Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: A. Dust

Beta-reader(s): Cristinampm

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 7 chapters

Published: 07-01-22

Last update: 25-02-22

 

Comments: 24 reviews

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HumourRomance

 

Summary: Une boutique de lingerie dévalisée, des coupables introuvables, une policière en colère ...

 

Disclaimer: Les personnages de "Braquage à la Mokkorienner" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Braquage à la Mokkorienne

 

Chapter 2 :: Chapitre 2 : Chantage et soie sauvage

Published: 14-01-22 - Last update: 14-01-22

Comments: Bonjour à toutes et tous !
Contente de voir un si bel enthousiasme pour cette histoire, qui, je l'espère continuera à vous plaire et à vous faire rire ^^ ! C'est parti pour le chapitre 2 !

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7


 

 

 

Boutique "Rêves de soie" - Centre ville de Tokyo - 21h10  

 

- "Non." Décréta Ryo en retournant vers le fond de la boutique d'un pas rageur tout en ronchonnant.  

- "Si." Répondit Kaori pour la trentième fois.  

 

Excédé par la ténacité de sa partenaire, Ryo décocha un coup de pied dans un cintre qui trainait sur le sol et qui alla percuter un portant, faisant sonner le métal.  

- "Espèce de crétin, ça suffit maintenant !" souffla Kaori, retenant sa voix pour éviter qu'elle ne monte en volume, alors qu'ils se trouvaient tous les trois, elle, Ryo et Mick dans la pénombre de la boutique vidée.  

 

Ryo retourna vers la jeune femme en s'écriant :  

- "Non, non, non et re-non !"  

- "Mais ... Combien de fois faudra-t-il que je te le dise ?"  

- "Autant de fois que tu veux, m'en fous et ça restera NON ! Je ne les rendrai pas." S'exclama-t-il en serrant un des sacs de voyage remplis de petits dessous contre lui. "J'veux pas."  

 

Kaori se planta devant lui, menaçante, les mains sur les hanches  

- "Ryo ! Tu ne PEUX pas garder cette lingerie pour toi tout seul ! C'est du vol, purement et simplement ! Et City Hunter n'est pas un voleur ! Nous sommes des Professionnels, Ryo Saeba, nous travaillons sous contrat ou pour la bonne cause. Nous ne dévalisons PAS des boutiques pour notre seul plaisir ... Nous ne sommes pas des voleurs !"  

- "Et pourquoi pas ? Après tout, on l'a déjà fait !"  

- "Oui, mais pour Kazumi, c'était pas pareil ..."  

- "Ah bon ? Et pourquoi ?"  

- "Parce que ..."  

- "Parce que quoi ? Hein ?"  

- "Parce que là, c'est différent. Là, c'est ... C'est immoral ... et illégal !"  

 

Mick ne put se retenir de sourire et Ryo éclata de rire en lançant, avec un sourire mauvais :  

- "Et ? Tu crois que c'est le premier délit que je commets ?"  

 

Kaori se figea et le regarda, soudain penaude. Ryo continua en se rapprochant d'elle, persuadé d'avoir gagné la partie :  

- "Je dirais même que j'ai quelques crimes à mon actif et je ne suis pas le seul ici ..."  

- "Je ..."  

- "Et tu n'es pas en reste, Mademoiselle Makimura." Continua-t-il en tapotant son index sur le nez de sa partenaire.  

- "Quoi ?" S'exclama Kaori en chassant son doigt d'un revers de la main.  

- "Et oui ..." Jubila Ryo. "Qui a bousillé les scellés de la Police ? Hein ? C'est qui-qui ? Ce n'est pas parce qu'ils étaient posés sur porte arrière qu'il est moins illégal de les faire sauter que ceux de la porte avant !!! Alors, c'est quiiiii ?"  

- "Je ..."  

- "Oui, oui, oui, tu peux baisser le nez et avoir l'air gêné ... La briseuse de scellés, c'est toi ! Et c'est un délit, Mademoiselle ! Alors, ta moralité à deux balles, tu peux te la garder !"  

- "Mais, non ! C'est totalement différent !"  

- "Ah oui ? Et en quoi ?"  

 

Kaori se redressa, le regarda dans les yeux et lui répondit, sûre d'elle :  

- "Et bah, je vais te dire en quoi c'est différent! Je n'ai fait de mal à personne, moi !"  

- "Moi non plus !" Répliqua Ryo en écartant les bras. "Personne n'est blessé, pas de mort, pas de castagne, pas de dégât, rien ..."  

- "Pas de dégât ? Tu plaisantes ? As-tu pensé au gérant de la boutique ? A sa perte financière ?"  

- "Pfff, n'importe quoi ! Et vendre de si petites choses aussi cher, c'est pas immoral, ça ? Ne me fais pas croire qu'il est à une ou deux petites culottes près, faut pas pousser, hein !"  

- "Mais ... On ne parle pas de une ou deux culottes, Ryo ! Il y a plus de cinq-cents pièces, là !" Dit Kaori en désignant les quatre sacs de voyage bourrés à craquer de lingerie.  

 

Ryo ne répondit pas, gardant les mâchoires serrées. Il échangea un regard indéchiffrable avec Mick puis s'assit brutalement sur un des sacs, les jambes en tailleur, les bras croisés sur la poitrine, le nez tourné vers le mur, boudant comme un petit garçon. Mick le dévisagea quelques secondes, sourit puis se tourna vers Kaori.  

 

Cette dernière leva les yeux au ciel, cherchant le soutien de son ami dans son indignation qu'elle jugeait plus que légitime. Contre toute attente, Mick inclina légèrement la tête, ses mains gantées toujours fourrées dans ses poches et lui répondit gentiment, un doux sourire sur les lèvres :  

- "Désolé, ma Belle, mais pour une fois, je suis d'accord avec ce Crétin Fini ..."  

- "Mais ..." S'étonna Kaori, perdant toutes ses répliques quand elle vit Mick s'assoir à côté de Ryo, sur un deuxième sac, dans une position tout à fait similaire.  

 

Ryo regarda son ami, éminemment satisfait puis se tourna vers sa partenaire en lui lançant un regard noir :  

- "Mais, y'a pas de "mais" ! C'est non et pi's c'est tout ! Noooon ! tu arrives à comprendre ça ?"  

 

Kaori se penchant vers lui et articula d'un ton sec :  

- "En fonction de ce que fera son assurance, il est possible que le propriétaire de la boutique soit obligé de licencier des employées à cause de votre imbécilité égoïste ! Tout ça pour quoi ? Parce que Môsieur Ryo Saeba et son pote Mick Angel ne savent pas se retenir devant une simple petite culotte ? Non mais, hé ! Vous vivez dans quel monde, vous ?"  

 

Mick soupira :  

- "Je comprends ta réaction, Kaori, mais je t'assure qu'on n'avait pas pensé à ça ... On n'avait pas du tout envisagé les choses sous cet angle."  

- "Et sous quel angle vous l'aviez imaginé, dis-moi ?"  

- "Bahhhh ..." Souffla Mick en se tournant vers Ryo qui détourna à nouveau les yeux vers le mur, plus déterminé que jamais à poursuivre sa bouderie.  

- "Bahhhh ????" Demanda Kaori.  

 

Mick soupira à nouveau en regardant son ami puis se tourna vers la jeune femme :  

- "En fait, on ne l'a pas vraiment considéré comme du vol. On ne voulait pas tout prendre mais ..."  

- "Mais ? Les soutifs et les culottes ont eu marre de pendouiller sur leurs cintres et se sont dit qu'ils aimeraient bien faire une petite balade ? Ils ont ouvert la porte et sont venus se glisser dans vos sacs de voyage quand vous passiez par là par le plus grand des hasards, c'est ça ?"  

 

Mick ne put s'empêcher de rire en reconnaissant :  

- "Non. C'est vrai. C'est nous qui avons forcé la porte et emporté toutes ces pièces de lingerie. On a même pris les sacs ici. Ce sont des articles de la boutique."  

- "Bah, Bravo, Messieurs ! C'est bien ce que je disais. C'est un vol avec effraction, y'a pas d'autre mot pour désigner ce que vous avez fait."  

 

Ryo arriva derrière elle en criant :  

- "Puisque je te dis que c'est pas ça ! C'est pas du vol !"  

- "Ah si, excuse-moi ... " Murmura Kaori, sûre d'elle.  

- "Non. C'est du remboursement de dettes en nature." Souffla Mick et Ryo lui fit les gros yeux.  

- "Du rembours... quoi ? C'est quoi cette histoire ?" Demanda Kaori, interloquée.  

- "Oui ... du remboursement de dettes en nature." Répéta Mick en soupirant.  

- "T'es en train de me monter une excuse débile-version-Saeba-Angel ?"  

 

Mick s'éclaircit la gorge et expliqua soigneusement :  

- "Tout a commencé bêtement lors d'une sortie."  

- "Bah tiens ..." Souffla Kaori en croisant les bras.  

- "On a fait un pari."  

- "Quel genre de pari ?"  

- "Un pari idiot."  

- "Bah venant de vous deux, il peut pas être intelligent ce pari ..."  

 

Mick ne put se retenir de sourire :  

- "Bien joué, Ma Belle ... On l'a pas volée, celle-ci ..."  

- "Ouais, hop, allez, la suite ..."  

- "Je disais donc : on a fait un pari dans un de nos troquets préférés."  

- "Quel pari ?"  

- "Je ne me rappelle même plus, je vais te dire ..."  

- "Mouais, j’vais te croire ..."  

- "Pffff ... ça n'a pas vraiment d'importance, tu sais ! On en fait tellement ! Celui qui boira le plus de verres de saké avant de s'écrouler, celui qui remportera le plus de numéros de téléphones, celui qui marquera le plus de points aux fléchettes, ce genre de conneries ..."  

- "Hummmm ... Les fléchettes ... Tu veux me faire avaler que vous faites des paris aux fléchettes ? Aux Flé-Chettes ?" L'interrompit Kaori tout en le regardant en biais.  

 

Mick se morigéna tout seul : connaissant Kaori comme il la connaissait, elle allait essayer d'en savoir plus sur cette histoire de numéros de téléphone ... Il se mordit les lèvres rapidement : il venait de perdre une belle occasion de se taire ... Il répondit cependant comme si de rien n'était à sa question :  

- "Ça nous arrive oui, pourquoi ?"  

- "Hummm ... Je me demande bien qui serait assez couillon pour venir défier des pros de la gâchette aux fléchettes, mais bon, passons ..."  

- "Ah, pas crédible ?"  

- "Pas tellement ..."  

- "Pourtant ..." Souffla-t-il, à la fois soulagé et surpris qu'elle n'ait vraiment pas relevé le coup des numéros de téléphone ...  

 

Peut-être qu'ils faisaient ça trop souvent finalement et qu'elle se doutait bien que, quand lui et Ryo étaient de sortie, ce n'était pas pour discuter boulot-boulot devant un café noir ...  

- "Bon, bref ... Continue, Angel !"  

- "Oui ... Donc, on a fait un pari. On a gagné et le type a perdu."  

- "Hummm."  

- "Ce type n'était autre que le gérant de cette boutique. Il s'est avéré qu'il a discuté et refusé d'honorer sa dette. Au bout de quelques temps, comme il refusait toujours de reconnaître sa défaite, on a décidé de venir se servir ici."  

- "Nan mais je rêve !"  

- "Quoiiiii ??? Ce type n'a pas tenu parole, alors on s'est dit qu'on se prendrait juste un petit ... cadeau ... c'est tout ..."  

- "Cinq cents pièces de culottes et de soutiens-gorge, t'appelles ça un PETIT cadeau, toi ?"  

- "Mouaiiis, I know ... Là, on a dérapé ... En fait, on ne devait prendre qu'une pièce chacun. Mais quand on a découvert tout ça ... C'était tellement compliqué de choisir ! T'imagines même pas ! Au bout d'une heure, on s'est dit qu'on allait finir par se faire repérer à rester là trop longtemps et qu'on ferait mieux de tout embarquer. Ça nous laissait le temps de choisir tranquillement et ensuite, on aurait ramené le reste."  

 

Kaori éclata de rire :  

- "Et je suis censée te croire ?"  

 

Ce fut Ryo qui répondit :  

- "Ouais. C'est la vérité."  

 

Kaori resta silencieuse pendant une longue minute, dévisageant les deux hommes tour à tour, sondant leur regard, cherchant la faille et n'en trouva aucune.  

- "Après tout ... Vous êtes bien capables de faire une connerie pareille."  

 

Les deux hommes se regardèrent et échangèrent un sourire vainqueur. Kaori les interrompit, pointant leur index dans leur direction :  

- "Vous pouvez garder une seule et unique pièce. En remboursement de dettes. Mais c'est tout ! OK ?"  

 

Les deux hommes hochèrent la tête, un sourire démesuré s'étendant sur leurs visages baignés d'une joie presque enfantine. Kaori ajouta d'un ton cinglant qui leur fit perdre brutalement leur sourire béat :  

- "Mais vous devrez gérer Saeko."  

- "Saeko ?" Demanda Mick.  

- "Qu'est-ce qu'elle a à voir dans cette histoire, Saeko ?" Renchérit Ryo, se tournant vers sa coéquipière, interloqué.  

- "A ton avis ? Elle est flic, gros nigaud ... Vous avez commis un délit et vous avez les flics sur le dos, logique, non ?"  

- "Attends ... Nogami est montée en grade. Elle ne gère plus ce genre de petit "larcin" ... Admettons même que ce soit VRAIMENT un cambriolage, hein ..."  

 

Kaori éclata de rire, savourant les regards chargés d'appréhension des deux hommes les plus craints du pays. Elle murmura en jubilant :  

- "Vous êtes tombés sur sa boutique fétiche. Vous avez même embarqué son ensemble en soie et dentelle qu'elle attend depuis presque six semaines. Autant dire, une éternité pour elle ! Alors ... Accrochez-vous parce que ça va faire mal !"  

- "Ohhh ! Le petit ensemble noir-là, celui avec les bonnets E et la culotte en soie à l'avant et dentelle sur les fesses ! C'est le siiiiien ?" Lâcha Mick.  

 

Ryo et Mick échangèrent un regard vide, et leur bouche s'ouvrit en même temps pour laisser échapper un :  

- "Oh ouaiiiis !!!"  

 

Kaori se pencha vers eux pour taper la tête de l'un contre celle de l'autre :  

- "Aïeuuuu !!!" S'exclamèrent les deux idiots en se frottant le front.  

 

Kaori sourit, satisfaite de les voir souffrir un peu avant d'ajouter d'un air sadique :  

- "Oh mais ce n'est rien, ça. Attendez de vous retrouvez à expliquer votre histoire à Saeko ! Elle se doute bien que c'est vous deux et elle vous en veut à mort !"  

- "A mort ?" Balbutia Mick en regardant Kaori, éperdu.  

- "Yep, "Man" ! A mort !" Continua Kaori, triomphante en voyant les yeux épouvantés de Mick et Ryo.  

- "C'est pas un peu exagéré pour un ensemble de lingerie, non ?"  

- "Ahhh ... Saeko et la soie sauvage, Mick ... Quelque chose me dit que c'était pas du tout une bonne idée de vous mettre entre elle et son ensemble noir ..." Répliqua Kaori, savourant son succès sur les deux hommes.  

- "Non." Trancha soudain la voix de Ryo. "C'est toi qui va nous arranger le coup avec Saeko."  

 

Kaori resta pétrifiée pendant quelques secondes puis se pencha vers lui :  

- "Je te demande pardon ?"  

- "Tu as bien entendu, Mamzelle Makimura." Répondit-il en se levant pour aller se planter juste devant Kaori, la dominant de toute sa hauteur, l'obligeant à lever les yeux vers lui. "C'est toi qui va nous couvrir."  

- "Je te demande pardon ?" Répéta Kaori.  

- "Parce que si tu n'étais pas intervenue, on aurait fini par choisir, on aurait ramené la marchandise ni-vus-ni-connus-j't'embrouille, on n'aurait pas eu d'histoire avec Notre Inspectrice d'Enfer ... Alors, maintenant qu'elle a réussi à t'entraîner dans cette histoire, à toi de gérer."  

- "Nan mais ..."  

- "Que t'a-t-elle promis ?"  

- "Heuuu ..."  

- "Allez, avoue, Makimura, elle t'a promis quoi, en échange de ton "enquête" ?"  

 

Kaori détourna les yeux, se sentant acculée.  

- "Rien."  

- "C'est ça, je vais te croire."  

- "Non. Rien. Elle n'a rien promis."  

- "Hummm. Tu ne sais pas mentir, Kaori. Et, en plus, je connais Saeko et elle t'a fait miroiter quelque chose, j'en suis sûr. Elle n'imagine pas qu'on puisse rendre service juste pour rendre service, comme toi, tu peux le faire. Elle propose toujours un marché. Question de principe."  

- "Non. Je t'assure que non." Dit Kaori en fuyant son regard. "Et non, je ne gérerai pas la colère de Saeko. C'est niet. Vous vous débrouillez !"  

- "Tsss, tsss, tsss ..." Souffla Ryo. "C'est toi qui vas y aller, ma chère."  

- "Non."  

 

Ryo sourit, indéchiffrable. Cynique, ironique, heureux ? Même Kaori qui le connaissait par cœur ne parvint pas à décrypter ce sourire-là alors qu'il prononça d'une voix soudain redevenue calme, chaude et douce :  

- "TU nous couvres auprès de Saeko sinon JE dis à tout le monde que tu couches avec moi."  

 

Mick sursauta. Kaori manqua de s'étrangler. Elle toussa, reprit son souffle et le dévisagea interdite tandis que Ryo répétait :  

- "Oui. Oui, tu as bien entendu ..."  

- "Pfff ... T'oserais pas !"  

- "Bien sûr que si !"  

- "Ahahahahha, laisse-moi rire, Saeba ! Et ta réputation, hein ? L'étalon indomptable et tout le tralala, t'en fais quoi, dis-moi ?" répliqua Kaori en riant.  

- "M'en fous ..."  

 

Il se rapprocha de la jeune femme qui fit un pas en arrière, visiblement dubitative et qui répliqua :  

- "Ah bon ? Tu t'en fous que toutes les autres femmes, nos clientes incluses, s'imaginent que tu couches avec un travelo à la poitrine plate ?"  

- "Mouiiiii ..." Dit Ryo en croisant les bras. "M'en fous."  

- "Je ne te crois pas."  

- "Tu devrais."  

- "C'est encore un plan pour ensuite aller te plaindre que je te maltraite ?"  

- "Pas du tout ... Mais bon, tu peux toujours prendre le risque si tu veux."  

- "Je ..." Les mots de la jeune femme moururent sur ses lèvres.  

 

Pendant ce temps, Mick dévisageait ses amis tour à tour, les yeux écarquillés jusqu'à ce qu'il parvienne à prononcer dans ce moment de silence :  

- "Qu'est-ce que ... Qu'est-ce que ... Qu'est-ce que ça veut dire, ce chantage, Ryo ?"  

 

Mais Ryo et Kaori se défiaient toujours du regard et ne lui répondirent pas. La bouche de Mick s'ouvrit démesurément et laissa échapper un chuintement stupéfait :  

- "Haaaaaannnnnnnn !!! Alors ça y est ! Vous l'avez fait !"  

- "La ferme, Mick !" S'écria Kaori mais l'Américain ne l'entendit même pas et il sauta sur ses pieds en hurlant de plus belle :  

- "Hiiiiihaaaaaaaaaa ! Vous êtes ensemble ?"  

- "La ferme, Angel !" Tonna Ryo sans lâcher sa partenaire du regard.  

 

Mais Mick poursuivit, sautillant sur place, les yeux remplis de larmes de joie :  

- "Enfin !!! Il était temps, My Godnes !!!"  

- "LA FERME, MICK ANGEL !" S'écrièrent en même temps Ryo et Kaori sans cesser de se défier des yeux.  

 

Mick se figea et observa alors le spectacle, stupéfait : Ryo se rapprocha encore de Kaori, plongeant son regard acéré dans le sien. Il passa sa main autour de la taille gracile de la jeune femme, se penchant vers elle, les lèvres proches de frôler les siennes :  

- "Tu arranges le coup avec l'Inspectrice En Rogne sinon je dis à qui veut l'entendre que la douce oie blanche de Kaori Makimura se tape l'Étalon de Shinjuku. Ta réputation est foutue ... On n'est pas mariés et je ne suis pas un modèle de moralité. Faudra assumer ma Belle. Les questions des copines, les regards des voisins, les justifications de pourquoi tu n'as rien dit plus tôt ... Tout ça, tout ça ... La galère, non ?"  

 

Elle rougit, sentant son corps se tendre, les bras couverts de frissons irrépressibles. Elle sentait sa détermination flancher face à ce regard. Elle le savait. Elle allait perdre. Face à lui, quoiqu'il arrive, elle allait perdre. Et puis ... Une idée commença à germer dans son esprit ...  

 

Elle prit une grande inspiration, songeant que Mick était juste derrière eux et ne devait certainement pas en perdre une miette, s'imaginant déjà tout un tas de choses plus perverses les unes que les autres. Elle parvint à faire deux pas en arrière, se soustrayant à l'emprise du regard de Ryo et prononça d'une voix blanche :  

- "OK. Je vous couvre."  

 

Ryo sourit, triomphant mais garda la victoire modeste et silencieuse. Kaori croisa les bras sur la poitrine et s'adressa aux deux compères :  

- "Retrouvez moi le petit ensemble noir en soie et dentelle. Celui de Saeko."  

 

Mick eut un hoquet :  

- "Qu'est-ce que tu vas en faire ? Le mettre ? Ohhhh !!!! Saeko aimerait les f ..."  

 

Il fut interrompu par une claque à l'arrière du crâne :  

- "Non mais ça va pas ! Pas pour ce à quoi tu penses, vicelard ! Et non, ce n'est pas pour moi ! C'était sa commande perso. On doit s'assurer qu'elle le retrouvera en bon état, elle devrait être un peu plus accommodante."  

 

Ryo fouilla quelques minutes dans les sacs de voyage et sortit l'ensemble au bout de quelques instants :  

- "Tiens, j'ai eu du bol, il était juste au-dessus. Il est à peine froissé." Il lut l'étiquette : "SN7-002. Tiens, c'est sa deuxième commande ?"  

- "Comment tu peux savoir ça, toi ?" Demanda Kaori d'un air suspicieux.  

 

Ryo sursauta, s'éclaircit la gorge et lui sourit, soudainement hautain :  

- "Pas la peine de se faire un nœud au cerveau pour comprendre que les lettres sont les initiales de la cliente, le chiffre qui suit, une façon de différencier les initiales similaires, et les trois chiffres suivants, le numéro de commande."  

 

Kaori le dévisagea longuement puis tendit la main devant elle, réclamant ainsi que Ryo lui rende le petit ensemble de lingerie. Il lui le remit délicatement et tourna rapidement les talons pour échapper à une éventuelle colère kaorienne.  

 

La jeune femme posa le soutien-gorge et la culotte en évidence, non sans prendre le temps d'apprécier la qualité et la beauté du tissu. Saeko n'avait pas exagéré. Cet ensemble était magnifique. Elle soupira, songeant qu'elle n'aurait jamais les moyens de s'offrir ce genre de folie, alors qu'ils peinaient à remplir leur frigo ... Ces petits plaisirs n'étaient absolument pas à portée de leur bourse.  

 

Quand elle se redressa, elle vit que Mick l'observait attentivement. Leurs regards se croisèrent. Il ouvrit la bouche pour lui dire quelque chose mais avant qu'il ait pu émettre le moindre son, elle fit volte-face en ajoutant d'un ton cinglant :  

- "Bon, vous prenez votre pièce souvenir et on se barre."  

 

Mick resta interloqué pendant une ou deux secondes mais finit par se relever en disant :  

- "Yes m'dame ! A vos ordres, m'dame ! Je garde la nuisette bordeaux !" Et il sortit la pièce de tissu de sa poche, avant de la replier précieusement et de l'y remettre, l'air plus que satisfait de sa prise.  

 

Puis il rejoignit Ryo qui avait déjà ouvert la porte arrière. En passant près de lui, Mick lui chuchota :  

- "Tu m'expliques : "Sinon, je dis qu'on couche ensemble", c'est quoi ce nouveau truc-là ?"  

 

Ryo ne répondit pas à son ami, passa la porte, la laissant se refermer toute seule :  

- "Moi aussi, j'ai ce qu'il me faut." dit-il mystérieusement en tapotant la poche intérieure de sa veste. "Allez, l'Amerloque, on s'arrache !"  

 

 

 

 


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