Chapter 2 :: Petites confidences entre amis

Published: 09-07-07 - Last update: 12-07-07

Comments: Merci pour tous vos encouragements, ils m'ont permis d'achever plus tôt que prévu le second chapitre. Dans celui-ci, je me permet une petite réinterprétation du passé de Saeko : ) Bonne lecture !

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« Ecoute, si c'est pour me proposer une autre affaire que tes stupides collègues ne sont pas capables de résoudre, c'est non, non et non ! Je ne marche pas ! »  

« t'inquiètes, pas ce soir... Allez, viens, j'ai une envie de saké !»  

Elle lui fit un clin d'oeil avant de prendre de l'avance sur le chemin, apparemment elle savait exactement où aller. Ryo était intrigué et mit un petit laps de temps avant de la suivre...  

« Elle me cache quelque chose... Si elle croit qu'elle peut m'avoir par les sentiments !»  

Malgré tout, il ne pouvait s'empêcher de suivre son déhanchement envoûtant qui semblait l'appeler. Il s'en voulait d'être aussi faible devant les femmes. Euh... rectification... devant les JOLIES femmes.  

10 minutes plus tard, ils arrivèrent devant un établissement assez chic. Les clients étaient sur leur 31.  

« Tu exagères ! Je vais me faire refouler ! Tu vois bien que je n'ai pas la tenue adéquate ! »  

« Si tu restes près de moi, tout ira bien...»  

D'un pas assuré, elle lui attrapa le bras et ils s'engouffrèrent tous les deux dans un bar luxueux. Elle avait l'habitude d'y aller le soir pour y prendre un verre. Cela l'aidait à faire le vide, quand une affaire semblait difficile à boucler ou tout simplement quand elle voulait se détendre.  

C'était une fille solitaire qui avait une vie personnelle presque inexistante. Qui aurait pu le croire devant une plastique si parfaite. La seule personne qui la comprenait, c'était Ryo. Ils se ressemblaient dans leur fâcheuse tendance à cacher ce qui était profondément enfouit dans leur âme et ils s'étaient construit une carapace qui leur permettait de survivre. Oui, survivre en s'abandonnant dans leur travail à corps perdu pour se sentir exister.  

« Maintenant que tu as commandé, car heureusement je ne suis pas venu pour rien, tu peux déballer... Je te connais Saeko, alors j'attends la suite...».  

Il s'installa nonchalamment et s'enfonça dans son siège sûr de la réponse de celle-ci.  

« Je voulais juste ta compagnie pour ce soir, nous sommes amis non ?»  

Ryo ne cacha pas son étonnement devant ces paroles.  

« Euh... oui... bien sûr... Mais ce n'est pas dans tes habitudes...»  

« Ryo, sous-entendrais-tu que je suis une personne intéressée ?»  

« Disons que...»  

Saeko fronça les sourcils.  

Pour éviter tous reproches, il capitula :  

« Mais non ! pas du tout ! Ce n'est pas ce que je voulais dire...»  

Puis, son expression changea du tout au tout. Son regard fut beaucoup plus sombre et son timbre de voix, plus grave :  

« Qu'est-ce qui ne va pas Saeko ?»  

Celle-ci baissa les yeux tant elle était gênée de prendre la parole. Ce fut attendrissant, jamais il ne l'avait vu si fragile ouvertement en face de lui.  

« J'ai déménagé, aujourd'hui... Tu n'es pas venu... Tu ne t'en souvenais pas ?»  

« Ah oui ! Désolé, ça m'était complètement sorti de la tête ! Ahh, je vous jure, c'est à cause de cette folle furieuse... Mais si tu sais bien... Kaori ! Elle m'a pris la tête ! D'après elle, je dépenserai trop d'argent dans mes sorties...»  

Pendant son monologue interminable, Saeko ne pouvait s'empêcher de penser à ce prénom qu'il prononçait sans cesse : Kaori. Il n'avait que ce mot à la bouche... Alors que pour une fois elle voulait se confier à cet homme. Mais pourquoi lui ? Il ne pensait qu'à assouvir ses besoins primaires ( C'est vraiment déraisonnable... ). Mais derrière, se cachait un homme loyal, sensible et honnête ( J'en fais peut-être un petit peu trop là...). En réfléchissant bien, tout simplement parce qu'il avait été proche d'Hideyuki. Voilà tout.  

«... et pour couronner le tout, j'ai été contraint d'aller dans le centre commercial faire les courses et dieu sait que j'ai horreur de...»  

« Ryo »  

« ...de faire les... euh oui ? »  

Elle venait de lui couper la parole :  

« Ce n'est pas grave, je ne t'en veux pas. J'ai déballé mes cartons et je suis tombée sur quelque chose d'assez intriguant. C'est bizarre... mais je ne me souvenais pas de son existence. J'avoue que ça m'a fait un choc.»  

Elle le regarda d'un air troublé :  

« Une lettre... de Hideyuki »  

Le silence s'installa. Ryo la fixa attentivement. Il ne voulait pas interrompre ses révélations.  

« Je crois que j'ai besoin d'un autre verre... garçon ! »  

Elle reprit d'un ton beaucoup plus solennel :  

« Quelques temps avant sa mort, nous nous sommes disputés assez violemment à cause d'une affaire qui tournait mal. Même s'il ne travaillait plus pour la police, il me donnait un petit coup de main de temps en temps. »  

« Ca me rassure, je vois que je ne suis pas le seul pigeon à...»  

« Ryo ! Certaines massues se perdent....»  

Faire le pitre lui permettait de désamorcer son inquiétude face à ces confidences inhabituelles.  

« OK, OK, plus un mot de ma part...»  

Elle reprit donc son récit :  

« Des mois qu'on traquait une crapule qui avait un certain nombre de crimes et délits à son actif mais au dernier moment on a perdu sa trace. Enfin c'est une autre histoire... Ce soir-là, je ne sais pas pourquoi mais la dispute a dérivé sur notre relation.»  

Elle but d'un trait son verre.  

« Nous nous sommes dit des choses assez blessantes. C'est à ce moment-là que j'ai décidé de le mettre au pied du mur. Je voulais savoir ce qu'il pensait de moi, de nous deux en fait...»  

Ses yeux étaient embués, elle fixa son verre de saké comme s'il représentait l'objet de la discussion.  

« Et silence radio... Il est resté dans le vague comme-ci ça ne le concernait pas.»  

Puis elle se mit à rire nerveusement...  

« AhAhAh... C'est ironique non ? Je pleure un homme qui ne m'a jamais aimé... »  

C'est à ce moment-là que Ryo décida d'intervenir :  

« Ne dis pas ça... Ils avaient pas mal d'affaires qui le tracassaient, je pense à l'Union plus particulièrement... Je pense que tu as mal interprété ses propos. »  

Il n'osa pas en rajouter, par peur de raviver de douloureux souvenirs.  

« Je vais te poser une question Ryo et je veux que tu me répondes franchement, est-ce qu'il avait rencontré quelqu'un ?»  

Ryo n'en croyait pas ses oreilles, pourquoi est-ce à lui qu'elle avait décidé de venir s'adresser, surtout pour lui demander de telles choses. Cette soirée qui devait être festive devenait vraiment déprimante.  

« Je ne fouillais pas dans sa vie privée. Mais je ne pense pas que ce soit le cas. Ecoute, je crois que ça ne sert à rien de ressasser le passé. Et puis tu devrais cesser de boire, ça n'aide pas dans ton état.»  

Il se leva et lui tendit la main pour qu'elle le suive. Sa réaction ne se fit pas attendre.  

« Je... je vais très bien d'abord, mais...Où veux-tu aller ?»  

L'alcool commençait à faire son effet.  

« Je connais des coins où l'on s'amuse beaucoup plus...»  

Il arborait un sourire vicieux. La jeune femme ne semblait pas du tout offusquée.  

« Merci...»  

Ce mot retint l'attention de Ryo :  

« Merci ? Mais... de quoi ?»  

« D'essayer de me changer les idées, j'en avais besoin.»  

Ils se regardèrent pendant une seconde ou deux et Ryo lui arbora un sourire charmeur dont il avait le secret. C'est sur ses paroles qu'ils partirent se défouler, de bar en bar, de boîte en boîte... Jamais Ryo n'aurait pu penser que Saeko puisse faire la tournée des bars en sa compagnie avec autant de facilité. D'habitude il en avait l'exclusivité. La seule personne qui pouvait, chaque nuit, suivre sa cadence infernale , était son ami de toujours Mick Angel.  

--------- Appartement de Ryo le lendemain à 14h30 ----------  

Un objet assez imposant virevolta dans la pièce avec vivacité. Lorsque celui-ci s'écrasa lamentablement, on pouvait reconnaître un pantin molletonné de taille presque humaine. Il portait un tee-shirt arborant le prénom de Ryo...  

« Tu ne perds rien pour attendre... Je te jure que je vais te faire la peau !»  

Une furie attrapa le malheureux pantin, et lui fit des prises dignes d'un combat de catch professionnel.  

« En plus de dépenser tout notre argent dans les sorties, tu ne me préviens même pas lorsque tu découches... Mais pour qui tu me prends ! Ta boniche peut-être ! »  

Kaori était au sommet de sa forme... Elle fit voltiger le pantin d'un tour de main. Son exutoire n'arrivait pas à calmer ses nerfs. Malgré tout, elle s'était promis d'éviter toutes remontrances... bien que l'envie de se servir de sa massue mention spéciale « abruti à la gueule de bois » était forte.  

Ces derniers temps, elle avait lâché du lest dans ses emportements face à cet homme qui semblait n'en faire qu'à sa tête. Elle cherchait par tous les moyens à faire évoluer leur relation. En vain, aucune différence ne s'était fait ressentir.  

Ce matin-là, elle n'avait pas failli à ses nouvelles résolutions et évita les éternelles disputes qu'ils avaient l'habitude d'avoir lorsqu'elle l'attendait de pied ferme une massue à la main devant la porte d'entrée. Ses cernes prouvaient qu'elle n'avait pas fermé l'oeil de la nuit. Pourquoi devait-elle s'inquiéter pour un homme qui ne se souciait aucunement d'elle. Et qui préférait jouer au joli coeur avec n'importe quelles demoiselles qui passaient par là.  

Car aujourd'hui il avait fait très fort... elle avait discrètement attendu son retour et des rires étaient parvenus jusqu'à ses oreilles...  

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