Capitolo 2 :: Une impression de déjà-vu

Pubblicato: 09-01-11 - Ultimo aggiornamento: 09-01-11

Commenti: Bonne année à tous et à toutes ! J'espère que vous avez passé de bonnes fêtes... Voilà le deuxième chapitre de cette fic de noël... Un grand merci à Toto de l'avoir relu ainsi qu'à Sugar, Tenshi, Aya, Méga-fan et Super-groupie pour leur review. Bises

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Il se pelotonna dans la couette en entendant le bruit de ses pas dans l’escalier. Elle semblait étonnement calme. Il se serait attendu à ce qu’elle se ruât sur la porte, tel un buffle prêt à charger… Cependant, il ne s’y trompait pas. Si elle contenait sa colère, c’était pour mieux la déverser sur son pauvre corps. Et c’était de bonne guerre ! Il avait passé une soirée torride avec cette infirmière mokkori, dont il avait oublié le prénom aussitôt, ramené chez elles deux aides-soignantes tout aussi sexy, dont il avait obtenu les coordonnées, cela méritait bien une raclée made in Kaori.  

Elle posa les doigts sur son épaule dénudée. Avait-elle décidé de l’écarteler ? Mais pourquoi son geste était-il si tendre ? Quelle vengeance lui préparait-elle ?  

- Debout, fainéant !  

Sa voix était si douce… Pourquoi ne lui aboyait-elle pas dessus ? Vu le sale coup qu’il lui avait fait, il n’aurait pas été surpris qu’elle le réveillât avec une corne de brume. En outre, il ressentait une curieuse impression…  

- Allez, paresseux ! C’est noël aujourd’hui !  

Ryô écarquilla aussitôt les yeux. Elle avait perdu la tête ! Depuis quand noël durait-il deux jours ? Non, elle se moquait de lui ! C’était sûrement le début d’une vengeance tordue dont les femmes avaient le secret. Si elle voulait jouer à ça, ils seraient deux.  

Il se leva d’un bond et tendit les mains vers Kaori.  

- Où est mon cadeau ?  

- Ce soir, les cadeaux ! On a une journée chargée ! Il faut faire les courses pour le réveillon de l’orphelinat, et tu as promis de jouer le père noël pour les enfants…  

Elle agissait exactement comme la veille. Soit elle le prenait pour un imbécile, soit elle souffrait d’Alzheimer précoce. On aurait dit que, pour elle, la journée passée n’avait pas existé… C’était évidemment impossible !  

Il n’avait qu’une solution pour qu’elle cesse cette plaisanterie : la faire sortir de ses gonds. Et à cette discipline, il était expert.  

- Nan ! grogna-t-il avec une moue boudeuse. Tu m’as fait le coup hier ! Là, je veux mon cadeau tout de suite !  

- Arrête de raconter n’importe quoi ! s’impatientait-elle.  

Bien, ses inflexions montaient dans les aigus. Il était sur la bonne voie. Elle exploserait sous peu, révélant sa supercherie.  

- Mon cadeau ! répéta-t-il en tapant du pied comme le pire des enfants gâtés.  

- Tu veux ton cadeau ! Tiens ! explosa-t-elle en lui envoyant sa massue de noël, détruisant au passage le lit du nettoyeur.  

- Nan, protesta-t-il en s’extirpant de la masse de bois. Celle-là, je l’ai eue hier !  

- Ça m’étonnerait ! C’est ma massue spéciale noël !  

- Justement ! tempêta Ryô, excédé par cette plaisanterie de mauvais goût. C’était hier noël ! HIER ! C’est fini ! Alors, comporte-toi normalement et passe-moi un savon parce que je t’ai fait faux bond à l’orphelinat !  

- Tu prends tes rêves pour la réalité ! Il n’est pas question que tu manques le noël de l’orphelinat ! Habille-toi vite, on y va !  

Ryô suivait Kaori dans les rues en râlant. C’était noël, elle n’en démordait pas. Kaori ne savait pas mentir. Elle était d’une nature trop franche et trop honnête. Toutes les fois où elle essayait de feindre ou de dissimuler, la vérité se lisait sur son visage. Elle n’aurait jamais pu lui jouer une telle comédie… Il avait dû rêver. Pourtant, cela avait paru si réel… Sans compter que le réveil de ce matin présentait des similitudes troublantes avec celui de son rêve : la douceur de Kaori, les paroles qu’elle avait prononcées, la massue spéciale noël… Il haussa les épaules. Après tout, cette matinée ne différait pas tellement de l’ordinaire, son esprit avait très bien pu tout anticiper. Cependant, cette impression de déjà-vu ne le quittait pas.  

Ils débouchèrent dans la rue Omotesandô, et Ryô se figea… Non, c’était impossible !… Il se frotta vigoureusement les yeux. En vain ! La ridicule apparition ne disparaissait pas.  

- Mick ! s’écria Kaori en s’élançant vers l’Américain.  

Elle le voyait aussi. Ce n’était donc pas une illusion… En un sens, c’était rassurant. Il n’acceptait d’avoir des hallucinations que si ses fantaisies lui montraient des Miss Mokkori ultra-sexy ! Et rien n’était plus éloigné d’une jolie fille que Mick Angel faisant la quête avec sa clochette… sauf peut-être Kaori.  

Cela n’expliquait pas ce double noël ! Il se montrait très imaginatif dans le domaine des rêves érotiques, pas sur celui des frasques de son compère Américain ! Jamais il n’aurait pu concevoir une image aussi grotesque que Mick avec sa petite cloche ! Une idée folle le traversa… Une idée si absurde qu’il la rejeta aussitôt. Il n’y avait qu’une explication. Il s’était trompé, et tout ceci n’était qu’une vilaine plaisanterie orchestrée par sa partenaire et son ami. Mais il ne leur offrirait pas la satisfaction de se moquer de lui plus longtemps ! Avant que Kaori n’ait remarqué son départ, il s’était déjà enfui loin.  

- Ryô Saeba, infâme cancrelat libidineux ! Je sais que le téléphone est dans ta poche, alors décroche si tu ne veux pas que je t’étripe ! Je t’attends à l’orphelinat et, si tu n’es pas là dans moins d’une heure, je jure de te broyer les os un par un ! Tu m’entends, Ryô ! Tu as intérêt à rappliquer vite fait !  

Kaori raccrocha rageusement son téléphone. Même le jour de noël, ce pervers faisait le joli cœur plutôt que de se rendre utile. Avec les préparatifs du réveillon, elle n’avait pas le temps de le poursuivre dans toute la ville, et cette fripouille en profitait. Elle avait espéré qu’il ferait un effort pour les enfants, elle s’était fourvoyée une fois encore. Il lui paierait ça ! se jura-t-elle, les poings serrés.  

- Ça va, Kaori ? fit une voix derrière elle.  

La jeune femme tressaillit. Ses joues s’empourprèrent et, toute embarrassée d’avoir été surprise dans un accès de rage, elle se tourna vers son interlocuteur.  

- Bonjour, Shizuru. J’essayais de joindre un collègue. Il avait promis de nous aider aujourd’hui et il ne répond pas sur son portable.  

- On se débrouillera sans lui, déclara le bénévole. J’ai ma voiture, nous pouvons aller faire les courses.  

- Oh merci ! s’écria-t-elle. On y va tout de suite !  

Sans attendre sa réponse, elle attrapa son poignet et l’entraîna vers la sortie. Cette fille avait une énergie incroyable ! Elle se dépensait sans compter pour ces enfants… pas étonnant qu’ils fussent tous fous d’elle ! Qui pouvait résister à son dynamisme et à son charme ? Peut-être ce collègue qui l’avait tant énervée… Ce devait être le dernier des imbéciles ! se dit Shizuru. N’importe quel homme remuerait ciel et terre pour une telle femme ! Il se jura de tout faire pour qu’elle ait le réveillon de ses rêves.  

C’était insensé, invraisemblable et impossible, et pourtant, Ryô devait se rendre à l’évidence. Il avait fait le tour du quartier, les tenanciers de bar, ses indics et même les passants qu’il avait interrogés à l’aveuglette étaient unanimes : On était le jour de noël. Hier était aujourd’hui. Il revivait la même journée deux fois… Cela dépassait l’entendement !  

Toutefois, il n’allait pas se formaliser pour cela. Après tout, il avait vécu bien pire dans sa vie qu’un double noël ! Philosophe, il décida de prendre les choses du bon côté, il allait en profiter pour s’amuser avec une des jolies infirmières de la veille… enfin de l’autre noël.  

Il se rendit donc là où se déroulait la soirée des personnels et attendit l’arrivée de Mick. Bien que l’ancien nettoyeur ne fût guère enthousiaste à l’idée de lui faire pénétrer le saint-graal, la menace d’appeler Kazue porta ses fruits.  

- Tu ferais mieux de rejoindre Kaori ! grogna l’Américain en le faisant entrer. Elle comptait sur toi ce soir ! Pense à elle pour une fois !  

Ryô s’efforça d’oublier ces mots dans les bras d’une belle infirmière, cependant, quand il passa la porte de l’appartement dans la nuit, il ressentit quelques remords de l’avoir à nouveau abandonnée pour le réveillon. Mais comment aurait-il pu deviner que noël durerait deux jours ?  

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