Chapitre 2 :: La fin du bonheur?

Publiée: 13-02-09 - Mise à jour: 13-02-09

Chapitre: 1 2 3

Hôpital Universitaire de Sapporo  

Il était minuit passé et Kaori venait tout juste de finir son service. Un peu fatiguée, mais heureuse à l’idée de retrouver ses deux amours, la jeune femme se dirigea vers les vestiaires. Une fois arrivée devant son casier, elle hotta sa tenue d’aide soignante et enfila ses propres vêtements. Elle se dirigea ensuite vers les lavabos et se passa un coup d’eau sur le visage pour se rafraichir un peu l’esprit. Sa journée avait été exténuante mais Kaori ne se plaignait pas trop car elle adorait son métier. Elle avait commencé des études d’infirmière après le lycée mais après la mort de Hide, elle les avait abandonnées pour devenir la partenaire de Ryo. Aussi quand le couple avait décidé de s’éloigner du milieu suite à la naissance de Suki, il leur avait bien fallu se reconvertir pour subvenir au besoin de leur petite famille. Grâce à sa formation, Kaori avait rapidement trouvé du travail d’aide soignante dans cet hôpital tandis que Ryo enchainait les petits boulots, car sans identité réelle pas facile pour lui de s’intégrer dans la société. Mais le salaire de la jeune femme et les économies mises de côté pendant les années City Hunter, leur permettaient de mener une vie plutôt confortable même s’ils ne roulaient pas sur l’or. De toute façon, pour eux, la seule chose importante était de se retrouver ensemble, de former enfin une famille. Ils avaient mis tellement de temps à se trouver et traversés bon nombre d’épreuves avant vivre heureux que le fait d’être tout les trois était la seule chose qui importait.  

En se remémorant tout cela, Kaori eut un petit sourire, c’est vrai qu’ils en avaient parcourus du chemin depuis que City Hunter n’existait plus. La jeune femme avait parfois la nostalgie de Tokyo et des amis qu’elle avait laissé là-bas, mais jamais,elle ne regrettait la décision qu’elle avait prise quand elle avait appris sa grossesse. Suki était sa plus grande joie et celle de Ryo aussi. Il était dingue de cette gamine depuis le premier instant où il l’avait vu et il était un papa formidable. Jamais elle n’aurait cru que Ryo Saeba puisse être un père aussi attentionné. Il l’avait tellement changé.  

Apercevant son propre reflet dans le miroir, elle se dit que Ryo n’était le seul à avoir changé. Elle aussi. Elle avait laissé pousser ses cheveux et maintenant de longues brunes acajou encadraient son beau visage. Dans ces tenues, elle était aussi beaucoup plus féminine. Elle ne se cachait plus derrière des vêtements informes, laissant sa beauté s’épanouir. Nouant sa chevelure en chignon, elle regagna son vestiaire et récupéra ses affaires. Elle n’avait qu’une envie : rentrer chez elle pour rejoindre son lit et surtout les bras de son homme.  

Elle sortit de l’hôpital et gagna le parking en faisant attention de ne pas tomber à cause de la neige qui tombait en abondance. Une fois dans la Mini, elle alluma l’autoradio et mit le contact. Alors que le véhicule sortait du parking, dans une autre voiture, deux hommes échangèrent un étrange sourire de satisfaction. Enfin, ils l’avaient retrouvée. Il ne restait plus qu’à trouver le moment idéal pour mettre leur plan à exécution.  

************  

Le fait de travailler de nuit avait pour Kaori, au moins un avantage celui d’éviter tout les embouteillages. Les routes étaient désertes et il ne lui fallut qu’un petit quart d’heure pour regagner son domicile au lieu de la demi-heure habituelle. Une fois la voiture rangeait dans le garage, Kaori se dépêcha de rentrer dans la maison car elle était frigorifiée. Elle fut tentée d’aller embrasser Suki avant d’aller se coucher mais il était déjà très tard et elle ne voulait pas prendre le risque de la réveiller. Alors après un rapide passage par la salle de bain pour prendre une bonne douche, elle gagna sa chambre. Quelle ne fut pas sa surprise de voir la petite fille tranquillement endormie dans les bras protecteurs de son père. Doucement, elle écarta les draps pour se coucher dans le lit, près de sa fille. D’un geste plein de tendresse, elle caressa ses cheveux. Elle savait parfaitement que si Suki était assoupie dans leur lit, c’est parce qu’elle avait sans doute fait un cauchemar :  

- Mon pauvre petit ange, je me demande quel mauvais rêve est venu te hanter…Mais heureusement ton papa était là pour te consoler, dit-elle en déposant un tendre baiser sur son front.  

Puis à son tour, elle se coucha et rompue de fatigue le sommeil ne tarda pas à venir la gagner elle aussi.  

Le lendemain matin se sont les timides rayons du soleil de ce mois de février qui tirèrent Ryo de son sommeil. Il ouvrit difficilement les yeux et poussa un grognement alors que la lumière du jour l’éblouissait. Il serait bien rester au lit plus longtemps pour faire la grasse matinée mais il devait emmener Suki à l’école. Il se rendit compte soudain qu’un poids sur la poitrine l’empêcher de se lever. Son regard se posa alors sur la petite masse endormie sur son poitrail : pendant la nuit Suki avait effet préféré s’endormir sur le torse de son père beaucoup plus confortable à son goût. Il lui sourit face à ce spectacle et lui caressa la joue pour la réveiller :  

- Suki …Allez debout ma puce, il est l’heure…On va être en retard pour l’école…  

Au son de la voix paternelle, la fillette se réveilla et leva légèrement la tête pour regarder son père :  

- Papa, c’est déjà le jour ?  

- Oui, ma chérie…Allez, il faut te préparer pour l’école…  

- Nan !! protesta vigoureusement Suki, toujours un peu endormie. J’veux pas aller à l’école…Je veux rester avec toi et maman !  

Mais Ryo ne l’entendait pas vraiment de cette oreille, il connaissait sa puce et le stratagème qu’elle mettait en place chaque matin pour prolonger son temps de sommeil et arriver en retard à l’école. Alors il se leva, tenant dans ses bras son précieux fardeau, sous les protestations de Suki.  

- Chut ! dit son père. Tu vas finir par réveiller ta mère ! Tu sais qu’elle a travaillé tard hier et qu’elle doit se reposer.  

- Désolé papa ! s’excusa aussitôt la fillette.  

- Ce n’est pas grave mais dépêche toi d’aller te préparer pour l’école…  

Ryo la déposa par terre et Suki fila dans la salle de bain. Pendant ce temps, Ryo s’approcha de sa femme et ne put résister à l’envier de lui voler un baiser. Sous cette tendre attaque, Kaori bougea légèrement dans son sommeil en murmurant le prénom de son homme. Jugeant qu’il était plus préférable de la laisser dormir, Ryo gagna la cuisine pour y préparer le petit déjeuner. Quand Suki l’eut rejoint, ils dégustèrent le gargantuesque petit déjeuner que Ryo leur avait préparé. Puis se fut l’heure de partir pour l’école. Mais avant Ryo s’assure que sa fille était bien emmitouflée dans son manteau pour se protéger du froid. Alors qu’il la coiffer de son bonnet, il eut un sourire attendrit, avec sa longue chevelure blonde, Suki ressemblait à un ange, mais un ange parfois un peu dissipé.  

Le père et la fille prirent ensuite le chemin de l’école. Arrivés devant l’établissement et après un dernier baiser de son père, Suki se précipita dans la cour de l’école pour rejoindre ses copines. Ryo resta quelques minutes à la regarder avant de reprendre le chemin de la maison. Mais soudain, il se stoppa net. Son instant de professionnel mis en éveil, il scruta les alentours. Rien à signaler de louche, mais il avait toujours en lui ce drôle de pressentiment qui ne le quittait pas.  

Plus loin dans une voiture, deux hommes s’étaient raidis à la vue de cet homme :  

- Mais c’est pas vrai ! pesta l’un des deux. Qu’est-ce qu’il fait ici celui-là ! Je pensais que la femme vivait seule…  

- Moi aussi ! On ne peut pas agir maintenant. Il faut revoir notre plan ! Je n’avais pas prévu que City Hunter serait dans l’équation !  

Sans plus attendre, il mit le contact et appuya sur le champignon. La voiture noire démarra alors à toute allure filant à travers les rues de Sapporo.  

Chapitre: 1 2 3