Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 24 capitoli

Pubblicato: 24-11-20

Ultimo aggiornamento: 17-12-20

 

Commenti: 31 reviews

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SongficRomance

 

Riassunto: Une voix dans la nuit, un nouveau chemin, un nouveau regard...

 

Disclaimer: Les personnages de "[vwa]" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: [vwa]

 

Capitolo 6 :: Chapitre 6

Pubblicato: 29-11-20 - Ultimo aggiornamento: 29-11-20

Commenti: Bonjour, voici la suite de l'histoire. Chapitre de jour cette fois. Bonne lecture et merci pour vos commentaires^^

 


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Chapitre 6  

 

Le sol trembla soudain sous les pieds des passants des rues de Shinjuku.  

 

- Quand vas-tu enfin apprendre à te tenir correctement, bon sang !, hurla une voix féminine.  

 

Kaori ignora les regards soulagés des passantes et s’éloigna de la masse informe d’un pas rageur. Elle s’était pourtant jurée de ne plus réagir face à ses pitreries, de laisser couler. Mais depuis quatre jours, son imbécile, pervers, crétin, bourricot de partenaire semblait mettre les bouchées doubles, se lancer à corps perdu dans la quête de sous-vêtements, d’invitations au love hôtel, sans parler du nombre de fois où il s’était élancé sur leurs amies, s’y reprenant à plusieurs reprises pour les avoir là où il aurait arrêté bien avant en temps normal. Elle avait même décidé de ne plus mettre les pieds au café dans la mesure du possible pour limiter les dégâts, pour que Umibozu n’ait plus à sortir son bazooka, Kazue lui courir après avec ses seringues, ne s’arrêtant que sur intervention de Mick. Pourtant, elle n’aurait pas été contre une petite injection. Elle aurait peut-être eu la paix.  

 

Ryo regarda sa partenaire s’éloigner et sortit de sa prison, esquissant une petite danse de la victoire. Enfin, il avait eu sa massue. Il avait réussi à faire une brèche dans le mur d’indifférence qu’elle lui opposait depuis ce fameux soir. Il savait qu’elle luttait contre elle-même et, s’il avait été résolu à la laisser partir, il l’aurait fait… mais il n’était pas prêt à la perdre même s’il n’était toujours pas prêt à avancer non plus. Alors il essayait de percer ce mur qui s’était dressé entre eux, de le fragiliser en se disant que peut-être cela suffirait à la faire rester, que cela ébranlerait ses doutes et la pousserait à réviser sa position.  

 

Il soupira profondément. C’était tout simplement égoïste, il le savait. Il ne faisait que s’acharner à vouloir se protéger, à vouloir garder les choses comme elles étaient mais pensait-il à elle ? S’il l’aimait comme il le prétendait, son bonheur devait compter avant tout… même si ce n’était pas avec lui. Il reprit la route dans la même direction qu’elle, la voyant au loin. Elle avait ralenti le pas et il la rattraperait d’ici quelques minutes.  

 

Pas avec lui… C’était ça le problème. Pas avec lui, avec un autre. Pouvait-il accepter le fait qu’un autre homme puisse la toucher ou qu’elle puisse en aimer un autre, lui donner tout ce qu’il rêvait d’avoir ? Il n’avait pas supporté l’idée lorsque Mick était arrivé. Qu’est-ce qui changerait la donne maintenant ? Le temps passé ? Sa frustration ? Sa résignation ? Il ne savait pas mais il se souvenait s’être dit que son collègue pourrait faire l’affaire. Il semblait prévenant et entiché. Il ne manquait pas grand-chose pour qu’il soit amoureux. Mais elle, pouvait-elle être amoureuse de lui ?  

 

- Kaori ? Quelle bonne surprise !, s’exclama Hiro, arrivant au coin d’une rue en même temps qu’elle.  

- Hiro… Bonjour. Tu te balades ?, l’interrogea-t-elle.  

- Je fais mes courses., indiqua-t-il, montrant les paquets.  

- Je vais te dire un secret : je mange., lui fit-il d’un ton de conspirateur.  

- Vraiment ?, répliqua-t-elle, amusée.  

 

Ce petit moment venait égayer sa journée et atténuer sa colère. Hiro n’était pas responsable du comportement de Ryo. Elle ne lui en ferait pas payer le prix.  

 

- Oui. Et en bon célibataire, je vais faire mes courses car je n’aurai personne pour prendre le relais de temps à autre., déclara-t-il, d’un ton faussement fataliste.  

- Trouve-toi une femme., lui conseilla-t-elle sans réfléchir.  

- J’y travaille, j’y travaille. Je dois passer un appel à une amie pour savoir comment éclipser un autre homme dans le cœur de celle que je vise., la taquina-t-il.  

 

Kaori baissa les yeux, un léger rougissement teintant ses joues, avant de les relever avec un regard triste et résigné.  

 

- Elle te conseillera certainement de te montrer patient. Même les sentiments les plus forts ne peuvent résister à tout apparemment., répondit-elle dans un murmure.  

 

Il posa sur elle un regard navré et posa ses sacs sur un rebord de fenêtre avant de l’enlacer.  

 

- Je suis désolé. Ca doit être douloureux., compatit-il.  

- Je… Ca va aller., assura-t-elle.  

- Si tu as besoin d’un ami pour parler, n’hésite pas. Je peux n’être que cela., lui affirma-t-il, la lâchant.  

- Tiens, ce sont mes coordonnées., fit-il, sortant un papier et notant son numéro de téléphone et son adresse dessus.  

- Tu appelles ou viens quand tu veux. Café, dîner… tu seras toujours la bienvenue. J’ai juste un rendez-vous le jeudi soir avec ma sirène, sinon dispo à toute heure., la taquina-t-il, lui tendant le papier.  

- Merci, Hiro., chuchota-t-elle, la gorge serrée en prenant le papier.  

 

Il leva la main et la posa sur sa joue, lui adressant un regard doux et chaleureux.  

 

- J’espère vite revoir ton sourire, Kaori. Il illumine mes journées.  

 

Ils se regardèrent un instant avant qu’Hiro releva les yeux en fronçant les sourcils.  

 

- Tu connais le mec là-bas ? J’ai l’impression qu’il est prêt à m’assassiner., lui demanda-t-il, désignant quelqu’un derrière elle.  

 

Kaori se retourna, même si elle n’en avait pas vraiment besoin, et croisa le regard noir de Ryo à quelques mètres de là. Elle fit de nouveau face à son collègue et haussa les épaules.  

 

- Lui… C’est… C’est lui., fit-elle, ne sachant comment expliquer le lien que Ryo et elle partageaient au vu des derniers développements.  

 

Sans comprendre comment, elle se retrouva prisonnière des bras de Hiro, ses lèvres collées sur les siennes.  

 

De loin, Ryo vit Kaori s’arrêter et parler à quelqu’un. La foule se dispersant alors que le feu piéton passait au vert, il reconnut l’ingénieur du son. Ils échangèrent deux trois phrases avant qu’il ne la prenne dans ses bras brièvement. Il le regarda faire, s’attendant à ce que Kaori le repoussa mais elle ne le fit pas. Elle acceptait une étreinte d’un autre homme que lui. Il sentit son sang se glacer dans ses veines avant de se reprendre : ce n’était rien. Ce n’était peut-être pas pire que lorsque c’était Mick, se dit-il malgré la petite voix dans sa tête qui lui disait « regarde ce que tu as fait ».  

 

Il se força à avancer pour la rejoindre lorsqu’il le vit sortir un papier sur lequel il écrivit quelque chose et le tendre à sa partenaire. Il manqua s’étouffer en la voyant accepter et glisser la note incriminante dans son sac à main, se disant qu’il trouverait bien un moyen de la subtiliser. Le pire arriva cependant après lorsque ce… ce… cet homme, mort mais qui ne le savait pas encore, osa poser sur elle la main et surtout son regard doux et suave comme elle devait en attendre de sa part, regard qu’il croisa juste après. Son magnum le démangeait mais il ne pouvait pas tuer un homme juste parce qu’il se montrait proche de sa Kaori. Le pouvait-il ? Après tout, il avait déjà tué, un de plus, un de moins, pensa-t-il cyniquement, sachant pertinemment qu’il ne le ferait pas.  

 

Peut-être que si finalement, pensa-t-il, voyant ce salopard poser les lèvres sur celles de sa partenaire. Ok, retour à la case de départ sans toucher les vingt millions de yens, jugement totalement à revoir Ryo Saeba. Il ne pouvait pas laisser un autre que lui la toucher. Il ne pouvait pas la laisser partir même pour son bonheur. Il n’était pas fait de ce bois-là. Les amours altruistes, c’était bien pour les autres mais pas pour lui. Ca ne lui ferait qu’un défaut de plus.  

 

- Je dérange peut-être ?, demanda-t-il d’un ton ennuyé, arrivant près du couple.  

 

Il était quand même surpris que Kaori n’ait pas réagi en envoyant paître l’importun… ou peut-être que leur relation était finalement plus profonde que ce qu’il avait pensé. Ce devait être lui l’homme avec qui elle avait passé une partie de la nuit. En voyant cela, il se demanda si finalement, il n’avait pas minoré ses paroles. Il la regarda s’écarter, un peu surprise, un peu coupable, les lèvres rougies par le baiser qu’elle venait de recevoir. Avait-il trouvé ses lèvres aussi agréables qu’elles l’étaient dans ses souvenirs, sur ce toit d’un immeuble de Tokyo par une nuit qui aurait pu voir la ville rayée de la carte ? Avait-il goûté à plus que cela ? Pris son innocence ? Touché sa peau si douce ?  

 

Le silence s’établit un instant entre les trois.  

 

- Hiro., se présenta l’ingénieur du son, tendant la main à Ryo.  

- Je me méfie des mecs qui embrassent d’autres mecs., répliqua le nettoyeur, moqueur, dédaignant la main tendue.  

 

Hiro la rebaissa, lui adressant un regard amusé. C’était ainsi qu’il le prenait celui qui monopolisait le cœur de sa partenaire des ondes. Très bien, ce n’était qu’un bon point supplémentaire pour lui.  

 

- Tu… Tu es grossier ! Je n’en peux plus de toi !, gronda Kaori avant de tourner les talons et de s’en aller.  

 

Les deux hommes restèrent là à s’affronter du regard. Il n’y avait pas d’hostilité mais une rivalité s’installait entre eux.  

 

- Vous voulez peut-être la garder en éloignant les hommes qui tournent autour d’elle mais c’est elle qui partira si vous continuez ainsi., le prévint Hiro.  

- On verra cela., répondit Ryo, se montrant impassible.  

- Je suis patient. C’est elle qui compte avant tout et, pour le moment, elle tient encore suffisamment à vous pour ne pas vouloir laisser quelqu’un approcher mais, quand elle le voudra, je serai là. En attendant, elle aura droit à mon amitié et mon soutien. C’est ma façon de l’aimer. Et vous, quelle est la vôtre ?, lui demanda-t-il, un sourcil levé.  

- Mêlez-vous de vos affaires., le rembarra le nettoyeur, vexé.  

 

Sans plus un mot ni politesse, Ryo planta Hiro brusquement et prit à nouveau la direction qu’avait empruntée Kaori. Il la retrouva devant le tableau de la gare, notant le message présent sur le tableau. Il ne put ignorer la crispation de ses doigts sur le stylo et sut qu’il l’avait fâchée.  

 

- Kaori…  

- La ferme, Ryo. Si c’est encore pour m’insulter, tu la fermes. Si c’est pour t’excuser, oublie-moi. J’en ai marre de subir tes affronts et de tout te pardonner. C’est trop facile., lui asséna-t-elle d’une voix dure.  

 

Il ouvrit la bouche, voulant se défendre, mais la referma, se conformant pour une fois à sa volonté plutôt que la pousser un peu plus pour recevoir une massue sur la tête et la certitude qu’elle tenait encore à lui, la regardant partir à l’extérieur du bâtiment et téléphoner à la personne qui leur avait écrit.  

 

- On a rendez-vous dans une heure au Cat’s., lui apprit-elle.  

- Tâche d’être à l’heure et de te tenir correctement. Notre dette s’accumule au Cat’s et j’en ai marre de gâcher l’argent durement gagné pour tes enfantillages., le houspilla-t-elle.  

- Et surtout… C’est pas vrai., souffla-t-elle, les yeux écarquillés fixant un point derrière lui.  

 

Ryo se retourna et vit une affiche publicitaire des plus banales mettant en avant deux lèvres qu’il connaissait bien et un slogan : « Parlez leur ». Il n’y avait rien de dangereux pour eux, ni nom ni visage entier reconnaissable mais il imaginait très bien la gêne de sa partenaire à se voir ainsi exposée. Il retint la première question qui lui vint à l’esprit à savoir si elle était au courant. Ca aurait trahi sa connaissance de son mensonge.  

 

- Un problème ?, lui demanda-t-il.  

- Je… Non, rien. Je… Je viens de me rendre compte…, commença-t-elle, cherchant désespérément à se couvrir.  

- Que j’embrassais mieux que lui ?, lui proposa-t-il à moitié sérieux parce qu’il se posait quand même la question de ce qu’elle en avait pensé.  

 

Elle darda un regard noir sur lui et il se dit que la massue n’était pas loin.  

 

- Faudrait-il encore que je sache comment tu embrasses, idiot ! Et autrement qu’à travers une vitre., siffla-t-elle, tournant les talons et s’en allant.  

 

Shinobi allait entendre parler d’elle quand elle le verrait. De quel droit se permettait-il de faire de la publicité autour d’une émission où elle ne faisait qu’assurer l’intérim avec son image… ou plutôt celle de ses lèvres ? Encore heureux qu’il n’avait pas utilisé son visage en entier. Tous les clans auraient su où la trouver le jeudi soir. Autant fixer les rendez-vous pour se faire enlever en partant de là. Peut-être serait-ce un bon moyen de pousser Ryo… non, elle devait pas le forcer. S’il devait admettre quelque chose, ce devait venir de lui et non d’un élément extérieur, d’une pression ou autre.  

 

Elle se dirigea vers le parc, ayant besoin d’un moment de solitude mais n’ayant pas le temps d’aller au cimetière. Arrivée là, elle se rendit compte que Ryo la suivait en silence depuis tout à l’heure. Elle se demanda quoi faire, surtout qu’il s’était tenu à carreaux puisqu’elle n’avait entendu aucun cri, puis se tourna vers lui. Elle leva les yeux vers lui et son regard se ternit. Sans un mot, il la laissa, se dirigeant vers le centre-ville de nouveau. Cette compréhension au-delà des mots malgré la situation lui donna envie de pleurer. C’était dur de voir tout ce qu’ils avaient acquis en quelques années et que certains couples n’atteignaient jamais.  

 

Elle baissa les yeux et pénétra dans l’enceinte du parc. Elle erra un moment avant de se poser sur un banc. Elle ne put s’empêcher de porter les doigts à ses lèvres. Elle avait été injuste avec Ryo. Elle savait qu’il l’avait déjà embrassée sans vitre mais elle n’en avait qu’un vague mais très agréable souvenir. Elle ne s’était pas attendue au baiser de Hiro. Elle ne savait même pas pourquoi il l’avait fait alors qu’il venait de lui dire qu’il voulait être un ami pour elle. Avait-elle loupé quelque chose ? L’avait-il abusée ? Elle soupira, perdue. Elle aurait dû le repousser ou le gifler peut-être. Peut-être… Elle avait été surprise même si, au fond d’elle, elle admettait que la surprise avait bon dos et ne justifiait pas tout. Elle avait apprécié ce moment, se savoir désirée par quelqu’un même si ce quelqu’un n’était pas celui qu’elle aurait voulu. Hiro n’était pas Ryo mais il avait commencé à faire son chemin, elle devait l’admettre. Elle se demanda comment réagirait son partenaire s’il savait cela. Elle n’avait pas l’intention de jouer la carte de la jalousie. Ce n’était juste pour aucun d’entre eux mais le sentiment entrerait peut-être dans l’équation et elle ne savait pas à quoi s’attendre : indifférence ou explosion de rage.  

 

- A quoi tu t’attends, ma fille ? C’est Ryo. Il défiera n’importe quel taré avec une arme mais se défilera dès que tu lui demanderas ce qu’il ressent., soupira-t-elle.  

 

Elle se leva et repartit vers le Cat’s.  

 

- Tu es bien calme aujourd’hui., fit Umibozu à son ami, posant une tasse devant lui.  

- Kaori me cache des choses et je ne sais pas quoi faire., avoua Ryo sombrement.  

- Tu as encore des cartes en main. A toi de voir si tu veux continuer à bluffer., lui répondit le géant, s’en retournant à ses activités en silence alors que la porte du café s’ouvrait sur Kaori.  

- Bonjour Umi !, le salua-t-elle, détaillant les lieux du regard.  

- Miki n’est pas là., affirma-t-elle.  

- Comment le sais-tu ? Elle pourrait être dans l’arrière-salle., fit Ryo.  

- Ce n’est pas le chaos., répliqua-t-elle, prenant place à ses côtés et acceptant avec gratitude la tasse de café que son ami lui donna.  

 

Regardant l’horloge, elle prit son sac à main et en sortit son calepin pour rebalayer les quelques détails donnés par leur cliente au téléphone. Ce faisant, elle fit tomber le papier avec les coordonnées de Hiro et Ryo fut plus prompt à le ramasser qu’elle.  

 

- Tu ne les avais pas encore ou c’est juste que l’hôtel devient trop coûteux ?, lui demanda-t-il, sous un accès de colère jalouse.  

- J’en avais peut-être juste assez de le faire à l’arrière de sa voiture., répliqua-t-elle, d’un air de défi.  

 

Elle lui arracha le papier des mains et le rangea dans son sac, se levant pour aller aux toilettes se calmer.  

 

- Idiot !, gronda Umibozu.  

- Je sais., souffla Ryo.  

 

La clochette tinta de nouveau et une jolie jeune femme brune entra dans le café.  

 

- Un cocktail XYZ, s’il vous plaît., demanda-t-elle.  

- Ryo Saeba pour vous servir., fit-il, se tournant vers elle d’un air charmeur.  

 

Il la guida vers une table et prit place face à elle, Kaori les rejoignant.  

 

- Bonjour, je m’appelle Kaya Takaba. Je suis dessinatrice. Je… Je pense qu’on cherche à voler mes dessins., leur avoua-t-elle.  

- Quel genre de dessins ?, demanda Kaori.  

- Ce sont des illustrations pour des mangas. Je suis mangaka., avoua-t-elle, baissant les yeux.  

 

Les deux nettoyeurs dévisagèrent la jeune femme à l’apparence très sage, très conventionnelle puis se regardèrent avant de détourner les yeux, conscients qu’ils partageaient les mêmes pensées… encore.  

 

- Vraiment ? C’est…, commença Kaori.  

- Etonnant. Voilà ce que pense ma chère partenaire., railla Ryo, retournant à ses vieux travers pour ne pas penser à leur proximité intellectuelle.  

- On n’imaginerait pas une jeune fille aussi sage dessiner des histoires sombres et violentes., ajouta-t-il.  

- Oh non, détrompez-vous. Il y a bien des scènes d’action mais je raconte principalement une histoire d’amour…, avoua-t-elle, ses pommettes se tintant.  

- Donc il y a des scènes d’amour ?, fit le nettoyeur soudain très intéressé.  

- Euh oui.  

- Où la fille est toute nue, dans le plus simple appareil ?, insista-t-il.  

- Oui., pipa Kaya.  

 

Kaori ne voulait pas réagir alors elle serrait les bords de sa chaise. Elle voyait les traits de son partenaire se transformer au fil de la conversation et sentait que Ryo le pervers allait bientôt faire son apparition au grand jour.  

 

- Vous montrez tous les détails ? Qui est votre modèle ? Ou c’est votre corps que vous croquez ?, fit-il n’y tenant plus.  

- Je veux croquer votre corps !, cria-t-il, s’élançant sur elle.  

 

La sanction ne se fit pas attendre et Kaori lança un collier étrangleur qui s’accrocha autour du cou de son partenaire et tira un coup violent dessus, l’empêchant d’atteindre sa cible. Kaya effrayée s’écarta et partit en courant.  

 

- Tu restes là !, intima Kaori à son partenaire.  

 

Voyant Umi sortir son bazooka, elle poursuivit la jeune femme. Elle la rattrapa peu après et réussit à la persuader de leur faire confiance, que si Ryo la protégerait et ses créations des méchants, elle la protégerait du monstre de lubricité. Kaya céda et elles revinrent au café. Leur cliente partit se rafraîchir, Kaori se posta face à Ryo, les mains posées sur la table.  

 

- Je l’ai rattrapée mais c’était juste. Tu as le temps de cette mission pour te trouver un nouveau partenaire. J’en ai marre de rattraper tes conneries en même temps que de devoir faire une croix sur ma vie sentimentale. Tu te débrouilleras tout seul désormais. C’était ce que tu voulais après tout, non ? Alors voilà, c’est fait., lui fit-elle, d’une voix dure et déterminée avant de tourner les talons et d’aller s’asseoir au bar.  

 

Il plongea dans son regard et lut la colère, la lassitude mais aussi sa douleur et sa peine. Il avait poussé le bouchon trop loin cette fois. C’était le moment où il devait se décider. C’était le moment où il la laissait partir ou celui où il se laissait aller… et il ne pouvait la laisser partir. Il se leva, l’air sombre, et se dirigea vers elle, s’arrêtant dans son dos.  

 

- Kaori…, l’appela-t-il.  

 

Elle refusa de se retourner et ferma les yeux pour garder contenance, ne pas s’effondrer après la décision qu’elle venait de prendre. Elle n’avait pas réfléchi. C’était sorti tout seul sous le coup de la colère et de la déception.  

 

- Kaori…, insista-t-il, approchant un peu plus.  

 

Elle ne bougea toujours pas et il se demanda comment faire pour briser le mur qu’il voyait s’ériger entre eux. Il avança encore, se collant contre son dos, les mains appuyées sur le comptoir de chaque côté d’elle. Il ferma les yeux, se sentant fébrile face à l’enjeu qui se jouait.  

 

- Kaori…, souffla-t-il contre son oreille, l’entendant prendre une inspiration surprise.  

 

Elle se sentit trembler intérieurement et joignit ses mains contre sa bouche pour faire taire les sanglots qu’elle sentait monter en elle. Pourquoi lui faisait-il cela ? Ne pouvait-il la laisser en paix maintenant que tout était joué ? Il n’avait jamais prononcé son prénom ainsi et elle aurait juré, sans vouloir le croire, qu’il était désespéré rien qu’en l’entendant prononcer ces deux syllabes.  

 

- XYZ, Kaori., lui murmura-t-il à l’oreille.  

 

Tout son corps se tétanisa et elle écarquilla les yeux de stupeur. Elle se vit observer leur reflet dans la crédence en aluminium, Ryo penché sur elle, ses lèvres contre son oreille, ses cheveux tombant légèrement l’empêchant de voir ses yeux.  

 

- Je suis un crétin et je ne sais pas comment faire mais laisse-moi une dernière chance. Je trouverai., ajouta-t-il, la faisant frissonner.  

- Je… Je ne peux plus, Ryo. Tu as été trop loin., soupira-t-elle, fermant les yeux, les larmes y montant.  

- Je t’en supplie. Pour ce que nous avons été, une dernière chance., réitéra-t-il.  

 

Il se sentait fébrile. Sa réponse mettait beaucoup plus de temps à arriver que d’habitude mais il les avait emmenés loin, très loin cette fois-ci. Il devait être patient, humble et accepter ce qui viendrait.  

 

- Une dernière chance, Ryo. Ce sera la dernière, toute dernière., souffla-t-elle.  

- Je sais. J’ai… Je crois que j’ai compris., admit-il sans bouger.  

- Il vaudrait mieux parce que ce n’est pas une promesse en l’air. C’est ta dernière chance, Ryo. Finies les conneries, finies les remarques désobligeantes et il faut que ça bouge nous deux., lui résuma-t-elle.  

 

Il se tut et leva le regard, sentant tout le poids de son entreprise lui tomber dessus. C’était beaucoup demandé mais était-ce trop ? Il ne savait pas. S’il pouvait faire un pas, tiendrait-il la distance ? Ce n’était pas une histoire d’une nuit mais d’une vie. Ce n’était pas un engagement à la légère.  

 

Interpelée par son silence, Kaori se tourna vers lui et ce qu’elle vit lui fit mal.  

 

- J’ai compris. Ce n’est pas grave., soupira-t-elle.  

- Toi et moi, ça aura quand même été une grande aventure., conclut-elle.  

- Non ! Tu es City hunter, Kaori ! Si je te lance un XYZ, tu n’as pas le droit de me laisser tomber., lui rappela-t-il.  

- Le XYZ ne vaut que si le client veut être sauvé, Ryo. Si tu ne veux pas…, commença-t-elle.  

- Je veux… Kaori, je le veux. J’ai juste besoin de temps. C’est un grand pas pour moi., avoua-t-il.  

- Est-ce que tu peux me donner un peu de temps ?, l’interrogea-t-il, plein d’espoir.  

 

Elle l’observa et finit par acquiescer.  

 

- Je t’accorde un peu de temps… mais pas sept ans, Ryo., répondit-elle.  

- Je vais devoir me bouger alors., conclut-il en plaisantant, soulagé.  

- L’étalon va devoir sortir de sa stalle et au galop., affirma-t-elle.  

- S’il y a bien quelqu’un qui peut me driver hors de mes limites, c’est toi, Sugar., lui souffla-t-il.  

 

Ils s’observèrent jusqu’à l’arrivée de Kaya, conscients qu’ils étaient à un moment décisif de leur relation. Leurs regards se quittèrent et ils se préparèrent à partir. Au dernier moment, alors que les deux femmes s’apprêtaient à sortir, Ryo revint au comptoir.  

 

- Umi, pour ce qui s’est passé…, commença le nettoyeur  

- Tu as encore foutu le bazar dans mon café., répliqua le géant.  

- Non, après…, insista Ryo, mal à l’aise.  

- Je ne vois pas de quoi tu parles., répondit-il.  

- Merci., fit-il, reconnaissant.  

- Mais si tu te plantes, je pourrais vouloir en finir avec ce duel., le prévint l’ancien mercenaire.  

 

Ryo ricana légèrement et s’en alla avec sa cliente et sa partenaire. 

 


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