Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated R - Prose

 

Auteur: A. Dust

Status: Complète

Série: City Hunter

 

Total: 6 chapitres

Publiée: 10-09-21

Mise à jour: 15-10-21

 

Commentaires: 8 reviews

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Romance

 

Résumé: "Cher Ryo, je t'écris cette lettre car je m'en vais aujourd'hui." Une lettre comme une bouteille à la mer, un adieu, des aveux, des regrets, des battements de cœur, des larmes, un dernier je t'aime ... Fiction écrite en collaboration avec Patatra.

 

Disclaimer: Les personnages de "La Lettre" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: La Lettre

 

Chapitre 5 :: Chapitre 5 : Toi (2/2)

Publiée: 08-10-21 - Mise à jour: 08-10-21

Commentaires: Voici la suite des retrouvailles de nos héros ... Bonne lecture ...

 


Chapitre: 1 2 3 4 5 6


 

"Tu étais tellement froid et distant. Ou alors étais-tu aussi nerveux que moi ? Je ne sais pas comment j'ai trouvé la force de te tendre la main pour que tu la saisisses et pour t'entraîner à ma suite près de mon lit et me tourner ensuite vers toi."  

 

Mon cœur s'était emballé quand ses doigts nerveux étaient venus s'enrouler autour des miens. J'avais senti la chaleur de sa main dans la mienne et les cals de ses paumes, stigmates indélébiles de ses inlassables séances de tir.  

 

J'avais l'impression d'être dans un rêve. Ryo avait saisi ma main et m'avait suivie dans ma chambre ! J'avais dû rassembler tout mon courage et ma volonté pour ne pas flancher à cet instant fatidique où nous nous étions faits face quand je m'étais enfin retournée.  

- "Kaori ..." avait-il murmuré avant de bredouiller quelques mots inintelligibles.  

 

J'avais alors plaqué mes doigts sur sa bouche, le faisant taire à nouveau, refusant d'entendre ses éventuelles objections. Je n'avais pas l'intention de le laisser s'échapper ou faire volte-face. Pas maintenant. Pas cette fois.  

 

D'abord surpris, ses yeux s'étaient peu à peu apaisés et j'avais senti un sourire se former sous mes doigts.  

- "Je sais." Avais-je simplement répondu.  

 

Car oui, je savais. Je savais parfaitement de quoi il retournait, ce qui allait se passer à cet instant et ce qui allait se passer ensuite. Je le savais que ça me ferait de la peine mais ça valait le coup.  

 

"Je suis désolée si je t'ai manipulé. Je savais ce que je faisais, Ryo. Je savais pertinemment que tu ne pourrais pas résister à ce déboutonnage de chemisier sans te lâcher des yeux, à cette jupe que j'ai laissée glisser à mes pieds, révélant une lingerie que j'avais soigneusement choisie, connaissant parfaitement tes goûts en la matière ... Je le savais.  

 

Pardonne-moi si j'ai abusé de la situation. J'ai profité que tu sois seul avec moi, j'ai profité d'être simplement ta cliente, que tu sois enfin mon chevalier servant, et que tu sois un homme. Un homme si ordinaire et prévisible dans tes faiblesses.  

 

Ce qui ne m'a empêchée ni de trembler intérieurement ni d'attendre fébrilement une réaction de ta part, le cœur suspendu à tes lèvres immobiles. Alors quand tu as fermé les yeux, quand j'ai senti que tu retenais ta respiration, tout comme moi ... J'ai saisi l'occasion."  

 

Je n'avais eu que deux pas à faire et je m'étais retrouvée presque tout contre lui. Je m'étais alors hissée sur la pointe des pieds, lentement, précautionneusement, laissant délibérément la pointe audacieuse de mes seins frôler lentement son torse. Il avait fermé les yeux et j'avais ensuite posé mes lèvres sur les siennes. J'avais osé !  

 

Ça avait été magnifique.  

 

J'embrassais Ryo. Je n'avais pas réussi à le croire sur le moment. Je l’avais tellement rêvé, attendu, espéré, fantasmé, ce baiser. Mes lèvres s'étaient posées sur les siennes et j'avais enfin découvert la chaleur de son souffle se mêlant au mien. Mon corps s'était tendu vers lui, immédiatement conquis mais encore craintif de sa réponse, aux aguets, hésitant.  

 

Et puis, il m'avait rendu mon baiser. Ce fut une pression légère d'abord, comme s'il avait eu peur de me heurter ou de me faire mal. Ses mains s'étaient posées délicatement sur mes joues, m'attirant encore plus vers lui.  

 

Un baiser. Ryo était là et il m'embrassait. J'en avais eu le vertige.  

 

Chancelante, tremblante, j'avais passé mes bras autour de sa taille pour rétablir mon équilibre. Ses mains avaient quitté mon visage pour se lier derrière mon dos et il m'avait plaquée contre lui. Contre mon ventre, j'avais découvert avec plaisir son sexe dressé et dur. Il avait envie de moi. Avec un simple baiser, il avait envie de moi. Je m’étais sentie sombrer.  

 

J'aurais voulu que le temps s'arrête. Rester ainsi à jamais liée à lui. Dans ses bras. A lui. Toute à lui.  

Peu à peu, sa bouche s'était faite plus audacieuse, plus expressive, plus affamée.  

Peu à peu, nos mains étaient parties nous découvrir, d'abord timides et fébriles, hésitantes et curieuses, puis avides et enfiévrées, insatiables. Et j'avais dégusté chaque contact de lui sur ma peau.  

 

Le seul moment où il s'était éloigné de moi, ça avait été pour se délester de son holster qu'il avait déposé soigneusement sur ma table de nuit. Voir son arme ainsi posée sur mon meuble m'avait tellement émue que j'en avais eu les larmes aux yeux. Je m'étais imaginé tellement de fois me réveiller le matin et la trouver à cet endroit. Tellement de fois ! Et il venait de la poser là !  

 

Et ensuite, tel un coup de poignard, la réalité m'avait rattrapée et une question, cruelle et insidieuse était venue se planter dans mon esprit : sur combien d'autres tables de nuit son précieux Magnum 357 avait élu domicile pour une nuit ? Combien ?  

 

Ryo avait certainement perçu mon malaise à cet instant car il s'était précipité vers moi, prenant mon visage en coupe entre ses paumes, déposant une multitude de baisers sur mon front, mon nez, ma bouche, partout, avant de glisser son front dans mon cou et de me serrer tellement fort qu'il m'en avait littéralement coupé le souffle.  

 

A cet instant, j'avais eu une nouvelle certitude. Il ne s'agissait pas d'un paiement en nature. Je n'étais pas une parmi tant d'autres. Non, c'était autre chose. Je comptais pour lui. Il tenait à moi. M'aimait-il ? J'avais osé le croire et je le crois encore. Oh oui, il m'avait aimée.  

 

Cette nuit-là, il m'avait aimée comme je l'aime lui.  

Cette nuit-là, ses gestes, ses caresses, ses regards ...  

Cette nuit-là, il n'avait pas menti ...  

Cette nuit-là ...  

 

J'en avais à nouveau eu envie de pleurer. Mais de joie cette fois-ci. Maîtrisant à peine ma voix, j'avais osé poser la question qui avait tourmenté mes pensées depuis nos retrouvailles, le matin même dans le bureau de Minato :  

- "Ryo ? Est-ce que tu parlais de moi quand tu as dit ..." J'avais dû m'éclaircir la gorge et il s'était un peu écarté de mes bras. "... Quand tu as dit : ma f ..."  

 

Il avait brusquement posé sa main sur ma bouche, suspendant mes mots comme je l'avais fait quelques instants plus tôt. Il m'avait simplement souri avant de me murmurer :  

- "A ton avis ?"  

 

Je m'étais alors littéralement jetée sur lui et il m'avait fait basculer pour nous faire tomber ensemble sur mon lit, imbriqués, liés.  

 

Ses habits étaient ensuite tombés sur le sol, révélant son corps que j'avais maintes fois imaginé contre le mien. Ses mains m'avaient avidement caressée et Ryo avait enfin délivré ma poitrine impatiente. Oui, impatiente de découvrir la réalité de ses caresses, de ses morsures, de ses baisers. J'étais restée en apnée quand sa main avait glissé entre mes jambes. J'avais eu alors la fabuleuse sensation de disparaître, de n'exister que sous ses doigts, sous sa bouche qui m'avait délicatement dévoré la pointe de mes seins, me faisant perdre pied.  

 

Avec lui, je n'avais pas cherché à atteindre le plaisir à tout prix. Non, je ne l'avais pas cherché. C'est lui qui m'avait trouvée. Et je n'ai rien retenu, rien maîtrisé. Sa bouche avait soudain abandonné la pointe de mon sein et Ryo avait planté son regard dans le mien. J'avais alors jouis sous ses doigts en le regardant dans les yeux ... Toute à lui. Tout mon corps, tout mon être. Tout était à lui. Tout.  

 

Il avait ensuite fait glisser ma culotte le long de mes jambes et quand sa bouche avait embrassé mon sexe, je l'avais observé et il avait semblé hésiter. Un cri muet était resté coincé dans ma gorge et je l'avais supplié silencieusement : "Oh oui, vas-y, fais-le ... S'il-te-plait, ne t'arrête pas à de simple baisers ..." Ne parvenant pas à parler à cet instant, j'avais alors passé ma main derrière sa nuque, caressant un peu sa peau humide de sueur, puis mes doigts étaient allés se perdre dans ses cheveux et j'avais plaqué sa bouche contre mon sexe. Je n'avais tout simplement plus la force d'attendre. Je le voulais lui, je le voulais, lui, maintenant, tout à moi. Lui.  

 

"Et j'ai adoré ce qui a suivi, Ryo et j'ai essayé de graver dans ma mémoire chacun de tes gestes, de tes soupirs, de tes regards. Je me suis délectée de t'observer, de t'admirer, de te garder près de moi le plus longtemps possible."  

 

Quand nous nous étions retrouvés l'un contre l'autre, alors qu'il était allongé sur moi, que j'avais senti son sexe tendu, dur et puissant contre ma cuisse, et que le temps avait suspendu son vol, qu'il attendait ma dernière approbation silencieuse, j'avais alors murmuré dans un souffle :  

- "Prends-moi. Je n'attendrais pas une seconde de plus."  

 

Et il était entré en moi, me pénétrant lentement, comme s'il craignait de me faire mal, sans me lâcher du regard, me faisant frémir jusqu'au plus profond de mon âme.  

 

Plus rien d'autre n'avait existé à cet instant, que lui et moi, lui et ses yeux qui ne voyaient que moi, ses mains qui avaient fait vibrer mon corps, ses lèvres qui m'avaient embrassée, effleurée, dévorée.  

 

Plus rien d'autre que lui et moi, moi et mes mains qui avaient savouré sa peau, mes doigts qui s'étaient perdus dans ses cheveux, moi qui m'étais délectée de respirer son odeur, son souffle, de mordre sa peau, ses lèvres. Que moi qui avait tant désiré le goûter, le savourer, le graver en moi.  

 

Plus rien d'autre que lui et moi, lui et son sexe qui entrait en moi, me possédait, me menait inexorablement vers le plaisir.  

 

Que lui et moi faisant l'amour les yeux dans les yeux.  

 

"Que dire de plus si ce n'est que je me suis sentie enfin vivante, heureuse, parfaite sous tes doigts, que j'ai vibré à chacune de tes caresses, que j'ai respiré chacun de tes souffles, comme pour te garder en moi, te retenir, m'imprégner de toi ?  

 

Quand nous nous sommes allongés l'un contre l'autre, j'ai tenu le sommeil éloigné de moi pour profiter de chaque seconde, de chaque battement de ton cœur sous ma main, comme pour rattraper tout ce temps perdu ... Etais-je devenue ta femme à cet instant ? Comme je le voudrais, Ryo ... Comme je le voudrais encore !"  

 

***  

Je me retrouve debout dans ta chambre, aussi paumé qu'un puceau effrayé. Moi ! L'étalon aux mille conquêtes ...  

 

Tu te retournes vers moi et soudain, je me rends compte que je n'arriverais pas à faire demi-tour. Je suis perdu, à ta merci. Je veux te supplier de ne rien faire de plus, de me libérer de toi, de ton regard, de me laisser faire demi-tour, de maintenir notre séparation.  

 

Non, non, non, Kaori ! Non ! Ne me regarde pas comme ça, s'il-te-plait ! Oh et puis si, finalement, si. Regarde moi comme ça ! Je ne veux plus combattre. Je ne peux pas combattre. Je dirais même que c'est le premier duel que je perds volontairement.  

 

Ton nom franchit douloureusement mes lèvres mais j’ai la bouche sèche, je m'embrouille et je ne sais pas ce que j'ajoute ensuite jusqu'à ce que ta main fraîche vienne se plaquer sur ma bouche :  

- "Je sais." Me dis-tu.  

 

J'ai presque envie de sourire. Oui, je sais que tu sais ... Bien sûr que tu sais.  

 

Tu retires délicatement ta main pour la mener directement aux boutons de ton chemisier. Tes yeux ne me lâchent pas. Oh oui, regarde-moi comme ça, Kaori ! Désire-moi ! Dis-le moi. Désire-moi autant que je t'ai désirée. Si tu savais comme j’ai envie de toi.  

 

Je sens mon cœur s'affoler, ma respiration devenir irrégulière, et que dire de mon entre-jambe ? Et merde ! Tu n'as même pas fini de faire glisser ta jupe à tes pieds que je bande déjà !  

 

Je remarque rapidement que tu as choisi une lingerie qui te met en valeur d'une manière époustouflante mais je m'en contrefous. Je n'ai qu'une envie : l'arracher de toi, laisser mes doigts, mes lèvres et ma langue courir sur toi mais je reste pétrifié. Un puceau terrifié. J'ai l'impression d'être un puceau terrifié.  

 

Tu te rapproches de moi. Deux pas. Deux petits pas et tu es contre moi. Tu te hisses sur la pointe des pieds, faisant glisser tes seins contre moi. Je sens leurs pointes dressées à travers la douceur de la soie et de la dentelle. Mon érection me fait mal maintenant. La sens-tu ?  

 

Je ferme les yeux car je sais que tes lèvres vont bientôt se poser sur les miennes et je veux profiter de cet instant. Je te laisse faire. A toi de décider de notre premier baiser. Ce contact avec tes lèvres est si doux, si léger, que j'ai l'impression qu'il est presque irréel. Pourtant, ton souffle retenu frôle ma bouche et m'enivre déjà. Je veux plus que ça.  

 

Je pose mes mains autour de ton visage et appuie mes lèvres sur les tiennes. Et, enfin, je peux sentir ta bouche contre la mienne. Pour de vrai. Ta bouche, tes lèvres, ta langue. Toi.  

 

Comment te résister ?  

Comment te résister, alors que tu te sers un peu plus contre moi ?  

Comment te résister, alors que je sens ton sourire sous mes lèvres quand je frotte discrètement mon sexe tendu contre ton ventre ?  

Comment ?  

 

Je perds peu à peu ma retenue, je le sens, je le sais. Tout ça va te faire souffrir, me faire souffrir, nous faire souffrir, encore, je le sais. Mais je n'arrive pas à m'arrêter. Je ne veux plus m’arrêter. Mes mains découvrent ta peau, ton corps, et tes fesses. J'ai retenu mon souffle quand j'ai enfin pu empaumer ton magnifique petit cul. Pour de vrai. Tes fesses sous mes doigts nerveux, mes mains retenues prisonnières entre ta peau et la dentelle de ton slip minuscule, te pressant encore plus fort contre moi.  

 

Je resterais bien comme ça, poings liés à jamais retenus dans ta culotte, si ta bouche ne devenait pas dévorante, si tes mains, expertes mais nerveuses n'investissaient ma peau sous mon t-shirt, si ton bassin ne se collait pas contre le mien, dans un léger mouvement très suggestif, tentateur, qui me fait frémir. Mais je ne peux pas rester comme ça, non, je ne peux pas ... Et mes mains repartent te découvrir et s'assouvir de ta peau.  

 

Tu sais t'y prendre, Sugar et c'est douloureusement délicieux.  

 

Oui, c'est douloureux ... Parce que, putain, tu sais quoi faire pour me faire perdre pied. Tu as appris ... Qui t'as appris tout ça ? Qui t'a donné confiance à ce point en tes charmes ? Qui ? Ce connard de photographe ? Un autre ? Combien d'autres ? Tu aurais dû être à moi. A moi.  

 

Délicieux aussi car c'est toi, vraiment toi qui me caresses, pas une poupée imaginaire, pas une chimère grimée en toi. Non, c'est toi.  

 

Toi qui te frottes contre moi. Toi.  

Toi que j'embrasse à en perdre le souffle. Toi.  

 

Je perçois ta retenue, tes hésitations mais aussi ta jubilation quand j'avance un peu plus, quand j'intensifie mes caresses, quand je joue avec tes seins, quand mes doigts tournent autour de ton nombril et que tu soupires en tentant de te dérober, quand je caresse ton sexe à travers le tissu et que j'en découvre la chaleur, la moiteur et la nervosité.  

 

Je dois lutter pour ne pas aller trop vite, pour ne pas te prendre là maintenant, séance tenante. Je veux profiter de ce moment. J'y avais renoncé depuis si longtemps et là ... Tes doigts sur ma peau, ta peau sous les miens, ta bouche contre la mienne, ma langue qui t'explore ... Je perds pied. Je cède complétement.  

 

Je me défais de mon arme et la pose sur ta table de nuit. Quand je me retourne vers toi, j'aperçois des larmes dans ton regard. Non, non, non, ne fais pas ça ! Ne doute pas ! N'hésite pas ! Ne change pas d'avis, s'il-te-plait ! Je ne peux pas m'arrêter maintenant ! Je ne veux pas ! Je veux que tu aies envie de moi ! Il faut que tu aies envie de moi ! Il le faut !  

 

Je me précipite vers toi pour te retenir. Reste avec moi, j’ai besoin que tu restes avec moi. Je t'embrasse sans retenue. Il faut que tu comprennes. Même si ça ne durera que cette nuit, il faut que tu comprennes.  

 

Je te sers contre moi comme un fou, je sens tes côtes sous mes doigts, tes seins qui s'écrasent contre mon torse, ton souffle qui se suspend dans mes cheveux. Je respire ton odeur comme si je ne la connaissais pas déjà par cœur.  

 

Puis j'entends ta voix, frêle, tendue, me murmurer :  

- "Ryo ? Est-ce que tu parlais de moi quand tu as dit ... Quand tu as dit : ma f ..."  

 

Je retiens ma respiration. Il a fallu que tu demandes. Pourquoi ? Ai-je besoin de te le dire ? Tu connais pourtant la réponse, non ? Je te fais taire en plaquant ma main sur tes lèvres et tes yeux m'interrogent silencieusement. Je souris et te réponds simplement :  

- "A ton avis ?"  

 

Tu sautes à mon cou et je t'entraîne à ma suite sur ton lit pour te garder prisonnière, pour que tu oublies de t'enfuir, pour que tu ne penses qu'à nous, qu'à moi, à moi seul.  

 

A moi.  

Tu es à moi !  

 

Je me déshabille fébrilement avant d'ouvrir ton soutien-gorge pour libérer tes seins et leur faire subir ce que je rêve de leur faire depuis des années. Je les mordille, les lèche, les aspire, les caresse, te faisant soupirer et j'admire le renflement qui les surmonte. Une de mes mains se glisse entre tes cuisses, se fraye un chemin dans ta culotte, cherchant le point qui te fera jouir.  

 

Quand je sens que tu te tends vers moi, que tu écartes encore un peu plus tes jambes, que tu te cambres, que ta peau se couvre de frissons, je libère tes seins et je lève les yeux vers toi. Je veux te voir.  

 

Et tu me regardes. Je pensais que tu aurais fermé les yeux mais non. Tes pupilles ne me lâchent pas, même quand ta bouche s'entrouvre pour laisser échapper un soupir qui contient mon nom. Ca y est. C'est toi qui es à ma merci à cet instant.  

 

Tu es à moi !  

 

Je fais glisser ta culotte le long de tes jambes, te respirant au passage. Je ne résiste pas. Te goûter est une obsession depuis longtemps. Je m'approche de ton sexe, l'effleurant délicatement de mes lèvres, découvrant ton odeur enivrante, musquée et un peu fumée, légèrement iodée. Tes doigts s'agrippent dans mes cheveux et me pressent contre toi d'un geste qui ne souffre aucune protestation. Je n'attendais que ça. Guide-moi ! Force-moi ! Je ferai tout ce que tu veux ...  

 

Ma langue s'enivre de jouer avec toi. Je lève les yeux, ma bouche scellée à ton clitoris et je découvre que tu m'observes toujours pendant que tu te tiens en appui sur un coude et qu'une de tes mains se promène entre ma nuque et ma mâchoire, provoquant de très légers frissons le long de ma colonne vertébrale. Je passe mes mains sous ton délicieux petit cul sans te lâcher du regard. Je presse encore plus ma bouche contre toi, je t'aspire alors que tu ondules lentement du bassin, pour accentuer ton plaisir, faisant bouger tes fesses entre mes doigts. J'adore.  

 

Je souris contre ton sexe quand j'arrive à te faire rapidement jouir pour la deuxième fois. Tu rejettes la tête en arrière pendant quelques secondes, les seins tendus vers le ciel, la gorge offerte, râlant de plaisir et je bande encore plus dur en entendant ton cri. Quand tu te redresses, tes yeux plongent à nouveau dans les miens, ils m'appellent, ils me crient, ils m'ordonnent de revenir vers tes lèvres.  

 

Je viens t'embrasser à nouveau et je sens ton trouble quand tu découvres ton goût dans ta propre bouche. Je frotte un peu ma verge douloureuse et frémissante contre ta cuisse. Je n'en peux plus. Je sens tes doigts qui cherchent à me caresser mais je les esquive. Si tu fais ça, je ne réponds plus de rien. Je sais que je jouirais trop vite si tu m'empoignais maintenant.  

 

Je me perds dans tes yeux, savourant ce moment d'attente ultime. Je sais que tu sais ce qui va suivre et je reste suspendu à tes yeux, le cœur battant, savourant le désir que ton regard m'envoie. Tu as envie de moi mais si tu savais combien j'ai envie de toi !  

 

Et puis enfin, tu me murmures en passant les bras autour de mon cou :  

- "Prends-moi. Je n'attendrais pas une seconde de plus."  

 

Je souris : je ne me ferais pas prier. Oh non !  

 

Ce moment a été trop court. Vraiment. Mais je ne pouvais me retenir encore plus longtemps. Tu as été trop ... Trop ... Trop quoi ? Je n'en sais rien ... Ca a été tellement différent de ce que j'avais si souvent imaginé.  

 

Et à cet instant, te sentir endormie contre moi est un plaisir dont je ne me prive pas. Pourtant je sais que notre séparation doit avoir lieu bientôt. Il n'y a pas d'autre issue ... Cette nuit sera la seule et unique. Je t'en demande pardon mais je sais que tu sais. Tu me l'as dit : "Je sais."  

 

Je me sépare péniblement de la douceur de ton corps. Mes habits me paraissent humides tellement ils sont froids en comparaison avec la chaleur de ta peau. Je regarde quelques instants par la fenêtre avant de me tourner vers toi pour te regarder dormir. Je veux imprimer ton image dans ma mémoire. La moindre parcelle de ta peau. La moindre petite parcelle de toi.  

 

C'est maintenant. Je dois partir. Attendre ne ferait que rendre ce moment plus compliqué encore.  

 

Et j'ai peur aussi. Peur que tu n'arrives à me retenir car il suffirait de pas grand-chose pour que tu y parviennes, Sugar. Un regard. Un simple regard de toi. Même pas besoin d'un baiser ou d'un sein dévoilé ... Un regard et je cèderai à mon envie de rester auprès de toi.  

 

Mais il ne faut pas. Non, il ne faut pas. Tu as ta vie. Une vie publique dans laquelle l'identité de tes amants est connue.  

 

Que se passerait-il si on m'apercevait sortant régulièrement de ton appartement ? Tu deviendrais une cible ... Encore plus vulnérable que lorsque nous étions partenaires.  

 

Que se passerait-il si un journaliste parvenait à prendre un cliché de moi et le publiait ? Ca serait la fin de City Hunter ... Cela reviendrait à mettre des menottes à mes poignets ou une cible sur ta tête puis à attendre que quelqu'un ose et réussisse à te ... Non ... Je n'arrive même pas à y songer. Non.  

 

Je n'ai pas fait tout ça pour rien. Je n'ai pas supporté ton absence jusqu'à présent pour changer d'avis maintenant. Et puis, c'est trop tard aujourd'hui. Ton minois est connu de beaucoup, tu ne pourrais plus passer inaperçue, ne serait-ce que pour rencontrer nos clients ou filer discrètement un ennemi ... Non.  

 

C'est trop tard.  

Pas de retour possible.  

 

J'enfile mon arme sans faire de bruit pour ne pas te réveiller et je quitte ta chambre, ton appartement. Je te quitte toi.  

 

Merci, Sugar et pardon.  

Merci pour cette nuit qui restera gravée en moi.  

Pardon, nous n'aurions pas dû, pardon, je n'ai pas pu te résister.  

 

***  

 

"J'aurais tellement aimé que cet instant dure toute ma vie, toutes nos vies, qu'on puisse vivre de tels instants tous les jours ... ou mourir. Oui mourir au réveil, disparaître au lieu de t'entendre te lever discrètement et t'habiller silencieusement.  

 

J'ai risqué un coup d'œil par-dessus les couvertures pour te découvrir les épaules basses et les yeux sombres alors que tu regardais un instant par la fenêtre. Etais-tu triste ? Ou honteux ? As-tu des regrets ?  

 

Je te l'avoue sans détours : j'ai fait semblant de dormir pour ne pas affronter ton regard, parce que je ne savais pas quoi te dire, quoi faire ... Te garder pour te préparer le petit déjeuner ? T'ouvrir la porte en te tendant ta mallette avec ton salaire ? Te retenir entre mes bras ? Te dire ce que je ressens pour toi ? Te supplier de rester auprès de moi ou t'arracher la promesse inutile de me revenir ?  

 

Et puis je t'ai entendu sortir discrètement de ma chambre et de mon appartement. As-tu perçu mes pleurs à ce moment-là ? J'ai pleuré Ryo, pleuré parce que je savais pertinemment que tu ne reviendrais jamais. Tout comme tu ne m'avais pas rattrapée il y a cinq ans et pour la même raison qui t'a tenu éloigné de moi depuis. Me préserver de ta vie incertaine, des dangers et de la violence que tu traînes derrière toi, me rendre à une existence normale ... Ma liberté et ma sécurité sont à ce prix. Et toi, je sais que tu es prêt à le payer sans hésiter.  

 

Aujourd'hui, je me console en me disant que nous n'aurions de toutes façons pas échangé un mot, nous n'aurions pas eu besoin de nous parler pour nous dire que, malgré cette nuit de douceur, cette nuit hors du temps et du monde, rien ne changeait entre nous.  

 

Je sais que tu resteras dans l'ombre, toi, le traqueur d'injustices et de malfrats, amateur de belles femmes et de whisky alors que je resterai dans la lumière que j'ai choisie. Je ne reviendrai pas en arrière. Nos existences sont devenues trop incompatibles aujourd'hui, admettons même qu'elles ne l'aient jamais été.  

 

Je ne reprendrai pas mon ancienne vie à tes côtés, nous ne serons plus partenaires et nous ne serons jamais un couple. Nous ne vieillirons jamais ensemble en nous tenant par la main même si j'ai été ta femme pendant une seule nuit. Je l'ai été, oui et je ne le serai sans doute plus jamais.  

 

Ça ... ça je le sais. Je l'ai compris quand la porte de mon appartement s'est refermée derrière toi. Alors, j'ai choisi de prendre ce que j'avais à prendre, ce que tu m'as offert : les souvenirs de ton corps, de tes baisers, de tes caresses, de tes regards. Les souvenirs d'une nuit entre tes bras qui restera l'instant qui a changé toute ma vie et que je n’oublierai jamais.  

 

Je remercie le hasard qui t'a remis sur ma route même si, depuis quelques jours, je me demande si ... Après tout, Hideyuki me disait souvent que le hasard et les coïncidences ne sont que des mots qui dissimulent notre ignorance et nos incertitudes."  

 

 


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