Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prose

 

Author: Mercury80

Status: To be continued

Series: City Hunter

 

Total: 23 chapters

Published: 30-12-23

Last update: 18-05-24

 

Comments: 13 reviews

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Action

 

Summary: Que se passe-t-il lorsqu'un riche excentrique décide d'organiser le concours du meilleur nettoyeur au monde?

 

Disclaimer: Les personnages de "Hunter Game" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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What does HFC mean?

 

It's the name of the web site. HFC = Hojo Fan City.

 

 

   Fanfiction :: Hunter Game

 

Chapter 19 :: Chapitre 18

Published: 05-05-24 - Last update: 05-05-24

Comments: Bonsoir, Voici la suite de l'histoire. J'espère que vous allez bien. Alors notre rouquine préférée est aux mains des vilains pas beaux. Nos trois compères se réveilleront-ils de l'attaque qu'ils ont subie indemnes? Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 11 13 14 15 16 17 18 19 20 21


 

Chapitre 18  

 

- Magnifique spécimen…, apprécia l’organisateur, observant la jeune femme endormie sur le lit.  

 

Des jambes galbées, longues et musclées sans excès, légèrement dorées, un ventre plat et finement dessiné tout aussi doré, une poitrine généreuse, tout en rondeurs, qui lui donnait des envies particulières et un visage aussi angélique que sa crinière de feu rendait cependant diaboliquement sexy…  

 

- Elle est en état ?, demanda-t-il au médecin debout à côté du lit.  

- Elle est déshydratée et souffre d’une infection. Je l’ai traitée pour les deux tout au moins pour parer à vos contraintes., fit obligeamment le professionnel de santé.  

- Encore combien de temps pour le traitement ?, l’interrogea son employeur.  

- Une heure. Après, il faudra juste qu’elle se réveille suite à l’exposition au gaz et au stress que son corps a subi., l’avertit le docteur, reprenant le poignet de la jeune femme entre ses doigts, les yeux rivés sur sa montre.  

- Très bien. Je vous remercie., fit l’hôte, se retirant.  

 

*********************  

 

Kaori… Kaori…, s’entendit appeler Ryô, se réveillant. Elle était sous lui. Il avait senti son corps sous le sien, sa poitrine se soulever, sa chaleur… Elle avait les yeux fermés mais sa peau était chaude. Là, il ne sentait rien ou plutôt qu’une surface dure et plutôt inégale mais surtout immobile et froide. Il ouvrit les yeux et bondit sur ses pieds, ne voyant devant lui que le sol terreux.  

 

- Kaori…, murmura-t-il, ayant l’impression d’étouffer tant la peur de les perdre, elle et leur enfant, lui enserra la trachée.  

- Ils l’ont emmenée, ces salauds. Je m’en doutais., ajouta-t-il, se souvenant de ce sombre pressentiment qui l’avait poursuivi depuis quelques heures.  

 

Il ne pouvait qu’imaginer ce qu’il pouvait lui arriver. Il connaissait les bassesses humaines, le sort qui pouvait être réservée à une jeune femme surtout lorsqu’elle était séduisante comme l’était sa compagne. Il tuerait celui ou ceux qui la toucheraient, lui feraient du mal. Il tuerait de ses propres mains celui qui était derrière tout cela. L’atrocité de leur mort dépendrait uniquement de l’atrocité de son sort, de ce qui pourrait arriver à leur enfant.  

 

- On va la retrouver., lui assura Mick, venant à ses côtés.  

- Elle m’a frappé, cette garce…, entendirent-ils soudain Morton geindre.  

- Elle m’a donné un coup de coude dans le ventre. Je crois bien qu’elle m’a cassé une côte., ajouta-t-il, frottant exagérément la zone.  

 

Le sang du nettoyeur ne fit qu’un tour et il approcha de l’américain en trois enjambées. Il ne l’attrapa pas par le col, ne lui adressa pas la parole, ne cria pas pour avoir traité sa compagne de garce. Il lui décocha un violent coup de poing, à peine une fraction de la douleur qu’il voulait lui infliger parce qu’il était en partie responsable de ce qui leur arrivait, du fait que Kaori était maintenant entre leurs mains, et Morton hurla de douleur.  

 

- Maintenant, vous avez vraiment une côte cassée., lui cracha-t-il simplement, ayant senti l’os se fracturer à son contact.  

- Tu parles d’un homme : il se cache derrière une femme pour se protéger…  

 

Sans plus un mot, il se retourna et examina les traces laissées par les hommes. Il trouva des empreintes un peu plus profondes et les suivit, certain que c’étaient celles de l’homme qui portait sa compagne. Le compte à rebours était entré dans sa phase finale.  

 

- Dommage que tout cela se termine dans quelques heures…, pipa Mick avec un fin sourire.  

 

La situation n’avait rien de réjouissante à ses yeux mais Umi et lui savaient que Ryô était non loin du point de bascule. Or pour leur bien à tous, ils devaient tous rester aussi froids et professionnels que possible et, Kaori n’étant pas là, c’étaient à l’un d’eux deux de l’aider à faire rebaisser la tension et retrouver cette froideur.  

 

- Pourquoi ? T’as envie de jouer les Robinson Crusoe ? Fais comme il te plaît mais ne compte pas sur moi pour jouer les Vendredi., répondit Ryô d’une voix aigre.  

- Rester ici ? Alors que les bunnies du Kabuki n’auront plus que moi sur qui compter ? Tu rêves !, s’esclaffa son ami, ne cillant pas devant le regard noir qui plongea dans le sien un court instant.  

- Non, je me disais que ça aurait été un bon moyen de monter cette tour, tu sais, façon Raiponce. Kaori nous aurait envoyé une longue tresse de ses longs cheveux roux et nous aurions grimpé jusqu’à elle., expliqua l’américain, surjouant ses émotions.  

 

Malgré son humeur sombre, Ryô ne put s’empêcher d’essayer d’imaginer sa belle avec de longs cheveux.  

 

- Ne rêve pas… Kaori avec des cheveux longs, ça n’arrivera jamais. Je l’entendrais pester sur le côte non pratique de sa coiffure, les mèches qu’elle ne devrait cesser de remettre en place ou sur le temps inutilement perdu passé à se coiffer le matin., fit-il d’un ton moqueur mais néanmoins chargé de tendresse.  

- Bon… puisqu’on ne peut compter sur le plan Raiponce, passons au plan Reine des Neiges…, soupira Mick de manière théâtrale.  

- Si ça continue, c’est moi qui vais chanter…, gronda Umibozu, feignant l’agacement.  

 

La scène eut l’heur de faire sourire légèrement leur ami, ce qui était le but recherché. Ca ne dura cependant qu’un instant, Ryô s’immobilisant de manière subite. Il garda le regard fixé vers le seul endroit dans la cime des arbres où l’on pouvait voir le ciel.  

 

- Blanc et scintillant… Elle l’a vue., murmura-t-il, ses acolytes s’arrêtant à ses côtés.  

- On aurait pu rester un long moment avant qu’elle ait la longueur de cheveux nécessaire., pipa Mick, impressionné par la hauteur du bâtiment.  

 

Il n’en voyait même pas le sommet et, peu importait la distance entre eux et la tour, il savait qu’elle était immense, certainement bien plus haute que les arbres.  

 

- Cette tour surplombe les arbres, n’est-ce pas ?, demanda-t-il à Morton qui les rejoignit enfin.  

 

Jetant un regard mauvais à son bourreau, il détourna le regard, refusant de répondre, la mâchoire serrée. Mick lui lança un regard ennuyé avant de se tourner vers Umibozu.  

 

- Il va vraiment nous obliger à lui arracher les mots de la bouche ?, l’interrogea-t-il pour la forme.  

- J’en ai l’impression…, fit l’ex-mercenaire d’un ton neutre.  

- Je m’y colle. Vous vous êtes déjà bien amusés tous les deux., proposa Mick.  

 

Il se tourna vers Morton qui le regarda d’un air dédaigneux comme s’il avait déjà oublié le coup dans la mâchoire. Il fallait croire que la douleur de sa côte lui faisait perdre la tête et bientôt elle lui délierait la langue. Il ne lui fallut pas faire grand-chose pour le faire hurler de douleur. D’un coup du plat de la main, il chassa celle de Morton qui tenait l’endroit douloureux et, de l’autre, il frappa l’endroit. Entre temps, Umibozu avait saisi ses bras pour l’empêcher de se protéger.  

 

- Alors ?, lui demanda Mick d’une voix froide, la main levée pour le frapper une deuxième fois.  

 

Malgré ses envies de meurtre, il ne le frappa pas de suite. Il ne voulait pas le voir s’effondrer inconscient suite à une douleur trop intense, alors il attendit. Morton mit une bonne minute à reprendre son souffle après avoir arrêté de crier. Il n’avait pas fini de pleurer qu’il hocha la tête.  

 

- On… On voyait à… trois-cent-soixante… degrés. Lorsque la forêt a… brûlé, on… on a tout vu… On était entouré… de la fumée…, leur apprit-il, haletant.  

- On ne voyait des… vitres qu’une étendue… verte puis bleue…, poursuivit-il.  

- Combien d’étages pour la partie principale ?, s’enquit Ryô d’une voix froide.  

- Trois, je pense. Un pour la partie… spectacle et deux pour les suites., répondit spontanément l’américain.  

 

Trois… s’il devait compter les soldats et certainement toute une partie production, il fallait certainement en compter au moins deux de plus. Une attaque par l’extérieure était exclue… sauf si des hélicoptères se trouvaient au pied de la tour… Même si ça arrivait, ce qui était déjà fort peu probable, ce ne serait pas le plan. C’était Umibozu le pilote et Mick n’aurait pas la force nécessaire dans les mains pour se tenir à une corde d’une tout en tirant de l’autre dans une fenêtre. Sans savoir si Kaori pourrait marcher sans risquer de perdre leur bébé, il ne pouvait y aller seul. Ca ne laissait qu’une possibilité : entrer par le bas et remonter toute la tour en espérant qu’ils n’exécuteraient pas sa compagne entre temps…  

 

******************  

 

Lorsqu’elle émergea de l’inconscience, Kaori se sentait groggy mais simultanément elle se sentait un peu mieux. Gardant les yeux fermés, elle se concentra sur son environnement. Elle commença par tenter de savoir si elle était seule. Elle n’entendait aucun bruit mais attendit patiemment un long moment. Quand vraiment rien ne vint troubler le silence, pas de bruit de respiration, de raclement de gorge, bruissement de textile, elle se dit qu’elle était bien seule, ce qui la soulagea. Elle n’ouvrit cependant pas les yeux. Ils avaient été sous vidéo-surveillance dans la forêt. Elle ne doutait pas qu’elle le serait également dans cet endroit… au demeurant relativement confortable puisqu’elle sentait sous elle le moelleux d’un matelas.  

 

Les yeux toujours fermés donc, elle se passa en revue. Elle sentait encore les vêtements sur elle, ce qui la soulagea. En revanche, elle avait une aiguille dans la main, ce qui la dérangeait. Elle se demandait quel produit on pouvait lui avoir injecté. Elle se sentait bien, claire d’esprit mais comment savoir si elle n’était pas paralysée alors qu’elle ne voulait pas bouger ne serait-ce que le petit doigt au risque de leur faire savoir qu’elle était réveillée ? Comment savoir si le produit n’allait pas faire du mal à son bébé ? Elle avait envie de hurler mais se maîtrisa. Ce n’était pas le moment pour laisser les doutes prendre le dessus. Chaque chose en son temps et le plus urgent était de trouver un moyen de gagner du temps.  

 

Elle ne sentait pas en revanche d’électrodes sur sa poitrine, ni de brassard autour de son bras. Elle n’était donc pas monitorée. C’était plus simple pour elle. Elle devrait donc être prudente en présence d’autres personnes mais tant qu’elle restait seule et immobile et les yeux fermés, ce qui n’était pas forcément évident, elle était plutôt tranquille. Elle en profita pour se concentrer sur les sons extérieurs à la pièce. A la sensation de chaleur sur son bras droit, elle savait que les fenêtres étaient de ce côté. Il faisait beau et le soleil donnait dans la pièce sans aucun obstacle. Elle était soit dans un endroit dégagé comme une clairière soit dans en hauteur et, avec ce qu’elle avait vu plus tôt, elle penchait pour la deuxième option. Une tour immense au milieu de la forêt. La folie était vraiment sans limite.  

 

Repensant à sa surprise lorsqu’elle avait vu ce morceau de métal blanc qui brillait à travers les arbres, elle ne put réprimer la vague d’anxiété qui monta en se souvenant de la suite : l’attaque, la grenade de gaz soporifique, Ryô… Elle prit une profonde inspiration pour se calmer. Elle devait s’accrocher au fait qu’il y avait un plus grand plan, ce jeu, qu’ils avaient abattu la plupart des concurrents et que, si le montant du ticket d’entrée était vraiment si exorbitant, il n’était pas question d’éliminer Ryô, Mick ou Umibozu. Elle devait s’accrocher à cette logique, sinon elle deviendrait folle. Ryô, Mick et Umibozu allaient bien… enfin autant que possible de ce fichu jeu.  

 

Elle prit sur elle et essaya de se calmer progressivement alors qu’elle sentait son cœur battre à toute allure. Si elle devait paraître endormie, elle devait être calme, surtout qu’il y avait visiblement un médecin dans les parages, un médecin qui pourrait se rendre compte du fait qu’elle était réveillée. Elle devait maîtriser ses battements de cœur. Elle appliqua tous les conseils que Ryô avait pu lui donner toutes ces années. Elle commença par contrôler sa respiration avant de se plonger dans un état de semi-conscience. Elle se sentait légère et son esprit était dirigé vers un moment paisible de leur vie, un de ces moments où ils étaient capables de rester l’un contre l’autre dans le divan, juste pour le plaisir d’être là ensemble, de profiter de leur relation en version améliorée, de cette sérénité nouvelle.  

 

Elle était donc plongée dans cet état lorsqu’elle entendit la porte s’ouvrir mais elle s’efforça d’y rester afin de tromper l’ennemi. Elle ne cilla pas lorsqu’on attrapa son poignet et appuya un peu plus dessus.  

 

- Elle dort encore ?, entendit-elle.  

- Oui. Le pouls est régulier, la respiration profonde. La température a baissé. La poche de remplissage est presque finie. On pourra lui retirer l’aiguille dans une demi-heure, je pense.  

- Elle est apte donc ?, s’impatienta l’autre voix masculine.  

 

Apte à quoi, se demanda-t-elle. Ils voulaient la voir se battre ? Ils lui réservaient une autre épreuve ? Elle eut bien du mal à réfréner le frisson qui la menaçait et que n’aurait pas manqué celui qui tenait encore son poignet.  

 

- Elle sera capable de se tenir debout et de montrer de la vivacité. Après, je peux lui injecter un petit remontant supplémentaire si vous le souhaitez., proposa le deuxième homme.  

 

Dis non, pensa-t-elle, se retenant de réagir. Un petit remontant… de la drogue à tous les coups. S’il ne disait pas non, est-ce que ça faisait partie des urgences où elle pourrait utiliser la massue ? S’ils la droguaient, elle ne contrôlerait plus rien, ils feraient ce qu’ils voulaient d’elle et ça la terrifiait.  

 

******************  

 

- Le plan ?, demanda Mick alors qu’ils voyaient la tour s’élever devant eux.  

 

Ils n’étaient pas au pied mais encore à quelques centaines de mètres du bâtiment à l’abri dans la végétation dense. Ils pouvaient entendre la respiration laborieuse de Morton assis derrière eux mais ils s’en fichaient. Ils étaient concentrés sur leur cible, cette tour et surtout ceux qui étaient à l’intérieur, ceux à arrêter et celle à sauver. Ils étaient arrivés depuis une heure. Umibozu et Ryô avaient fait le tour, évaluer les forces en présence, les faiblesses du bâtiment et leurs possibilités.  

 

- La porte du bas. C’est le seul moyen. On élimine les gardes à terre, quinze en tout et on entre… à deux. Il faut que tu gardes le terrain pour s’assurer qu’on n’aura pas de mauvaise surprise en ressortant., lui apprit Ryô, lui adressant un regard sérieux.  

- Ok. Je suppose qu’on va donc récupérer les armes de ces messieurs. Je ne sais pas pour vous mais je ne serais pas contre un peu d’aide, l’arrivée providentielle de la rescousse…, admit l’américain.  

- Même si on est des super-mecs bourrés de talents…, ajouta-t-il, mal à l’aise face à cet aveu.  

- Miki me manque., avoua Umibozu, impassible.  

- Je sais qu’elle est là mais ce sont les massues de Kaori qui me manquent., pipa Ryô.  

 

Ils rirent légèrement tous les trois, conscients que c’était l’une des rares fois qu’ils se faisaient de telles confidences mais rien ne sortirait de ces lieux alors ils pouvaient se le permettre.  

 

- Je ne sais pas si c’est rationnellement vrai mais on a déjà affronté pire, non ?, suggéra le nettoyeur.  

 

Les deux autres hommes se regardèrent, sceptiques, mais acquiescèrent malgré tout. Ca ne pouvait pas être la pire situation qu’ils avaient affrontée. Ils s’en étaient toujours sortis et cette fois ne les ferait pas mentir.  

 

- Bon… Alors je vous laisse vous dérouiller les muscles pendant que je me repose un peu., soupira Mick, s’allongeant par terre, les mains derrière la tête.  

 

Ryô et Umibozu le regardèrent fermer les yeux, un fin sourire aux lèvres. Ils savaient qu’il n’était pas aussi léger, qu’il jouait un jeu et ils ne lui en voulaient pas loin de là. C’était aussi sa façon de dire qu’il connaissait ses limites, que les combats au corps-à-corps qui se profilaient n’étaient pas pour lui et qu’il se contenterait d’assurer leurs arrières.  

 

- Pile ou face pour savoir qui prend la gauche ?, suggéra Ryô.  

- Hmpf…, lâcha Umibozu, se tournant et partant de l’autre côté.  

- Bon, je suppose que ça veut dire que je prends la gauche., conclut le nettoyeur, se relevant de sa position agenouillée.  

 

Il vit Mick se remettre en place et poser un regard acéré sur les alentours et s’en alla, l’esprit un peu plus tranquille. Malgré l’envie qu’il ressentait, il se retint de lever les yeux vers le haut de la tour. Il savait qu’elle était haute, très haute même, qu’il y avait au moins cinq étages avec des soldats et des civils, le connard qui les avait amenés là… et Kaori. Rien que cette pensée l’attirait beaucoup trop près de la frontière de la rationalité, trop près de la possibilité où il fonçait à travers les soldats visibles avec ses quatorze balles pour aller la sauver…  

 

Il approcha du premier soldat visible, l’attrapa et le neutralisa avant de l’entraîner dans les buissons. Il fouilla ses poches et trouva des menottes. Il préférait ça au fait de le tuer. Il l’attacha et enfonça la clef dans sa poche puis se tourna vers le garde suivant. Il ne le voyait pas mais sentait la présence d’Umibozu non loin. Méthodiquement, patiemment, il élimina tous les hommes sur qui il tomba jusqu’au moment où il se retrouva nez-à-nez avec son ami.  

 

- Ce n’est pas encore le moment où on en finit avec notre rivalité., lui fit savoir ce dernier.  

- Je ne suis pas pressé à ce point., acquiesça Ryô.  

 

Ils en profitèrent pour faire le tour de la base de la tour, une base déjà imposante, et, pour la première fois, ils levèrent les yeux vers le sommet.  

 

- Putain, le mec avait vraiment du fric à jeter par les fenêtres. On aurait dû lui faire faire le tour du Kabuki…, ne put s’empêcher de plaisanter Ryô.  

 

Le silence de son ami fut plus éloquent que tous les mots et surtout adjectifs qu’il aurait pu utiliser. La base était donc non négligeable mais le sommet était très large, comme une bulle posée sur un long support.  

 

- Je suppose qu’ils ont un ascenseur pour leurs déplacements mais pour nous, ce sera les escaliers…, conclut Ryô.  

- Il y a des hélicoptères un peu plus loin. On sait comment rentrer à Tokyô quand on l’aura sortie de là., lui fit savoir Umibozu.  

- J’espère que le plein est fait. Je ne compte pas traîner., répliqua le nettoyeur.  

- Moi non plus. J’en ai marre de toute cette verdure., grommela l’ex-mercenaire.  

- Moi aussi. J’en avais déjà eu assez pour toute ma vie il y a des années de cela., fit sombrement son acolyte.  

 

Au même moment, ils repèrent une légère anomalie dans la paroi blanche et allèrent y jeter un œil, refusant de négliger la moindre possibilité que d’autres hommes leur tombent dessus. Umibozu écarta le panneau et ils tombèrent sur une pièce sombre que la lumière du jour tombant éclaira encore faiblement.  

 

- Qu’est-ce que…, murmurèrent-ils sidérés en voyant quatre portes grillagées ouvertes sur quatre espaces vides dont les murs étaient recouverts de sang.  

 

Entendant un bourdonnement, ils avancèrent jusqu’à son origine, la boule au ventre à l’idée qu’ils étaient peut-être arrivés trop tard pour celle qu’ils étaient venus chercher.  

 

- Ce n’est pas elle., conclut rapidement Umibozu, la voix étranglée par le soulagement.  

- Et je suis soulagé qu’elle ne soit pas là pour voir ça., admit Ryô, son estomac se serrant face au spectacle répugnant.  

- Il faut la sortir de là., ajouta-t-il, se retournant et ressortant.  

 

Il n’avait pas besoin d’en voir plus pour savoir qu’il n’y avait pas d’autre sortie possible. Ils devaient maintenant retrouver Mick pour lui donner les armes avant de s’introduire dans la tour. Ils devaient se dépêcher avant que l’inactivité des troupes au sol alerte celles qui étaient là-haut.  

 

- Vous en faites une tête…, remarqua l’américain, prenant les quatre mitraillettes que ses amis lui ramenèrent, en gardant autant pour eux.  

- On a retrouvé un corps complètement démembré dans la tour. Je pense qu’on était plus que vingt à avoir été amenés ici., lui fit savoir Ryô.  

- Ils sont complètement malades., murmura son ami américain.  

- Allez la chercher qu’on se casse d’ici vite fait., leur demanda-t-il, armant une des armes.  

 

Sans plus un mot, ils se retournèrent et se dirigèrent vers la tour alors que le soleil commençait à baisser pavillon.  

 

**********************  

 

- Dites-moi, elle est prête ?, demanda l’heureux gagnant de plus en plus impatient à son hôte.  

 

Celui-ci observa son invité et esquissa un sourire imperturbable même si sa propre patience touchait ses limites.  

 

- Venez, je vais vous la montrer et vous me direz ce que vous souhaitez faire., lui fit-il savoir.  

- Une beauté pareille s’observe au repos avant de la voir en pleine activité., apprécia-t-il.  

 

Kaori entendit la porte s’ouvrir de nouveau et se força à rester immobile, le cœur battant régulièrement. Elle n’avait plus d’aiguille dans la main et cela faisait un moment que le médecin n’était pas revenu… enfin pour le peu de conscience du temps qu’elle avait en restant ainsi inactive et surtout dans le noir. Aux aguets, elle attendit le prochain mouvement mais la première chose qui la frappa fut la tension soudaine qui envahit la pièce, une tension qui n’était pas meurtrière mais tout aussi malsaine en ce qui la concernait.  

 

- Magnifique mais encore bien sale. Je vais peut-être prendre le temps de la laver moi-même., entendit-elle.  

- Faites à votre guise. C’est votre bien maintenant. Je vous laisse donc ensemble ?, fit l’autre voix, probablement le chef qui la traitait comme un bien.  

 

Elle lui aurait bien collé une massue sur le coin du nez à celui-là…  

 

- Oui. Je vais m’occuper d’elle. Vous pourriez faire éteindre les caméras ? Je n’ai rien d’un exhibitionniste., lui fit savoir le premier.  

- A votre guise. Amusez-vous bien et ne l’amochez pas de trop. Ils sont encore deux derrière vous., lui rappela l’autre.  

 

Deux ? Ils étaient donc trois à avoir payé pour elle ? Pour quoi ? Elle ne voulait pas penser, penser signifiait comprendre et comprendre réalisait qu’ils voulaient lui faire du mal. Avant d’ouvrir les yeux, elle se concentra sur son corps, ce qu’elle ressentait ou ne ressentait plus, soulagée que les crampes se soient arrêtées. Elle ne savait pas si c’était définitif ou non mais elle devrait faire avec et espérer.  

 

- Tu te réveilles enfin ? Tu as des yeux magnifiques, ma jolie…, apprécia l’homme face à elle.  

 

Il s’assit sur le bord du lit et se pencha vers elle... 

 


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