Capitolo 5 :: chapitre 5

Pubblicato: 15-05-04 - Ultimo aggiornamento: 15-05-04

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Les jours suivants, Kazue tint scrupuleusement son rôle d'infirmière, changeant les pansements de Kaori, surveillant tous les appareils qui la maintenaient en vie, massant ses muscles pour qu'ils ne s'atrophient pas. Les jours suivants, Sayuri naviguait entre l'acharnement qu'elle mettait dans son travail et les crises de désespoir lorsqu'elle se trouvait au chevet de sa soeur. Elle se jura que, si elle s'en sortait, elle l'emmènerait de gré ou de force à New-York, loin de cette vie qui la faisait souffrir. Les jours suivants, Ryô ne vint pas souvent voir Kaori, profitant de son absence pour rattraper son retard de drague. Mais ses résultats étaient décevants et il s'en plaignit ouvertement à Miki.  

- Pourquoi ça ne marche pas ? Sur aucune femme. Même les pires jours, j'en avais au moins une sur dix. Pour une fois que je n'ai pas la massue de Kaori pour m'en empêcher.  

Pourtant, dans l'appartement, il en ressentait le manque à chaque instant. Kaori était son garde-fou, celle pour qui il continuait à vivre. Il avait voulu la rendre à la vie normale, l'écarter du danger pour qu'elle ne devienne un jour la cible privilégiée de ses ennemis, mais il en était incapable. Et se hésitations n'avaient en rien changé la situation : elle avait été blessée dans son corps et son âme juste parce qu'elle était sa partenaire. Jamais il ne se pardonnerait de l'avoir laissée en proie à ses doutes, totalement à la dérive.  

Une semaine passa ainsi. Puis, sur l'insistance de Miki, Ryô se décida à aller voir Kaori. Sayuri y était déjà, elle l'avait évité, le temps de d'affermir dans son choix. Mais lorsqu'elle le vit entrer dans la chambre, elle se dit que c'était le moment.  

- Mr. Saeba, j'ai beaucoup réfléchi. Dès que ma soeur ira mieux, je lui avouerai tout et je l'emmènerai avec moi à New-York. Et cette fois vous ne pourrez pas m'en empêcher.  

- Si tu veux lui dire que vous êtes soeurs, ce n'est pas la peine, elle le sait déjà. Elle le savait même lorsqu'elle a refusé de t'accompagner il y a quatre ans.  

La main de Sayuri se crispa sur le drap.  

- Non, ce n'est pas possible ! Comment...?  

- Elle l'a deviné.  

- Comment peut-elle préférer cette vie à celle que je lui propose ? Je suis sure qu'après cette expérience, elle changera d'avis et qu'elle ne voudra plus continuer. Et même, elle a failli mourir, je ne la laisserai plus.  

Le silence s'installa puis Sayuri partit à son travail après avoir dit au revoir à sa soeur. Ryô resta seul. Il regarda le visage de Kaori. Le sang et les bleus avaient disparu mais il était toujours aussi pâle et sans vie. Son corps était moins couvert de pansements et de bandages qu'au début mais ce n'était pas là que se trouvait la plaie la plus profonde.  

- Lorsque Makimura t'a confiée à moi, il m'a fait jurer de prendre soin de toi. Ce que j'ai essayé de faire durant toute ces années. Pourtant aujourd'hui, pour la première fois, j'ai trahi cette promesse.  

Il s'assit sur le bord du lit.  

- Aussi, si jamais tu voulais partir avec Sayuri, je ne m'opposerai pas à ta décision. Mais il faut que tu saches que...  

Le Professeur avait dit qu'elle n'était pas encore tirée d'affaire. Les blessures cicatrisaient vite, le corps se soignait, le problème était qu'elle ne voulait pas se réveiller.  

- Je t'aime et j'ai besoin de toi.  

A cet instant, il sentit contre sa paume les doigts frêles de la jeune femme remuer doucement. 

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