je-sais-pas-quoi-de-bizarre, je les .... je les ..."  

- "Ils devraient être par là, tiens ... Oui, regarde, y' a un attroupement droit devant, ça doit être eux." Dit Kazue en prenant son amie par le bras pour l'entraîner derrière une poubelle.  

 

Ainsi dissimulées, elles se penchent, se mettent sur la pointe des pointes des pieds pour tenter d'apercevoir les deux silhouettes tant aimées, mais en vain. Impossible de les voir parmi le petit groupe de jeunes gens qui s'est agglutiné devant un bar très fréquenté.  

- "Tu captes quelque chose ?"  

- "Non. Que dalle."  

- "Bizarre."  

- "Oui, ils sont grands, on devrait les voir quand même ..."  

 

Au bout de quelques secondes de silence, elles sursautent en entendant toussoter dans leurs dos :  

- "Alors, c'était bien votre film ?"  

- "Au fait, vous êtes allées voir quoi ?"  

 

 


Capitolo: 1


 

 

 

 

 

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