Capitolo 1 :: chapitre 1

Pubblicato: 30-01-14 - Ultimo aggiornamento: 30-01-14

Capitolo: 1

Petit coup de pouce  

La pluie tombait en fine gouttelette sur le visage de la nettoyeuse qui, les yeux clos, laissa ce liquide glacial se mélanger à ses larmes qui ne cessaient de s'écouler, tel un torrent sur sa peau, rougit par le froid.  

La nuit était aussi sombre que son cœur qui pleurait de douleur. Cette souffrance lui lacérait la poitrine, lui donnant la sensation qu'un poignard s'enfonçait dans sa peau sans qu'elle ne puisse le stopper.  

Anéantit de chagrin, elle se laissa tomber sur le sol humide et claqua ses poings de désespoir sur ce bitume noir, seul témoin de sa peine.  

Flash Back :  

Comme à son habitude, Saeko avait réussi, grâce à ces charmes, à faire accepter une mission dangereuse au duo City Hunter. Après des promesses de passer une nuit dans les bras du bel étalon, Ryô, la bave aux lèvres, acheva sans trop de difficulté celle-ci, prêt à vivre son plus grand fantasme.  

Kaori qui pensait qu'une nouvelle fois l'inspectrice ferait machine arrière, tomba des nues en voyant celle-ci lui donner l'adresse d'un motel.  

Heureux comme un fou, Ryô, la bave aux lèvres, se précipita dans la salle de bain afin de s'apprêter pour cette délicieuse soirée qui promettait d'être riche en émotion.  

Restée seule, la jeune femme fixait l'étage, une pointe de tristesse au cœur. C'était la première fois qu'elle voyait une lueur de désir dans les prunelles de son amie. Elle, d'ordinaire si froide, avait finalement laissé ses émotions prendre le dessus.  

Alors qu'elle était perdue dans ses pensées, Ryô fit son apparition, la faisant sursauter de peur. Ses yeux ne pouvait plus quitter cet homme qu'elle aimait de toute son âme. Et celui-ci était sur le point d'unir son corps à une autre.  

Elle avait tant rêvé de sentir ces mains caresser ses courbes, ses lèvres toucher les siennes. Elle aurait tout donné pour qu'il la fasse sienne mais elle devait se faire une raison. Elle n'était qu'une simple promesse faite par un mourant.  

Anéantit de chagrin, elle se dirigea, tête baissée, vers les marches, sous le regard peiné de son partenaire qui se doutait des tourments de la jeune femme. Soupirant, il prit ses clefs et quitta l'appartement.  

Au motel :  

Après avoir grimpé plusieurs étages, Ryô stoppa ses pas devant le numéro de la chambre que Saeko avait pris soin de réserver. D'une main hésitante, il tourna la poignée et resta ébahit devant le spectacle qui se jouait devant ses yeux.  

Installée telle une déesse sur les draps en soie du lit, la jeune femme vêtu d'une nuisette rose pâle transparente, fixait tendrement le nouvel arrivant.  

Sa poitrine se gonflait au rythme de sa respiration. Ses jambes dénudées ne demandaient plus qu'à être caressées. Ces lèvres légèrement humide, n'attendaient plus que les siennes.  

Il avait devant lui le plus beau de tous les tableaux du monde. Envoûté par cette femme fatale, le nettoyeur défit sa veste et s'avança les yeux brillant de désir, vers cette créature de rêves.  

Délicatement, il posa sa main sur la joue de l'inspectrice qui à ce contact, ferma les yeux. Puis sentant un souffle chaud sur ces lèvres, elle les ouvrit en grand et resta figé devant le regard ténébreux du nettoyeur qui, un sourire en coin, s'éloigna d'elle.  

- Pourquoi fais-tu cela Saeko ?  

- …  

- Pourquoi m'as tu invité dans ce motel ?  

- Quoi ? Tu n'es pas heureux que je te paie enfin mes dettes ?  

- Où es le piège ?  

- Il n'y en a pas.  

- Cesse ce petit jeu avec moi Saeko et dis moi pourquoi tu m'as fait venir ici ?  

- A ton avis ? Souffla-t-elle, sensuellement à son oreille.  

- C'est ce que tu veux vraiment ?  

- Montre moi à quel point ta réputation t'honore, mon bel étalon...  

Ryô resta quelques secondes intrigué par ce regard perçant. Malgré ces mots, une lueur étrange luisait au fond de ses prunelles.  

Bien décidé à savoir exactement ce que son amie avait en tête, le nettoyeur poussa légèrement l'inspectrice, qui se retrouva allongée de tout son saoul sur le lit et se positionna à califourchon sur elle.  

D'une main habile, il caressa ce corps tant de fois rêvé. Des soupirs de bien être s'échappaient de la bouche de la jeune femme qui, tremblante devant cette douceur, ferma les yeux.  

Son parfum venait enivrer les narines du nettoyeur qui commençait à perdre pied devant ces formes appétissantes.  

Prêt à assouvir son plus grand fantasme, City Hunter immobilisa ses mains au dessus de sa tête et, au moment de poser ses lèvres sur les siennes, stoppa son avancé, le cœur déchiré.  

- Et bien mon bel étalon, retentit la voix suave de l'inspectrice. Pourquoi tant d'hésitation ??  

- …  

- N'est ce pas ce que tu désires depuis tant d'années ??  

- ...  

- Ne suis-je pas à l'image de tes fantasmes les plus fous ??  

- Arrête Saeko.  

- Arrêter quoi ?? Nous n'avons même pas encore commencé !  

- Tu devrais rentrer chez toi, il se fait tard.  

- Impossible, je dois m'acquitter de mes dettes...  

- Pas ce soir...  

- Waouh ! Le plus grand pervers de tous les hommes refuse une partie de jambes en l'air ! Je n'en crois pas mes yeux ! Se moqua-t-elle.  

- Disons juste que je n'ai pas la tête à cela.  

- Aurais-tu une panne, mon Ryô chou ??  

- Ne raconte pas de conneries Saeko !  

- Où alors aurais-tu peur de commettre l'irréparable aux yeux de ta chère partenaire ??  

- …  

- J'ai tapé dans le mille ! N'est ce pas ?  

- N'importe quoi ! Moi et cette planche à pain ? Non mais tu l'as vu ? Elle n'a aucune forme, aucune féminité.  

- Pourtant tu hésites à coucher avec moi.  

- Kaori n'a rien à voir dans l'histoire. Je ne suis pas en forme, c'est tout.  

- Ne me prends pas pour une idiote, Ryô. Je sais parfaitement qu'en ce moment ton esprit est à ces côtés.  

- …  

- Cesse de te voiler la face et assume un peu tes sentiments.  

- Oublierais-tu qui je suis ?  

- Ryô...  

- Je suis l'ange de la mort. Un être dépourvu de tous sentiments. Un homme sans cœur et sans âme.  

- Je dirais que tu es plutôt un lâche !  

- Je refuse de l'enchaîner dans cet univers sanguinaire. Elle n'a pas sa place dans le milieu.  

- Je te signale qu'elle y vit depuis qu'elle est à tes côtés.  

- Justement, il est temps d'y mettre un terme.  

- Quoi ?  

- Il est temps pour elle d'avoir une nouvelle vie, loin de cet enfer.  

- Je vois qu'une nouvelle fois tu prends la fuite.  

- Elle sera plus heureuse loin de moi.  

- En es-tu aussi sûr Ryô ?  

- Elle pourra avoir la vie qu'elle a toujours rêvé d'avoir.  

- Peut être mais et toi ?  

- Quoi moi ?  

- Arriveras-tu à vivre sans elle ?  

- J'ai déjà vécu seul je te signale.  

- Je vois... Alors je t'aiderais à l'éloigner de ton monde, si c'est ce que tu veux vraiment.  

- ….  

- Je pourrais aussi lui présenter un homme.  

- …  

- Ca ne te dérange pas au moins ??  

- Fais ce que tu veux, je m'en contrefiche.  

- J'imagine très bien la scène quand elle se retrouvera dans ces bras et qu'elle lui caressera le corps qui n'est pas le tien. Puis de ces soupirs rauques qu'elle laissera échapper de ses lèvres que tu n'as d'ailleurs jamais goûté...  

- Arrête Saeko.  

- De ces souffles chauds qui chatouilleront son cou et ce désir intense de la faire sienne.  

- Ca suffit !! Hurla-t-il, en serrant ses poings de rage. Ferme là ! Ne dis plus rien.  

- Pourquoi ? Ca te gêne d'imaginer Kaori dans les bras d'un autre homme que toi ?  

- …  

- Tiens je me demande si elle aura des enfants avec ce type ??  

- Assez, je ne veux plus rien entendre.  

- Ok ! Ok ! Inutile de t'énerver.  

- …  

- Bien, puisque ta décision est prise, je connais l'homme idéal pour Kaori... Je vais de se pas l'appeler et...  

- Bordel ! Qu'est ce que tu cherches à la fin Saeko ? La coupa-t-il, en lui saisissant violemment son portable.  

- Ne commet pas la même erreur que Hide... Sinon Kaori connaîtra la même souffrance que la mienne. Lâcha-t-elle, les larmes aux yeux, tout en le fixant.  

- Saeko... Souffla-t-il dans un faible murmure, le cœur peiné.  

- Alors cesse de fuir comme un lâche et ouvre lui ton cœur.  

- Ce n'est pas aussi simple Saeko. Soupira-t-il, en se laissant tomber sur le lit.  

- Ah non ! Tu ne vas pas recommencer avec cette promesse ridicule ! Bon sang Ryô, tu as tenu ta parole en protégeant Kaori et...  

- Et si elle meurt par ma faute ? La coupa-t-il, le regard triste.  

- Ryô... Kaori peut mourir de différentes façon sans lien avec le milieu. Tu cherches juste une échappatoire pour fuir encore...  

- Mais...  

- Va... Rejoins la. Je suis sûre qu'à l'heure actuelle, elle doit souffrir de nous savoir ensemble. Ne la blesse plus inutilement et laisse ton cœur parler.  

- C'est pour cette raison que tu m'as fait venir ici, n'est ce pas ?  

- Hum, qui sait...  

- Tu es une véritable amie, Saeko.  

Tendrement, le nettoyeur posa ses lèvres sur celles de la jeune femme pour un baiser aérien, remplit d'amitié. Un sourire illumina le visage de Saeko, qui malgré la souffrance dans son cœur de ne pouvoir vivre son amour pour Hide, pria pour que sa sœur puisse enfin vivre le sien.  

Quittant le motel l'esprit plus serein, le nettoyeur marcha les mains dans les poches vers son domicile. Il ne cessait de repasser en boucle les paroles de son amie. Mais arrivera-t-il à lui ouvrir son cœur ?  

Perdu dans ses pensées, il stoppa ses pas au détour d'une ruelle. Il avait la sensation de ressentir l'aura de sa partenaire. Celle ci était imprégnée de douleur. Pris de doute, il pénétra dans l'allée et resta ébahit devant le spectacle qui se profilait devant ses yeux.  

La jeune femme était assise à même le sol, la tête baissée et des spasmes montraient que ses larmes coulaient le long de ses joues pour venir mourir sur le bitume froid.  

Attristé par cette scène et comprenant les tourments de celle-ci, le nettoyeur avança à sa hauteur et, se mettant à genou, encercla le corps tremblant de sa partenaire, qui sursauta à ce contact.  

- Kaori....  

- Ryô !!!  

- Que fais-tu dans cet endroit lugubre ?  

- Je...  

- Pourquoi ces larmes ?  

- Des larmes ? Je... Je ne vois pas de quoi tu parles, mentit-elle, en essuyant discrètement ses yeux.  

- Il ne s'est rien passé avec Saeko.  

- Je... Je ne t'ai rien demandé, fit-elle, le cœur battant la chamade.  

- Je le sais mon ange mais je voulais que tu le sache.  

- …  

- Kaori, commença-t-il à dire, tout en resserrant son étreinte, comme ci il voulait puiser la force de sa partenaire. Je... Je t'aime.  

- Ryô, murmura-t-elle tout bas, surprise par cet aveu.  

- Pardonne moi d'avoir été aussi lâche.  

- Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Demanda-t-elle, d'une voix triste.  

- Disons qu'une amie en commun a su m'ouvrir les yeux.  

- Hum ???  

- Rentrons, il se fait tard.  

Ryô aida sa partenaire à se relever. Comme libéré d'un poids, il posa délicatement une main sur sa joue et tendrement, il s'empara de ses lèvres. D'abord timide, le baiser se fit plus intense. Se séparant à regret, une flamme de désir scintillait de mille feux dans leur regard.  

Ne désirant plus perdre une minute, c'est main dans la main qu'ils regagnèrent l'immeuble afin de vivre enfin leur amour trop longtemps enfouit dans leur cœur.  

Capitolo: 1