Hojo Fan City

 

 

 

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Rated G - Prosa

 

Autore: Mercury80

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 29 capitoli

Pubblicato: 19-10-19

Ultimo aggiornamento: 16-11-19

 

Commenti: 54 reviews

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RomanceAction

 

Riassunto: AU Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi Ryo n'était pas attiré par les adolescentes? N'a-t-il jamais fauté?

 

Disclaimer: Les personnages de "Un amour d'adolescente" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Un amour d'adolescente

 

Capitolo 19 :: chapitre 19

Pubblicato: 06-11-19 - Ultimo aggiornamento: 06-11-19

Commenti: Bonjour, voilà la suite de l'histoire. Merci pour vos commentaires Didinebis, Minisoleil, RKever et ShaninXYZ. L'intérêt pour moi n'était pas de copier le manga mais d'imaginer ce qu'aurait pu être l'histoire avec certains éléments modifiés -la relation assumée du couple, la présence d'Hide-. Alors j'ai repris certaines scènes qui pouvaient s'insérer dans mon histoire et lui apporter quelque chose. POur les fans du manga, j'espère que vous vous y retrouvez quand même. Bonne lecture et merci pour vos reviews^^

 


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Chapitre 19  

 

Le coeur battant à tout rompre, Kaori monta les marches et s’arrêta devant la porte de l’appartement. Elle se sentait fébrile, heureuse, terrifiée… Derrière cette porte, l’attendaient son mari et son fils. Lorsqu’elle la franchirait, elle aurait une belle nouvelle à annoncer à l’homme qu’elle aimait pour la deuxième fois de sa vie même si, cette fois-ci, elle savait qu’il serait ravi. Elle toqua à la porte et attendit. Ses pensées voguèrent vers le passé, trois ans et demi plutôt.  

 

Elle avait également monté les marches, le coeur battant. Elle venait de quitter son appartement, de tourner le dos à son frère et s’était même émancipée. En quelques heures de temps, elle avait tout perdu, il ne lui restait que ce petit bout d’eux niché dans le creux de son ventre. Elle était sortie de l’hôtel de ville seule et terrifiée. Elle connaissait la prochaine étape de son périple : parler à Ryo, lui parler de cet enfant qu’ils avaient conçu, enfant dont il était en droit de connaître l’existence maintenant qu’elle avait décidé de ne pas avorter. Elle se souvenait de l’immeuble et en avait pris le chemin. Elle était restée un moment dehors à l’observer anxieusement puis s’était décidée à grimper les étages. Elle avait toqué, ne sachant s’il était là ou non.  

 

Lorsque la porte s’était ouverte, elle avait failli s’enfuir, le courage lui manquant, mais elle avait croisé son regard et s’était calmée.  

 

- Sugar Boy ?, s’était-il étonné.  

- Bonjour, je… je peux entrer ?, avait-elle demandé d’une petite voix.  

 

Il s’était effacé pour la laisser entrer. Il n’avait même pas l’air surpris. En fait, c’était comme s’il ne pensait à rien, ne ressentait rien.  

 

- Certaines choses ne changent pas., avait-elle remarqué en voyant l’état de l’appartement.  

 

Elle ne le jugeait pas mais c’était la seule phrase dont elle avait été capable pour meubler le silence.  

 

- C’est vrai. Tu veux un café ?  

- Un thé, si tu as ?  

- Peut-être, quelque part au fond d’une armoire.  

 

Il était parti en cuisine et, l’entendant farfouiller, elle l’avait rejoint, s’adossant au chambranle de la porte. Elle l’avait contemplé un moment en silence, s’imprégnant de sa présence qui l’apaisait. Elle ne s’était même pas rendue compte qu’il avait posé deux tasses fumantes jusqu’à ce qu’il l’interpela.  

 

- Tu rêves ?, la taquina-t-il.  

- Excuse-moi, j’ai un coup de barre., se justifia-t-elle.  

 

Elle avait posé son sac et s’était assise en face de lui, sirotant sa boisson qui la réchauffait. Elle avait bien senti le regard de Ryo sur elle mais avait évité de relever les yeux pour gagner un peu de temps et remettre de l’ordre dans ses idées.  

 

- Tu pars en voyage ?, s’était-il finalement lancé, désignant son sac.  

- Oui… Non… C’est compliqué., avait-elle bafouillé.  

- Je suis partie de chez moi., avait-elle avoué.  

 

Elle s’était attendue à une réplique de sa part mais rien n’était venu. Elle s’était alors décidée à jouer cartes sur table car tourner plus longtemps autour du pot ne les avancerait pas.  

 

- Je suis enceinte, Ryo. J’attends un bébé de toi et j’ai décidé de ne pas avorter., lui avait-elle appris.  

 

Elle avait relevé les yeux et croisé son regard insondable. Elle ne savait quoi en penser et avait décidé de clarifier de suite les choses.  

 

- Je ne te demande rien. J’estime juste que tu as le droit de savoir. Tu es son père. Tu as des droits.  

- Tu es enceinte et tu es partie de chez toi. Que s’est-il passé ?, s’était-il intéressé, prenant sa main glacée dans la sienne.  

- Mon tuteur voulait m’obliger à avorter ou à aller trouver le père pour qu’il m’épouse. Moi, je ne veux pas de cela. Je veux garder ce bébé mais ce qu’il pourrait advenir entre nous relève de notre libre arbitre, pas d’une obligation. Et je n’ai pas encore décidé si je voulais être mère ou donner ce bébé à l’adoption. Tout cela est encore un peu confus pour moi., avait-elle dit en se frottant le visage, fatiguée.  

- Je vais te laisser. Je voulais juste te prévenir.  

 

Elle s’était levée, avait repris son sac et s’était dirigée vers la sortie mais une main l’avait arrêtée.  

 

- Où vas-tu dormir ?  

- Je ne sais pas. Il faut que je trouve un hôtel. Je vais aller voir à Kabuki Cho.  

 

Il avait pris son sac et l’avait retiré de son épaule.  

 

- Tu restes ici. Il est hors de question que tu ailles traîner dans ce quartier.  

- Mais Ryo…  

- Pas de mais, Sugar. Je ne te laisserai pas dans la rue alors que tu es enceinte. Je t’ai fait un enfant. Tu ne seras pas seule pour traverser cette épreuve. Je suis peut-être un coureur mais pas un irresponsable., avait-il décrété.  

- Tu veux aller dormir un peu ou prendre un bain ? Tu sembles avoir besoin de te détendre un peu.  

 

Sa voix était emplie de sollicitude et, pour les nerfs à vif de la jeune fille, ça avait été un baume apaisant qui dénoua quelque chose en elle. Une première larme avait roulé sur sa joue suivie d’autres. Elle s’était retrouvée assise sur le divan, entourée de deux bras puissants qui la serrait contre un torse dont elle aurait reconnu l’odeur entre mille. Elle s’était calmée au bout de quelques minutes et, sans un mot, il l’avait conduite à l’étage dans sa chambre.  

 

- Dors un peu, ça te fera du bien.  

- Je ne peux pas prendre ton lit., lui avait-elle opposé, mal à l’aise.  

- Nous l’avons pourtant déjà partagé, Sugar., avait-il répondu d’une voix langoureuse.  

- Allez, arrête de tergiverser. Allonge-toi et dors.  

 

Elle avait obéi, se déchaussant et s’allongeant. Elle avait ramené la couverture sur elle, se retrouvant ainsi entourée de son odeur, inconsciente du regard attendri posé sur elle. Elle avait fermé les yeux et sombré dans un sommeil profond. Elle avait ainsi dormi deux heures et s’était réveillée difficilement, ayant besoin de quelques minutes pour se souvenir d’où elle était et pourquoi. Elle s’était levée et avait cherché Ryo pour finalement le trouver sur le toit, fumant une cigarette.  

 

- Bien dormi ?, lui avait-il demandé.  

- Oui merci. Je… Je ne voulais pas te déranger., s’était-elle excusée.  

 

Il avait fait un petit geste de la main comme pour chasser sa gêne. Elle s’était accoudée à ses côtés et avait observé le paysage.  

 

- Que comptes-tu faire maintenant ?  

- Je suis censée retourner en cours pour la semaine qui vient mais je ne pense pas que ce sera nécessaire. Il faut que je me trouve un job pour m’assumer puis assumer le bébé si je décide de ne pas le faire adopter. Les études, c’est fini pour moi., avait-elle décrété à contre-coeur.  

- Non, c’est hors de question. Tu n’arrêtes pas tes études. Cet enfant ne gâchera pas ta vie. Ne t’occupe pas du financier, c’est mon job. Occupe-toi de toi et du bébé.  

- Non, Ryo, je ne suis pas venue ici pour être un poids pour toi. Je voulais juste t’avertir pour le bébé et te laisser le choix., avait-elle protesté.  

- Et j’ai fait mon choix. Sugar, je ne te dirai pas ce que tu as à faire pour le bébé mais je ne veux pas que tu fasses un choix par défaut. Je ne peux pas porter l’enfant à ta place mais je peux t’aider et te soutenir pour que tu sois capable de faire ta vie et d’avoir une situation correcte et de décider si tu veux être mère ou non sans que cela se réduise à une question d’argent. Ce n’est pas de la charité ni de la pitié. Je t’ai mise enceinte, je suis impliqué comme toi.  

 

Elle n’avait su quoi répondre alors elle avait fixé le paysage pour prendre le temps de réfléchir.  

 

- Tu ne m’as même pas demandé comment je pouvais être sure qu’il soit de toi ou de combien j’étais enceinte…, avait-elle murmuré.  

 

Elle s’était attendue à sa méfiance, à plus de questions sur ses activités les trois derniers mois, le nombre de partenaires sexuels qu’elle aurait pu avoir mais rien.  

 

- Je sais que tu ne te donnes pas à n’importe qui et tu n’es pas une fille malhonnête. Comme tu portes encore des vêtements qui semblent habituels mais que tu as déboutonné le bouton de ton jean et défait la fermeture éclair, je suppose que tu commences à avoir un peu de ventre, ce qui correspond assez à une fin de premier trimestre. Si je ne m’abuse, comme on est le vingt six mars et qu’on a passé la nuit du réveillon de Nouvel-An ensemble, ça colle avec les symptômes., avait-il répondu.  

- Tu lis les magazines pour futures mamans ?, s’était-elle amusée, impressionnée.  

- Non mais il y a certaines informations qu’il est utile de connaître lorsqu’on est volage comme moi.  

 

Cette réflexion lui avait rappelé que l’amour qu’elle lui portait était à sens unique et elle s’était renfermée.  

 

- Viens, on descend. Il commence à faire froid et nous avons encore beaucoup de choses à voir., l’avait-il invitée.  

 

Passant un bras autour de sa taille, il l’avait emmenée à l’intérieur et ils s’étaient installés dans le divan.  

 

- Je vais t’expliquer comment je vois les choses et tu me diras si tu es d’accord ou non., avait-il commencé.  

- Je t’écoute.  

- Tu vas finir ton année. Tu es en quelle classe ?  

- Première. Je rentre en terminale.  

- Très bien. Cette semaine, tu iras voir le directeur de l’école pour l’informer de ton changement d’établissement. Tu vas devoir quitter Tokyo, Sugar.  

- Pourquoi ?, s’était-elle inquiétée.  

 

Ryo s’était laissé aller dans le divan, passant une main dans ses cheveux.  

 

- Je suis une cible permanente pour les malfrats et les autres tueurs professionnels. Si tu restes, ça se saura et tu seras en danger. Je vais te confier à une connaissance en qui j’ai confiance et chez qui tu seras bien pour finir ta grossesse et ton lycée. Si tu décides de garder l’enfant, elle pourra même faire du baby-sitting pendant que tu iras en cours.  

- Je ne sais pas. Tout ça va si vite…, avait-elle soupiré.  

- Tu peux toujours rentrer chez toi, sinon…, avait-il dit, lui lançant un long regard.  

- Non. Les mots qu’on a eus… Non, je ne veux pas rentrer. Je… Très bien, je vais suivre ton plan., avait-elle fini par accepter à regrets.  

 

Elle aurait préféré rester avec lui. Elle se sentait en confiance et en sécurité avec lui mais il faisait déjà beaucoup pour elle et elle ne pouvait lui en demander plus. Sans s’en rendre compte, elle s’était laissée aller à ses côtés et s’était retrouvée dans ses bras. Elle s’était lovée un peu plus contre lui et il avait resserré son étreinte sur elle. Ils étaient restés ainsi un long moment, pensifs. Le soir arrivant, Ryo avait commandé un repas chez le traiteur : en voyant le vide de ses armoires, Kaori avait bien dû abdiquer. Epuisée, elle était montée se coucher et s’était endormie comme une masse jusqu’à son arrivée dans la chambre.  

 

Quand elle avait entendu du bruit, elle s’était réveillée et l’avait vu prenant une couverture et un oreiller.  

 

- Où vas-tu dormir ?, lui avait-elle demandé.  

- Dans le divan en bas. Rendors-toi.  

- Quelqu’un m’a dit qu’on avait déjà partagé ce lit…, avait-elle lancé, un léger fard aux joues.  

- Sugar…  

- Je suis vraiment trop jeune pour toi ? Ou c’est ma grossesse qui ne me rend plus désirable ?, lui avait-elle demandé.  

 

Elle n’avait su d’où lui venait cette audace. Etait-ce hormonal ou le souvenir de ces trois mois sans lui, quelque chose de plus profond peut-être ?  

 

- Tu es mineure et enceinte. Je n’ai pas envie de te faire plus de mal., avait-il répondu.  

- Tu ne peux pas me faire plus de mal. Tu ne m’en as jamais fait, Ryo. J’étais consentante et, si je suis tombée enceinte, ce n’est pas par négligence mais par accident. Tu n’as pas à te sentir coupable.  

- Pourtant, tout cela va laisser une trace indélébile dans ta vie. Je t’ai volé ta jeunesse, Sugar.  

 

Il s’était approché d’elle et avait caressé sa joue.  

 

- Non. Au pire, tu as volé mon coeur, pas ma jeunesse. Si j’envisage l’adoption, ce n’est pas parce que je rejette cet enfant… notre enfant. Je dois me poser la question de ce qui serait le mieux pour lui.  

- Ce n’est pas la question que tu devrais te poser. Tu devrais te demander où tu sortiras samedi, de quel garçon tu voudrais recevoir une invitation à sortir, ce que tu feras de ta vie plus tard…  

- Je n’aime pas les sorties, les garçons de mon âge ne valent pas l’homme pour qui mon coeur bat et je voudrais aider les gens plus tard. C’est suffisant comme réponse ?  

- Sugar…, avait-il soupiré comme exaspéré.  

- Ryo, je ne te demande rien. Je veux juste… faire l’amour avec toi., avait-elle rougi.  

- Mais si tu ne veux pas parce que mon jeune âge et ma grossesse te dégoûtent alors…  

 

Elle n’avait pu finir sa phrase. Ses lèvres avaient capturé les siennes et, peu après, ils étaient allongés l’un à côté de l’autre, s’embrassant et se caressant, répétant les mêmes gestes que trois mois plus tôt avec toujours le même plaisir…  

 

Kaori sourit à l’évocation de ses souvenirs. Rares avaient été les nuits où ils avaient été à deux sans avoir fait l’amour. Il n’y avait certainement eu que les trois mois entourant son accouchement. Elle se demanda si elle aurait encore envie de lui comme cela avait été le cas. La porte s’ouvrit et Ryo lui lança un regard indéfinissable. Oh oui, définitivement, elle aurait très très faim.  

 

- Tu as oublié tes clefs ?, lui demanda-t-il.  

 

Elle secoua négativement la tête avec un petit sourire.  

 

- Je peux entrer ?  

- Tu me joues quoi là ? Bien sûr que tu peux entrer.  

 

Il la laissa passer et referma la porte. Il n’était pas d’humeur à plaisanter mais, à vrai dire, ça lui permettait de gagner un peu de temps…  

 

- Je joue un remake… celui du jour où je suis revenue dans ta vie, un vingt six mars.  

- Un jour mémorable. C’est le jour où tu m’as annoncé que tu étais enceinte., se rappela-t-il.  

 

Elle acquiesça avec un grand sourire et les yeux brillant. Il l’observa et écarquilla les yeux.  

 

- Tu es enceinte ?, murmura-t-il, ému.  

- Oui, de quatre semaines. C’est prévu pour début juin., lui apprit-elle.  

 

Ryo la serra contre elle, réprimant les larmes qui lui montaient aux yeux. Ils avaient réussi à concevoir ce deuxième enfant et, le jour où elle lui apprenait qu’elle allait à nouveau donner la vie, il devait… Non c’était trop injuste. Il resserra son étreinte sur elle, pour une fois incapable de contenir son émotion.  

 

Kaori sentit la tension de son mari. Intuitivement, elle savait qu’il était heureux de la nouvelle mais elle sentait qu’il y avait autre chose, quelque chose de plus sombre. Elle avait envie de fuir ce moment. Elle sentait que, dans quelques minutes tout au plus, elle allait souffrir comme lui souffrait.  

 

- Où est Kei ?, demanda-t-elle anxieusement, ne le voyant pas dans les parages.  

- Il fait sa sieste. Il va bien.  

- Que se passe-t-il, Ryo ? Qu’est-ce qui ne va pas ?, lui demanda-t-elle, tendue.  

- Je ne sais pas comment te le dire…, commença-t-il.  

 

Il la prit par la main et l’emmena sur le divan. Une fois assis, il ne la lâcha pas et, chose étonnante, elle sentait ses doigts légèrement trembler sur les siens.  

 

- Ryo, tu me fais peur. Dis-moi…  

- Kaori…  

- Tu ne vas pas me quitter, n’est-ce pas ? Tu ne vas pas me dire de retourner aux Etats-Unis maintenant ?, s’inquiéta-t-elle.  

- Non, jamais., la rassura-t-il.  

- Alors, parle, dis-moi !, s’énerva-t-elle, n’y tenant plus.  

 

Elle croisa son regard et y lut sa détresse. En réaction, elle sentit un long frisson la traverser et le froid l’envahir. Il prit sa deuxième main.  

 

- C’est Hide ? Saeko ?, murmura-t-elle d’une voix blanche.  

- Non, ils… ils vont bien. C’est Mick, Kaori.  

 

Elle le regarda, un bourdonnement naissant dans ses oreilles, court-circuitant les mots qu’il prononçait. Elle vivait la scène comme au ralenti. Elle voyait ses lèvres bouger mais aucun son ne lui parvenait.  

 

- Que s’est-il passé ?, finit-elle par bafouiller au bout d’un long moment.  

 

Ryo la dévisagea. Il ne voulait pas lui raconter une nouvelle fois tout ce qui s’était passé mais, à voir sa pâleur, elle n’avait pas dû comprendre la première fois. Il poussa un long soupir douloureux.  

 

- Son avion a explosé au dessus de l’océan. Il n’y a aucun survivant., résuma-t-il.  

 

Il la vit porter la main à sa bouche et entendit le cri étouffé qu’elle poussa. Les larmes jaillirent de ses yeux dont la lueur exprimait toute sa douleur. Ce n’était pas juste. Elle aurait dû passer la journée sur un petit nuage après avoir appris l’existence du bébé et se retrouvait brisée par la perte d’un ami proche. Il l’attira dans ses bras. Pour lui, la perte de Mick était dure mais il était habitué à perdre des amis. Kaori ne l’était pas. Elle n’était pas préparée à tout cela. Il la garda un long moment contre lui, sans dire un mot, caressant uniquement son dos d’un geste réconfortant. Quand il sentit ses sanglots s’apaiser, il risqua un œil sur elle et la vit prostrée, le regard perdu dans le vide.  

 

- Kaori, ça va ?, demanda-t-il doucement.  

 

C’était ridicule comme question mais c’était le mieux qu’il avait trouvé.  

 

- Tu crois que c’est accidentel ?, lui demanda-t-elle en retour.  

 

Il fut surpris qu’elle se posa la question. Il était sûr que ça ne l’était pas mais il était plus aguerri à son milieu et ses pratiques.  

 

- Pourquoi tu te poses cette question, Sugar ?  

- Mick abandonne sa mission, te donne le nom de son commanditaire et, comme par hasard, son avion explose. Ca fait un peu trop de coïncidences pour moi., déclara-t-elle.  

- Pour moi aussi., avoua-t-il.  

- Kaori, mon sixième sens me dit que le danger est proche. Pas d’imprudence, d’accord ?, lui demanda-t-il, posant une main sur son ventre.  

- Promis. Pareil pour toi., répondit-elle.  

- Je compte bien voir grandir nos enfants à tes côtés., lui promit-il.  

- Que fait-on pour Kei ?, demanda Kaori.  

 

Ryo réfléchit un moment. Il aurait bien été tenté de ne rien lui dire puisque, après tout, Mick était reparti au loin mais il ne voulait pas lui mentir.  

 

- Nous lui dirons tout quand on en saura plus sur la cause de l’accident., proposa Ryo  

- Ce sera certainement mieux de pouvoir répondre à ses questions et ça me laissera un peu de temps pour reprendre le dessus., admit Kaori, le coeur lourd.  

 

Le nettoyeur regarda sa compagne attentivement.  

 

- Si tu te demandes quelle était la nature de notre relation, sache qu’elle était purement amicale même s’il aurait aimé plus de ma part. Il m’a avoué qu’il était tombé amoureux de moi et il m’a même proposé de l’épouser et d’adopter Kei. Il était prêt à accepter que je ne l’aime qu’imparfaitement., répondit Kaori à sa question silencieuse.  

- J’avais trop d’amour pour toi et trop de respect pour lui pour accepter une telle situation. J’espère qu’il l’a compris. Je l’aimais profondément mais différemment de toi.  

- Merci de ton honnêteté, Sugar., murmura Ryo, rassuré.  

 

Il déposa un baiser sur son front et la garda contre lui tant qu’elle en eut besoin. C’était étrange de soutenir la femme qu’il aimait face à la perte d’un homme dont il aurait pu être jaloux. Il n’aurait jamais pensé être capable d’accepter cela mais il était également vrai qu’il n’y connaissait pas grand chose en amour et qu’il était encore surpris des choses dont il était capable sous cette influence. Il avait toujours pensé qu’être attaché à quelqu’un serait une faiblesse pour lui. Force était de constater que depuis qu’il connaissait Kaori, cette pensée avait été détrompée à de nombreuses reprises et il ne le regrettait pas une seule seconde… 

 


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