Capitolo 72 :: Chapitre 72

Pubblicato: 27-03-24 - Ultimo aggiornamento: 27-03-24

Commenti: Bonsoir, voici l'épisode suivant des claps de fin. Dans cet épisode, Ryô a accepté d'entraîner Annie, une jeune femme qui prétend vouloir partir en voyage en Asie du Sud-Est et être capable de se défendre alors qu'en fait, elle veut aller sauver son père kidnappé par son meilleur ami et associé... Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

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Chapitre 72 : Episode 86 : Ryô instructeur  

Pris dans sa lecture, Ryô ignore sa colocataire qui descend les escaliers quatre à quatre avant de s’arrêter près du divan, attendant que l’homme daigne lever le nez de son magazine de charme. Ne pas frapper, s’enjoint-elle. Elle doit rester calme et conciliante pour obtenir ce qu’elle veut. Que c’est dur de l’entendre ricaner comme un benêt, de le voir baver, de voir cette bave couler sur le fauteuil et ne rien dire… Ne pas frapper, se répète-t-elle. Patience… patience… patience… il ne faudrait pas abuser quand même, commence-t-elle à s’impatienter, sentant l’envie de le frapper grimper… Ne pas frapper…, se redit-elle, voyant qu’il arrive au bout de sa revue. Le calvaire est bientôt fini, s’encourage-t-elle et elle le voit avec joie poser négligemment sa revue… avant de baisser le coussin pour en prendre une autre.  

- Ah non !, s’écrie-t-elle avant de se reprendre.  

- Ryô…, l’interpelle-t-elle d’une voix plus douce.  

Surpris par la douceur soudaine de sa voix, chose à laquelle il n’est pas habitué alors qu’il lit ses revues spécialisées, il lève les yeux et la regarde attendant de voir ce qu’elle va lui dire.  

- Je me disais… puisque tu as entraîné Annie… tu pourrais peut-être m’entraîner moi aussi. Après tout, on travaille ensemble et je suis quand même bien plus exposée qu’elle avec le milieu et tout ça…, argumente-t-elle.  

Merde…, se dit-il… Merde, merde, merde, répète-t-il intérieurement… Il ne l’a pas vu venir celle-là et le pire, c’est qu’elle a les bons arguments. C’est effectivement ce qu’il devrait faire… mais n’a pas envie de faire.  

- C’était pas pareil…, grommelle-t-il en toute mauvaise foi.  

Avec un peu de chance, elle va lâcher l’affaire aussi vite et il sera tranquille… ou pas, réalise-t-il en voyant son regard s’assombrir et surtout qu’elle ne bouge pas d’un pouce.  

- C’est clair. Elle voulait sauver son père et tu étais là pour l’aider au final mais, moi, tu n’es pas toujours derrière mon dos donc il vaudrait mieux que je sois capable de me défendre. Ca serait moins dangereux pour toi comme pour moi., lui affirme-t-elle.  

Il se retient de grogner de frustration. Elle a raison, encore et toujours, mais il ne veut pas accéder à sa demande. Il ne veut pas lui enseigner à tirer, à se battre… le combat au corps-à-corps. Il déglutit en la détaillant du regard et sent son meilleur ami se réveiller en découvrant sa tenue, une combinaison près du corps d’un joli rouge qui ne cache rien de ces formes voluptueuses qu’il ne cesse de dénigrer. Un mec, Kaori est un mec, juste un mec, s’enjoint-il fermement, se retenant de se frapper le crâne pour appuyer son propos. Ca lui paraîtrait suspicieux.  

- Tu es grand maintenant, Kaori. Il faut que tu apprennes à te débrouiller seul., lui lance-t-il, certain d’avoir appuyé sur le bon bouton pour mettre fin à cette conversation… même si ce serait dans la douleur.  

La rouquine serre les poings et se retient de dégainer la massue pour le corriger de ce nouvel outrage à sa féminité. Elle veut obtenir gain de cause. Elle veut que Ryô l’entraîne et l’aide à développer ses compétences. Elle le veut et elle est bien décidée à le convaincre mais, pour cela, elle doit régner sur sa colère et ses vieilles habitudes.  

- Bien tenté mais ça ne marchera pas. Allez, Ryô. Je t’ai vu faire avec Annie et tu es un super prof. Je n’ai pas toujours compris pourquoi tu étais si dur mais ça a fonctionné et je suis prête à faire tout ce que tu me demanderas pour te montrer que j’en vaux la peine, que je peux y arriver., l’implore-t-elle.  

Ryô doit se retenir de ne pas partir en vrille lorsqu’elle lui dit qu’elle sera prête à tout. Il ne peut pas céder et doit lutter contre ses instincts primaires. Kaoru. Ce n’est pas Kaori mais Kaoru, son petit frère, son meilleur pote, un mec quoi, pas une jeune femme de vingt-et-un ans tout en rondeurs féminines. C’est un dragon, une mégère, une castratrice… ah non, c’est un mec, se corrige-t-il.  

- Pas envie… T’as qu’à reproduire ce que j’ai fait avec Annie., lui répond-il, attrapant une autre revue.  

- Mais j’ai besoin de tes conseils et de toi comme adversaire. Je ne peux pas me battre contre du vent. J’ai besoin de ton aide, Ryô., lui assure-t-elle avec force.  

- S’il te plaît…  

Il fait la sourde oreille, ouvre sa revue et se concentre sur la demoiselle dénudée sous ses yeux. Elle va finir par comprendre et se lasser, non ? Il sent soudain le coussin s’affaisser à ses côtés et soudain sa revue s’élève dans les airs. Il la regarde comme si elle était dotée d’ailes et voit Kaori apparaître derrière. Malgré son dégoût, elle referme calmement le magazine et le repose à ses côtés, loin d’elle avec un air pincé. Cela fait, elle le regarde, prend une légère inspiration et se penche vers lui. Elle ne va pas lui faire ce coup-là ?, se demande-t-il nerveusement, voyant son décolleté arriver sous son nez. Elle n’a pas le droit de jouer de ses atouts féminins parce qu’il a de plus en plus de mal à y résister. L’éloigner… Il doit l’éloigner, pense-t-il, son esprit tournant un instant dans le vide.  

Kaori se sent rougir face au regard fixe qu’il pose sur sa poitrine. Ca ne peut qu’être bon signe. Il va céder. Il ne peut que céder. Elle va avoir ce qu’elle veut. Il va accepter de l’entraîner. Même si elle est un peu fâchée qu’il n’ait cédé que sous la pression de sa plastique, elle ne dira rien. Soudain, elle sent une pression sur sa poitrine et, baissant les yeux, elle aperçoit les doigts de Ryô posés sur son sein gauche, le tâtant sans vergogne. Elle sent la gêne monter tout comme la chaleur sur ses joues et bientôt c’est la colère qui la submerge quand elle le voit prendre un air débile… mais, malgré tout, elle se retient de le punir.  

- Orange ou pamplemousse ?, lui demande-t-il, prenant un air curieux.  

- Espèce d’immonde pervers !, hurle-t-elle, dégainant une massue et l’écrasant sur le nez de son partenaire après avoir bondi à une distance suffisante pour le faire.  

Fâchée, elle part au pas de charge et regagne sa chambre pour changer de vêtements. Il ne changera jamais. Elle s’attendait à quoi ? Il n’a aucune considération pour elle, ni comme femme ni comme partenaire.  

- Y en a marre !, grogne-t-elle, frustrée, passant une veste au dessus de son chemisier.  

- Heureusement que moi aussi, je commence à bien la connaître… Je me suis sorti d’un sacré pétrin…, soupire-t-il de soulagement, se souvenant de la pensée qu’il avait eue au chalet.  

Kaori lui avait alors dit qu’il avait certainement eu peu de mal à accepter d’entraîner une jeune et jolie femme, ce qui n’aurait pas été le cas si elle avait été vieille et laide.  

Il lance un regard vers l’étage où elle a disparu et, maintenant qu’elle n’est plus là, il peut laisser libre cours à son imagination et elle est plutôt fertile, surtout quand il pense aux séances de combat rapproché qu’ils auraient pu avoir, leurs deux corps se touchant, se frottant, se percutant… La réaction ne se fait pas attendre et un coucou fait son apparition.  

- Argh… Ami infidèle…, grogne-t-il, attrapant son magazine alors que la porte de la chambre de Kaori est ouverte.  

Il se met à rire bêtement et laisse échapper des onomatopées suggestives des pensées impures qui pourraient le traverser à cette lecture pernicieuse. Kaori descend et il se demande dans combien de temps il va recevoir une nouvelle massue. Elle passe non loin, lui lance un regard noir… et disparaît dans la cuisine. Il soupire de soulagement. Apparemment, il a réussi à éteindre la conversation pour la journée et il espère bien ne pas avoir à l’affronter avant encore un long moment. 

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