Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: usakisa

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 1 capitolo

Pubblicato: 07-09-09

Ultimo aggiornamento: 07-09-09

 

Commenti: 6 reviews

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General

 

Riassunto: Voici ma dernière maje sur le site. Merci à toutes celles qui m'ont suivies jusqu'à présent^^ Vos encouragements m'ont beaucoup apportés!! Je remajerais peut être un jour, rien n'est jamais défintif. Bonne continuation aux autres auteurs!

 

Disclaimer: Les personnages de "La lamentation du coeur" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: La lamentation du coeur

 

Capitolo 1 :: La lamentation du coeur

Pubblicato: 07-09-09 - Ultimo aggiornamento: 07-09-09

 


Capitolo: 1


 

Kaori Makimura marchait d’un pas allègre dans le parc de Shinjuku. Le printemps était enfin de retour et elle avait décidé de profiter du beau temps. Elle avait donc enrôlé de force son partenaire pour aller faire un pique-nique. Ce dernier la suivait à quelques pas derrière, l’air décontracté avec une main dans une poche et l’autre tenant un panier. Il sifflotait en reluquant les jeunes filles assises dans l’herbe. Avec la chaleur qui revenait, c’était aussi le retour des mini-jupes et hauts décolletés, pour le plus grand bonheur du nettoyeur.  

L’envie d’aller draguer ces filles était très forte, mais il avait promis à sa partenaire de se tenir à carreaux, et il respecterait sa promesse, pour lui faire plaisir. Dernièrement il faisait beaucoup d’efforts pour ne plus la blesser et surtout pour la rendre heureuse. Mais là il dut avouer qu’il commençait à regretter d’avoir accepté de la suivre. S’il continuait à passer à côté d’aussi belles miss mokkori il n’allait plus tenir longtemps et leur sauterait sûrement dessus.  

 

C’est avec un soulagement dissimulé qu’il vit sa partenaire bifurquer puis s’arrêter dans un coin à l’abri du regard de tous et à côté d’une grande marre. Un rapide coup d’œil le rassura : ici au moins il pourrait se contenir et ne sauterait sur personne.  

Il s s’installèrent sur l’herbe et commencèrent à manger ce que Kaori avait préparé. Ils passèrent un agréable moment. Puis Ryô s’allongea dans l’herbe, histoire de faire une sieste. Kaori le contempla un moment. Il était sur le dos, sa veste ainsi que le bras gauche sous sa tête. Il semblait détendu, il n’y avait aucune trace de perversité ou de dureté sur son visage. Elle savait que c’était là sa vraie nature, car malgré ce qu’il pouvait dire, pour elle il n’était pas l’ange de la mort. C’était un homme avec un passé douloureux et des démons qui le poursuivraient toute sa vie. Mails il était avant tout l’homme de ses rêves, celui pour qui son cœur battait.  

 

Un sourire vint se peindre sur ses lèvres. Elle devait reconnaître que depuis quelques semaines il faisait tout pour qu’elle se sente à l’aise, et cela n’était pas pour lui déplaire. Bien au contraire elle profitait au maximum de ce changement de comportement.  

Elle fit une grimace en sentant des fourmis dans les jambes. Elle se leva alors et décida de faire quelques pas. Elle s’approcha de la mare, enleva ses chaussures et trempa ses pieds dedans. Elle poussa un soupir de soulagement en sentant la fraicheur de l’eau sur sa peau. Le soupir qu’elle laissa échapper, même léger fut-il, ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd. Ryô entrouvrit les yeux et déglutit face à la vision qui s’offrait à lui. Sa partenaire se tenait de profil, face à lui, la tête penchée vers l’arrière afin de bénéficier de la légère brise qui s’était levée. Une douce lumière baignait autour de sa silhouette, la faisant ressembler plus que jamais à un ange. Il dû se rendre à l’évidence et reconnaître qu’il s’était trompé : il ne pourrait peut être pas se contenir. Plus le temps passait et plus elle embellissait. Il se releva lentement et s’approcha de Kaori sans bruit, voulant la surprendre.  

 

Elle se retourna à ce moment là et parut surprise de se retrouver nez-à-nez avec le nettoyeur. Elle se mit à rougir face à son regard insistant.  

 

- Ryô, murmura-t-elle étonnée. Je croyais que tu dormais.  

- A croire que non, lui susurra-t-il d’un ton sensuel.  

- Ah, heu, ok.  

 

Le silence s’installa entre eux. Kaori finit par baisser la tête, gênée. Ryô se décida à parler pour détendre l’atmosphère.  

 

- Alors, l’eau est bonne ??  

- Heu, oui, elle est fraîche, ça fait du bien.  

- Regardes, on dirait une carpe là-bas tu trouves pas ? lui demanda-t-il.  

- Où ça ??  

 

Kaori se tourna et se mit à scruter l’horizon.  

 

- Ryô !s’écria-t-elle. Regarde la jeune fille sur le parapet. J’ai l’impression qu’elle veut l’enjamber ! Vite, il faut l’en empêcher !  

 

Et Kaori se mit à courir en direction d’une silhouette au loin. Ryô resta un instant interdit. Il avait le bras levé, comme pour le passer autour des épaules de sa partenaire. Il reprit vite son assurance et suivit la jeune femme. Quand il la rejoignit elle parlait déjà à une jeune fille.  

 

- Excusez moi, mais vous ne devriez pas vous asseoir ici, vous risquez de tomber.  

- Et alors ? lui répondit la jeune fille qui se tenait assise sur le parapet qui surplombait l’eau.  

 

Kaori fut surprise de cette réponse. Elle détailla la personne qu’elle avait en face d’elle. Ou plutôt ce qu’elle pouvait voir : une jeune fille brune, le dos voûté, le visage penché vers l’avant. Elle semblait regarder l’eau couler sous elle. Ce qui l’intrigua le plus fut le ton employé. C’était une voix triste qui lui avait répondu, un peu froide même.  

 

- Je dis ça pour votre bien.  

- ………………  

 

La personne haussa les épaules, ce qui agaça la nettoyeuse. Elle voulait aider, et ne recevait que de l’indifférence. Elle voulut rétorquer lorsqu’une main se posa sur son épaule. Elle se tourna et vit Ryô qui d’un regard lui signifia de ne rien faire. Il s’approcha alors et tenta d’entamer le dialogue.  

A cet instant la jeune fille bascula à l’avant. Ryô n’eut que le temps de la rattraper par un bras avant qu’elle ne chute dans l’eau. Son visage apparut alors aux deux nettoyeurs. L’agacement que Kaori ressentait une minute auparavant se changea en inquiétude. En effet la jeune fille avait le teint blafard et ses yeux étaient clos.  

 

- Mon dieu, Ryô, mais qu’est-ce qu’elle a ??  

- Je ne sais pas Kaori. Va chercher quelque chose pour la réveiller.  

 

Kaori lui obéit et courut jusqu’à l’endroit où ils avaient déjeuné. Elle se saisit d’un mouchoir qu’elle humidifia puis retourna auprès de son partenaire. Elle le trouva près d’un banc sur lequel il avait allongé la jeune fille. Elle s’agenouilla près d’elle et lui tamponna les tempes. Au bout de quelques instants cette dernière émergea. Elle battit faiblement des paupières, retrouvant doucement ces esprits. Elle tenta de se redresser mais fut prise à nouveau de vertiges. Elle sentit alors une main pressée son épaule. Elle tourna lentement la tête et découvrit le visage de la jeune femme qui quelques instants plus tôt lui parlait. Elle avait l’air inquiet.  

 

- Ca va ??  

- Je…je….  

- Non, ne bougez pas, prenez votre temps.  

 

La voix était douce, réconfortante. La jeune fille ferma les yeux et inspira lentement l’air.  

Petit à petit le tournis lui passa. Elle se sentait mieux. Elle rouvrit les yeux et put découvrir ce visage bienveillant à qui appartenait cette voix rassurante. Une douce chaleur l’envahit. Elle s’assit doucement et scruta ces gens qui venaient de la sauver. Aucun mot ne sortit de sa bouche. Elle n’en avait pas la force. Ils restèrent ainsi quelques minutes jusqu’à ce qu’elle finisse par dire :  

 

- Vous devriez y aller, ça va mieux.  

 

Kaori la regarda étonnée. Elle sentit que quelque chose n’allait pas chez cette personne. La tristesse émanait d’elle.  

 

- Vous êtes sûr que tout va bien ??  

- Oui. Ce n’est qu’un coup de chaleur. Ca va aller.  

- Je….  

 

Une main sur son épaule l’interrompit et la poussa gentiment vers le côté. Ryô se pencha à son tour sur la jeune fille.  

 

- Vous savez, si vous avez un coup de chaleur, il vous faut vous mettre à l’abri.  

- Merci mais….  

- Tut tut tut… je connais très bien l’endroit qu’il vous faut ! Venez, allons nous rafraichir dans un love hôtel, vous vous sentirez bien mieux après.  

 

Kaori chuta par terre. Elle qui croyait que son partenaire voulait réellement aider cette fille, il en profitait encore pour draguer.  

 

- Ryô… espèce de…  

 

Et elle sortit sa massue. Son partenaire partit en courant sans demander son reste, poursuivit par une Kaori totalement furieuse.  

Un sourire triste se peignit sur les lèvres de la jeune fille restée assise sur le banc. Dans un mouvement lent, elle se leva avec quelques difficultés et partit.  

Quelque instants après, les deux partenaires étaient de retour, Kaori traînant Ryô derrière elle. Elle fut surprise de trouver le banc vide. Constatant qu’il n’y avait plus rien à faire ici, ils rejoignirent leurs affaires laissées à l’endroit où ils avaient piqueniqués et décidèrent de rentrer chez eux.  

Alors qu’ils allaient quitter ce petit coin de sérénité, Ryô s’aperçut que Kaori regardait tristement dans la direction du banc.  

 

- Kaori ? Tu viens ?  

- Oui, j’arrive, pardon.  

- C’est cette jeune fille qui te perturbe ?  

- Oui. Elle avait l’air si triste.  

- C’est vrai, mais l’on n’y peut rien.  

- Je sais mais vois tu, quelque chose me dit que son cœur pleure. Cette tristesse qui émanait d’elle…. ah Ryô, j’aurais aimé pouvoir faire quelque chose.  

- Ne te tourmente pas pour elle. Allez, rentrons.  

 

Et d’un geste tendre, Ryô saisit le bras de Kaori et prit la direction de leur immeuble.  

 

 

Le lendemain Kaori se dirigea vers la gare, comme à son habitude. Elle n’avait pas grand espoir d’avoir une quelconque demande. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle vit bien au contraire un message destiné à City Hunter.  

 

« Rendez vous cet après-midi à 15h30 à la fontaine du parc de Shinjuku pour un contrat de type nettoyage. Le signe de reconnaissance sera un chapeau de feutre noir. A. K »  

 

Kaori prit note du rendez vous et se dépêcha de rentrer à l’appartement faire part de la nouvelle à son partenaire. Elle le trouva assis sur le canapé, à lire une de ses revues cochonnes.  

 

- Ryô, nous avons une demande !!  

- Hum ? AH bon ?? Et c’est quel type de demande ??  

 

Kaori resta quelques secondes paralysée. Il venait de lui demander en quoi consistait leur mission, et non pas si leur client était une belle cliente ??  

Elle fut ramener sur terre par la voix de Ryô qui, n’ayant pas de réponse avait levé les yeux vers sa partenaire pour voir ce qui clochait. Il la trouva bouché bée, le fixant comme s’il venait de sortir une ânerie.  

 

- Bah quoi ??  

- Heu… rien rien… C’est écrit que c’est pour une demande de nettoyage. C’est curieux comme demande, tu ne crois pas ?  

- Pas vraiment.  

- Tu comprends ce que ça veut dire ?  

- Voyons Kaori chérie, bien sûr tu me prends pour qui.  

- Et c’est quoi ??  

- Kaori, ma profession c’est quoi ??  

- Heu… nettoyeur.  

- Et bien voilà, tu l’as ta réponse !  

- Je ne vois pas où tu veux en venir !  

- C’est simple comme bonjour. Cette demande a sûrement était faite par un civile, une personne extérieur à notre monde, qui va me demander de tuer quelqu’un. Comme cette personne ne voulait pas écrire ça sur le tableau, et qu’elle ne connait pas le terme employé dans la profession, elle a fait avec les moyens du bord !  

- Ahh, d’accord je comprends mieux maintenant.  

 

La jeune femme se sentait un peu bête, mais Ryô ne lui fit aucune réflexion. Au contraire, il lui sourit avant de replonger dans sa revue. Son comportement la laissa perplexe mais la ravie au fond. C’était encore une manière pour lui de lui faire comprendre son attachement.  

Elle sourit bêtement en pensant qu’elle s’y habituerait facilement, puis partie faire à manger.  

 

15h30 sonna à la montre de Kaori. Elle pressa le pas et aperçu enfin la fontaine du parc. Elle chercha des yeux une personne portant un chapeau de feutre et finit par en repérer un dans la foule. Se tournant vers Ryô qui la suivait de quelques pas, elle lui indiqua la personne avec son index. Son visage marquait la stupéfaction. Ryô suivit la direction qu’elle lui montrait et comprit son étonnement. En effet la personne qui portait le chapeau n’était autre que la jeune fille qu’il avait sauvée la veille.  

Sans mots dire, il se dirigea vers elle, Kaori à sa suite.  

 

- Bonjour !  

- Ah, heu… bonjour !  

- Vous nous reconnaissez ?  

- Oui, bien sûr, mais excusez moi, j’attends quelqu’un.  

- Je sais.  

- Pardon ?  

- XYZ. C’est nous !  

 

La jeune fille les regarda médusée. Puis contre toute attente elle explosa de rire sous l’air décontenancé des deux nettoyeurs qui ne comprenaient rien. Elle s’arrêta en apercevant leur mine déconfite.  

 

- Désolée, c’est juste que la situation est assez drôle !  

- Je ne vois pas en quoi, lui répondit Ryô.  

- Si vous allez comprendre. Venez, allons ailleurs, ce n’est pas un endroit convenable pour la demande que je vous fais !  

 

Les deux partenaires se jetèrent un coup d’œil perplexe, mais ne posèrent pas plus de questions. Ils lui emboitèrent donc le pas et sortirent du parc.  

 

- Au fait je m’appelle Aiko !  

- Enchanté moi c’est Ryô, et ma partenaire c’est Kaori.  

- Kaori et Ryô ! C’est très mignon. Vous êtes ensemble ??  

- Pardon ? s’étrangla Kaori. Non, on est juste…  

- On vit ensemble, en effet, la coupa Ryô.  

 

Kaori resta sans voix. D’habitude il démentait avec véhémence, et là il faisait le contraire. Elle rougit en voyant le sourire que la jeune fille lui lançait.  

 

- Heu...bah…  

- Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous demander plus de choses sur votre vie personnelle. Et puis je doute que vous y répondiez ! Donc, pour en revenir à ma demande, auriez-vous une voiture ? J’aimerais vous montrer un endroit.  

- Très bien.  

 

Par chance, City Hunter était venu en mini. Ils grimpèrent dans la voiture et Ryô suivit les indications données par la jeune fille. Kaori examina Aiko dans le rétro. Elle mourrait d’envie de lui poser des questions, mais le fait que Ryô ne l’ai pas fait la perturbait. Il n’avait pas réagit normalement, à savoir sauter sur leur cliente, et il la suivait, sans plus de renseignements.  

Elle vit soudain la jeune fille porter la main à sa tête en grimaçant.  

 

- Ca va ? demanda-t-elle inquiète.  

- Ou…oui… ce n’est rien, répondit Aiko d’une petite voix.  

 

Mais Kaori n’en était pas aussi sûre. Elle sentait que quelque chose n’allait pas. Elle ne dit plus rien, respectant le silence de leur cliente, mais elle se promit de découvrir ce qui lui arrivait.  

Ils sortirent de la ville et la mini prit la direction d’un village situé près du bord de mer. Contre toute attente Aiko ne les fit pas s’arrêter dans le village mais les fit continuer sur quelques kilomètres encore.  

Les deux partenaires commençaient réellement à se demander où cette jeune filles les emmenait quand elle leur indiqua un petit chemin caillouteux. Ils arrivèrent près d’une falaise.  

Ryô stoppa le moteur et sortit de la voiture, suivit par Kaori.  

 

Le paysage qui s’offrait à eux était tout simplement magnifique. Ici la civilisation n’avait pas sa place, la nature avait tous les droits. Aiko sortit de la voiture et s’approcha lentement du rebord de la falaise. Mais à peine avait-elle fait quelques pas qu’elle eut un vertige et s’effondra à terre.  

 

- Aiko !!! s’écria Kaori en se précipitant vers elle. Vous allez bien ??  

 

Au vu du visage de la jeune fille, la nettoyeuse comprit bien que non. Elle aida Aiko à s’asseoir. Ryô se tenait juste derrière elle, détaillant sa cliente d’un regard perçant. Quand Kaori se tourna vers lui, elle fut déconcertée par la lueur qu’elle aperçut au fond des prunelles noires. Elle ne sut comment l’interpréter. Elle allait lui poser une question quand son regard croisa le sien. Ryô détourna la tête et se pencha vers sa cliente. Il passa son bras sous le sien et la souleva délicatement puis la ramena à la voiture dans laquelle il l’installa. Il lui enleva une mèche de cheveux de devant ses yeux, d’un geste délicat.  

Face à cette vision Kaori eut un pincement au cœur. Il avait un air tendre tout à coup. La jeune femme eut l’impression que tous deux partageaient un secret et qu’elle était de trop.  

Comme pour confirmer ses dires Aiko ouvrit les yeux, et pris dans ses mains celle de Ryô, tout en soufflant un merci du bout des lèvres.  

 

Kaori sentit bien que quelque chose était en train de se jouer sous ses yeux mais quoi ?? Elle n’en avait aucune idée. C’était comme si une bulle était en train de se former autour de ces deux personnes. Elle ne put en supporter davantage et se rapprocha de son partenaire. Elle se colla à lui afin de montrer à sa cliente qu’elle était encore présente.  

Cette dernière esquissa un sourire en voyant la réaction de la nettoyeuse. C’était quelque peu comique vu la situation. Aiko avait compris au regard du nettoyeur qu’il savait en quoi consistait la demande, et qu’il n’allait pas refuser.  

 

D’un geste hésitant, Aiko se remit debout. Elle inspira un bon coup puis refit quelques pas. Elle contourna la mini et s’assit sur le capot. Son regard dévia sur la falaise et la mer au loin, qui s’étendait vers l’infini. Sans détourner les yeux de l’étendu d’eau, elle se mit à parler d’une voix triste mais sure.  

 

- Je crois qu’il est temps de parler du contrat non ? Il me semble que vous avez devinez qui vous deviez tuer Mr Saeba ?!!  

- C’est exact.  

- C’est vrai Ryô ? Mais comment as-tu pu deviner ?  

- C’est simple mademoiselle Makimura. Il s’agit de …. Moi-même.  

- HEIN ????????  

 

Kaori resta stupéfaite face à cette annonce. Elle n’en croyait pas ses oreilles.  

 

- C’est… c’est impossible… pourquoi ??  

 

Elle dévisagea sa cliente.  

Pourquoi voulait-elle mettre fin à ses jours ? Et pourquoi demander l’aide d’un professionnel ??  

Toutes ces questions étaient inscrites sur le visage de Kaori. Aiko le comprit bien et se décida à y répondre.  

 

- Vous vous demandez pourquoi ?? C’est vrai ça, pourquoi une jeune fille voudrait mourir, alors que la vie lui sourit…..  

 

La fin de la phrase mourut sur les lèvres d’Aiko. Elle se souvenait très bien de ses derniers mois. Tous ces évènements qui s’étaient déroulés. Elle se sentait si faible. D’autres se seraient battus, mais elle… elle n’était qu’une pauvre lâche. Tel était son sentiment. Elle fuyait, c’était la seule chose qu’elle savait faire, mais en même temps….  

Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle devait se reprendre. Elle sentit le regard interrogateur de la nettoyeuse posé sur elle. Il était temps de dévoiler ses raisons.  

 

- Vous allez trouver ça si stupide… si puérile… J’ai perdu mes parents il y de cela près d’un an. Un soir qu’ils rentraient de weekend, ils sont sortis de la route et sont morts. Près d’ici.  

Depuis je vivais avec ma meilleure amie et mon fiancé.  

Et il y a huit mois on m’a diagnostiqué une maladie rare…les remèdes sont encore au stade expérimental. Je me suis portée volontaire pour que les tests soient effectués sur ma personne, mais cela n’a rien donné. Mon état s’est empiré. Et pour couronner le tout, j’ai surpris mon fiancé avec ma meilleure amie…  

Ahahahaha !!  

 

Aiko éclata de rire, les larmes se déversant soudainement sur ses joues pâles.  

 

- C’est si… Bête !!!!  

Mais tout perdre, tout ce qui vous retient à la vie. Un jour tout va bien, vous vous sentez vivante, aimé ! Et le lendemain, tout s’envole. J’ai voulu m’en sortir, mais lorsque vous voyez les gens vous tourner le dos, commencer à médire derrière vous…  

Vous n’avez qu’une envie, fuir et tout quitter. J’ai essayé, j’ai essayé de me battre, de revivre.  

Mais c’est impossible. Pas quand votre cœur est en miette, quand votre santé s’en va à petit feu, quand vos derniers appuis ont disparu. Vivre dans l’ombre, ce n’est pas vivre. Etre seul non plus. Et c’est ce que je suis et ce que je fais. Mais je ne peux plus. J’ai mal, si mal….  

Tout ce qui pouvait me retenir ici a disparut. Je n’ai qu’une envie : en finir avec cette douleur.  

 

Les mots d’Aiko avaient fait mouche. Kaori sentit les larmes couler doucement sur ses joues. Elle avait ressenti la détresse de la jeune fille, mais jamais elle n’aurait imaginé que ça puisse aller jusque là.  

Elle ne devait pas se laisser aller, il fallait la faire réagir.  

 

- Mais Aiko… la vie ne doit pas s’arrêter là… Il vous faut vous battre ! Il y a tellement de choses à voir, à faire ! Vous avez encore le temps !  

- Je n’ai plus le temps. Mon état s’aggrave, mes crises sont de plus en plus proches. Elles continueront jusqu’à que je ne me réveille pas, et cela peut se passer dans une semaine comme dans 5 minutes. Je suis fatiguée de tout ça. Se battre, encore et toujours. Je ne peux plus…. Je ne veux plus…  

- Ne dite pas ça voyons !  

- Et pourquoi pas ?? Vous êtes entourée, aimée ! J’ai perdu tout ça…  

- Aiko !!!  

 

Kaori voulait à tout prix lui faire entendre raison.  

 

- Je sais ce que vous allez dire, l’interrompit la jeune fille. Je sais que d’autres personnes ont connu pire que moi, et qu’ils se relèvent. Mais j’en suis incapable. Je suis une coquille vidée de toute vie. Je ne cherche plus qu’une certaine paix, et je sais que je ne la trouverais que dans la mort.  

 

Elle se tourna vers Ryô, et d’un ton impatient lui demanda :  

 

- Alors, êtes vous prêt à me tirer dessus ??  

- Ryô !!!!!  

 

Kaori dévisagea son partenaire.  

 

- Je suis prêt. Je n’attends que votre feu vert.  

- Dans ce cas là.  

 

Aiko s’avança vers le bord de la falaise. Elle fit face au nettoyeur, qui minutieusement sortit sont arme de son étui. Puis il arma le chien et visa le cœur de la jeune fille.  

 

- Noooooooooon !!!!!!!!!!  

 

Kaori voulut s’interposer mais il était trop tard. Le coup partit. La scène sembla se dérouler au ralentit. Les lèvres d’Aiko bougèrent silencieusement. Son corps partit en arrière. Dans une dernière vision, la jeune fille sourit aux deux partenaires avant de chuter de la falaise.  

 

- Nooooooooooooooooooooooooooooooon !!!!!!! Ryô !! Pourquoi !!!  

 

Kaori se mit à marteler le torse du nettoyeur de ses poings.  

 

- Pourquoi as-tu accepté ?? Il fallait l’aider, lui faire changer d’avis !  

- C’était trop tard Kaori !  

 

Ryô saisit la jeune femme par les bras afin de la calmer. Il la serra fort contre lui, lui caressant les cheveux doucement, la berçant afin de calmer ses pleurs. Il sentit les larmes mouiller son T-shirt.  

 

- Elle avait pris sa décision. Et je la comprends.  

- Quoi ??  

 

Kaori releva la tête vivement vers lui. Ses yeux reflétaient de l’inquiétude.  

 

- Il est dur de survivre dans un monde qui ne veut pas de vous, il est plus facile de vouloir choisir la mort. On ressent tous une fois un tel désespoir dans sa vie. Et là, c’était trop dur pour elle. Elle n’avait plus rien qui la rattachait à notre monde. Elle a tout perdu Kaori, même sa foi et son envie de lutter. Quand ça arrive, on ne peut plus rien faire.  

- Mais…  

- Je sais que tu aurais aimé l’aider. Mais elle était condamnée. Elle a rejoint ses parents comme ça. Elle sera plus heureuse.  

- Ryô… toi aussi tu as déjà voulu…enfin, pensé à ça ??  

- Ca m’est arrivé.  

 

Kaori se détacha vivement des bras de son partenaire.  

 

- Encore aujourd’hui ? demanda-t-elle d’une petite voix.  

- Non, je n’ai plus de raison de penser à ça, j’en ai une qui me fait rester en vie.  

- Ah bon ?  

 

Ryô sourit tendrement sa partenaire. De son pouce il écrasa les larmes qui coulaient encore.  

 

- Au fait, qu’a murmuré Aiko ?  

 

Ryô plongea son regard dans celui de la jeune femme.  

 

- Profitez de la chance que vous avez, vivez votre amour !  

 

Kaori rougit, mais cela personne ne le vit, car elle était blottie contre le torse de l’homme pour qui son cœur cognait.  

 

Dans la mer un pendentif en forme de cœur valsait au gré des flots, une photo d’un couple et de leur fille à l’intérieur.  

 

 

Fin  

 

 

 


Capitolo: 1


 

 

 

 

 

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