Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Author: Mercury80

Status: Completed

Series: City Hunter

 

Total: 13 chapters

Published: 18-09-20

Last update: 30-09-20

 

Comments: 19 reviews

» Write a review

 

Romance

 

Summary: Quand une nouvelle chamboule toute une vie

 

Disclaimer: Les personnages de "Immaculée conception" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

How can I post my fanfiction?

 

After signing up for your member account, you have to connect and in the section "Fanfictions/Challenges" of your account, there are 3 possibilities: - Add a new story - Add a new chapter - Modify a story or a chapter Fill in the corresponding form and you're done. Post your chapters in order. The numerotation of the chapters is automatic. If your story is complete, change its status form "To be continued" to ...

Read more ...

 

 

   Fanfiction :: Immaculée conception

 

Chapter 8 :: Chapitre 8

Published: 25-09-20 - Last update: 25-09-20

Comments: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

Chapitre 8  

 

Un grognement résonna dans la pièce sombre, annonçant le réveil de sa seule occupante. Kaori ouvrit les yeux lentement, se focalisant au fur et à mesure. Ce n’était pas sa chambre : le matelas était trop mou, les draps trop rêches et puaient le renfermé, la pièce sentait l’humidité et la moisissure et les bruits étaient bien différents. En fait, il n’y en avait même pas… Elle se releva doucement, sentant la tête lui tourner, et s’assit sur le bord du lit qui grinça. La seule lumière provenait d’une petite lucarne placée haut dans la pièce. Il faisait déjà nuit apparemment et la faible lumière du clair de lune ne laissait qu’à peine entrevoir quelques détails de l’endroit où elle se trouvait. Elle observa lentement, scrutant la pénombre pour essayer de distinguer quelque chose avant de se risquer à bouger du lit.  

 

Dans un coin en hauteur, un point rouge brillait. Un point rouge signifiait caméra, lui avait appris Ryo il y a longtemps déjà. Qui disait caméra disait qu’elle était filmée et elle réajusta inconsciemment ses vêtements pour en montrer le moins possible. Quand elle eut fini son inspection visuelle, elle se leva et prit le risque de partir en repérage. Elle longea le mur où était la lucarne, tâtonnant pour voir s’il y avait d’autres ouvertures qu’elle ne pourrait voir. Elle ne trouva rien. Elle poursuivit son inspection sur le deuxième mur et tomba à peu près à un mètre du coin sur un rideau. Elle sentit le soulagement la gagner et continua jusqu’à trouver l’autre bordure du tissu qu’elle repoussa, posant les mains sur la surface juste derrière. Du béton… elle tâtonna frénétiquement et ne trouva que du béton, pas de carreaux, pas de bois, rien. Le rideau n’était qu’un leurre. Sentant la panique monter, elle prit une profonde inspiration pour lutter contre les vertiges qui la prenaient à nouveau.  

 

- Rappelle-toi de ce que Ryo t’a dit. Garde ton calme, réfléchis posément., s’enjoignit-elle à voix basse.  

- Tu peux le faire. Tu n’es plus la seule à devoir sortir d’ici. Respire…  

 

Elle ferma les yeux un court instant puis reprit son inspection. Sur le troisième mur, elle trouva une porte sans poignée, en métal. Elle ne tenta même pas de taper dessus en hurlant de la laisser sortir. Ce serait vain et, pour le moment, elle pouvait encore espérer qu’il la croit endormie. Elle fit tout le tour du bâti, tâtonnant doucement en fermant les yeux pour visualiser dans sa tête la configuration de l’ouverture. Les gonds étaient de son côté, ce qui signifiaient que, même si elle utilisait une massue, elle devrait redoubler de force pour l’éjecter de son support. Elle n’était même pas sûre d’en être capable dans son état actuel.  

 

- Qu’est-ce que ça peut bien changer ? Est-ce que je vais garder un bébé sans savoir comment il est arrivée là ?, se demanda-t-elle à voix basse.  

 

Elle sentit les larmes monter. Une part d’elle avait espéré que Ryo soit le père. Ca aurait certainement été compliqué à gérer entre les mensonges répétés et le fait qu’ils auraient couché ensemble alors qu’elle n’était pas vraiment consciente de ses actes mais, au moins, elle saurait qu’il ne l’avait pas brutalisée et elle aurait attendu un enfant de l’homme qu’elle aimait. La seule chose qui la rassurait maintenant, c’était qu’elle n’avait pas d’ecchymoses sur les cuisses, qu’elle n’avait pas eu de douleurs particulières le jour suivant cette soirée. Donc elle avait dû consentir au rapport, il y avait peut-être eu un peu de douceur. Même si ça ne rendait pas la chose plus agréable, c’était un poids en moins sur sa conscience.  

 

Se rendant compte de la dérive de ses pensées, elle secoua la tête comme pour les chasser. Elle avait d’autres choses à penser pour le moment comme sa survie immédiate et comment se sortir de là. Elle continua son inspection dans le noir presque total, les nuages ayant caché la lune. Elle laissa échapper un cri de douleur quand elle se cogna dans le lit. Elle attrapa ce qui faisait le pied de lit et le suivit jusqu’à pouvoir s’asseoir En résumé, elle était dans une pièce totalement en béton, probablement un sous-sol à en juger l’ouverture placée très haut, avec unique point d’entrée et de sortie une porte en métal qui s’ouvrait vers l’intérieur. Elle tâta l’espace du lit mais ne trouva pas son sac donc, à part ses massues, elle n’avait rien. Soudain, elle entendit du bruit et se tendit. Elle entendit un cliquetis et la porte s’ouvrit.  

 

Avec effroi, elle vit Hiro entrer avec un objet en métal à la main. Malgré tout, elle trouva la force en elle de rester aussi calme que possible et l’observa. Pourquoi n’avait-elle pas senti avant ce qu’elle ressentait maintenant ? Pourquoi n’avait-elle pas ressenti ce froid glacial, ce petit truc qui faisait hérisser les poils sur sa peau, la faisait frissonner ? Elle ne comprenait pas.  

 

- As-tu bien dormi, Kaori ?, lui demanda-t-il d’une voix suave.  

- Non. Mon lit est plus confortable., répondit-elle avec toute la bravoure dont elle se sentait capable.  

- Tu testeras bientôt mon lit. Tu verras, tu t’y plairas., lui annonça-t-il avec un rictus de convoitise.  

- Je ne pense pas. Laissez-moi partir. C’est préférable pour vous., l’informa-t-elle.  

- Vraiment ? Et pourquoi je laisserais partir ma femme ?, ironisa-t-il.  

 

Kaori jeta un œil vers la porte, espérant voir apparaître Ryo. C’était le bon moment là. Il rentrerait, nonchalant comme d’habitude, s’appuierait sur le bâti et lui sortirait « Parce qu’on ne touche pas à ma femme. ». Bon d’accord, cette répartie-là, c’était uniquement dans ses rêves les plus fous. Il trouverait bien un truc idiot comme « tu me mets en retard pour aller au cabaret » ou « tu ne pouvais pas t’en sortir toute seule ? ». Bien évidemment, Ryo n’apparut pas.  

 

- Je ne suis pas votre femme !, répliqua-t-elle sèchement.  

- Dorénavant si. D’ailleurs on va tout de suite traduire les choses dans les faits., lui annonça-t-il.  

 

Il ressortit et referma la porte avant qu’elle ait eu le temps de l’atteindre. Elle eut juste le temps de voir que c’était une serrure magnétique avant qu’elle ne claqua fermée. Avec appréhension, elle se demanda ce qu’il voulait dire par traduire les choses dans les faits. Voulait-il lui passer une bague au doigt, coucher avec elle, cette seule pensée lui donnant envie de vomir, faire un simulacre de cérémonie ? Elle sentit son cœur se mettre à battre fort dans sa poitrine et sa respiration se faire courte. Elle entendait de nouveau les paroles de Ryo le matin même, lui expliquant ce qui était arrivé aux jeunes femmes.  

 

La porte s’ouvrit de nouveau et Hiro pénétra dans la pièce, une seringue à la main. Il voulait la droguer… Elle sortit une massue pour se défendre malgré le danger encouru et s’apprêtait à le frapper quand une autre odeur l’atteignit : le fer chauffé. Elle comprit alors ce qui l’attendait mais la seconde qui la vit stupéfaite fut celle dont Hiro profita pour lui planter l’aiguille dans le cou, la tenant contre lui, son souffle sur sa joue lui donnant envie de vomir. Elle sentit ses muscles se tétaniser et tout son corps devenir comme mou.  

 

- Ne t’inquiète pas, ce n’est qu’un produit qui va paralyser tes muscles une ou deux minutes, une petite invention de ma maman. Tu ne pourras pas bouger mais tu pourras ressentir. Il est important que ce moment reste gravé dans ta mémoire., lui dit-il, partant d’un rire dur.  

 

Il l’allongea sur le sol froid et dur, face contre terre. Elle le sentit ensuite descendre la bretelle de son débardeur puis de son soutien-gorge, incapable de bouger malgré son cerveau qui hurlait des ordres à n’en plus finir. Dans un sadisme le plus pervers, il avait laissé la porte grande ouverte et elle pouvait le voir vérifier si son fer était suffisamment rouge. Il le tourna encore au dessus du feu qui carburait.  

 

- Voilà qui est parfait. Ne traînons pas., lui dit-il, approchant d’elle.  

 

Kaori le regarda approcher, sentant l’air commençant à lui manquer. Elle se sentait étouffer. Elle allait souffrir et mourir et elle ne pouvait rien faire. Ryo !, s’entendit-elle hurler mais le son ne franchit pas la barrière de ses lèvres.  

 

Ryo suivit l’émetteur de Kaori jusqu’au quartier de Setagaya puis, soudain, le signal disparut. Avant même qu’il ait pu voir l’endroit, la dernière position restant signalée quelques secondes à peine, un piéton déboucha en courant sur la route sans tenir compte du signal. Il pila, pompant sur la pédale de frein comme un fou avant de tourner le volant de côté pour éviter l’imprudent qui était maintenant tétanisé au milieu de la voie. Quand la voiture s’arrêta enfin, l’adolescent n’était qu’à vingt centimètres de l’aile de la voiture, la fixant avec des yeux ronds comme des soucoupes.  

 

- Reste pas là, crétin ! Tu veux te faire écraser ou quoi ?, hurla-t-il, à la fois en colère et terrifié de ce qui aurait pu arriver.  

 

Le gamin ne demanda son reste et le nettoyeur remonta dans la mini, regardant le tableau du récepteur.  

 

- Merde ! Plus de signal., cria-t-il, frustré.  

 

Il ne voulait pas que sa dernière vision de Kaori soit son cadavre et encore moins que leur dernier échange fut une dispute pour un malentendu. Il voulait au moins une opportunité de lui dire qu’il ne lui aurait rien caché s’il avait été le père de son enfant, d’essayer de lui expliquer pourquoi il n’avait pas voulu lui dire ce qui s’était passé cette nuit-là. Ca ne pouvait pas se terminer comme ça. Sentant la colère monter, il prit sur lui et devint froid. Il devait être professionnel s’il voulait la sauver. Le personnel viendrait après. Il observa le récepteur et se souvint de la dernière position qu’il avait vue. Il s’y rendit et soupira : une zone résidentielle avec quelques immeubles d’habitations, autant dire beaucoup d’endroits à examiner.  

 

Il sortit son téléphone et composa le numéro de son inspectrice préférée.  

 

- J’ai besoin de ton aide., lui dit-il simplement.  

- Je suis déjà dessus. Des témoins nous ont signalé une jeune femme qui semblait se faire agresser. Je suis sur les bandes vidéos. Je t’appelle dès que j’ai quelque chose., lui répondit-elle avant de raccrocher.  

 

Il ne s’en offusqua même pas. Le temps n’était pas aux politesses. Il ne doutait pas non plus un seul instant que Mick et Falcon étaient également sur la brèche. Alors il allait remuer ciel et terre en attendant et il commença ses recherches alors que la nuit tombait. Il prit une première rue et la passa au peigne fin sans rien voir qui attirerait son attention. Lui-même ne devait d’ailleurs pas attirer l’attention sur lui. Il ne serait d’aucune utilité dans un poste de police. Donc quand il croisait quelqu’un, il n’essayait pas de se cacher s’il n’en avait pas le temps. Il saluait poliment et passait son chemin. Il erra ainsi pendant deux heures dans les rues sans donner l’impression de regarder vraiment mais il avait tout enregistré jusqu’à ce que son téléphone sonne à nouveau.  

 

- On a retrouvé la voiture. J’ai une adresse., lui annonça Saeko.  

 

Elle lui donna sans tarder et il repartit en courant à la mini. Il n’était pas très loin d’elle. Il allait la retrouver.  

 

- Hiromishi ! Qu’est-ce que je t’avais dit ?, entendit soudain Kaori au bord de l’évanouissement, sentant la chaleur du fer près de son épaule.  

- Maman, c’est ma femme. Je dois le faire., se plaignit l’homme.  

- Non. Je t’ai dit non. Elle est enceinte. Tu pourrais lui faire perdre le bébé et c’est ma seule chance d’être grand-mère. Tu ne la toucheras pas jusqu’à l’accouchement. Je vais m’occuper d’elle. Elle apprendra à être une bonne épouse. Va me chercher l’antidote. Dépêche-toi avant qu’elle manque d’oxygène !, l’enguirlanda-t-elle.  

 

L’homme baissa la tête et s’en alla, revenant quelques secondes plus tard avec une autre seringue. Kaori sentit la nouvelle piqûre dans son bras et, quelques secondes plus tard, elle sentit la brûlure de l’oxygène pénétrant ses poumons.  

 

- Du calme, ça va aller. Aide-moi à l’allonger sur le lit., lui ordonna-t-elle.  

- Je peux rester avec elle ?, demanda-t-il, jetant un regard empli de désir sur elle.  

 

Kaori se sentit frémir mais n’avait pas la force de s’opposer. Elle se sentait plongée dans l’inconscience, la fatigue prenant le dessus.  

 

- Non. Tu vas vouloir lui faire des choses dégoûtantes et tu risques de faire du mal au bébé. Alors non Hiro, tu attendras que ce soit moins risqué. Kaori, je pose des vêtements propres pour vous demain matin, reposez-vous., lui dit la dame, lui faisant un sourire.  

 

Elle parvint à fixer ce visage avenant et reconnut la dame qui l’avait abordée au magasin. Elle la vit lever la main et la poser sur ses cheveux, les caressant doucement.  

 

- Tu vas voir. Tout ira bien. Je te montrerai comment être une bonne épouse pour mon Hiro et une bonne mère pour ce bébé. Nous prendrons bien soin de toi et tu nous seras reconnaissante., lui assura-t-elle tendrement.  

 

Kaori la regarda, sentant l’effarement l’envahir. Se rendait-elle compte de ce qu’elle racontait ? Son fils voulait la marquer comme une bête et la violer. Ils la séquestraient tous les deux dans cette cave humide et sombre. Elle sentit les larmes couler hors de ses yeux mais elle était incapable de les arrêter ou de les essuyer tout comme elle n’avait pas la force de chasser cette main qui n’avait rien à faire là ni de bondir du lit pour foncer à travers la porte ouverte. Elle se sentait faible, incapable de faire bouger ses membres, même ses lèvres ne semblaient pas vouloir se mouvoir.  

 

- L’effet de l’anesthésiant se dissipera bientôt. D’ici quelques minutes, l’antidote aura complètement fait effet et annihiler les effets du premier médicament., lui promit-elle comme si elle lisait en elle.  

- Hiro, tu as vraiment été un mauvais garçon. Remonte à la cuisine et prépare-toi à recevoir ta punition., lui ordonna-t-elle durement.  

- Pas le bâton, maman… S’il te plaît, pas le bâton., l’implora-t-il, effrayé.  

 

Kaori regarda cet homme qui l’avait enlevée avec un regard terrifiant devenir livide et afficher un air terrorisé sous les menaces de sa mère. C’était quoi cette maison de dingues ? Devait-elle elle aussi s’attendre à un traitement aussi dur si elle n’apprenait pas bien ? Où était Ryo ? Arriverait-il avant que les maltraitances ne s’amplifient ? Elle sentit ses paupières se faire de plus en plus lourdes et ferma les yeux, ne pouvant lutter plus longtemps malgré son envie de se débattre et de ratatiner ces deux cinglés.  

 

Ryo s’arrêta peu avant l’adresse qu’il ciblait. Il descendit de voiture et approcha de la maison plongée dans le noir. Il en fit rapidement le tour, prenant sur lui pour ne pas foncer dans le tas sans savoir où il mettait les pieds. Cela fait, il tenta la poignée de la porte avant sans succès et se dirigea vers l’arrière. La porte était également verrouillée mais un coup de coude bien placé fit éclater la vitre et il put actionner la poignée intérieure. Il poussa la porte, occultant le bruit du verre qui crissait contre le carrelage. Il s’aventura dans la maison et la fouilla de fond en comble. Il ne trouva rien.  

 

Alors qu’il redescendait de l’étage, il avisa un rai de lumière qui provenait du mur et approcha. Tâtonnant, il parvint à ouvrir le panneau caché et découvrit un escalier. Il descendit prudemment, entendant des bruits provenir de plus bas. Kaori était peut-être là. Il allait enfin la retrouver et la sortir de là, indemne, espérait-il. Il s’arrêta près de la porte, dos au mur, compta jusqu’à trois, évacuant toute vision cauchemardesque et pivota d’un coup, enfonçant le panneau et pointant son arme, droit devant lui.  

 

Kaori se réveilla en sursaut et regarda tout autour d’elle. Elle vit alors le vêtement qu’avait laissé la mère d’Hiro : un kimono. Toutes ses paroles lui revinrent : elle voulait faire d’elle une bonne épouse et une bonne mère. Qu’entendait-elle par là ? Et que comptait-elle lui faire ? Comment devait-elle agir ? Coopérer pour gagner du temps ? Se montrer difficile pour espérer être relâchée ? Elle se rappela le sort des quatre autres filles : elles étaient mortes… Apparemment, elle pouvait compter sur la présence du bébé pour gagner du temps ou obtenir leur clémence mais que toléreraient-ils ? Elle prit le kimono et le tendit devant elle avant de le jeter au loin, le cœur battant à tout rompre. Il avait déjà été porté, probablement par une des filles précédentes. En attestaient les tâches de sang au niveau de l’épaule gauche et un peu partout sur le tissu.  

 

Elle entendit du bruit provenir de l’extérieur et se tourna, prête à affronter Hiro ou sa mère. Ce fut lui qui rentra.  

 

- Tu n’as pas mis le vêtement. Maman ne va pas être contente., constata-t-il avec une lueur malsaine dans les yeux.  

 

Il ne lui laissa pas le temps de répondre et l’attrapa par le coude avant de la faire monter.  

 

- Kaori, bonjour. Vous n’avez pas enfilé le kimono ?, lui demanda la mère d’Hiro, ses sourcils se fronçant.  

- Je… non… Je suis désolée mais l’odeur me donnait de fortes nausées., s’excusa-t-elle, baissant les yeux.  

 

Elle avait décidé de jouer la carte de la soumission malgré son envie de les écraser, d’en faire de la bouillie, du hachis… enfin bref de leur tenir tête. Elle avait senti un frisson la parcourir en croisant le regard de la femme, froid et déterminé, et elle avait surtout noté que la porte qui donnait sur l’arrière n’avait pas de poignée. Elle était donc probablement dotée d’une serrure magnétique. Cette maison n’était pas normale et elle ne pouvait pas prendre de risque sans savoir si elle pourrait mettre un pied dehors. Que c’était dur de penser pour deux plutôt qu’elle seule…  

 

Ryo ragea en faisant face à une télévision allumée. Il observa les images et s’aperçut qu’il s’agissait de scènes de torture et que la jeune femme qui apparaissait à l’écran était l’une de celles dont des photos tapissaient le mur en plus de trois autres visages qu’il ne connaissait pas mais supposait être les trois autres victimes. Il y avait en plus beaucoup de photos d’Hitomi, dont certaines avaient été déchirées et jetées par terre, et quelques-unes de Kaori.  

 

Elle n’était pas retenue là mais il était sur la bonne piste. Il fouilla la pièce minutieusement et ne trouva rien. Il remonta au rez-de-chaussée et reprit la fouille, téléphone à l’oreille.  

 

- Saeko, c’est notre homme mais il ne la retient pas chez lui. Trouve-moi d’autres adresses., lui demanda-t-il avant de raccrocher.  

 

Il retourna tout le niveau sans rien trouver et poursuivit en fouillant de nouveau tout l’étage. Moins il trouvait, plus sa rage décuplait. Il était terrifié à l’idée de la perdre. Il ne pouvait supporter l’idée que tout cela était de sa faute, que, s’il n’avait pas caché la vérité, elle ne serait pas partie de cette façon et ne serait pas tombée entre les mains de ce taré. Il avait merdé pour la deuxième fois et cela lui coûterait la vie… leur coûterait la vie, se corrigea-t-il. Arrivé dans la chambre, il regarda la pièce, se demandant où il pourrait trouver des indices. Il balaya tous les meubles, recoins, photos accrochées aux murs, des paysages, un homme, un homme et sa mère visiblement. Il vit un autre cadre photo sur une des tables de chevet et ressortit son téléphone.  

 

- Sa mère, où habite sa mère, Saeko ?, lui demanda-t-il, se retenant de ne pas hurler.  

- Attends…  

- Je n’ai pas le temps !, répliqua-t-il, maîtrisant mal sa colère.  

- Tu le prendras, Ryo. Je fais ce que je peux !  

- Elle vient de passer toute la nuit avec eux !  

- Je le sais. Je l’ai !, s’exclama-t-elle, sortant la feuille en question du lot.  

 

Elle lui donna l’adresse et il fonça récupérer sa mini.  

 

- J’aurais dû y penser. La grossesse exacerbe l’odorat. Bon, je le nettoierai après. Préparez le petit-déjeuner., demanda la mère d’Hiro à Kaori.  

 

Kaori approcha du plan de travail, observant les lieux. Elle mit l’auto-cuiseur en route pour le riz puis se dirigea vers le frigo pour sortir ce dont elle avait besoin. Elle commença à battre les œufs avant d’ajouter les condiments. Soudain, un coup de baguette flagella ses mains. Poussant un cri de douleur, elle lâcha le plat qui tomba à terre et éclata, répandant son contenu sur le sol.  

 

- Petite idiote, on met les condiments avant de battre les œufs et on y met plus d’énergie. Concentre-toi !, lui ordonna-t-elle.  

- Et nettoie-moi le désordre que tu as mis.  

 

Kaori commença à ramasser les éclats de verre avant d’essuyer le plus gros des œufs. Elle se pétrifia quand elle sentit une présence dans son dos, un souffle caressant sa nuque.  

 

- Tu as eu de la chance. Elle est gentille avec toi pour le moment. Tu comprendras plus tard., lui dit-il, ricanant doucement.  

 

Il se releva et elle tourna les yeux vers lui, apercevant des marques rouges assez profondes dans le bas de son dos quand il s’étira. Alors c’était ça, la punition de la veille. C’était ça qui l’attendait si elle n’était pas obéissante, ça en plus des sévices qu’Hiro lui infligerait. Elle se mordit la lèvre en priant pour que Ryo arrive vite. Se relevant, elle avisa un couteau et tendit la main pour le prendre.  

 

- Que comptez-vous faire avec cela, mon petit ?, entendit-elle derrière elle.  

- Couper le tofu, Madame., répondit Kaori le plus naturellement du monde.  

- Avec votre permission bien entendu., ajouta-t-elle.  

- Vas-y.  

 

Kaori se mit à la tâche, observant les extérieurs nimbés par la lumière naissante du jour. Son cœur se mit à battre un peu plus vite en sentant sa présence. Il était non loin. Un deuxième coup de baguette cingla sa main.  

 

- Tu ne mets pas de cœur à la tâche. Comment veux-tu donner satisfaction à ton mari ? Il est déjà privé de ton corps pour protéger ce petit bébé alors applique-toi pour le reste !, la tança la mère d’Hiro.  

- Tu crois vraiment que j’ai envie d’être la femme de ton taré de fils, vieille bique ? Tu crois vraiment que j’ai envie de te livrer mon enfant ? T’es cinglée comme lui !, hurla Kaori.  

- Je ne te permets pas de me parler ainsi, petite garce ! T’es juste bonne à laver le sol et à récurer les toilettes ! Tu n’as rien pour faire une bonne épouse pour mon petit ! Je vais te tuer comme les autres. On en trouvera bien une qui conviendra !, lui dit-elle, prenant un couteau de cuisine.  

- Maman ?, intervint Hiro, stupéfait.  

- Ce n’est pas la bonne, mon chéri., lui apprit-il.  

- Laisse-moi au moins m’amuser avec elle avant de la tuer., plaida-t-il.  

 

Kaori ne chercha pas à comprendre et sortit de la pièce en courant, partant vers l’entrée. Elle s’arrêta devant la porte sans poignée également et se retourna quand elle entendit Hiro arriver. Elle n’eut pas le temps de se défendre qu’il la plaqua contre le panneau de bois. Il l’immobilisa et la força à le suivre jusqu’à la cave. Sans ménagement, il la jeta sur le lit et commença à défaire sa ceinture. La rouquine n’attendit pas et se releva, tentant de le repousser et de le contourner. Il l’attrapa cependant par la taille et la rejeta sur le lit.  

 

Ryo pénétra dans la maison en brisant une des fenêtres d’une balle et sautant à travers. Il trouva une femme âgée d’une cinquantaine d’années, couteau en main.  

 

- Je ne vous veux pas de mal, Madame. Je veux juste retrouver la femme que votre fils a enlevée., lui dit-il, tentant de la raisonner.  

 

La dame se jeta en hurlant sur lui, couteau levé en l’air prêt à frapper. Ryo para le coup de couteau et envoya la femme valser. Elle se retourna et revint à la charge, toujours en criant. Il l’évita de justesse, toujours aussi peu désireux de lever la main sur une femme… même si celle-là n’était franchement pas mokkori. Quand il entendit cependant Kaori crier, tout changea. Lorsque la mère fonça sur lui de nouveau, il l’attrapa et la fit passer par la fenêtre. Elle fit un vol plané et atterrit dans un bosquet épineux, s’empêtrant à force de se débattre.  

 

Hiro se jeta sur Kaori alors qu’elle venait à nouveau de tenter de s’enfuir. Il l’avait repoussée sur le lit et s’allongea sur elle, cherchant à lui retirer ses vêtements alors qu’elle se débattait comme une furie.  

 

- Non ! Tu ne m’auras pas ! Non ! Lâche-moi !, hurla-t-elle.  

 

Il la gifla pour la faire taire et reprit son entreprise. La pièce fut brusquement envahie par une aura froide. Hiro fut soulevé par le col et Kaori le vit voler dans les airs, s’écrasant dans un bruit sourd contre le mur. Ryo alla jusqu’à lui, para les coups qu’il lui lança et l’assomma d’un uppercut. Il trouva de la ficelle dans le couloir et revint attacher Hiro avant de se tourner vers sa partenaire.  

 

- Tu vas bien ?, lui demanda-t-il, s’asseyant à ses côtés sur le lit.  

- Oui… Il n’y a que mes mains qui ont souffert. Apparemment, je ne suis pas assez douée en cuisine., plaisanta-t-elle, montrant les deux traces rouges sur le dessus de ses mains.  

 

Il les regarda puis releva les yeux et vit sa détresse. Elle se montrait brave mais les dernières heures avaient été visiblement éprouvantes pour elle.  

 

- Viens là., lui dit-il, lui ouvrant ses bras.  

 

Malgré sa colère précédente, elle ne se fit pas prier et se blottit contre lui. Il savait l’apaiser et la faire se sentir en sécurité et elle avait besoin de cela. Le reste viendrait après. Elle sentit ses bras se refermer autour d’elle et, doucement, les tremblements de son corps cessèrent.  

 

- On rentre ?, lui proposa-t-il, entendant les sirènes des voitures de police.  

- Oui.  

 

Elle se leva mais faillit tomber. Ryo la rattrapa et la prit dans ses bras.  

 

- Je suis désolée de ne pas être plus forte., murmura-t-elle, s’en voulant.  

- Tu es forte, Kaori. Laisse-moi profiter de ce moment., lui demanda-t-il, posant un regard tendre sur elle.  

 

Elle acquiesça et reposa la tête contre son épaule. Il la mena jusqu’à la mini et la déposa sur le siège passager mais, au moment de refermer la porte, il se pencha de nouveau vers elle, l’air tendu.  

 

- Que se passe-t-il ?, lui demanda-t-elle, rêvant de retrouver son lit.  

- Je… Tu veux rentrer avec moi ou tu veux que je te dépose ailleurs ? Après ce qui s’est passé…, l’interrogea-t-il, plongeant son regard dans le sien. 

 


Chapter: 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13


 

 

 

 

 

   Angelus City © 2001/2005

 

Angelus City || City Hunter || City Hunter Media City || Cat's Eye || Family Compo || Komorebi no moto de