Capitolo 19 :: Les adieux n'existent pas quand on s'aime

Pubblicato: 30-03-04 - Ultimo aggiornamento: 30-03-04

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Ryo se retrouva bien vite à son lieu de rendez-vous. Il avait mis à peine un quart d'heure. Angéla était déjà présente. Il stationna sa voiture près de celle de la jeune femme. Cette dernière se trouvait toujours dans la sienne. Elle semblait perdue dans ses pensées et elle semblait même ne pas avoir remarquée son arrivé. Il était un peu plus de 20 heures et le soleil commençait déjà à décliner à l'horizon. Ryo sortit de son véhicule sans une petite appréhension toutefois. Il s'approcha de la voiture d'Angéla et toqua à sa fenêtre, afin de signifier sa présence. Angéla sursauta un peu, mais elle offrit l’un de ses plus beaux sourires à cet opportun lorsqu'elle le reconnût. Ryo ne disait rien, se contentant de lui sourire en retour. Ce mutisme se maintint encore quelques minutes. Ils se mirent à marcher, dans le plus grand silence. Le silence ne venait que de leur part, car autour d'eux l'air était empli du bruit des vagues contre la coque des bateaux et des discutions des autres badauds qui se promenaient également sur le port.  

Après cette petite marche silencieuse, Angéla se décida finalement à prendre la parole. Ils se trouvaient à présent dans un endroit tranquille où l'on pouvait admirer le paysage, sans rien risquer.  

- Merci Ryo d'avoir accepté Cette invitation.  

- Oh mais tu n'as pas à me remercier, cela me faisait plaisir.  

- Bien, j'espère alors que le reste te fera plaisir également. Si j'ai demandé à te voir, c'est parce que j'ai quelque chose à te dire. Et si tu le veux bien, j’aimerais bien que tu ne m'interrompes pas.  

Angéla regarda intensément Ryo. Ses joues rosissaient à vue d'oeil. Son hésitation était grande. Pourtant elle ne se démonta pas. Ryo sentait que ce qu'il redoutait le plus allait avoir lieu. Il tentait de garder une attitude la plus neutre possible. Il accéda à sa requête en se contentant de hocher la tête. Angéla intimidée, inspira longuement, et se lança dans le vide, sans le moindre parachute.  

- Ryo, ce que je vais te dire va sans nul doute te surprendre, cela m’a surpris moi-même. Je tiens à te dire que ce qui se passe, se passe bien malgré moi. Je sais que tu aimes toujours Kaori et que tu l’aimeras probablement toujours. Je ne te demande pas de l’oublier et je ne veux pas que tu l'oublies. Je souhaiterais juste que tu me fasses une place là, lui dit-elle en lui désignant son cœur. De plus, je sais que ta vie n'est pas des plus simples. Tu m’as dit sans détour que tu étais un homme de l’ombre. Cependant, j'ai pu t’observer au cours de ces deux semaines. J’ai eu l’impression que tu appréciais ma présence, enfin je pense, et que tu adores mes enfants. Demain je dois partir, mais je voulais que tu saches que tu n'aurais qu'un mot à dire pour que je reste et que je quitte tout pour toi. Je t'aime Ryo Saeba.  

Angéla ponctua sa déclaration par un doux et tendre baiser qui ferait fondre le plus gros de tous les icebergs du monde. Ryo pour sa part était un peu choqué par sa déclaration même s'il se doutait de ce qu'elle allait dire. Il avait essayé de se convaincre, depuis son arrivé, qu’il se trouvait face à Angéla et non pas Kaori, mais sa franchise, son embarras, son émotion et ce baiser, tout ceci était du Kaori fur et dur. Le problème était qu'il avait pris sa décision à la minute même où il avait découvert sa véritable identité et il ne se dégonflerait pas cette fois. Il pouvait l'éloigner de lui et c'était ce qu'il allait faire, pour elle et leur enfant. Elle ne recouvrirait probablement jamais la mémoire et c'était mieux ainsi. Désormais, elle restera toujours Angéla et sa Kaori restera dans son coeur en vie et en pleine santé, mais surtout heureuse avec leurs enfants. C'est pour cela qu'il ne réagissait pas vraiment à ce baiser. Il l'appréciait, le savourait, sans véritablement y répondre. Il se devait de garder son masque d'impassibilité pour pouvoir la repousser, mais le plus 'doucement possible. Il la ferait déjà suffisamment souffrir en la rejetant et il n'accentuerait pas sa douleur en adoptant ses attitudes du passé. Par ailleurs, Ryo craignait de raviver des souvenirs qui viendraient inéluctablement tout gâcher. Alors lorsque Angéla mit fin à leur baiser, il prit finalement la parole.  

- Je suis très touché par ce que tu viens de dire, crois-moi. Il est vrai de plus que j’apprécie ta compagnie et que j’adore tes enfants. Cependant, je me dois aussi d’être honnête avec toi. Je ne te dirais pas ce que tu souhaites entendre. Je ne te demanderai pas de rester et de tout quitter pour moi. Tout d'abord, parce que comme tu l’as si bien dit j’aime toujours Kaori et elle sera pour moi la seule et unique femme que j’aimerai et cela tant que je vivrai. En outre, tu dis savoir combien ma vie et mon monde sont difficiles. Mais tu n'en sais rien. Mon monde est bien plus noir que tu ne l’imagines. Ce n'est pas un monde ni pour toi, ni pour tes enfants. Pour moi, tu n'es qu'une amie et rien de plus. Par ailleurs, tes enfants je les aiment beaucoup, mais je ne voudrais pas m'embarrasser d'enfants. En réalité, Kaori et moi avions convenu qu’elle avorterait ou qu’elle me quitterait si jamais elle en était venue à tomber enceinte. Finalement, nous ne voulions pas d’enfants.  

Sur ce point Ryo lui mentait. Kaori et lui avaient effectivement décidé de ne pas avoir d’enfants, mais il n’aurait jamais exigé qu’elle avorte ou qu’elle ne le quitte. En effet, cela lui aurait été impossible alors de le faire et il le savait. Mais aujourd’hui, il pouvait se permettre de lui mentir et de la renvoyer à une vie normale, tranquille, sans craindre ni pour sa vie, ni pour celle des enfants. Je ne veux pas te blesser, mais pour moi tu n'es qu'une amie et rien d'autre. Je suis désolé si j'ai pu te faire croire le contraire. Alors très franchement, la seule chose que je puisse te dire c'est de partir aux états unis et de m'oublier. Je ne suis qu'une source de problème. Si le destin venait à faire que nos chemins se croisent de nouveau, cela sera génial mais autrement il faut mieux faire comme si nous nous ne connaissions pas. Je préfère couper tous nos liens.  

Angéla le regardait stupéfaite, sans comprendre. Des larmes inondaient son visage. Il ne l'aimait pas, mais en plus il voulait qu'elle l'oubli. Il disait qu'elle n'était qu'une amie, mais on n’oublie pas des amis. Le destin était trop cruel. Elle retombait enfin amoureuse et il l'envoyait paître. Elle savait que cela serait dur, mais il ne voulait pas de son amour.  

- Très bien, si c'est ce que tu veux Ryo. On agira comme tu le souhaites. Si tu n'y vois pas d'objection, je te demanderais de ne pas venir avec nous demain à l'aéroport. Tu veux que je t’oublie alors je t'oublierais dès à présent. Adieu Ryo.  

Angéla partit aussitôt sa tirade achevée. Elle s'éloigna au plus vite sans jeter de regard en arrière. Elle était blessée au plus profond d'elle même sans qu'elle sache vraiment pourquoi. C’était un désaveu terriblement douloureux. Ses larmes ne firent que redoubler. Ryo resta planté-là quelques instants, l'attitude d'Angéla l'avait malgré tout surpris. Il devait être toutefois heureux puisqu'il était parvenu à ses fins. Il voulait qu'elle parte et bien elle partirait. Néanmoins, cela ne soulageait pas vraiment sa peine. Il la suivit dès qu'il reprit ses esprits. Elle pleurait à chaudes larmes et il préférait la suivre à distance afin de s'assurer qu'elle n'ait pas d'accident. Une fois qu’il fût sûr qu’elle était arrivée à destination, il rentra chez lui, dans son grand appartement vide.  

Le lendemain arriva bien vite et avec, l’heure du départ de sa femme et de ses enfants. Ryo avait très peu dormi et Angéla n’était pas dans un meilleur état. Toute la bande, hors mis Ryo, accompagna Angéla et les enfants à l’aéroport. Les adieux furent émouvants et des promesses d’une prochaine visite furent échangées. Angéla et les enfants étaient très tristes, mais probablement moins que ceux de la bande. Ryo leur avait tout raconté. Ils l’avaient aidé à remonter la pente et il se devait de leur dire que Kaori n’était pas morte. La surprise et l’effarement avaient été du rendez-vous, mais l’incrédulité et l’incompréhension avait pris le pas lorsqu’il leur avait dit qu’il la laisserait partir, sans lui dire qui elle était. Finalement, ils avaient tous compris sa décision et cela même si cela leurs faisait de la peine. Mais après tout le plus grand des sacrifices était celui de Ryo. Alors, l’émotion était au rendez-vous surtout de la part de la bande. Il fût bientôt l’heure d’embarquer. Ils durent alors se quitter. Angéla espéra jusqu’à la dernière seconde qu’il ne change d’avis et qu’il viendrait finalement, au moins pour dire au revoir aux enfants, mais il avait respecté sa volonté et n’était pas venu. Enfin, c’est ce qu’Angéla pensait car Ryo était bien entendu présent, pour leur dire adieu et cela même si elle ne pouvait pas le voir. Il vit donc l’avion de son amour et de ses enfants décoller et partir vers des cieux plus cléments. Les pensées d’Angéla n’étaient tournées que vers lui naturellement.  

- Adieu Ryo, dit-elle alors qu’elle jetait un dernier regard à Tokyo.  

- Adieu mes amours, répondit Ryo en retour.  

Fin.  

• SBAM !  

• - Ouch ! Ça fait mal ça ! Bon, très bien. Je sais vous n’avait pas apprécié la blague. Ce n’est pas la fin. Il reste un dernier chapitre encore. En plus vous devriez me connaître maintenant !  

• Puis, après tout, vous savez les adieux n’existent pas quand on s’aime…  

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