Chapitre 15 :: Chap 15 : A l'attaque

Publiée: 25-02-14 - Mise à jour: 25-02-14

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Chap 15 : A l'attaque  

Malgré sa santé très fragile,ses vêtements gelés et trempés par la pluie, lorsque Kaori mit un pied dans l'immeuble, elle repéra sans aucunes difficultés les différentes auras des « collègues » de Maria. Tous ses sens ainsi que son instinct de nettoyeuse étaient en éveil. Elle devait compenser le handicap de son état. Car toute sa détermination n'était pas suffisante pour lutter contre sa fatigue qui se fit très pesante tout à coup.  

Le poids des armes et des pièges lui paraissait terriblement lourd par rapport à d'habitude. De plus, le nombre élevé des acolytes l'inquiétait beaucoup. La rouquine se sentit très faible et démunie, elle ne savait que faire face à cette situation extrême. Son corps se mit à trembler et sa tête l'élança violemment, elle tomba et se sentit comme happée par le sol.  

Kaori tenta tout de suite de reprendre le contrôle mais son corps refusait de lui obéir. Elle se sentait telle une marionnette à qui on aurait coupé les fils. Paniquée, elle comprit avec horreur et angoisse qu'elle n'était ni en état d'affronter ses ennemis, ni en état de sauver Ryô.  

Inquiète devant cette réalité insoutenable, son cœur s'emballa, sa respiration se fit difficile et douloureuse, des sueurs froides l'envahirent de la tête aux pieds, son esprit s'embrouilla et elle eut l'impression d'être « engluée » dans son propre corps. Une larme, silencieuse roula sur sa joue.  

La jeune femme, en colère contre elle, parvint à serrer les poings de rage et de honte. Elle ne pouvait pas s'empêcher de s'en vouloir et de penser qu'elle ne servait à rien, ici, dans ce hall, allongée sur le sol froid. La nettoyeuse refusait de s'avouer vaincue, ce n'était ni le lieu, ni le moment pour flancher, elle devait se reprendre et vite . La vie de Ryô dépendait d'elle !  

Aussitôt, la rouquine ferma les yeux pour se recentrer sur la raison de sa présence. Avant toute chose, il était temps qu'elle retrouve rapidement une certaine lucidité et son calme. La personne la plus importante de sa vie risquait de mourir d'une minute à l'autre ! Petit à petit, son rythme cardiaque s'apaisa et elle parvint à réfléchir plus posément.  

Kaori savait qu'elle n'avait pas le droit à l'erreur, la vie de son partenaire ne tenait qu'à un fil. C'était elle qui avait ce fil entre les mains,elle qui permettrait à Ryô de vivre ou non. Sa rapidité d'action et ses choix seraient salvateurs ou destructeurs. Brusquement, son esprit fut parasité par des idées plus sombres les unes que les autres. La nettoyeuse imagina son équipier blessé, souffrant, déchiré entre l'envie de vivre et celle d'accepter la « justice » demandée par Maria.  

La jeune femme connaissait les règles de leur monde obscur : réclamer une vie pour en venger une autre était une chose normale, voire banale, et, City Hunter, homme du milieu, homme d'honneur et de parole trouverait sans doute « juste » de payer pour ses fautes.  

Sachant combien Ryô se sentait coupable de la voie qu'avait choisi Maria, Kaori comprit qu'il refuserait sans doute de se battre. En plus, il voulait la protéger avant toute chose et pour cela il donnerait sa vie sans hésiter !  

Le cœur de la nettoyeuse s'arrêta de battre lorsqu'elle imagina que le tueur numéro Un du Japon était peut-être déjà mort !  

Cette simple hypothèse permit à Kaori de trouver assez de ressources pour se relever. Elle avait déjà perdu trop de temps à tergiverser, elle devait agir tout de suite et foncer. La rouquine refusait de croire que l'homme qu'elle aimait et qui venait enfin d'avouer ses sentiments avait peut-être déjà quitté cette terre. La peur au ventre, elle commença à concevoir son plan d'attaque.  

La jeune femme se dit que la vie n'avait cessé de jouer avec eux et qu'il était temps que ça cesse. Ils avaient connu les drames les plus horribles en perdant leur famille, ils avaient surmonter des obstacles toujours plus dangereux, ils avaient côtoyé la mort de très prêt, Kaori décida que tout cela prendrait fin ce soir.  

Elle voulait vivre auprès de Ryô, la nettoyeuse se fit la promesse qu'elle allait serrer son homme dans ses bras et qu'elle lui avouerait ses sentiments ! Même si pour cela elle devrait se sacrifier, même si cela devait être ses dernières paroles, elle était bien décidée à lui révéler son amour avant que l'un ou l'autre ne meure !  

La rouquine n'avait pas d'autres options que d'agir. Cette soudaine montée d'adrénaline l'aida à cerner l'importance de sa présence et lui permis de comprendre ce qu'elle avait à faire. Ce soir, les rôles étaient inversés, c'était à elle de sauver son partenaire d'une situation extrêmement dangereuse.  

Ryô n'avait jamais hésité à la secourir même s'il devait mettre sa propre vie en jeu.  

Kaori repensa à ces nombreuses fois où il était apparut tel un héros pour la délivrer. Aujourd'hui, elle devait devenir ce « héros », elle devait être ce City Hunter dont la simple évocation faisait fuir même les plus courageux. Se remémorer ces différentes épreuves lui donna les forces nécessaires pour prendre les choses en main.  

A nouveau elle serra les poings, leva la tête vers le plafond comme pour essayer de travers la matière et entrer en contact avec Ryô. Quelques secondes à peine s'écoulèrent lorsqu'elle sentit la puissance dégagée par l'aura du nettoyeur. Il était donc encore en vie ! Mais pour combien de temps ?  

La nettoyeuse se demanda si elle ne devait pas appeler Falcon ou Mick en renfort, après tout, ils étaient amis et eux étaient en bonne santé et savaient affronter ce genre de situation désespérée. Mais le gros soucis était le manque de temps. Ils arriveraient peut-être trop tard et ça, elle ne se le pardonnerait jamais. Il ne lui restait qu'une seule solution : entrer dans la tête de son équipier, agir comme lui agirait !  

La jeune femme s'apaisa soudainement, une certaine sérénité l'envahit, elle ferma les yeux, se laissa submergée par l'émotion et se sentit comme bercée, enlacée par la tendre chaleur de son partenaire. Cette douce sensation lui donna l'impression que le nettoyeur savait qu'elle était là, qu'il avait ressenti son aura et qu'il lui donnait tout son courage. Kaori aurait aimé que ce sentiment de plénitude dure indéfiniment.  

Mais, brusquement, la nettoyeuse ouvrit les yeux, elle savait quoi faire, il était temps pour elle de prendre tous les risques pour sauver son partenaire. Kaori envoya deux « XYZ » discrets, souleva son arsenal et commença à monter les escaliers. Imaginer l'éventuel sacrifice de Ryô lui était si insupportable qu'à chaque marche franchie, ses forces s'intensifiaient et son instinct de nettoyeuse prit le dessus.  

La jeune femme, calme, posée, dissimula sans mal son aura. Tout son corps et son esprit se focalisait sur le « sauvetage » de son équipier. Personne ne se doutant de sa présence, elle devait à tout prix profiter de cet atout qui lui était offert pour agir vite et en toute discrétion.  

Si la rouquine voulait éviter un drame, il était nécessaire qu'elle joue sur l'effet de surprise. Au fond d'elle, Kaori était convaincue que d'une façon ou d'une autre, son partenaire avait tout fait pour la mettre en sécurité. Personne ne s'attendait à la voir débarquer ici, et c'était un gros avantage, en plus , ils avaient osé venir les attaquer chez eux, sur leur territoire et ça, la nettoyeuse comptait le leur faire payer.  

La jeune femme s'étonna devant ses nouvelles forces, elle n'en revenait pas de constater que sa rage contre ces individus était un très bon « moteur » pour avancer. Elle comprit de façon très relative ce qui avait fait tenir Ryô à plusieurs reprises. Malgré tout, elle ne sentait pas capable d'affronter ces malfrats un par un. Elle décida donc de faire ce qu'elle savait de mieux : poser des pièges.  

Kaori remerciait le ciel d'avoir appris avec le meilleur maître en la matière, elle se rappela les conseils, les astuces délivrées par Umi et s'appliqua à tout mettre en pratique. Ce n'était pas la première fois qu'elle posait tous ces pièges loin de là mais, cette fois-ci, la vie de son équipier était en jeu et il y avait beaucoup plus de personnes à capturer que d'habitude. Elle n'avait droit à aucune erreur et la nettoyeuse voulait être sûre d'arriver à ses fins.  

La rouquine prit le temps nécessaire pour peaufiner son travail, elle ne voulait pas la moindre faille. Tout dépendrait du bon timing et de sa précision. Tout en s'activant, la rouquine priait pour que Ryô attende encore un peu et pour que son plan fonctionne.  

Une fois les pièges posés, Kaori, toujours très calme prit une profonde inspiration, ferma les yeux et laissa son esprit s'évader quelques secondes. Elle devait se vider l'esprit pour être rapide, professionnelle et sans faiblesse.  

Prête à affronter tous les dangers, même à se sacrifier si nécessaire, la nettoyeuse se lança dans la bataille. De sa voix la plus suave et la plus sexy, elle dit :  

« Les fillesssssss, il me semble que c'est ici qu'habite Saeba ! C'est bien lui qui a demandé à recevoir autant d'hôtesses ? ».  

A cet instant, les malfrats ne purent contenir leur curiosité. La voix de la jeune femme laissait supposer qu'elle était un vrai canon de beauté et de sensualité. Comme tout homme qui se respecte, ils jetèrent un coup d'oeil.  

Une chevelure rousse, flamboyante apparut en bas de l'escalier. Excités par la simple présence d'une femme, certains eurent une envie irrépressible de la retrouver, cela faisait trop longtemps qu'ils n'avaient côtoyer la gente féminine.  

N'entendant aucun appel au secours venir de l'appartement, ils se dirent qu'une petite minute de plaisir n'aurait aucune conséquence. De plus, personne ne devait venir déranger les plans de leur patronne, il était donc utile et obligatoire de parlementer avec ces dames.  

Lorsqu'ils arrivèrent au dernier palier, un festival de pièges en tout genre s'activa. Kaori n'avait pas lésiné sur la quantité ni sur la violence des armes. Tout son arsenal habituel s'y trouvait : des électrochocs, aux chutes de konpeito, aux jets de lances et autre.  

Pour être sûre de ne pas avertir de sa présence, elle s'était arrangée pour que chaque victime se retrouve sonnée sur le coup, grâce à cela, ses assauts s'étaient faits en silence. Maria et Ryô ne pouvaient donc pas se douter de ce qui était en train de se passer.  

Ses virulentes attaques furent un succès, pas un individu ne parvint à s'en sortir. Kaori, debout, la tête haute, les mains sur les hanches,regarda fièrement son travail. Elle eut l'impression d'avoir réussi la première partie de sa mission.  

Maintenant, elle devait se dépêcher de retrouver Ryô. Sans bruit, elle se colla à la porte d'entrée de l'appartement. Elle entendit les voix de son partenaire et de Maria, leurs tons étaient sévères mais, elle ne comprit rien, les mots n'étaient pas audibles.  

N'écoutant que son instinct, elle ouvrit brusquement la porte et ce qu'elle vit la paralysa. 

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