Chapitre 3 :: une rencontre du passé

Publiée: 21-04-06 - Mise à jour: 21-04-06

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Ryo fini par quitter sa compagne d’un soir, le cœur plein de remords comme à son habitude. Il s’approcha du comptoir à l’entrée du bordel pour payer son dû à la patronne. Celle-ci négociait déjà avec un autre client. Bizarrement elle lui disait vaguement quelque chose. Elle était grande et maigre, des cheveux blonds descendaient en cascade le long de son dos. Malgré son âge, il devait reconnaître qu’elle était très belle. Celle-ci stoppa soudain sa conversation et le fixa avec une étrange lueur dans le regard ; à son air on pouvait sentir qu’elle n’était pas très à l’aise. Elle avait du mal à détacher son regard de notre Ryo national ! Puis soudain un éclair de lucidité passa dans ses yeux, elle appela alors d’une voix précipitée une des filles de son « personnel » pour s’occuper à sa place de l’encombrant client. Elle fit quelques pas en direction de Ryo et s’arrêta de nouveau.  

- Ryo ?  

La vérité frappa Ryo aussi soudainement qu’elle et il écarquilla les yeux de surprise.  

- Brenda ?… Brenda, c’est toi ?  

La fameuse Brenda sourit, une larme de bonheur pointa au coin de ses beaux yeux bleu.  

- Tu te souviens de moi ! T’es devenu un beau gosse, dis-moi !  

- Et toi tu es toujours aussi désirable !  

- Là tu me flattes ! J’ai vieilli depuis le temps.  

- Mais la vieillesse a épargné ta beauté.  

- Tu es toujours aussi gentil…Viens, ne restons pas là !  

Elle attrapa sa manche et l’attira vers une petite porte derrière le comptoir. Ils entrèrent dans un confortable salon rouge mais aveugle de toute fenêtre et autre ouverture hormis la porte.  

- Alors comme ça tu t’es lancée dans les affaires !  

- Il faut bien se recycler. Mais parle moi plutôt de toi ! Si j’avais sû que tu étais toi aussi au Japon… mais quelle coïncidence ! Que fais-tu maintenant ?  

- Je suis nettoyeur.  

- City Hunter ? J’aurais dû me douter que c’était toi ! Alors tu es le numéro un du Japon, ça ne m’étonne pas de toi ! Et le contraire m’aurai étonnée. Tu as gardé des contactes avec les anciens camarades ?  

- Il y a six ans j’ai revu Kaïbara, il était sous l’emprise du PCP ; j’ai… j’ai dû l’achever.  

Sa gorge se serra à l’évocation de ce souvenir et de drôle de picotement chatouillaient son nez. Brenda, de son côté, était devenue toute pâle et avait du mal à respirer. Elle regarda Ryo et lui dit avec un faible sourire :  

- Alors il est mort heureux, si c’était de ta main.  

Ryo ne répondit rien, mais une tristesse immense lui voilà quelques instants les yeux. Brenda posa sa main sur la sienne en signe de réconfort ; et contrairement à son habitude Ryo ne fuya pas ses sentiments mais au contraire serra la main de celle-ci dans les siennes.  

- Tu te souviens de Falcon, je le surnommais Umibozu ? Il était dans le camp adverse quand j’ai… enfin, tu te souviens ?  

- Oui.  

- Nous sommes très amis maintenant.  

Brenda le regarda avec de grands yeux étonnés.  

- Je peux même dire que c’est mon meilleur ami !  

Brenda n’en revenait pas, puis fit un sourire radieux.  

- C’est bien ! C’est même très bien.  

Ils restèrent ainsi à évoquer leurs souvenirs, puis ils décidèrent qu’il était temps de se séparer en se promettant de se revoir. Surtout Ryo qui était enthousiaste à l’idée de pouvoir profiter gratuitement du business de son amie.  

Vu l’heure avancée et sa bonne humeur, Ryo décida de couper par le parc de Shinjuku. Il avançait en se remémorant cette charmante soirée passée en la compagnie de Brenda, lorsqu’il sentit une présence familière. Étant donné l’heure cela le surprit beaucoup, pourtant il n’y avait aucune aura meurtrière. Il avisa la forme recroquevillée sur un banc et s’en approcha à pas de loup. Celle-ci semblait dormir. Il se détendit un peu plus et regarda avec plus d’attention cette mystérieuse personne. Quelle fut sa surprise lorsqu’il reconnu sa délicieuse partenaire ! Il la secoua tendrement mais celle-ci dormait à poing fermé ; alors il la prit dans ses bras et la porta jusqu'à leur appartement. Durant tout le trajet il garda les yeux posés sur le visage endormi de son ange. Arrivé chez eux, il la déposa délicatement sur son lit et lui ôta ses chaussures et son manteau, avant de refermer la porte et de la laisser dans le royaume des rêves. Des rêves qu’il ne pouvait deviner, peuplés des visages de ses parents et de sensations d’amour qui n’étaient familières ni à elle, ni à lui !  

Kaori avait atteint un tel niveau de sérénité que même le grand séisme de Tokyo n’aurait pu la troublée. Son poing toujours refermé sur la photo, elle se sentait protégée par une aura chaleureuse, pleine de tendresse et d’amour ; différente de celle de Ryo qui, même si elle remplissait les critères précédents, est aussi paradoxalement violente et animale. Si à cet instant on lui avait demandé laquelle des deux elle préférait, elle n’aurai su répondre car Ryo était Ryo et c’était une des nombreuses choses qu’elle aimait chez lui !  

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