Chapitre 2 :: Tendres confidences.....

Publiée: 08-07-09 - Mise à jour: 12-01-10

Commentaires: Bonjour tout le monde. Voici le dernier chapitre avant mon départ en vacances. Il est plus long que prévu pour vous faire ainsi patienter. Merci à toutes celles qui m'ont laissée une comm. Bonne lecture et à très bientôt. bisous

Chapitre: 1 2 3 4 5

Lorsque Ryo arriva au cat's il devait être 15H00. Et oui, il avait eu le malheur de croiser Saeko en bas de son immeuble qui lui avait demandé un coup de main pour une affaire qui ne devait pas leur prendre plus d'une heure et il lui avait donné 4 heures de son temps. Ce fut exacerbé qu'il arriva au cat's, exacerbé et contrarié de s'être fait avoir de la sorte alors qu'il aurait du le prévoir connaissant Saeko. Miki s'attelait à préparer la fête pour Kaori.  

_Miki, mon amour dans mes bras ! cria celui-ci en se jetant sur elle tout en faisant disparaître de son visage cette contrariété, mais une fois de plus, il atterit sur la face d'un plateau qu'elle avait eu juste le temps d'interposer entre lui et elle.  

_Bonjour Ryo, ça va lâcha ! celle-ci comme ci de rien était en se penchant sur le comptoir.  

_Ouais, à part que je me suis fais mal aux dents lui répondit celui-ci en vérifiant avec son doigt qu'il les avait toutes.  

Miki regarda derrière lui sourire aux lèvres attendant l'entrée de Kaori mais face au vide, elle reporta son attention sur le nettoyeur.  

_Kaori n'est pas avec toi?  

_Non,.... elle n'est pas venue te voir ce matin? lui demanda celui-ci redevenu sérieux.  

_Non! s'exclama celle-ci pleine de surprise. C'est bizarre c'est pas dans ses habitudes de ne pas venir au café. Vous ne vous êtes pas disputés au moins? lui demanda celle-ci sur un ton menaçant en le pointant du doigt.  

_Non Miki chérie, alors tu peux ranger tes griffes. Elle a du aller voir Eriko tenta de la rassurer Ryo.  

L'absence de sa partenaire l'inquiétait sincèrement, et s'il prenait en compte le fait du changement qu'il avait remarqué chez elle depuis quelques jours et que depuis ce matin 8 heures il ne savait pas où elle se trouvait, c'est qu'il y avait bien quelque chose qui la minait.  

Ryo ne s'attarda pas prétextant une affaire urgente à régler. Il dut tout de même promettre à Miki avant de partir de ne pas énerver Kaori pour la fête et d'être au cat's à 19H00 pétante.  

Une fois hors du cat's il regagna son appartement espérant y trouver Kaori mais rien, l'appartement restait désespérément vide. Il appela Eriko qui lui révéla ne pas l'avoir vue de la journée mais qu'elle avait hâte de la voir ce soir à la fête. Il en était de même pour Mick et Kazue. Mick vit de suite que Ryo était inquiet. En temps normal, il savait toujours où celle-ci se trouvait et lorsqu'il ne le savait pas, c'était par ce qu'elle s'était faite enlever mais il finissait toujours au final par la retrouver. Il passa quelques coups de fils à ses indics mais personne ne semblait l'avoir vue. C'était comme ci elle s'était volatilisée. Il tourna en rond dans l'appartement comme un animal en cage espérant la voir franchir le seuil de la porte d'un instant à l'autre, mais rien. Il appela sur son portable lorsque la sonnerie de celui-ci retentit en plein milieu du salon. Elle était sortie en laissant son portable sur la table basse.  

Ryo s'en saisit d'un geste brusque et serra l'appareil de colère dans sa main. Il n'aimait pas ne pas savoir où elle se trouvait et son angoisse ne faisait qu'augmenter au fil des minutes qui s'égrenaient car il ne maîtrisait rien depuis ce matin. Elle ne l'avait pas réveillé ce matin et ne lui avait pas non plus préparé son petit déjeuner. Sans parler que depuis quelques jours elle se fermait complètement à lui, et ne souriait quasi plus. Non quelque chose clochait chez sa partenaire. Quoi? Il ne le savait pas encore, mais il allait se faire un devoir de le découvrir.  

Dehors il pleuvait averse, d'abord une pluie fine qui très vite s'était épaissie. Il faisait un temps de chien, les nuages étaient énormes et gris, ils recouvraient tout le ciel signe que le temps n'allait pas aller en s 'arrangeant. Kaori était dehors, seule et très peu vêtue. Plus Ryo pensait à elle et moins il aimait ça, car il n'avait aucune idée de l'endroit où elle pouvait se trouver?  

Inquiet, il se décida enfin à bouger et quitta l'appartement après avoir mis son imper pour s'engouffrer dans la mini afin de partir à sa recherche. Il commença par le parc qu'il parcourut à pieds, elle adorait s'y promener, mais aucune trace d'elle. Il pensa ensuite à l'orphelinat, elle y passait le plus clair de son temps libre depuis quelques jours. Là non plus rien. Le directeur lui apprit ne pas l'avoir vue de la journée.  

_Où es-tu Kaori ? lâcha Ryo d'une voix angoissée en cramponnant son volant. C'est ton anniversaire, et tu es.......... Mais oui, pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt! Le cimetière fit-il telle une révélation. Il appuya sur l'accélérateur et prit le chemin du cimetière.  

Malgré la pluie diluvienne qui s'abattait sur elle, Kaori était prostrée devant la tombe de son frère. Elle n'avait plus la force de pleurer, seul un voile de tristesse recouvrait son coeur. Elle était trempée, l'eau ruisselait sur tout son corps la lavant de cette tristesse qui ne faisait que croître en elle. Sa robe lui collait au corps, ses escarpins étaient pleins d'eau, elle tremblait de froid et malgré cela elle se sentait étrangement bien. Certes elle était gelée, mais elle était avec lui. Ses lèvres avaient pris une teinte violette alors que ses joues colorées par le froid avaient fini par se ternir et devenir pâle. Elle tremblait, tout son corps tremblait, elle était incapable de faire le moindre geste, elle était frigorifiée, mais étrangement elle se sentait bien et heureuse. De toute façon elle n'avait aucune envie de bouger. Pour aller où?  

Elle sentit un vertige la gagner, alors elle porta une main à sa tête afin de cesser ce tourbillonnement. Tout autour d'elle commençait à prendre des formes bizarres, des formes difformes, alors qu'une sorte de brouillard vint tout d'un coup se lever tout autour d'elle. E lle se sentit tomber, tomber dans le vide pour finalement être gagnée par un trou noir.  

Lorsque Ryo gara la mini à l'entrée du cimetière, il ne ressentit aucune aura. Il poussa le portail qui grinça pour la deuxième fois de la journée avant de s'engouffrer dans les allées qu'il parcourut en courant. Du bout de l'allée où il se trouvait, il vit une immortelle qui reposait sur la stèle de son ami preuve que Kaori était venue le voir. Il ralentit le pas mais continua sa progression tout en restant sur ses gardes. Il ne voyait sa partenaire nulle part et pourtant il ressentait son aura, une aura amoindrie, à peine perceptible ce qui l'inquiéta réellement. C'est alors qu'il baissa son regard et il vit le corps de sa partenaire au sol qui baignait dans une énorme flaque d'eau, inconsciente.  

Elle était inconsciente sur le gravier et complètement trempée. Il se précipita sur elle et s'agenouilla devant son corps sans vie qu'il avait peur de prendre entre ses mains de peur de découvrir l'inimaginable. En la voyant ainsi étendue sur le sol, sans vie, son sang se figea alors que son coeur rata un battement. Il dégagea ses cheveux de son visage d'un geste plein de douceur; et d'une main tremblante posa le bout de ses doigts au niveau de sa gorge pour prendre son pouls. Ryo ne parvenait pas à faire taire cette inquiétude qui grandissait en lui. Lorsqu'il sentit son pouls battre, il poussa un profond soupir libérateur, elle était en vie. Lentement, il la souleva par les épaules afin que sa tête ne repose plus à terre. Il lui caressa la joue tout en l'examinant. Il cherchait la trace d'une balle, d'une quelconque blessure qui puisse expliquer le fait qu'elle soit inconsciente sur le sol mouillé mais il n'y avait aucune trace de sang, aucune trace de blessure apparente. Il venait de perdre son sang froid sans cela il l'aurait remarqué dés le début.  

_Kaori, Kaori, réveille-toi, j'en t'en prie ! Kaori ! se mit-il à l'appeler en lui donnant de petites tapes sur la joue afin de la ramener à elle.  

Kaori se sentait extrêmement lourde. Elle tenta de battre des paupières, mais celles-ci semblaient peser des tonnes et du peu qu'elle parvint à voir et bien sa vue fut brouillée par la pluie. Elle entendait qu'on l'appelait, cette voix c'était....... cette voix c'était celle de........... non impossible, et pourtant c'était bien sa voix chaude et rassurante, elle la reconnaissait. Elle aurait tellement voulu lui répondre, ne pas l'inquiéter mais elle se sentait sans force. Au son de sa voix, elle perçut son inquiétude mais elle ne pouvait pas répondre, elle était si lasse. Cette voix semblait glisser sur elle, elle la percevait comme un écho lointain, une sorte de souvenir nostalgique. Oui c'était bien lui qui l'appelait, elle avait hâte de le retrouver.  

Ryo était de plus en plus inquiet de son manque de réaction. Elle était complètement gelée et trempée, alors il ôta son imperméable et la recouvrit avec précaution avant de la soulever et de la prendre dans ses bras.  

Kaori à ce contact ressentit comme une douce chaleur diffuse gagner toute sa personne. C'était ses bras forts, ses bras protecteurs qui l'entouraient. Comme cette sensation apaisante avait pu lui manquer au court de ces huit dernières années. Ce simple contact la rendit heureuse comme jamais. Ryo la pressa alors tout contre lui et recouvrit son visage de son imperméable afin que la pluie ne l'incommode pas, puis il regagna rapidement la mini où il l'installa avec soin à l'arrière. Il regagna leur appartement à grande vitesse.  

Kaori eut de brefs moments de lucidité, trop brefs pour savoir où elle était. Ryo la monta directement dans la chambre, et la posa sur le canapé afin de ne pas tremper le lit. Il alla à la salle de bain, lui fit couler un bain chaud et il en profita pour enlever ses propres vêtements mouillés qu'il jeta à même le sol. Il resta en caleçon, il devait avant tout s'occuper de réchauffer Kaori qui était glacée. Il retourna dans la chambre, se chargea de la déshabiller entièrement puis il la porta à la salle de bain. Le fait de sentir sa peau nue et glacée tout contre son corps brûlant l'inquietait. Avec soin, il gagna la baignoire où il l'immergea complètement tout en la tenant par les épaules afin qu'elle ne sombre pas complètement et ne se noie. Son corps lui fit l'effet d'une marionnette. Il lui frictionna les bras et le dos afin de la réchauffer plus vite.Trop inquiet de son état, il ne profita même pas de sa nudité, c'était comme-ci elle le laissait de marbre. Il ne s'attarda ni sur son opulente poitrine qu'il avait pu sentir s'écraser tout contre son large torse, ni sur son ventre plat et ferme, ni sur ses fesses arrondies et parfaitement galbées et encore moins sur son triangle amoureux. Seul l'inquiétude et la peur lui vrillaient le coeur. C'était la peur qui avait guidé ses gestes face aux grelottements de sa partenaire. Une fois réchauffée, il la sortit de la baignoire, l'enroula dans une épaisse serviette de bain puis il la ramena dans la chambre pour la poser délicatement sur son lit. Il lui prit une chemise de nuit dans son armoire et lui enfila avant de la glisser dans son lit. Il était complètement trempé, mais il s'en foutait. Kaori était sa priorité, elle était extrêmement pâle. Il posa sa main sur son front et constata qu'elle avait de la fièvre. Ce bain chaud l'avait certes réchauffée sur le moment mais elle recommençait à grelotter. Il alla alors allumer le chauffage et lui rajouta une couverture. Son regard s'arrêta alors sur le réveil qui indiquait 18H45.  

_Et merde.......................... la fête.  

Il quitta la chambre de Kaori et dévala les escaliers deux par deux pour gagner le salon. Il appela d'abord doc à qui il demanda de venir rapidement puis appela Miki pour la prévenir de l'état de Kaori et lui dire qu'ils ne pourraient pas venir pour le fête. Celle-ci s'était empressée de lui répondre qu'elle arrivait mais il l'en dissuada en lui disant qu'elle dormait et que sa présence ne changerait rien à son rhume. Déçue, elle raccrocha en lui disant que cela n'était que partie remise. Ils referaient une fête lorsqu'elle irait mieux. Ryo regagna la chambre, les tremblements de son ange semblaient s'être calmés. Il alla alors dans la salle de bain et prit une rapide douche avant de passer un bas de jogging et un tee-shirt. Doc allait arriver et il devait l'accueillir.  

Ryo attendit à l'extérieur de la chambre que Doc examine Kaori. Il n'était pas rassuré de la savoir seule avec ce fossile mokkorien mais il n'avait pas le choix.. Il l'avait tout de même prévenu avant de refermer la porte.  

_Alors ? s'empressa-t-il de lui demander avant qu'il ne soit complètement sorti de la chambre de sa partenaire.  

_Rassure-toi, ce n'est pas grave. Elle a attrapé un bon rhume. A rester dehors sous une telle pluie ça ne m'étonne pas.  

_Qu'est ce qu'on fait? demanda-t-il inquiet.  

_Rien, tu la laisses se reposer et reprendre des forces. Comme elle va beaucoup transpirer veille à ce qu'elle boive beaucoup et fais lui prendre ces comprimés toutes les 4 heures.  

_C'est quoi?  

_Contre la fièvre, ça devrait la faire tomber .  

_C'est normal qu'elle soit si blanche.  

_Oui, d'ici une ou deux heures elle aura retrouvé ses couleurs. Tu parles d'un anniversaire, pauvre petite. Fais lui du bouillon si elle refuse de boire de l'eau. Ca la réchauffera et lui fera le plus grand bien.  

_Merci doc.  

_Je préfère que ce soit la petite qui me remercie lorsqu'elle se sentira mieux.  

Face à ces mots, Ryo le prit par le bras et le conduisit jusqu'à la porte de son appartement où il le flanqua dehors.  

_Quelle ingratitude! Espèce de petit morveux mal élevé.  

_J'ai été élevé dans la jungle doc tu as oublié!  

_Justement. Tu devrais avoir plus de respects envers ma personne espèce de rustre. Fais lui bien prendre ces médicaments toutes les 4 heures lui rappela une dernière fois doc en partant tout en marmonnant dans sa barbe alors que la porte se refermait sur lui.  

Ryo claqua plus la porte qu'il ne la referma, mit le verrou et regagna la chambre de Kaori après avoir récupéré un verre et une bouteille d'eau à la cuisine. Il prit une chaise et s'assit juste à côté d'elle afin de la veiller. Il ne pouvait quitter son visage du regard, d'un geste plein de tendresse il lui caressa la joue.  

_Qu'est ce qui se passe Kaori? Pourquoi tu es restée sous cette pluie diluvienne au lieu de te mettre à l'abri?  

Afin que la lumière ne l'agresse pas, il l'éteignit et alluma des bougies. Il la veilla une bonne partie de lui nuit. Lorsque les 4 heures furent écoulées, il prit les médicaments, les lui mit dans la bouche et il porta le verre d'eau à sa bouche afin de l'aider. Kaori avala le tout sans ouvrir les yeux.  

Là où elle se trouvait elle était tellement bien. Elle se sentait flotter, elle était heureuse car il prenait soin d'elle comme lorsqu'elle était enfant. Il était de nouveau avec elle, à ses côtés. Rien que pour cela elle était heureuse d'être malade.  

Cette nuit là, Ryo ne ferma pas l'oeil de la nuit. Il la passa à veiller sa partenaire . Sa respiration lourde et bruyante l'inquiétait. Elle avait le souffle lourd et était en nage. Alors régulièrement il lui épongeait le front ainsi que le corps avec un gant de toilette frais. Lorsqu'il l'avait déshabillée, il n'avait pas profité de la vue que son corps nu lui avait offert, mais là en passant sa main sur ses longues jambes fuselées, sur ses bras ainsi que sur son buste révélant la naissance de sa poitrine il réalisa que finalement il avait un flegme à tout épreuve. Il appréciait cet instant d'intimité car sa main pouvait s'égarer sur tout son corps sans prendre le risque d'être broyée, mais aucun de ses gestes ne fut déplacés. Il avait trop de respect pour elle pour tenter une main baladeuse et profiter de la situation. C'était intimiste et aussi très sensuel malgré les circonstances qui l'y poussaient.C'était même plus que cela. Il aurait pu la re-dévêtir pour lui faire prendre un autre bain mais il n'avait pas voulu tenter le diable. Une fois cela fait, il changea les draps ainsi que sa chemise de nuit et la recouvrit.  

A une heure avancée de la nuit, il l'entendit gémir. Il se rapprocha d'elle croyant qu'elle l'appelait mais il réalisa qu'elle était en plein délire.  

_Hide, Hide, tu n'as pas oublié mon gâteau d'anniversaire...................lâcha-t-elle dans une plainte à peine audible  

_Hide......... j'ai tellement froid...................  

_Hide............................ ne me laisse jamais seule, sans cela j'en mourrai..............  

_Hide................................ je t'aime.................................  

Ce fut cela durant toute la nuit. Ryo ne savait pas comment réagir. Doc lui avait dit que cela irait en s'améliorant mais lui avait l'impression du contraire que son état empirait. Elle semblait de plus en plus fiévreuse, de plus en plus fragile et semblait empreinte à un délire avec des périodes de tremblements. Doc le rassura lui disant que c'était normal. Ce ne fut qu'au petit matin qu'elle se calma et dormit d'un sommeil profond jusqu'en milieu d'après midi où elle recommença à s'agiter. C'était l'heure de la prise de ses médicaments. Ryo s'était alors assis sur le rebord du lit et il se pencha sur elle afin de la relever.  

_Kaori, c'est l'heure de tes médicaments.  

Il la vit ouvrir le yeux et lui faire face. Elle lui offrit un doux sourire plein de reconnaissance alors que ses yeux étaient complètement dilatés. Elle ouvrit un peu la bouche afin qu'il y glisse les comprimés et lui souleva la tête afin qu'elle avale un peu d'eau. Son visage était en sueur et ses cheveux lui collaient au visage. Elle lui sembla si fragile à cet instant et si faible.Il prit un gant de toilette et épongea son visage.  

_Merci frérot ! lui dit-elle en fermant les yeux et en relâchant tout son corps.  

Comment l'avait-elle appelé, frérot. Sa respiration calme lui révéla qu'elle dormait. La fièvre ne cessait de tomber et un peu plus tard elle se faisait de nouveau plus forte. Plus le temps avançait et plus l'état de Kaori semblait régresser ce qui inquiétait Ryo.  

_Hide,..... appela Kaori.  

_Oui lui répondit Ryo, Kaori, je suis là.  

A cet instant, Ryo ne sut pas pourquoi il ne l'avait pas contredit. Elle l'avait appelé Hide et il s'était juste contenté de répondre présent.  

_Je suis désolée d'être malade. Tu ne diras rien à Ryo........ hein, lui dit-elle d'une voix timide et gênée, il me trouve assez nulle comme ça,....... il a pas besoin de savoir que je suis malade lui révéla Kaori d'une voix sanglotante en faisant pendre sa main sur le côté du lit afin qu'il la serre dans la sienne. Je suis un vrai poids pour lui.  

En entendant cela le coeur de Ryo se serra. Alors c'était réellement ainsi qu'elle pensait qu'il la voyait. De plus le fait qu'elle s'adresse à son frère par son intermédiaire et non à lui l'inquiéta. Elle était entrain de lui révéler les pensées les plus intimes que son coeur contenait, ce que jamais elle ne lui aurait avoué en temps normal. Mais ce qu'il lui fit le plus mal, fut le fait qu'elle l'est substitué à son défunt frère car pour Ryo, c'était comme si elle l'avait rayé de sa vie. Il s'était comme substitué à son meilleur ami, à un mourant et il n'aimait pas ça. Ce n'était jamais bon de parler avec un mort.  

_Hide...... j'ai peur toute seule dans la noir....... tu veux bien me donner la main.  

Ryo ne savait pas s'il devait aller dans son sens où bien la faire réagir. Il savait qu'elle se sentirait gênée de s'être montrée à lui aussi vulnérable, pourtant il lui donna sa main, main qu'elle serra fermement avec tendresse et qu'elle ramena tout contre son visage obligeant Ryo à s'allonger à ses côtés. Il resta ainsi de longues heures jusqu'à ce qu'elle lui relâche sa main.  

_Hide.........  

_Oui, kaori.  

_Ryo a-t-il pris de mes nouvelles?  

_Oui.  

_Qu'est ce tu lui as dit?  

_Que tu te reposais.  

_C'est bien,......... il n'est même pas venu me voir ! lâcha-t-elle tristement et déçue.  

_Je suis là Kaori !  

_C'est vrai au moins je t'ai toi lui dit celle-ci en lui caressant la joue avant que sa main à bout de force ne retombe sur le matelas et qu'elle ne soit de nouveau happée par le sommeil.  

Ryo ne savait pas comment interprété cette phrase de Kaori, "au moins je t'ai toi." Ses lèvres se pincèrent et un froncement de sourcils se dessina sur son visage. En huit ans de vie commune jamais il ne l'avait vue ainsi, aussi faible, aussi malade, aussi lasse. Plus elle prenait ses médicaments et moins elle allait bien. Ne supportant plus de la voir ainsi, il demanda à doc de repasser ce qu'il fit. Il constata en effet que celle-ci dormait mais qu'elle délirait dans son sommeil ce qui était du bien entendu à sa forte fièvre, fièvre qui aurait du tomber depuis un moment déjà. Afin de rassurer Ryo, il lui fit tout de même une prise de sang et lui promis de l'appeler pour l'informer des résultats de la prise de sang. Ryo se sentait impuissant. Lorsque doc quitta l'appartement, il se laissa glisser le long de la porte en fixant son ange qui continuait de communiquer avec l'autre monde.  

_Hide .....appela-t-elle sans se tourner. Elle tournait le dos à Ryo qui se redressa aussitôt.  

_Oui Kaori.  

_Est ce que je suis morte?  

Il la vit tressaillir en prononçant cette phrase. Il était heureux qu'elle lui tourne le dos. La discussion enfin les brefs échanges qu'ils avaient étaient des plus déroutants. Oui cette scène qui se jouait sur l'instant semblait des plus irréel.  

_Non.  

_Pourquoi je parle avec toi alors?Suis-je folle?  

Dans tout son délire elle avait tout de même un brin de lucidité. Elle se rappelait la mort de son frère. Ryo se releva alors brusquement, que lui dire? A cet instant son coeur se serra dans sa poitrine. Il savait qu'à chaque fois qu'elle parlait de son frère la tristesse l'envahissait et la douleur lui étreignait le coeur.  

_Non, Kaori tu es juste malade la rassura celui-ci.  

_Je suis malade s'exclama celle-ci presque surprise avant de reprendre un peu plus tard.......  

Le ton apaisant et rassurant qu'avait utilisé Ryo eut un effet immédiat sur Kaori que ne chercha pas plus loin.  

_C'est vrai je suis malade et tu es mort ! lâcha celle-ci dans un sanglot étouffé réalisant toute la portée de ces mots et de ces révélations. Ma vie est toujours aussi........dit-elle sans pouvoir terminer sa phrase, le sommeil l'avait gagnée.  

Ryo laissa échapper un long soupir. Il était vraiment inquiet et dépassé par les évènements. Elle croyait dur comme fer qu'elle s'adressait à son défunt frère. Ryo était largué, mais pour ne pas la traumatiser plus qu'elle ne l'était déjà, il se contenta d'aller dans son sens.  

_Hide, pourquoi tu m'as laissée avec Ryo? lui demanda-t-elle d'une voie éteinte et sanglotante.  

Ryo avait gardé sa position au sol, adossé contre le mur, pris au dépourvu par cette question à laquelle il ne répondit pas tout de suite. Il devait avant tout trouver les bons mots pour exprimer au mieux les intentions de son ami défunt. L'émotion que le timbre de sa voix traduisit lui fit mal. Au son de la voix de son ange, il avait gagné le lit à quatre pattes pour se mettre sur le côté face à son dos. Elle venait de le prendre au dépourvu, que lui répondre.  

_Je n'avais pas le choix lui murmura presque celui-ci avec hésitation. Kaori, ....... il laissa de longues secondes s'écouler, bercé par le rythme lourd de la respiration de son ange. Je ne le voulais pas se contenta de reprendre Ryo. Oui, je ne voulais pas, mais je n'ai pas eu le choix. Je n'ai pas pu faire autrement lui chuchota t-il d'une voix étranglé en posant une main sur son épaule pour la réconforter, lui dire qu'il était auprès d'elle.  

_J'ai hâte de venir te rejoindre tu sais......  

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