Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: In corso

Serie: City Hunter

 

Total: 108 capitoli

Pubblicato: 08-05-22

Ultimo aggiornamento: 25-04-24

 

Commenti: 94 reviews

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GeneralRomance

 

Riassunto: Notre passage sur Terre n'est qu'éphémère... Comment le rendre plus durable ?

 

Disclaimer: Les personnages de "Laisser une trace" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Laisser une trace

 

Capitolo 106 :: Chapitre 106

Pubblicato: 25-04-24 - Ultimo aggiornamento: 25-04-24

Commenti: Bonsoir, voici la suite des aventures de notre petite famille. Je ne serai pas présente à compter de samedi pour une semaine. Je ne suis pas sûre d'avoir le temps de poster sur une autre histoire d'ici demain soir alors je vous souhaite de bien vous porter et je vous dis à bientôt avec peut-être le retour du soleil et de la chaleur (raisonnable ;) ). Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 106  

 

- Il me manque mais ça va, tu sais. J’espère que tu ne t’inquiètes plus pour moi., ajouta-t-elle, levant les yeux vers lui.  

- Je ne cesserai jamais de m’inquiéter pour toi mais… c’est bon à savoir., répondit-il d’un ton taquin avant de poser les lèvres sur son front, l’entendant rire légèrement.  

- Je crois que c’est normal quand on tient à quelqu’un. On craint comme on aspire au meilleur pour lui., dit-elle.  

- On se demande si on fait les bons choix, si on n’a pas été trop dur, trop faible… C’est dur d’aimer, c’est aussi dur que c’est facile., fit-elle pensive.  

- Je dois être fatiguée, ça ne me paraît pas très cohérent tout cela., pipa-t-elle, esquissant une grimace.  

- Ca l’est, bien au contraire. L’émotion naît facilement. Elle ne demande pas un gros effort. C’est tout ce qui va avec qui est compliqué. Agir sur ses sentiments, se faire comprendre, accepter par l’autre, faire ce qu’il faut… J’ai parfois été démuni face aux enfants. Toi, tu sais me dire si je fais mal mais eux, ils n’ont pas ce recul, cette capacité-là., lui confia-t-il.  

- Pourtant, j’ai toujours eu l’impression que c’était inné. Tu as un truc avec les gamins., lui retourna-t-elle, surprise.  

 

******************  

 

Alors qu’ils dormaient encore profondément, des cris outrés réveillèrent en sursaut Ryô et Kaori.  

 

- Encore ? Ils n’arrêtent pas en ce moment., grommela la maman, se levant encore ensommeillée.  

- Aïe., cria-t-elle, se cognant le pied contre le rebord du lit.  

- Bordel, ça fait mal., pesta-t-elle, boitillant vers la porte malgré tout alors que les enfants criaient encore plus fort.  

- Laisse, j’y vais. Va glacer ton pied., lui conseilla son fiancé, jetant un rapide coup d’oeil vers le petit appendice rouge vif.  

- J’espère que ce n’est pas cassé. Ca va être galère sinon., maugréa-t-elle.  

 

Elle jeta un regard en passant dans la chambre des enfants dont Ryô avait ouvert la porte. Instantanément, ou presque, les cris avaient cessé et les deux enfants, les cheveux en bataille, observaient leur père, attendant le verdict. Elle le laissa gérer. Elle avait tenté une approche qui n’avait pas fonctionné. Peut-être aurait-il la solution…  

 

- Que se passe-t-il… encore ? Et j’insiste bien sur le encore puisque ça fait plus d’une semaine que vous vous disputez tous les matins et tous les soirs., leur rappela-t-il.  

- Il a pris mon jouet !  

- Elle déchire mes livres !, répondirent les enfants en même temps, se montrant du doigt.  

 

Ryô les regarda et vit la lueur de colère dans les yeux des deux enfants. C’était rare de les voir ainsi mais plus fréquent aussi ces derniers temps. D’un geste, il leur fit signe de s’asseoir sur un lit, ce qu’ils firent se tournant quelque peu le dos, et il s’assit sur l’autre.  

 

- Vous me rappelez où on est ?, leur demanda-t-il patiemment.  

- Dans ma chambre !, clamèrent-ils simultanément, insistant bien sur le « ma », avant de partir dans une âpre discussion sur le propriétaire des lieux.  

- Stop !, s’imposa-t-il.  

- Ce n’est pas ma chambre et ma chambre. C’est votre chambre à tous les deux. Vous y avez vos lits et les jouets et livres que vous avez toujours partagés., leur opposa-t-il.  

- Vous ne voulez plus partager la chambre ?, les interrogea-t-il.  

 

Les deux enfants le regardèrent avant de se lancer un bref regard inquiet qui tourna à la défiance, les poussant à se détourner l’un de l’autre. Ryô se retint de sourire : connaissant leur tempérament, la rivalité ne durerait pas et ils étaient amusants à se comporter ainsi. Néanmoins, il n’en montrerait rien.  

 

- Parce qu’on peut aménager une deuxième chambre pour l’un de vous deux., leur proposa-t-il.  

- Ca veut dire quoi ?, le questionna Hide, curieux.  

- Ca veut dire aller dans une des pièces libres, la peindre et la décorer comme celui qui y serait le voudrait, y mettre son lit, ses jouets…, commença-t-il.  

- Dormir seule ?, demanda Hanae, ses grands yeux trahissant son anxiété.  

- Oui, dormir seul. De toute façon, vous ne pouvez pas continuer à vous battre ainsi à chaque fois que vous allez vous coucher ou que vous vous réveillez., statua leur père.  

- Je veux pas dormir seule ! J’ai peur !, lui opposa-t-elle.  

 

Ryô crut que Hide en profiterait pour se moquer de sa sœur mais, au contraire, il le vit la regarder puis approcher d’elle.  

 

- Moi non plus je ne veux pas dormir seul., lui fit-il savoir.  

- Je ferai plus attention à tes livres., lui promit-elle avec un sourire.  

- Et moi, aux jouets., répondit son frère conciliant.  

- Et bien, une bonne chose de faite., fit Ryô.  

- Plus de dispute maintenant. Quand on a deux ans et demi comme vous et qu’on est des grands, on ne crie pas comme vous le faites., les sermonna-t-il, ébouriffant leurs cheveux.  

- Allez, on va petit-déjeuner., leur proposa-t-il.  

- La dispute est réglée., annonça-t-il à sa compagne, arrivant en cuisine.  

- Vraiment ?, fit-elle, dubitative.  

- N’aie pas l’air si sceptique. Tiens, si demain matin on n’est pas réveillés en fanfare, tu me feras un gros câlin., lui vendit-il, sûr de lui.  

 

Les enfants le regardèrent et rirent à sa proposition, ce qui tira un sourire chaud à leur mère.  

 

- D’accord., concéda-t-elle même si elle n’était pas aussi confiante que lui.  

 

Il y avait pire sanction après tout…  

 

- C’est mon jouet !  

- Non, c’est à moi !  

 

Ce fut la manière dont ils furent réveillés le lendemain matin dans une joyeuse ambiance de cris et pleurs.  

 

- J’envisageais bien des cris mais pas des enfants…, pesta Ryô, fronçant les sourcils.  

- Hier soir ne t’a pas suffi ?, lui retourna-t-elle avec un sourire amusé.  

- Je n’en aurai jamais assez de toi, tu le sais bien., répliqua-t-il, séducteur.  

 

Il l’enlaça et se mit au dessus d’elle, venant chercher ses lèvres. Il entreprit de lui donner une petite idée de ce qu’il avait eu en tête mais les cris montèrent en puissance et il sentait sa compagne ailleurs.  

 

- Il faut aller gérer. On va remettre ça à ce soir., suggéra-t-il, mordillant la peau de sa nuque.  

- Tu oublies que ce soir, tu sors avec Mick., lui rappela-t-elle, se levant.  

- Quelle idée… Rappelle-moi pourquoi je dois aller faire le tour des cabarets…, plaisanta-t-il.  

- Laisse-moi réfléchir…, fit-elle avant de s’arrêter sur le seuil de la porte et se tourner vers lui avec un regard malicieux qui fit bondir son cœur.  

- Ca fait partie du job. Tu sais, récolter les infos, faire acte de présence, plaire à ces dames et descendre quelques verres., enchaîna-t-elle.  

- Tout un programme…, pipa-t-il, esquissant un sourire amusé.  

 

Dire qu’avant c’était un de ses plaisirs. Aujourd’hui, ce n’était plus vraiment le cas. Il aimait passer ses soirées en famille, voir les jumeaux descendre, écouter leurs petites histoires et grands cauchemars qui les empêchaient de dormir, les reconduire au lit et border… Si on lui avait dit ça quelques années en arrière, il en aurait ri.  

 

Un sourire aux lèvres, il se leva et dirigea vers la chambre des jumeaux. Quand il arriva, les petits avaient la tête baissée en écoutant leur mère. Pourtant, elle ne leur faisait pas de reproche. Elle avait juste sorti la lettre de leur père et leur relisait la partie où il leur demandait de rester unis. Il écouta sans intervenir, n’approchant que lorsqu’elle les enlaça contre elle. Il s’assit à ses côtés et les observa, se montrant juste présent s’ils en avaient besoin.  

 

- Je vais rester avec eux pendant que tu vas essayer ta robe., suggéra-t-il pendant le petit-déjeuner.  

- Tu es sûr que ça ne te dérange pas ? Connaissant Eri, ça pourrait prendre du temps., lui rappela-t-elle.  

- Pas de problème. On pourrait certainement proposer à Hime de venir jouer également. Qu’en pensez-vous ?, demanda-t-il aux jumeaux.  

- Oui ! Ca serait super !, s’écrièrent-ils, heureux.  

- Deux conditions : on va se préparer sans râler ou traîner des pieds et… on ne se bagarre pas. J’en ai assez de vous entendre vous disputer alors que vous êtes capable de bien vous entendre., leur fit-il savoir, posant un regard sérieux sur eux.  

- On est d’accord ?  

- Oui, papa., pipèrent-ils.  

- Finissez de déjeuner. C’est meilleur quand c’est chaud., fit-il avec un sourire.  

 

Les jumeaux ne se firent pas prier et montèrent se laver et s’habiller juste après…  

 

- Qu’est-ce qu’on a dit sur la bagarre ?, intervint-il alors qu’ils se disputaient pour savoir lequel irait en premier dans la salle de bains.  

- Pardon, Papa. Je peux y aller en premier ?, demanda Hide.  

- S’il te plaît., rajouta-t-il juste après.  

- Non ! Moi !, objecta Hanae.  

- Alors, on va faire une chose. Hide va prendre sa douche et toi te laver les dents et on inverse. Je vous surveille., leur proposa-t-il.  

 

Les enfants se regardèrent et acceptèrent. Le petit garçon se dépêcha de se déshabiller pendant que son père fit couler l’eau à la bonne température avant de préparer la brosse à dents pour la petite fille. Les surveillant, Ryô entendit la porte du séjour se refermer, signe que Kaori était partie.  

 

- Que fais-tu ?, demanda-t-il à Hanae qui se dirigeait vers la porte.  

- Je vais appeler maman pour qu’elle me coiffe. Je voudrais des couettes., lui répondit-elle, la main sur la poignée.  

- Maman vient de partir, tu sais, pour essayer sa robe de mariée., lui apprit-il.  

- Mais… mes couettes., fit-elle, déçue.  

- On pourrait faire une tresse., suggéra-t-il.  

- Je veux des couettes !, insista la petite fille.  

- Je ne sais pas les faire. Tu seras très jolie avec une tresse aussi, tu sais., lui vendit son père.  

- Non, je veux une couette !  

- Hanae est un bébé qui veut des couettes., se moqua son frère, sortant de l’eau.  

- Hide, ça suffit., lui enjoignit Ryô, l’entourant d’une serviette avant de fermer la douche.  

 

Il se tourna vers sa fille qui avait les poings serrés par la colère. Pendant que Ryô l’aidait à enfiler son sous-vêtement, Hide se moqua de nouveau de sa sœur mais elle ne se laissa pas faire et lui fonça dessus, le poussant. Il tomba en arrière et se cogna contre le rebord du mur de la douche.  

 

- Eh merde…, pesta le père, voyant le sang jaillir et entendant les pleurs du petit garçon.  

 

Pour une fois, il était content d’avoir été blessé à de nombreuses reprises et savoir que les plaies du cuir chevelu saignaient beaucoup. S’il n’avait connu cela, il aurait certainement paniqué. D’un autre côté, il n’était pas impatient de prévenir Kaori… Pour le moment, il avait autre chose à penser.  

 

- Reste calme, Hide. Ca va aller., lui demanda-t-il, prenant une serviette et la pressant sur la plaie.  

- Hanae, va mettre tes chaussures., lui ordonna-t-il d’une voix ferme mais douce alors qu’elle était figée par la peur.  

- Allez, ma grande. Tout va bien se passer., lui affirma-t-il, la poussant de l’autre main.  

 

Hanae jeta un dernier regard à son frère en reniflant, indécise, mais fit ce qu’il lui demandait.  

 

- Hide, tu vas tenir la serviette deux minutes. Je vais prendre de quoi te faire un bandage., lui dit-il, posant la main du petit garçon sur la serviette.  

- Tu es fort, mon grand., l’encouragea-t-il, cherchant dans l’armoire des bandages et compresses.  

 

Il appuya les compresses et les entoura du bandage avant d’habiller son fils, lui remettant son pyjama. S’il ne paniquait pas, il le prit malgré tout à bras pour l’emmener à la voiture, craignant malgré tout que la blessure puisse être plus grave. Il trouva Hanae mettant sa deuxième chaussure, l’aida d’une main pour finir et, après avoir attrapé les clés de la mini, la prit par la main pour l’emmener à la voiture.  

 

- Je suis désolée, je voulais pas faire du mal à Hide., se mit-elle à pleurer.  

- On reparlera de tout cela plus tard au calme. Sèche tes larmes et donne la main à ton frère. Il sera certainement content d’avoir du soutien., lui fit-il savoir, lui jetant un regard dans le rétroviseur.  

 

Il ne le vit pas mais il entendit un merci murmuré par son fils. Le silence se fit religieux dans la voiture pendant tout le reste du trajet jusqu’à la clinique. Lorsqu’ils arrivèrent, ils furent tout de suite pris en charge par Kazue et le Professeur.  

 

- Hide, je dois te laisser quelques minutes. Je dois prévenir maman. Ca va aller ?, lui demanda-t-il, déchiré à l’idée de le laisser seul… même s’il était entouré de deux membres de la famille.  

- Vas-y. Pour le moment, on va nettoyer la plaie. On t’attendra s’il y a des points à faire., lui assura le Professeur.  

- On va rester entre grands, n’est-ce pas, mon garçon ?, fit-il à Hide, lui tirant un regard fier.  

 

Le petit garçon acquiesça et Ryô les laissa, emmenant Hanae avec lui. A peine sorti, il la prit à bras et la serra contre lui, caressant ses cheveux.  

 

- On ne t’a pas coiffée pour en finir., fit-il avec un sourire amusé.  

 

Elle le regarda et son air anxieux s’apaisa quelque peu. Rassurée, elle posa la tête contre lui et il les emmena dans la salle de repos d’où il appela Kaori.  

 

- Eri Kitahara, bonjour !, répondit Eri gaiement.  

- Eri, c’est Ryô. Je dois parler à Kaori., lui dit-il.  

- Tu t’ennuies déjà de ta fiancée ? Dommage, elle est encore à moi pour quelques heures., lui lança-t-elle, malicieuse.  

- Eri, passe-moi Kaori. C’est important., répéta-t-il patiemment.  

 

Il entendit le silence se faire puis Eri lui demanda de patienter pour aller chercher Kaori.  

 

- Ryô, que se passe-t-il ?, lui demanda-t-elle d’emblée.  

 

C’était tout elle, optimiste mais réaliste. Ce n’était pas un « tout va bien ? » qui arriva en premier mais un « que se passe-t-il ? ».  

 

- Les enfants se sont disputés. Hide a été blessé à la tête. Il va bien mais on est à la clinique., lui expliqua-t-il.  

- Je me change et j’arrive., lui indiqua-t-elle.  

- Je suis désolé, Kaori., s’excusa-t-il, s’en voulant d’avoir failli à le protéger.  

 

A les protéger, se corrigea-t-il, sentant sa fille contre lui. Pour elle aussi, il avait le sentiment d’avoir échoué.  

 

- Comme si j’allais croire que tu as pu lui faire du mal…, objecta-t-elle d’un ton léger.  

 

Elle lui redit qu’elle arrivait et raccrocha. Pendant quelques secondes, il vit les images de l’accident défiler devant ses yeux et se demanda ce qu’il aurait pu faire de mieux ou juste différemment pour éviter l’accident. Il se reprit, se souvenant que le Professeur l’attendrait pour faire les points si Hide en avait besoin. Il pouvait au moins éviter cela à sa compagne.  

 

- Il va avoir besoin de trois points de suture. Tu te souviens de ce que je t’ai dit ? On va piquer trois fois autour de la plaie pour endormir la zone. Ca va pincer., rappela le vieil homme à Hide avec douceur.  

- Puis on va te laisser un petit peu le temps que le produit fasse son effet et ensuite on va faire les points avec du fil et une aiguille comme maman fait de la couture mais tu ne sentiras rien. On y va ?  

- Oui., balbutia le petit garçon.  

- Hanae, assieds-toi là et ne bouge pas, s’il te plaît., lui demanda son père avec douceur, la posant à terre dans un coin un peu éloigné.  

 

Elle acquiesça, se recroquevillant, ce qui lui fit penser à sa mère, et il la laissa après un geste affectueux. Il approcha de son fils et, restant écarté de l’espace de son ami, lui prit la main. Le vieil homme annonça le début de l’opération et, sans le voir, Ryô sentit l’anxiété du petit garçon à la vue de l’aiguille qui allait s’enfoncer dans son crâne.  

 

- Pense à un endroit où tu aimerais être, Hide., lui murmura Ryô.  

 

Il l’entendit gémir à chaque piqûre mais il ne cria pas.  

 

- Voilà. On va vous laisser cinq minutes. Tu as été très courageux, mon grand., le félicita le Professeur, tapotant sa main.  

- Il a raison, Hide. Tu peux être fier de toi. Moi je le suis., lui assura son père, venant lui faire face.  

 

Il accepta son fils entre ses bras, ne s’offusquant pas de ses larmes silencieuses. Hanae arriva près d’eux et les regarda anxieuse. Il lui tendit la main et l’aida à monter sur le marche-pied pour s’asseoir près de son frère.  

 

- Tu as mal ?, l’interrogea-t-elle, la voix tendue.  

- Non, ça va mieux., lui dit-il, acceptant la main qu’elle lui tendait.  

- La prochaine fois que vous voudrez faire un combat de catch, on trouvera une meilleure salle, non ?, proposa Ryô sur un ton léger.  

 

Les deux enfants le regardèrent, un instant interdits avant de rire.  

 

- Maman doit être sur la route pour venir ici., leur dit-il pour les rassurer.  

- Elle ne va pas être contente., pipa le petit garçon.  

- Elle ne sera pas fâchée. Elle voudra surtout savoir que tu vas bien. Pour le reste, il n’est pas question de mentir quand elle demandera ce qu’il s’est passé. Il faudra tout lui dire. Tout., leur apprit-il.  

- Il faut aussi lui dire que j’ai été… méchante ?, demanda Hanae, baissant la tête.  

- Tout. Elle vous aimera toujours., leur assura-t-il.  

 

On toqua à la porte et le Professeur revint. Il procéda aux sutures avec beaucoup de soin et de douceur avant de remettre une compresse et un bandage.  

 

- Voilà. Comme j’ai coupé tes oreilles, je les ai cachées., plaisanta le vieil homme.  

- Mes oreilles ? Non !, cria Hide, attrapant ses deux lobes, ce qui fit sourire son père.  

- Elles sont encore là !, fit-il, ravi et soulagé.  

- Il t’a fait une blague !, lui fit savoir sa sœur, éclatant de rire.  

- Elle est pas drôle…, grommela-t-il avant de se laisser contaminer par sa sœur.  

 

Ils entendirent toquer et la porte s’entrebâilla, laissant apparaître Kaori.  

 

- Je peux ?, demanda-t-elle avec ce sourire apaisant qui leur faisait tous du bien.  

- Maman !, s’enthousiasma son fils, la voyant.  

- Ne bouge pas, je viens., lui dit-elle, le voyant prêt à bondir.  

 

Il sautilla sur place et tendit les bras dès qu’elle fut à sa portée. Elle se fit une plaisir de le soulever et le serrer contre elle.  

 

- Comment tu vas ? Tu as mal ?, l’interrogea-t-elle posément.  

 

Elle était inquiète mais elle ne le lui montrerait pas. Elle savait qu’il était entre de bonnes mains et visiblement, hormis le bandage et les traces de sang qui restaient, il semblait dans un état normal.  

 

- Plus maintenant. Je n’ai pas crié quand il a planté l’aiguille dans ma tête. Et j’ai toujours mes deux oreilles !, lui annonça-t-il, tirant un léger ricanement des deux hommes présents.  

 

Elle les regarda, se demandant pourquoi il disait cela mais comprit qu’il avait certainement fait l’objet d’une plaisanterie.  

 

- Tu es un petit garçon très courageux. Je n’en attendais pas moins de toi. On peut rentrer à la maison ?, demanda-t-elle au Professeur.  

- Oui. Vous connaissez les consignes depuis le temps. La cicatrice sera masquée par ses cheveux si ça t’inquiète., lui assura-t-il.  

- On sait tous que les cicatrices ont leur charme., pipa-t-elle, malicieuse.  

- On y va. J’en connais deux qui ne sont pas encore habillés., fit Ryô.  

 

La petite famille rentra chez elle et vaqua à ses occupations comme si tout était normal. Chaque parent était vigilant vis-à-vis d’Hide et pour la première matinée depuis quelques jours, aucune dispute n’éclata entre les enfants qui partirent à la sieste sans demander leur reste.  

 

- Que s’est-il passé ce matin ?, lui demanda-t-elle enfin.  

- J’ai merdé., fit Ryô sombrement.  

- Avant le jugement, il y a l’audition des témoins. Je veux entendre ton histoire., objecta-t-elle posément.  

 

Elle le connaissait suffisamment pour savoir qu’il se rendrait responsable du moindre d’accident qui leur arriverait, comme il le faisait avec elle.  

 

- Hanae voulait des couettes. Je lui ai dit que je ne pouvais pas lui en faire mais elle a insisté à la limite de pleurer. Hide s’est moqué d’elle, elle s’est fâchée et l’a poussé alors qu’il sortait de la douche. Il s’est cogné sur le rebord du mur de la douche., expliqua-t-il.  

- J’aidais Hide à s’habiller, je ne l’ai pas vue venir., lui dit-il.  

- J’aurais dû être plus vigilant. Je suis désolé, Kaori., s’excusa-t-il.  

- C’était un accident, Ryô. Ils se sont bagarrés comme ils le font depuis quelques jours et ça a mal tourné. Tu es un bon père. J’ai confiance en toi et eux aussi., lui assura-t-elle, venant s’asseoir sur ses genoux.  

 

Elle l’enlaça et glissa les doigts dans ses cheveux, le poussant à poser sa tête sur son épaule.  

 

- Je n’aurais probablement pas fait mieux., argumenta-t-elle.  

- Si. Tu sais faire des couettes., lui opposa-t-il.  

- Idiot., le tança-t-elle.  

- Si j’avais été dans le même genre de situation, je n’aurais probablement pas eu le temps de réagir non plus. Tu as fait ce qu’il fallait en emmenant Hide à la clinique. A les voir, ils n’ont pas été plus inquiétés que cela et c’était ce dont ils avaient besoin : ton calme, ta confiance. Je pense que j’aurais été plus fébrile. Ils l’auraient senti., lui fit-elle savoir.  

- Ce n’est pas vrai. Tu es forte et tout à fait capable de garder le contrôle de tes émotions., la contra-t-il.  

- Peut-être. J’espère ne jamais en avoir confirmation., lui dit-elle, se penchant vers lui.  

 

Elle s’arrêta à quelques millimètres de ses lèvres, lui laissant l’opportunité de choisir sa voie : la culpabilité ou le pardon. Il ferma la distance entre eux et l’embrassa avec tendresse, rassuré.  

 

- Avec tout ça, je n’ai pas pu finir les essayages de ma robe. Je vais certainement devoir y retourner demain matin., lui apprit-elle lorsqu’ils se séparèrent.  

- Ok… mais une chose d’abord., lui imposa-t-il.  

- Je t’écoute.  

- Tu as l’après-midi pour m’apprendre à faire toutes les coiffures de fille., lui fit-il savoir, levant un regard malicieux sur elle.  

- Oh… d’accord. Je vais donc t’apprendre à faire des chignons hauts ou bas, à crêper les cheveux, faire des tresses normales ou africaines, des queues de cheval, des palmiers…, énuméra-t-elle, un fin sourire aux lèvres.  

- Si on commençait par les couettes et les queues de cheval ? Ca me semble déjà un vaste programme, non ?, intervint-il.  

 

Il était bien heureux d’être un mec et ne pas avoir à trop se poser de question… Peut-être que Hanae finirait par faire comme sa mère et se couper les cheveux courts… Quoique ce serait dommage pour ces si beaux cheveux à l’aspect soyeux, se dit-il.  

 

- On va commencer par ça., approuva-t-elle, riant légèrement.  

- Je t’aime., ajouta-t-elle.  

- Moi aussi. Et sinon cette robe de mariée ?, l’interrogea-t-il.  

- Je ne dirai rien., lui opposa-t-elle, son sourire s’agrandissant.  

 

C’était leur petit jeu depuis le premier jour et il se termina comme les autres fois dans la joie et la bonne humeur. 

 


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