Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Indiana

Status: To be continued

Series: City Hunter

 

Total: 18 chapters

Published: 04-02-08

Last update: 28-03-12

 

Comments: 283 reviews

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GeneralRomance

 

Summary: Après une affaire douloureuse, Ryô à préféré partir en laissant Kaori dans le coma... Trois ans plus tard, ils se retrouvent l'un face à l'autre sauf que bien des choses ont changé. Entre les mariages, les nouvelles associations, les menaces de mort, le tandem City Hunter n'a plus aucune raison d'exister...et pourtant...

 

Disclaimer: Les personnages de "Que les temps changent " sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Que les temps changent

 

Chapter 17 :: Tu le savais ?

Published: 22-11-11 - Last update: 22-11-11

Comments: Euh ... amis du jour, bonjour ... *tousse* Il y a de la poussière par ici ! Faut dire que je n'ai pas majé cette fic depuis ... oulalala ... donner une date précise serait nous faire du mal ... lol Je ne peux que vous demandez pardon. J'ai commencé à reprendre l'écriture durant l'été et pour ce faire j'ai relu mes premiers chapitres ainsi que les différentes reviews que vous m'aviez laissé au fil du temps. Et, malgré moi, j'ai relu un com' qui avait un peu remué le site en son temps et qui était juste inutile. La critique étant bête et méchante. Néanmoins, en relisant ce com et mes écrits, j'ai pu constater que mon style avait considérablement changé. Alors oui j'avoue, cette fic réunit tous les stéréotypes possibles et inimaginables (l'émancipation de Kaori, l'arrivée d'un rival en amour pour Ryô, le mariage du nettoyeur ...) Enfin bref, la totale ! Et oui, il y a des incohérences voulues et non voulues avec lesquelles je me débats maintenant pour poursuivre la fic ! Mais en l'état, la seule personne que ces "imprécisions" dérangent vraiment, ça devrait être moi ! Moi, qui doit combler les lacunes que j'ai engendré. Mais ça ne me gêne pas plus que ça et je me suis bien aperçue que cela ne dérangeait pas mes lecteurs. Alors, je peux le dire haut et fort ... "Oui ma fic n'est pas parfaite et alors ?" Je prends tellement de plaisir à l'écrire que ça vaut bien toutes les imperfections du Monde ! Réfléchir à tout ça, à ce qui m'a poussé à écrire cette histoire m'a permis de retrouver l'envie de continuer sur cette idée ! Je voudrais remercier infiniment tous ceux qui se sont arrêtés par ici. Ainsi que Cris, qui me soutient envers et contre tout ! Qui me file des massues dès que je me relâche mais qui est avant tout une super bêta. J'ai quelques chapitres d'avance donc la période des vaches maigres est normalement révolue ... Merci pour tout et sur ce, je vous souhaite une très bonne lecture !

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18


 

- Qui es-tu ? Aucun joueur n'échappe à mon contrôle ! Tu ne devais pas être là ...  

 

La constatation de l'homme encapuchonné fit rire la personne qui le tenait en joue : l'ambiance devint alors plus oppressante, le temps se mit à s'écouler plus lentement tandis que le silence devenait pesant et que le bruit des appareils de Kaori encore plus stressant.  

 

Aucune des deux ombres ne bougea, l'inconnu resta tourné vers le lit de Kaori, la seringue encore à la main, le geste suspendu alors que derrière lui, un homme de grande stature se détachait dans la fine clarté, le canon de son arme luisant dans l'halo de lumière.  

 

- Qui je suis ? ricana le nouvel arrivant. Pour un soi-disant "maître du jeu" vous ne maniez pas très bien vos cartes !  

 

L'agresseur, piqué au vif, resserra sa prise sur la seringue et d'une voix sombre, lâcha :  

 

- Votre verve vous honore mais n'oubliez pas que je détiens toujours la vie de votre amie entre mes mains ...  

 

Confirmant ses dires, il rapprocha alors l'aiguille de la perfusion de Kaori, ce qui fit immédiatement réagir l'ami de la jeune femme.  

 

- Je serais vous ... j'éloignerais tout de suite cette seringue de Kaori ou alors je me ferais un plaisir d'appuyer sur la gâchette !  

- Sauf que bien avant que je ne meurs, le sérum sera dans son sang ! Je n'ai rien à perdre, sachez le ! Je calcule chaque risque ! Je ne peux que gagner ! A vous de voir si vous, vous jouez toujours ...  

 

Bien qu'en position de force, le défenseur de Kaori se retrouva pris au piège : il pouvait tirer, mettre un terme à ce macabre divertissement mais il savait que dès que son ennemi entendrait le chien de son arme s'activer, il n'aurait aucune hésitation à injecter le produit dans l'organisme de la jeune femme. Un homme capable de tenir tête et même de ridiculiser des nettoyeurs de leur acabit, ne craignait pas la mort !  

 

- Alors ... qui êtes vous ? redemanda l'intrus en sentant l'hésitation du "sauveur"  

- Qui je suis ? Je serais tenté de répondre "Ton pire cauchemar" ... mais bon puisque tu aimes tant les jeux, je dirais que suis le "Joker" ...  

- Un "Joker" ? Non impossible ! Il n'existe aucune carte que je ne connaisse ... tu es un nettoyeur ... ni Saeba ni Davis ... qui s'amusent dans les rues ! Angel ? Reparti chercher sa fille ... la famille est le point faible du nettoyeur ... Rodriguez ? En train de se gaver de café au rez-de-chaussée ! Un autre membre de l'équipe ? Possible mais j'en doute … alors qui es-tu ?  

- La famille n'est pas et ne sera jamais un handicap pour un bon nettoyeur ! Ni sa famille, ni ses amis !  

- Angel ... murmura l'agresseur. Comment est-ce possible ? Tu aurais dû t'occuper de ta môme !  

- Et bien il faut croire que je n'entre pas dans tes prévisions ... bien que j'ai une entière confiance en Fabian, le piège était trop gros ! Tu voulais séparer les membres de l'équipe et quoi de mieux pour cela que de s'attaquer à ce qui les touche vraiment tous les trois ! Kaori ! Intelligent ... mais tu aurais dû savoir que s'attaquer à elle c'est signer ton arrêt de mort !  

- Encore la rengaine de l'homme amoureux ? Pitoyable !  

- Je t'interdis ! explosa Mick en ré-appuyant son arme sur la nuque de l'inconnu. Je t'interdis de parler de choses dont tu ignores tout !  

 

L'agresseur eut un rire sardonique et sans que Mick ne puisse réagir, il se retourna pour lui asséner un coup maîtrisé sur l'avant-bras. L'arme du nettoyeur lui échappa alors qu'un violent crochet du droit venait atterrir sur sa joue. L'américain recula de deux pas mais ne se laissa pas déstabiliser par cette attaque frontale : tout en redressant la tête, il envoya un puissant uppercut dans l'estomac de l'inconnu et lui saisissant les deux poignets le força à reculer.  

 

Mick sentait l'amer goût du sang se diffusait dans sa bouche, signe évident que sa lèvre devait avoir subi des dommages. Atteint dans sa fierté, sa force redoubla d'intensité et dans un grognement sauvage il fit reculer contre le mur cet homme qui leur pourrissait la vie.  

 

Se faisant, l'inconnu se prit les pieds dans les fils des appareils de Kaori dont certains se débranchèrent, déclenchant les alarmes qui résonnèrent dans l'immensité silencieuse de la Clinique. Mick essayait vainement de retirer la capuche de son adversaire mais chacun de ses essais se voyait paré sans ménagement. Le nettoyeur avait des réflexes logiquement hors normes mais il venait de trouvait un ennemi à sa taille !  

 

Heureusement, le sifflement aigu des alarmes avait attiré l'attention des autres occupants de l'établissement et la porte s'ouvrit sur une Kazue haletante.  

 

- Kazue ! hurla Mick en se retournant. Ne reste pas ici ! Préviens Fabian !  

 

Ces quelques secondes de relâchement permirent à l'inconnu de repousser Mick loin et de le faire chuter lourdement, quasiment au pied de sa fiancée. Cette dernière, paniquée, recula dans le couloir et voyant le second nettoyeur déboulait en courant, elle lui indiqua la chambre de Kaori avant de disparaître. Fabian, saisit immédiatement l'urgence de la situation et sans attendre un instant de plus, parvint sur les lieux, l'arme au poing.  

 

Se heurtant au chambranle de la porte, il tendit le bras vers la chambre, prêt à tirer mais la voix de Mick l'en empêcha :  

 

- Fais attention à Kaori ! Son assistance respiratoire est débranchée ! La moindre étincelle et tout saute !  

 

A peine l'américain avait- il conclut sa phrase qu'il se recevait en pleine tête l'un des moniteurs relayant le rythme cardiaque de la jeune femme : il accusa le coup tandis que Fabian choisit cet instant pour s'élancer en direction de l'agresseur.  

 

L'espagnol asséna un violent coup de genou dans l'estomac de l'homme et alors que ce dernier se pliait sous la douleur, frappa à nouveau au niveau de son visage. Cette fois-ci, l'inconnu perdit l'équilibre et chuta lourdement sur le sol.  

 

Fabian ne voulait lui laisser aucune chance de reprendre le dessus, aussi sans attendre il le rattrapa et le saisit par l'encolure. Mais ce que le nettoyeur n'avait pas vu, c'était que leur adversaire s'était saisit de la bombonne d'air de Kaori. Dans un mouvement sec il l'abattit sur l'espagnol qui abasourdi, opéra un tour sur lui-même avant de tomber à terre.  

 

Mick dont le souffle était enfin revenu, se munit de scalpels posés sur un guéridon à l'entrée de la chambre et avec une précision chirurgicale, les envoya sur leur opposé.  

 

L'homme en reçu un dans l'épaule, un second dans l'estomac et enfin un dernier dans la cuisse droite : les scalpels n'étaient à proprement parler pas des armes redoutables mais envoyés avec la dextérité et la puissance d'un nettoyeur, ils se révélaient redoutablement efficaces.  

 

L'agresseur se rétracta sur lui-même puis tituba vers l'arrière, essayant de retirer les objets qui lui déchiraient littéralement la peau mais alors qu'il reculait Fabian dans un regain d'énergie fit rouler la bombonne sur le carrelage. L'inconnu heurta l'oxygène et dans un cri déchirant, il bascula par la fenêtre grande ouverte.  

 

Cette "sortie" dérouta complètement les deux nettoyeurs : l'espagnol tenta de se relever le plus vite possible mais la tête lui tourna si fort qu'il s'écroula à nouveau lourdement. Mick, lui, se précipita à la fenêtre mais ne put rien voir de plus car la nuit était bien trop noire. Il frappa de colère contre la vitre mais ne s'appesantit guère plus longtemps sur son ressentit car il fallait aider Fabian et Kaori.  

 

Son ami commençait à se redresser tant bien que mal grâce au mur mais c'était le cas de Kaori qui se révélait préoccupant : en effet, elle n'était reliée qu'à très peu d'appareils et les seuls qui restaient accrochés à elle s'affolaient de plus en plus. Impuissant face à la situation, Mick se précipita dans le couloir pour hurler dans l'immensité du bâtiment :  

 

- Kazue ! Doc ! Vite on a besoin de vous !  

 

Le nettoyeur revint vers le corps endormi de Kaori pour lui prendre la main tandis qu'un Fabian blême venait lui aussi aux côtés de sa partenaire. Doc et Kazue arrivèrent rapidement dans la chambre et écartant les deux hommes se penchèrent sur leur patiente.  

 

Seule une ou deux machines étaient encore reliées à la jeune femme mais les principales n'étaient plus connectées, se faisant ils n'avaient plus aucune indications fiables sur l'état de santé de la nettoyeuse.  

 

Le Doc lui saisit le poignet, cherchant son pouls : il regarda sa montre pour calculer mentalement les pulsations pendant que Kazue venait retirer les perfusions encore présentes dans la peau de Kaori. Elle nettoya sommairement les petites plaies que les débranchements avaient fait pour éviter tout risque inutile mais elle ne parvint cependant pas à se concentrer totalement sur son ouvrage, bien trop attentive aux rictus du Doc.  

 

Le silence se fit de plomb dans la chambre avant que le vieil homme ne pousse un cri effaré :  

 

- Son cœur s'accélère de plus en plus ...  

 

Paniqués, Mick et Fabian se rapprochèrent de nouveau mais le Doc les arrêta :  

 

- Est-ce qu'elle aurait reçu un produit quelconque ? Avez–vous vu l'homme lui injecter quelque chose ?  

- Il avait une fiole ! répondit instantanément l'américain. Mais je l'ai désarmé avant qu'il ne s'en serve !  

- Qu'on me retrouve cette fiole et vite ! ordonna le médecin  

 

Tout le monde se mit en quête du précieux flacon et ce fut assez rapidement que Kazue le retrouva dans un coin de la pièce.  

 

- Je l'ai ! Mais ... c'est vide !  

- Quoi ? s'écria Mick. Impossible ! Il n'a pas eu le temps de lui administrer !  

- Et pourtant, cette fiole est complètement vide ! Avec aucune indication qui plus est !  

 

Mais alors que l'infirmière venait juste de terminer sa phrase, le corps de Kaori fut secoué de spasmes irréguliers et sa peau se mit à suer. Le Doc lui saisit à nouveau le poignet pour recommencer son décompte mental alors que Kazue déterminait approximativement la température du corps de la patiente :  

 

- Sa température est élevée ! Il faut la faire baisser au plus vite ! Doc ?  

- On la transporte immédiatement en soins intensifs ! Son rythme cardiaque ne cesse d'augmenter ! Elle va faire un arrêt !  

 

Sans attendre, le médecin et son assistante remirent le lit de Kaori sur ses roulettes pour le pousser avec l'aide des deux nettoyeurs vers le sas aseptisé des soins intensifs. Les deux praticiens disparurent derrière les portes battantes, y laissant devant un Mick et un Fabian bien déboussolés.  

 

- Mick ... je ne comprends rien ... il n'a pas pu avoir le temps de lui injecter ... c'est impossible ...  

- Et pourtant, on dirait qu'il a eu assez de temps ! soupira Mick en se dirigeant vers la sortie. Ce mec joue avec nous ... il a toujours un coup d'avance et on ne peut pas lutter ! On aurait pu l'avoir mais on l'a laissé filé et surtout on l'a laissé la toucher ... s’il lui arrive quoique se soit, je ne me le pardonnerais jamais !  

- Tu permets le dramaturge, on était deux sur ce coup et ce n’est pas toi qui as loupé la moitié du combat à cause d'une bombonne ! Sur ce coup, celui qui s'en veut c'est moi ! Ne me pique pas mes regrets !  

- Regrets ou pas ... je compte bien me passer les nerfs sur cet empaffé !  

 

Les deux hommes se retrouvèrent à l'extérieur et sans attendre, ils contournèrent l'établissement pour se rendre dans l'arrière-cour où devait se trouver le corps agonisant de leur assaillant. Car s'échapper avec des scalpels plantés dans le corps était possible mais devait être douloureux, aussi il ne pourrait être allé bien loin.  

 

Et puis une chute même si elle n'était que du premier étage faisait des dégâts. Sauf que lorsqu'ils arrivèrent sous la fenêtre de Kaori leur surprise fut de constater qu'une benne remplie de déchets pharmaceutiques se trouvait pile à l'endroit de la chute.  

 

Fabian se hissa au-dessus du contenaire pour en inspecter l'intérieur mais il n'y vit que des sacs hermétiques et dans tous les cas aucun corps.  

 

- Il n'est pas là ! énonça Fabian à l'attention de Mick  

- Quoi ? se récria l'américain en montant aux côtés de son ami  

 

Mais le nettoyeur avait parfaitement raison ... il n'y avait personne dans ce bac ... hormis quelques tâches de sang dispersées sur le bleu des sacs mais rien de tangible en somme.  

 

- Mais il se fout de nous, ce salaud ! Comment a t-il pu se hisser en dehors de cette benne ? Hein ? Dis-moi !  

- Je n'en sais rien ... souffla Fabian en redescendant. Sauf qu'il ne l'a pas fait magiquement ... regarde il y a des éclaboussures de sang ! On les suit ?  

- Pour s'apercevoir qu'elles s'arrêtent brusquement parce qu'il est monté en voiture ? Non merci pas pour moi ! Je passe mon tour ce soir ...  

- On pourrait peut-être prendre un échantillon et le donner à analyser par Saeko ? fit remarquer l'espagnol. Je n'y crois pas trop mais bon on ne sait jamais ...  

- Si tu as encore la force de te battre, je t'en prie ... moi je rentre, un combat plus important nous attend ailleurs !  

 

Le pas lourd, les deux nettoyeurs retournèrent vers la Clinique pour rejoindre leur amie qui se battait elle aussi contre ce malade.  

 

A quelques rues de là, deux autres hommes étaient dans un état semblable à celui de Mick et Fabian. Ils n'avaient pas coursé de méchant mais la bombe qui venait d'être dite valait toutes les courses poursuites du Monde. Jake et Ryô n'avaient pas encore vraiment imprimé ce qu'ils venaient de se dire ... ils avaient tous les deux agit de la sorte pour sauver Kaori ...  

 

Le silence qui pesait sur la ruelle avait un quelque chose d'étouffant, d'anormal et d'inexplicable.  

 

Les deux hommes se regardaient en chien de faïence ... ne sachant comment enchaîner après cette révélation des plus déroutantes ...  

 

- Eh bien ... commença Jake en se grattant la tête. Je ne m'attendais pas à ça ... même la plus douée des auteurs ne parviendrait pas à enchaîner là-dessus ...  

- Ou alors cela lui prendrait des mois ... soupira Ryô. Vous vouliez vraiment sauver Kaori ?  

- Il est évident que oui ... nous avions, si je puis dire, les mêmes motivations ... leur mise en application fut différente mais sur le papier nous désirions la même chose.  

 

Le silence retomba tel un poids mort. Au loin, des chiens aboyaient et des voitures klaxonnaient sporadiquement mais rien ne semblait en mesure de pouvoir troubler cet étrange instant.  

 

Comment pouvaient-ils continuer et faire comme si de rien était tout en sachant que tous les deux n'avaient voulu que le bien de Kaori ?  

 

Comment se comporter à peu près normalement alors que la situation présente découlait des mêmes intentions ?  

 

La sobriété de leur réponse qui leur était apparue salvatrice devint subitement gênante. Même s'ils n'en disaient rien, leur seule envie était de poursuivre cette conversation ... que chacun vide son sac là dans une ruelle anonyme ... face à leur rival ...  

 

Les conséquences n'avaient plus d'importance ... la vérité était si proche qu'elle en était horriblement attirante. L'un et l'autre la connaîtrait si ils consentaient à enfreindre leur accord.  

 

Jake soupira :  

 

- Le moins qu'on puisse dire c'est que maintenant vous et moi désirons savoir plus que ce qui était convenu ...  

- En effet ... acquiesça Ryô. D'ailleurs, je voudrais ...  

- Ne terminez pas cette phrase, je vous en prie. Je vous ai dit que j'avais promis à Kaori quelque chose ... si j'en dis plus, je trahirais sa confiance. Et vous n'êtes pas sans ignorer l'importance de la confiance dans notre milieu ...  

- Je sais ... mais ...  

- Et puis même si vous vouliez expliquer votre situation, je pense qu'il serait plus juste que Kaori soit là. C'est elle qui a le plus souffert ... elle mérite de connaître la vérité ... elle mérite de l'entendre de votre bouche ...  

 

Ryô fit un signe positif de la tête avant de la baisser : Jake se rapprocha de lui et posa sa main sur son épaule. Il lui adressa un maigre sourire :  

 

- Il faut que nous rentrions maintenant ... nous devons allez libérer nos compagnons de leurs liens.  

 

Les deux nettoyeurs se dirigèrent vers l'appartement de City Hunter dans une lenteur délibérée, ils avaient besoin tout les deux de prendre du recul vis-à-vis de tout ce qui venait se dire en ces lieux. Un besoin impérial de respirer, d'arrêter le temps un instant pour se dire ... oui, tout ceci est vrai et maintenant que dois-je faire ?  

 

Quand les deux hommes revinrent dans le salon, ils constatèrent que les otages s'étaient déjà défaits de leurs entraves respectives. Serena était sur le canapé, la tête entre les mains tandis qu'Ava lui massait gentiment le dos. Saeko ramenait un plateau de la cuisine avec des tasses de café frais, aidée par Peter.  

 

Ryô et Jake les regardèrent faire un instant avant que le nettoyeur américain ne s'exclame :  

 

- Et bien, dîtes-le si on vous dérange ...  

- Après votre sublime sortie et votre absence des plus longues, j'ai décidé de prendre les choses en main ... mais merci de votre sollicitude les garçons ! Ca me touche énormément !  

- Tu permets, inspectrice de mon cœur ! ricana Ryô en s'approchant d'elle. Je te signale, au passage, que nous avons poursuivit votre assaillant au péril de nos vies, dans des ruelles sombres, en pleine nuit ...  

- C'est ça, Jake Davis et Ryô Saeba qui travaillent au péril de leurs vies ! Qu'est ce qui ne faut pas entendre ... Pour la peine, tu ôteras deux coups de mon ardoise !  

- Ah parce que l'ardoise est toujours d'actualité ? Tu fais bien de me le rappeler avec toutes tes dettes ce n'est pas une nuit qu'il te faudra mais une vie !  

 

Malgré lui, Ryô se mit à rire de bon cœur avec Saeko ... comme c'était bon de retrouver des sensations qu'il connaissait ... ce jeu inoffensif entre eux était un des repères de son ancienne vie, quelque chose d'anodin et de tellement important. Il saisit l'inspectrice par les épaules et la gratifia d'une étreinte furtive pour lui signifiait sa reconnaissance.  

 

Saeko s'apprêtait à pousser le jeu un peu plus loin quand Serena se releva du divan comme une furie en hurlant :  

 

- Mais comment pouvez-vous être aussi décontractés ? On vient de passer à côté de la mort ! Vous n'étiez pas là peut-être ? Et puis, Ryô, depuis quand tu joues au justicier ? C'est nouveau ça ! Et c'est quoi cette histoire de dettes et d'ardoises ? Tu dois quelque chose à cette femme ?  

- Techniquement, ce serait plutôt elle qui lui doit des choses ... fit remarquer Jake entre deux gorgées de café  

- Oh vous je ne vous ai pas sonné ! vociféra l'ambassadrice  

- Serena, calme-toi s'il te plaît ! Ce qu'il y a entre Saeko et moi ... c'est particulier ... et assez personnel ...  

- Assez personnel ? Même pour ta femme ? Car c'est ce que je suis au cas où tu l'aurais oublié ! Ta femme, Ryô !  

- Je t'en prie ... commença le nettoyeur  

- Tu me prie de quoi ? D'arrêter ? Excuse-moi d'avoir eu peur que tu ne meurs ! Navrée de ne pas me faire à l'idée que mon mari soit un nettoyeur ! J'ai épousé Ryô Saeba et pas City Hunter, que diable !  

 

A peine Serena eut-elle terminé sa phrase qu'elle la regretta immédiatement ...  

 

- Tu sais pour City Hunter ? souffla Ryô, ébahi. Comment le sais-tu ? Qui t'as parlé de ça ? Serena !  

- Je ... je ne sais pas ... j'ai dit ça au hasard ...  

- Le hasard n'a rien à voir là-dedans ! Tu ne peux pas te hasarder à croire que je suis City Hunter ... Serena il est temps qu'on ait une discussion en privé ... suis moi dans la cuisine ... maintenant !  

 

Serena fit face à son mari une seconde mais quelque chose en lui venait de changer ... son regard, son aura ... une force animale venait de s'éveiller ... elle le voyait clairement dans ses yeux ... sa phrase avait réveillé le côté primal de Ryô ... certainement ce côté qui supportait sa profession de nettoyeur ... ce qu'elle s'était efforcé de faire disparaître durant tout ce temps venait de revenir à la vie ... et c'était sa faute à elle ... entièrement sa faute ...  

 

Penaude et abattue par ce constat, elle passa devant son mari pour parcourir d'un pas lourd la distance la menant au lieu de la confrontation. Elle sentait Ryô dans son dos et cette présence n'avait rien de rassurant : il semblait hors de lui, complètement différent de l'homme un peu en retrait qu'elle avait épousé, il était dans un état qu'elle ne lui connaissait pas, sans sentiments, tel un ombre qui se déplacerait de pas en pas ... qui glisserait autour d'elle ... qui lui échapperait.  

 

Elle se retrouva finalement bloquée contre le plan de travail, les mains crispées sur le rebord de l'évier, attendant patiemment que les hostilités soient lancées. Serena était toujours de dos, elle ne voyait pas le visage de son époux, ne pouvait donc pas lire les expressions de son visage ni prévoir ce qui allait arriver.  

 

- Ecoute Ryô, je voudrais ... commença l'ambassadrice  

- Pas de détours, Serena ! tonna la voix de son mari. Depuis quand es-tu au courant pour City Hunter ? Depuis quand sais-tu que je suis nettoyeur ?  

- Depuis quand ? soupira t-elle. Mais depuis le début ! Depuis que tu as été engagé !  

- Pourtant, je pensais avoir caché assez bien mes origines ...  

- Certes oui mais je savais qu'il y avait quelque chose ... tu n'étais pas un vulgaire gorille ... il y avait plus ... une étincelle dans ton regard qui trahissait ta tristesse. Tu étais bien loin de l'image que tu voulais montrer ... j'ai des contacts dans le Milieu ... les infos que j'ai obtenu ont confirmé mon sentiment.  

 

Ryô resta interdit.  

 

Alors elle avait vu ce qu'il avait tenté de cacher ... comment avait-elle réussi ce tour de force ?  

 

Jamais aucune femme ne voyait la zone d'ombre en lui ... elles se pendaient à son cou recherchant la sécurité et la protection ... se fiant à son charme magnétique ... mais pas une n'avait décelé la véritable noirceur qui le rongeait de l'intérieur.  

 

A part Kaori ...  

 

Mais Serena l'avait vu elle-aussi ... malgré ses défauts, malgré ce qu'elle se complaisait à être ... elle avait réussi à entrevoir ses faiblesses.  

 

- Pourquoi ne m'en avoir jamais rien dit ? questionna le nettoyeur. Pourquoi ne m'as-tu jamais posé de question ?  

- Et qu'est ce que tu m'aurais répondu ? fit sa femme en se retournant vers lui. Hein ? Tu m'aurais dit que tu ne savais pas de quoi je parlais ou alors dans l'optique où tu aurais reconnu les faits, tu m'aurais demandé d'oublier ? De faire comme si de rien n'était ?  

- Peut-être ...  

- Et après ? On aurait fait semblant d'être un couple normal ? Jouant aux parfaits amoureux ? Tu crois sincèrement que cela aurait changé quelque chose entre nous ? Que du jour au lendemain, tu te serais senti épanoui avec moi ? Que tu m'aurais fait entrer dans ton monde et dans ta tête ?  

- Ca n'aurait rien changé ... avoua Ryô durement. Tu serais restée la même ... et moi ... j'aurais poursuivi cette farce de la même manière ...  

- Tu vois ... je n'avais aucun intérêt à te dire que je savais pour ton ancienne vie ! Je n'avais aucune envie de te parler de cette existence que tu semblais tant regretter ! Car je savais au fond de moi que derrière ces regrets et cette peine se cachait une femme ... tu ne pouvais pas tant regretter une vie de mort constante sans que tu n'y aies perdu un amour. Ne nous cachons pas la vérité, tu serais parti Ryô ... si tu l'avais su ... tu m'aurais quitté ...  

 

A nouveau, Ryô resta silencieux.  

 

Il fixait Serena dans les yeux : il n'y voyait plus la femme détestable qu'il supportait depuis des mois maintenant ... non ... son visage était beaucoup plus doux, triste même.  

 

Ses yeux n'avaient rien de hautains, ils étaient embués par l'émotion, rivés sur lui.  

 

Et il sentait la muette plainte de sa femme, elle devait se douter de l'identité de son amour perdu. Elle savait et elle attendait qu'il confirme ses soupçons mais reconnaître tout ça devant elle la peinerait encore plus. Il ne voulait pas qu'elle souffre par sa faute.  

 

Dans le fond, elle n'avait qu'un défaut ... celui d'être tombée amoureuse de lui ...  

 

- Et si tu te poses la question ... poursuivit la jeune femme. Je n'ai jamais vu en toi un tueur ... au début certes mes découvertes m'ont intimidé mais te voyant au quotidien je savais que je n'avais rien à craindre ... j'en suis arrivée à me demander ce qui avait poussé un homme comme toi dans ce milieu de perdition ... mais aussi ce qu'il l'en avait sorti. Je sais bien que ce n'est pas moi. Que mon amour ne t'as peut-être jamais atteint et que de ton côté, il n'y a certainement jamais eu de véritable amour ...  

- Serena ...  

- Mais ! le coupa l'ambassadrice. Je savais tout et cela ne m'a pas empêché de devenir ta femme ! Je t'aime réellement ! Et même si je n'ai pas réussi à être celle que tu attendais, ta sauveuse ... j'ai vraiment essayé ! J'ai tout tenté ... mais je n'ai réussi qu'à t'éloigner encore plus de moi ! Dire que je croyais que tu m'échapperais à jamais si je t'avouais tout ...  

 

Les derniers mots de l'ambassadrice finirent sur ses lèvres dans un sanglot douloureux : de gêne, elle détourna le regard de celui qu'elle aimait tant et laissa libre court à sa peine.  

 

Ryô ne supportait pas de la voir pleurer.  

 

Elle avait des défauts, tant de défauts mais elle était plus fragile qu'il n'y paraissait. Retranchée derrière sa carapace d'amertume, elle avait essayé de dominer le monde entier pour ne pas être abandonnée.  

 

Mais ce soir, elle ne livrait plus bataille ... ils le savaient tous deux ... ces révélations porteraient à conséquences ...  

 

Ryô réouvrit la bouche pour mettre un terme à cette mascarade mais la porte de la cuisine s'ouvrit à la volée sur un Jake haletant :  

 

- Ryô ! Il a eu un problème à la Clinique ! Kaori vient d'être transférée en soins intensifs !  

 

Le nettoyeur bloqua instantanément son geste et regarda successivement Jake puis Serena.  

 

Cette dernière qui commençait à comprendre beaucoup de choses, se tourna vivement pour ne pas voir ce qu'elle savait évident.  

 

Il n'hésiterait pas ... c'était d'une logique telle qu'elle en était douloureuse ...  

 

Ryô saisit à sa juste valeur le geste de son épouse : il désirait clarifier une fois pour toutes la situation dans laquelle ils se trouvaient, pour ne plus avoir à jouer une comédie qu'il n'avait jamais supporté mais la santé de Kaori passait et passerait toujours avant.  

 

Il aviserait le moment venu.  

 

Sans un mot, il disparut avec Jake et Serena put laisser glisser les larmes qu'elle retenait depuis longtemps.  

 

 


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