Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: thalia

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 2 capitoli

Pubblicato: 20-06-20

Ultimo aggiornamento: 21-06-20

 

Commenti: 2 reviews

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SongficRomance

 

Riassunto: quand une chanson change tout

 

Disclaimer: Les personnages de "90 Days" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

Tricks & Tips

What is NC-17 fanfiction?

 

A NC-17 fanfiction is strictly forbidden to minors (17 years old or less). It can contain violence and graphically explicite sexual scenes. We try to set limits to the content of R fanfictions, but we don't have time to read evrything and trust the authors on knowing the boundaries. So if you read something that doesn't seem correctly rated, please contact me.

 

 

   Fanfiction :: 90 Days

 

Capitolo 2 :: chap 2

Pubblicato: 21-06-20 - Ultimo aggiornamento: 21-06-20

Commenti: Et voila la suite et fin ;)

 


Capitolo: 1 2


 

« Pink – 90 Days »  

 

 

No No No  

No No No  

We're driving in a black car  

Nous roulons dans une voiture noire  

And it's blacked out and we're spinning  

Tout s’évanouit et nous tournons  

We're listening to "Fast Car"  

Nous écoutons "Fast Car"  

And you're driving fast and you're singing  

Et tu conduits vite et chantes  

 

La voix de Kaori ne tremblait plus. Elle regardait avec intensité son partenaire, comme pour lui faire comprendre que cette chanson lui était destinée. Les paroles étaient audibles mais la puissance de sa voix était au minimum. On aurait dit qu’elle lui parlait plus qu’elle ne lui chantait. Après des jours de répétitions, la chanson était encrée dans la mémoire de la nettoyeuse et aucune hésitation sur les mots ne traversait ses lèvres. Elle pouvait se permettre de se faire comprendre de l’autre moitié de City Hunter sans problème, elle n’avait plus qu’à lui faire ressentir ses émotions.  

 

Don't wanna tell you what I'm feeling  

Je ne veux pas te dire ce que je ressens  

Don't want this night to hit a ceiling  

Je ne veux pas que cette nuit tourne mal  

 

Sa voix prit une intensité de plus, ses yeux ne quittaient pas leur cible.  

 

I'm wearing dirty white shoes  

Je porte de sales chaussures blanches  

A white t-shirt and your jacket  

Un t-shirt blanc et ta veste  

I'm laughing but I'm lying  

Je ris mais je mens  

When you're smiling, I'm the saddest  

Quand tu souris, je suis la plus triste  

 

Puisant dans le mal être de ces derniers mois, Kaori fit raisonner sa voix avec les paroles. Elle n’était que tristesse depuis le mariage et même si elle avait essayé de positiver après sa confrontation avec Ryô, elle l’avait vu se défiler de plus en plus et finir par la fuir, ce qui l’avait touché au plus profond d’elle. Quand elle avait entendu cette chanson pour la première fois, elle l’avait pris pour elle et avait cherché le sens des paroles pour se rendre compte que c’était ce qu’elle ressentait dans son cœur. Elle ne s’était pas posé la question longtemps quand elle avait eu l’idée du karaoké. Elle lui chanterait cette chanson et pas une autre et elle se tiendrait à ce qu’elle disait dans les paroles. Cet ultimatum serait le dernier qu’elle poserait à cet homme qui faisait la pluie et le beau temps dans sa vie depuis plus de six ans.  

 

I hide my face so you don't see it  

Je cache mon visage pour que tu ne le vois pas  

I think out loud, hope you don't hear it  

Je pense à voix haute, j’espère que tu ne m’entends pas  

It's going on 18 months now  

Ça va faire 18 mois maintenant  

And it's fucked up but I'm falling  

Et c’est le bordel, mais je tombe  

 

Ça ne faisait que quatre mois que le mariage était passé et pas 18 mois comme dans la chanson mais si on ne prenait pas le mariage des Ijuin comme point de départ, on était aussi loin du compte des 18 mois de souffrance endurée à ses côtés. Kaori avait été brave jusqu’à présent, se contentant des bribes d’affection que Ryô pouvait lui donner occasionnellement mais l’entendre avouer ce qu’elle attendait depuis si longtemps pour que cela ne change toujours rien entre eux, avait fini de la faire sombrer et éteindre l’espoir qu’elle gardait depuis ses 6 ans de vie commune. Cette soirée était la dernière chose qu’elle avait le courage de faire pour changer leur relation. Si Ryô ne l’entendait pas, elle avait pris la décision d’en finir et de partir pour se donner enfin une chance d’être heureuse.  

 

Sa voix monta crescendo.  

 

I feel it every day now  

C’est ce que je ressens chaque jour dorénavant  

But I'm stalling, but I'm stalling  

Mais je gagne du temps, je gagne du temps  

I'm here, but I'm in pieces  

Je suis là, mais en morceaux  

And I don't know how to fix this  

Et je ne sais pas comment réparer ça  

And I don't know how to fix this, no  

Et je ne sais pas comment réparer ça, non  

 

Oui elle était là présente, mais vraiment en morceaux. Son cœur avait été brisé en mille éclats et elle n’arrivait pas à les recoller comme à chaque fois qu’il l’avait déçue ou éconduite. Cette fois, l’entendre dire, même indirectement, qu’il l’aimait, avait ouvert les vannes de l’amour. Elle s’était senti transportée de joie et avait imaginé pouvoir enfin vivre sa vie pleinement avec lui. Quand il lui avait demandé du temps, elle avait été triste mais elle était prête à lui en donner encore pour enfin être heureux ensemble. Mais le voir s’éloigner et la repousser, avait fini par la détruire. Car ils étaient encore et toujours dans la fuite de l’autre et Kaori ne le supportait plus.  

Le refrain arrivant, Kaori fit vibrer sa voix, exposant son cœur au jour devant toute l’assemblée. Sa voix remplie d’une émotion sans pareille, fit frémir presque toutes les personnes présentes. D’une justesse et d’une beauté sans égale avec ce qu’elle avait montré avant. Son regard doux et triste à la fois, ne se posait que sur la personne à qui les mots étaient adressés.  

 

(Refrain :)  

If I'm just somebody that you're gonna leave  

Si je suis juste quelqu’un que tu vas quitter  

And you don't feel something when you look at me  

Et que tu ne ressens rien quand tu me regardes  

 

« Oui, finalement ressens-tu quelque chose pour moi Ryô ? » pensa-t-elle en le disant.  

 

You're holding my heart (mmm) whatcha say?  

Tu tiens mon cœur (mmm) que dis-tu ?  

 

« Tu le sais depuis longtemps non ? Ce que je ressens pour toi… »  

 

Just let me die slowly, I'll be okay  

Laisse-moi juste mourir lentement, j’irai bien  

 

« Oui, finalement la mort ne serait elle pas plus douce à ce que je ressens actuellement. »  

 

If you're just some habit that I gotta break  

Si tu n’es qu’une habitude à abandonner  

I can clear my system in 90 days  

Je peux purger mon système en 90 jours  

 

« Une habitude ? une facilité de vie ? suis-je vraiment amoureuse de toi ou de notre routine ? Je me suis posée plusieurs fois la question mais non, je sais ce que je ressens. Les sentiments de la gamine de 16 ans ont évolué mais ils sont encore réels pour la femme que je suis maintenant. Mais toi ? Que suis-je pour toi ? Une habitude ? Si c’est le cas dis le moi qu’en effet je puisse tout effacer et passer à autre chose… »  

 

You're holding my heart (mmm) whatcha say?  

Tu tiens mon cœur (mmm) que dis-tu ?  

Just let me die slowly  

Laisse-moi juste mourir lentement  

 

« Partir… ça sera comme mourir…pour renaitre ? »  

 

I get up, turn the lights out  

Je me réveille, éteins la lumière  

And it's four o'clock in the morning  

Et il est quatre heures du matin  

I close my eyes, I can't sleep  

Je ferme les yeux, je ne peux dormir  

A hotel room in New York, and  

Une chambre d’hôtel à New York et  

I feel the space that's in between us  

Je sens la distance qui nous sépare  

Convince myself that this is real love  

Je me convaincs que c’est ça l’amour, le vrai  

 

« Je ne suis pas dans un hôtel mais chez nous et je t’attends si souvent la nuit quand tu sors. Je dors peu et je m’inquiète souvent alors que toi tu prends du bon temps. Oui, je dois me convaincre que c’est de l’amour pour tout supporter…mais je n’y arrive plus aussi facilement maintenant. »  

 

'Cause you made this shit so easy  

Parce que tu as si facilement merdé  

« Et tu continues… »  

And I told you my secrets  

Et je t’ai dit mes secrets  

 

« Tu sais tout de moi alors que moi je ne peux que deviner… »  

 

So I don't know why I'm tongue-tied  

Alors je ne sais pas pourquoi je n’arrive pas à te parler  

At the wrong time when I need this  

Au mauvais moment quand j’en ai besoin  

I'm here, but I'm in pieces  

Je suis là, mais en morceaux  

And I don't know how to fix this  

Et je ne sais pas comment réparer ça  

And I don't know how to fix this, no  

Et je ne sais pas comment réparer ça, non  

 

« J’aimerai que tout redevienne comme avant le mariage finalement. Avant d’avoir l’espoir que ton amour pour moi allait tout changer…mais c’est trop tard. »  

 

Kaori quitta brièvement le regard de son partenaire pour se laisser porter par la chanson, fermant légèrement les yeux. Elle était émue de se livrer ainsi, entièrement, sans filtres sous les yeux de ses amis et de l’homme qui faisait malgré tout encore battre son cœur. La puissance des mots et les résolutions prises amplifiaient la tension de l’instant. Dans la salle, presque tous savaient ce qui se jouer et les autres le devinait aisément. Certains osés un regard vers Ryô pour juger de sa réaction, d’autres ne quittaient pas Kaori des yeux s’arrêtant même de respirer par moment. A part la voix de Kaori et la musique, aucun autre son ne se répandait dans la pièce.  

 

Même Reika du se rendre à l’évidence que la force des sentiments de Kaori ne pouvait égaler l’attirance qu’elle ressentait pour le nettoyeur. Et quand elle se tourna vers ce dernier, elle comprit la réciproque. Ils étaient comme dans une bulle que personne ne pouvait atteindre et que seul le couple City Hunter pouvait créer. Ryô avait son attention entière sur sa partenaire, ne se souciant plus de son environnement et Kaori ne portait son regard que sur lui et son corps ne communiquait que pour le nettoyeur. La privée soupira, attirant l’attention de sa sœur. Les deux Nogami n’étaient pas dans la confidence du moment mais avaient comprit l’enjeu en voyant cet échange. Saeko lui adressa un sourire réconfortant et lui serra brièvement le genou en soutien. Puis elle repartie à sa contemplation de cette scène qui allait sans aucun doute faire changer les choses entre les deux nettoyeurs, soit en bien soit en mal mais qui ne pourra pas les laisser indifférents.  

 

Kaori rouvrît ses yeux et fut happé par le regard onyx de Ryô. Elle lui adressa avec passion le reste de la chanson.  

 

(Refrain :)  

If I'm just somebody that you're gonna leave  

Si je suis juste quelqu’un que tu vas quitter  

And you don't feel something when you look at me  

Et que tu ne ressens rien quand tu me regardes  

You're holding my heart (mmm) whatcha say?  

Tu tiens mon cœur (mmm) que dis-tu ?  

Just let me die slowly, I'll be okay  

Laisse-moi juste mourir lentement, j’irai bien  

If you're just some habit that I gotta break  

Si tu n’es qu’une habitude à abandonner  

I can clear my system in 90 days  

Je peux purger mon système en 90 jours  

You're holding my heart (mmm) whatcha say?  

Tu serres mon cœur (mmm) que dis-tu ?  

Just let me die slowly  

Laisse-moi juste mourir lentement  

 

Mick avait beau avoir eu l’exclusivité de l’entendre chanter avant, il était scotché de la voir se lâcher autant devant eux. Il frissonnait de tout son être et il se rendit compte qu’il n’était pas le seul.  

 

Ryô laissait paraitre quelques sursauts et son aura allait de surprises en surprises. Il avait beau avoir l’habitude d’entendre chanter sa partenaire en cuisinant ou faisant le ménage, il ne l’avait jamais vu aussi passionnée.  

Reprenant sans souffle alors qu’elle avait poussé fortement sa voix, Kaori enchaina en murmurant la suite avant de remonter à nouveau le son.  

 

We're driving in your fast car, your fast car (×3)  

Nous roulons dans ta voiture rapide, ta voiture rapide (×3)  

We're driving all night  

Nous roulons toute la nuit  

(×2)  

 

Entamant la fin de la chanson, Kaori savait qu’elle n’avait plus de temps à perdre. Elle devait tout lui communiquer dans ce dernier refrain. La joie qu’elle avait eu de vivre à ses côtés, les peurs de le perdre mille fois à cause de leur travail ou des femmes qui lui tournaient autour, le bonheur des brefs instants d’attention qu’il avait pu lui consentir, sa déclaration d’amour à demi voilée, sa déception de ne pas concrétiser ses sentiments, son désespoir de s’éloigner de lui, sa peur de le quitter, sa peur de ne plus l’aimer et surtout sa peur de ne plus avoir d’espoir.  

Elle tendit lentement sa main vers lui et laissa tout ça le happer. Rien ne pourrait plus être pareil ensuite et ils le savaient tous les deux.  

 

Rien qu’une chanson, ce n’était rien qu’une chanson et pourtant la puissance du moment ne laissait plus la place aux non-dits. Les témoins étaient trop nombreux pour qu’on prétende qu’il ne s’était rien passé et de toute façon Kaori ne le laisserait pas oublier cette déclaration. Car ça en était une. Sans masque ni pudeur.  

 

(Refrain :)  

If I'm just somebody that you're gonna leave  

Si je suis juste quelqu’un que tu vas quitter  

And you don't feel something when you look at me  

Et que tu ne ressens rien quand tu me regardes  

You're holding my heart (mmm) whatcha say?  

Tu serres mon cœur (mmm) que dis-tu ?  

Just let me die slowly, I'll be okay  

Laisse-moi juste mourir lentement, j’irai bien  

If you're just some habit that I gotta break  

Si tu n’es qu’une habitude à abandonner  

I can clear my system in 90 days  

Je peux purger mon système en 90 jours  

You're holding my heart (mmm) whatcha say?  

Tu serres mon cœur (mmm) que dis-tu ?  

Just let me die slowly  

Laisse-moi juste mourir lentement  

 

La musique s’arrêta sur une Kaori essoufflée, elle baissa enfin son regard. Les joues se colorèrent légèrement voyant que le silence était toujours présent mais elle puisa en elle pour affronter la salle et Ryô. Elle avait fait le plus dur et elle ne pouvait pas s’arrêter en chemin. Elle posa le micro et descendit de l’estrade pour se dirigeait vers son partenaire sans siller. Elle se planta devant lui et sans lui laisser le temps de réagir, elle enchaina d’une voix distincte.  

 

-Ryô, je pense que tu as compris que cette chanson était pour toi… Ce que j’ai chanté, je le pense et ce n’était pas pour faire le spectacle. Tu me connais, je ne suis pas comme ça mais je suis fatiguée de notre relation et je pense qu’il faut que cela change… alors le temps que je te laisse est celui de cette chanson. 90 jours. Tu as 90 jours pour me donner ta décision avant que je prenne la mienne. Je pense que j’ai été plus que patiente et que je suis encore généreuse mais après je ne pourrais plus…  

 

Ils se fixèrent encore quelques seconde puis la jeune femme lui tourna le dos pour se diriger vers le comptoir. Attrapant le châle qu’Eriko lui avait amené avec la robe, elle le passa et prit la direction de la sortie, ne pouvant plus rester sous les regards de toutes les personnes présentes au Cat’s. Elle préféra prendre la fuite que de tous les affronter, c’était au dessus de ses forces actuelles. Elle partit à grandes enjambées, faisant claquer ses talons sur l’asphalte.  

 

 

 

 

Ryô était pris dans une tornade de sentiments qu’il n’arrivait plus à maitriser. Ces derniers mois lui revenaient en pleine tête, faisant assombrir ses traits. Il avait été lâche et fuyant et même un vrai salaud en s’analysant et il comprenait la réaction de son ange. Même s’il n’aimait pas se sentir acculer de cette façon, il ne pouvait pas la blâmer de lui avoir tendu ce piège. La mise en scène, les témoins et la déclaration, tout ça le dérangeait profondément mais ça avait eu l’effet escompté. Il avait l’impression d’avoir subit un électrochoc. La puissance des sentiment de Kaori avait déferlé en lui aussi fort qu’un tsunami. Ça n’aurait pas été aussi violent si elle lui avait simplement dis les trois mots qu’aucun des deux n’osaient prononcer. Mais là, elle lui avait hurler son amour pour lui et son désespoir.  

Son corps était tendu et il n’osait faire un mouvement. Son cerveau était à pleine puissance. Que devait-il faire ? Comment répondre à son appel ? Elle lui laissait le temps qu’il lui avait demandé… 90 jours c’était tellement et si peu pour lui. Quelle direction prendre ?  

Toutes ces interrogations marquaient son visage et voyant que le nettoyeur restait stoïque, le reste de la pièce se remit à respirer silencieusement. Miki prit l’initiative de remonter sur scène pour relancer la soirée comme si de rien n’était. La musique remplissant à nouveau la salle.  

 

Les minutes furent longues et quand il sorti de sa transe, Ryô bondit sur ses pieds pour sortir du café précipitamment.  

 

-Eh bien ! Il était tant qu’il réagisse ce crétin… marmonna Umi qui n’avait jusque là que très rarement prit parti.  

 

 

 

Elle avait mal aux pieds… et elle avait froid. Quelle sotte ! Elle était partie sans demander son reste, en hauts talons, alors qu’elle n’avait pas l’habitude d’en porter et sans sa veste et son sac. Résultat : elle avait froid car le châle ne la couvrait pas assez, elle avait les pieds en feu malgré le peu de distance qu’elle avait parcouru et en plus elle n’avait pas les clés de chez elle car elles étaient resté au Cat’s dans son sac !  

 

« Bravo ma grande, tu t’es comportée comme une championne là… »  

 

Et pour couronner le tout, il commençait à pleuvoir ! Kaori se maudissait à cet instant mais repensant à ce qu’elle venait de faire, elle soupira. Jamais elle n’aurait pu rester auprès de ses amis sans se sentir gênée. Faire comme si de rien n’était, s’était aussi cautionner les non-dits comme Ryô avait l’habitude de le faire et s’était au dessus de ses forces. Alors, elle supporta le froid et la pluie et se mit à réfléchir à toute vitesse sur ce qu’elle allait faire.  

La pluie s’intensifiant, elle alla s’abriter sous la devanture d’un magasin d’électronique fermé à cette heure tardive de la soirée. S’appuyant contre le rideau de fer, elle ferma les yeux un court instant et repensa à la noirceur des yeux de Ryô pendant qu’elle lui chanter sa chanson.  

 

Elle ne devait pas être loin, il sentait son aura. Il avança plus vite alors que la pluie faisait maintenant un rideau d’eau épais. Il était trempé mais il n’en avait cure. Elle était partie sans rien et elle n’était pas encore arrivée chez eux, elle devait être trempée aussi et gelée.  

Il n’avait pas eu le temps de réfléchir plus à la situation, il agissait pour une fois avec impulsivité. Il voulait juste la voir et se rassurer. La sentir en sécurité et la réconforter.  

Son cœur battait à tout rompre. Aussi vite que les pas qu’il faisait. Ses yeux parcourraient la rue, cherchant sa silhouette sous les trombes d’eau. S’il avait eu l’esprit romantique, il aurait pu se croire dans un film à l’eau de rose qu’elle adorait regarder. Mais il n’y avait rien de romantisme dans son action, juste une urgence liée à la peur. Elle lui laissait pourtant 90 jours mais ces jours étaient finalement déjà passés pour lui. Elle lui avait donné plus de 6 ans de sa vie et il en avait largement abusé. Il ne voulait plus écouter sa raison qui allait lui faire perdre le soleil de sa vie. Il l’avait compris quand elle lui avait dit qu’elle ne le pourrait plus après ces 90 jours. S’il ne se décidait pas, il l’a perdait, il le savait. Il le sentait dans tout son être, elle lui avait hurlé. Et pour une fois, c’était son cœur qui le guidait.  

Il accéléra à nouveau sa marche quand il l’aperçût sous la devanture du magasin, transit par la pluie et le froid. Il s’arrêta un instant pour la contempler. Sa robe noire lui collait à la peau, elle était trempée et son corps était parcouru de frissons. Elle était désirable à en mourir.  

Quand elle leva les yeux vers lui, il reprit sa route pour la rejoindre.  

 

-Ryô ?  

 

Il ne lui répondit pas. Il se planta devant elle.  

 

-Je t’aime.  

 

 

Avait-elle bien entendu ? Ou son esprit lui jouait des tours ? Elle le regarda indécise. Son regard onyx la fixait sans détour. Le cœur de la jeune femme s’emballa, ratant plusieurs battements. Elle lisait de la peur, du désir et de l’amour dans ses prunelles obscures. Elle ne su quoi lui répondre. C’était la première fois qu’elle le voyait se dévoiler autant devant elle.  

 

Il vit son trouble et il ne savait pas comment continuer. C’était sorti tout seul quand il avait plongé son regard dans le sien. Il n’avait rien prémédité et il ne savait pas comment enchainer. Il se trouvait stupide à cet instant. Il n’avait jamais dit à personne ces simples mots. Les avait elle seulement entendus ? Il la détailla un instant de plus pour s’apercevoir du trouble qui l’habitait dans ses yeux. Elle l’avait entendu, il devait faire quelque chose…  

 

Ils se tenaient l’un en face de l’autre, personne n’osant bouger. Ce ne fut que quand elle se mit à trembler qu’il aperçût ses lèvres bleuis par le froid. Il l’attira donc contre lui pour lui transmettre de sa chaleur. Leurs cœurs s’affolèrent à ce contact. Elle leva son visage vers lui et il fondit sur ses lèvres.  

L’urgence de l’instant, le contexte, leur passé tout avait poussé Ryô a enfin agir. Mais surtout la peur de cet avenir incertain maintenant que l’ultimatum était lancé, l’homme ne pouvait plus reculer.  

Le baiser s’intensifia. Et ils oublièrent tout ce qui se passait autour d’eux. La pluie, les bruits de la ville, les phares des voitures, le froid, la peur. Les lèvres de Ryô se firent pressantes et sa langue quémanda l’accès à sa bouche. Elle ne lui résista pas et leur baiser s’approfondit rapidement, leurs langues se battant frénétiquement l’une contre l’autre. Le froid de la nuit mêlé à la pluie ne resta pas face à la vague de chaleur qui se rependit en eux. Haletante, Kaori gémit contre les lèvres de son partenaire et elle pressa son corps contre le sien avec envie et fougue en crochetant ses bras autour de son cou. Jamais elle ne s’était sentie si vivante. Tout son corps réagissait au contact de son partenaire et une boule de chaleur se forma dans son ventre.  

Il resserra son étreinte à son tour la collant le plus possible à lui, lui faisant sentir lui aussi son envie d’elle. Il vibrait d’une passion folle et jamais il n’avait ressenti ça pour une femme avant. Malgré sa grande expérience en la matière, avec Kaori il avait l’impression de le vivre différemment comme une première fois. Mais en effet, c’était une première fois pour lui car il laissait parler ses sentiments.  

Quand ils se séparèrent pour respirer, leurs yeux ne se relâchèrent plus, communiquant le flot d’amour qui les animait.  

 

-Rentrons, fini par dire le nettoyeur, la voix roque, en attrapant la main de sa compagne.  

 

Kaori se laissa entrainer et leurs pas résonnèrent de concert dans la nuit.  

 

 

 

 

 

-Maaa ?  

 

Levant les yeux vers sa fille, Kazue lui sourit et s’approcha de la chaise haute où elle était perchée.  

 

-Oui Sarah, que veux-tu ?  

 

La petite fille montra de la main sa gourde d’eau et s’agita pour essayer de l’attraper.  

 

-Attends ma chérie, tata Miki va te la donner, lui répondit la barmaid alors qu’elle arrivait à la table du café où s’était installée Kazue et la petite blonde de 18 mois.  

 

Sarah lui sourit et récupéra l’objet de sa convoitise avec dextérité quand sa tante de cœur lui tendit. Puis elle la porta à sa bouche pour boire goulument l’eau qu’elle contenait.  

 

-Eh bien tu avais soif ma puce ! se mit à rire sa mère en remerciant de la tête Miki qui lui posa un café devant elle.  

 

Les deux femmes se mirent à discuter de tout et de rien pendant un moment tout en donnant le gouter à la petite fille affamée qui se tenait à côté d’elles.  

Quand la clochette de la porte du café tinta, Sarah se mit à balbutier gaiement.  

 

-Tatata !!!  

 

La démarche peu assurée, Kaori pénétra dans le café et rendit son sourire à sa filleule.  

 

-Qu’il fait chaud, râla la nouvelle arrivante en se dirigeant vers la table occupée.  

 

Elle embrassa Sarah sur son front et se laissa tomber sur le banc molletonné en face de Kazue.  

 

-Tu as l’air épuisée, souffla tendrement Miki qui se leva pour aller chercher de quoi désaltérer son amie.  

-Je le suis, je n’ai pas dormi de la nuit à cause de la chaleur et impossible de trouver une position confortable ! Je n’en peux plus se lamenta la rouquine en caressant amoureusement son ventre bien rond.  

-Allé, plus que 3 semaines maximum et tu seras libérée, pouffa la chimiste en se remémorant son dernier mois de grossesse. Tu as fait le plus dur ! Les nausées, les vertiges, la fatigue, le ventre lourd, les jambes gonflées ! Ce ne sera plus qu’un mauvais souvenir quand tu l’auras dans tes bras !  

-Je sais… mais le manque de sommeil, c’est vraiment le plus dur ! En plus, il joue du tambour sur ma vessie en continue !  

-Habitues toi, répondit Miki en lui posant une limonade bien fraiche sur la table. Hiro n’a fait ses nuits qu’à 2 ans je te rappelle !  

 

Dépitée Kaori soupira et avala de grandes gorgées de sa limonade, remerciant silencieusement sa meilleure amie pour cette attention à son égard.  

 

 

 

Trois ans étaient passés depuis cette fameuse soirée karaoké qui avait en effet changé la vie du duo City Hunter. Ce soir là en rentrant chez eux, ils s’étaient aimés toute la nuit, profitant l’un de l’autre sans tabous ni mensonges. Ryô avait tout fait pour faire comprendre à Kaori qu’elle était la femme de sa vie et qu’il ne pouvait pas vivre sans elle.  

Voulant expier ses pêchers, il avait mit à nu ses sentiments, lui promettant de ne plus jamais la faire souffrir.  

 

Leur partenariat avait évolué au fil des semaines en vie de couple partageant leur temps entre travail et complicité amoureuse, se découvrant mutuellement et apprenant à nouveau à se faire confiance.  

Puis Miki avait annoncé sa grossesse suivi de peu par Kazue. La routine de tous avait été perturbée par ces annonces mais le groupe s’adapta et se consolida encore plus.  

Kaori, elle, se faisait une raison, elle savait qu’elle ne pourrait pas être mère mais ça ne la dérangeait pas car elle pouvait enfin vivre avec l’homme de sa vie et cela suffisait à son bonheur. Pourtant contre toute attente en devenant le parrain d’Hiro, le fils de Miki et Falcon, se fut Ryô qui un soir lança le sujet à sa femme et lui proposa de vivre aussi cette expérience.  

 

« Je suis capable de vous protéger tous les deux et toi aussi maintenant tu le peux » avait fini par lui dire le nettoyeur pour la convaincre que c’était vraiment son souhait de faire d’elle la mère de son enfant.  

 

Ils avaient eu quelques difficultés pour concrétiser ce projet mais finalement 12 mois après l’arrivée de la fille de Mick et Kazue, Kaori avait, elle aussi, annoncé sa grossesse. Et là, elle avait entamé son dernier mois avant l’arrivée de leur fils.  

 

 

 

-On fait toujours la soirée karaoké ? demanda Miki à son amie voyant la fatigue sur son visage.  

-Oui…on a besoin de fêter cette soirée tous ensemble, je sais qu’après l’arrivée du bébé ça risque d’être trop compliqué et de toute façon je ne dors pas alors ça ne me tueras pas ! répondit la future mère en reprenant de sa boisson.  

 

Kazue et Miki se lancèrent un regard entendu. Heureusement que Kaori n’annulait pas cette soirée car elle allait être servie. En effet, deux mois avant, Ryô avait demandé au couple de cafetiers de préparer cette soirée spécialement pour sa belle car ce soir là c’est lui qui avait une déclaration à lui faire et quoi de mieux qu’un karaoké pour s’exécuter !  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Capitolo: 1 2


 

 

 

 

 

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